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291 EPI8T0LAE 4097—4099 292
(Autographe de la bibliothèque de Genève Vol. 109, fol. 133.)
A Monsieur Monsieur despeville.
Monsieur je ne vous feray longue letre pource
que je ne doubte point que ne sachiez bien toutes
noz affaires de par deçà joinct que j'ay entendu
que Mr. dEsternay escrit toutes nouvelles a Mr.
de la Fleche lequel je massure bien vous en fera
part. Ce porteur est depuis peu de temps venu en
nos maisons icy ou il est congneu de longue main
pour lestant* quautrefoys il a faict et lequel il a
change quatre ans y a, dieu vueille que ce soyt a
bon escient. Mondit Sr. pour lenvye quil a de le
voyr quelque jour servir a dieu a desire quil feust
ouy de nostre compagnie, ce quil a este: maintenant
il lenvoye a ses despens par delà ou il espère
Beullement estre quatre ou six moys. Il a assez
de hardiesse mais je doubte si en si peu de temps
il pourra beaucoup advancer attendu quayant delaisse
sa premiere condition il na depuis nullement
vacque aux lettres mais na fait que courrir dun
coste et dautre. Ce que nous avons asses faict
entendre a mondit Sr. et que nous ne scavons
comment il sest gouverne durant les quatre ans
passez. Toutesfoys la bonne espérance quil a de
luy et la fiance aussi quil a en Mr. de la Flecke
et autres ses bons amys, qui auront loeil sur le
personnage et ^adresseront en quelque compagnie
d'autres escoliers qui sont desia cognus, le faict
demeurer ferme en son propos. Je vous ay bien
voulu escrire ces choses, vous suppliant que prenant
tout en bonne part jl vous plaise vueillier* pour
nous en cest afaire.
Quant a nostre frère Molin, il prend courage,
dieu mercy, encores quil ayt este traitte assez rudement
par un des nostres, lequel est a present a
>Sedane. Dieu par sa grace vueille bénir ses labeurs
et les nostres. Au reste nous avons beaucoup
de besongne et peu douvriers, beaucoup de
fortz ennemys et peu de vrays amys. A cause
de quoy nous avons grand besoin destre aydez de
vos bonnes prières dont je vous supplie humblement.
Tous recommandant aussi nostre frère et
amy Lescuyer. Nous sommes si peu en ces quartiers
que nous navons moyen davoir auoune conferance.
Toutesfoys jespere partir lundy prochain
pour aller trouver Mr. d'Aguin a Sainte Marie distant
de ce lieu de dix lieues. Or en cest endroict
vous ayant présente les humbles recommandations
de moy et de ma femme aux bonnes graces et
sainctes prières de vous et de vostre compagnie je
supplieray le créateur,
Hic dieu: On ignore l'année de sa mort. Aureliam eum se
-contulisse testis est Ep. N. 3882.
Monsieur, vous maintenir tous en sa saincte
protection. De La Mothe près nogeant sur Seine
ce 14. en Apvril 1564.
Vostre humble serviteur et frère
Jehan de Beanlieu.
4098.
BEZA BULLINGERO.
Gallia et anarchia et gynaecocratia in ruinam
trahitur. Eegis iter proxime instans describitur. Calr
vmi valetudo dejphrata extrema quaeque praesagire
iuhet.
(Ex antographo Cod. Genev. 118, fol. 166.)
Eximio Christi servo D. Henrico Bullingero
patri mihi plurimum observando Tigurinae ecclesiae
vere fido pastori.
Tiguri.
S. Noster iste Martyris nuper nostri sororius
tibi exponet Ami/ralii nostri statum et quae sit
Galliae faciès: quam vis nullus hodie homo sit qui
satis bene possit hoc explicare. Quot enim illic
sunt non urbes tantum sed etiam vici et aroes et
domus, tot paene sunt diversae species. Nee enim
potest Satan ex suo castello sine insigni tumultu
deturbari, et in illis regionibus, prout locorum gubernatores
vel domini in hanc vel illam partem
propendent, necesse est quoque ecclesias diversam
conditionem experiri, quoniam Galliae status nunc
compositus est partim ex àvaQxta, partim ex ywauxoxqeaia.
Utinam det nobis Dominus placide in
gremio providentiae ipsius quiescere et singulos
eventus exspectare.
lam oportet Regem non procul esse Barro, *)
ultra quod oppidum existimatur non esse progressurus.
Inde per Burguudiam venturus est Lugdunum
circiter extremum Maium. Eo quoque Ventura
est Navarrae regina, cuius praesentiam nostris
commodissimam fore confido. *) Ibi quoque affutu-
4098.1) Rex usque ad 16. Aprüis Augustobonae (Troyes)
commoratus postea Barnim (Bar-le-Duc) concessit ubi Nonis
Maiis neptis eius baptizata est. (ßruslart I. 141.) Le 9. May
le Boy partit de Bar-le-Dnc pour s'en aller à Langres et de
Langres à Dijon et à Lyon (ibid.).
2) Pource qne le Boy feit crier que ceux de Mascon
qui sont la plnspart Hnguenotz deussent assister & la procession
de l'octave de Corpos Domini, et faire tendre on meotre