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GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

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299 EPISTOLA]<br />

à mot, sans y rien om<strong>et</strong>tre ni adiouster, à la forme<br />

qui s'en suit.<br />

Au nom de Dieu. le lean Calvin, Ministre de<br />

la parole de Dieu en l'Eglise de Geneve, me sentant<br />

tellement abbatu de diverses maladies, que ie<br />

ne puis autrement penser sinon que Dieu me veut<br />

r<strong>et</strong>irer en brief de ce monde, ay advise de faire <strong>et</strong><br />

coucher par escrit mon testament <strong>et</strong> declaration de<br />

ma dernière volonté en la forme qui s'ensuit<br />

C'est en premier lieu que ie rens graces à<br />

Dieu de ce que non seulement il a eu pitié de moy,<br />

sa povre creature, 4 ) pour me r<strong>et</strong>irer de l'abysme<br />

d'idolâtrie où i'estoye plongé, pour m'attirer à la<br />

clarté de son Evangile <strong>et</strong> me faire participant de<br />

la doctrine de salut, de laquelle i'estoye par trop<br />

indigne', <strong>et</strong> que continuant sa miséricorde, il m'a<br />

supporté en tant de vices <strong>et</strong> povr<strong>et</strong>ez, qui meritoyent<br />

bien que ie fusse rei<strong>et</strong>té cent mille fois de luy.<br />

Mais qui plus est, il a estendu vers moy sa merci<br />

iusques là de se servir de moy <strong>et</strong> de mon labeur<br />

pour porter <strong>et</strong> annoncer la vérité de son Evangile:<br />

protestant de vouloir vivre <strong>et</strong> mourir en ceste foy<br />

laquelle il m'a donnée, n'ayant autre espoir ni refuge<br />

sinon à son adoption gratuite, en laquelle tout<br />

mon salut est fondé: embrassant la grace qu'il m'a<br />

faite en nostre Seigneur Tesus Christ, <strong>et</strong> acceptant<br />

le mérite de sa mort <strong>et</strong> passion, afin que par ce<br />

moyen tous mes péchez soyent ensevelis, <strong>et</strong> le<br />

priant de tellement me laver <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyer du sang<br />

de ce grand Rédempteur qui a esté espandu pour<br />

tous povres pécheurs, que ie puisse comparoistre<br />

devant sa face, comme portant son image.<br />

le proteste aussi que i'ay tasché, selon la mesure<br />

de grace qu'il m'avoit donnée, d'enseigner<br />

purement sa Parole, tant en sermons que par escrit,*)<br />

<strong>et</strong> d'exposer fidèlement l'Escriture saincte. Et mesmes<br />

qu'en toutes les disputes que i'ay eues contre<br />

les ennemis de vérité, 6 ) ie n'ay point usé de cautele<br />

7 ) ne sophisterie, mais ay procédé rondement<br />

à maintenir sa querele. 8 ) Mais, helas! le vouloir<br />

que i'ay eu, <strong>et</strong> le zèle, s'il le faut ainsi appeller, a<br />

esté si froid <strong>et</strong> si lasche que ie me sens bien redevable<br />

en tout <strong>et</strong> par tout : 9 ) <strong>et</strong> que si ce n'estoit<br />

sa bonté infinie, toute l'affection que i'ay eue ne<br />

seroit que fumée: voire mesmes que les graces qu'il<br />

m'a faites me rendroyent tant plus coulpable: tellement<br />

que mon recours est à ce qu'estant Père de<br />

miséricorde, il soit <strong>et</strong> se monstre Père d'un si miserable<br />

pécheur.<br />

4) quem crear<strong>et</strong> <strong>et</strong> in hoo mundo collocar<strong>et</strong>.<br />

