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eBcrire pour en scavoir vostre avis : et combien que
si elle escrit ie vous en pourray aussi escrire, neantmoins
ie n'oserois escrire chose qu'elle ne voye.
Parquoy ie vous prie vous en tenir à ce que ie
vous en escris maintenant touchant mon avis, et
vous supplie luy en escrire le plus tost que pourres,
et à moi aussi. Oar ie desire suyvre ce qui
vous en semblera, et cependant ie ne laisseray de
tascher de mon pouvoir à faire abbattre toute papauté
pour establir l'entier service de la religion.
Elle doit faire tenir ses estats d'icy à peu de iours :
ie crains que nous y ayons des empeschemens
pour la religion, vu le peu de soin qu'on en a, et
i'ay expérimente l'autrefois combien peu mes advertissemens
ont proffité. Cependant i'auray l'oeil
au bois pour faire ce qui sera en moy et espère
que Dieu ne me délaissera point. L'occasion de les
faire tenir c'est seulement pour avoir argent, pour
aller à la cour, en laquelle elle est en sa pensée et
désir. Dieu veuille que ce soit a son salut. Si elle
s'en va et que ie ne sois pas grandement utile en
ce pays, ie délibères de l'accompagner iusques à la
cour pour mon affaire duquel monseigneur le chancelier
7 ) a donne quelque espérance a ceux qui luy
en ont parle pour moy. Mais ie voy bien qu'il ne
se fera rien en mon absence. Car la royne de
Navarre en a donne souvent commission a ses
soliciteurs qui n'en font rien: et croy qu'ils désirent
que ie leur envoyé quelque present, dont ie
n'ay pas le moyen.' Car depuis que ie suis icy ie
n'ay pas reçu une seule maille. Toutesfois si vous
m'escrives que ie face autrement ie le feray, quelque
nécessite qui puisse advenir à moy et à ma
famille. I'ay oublie de vous dire que ie pense
qu'elle desire scavoir vostre avis, non pas tant
pource qu'elle l'ignore, comme pour avoir delay
iusques à ce qu'elle soit à la cour ou excuses ne
lui manqueront pas.
Au 9 ) reste il y a un escholier nomme a'Audrain*)
auquel vous fîtes délivrer argent a la requeste
de monsieur Hesjperien son beau frère, auquel
on envoyé certaine somme d'argent, laquelle on
addresse a monsieur Viret. Nous supplions monsieur
de Bese d'en advertir ledict escholier à fin qu'il
y donne ordre a savoir qu'il ayt moyen de le faire
recevoir ches monsier Viret: si monsieur Viret n'a
le moyen de le luy faire tenir, dont nous l'avons
prié, si monsieur Viret l'addresse à monsieur de
Bese il luy plairra de le faire tenir audit escholier.
le vous supplie me pardonner si ceste lettre
est mal escrite. Car i'ay este contraint de l'escrire
p. 4.)
de nuict en grande haste, combien que ie ne veuille
par cela excuser mon ignorance.
A tant, monsieur et treshonnoré père, feray fin
après m'estre treshumblement recommande a vostre
bonne grace et à celle de mes treshonnores et magnifiques
seigneurs et à celle de mes treschers frères
et compagnons, et prie Dieu de vous confirmer tous
et conduyre par son sainct esprit. De Pau ce 25.
de décembre 1563.
7) de VHospital.
8) Ce paragraplie est omis dans le Bulletin.
9) Arnauld d'Audrein, Béarnais. {Livre du Recteur 4062.1) ex Polonia adveetas.
2) falsus.
Vostre tre8humble frère et serviteur
Iehan Reymond Merlin.
4062.
BULLINGERUS CALVINO.
Litems ex Poïonia missas cum eo communicat.
Certiora ex Gallia habere cupit.
(Ex autographo Arch. Turic. Pint. VI. Vol. 129, olim Serin.
B. Epp. Tom. 30, fol. 459. — Simler. Vol. 108.)
Clarissimo viro D. Ioanni Calvino Genevensis
ecclesiae fido pastori domino meo venerando et
fratri carissimo.
Genff.
Dominus Iesus servet te, domine colendissime
et frater carissime, largiaturque annum felicissimum,
ut sanus et valons servias Domino Iesu et
ecclesiae eius. Non frustra suspicatus es quosdam
in Polonia aliquid alere monstri. Mitto enim hic
tuae pietati literas ') quas vides, et oro, ut quam
primum fieri potest, easdem remittas, una cum tuo
iudicio. Arbitror pares scriptas esse Bernam et
Basileam. Unde suspicor non dissimiles ad vos
quoque missas esse. Bernam et Basileam destinatas
vidi. Quia tarnen vestras non vidi, ne quid ignorares
nostras misi. Et te quantum possum oro,
ne sine tuo iudicio eas remittas.
Diu fuit apud nos rumor, 2 ) pugnatum esse ad
Lutetiam, et vicisse nostros. Quia tarnen certa non
scribuntur, quibus rumor ille confirmetur, non sine
moerore addubitare incipimus. Te oro, mi domine
et frater, ut per JonvUlaeum nostrum signifiées
certa de rebus Galliae. Scio alioqui negotiis oppressum
esse. Sed inserviet nobis ea in re et tibi