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GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

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13 1563 MAI. • 14<br />

esté possible, <strong>et</strong> de procurer le repos <strong>et</strong> liberté des<br />

Eglises, aussi i'espere bien <strong>et</strong> suis tout persuadé<br />

qu'a lavenir vous continueres pour amener le tout<br />

en meilleur estât. Toutesfoys, Monseigneur, je vous<br />

prye de ne point mal prendre si de mon costé je<br />

vous y solicite, attendu les difficultés qui vous environnent.<br />

En premier lieu si vous ne faictes valoir par<br />

vostre authorité ce qui a este oonclud a lavantage<br />

des fidelles, la paix seroit comme ung corps sans<br />

ame: <strong>et</strong> l'expérience a montré par cy devant combien<br />

les ennemys de Dieu sont hardis entrepreneurs<br />

à mal faire, si on ne leur résiste vivement. D'autre<br />

part, sans que nul vous en dit mot, vous voies<br />

asses, Monseigneur, selon vostre prudence, combien<br />

de gens espient l'occasion de gaigner le haut. Vous<br />

scaves leurs practiques, <strong>et</strong> si vous leurs donnez<br />

loisir de vous surprendre, ils ne y faudront pas, <strong>et</strong><br />

s'ils ont mis le pied en l'estrier, il ne sera plus<br />

temps de les vouloir empescher. Cela vous doibt<br />

bien induire à donner ordre d'estre si bien accompagné<br />

au maniement des affaires, que la porte soit<br />

fermée a tous contredisans de pouvoir nuire. Cependant<br />

il y aura plusieurs moiens d'eslargir le<br />

cours de l'Evangile. le considère bien, Monseigneur,<br />

que tout ne se peut faire en ung jour, mais<br />

ie croi que pour ne point laisser passer aulcune<br />

importunité, il vous souviendra du proverbe que le<br />

plus tost est le meilleur, afin quil ne se dresse<br />

point de nouvelles trammes pour tout dissiper,<br />

quand on cuideroit estre en bon train. Et cest a<br />

ceste heure quil y faut bien travailler plus que iamais,<br />

veu quil semble que Dieu vous y tende la<br />

main, <strong>et</strong> comme il vous a fait ung honneur inestimable<br />

de maintenir sa querelle à lespée, il semble<br />

aussi quil vous ait réservé les aultres moiens d'amener<br />

à perfection ce quil luy a pieu d'accommencer.<br />

Puis donc quil luy plaict vous esprouver <strong>et</strong> exercer<br />

en diverses sortes, pour vous approuver tant mieulx,<br />

tant plus aves vous de matière de vous évertuer<br />

sans y rien espargner.<br />

I'ay aussi, Monseigneur, ung aultre point à<br />

vous toucher. Devant que la iournee imperialle se<br />

tint à Francfurt, ' ou vous envoiastes Monsieur de<br />

Passy, 3 ) je feus requis <strong>et</strong> exhorte par Monsieur<br />

DAndelot, de faire une briefve confession en vostre<br />

nom, afin quelle fut là presentee. le la dressay<br />

selon que Dieu me donna. *) Monsieur le compte *<br />

3) à l'occasion du couronnement de Maximilien comme<br />

roi de Borne. Voyez sa l<strong>et</strong>tre de créance du ]r Oct. 1562<br />

dans les Mém. de Condé IV. 38; son discours sur la religion<br />

des Huauenots <strong>et</strong> ïétat de la France ibid. 56. Hist. eccl. II.<br />

156. N. 3864. 3833. Le Laboureur l. c. II. 28. Popelinière<br />

I. 333 v.<br />

4) Oeuvres IX. 753. Prolegg. 60.<br />

de Beauvays 5 ) l'aiant veue eut bien desire quelle<br />

eust esté signée. Mais ni Madame de Boye ni Monsieur<br />

de Soubize ne vous la peurent faire tenir. En<br />

la fin je la vous envoyay par ung pouvre garçon,<br />

mais il arriva trop tard. Ainsi ceste occasion est<br />

passée, combien quil 6 ) me semble que la dite confession<br />

ne seroit pas encore hors de saison, mais<br />

qu'elle apporteroit grand fruict, tant dedans le<br />

Êoyaulme que dehors. Au reste il faudroit aviser<br />

de changer la preface, <strong>et</strong> au lieu qu'elle s'adressoit<br />

à l'empereur, quelle fut generalle, sans aussi specifier<br />

ce qui concerne le fait de la guerre. Si tel<br />

changement vous venoit a gre ie me suis ingère<br />

de vous advertir par quel bout il seroit bon de<br />

commencer, comme vous le verres sur la coppie<br />

que je vous envoyé. Si vous aimies mieulx la laisser<br />

telle qu'elle est, il seroit besoin de faire ung<br />

brief advertissement pour servir d'excuse de ce<br />

qu'elle na point esté produitte en temps <strong>et</strong> lieu.<br />

Quant est du prouffit qui en pourroit venir, j'en<br />

toucheray deulx motz. Tous scaves, Monseigneur<br />

cela 6 ) donnera gout a beaucoup de povres ignorans<br />

pour avoir la patience de lire ce qu'ilz reiecteroient<br />

autrement. Ainsi ce sera ung moien<br />

divin pour gaigner ung nombre infini de gens.<br />

Mais on en peut espérer encore plus grand fruict<br />

hors du Royaume, d'autant que beaucoup d'Allemans<br />

qui sont aliènes des Francois pour la<br />

matière de la Cène, ne se tiendront point d'y<br />

m<strong>et</strong>tre le nez soubz ombre de vostre nom. Cependant<br />

cela sera pour vous acquérir tant plus de<br />

faveur. Outre plus, il vous faut prévenir ung danger<br />

lequel vous aves desia peu sentir en partie,<br />

c'est quon ne cessera de vous tendre des files pour<br />

vous envelopper en la confession d'Auspourg, qui<br />

nest ni chair ni poisson, <strong>et</strong> est cause de grandz<br />

schismes <strong>et</strong> desbatz entre les Allemans. Or, Monseigneur,<br />

ayant fait une telle declaration, vous<br />

auriez .fermé la porte a touttes les poursuittes<br />

qu'on vous scauroit faire, aiant tousiours ce mot<br />

de réplique que vous ne pouves pas r<strong>et</strong>racter la<br />

Confession par vous faicte <strong>et</strong> <strong>pub</strong>liée, s'il ne vous<br />

est montré pourquoy. Je ne protesteray point que<br />

je ne cherche icy que la gloire de Dieu, le bien<br />

commung de son Eglise, <strong>et</strong> mesmes vostre honneur,<br />

pource que je ne pense point que vous m'avez en<br />

reputation dhomme qui regarde à soy. Ainsi i'attendray<br />

vostre responce pour entendre vostre bon<br />

plaisir, afin d'obéir a ce que vous commanderes.<br />

Pour ce aussi, que jay entendu, Monseigneur,<br />

quon traicte de quelque alliance où les Suisses<br />

sont compris, 7 ) je vous prie pour le bien du Roy<br />

5) Od<strong>et</strong> de Châtillon, cardinal, frère de Coligny.<br />

6) Mot écrit de la main de Calvin.<br />

7) A c<strong>et</strong>te époque Catherine de Médicis voulait se rapr

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