5) in soriptis <strong>et</strong> commentariis.<br />

6) evangelii.<br />

7) praestigiis, malis artibus <strong>et</strong> sophisticis.<br />

8) in veritate propugnanda.<br />

9) nt innumera mihi ad munus meum praeclare fungendum<br />

defuisse fatear.<br />

4103—4104 300<br />

Au reste, ie desire que mon corps après mon<br />

decez, soit enseveli à la façon accoustumee, >0 ) en<br />

attendant le iour de la resurrection bienheureuse. .<br />

Touohant le peu de bien ") que Dieu m'a<br />

donné ici pour en disposer, ie nomme <strong>et</strong> institue<br />

pour mon héritier unique mon frère bien-aimé,<br />

Antoine Calvin, 12 ) toutesfois honoraire tant seulement,<br />

luy laissant pour tout droict la couppe que<br />

i'ay eue de monsieur de Varannes, 18 ) le priant<br />

de se contenter, comme ie m'en tiens asseuré,<br />

pource qu'il scait que ie ne le fay pour autre raison<br />

qu'afin que ce peu que ie laisse demeure à ses<br />

enfans. En après ie lègue au College dix esous, <strong>et</strong><br />

à la Bourse des povres estrangers '*) autant Item,<br />

à Ieanne, fille de Charles Costan <strong>et</strong> de ma demisoeur<br />

, 1S ) assavoir du costé paternel, la somme de<br />

dix escus. Puis après à Samuel <strong>et</strong> lean, fils de<br />

mondit frère, 18 ) mes nepveux, chacun quarante<br />

10) eo ritu ac modo qui in hao ecclesia <strong>et</strong> oivitate usitatus<br />

est.<br />

11) S'il y on a à qni ie ne puisse persuader de mon<br />

vivant que ie ne soy riche <strong>et</strong> pecnnieux, ma mort le monstrera<br />

finalement. Certes d'autant que ie n'app<strong>et</strong>e rien plus que ce<br />

que i'ay, ie confesse bien n'estre pas povre. (Préface du<br />

Comm. sur les Psaumes.)<br />

12) II est appelé merontor oaligarins; mais t7 paraît<br />

s'être adonné successivement à différentes occupations. On l'a<br />

dit relieur (Stähelin IL 452. Desmay Bem. sur la vie de G. Rouen<br />

1657) en tout cas il a été pendant quelque temps imprimeur<br />

(N. 3870); mais pas longtemps, car aucun ouvrage du réformateur<br />

ne porte son nom. Il avait aussi des propriétés, mais<br />

il fit des pertes {N. 2585). Il était marchand de livres<br />

(N. 3431). Vers la fin son frère fut dans le cas de lui venir<br />

en aide, si bien que la Seigneurie lui envoya 25 écus à c<strong>et</strong><br />

eff<strong>et</strong> que Calvin refusa. On a vu qu'il fut employé à des<br />

missions p. ex. pour ach<strong>et</strong>er du blé à Strasbourg (N. 2620.<br />

2631). Le ' père de sa première femme Nie. Le Fert avait<br />

de la fortune, mais Bolsec <strong>et</strong> Oaliffe lui reprochent d'avoir<br />

fait une banqueroute frauduleuse. Antoine fut reçu bourgeois<br />

le 3. Août 1546 gratuitement, en 1558 il fut des Deux-cents,<br />

en 1570 des Soixante. Il mourut en 1573. — Sur sa seconde<br />

femme voyez ci-après Note 16. Baldwin. Besp. altera in Biga<br />

p. 292 : Miror, quum tarn überaus sis <strong>et</strong> facilis in dissolvendis<br />

non modo votis sed <strong>et</strong> coniugiis, <strong>et</strong> quidem in divortiis faciendis<br />

tantum tibi tribuas ut domi tuae fratrem, priori uxore<br />

repudiata <strong>et</strong>iam superstite, alterins maritnm esse iubeas, te<br />

nnnc tam severum esse in adstringenda obligatione vel monasterii<br />

tui vel tuorum numerornm atque castrornm.<br />

13) Guillaume de Trie, seigneur de Varennes. Venu à<br />

Genève en 1549, reçu habitant 9. Sept. 1550, bourgeois 16. Avr.<br />

1555. Il mourut le 27. Août 1561 à 37 ans. Comp. N. 3715.<br />

Galiffe IV. 380. Le texte latin nomme c<strong>et</strong>te coupe pateram<br />

argenteam.<br />

14) fondée primitivement par le legs de Busanton, <strong>et</strong> enrichie<br />

depuis par d'autres dons <strong>et</strong> legs. Calvin y contribuait<br />

annuellement.<br />

15) Marie, fille, du second lit, de Gérard Cauvin. Elle<br />

avait quitté Noyon en 1536 pour suivre ses frères, Jean <strong>et</strong><br />

Antoine Calvin, en Suisse. (Bonn<strong>et</strong>.) Le texte latin Vappelle<br />

simplement affinis. Sur son mari Costan on ne trouve rien<br />

chez Galiffe.<br />

16) Antoine Calvin avait épousé en premières nooes<br />

Anne lé Fert, qu'il répudia pour cause d'adultère en 1557. Il

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