GAVARO - Cindy

JO – Oui.
MARCEL (se tâtant) – Tu me l’as pas refait, puisque je l’ai. (Il tire le
portefeuile d’un air triomphant.) Tiens !
JO – J’te dis pas maintenant, ballot ! Tout à l’heure, chez Fernand, quand t’as
cru que tu l’avais perdu !
MARCEL – Eh bien ?
JO – Eh ben, c’est moi qui te l’avais r’fait.
MARCEL (sans comprendre encore) – Toi ?
JO – Oui, moi ! .. (Un temps) Remarque que j’étais pas forcé de te l’dire, hein !
Mais je te l’ai dit pour te montrer que j’suis ton pote.
MARCEL – Mais où que tu me l’as pris ?
JO – Ben, dans ta fouille, pardi !
MARCEL – Dans ma quoi ?
JO – Dans ta poche ! Oh! ç’ui là alors !
MARCEL – Tu me l’as pris … dans ma poche ?
JO – Oh! j’peux presque dire que j’lai pas fait exprès. T’étais à côté d’moi, j’ai
vu l’coin qui passait; alors, machinalement, je l’ai tiré … Par habitude.
MARCEL – Alors, quoi … tu m’as volé ??
JO – Ben, dame !
MARCEL – Tu m’as volé mon portefeuille, toi ? …
JO – Oui. Oh, j’aurais pas dû, je l’reconnais. Dans un moment comme ça,
c’était pas une chose à faire… Mais j’te fait remarquer que t’étais pas encore
mon pote à c’moment-là: faut pas confondre!
MARCEL (bouleversé, hochant la tête) – Ce n’est pas bien !
JO – Mais je l’sais !
MARCEL (même jeu) – Non, ce n’est pas bien, ce que tu as fait là !
JO – Quand tu me répéteras ça cinquante fois … Je l’sais, que c’est pas bien,
là !
MARCEL – Mon portefeuille! … Dans ma poche ! … Toi ! … Ça c’est le bouquet !
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