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GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

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269 1564 MART. 270<br />

<strong>et</strong> meß propres femmes ont esté dejectées <strong>et</strong> chassées<br />

aux banqu<strong>et</strong>s <strong>et</strong> festes par ceux mesmes de la<br />

religion, là où estoient toutes les autres, jusques<br />

aux femmes à chapperon de drap, qu'ils conduisoient<br />

en chassant les miennes, choses que j'ay voulu tolérer,<br />

<strong>et</strong> ne m'en a de rien chalu: <strong>et</strong> les m<strong>et</strong>tois<br />

entre les mains de leurs marys, où je ne les estimois<br />

moins bien que les autres, <strong>et</strong> demeurois sans<br />

nulle de mes femmes, ce qui ne se faict à celles de<br />

ma qualité, mais ne se faisoit à beaucoup moindre<br />

ny a celles qui ne les y debvoient pas avoir selon<br />

le monde. «Ten estimois <strong>et</strong> les miennes honnorées:<br />

quant aux filles de ma maison ils ne leur ont pas<br />

faict presse: je voudrois que vostre oeil <strong>et</strong> vostre<br />

personne peust arriver jusques icy pour veoir <strong>et</strong><br />

cognoistre toutes choses comme elles passent, mieux<br />

qu'elles ne se peuvent escrire <strong>et</strong> référer.<br />

Je veoy <strong>et</strong> cognoy 8 ) que la remonstrance que<br />

vous me répliquez particulièrement par vostre l<strong>et</strong>tre<br />

est très requise <strong>et</strong> nécessaire pour maintenir l'église<br />

reformée, <strong>et</strong> qu'il y seroit bien nécessaire quantité<br />

d'anciens surveillans <strong>et</strong> de ministres en plus grand<br />

nombre, <strong>et</strong> que mon jugement <strong>et</strong> intelligence fust<br />

plus grand <strong>et</strong> plus parfaict: toutesfois, selon ce que<br />

Dieu m'en a departy avec l'expérience que dez<br />

long temps je n'ay eue, <strong>et</strong> les remonstrancos que<br />

autrefois vous m'en avez faictes par l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> messagers,<br />

il me semble que la venue souvent icy de<br />

beaucoup de gens de bien, de ministres y servirait<br />

grandement, <strong>et</strong> que chascun d'eux di<strong>et</strong> librement<br />

son advis. Dieu me face la grace de m'employer à<br />

ce qu'il soit servi purement <strong>et</strong> sincèrement ainsy<br />

que vous desirez. Je vous asseure que c'est aussy<br />

mon désir, <strong>et</strong> que j'espère qu'il y accomplira, <strong>et</strong><br />

qu'il vous fera cognoistre aussi bien qu'il a faict<br />

par le passé ceux par qui la religion n'est pas<br />

augmentée. Et quant au present <strong>et</strong> estraines 8 ) que<br />

vous m'avez envoyés, je vous asseure que je l'ay<br />

veu <strong>et</strong> receu volontiers, <strong>et</strong> n'en avois jamais veu de<br />

pareil, <strong>et</strong> ay loué Dieu que le feu Roy mon père<br />

eust prins telle devise: si Dieu ne luy en a accordé<br />

la grace de l'exécuter, peut estre reserve il quelqu'un<br />

de ses descendans tenant son lieu pour l'accomplir.<br />

Monsieur Calvin, de respondre à tout vostre<br />

dernière l<strong>et</strong>tre je ne le voudrois entreprendre pour<br />

ceste fois, afin de ne tant tarder à vous escrire:<br />

mais le plus brevement que je pourray, vous diray<br />

qu'il me semble que par ma précédente l<strong>et</strong>tre je ne<br />

vous ay sceu persuader mon intention, ou qu'elle<br />

vous ait esté persuadée par autre: car ce que vous<br />

escrivois de deux ministres, dont l'un me persuadoit<br />

8) N. 4055. 4067.<br />

9) la médaille que Louis XII. fit frapper contre le<br />

pape Jules 11.<br />

par un moyen de mensonge qui me sembloit illicite,<br />

l'autre par un jugement de l'élection <strong>et</strong> reprobation<br />

causée des prières des hommes qu'il me sembloit<br />

qu'il me declaroit par cela une haine diabolique<br />

pour m'inciter à hayr ce que Dieu ne m'a pas<br />

commandé: car combien que je n'eusse point oublié<br />

l'article de vostre l<strong>et</strong>tre que David a hay les ennemis<br />

de Dieu de haine mortelle, je n'entend point<br />

de contrevenir de déroger en rien a cela: car quand<br />

je sçaurois que le Roy mon père, <strong>et</strong>- la Royne ma<br />

mere, <strong>et</strong> feu monsieur mon mary, <strong>et</strong> tous mes enfans<br />

8eroient reprouvez de Dieu, je les voudrois<br />

hayr de hayne mortelle <strong>et</strong> leur désirer l'enfer, <strong>et</strong><br />

me conformer à la volonté de Dieu entièrement, s'il<br />

luy plaisoit m'en faire la grace : mais si voy-je gens<br />

si partiaux en leurs affections, <strong>et</strong> ouy propos si<br />

estranges dont ne vous en ay escrit les moindres:<br />

<strong>et</strong> quant à mon feu gendre, il me semble que l'on<br />

peut trop veoir <strong>et</strong> cognoistre sy j'ay ployé pour luy<br />

en endroit nul que ce soit, mais si c'a esté luy qui<br />

a ployé à maintenir ceux de la religion que j'ay<br />

eu en ceste ville, jusques à en estre repondant luy<br />

<strong>et</strong> le cardinal de Lorraine 10 ) à la Royne, <strong>et</strong> si Dieu<br />

a adopté leur moyen pour les maintenir, <strong>et</strong> non<br />

seulement pour ce lieu, mais s'estoit encores employé<br />

pour empescher qu'on ne confisquast Ohastillon, qui<br />

est à monsieur l'admirai <strong>et</strong> du ressort de ce bailliage<br />

de Montargis, <strong>et</strong> qu'il ne fust saccagé ny travaillé.<br />

Encores que ce sont choses que je scay<br />

bien que l'on ne veut pas qui soyent entendues n'y<br />

congneues, je le dis devant Dieu qui en scait la<br />

vérité, <strong>et</strong> pour cela ne veux pas excuser les défauts<br />

de mon gendre en ce qu'il n'avoit point la cognoissance<br />

de Dieu, mais en ce que l'on dit que ce a<br />

esté luy seul qui a allumé le feu. L'on scait bien<br />

qu'il s'estoit r<strong>et</strong>iré en sa maison d'où il ne vouloit<br />

bouger, <strong>et</strong> les l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> messages qu'il eut pour<br />

s'en faire partir, <strong>et</strong> que encores maintenant qu'il est<br />

mort <strong>et</strong> qu'il n'y est plus, que tels venins de haines<br />

si pestilencieux ne se veulent jamais acquicter de<br />

se declarer par tous les mensonges que l'on peut<br />

controuvor <strong>et</strong> s'imaginer: il faut que je vous die<br />

que je ne tiens ny estime que telles parolles de<br />

mensonges procèdent de Dieu. Je scais qu'il a persécuté,<br />

mais je ne scay pas ny ne croy pas, pour<br />

le vous dire librement, qu'il soit reprouvé de Dieu:<br />

car il a donne signe au contraire avant que de mourir:<br />

mais l'on ne veut pas qu'il se die, <strong>et</strong> l'on veut<br />

10) Il était revenu de Trente à la cour vers la fin de<br />

Janvier. Chantonnai/ 27. Janv. (Mém. de Condé IL 190);<br />

L'on tient ponr certain qne le Cardinal aéra en ceste court,<br />

dans deux jours: aussi a-il esté mandé ponr y venir. Langu<strong>et</strong><br />

d. d. 3. Febr. p. 283; Card. Lotharingias tandem 29. Ian.<br />

venit in aulam quae aberat hino duobns milliaribus in coenobio<br />

S. Mauri ad Matronam.

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