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GAVARO - Cindy

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encontré Hotot avec Félicité Renaud et qu’après s’être querellés pour des<br />

motifs de jalousie, ils avaient fini par se raccomoder et aller coucher<br />

ensemble quelque part.<br />

“Tiens, dit Emilie, et moi qui croyais bêtement qu’ils ne se voyaient plus du<br />

tout. – Ah! tu étais joliment sinve ! … D’après ce qu’ils ont dit, je parierais<br />

qu’ils ont piaussé la nuit derrière près du Palais Royal. – Oh! pour ça, non,<br />

Jules, car il l’a passée avec des amis. – Ah! c’est juste, je n’y pensais plus:<br />

avec Linois, Bicêtre et Caffin. – Qui t’a dit ça ? – Parbleu, c’est Hotot. – Lui ?<br />

– Sans doute. – Voilà comme il est ! Il m’avait pourtant bien défendu d’en<br />

parler à âme qui vive ! … Mais dis-moi, mon cher petit Jules, sais-tu où c’qu’il<br />

est allé avec Félicité ? – Oui, chez Bicêtre, mais je ne puis te dire où il<br />

demeure, parce que j’ai oublié de demander son adresse. – Oh! je la sais, moi:<br />

rue du Bon-Puits, au quatrième, chez Lahire. Viens avec moi, et tu vas voir<br />

comme je vais te les révolter. – Ce n’est pas le plan: il faut bien se garder de<br />

faire du renaud. T’as confiance en moi, n’est-ce pas ? Je monterai. Tu<br />

m’attendras. Si je reste, ça sera preuve que j’aurai trouvé les oiseaux. Alors<br />

tu pourras monter à ton tour. – T’as raison, c’est ça même: il faut être sûr<br />

avant de renâcler.”<br />

* * * * * * *<br />

Je prends Emilie sous le bras, et nous nous rendons à la rue du Bon-Puits.<br />

J’entre. Après m’être assuré que Bicêtre est chez lui, je rejoins Emilie.<br />

“Nous jouons de malheur, dis-je en l’abordant: Lahire, Bicêtre et sa femme<br />

sont allés souper chez Linois… Sais-tu ous’qu’il loge, Linois ? – Oui, chez sa<br />

mère, rue Joquelet, au sixième. Viens. – Ma foi, non, je suis trop fatigué.<br />

Renvoyons la partie. – Ah! mon minet, ne me refuse pas ce service,” dit Emilie<br />

d’un ton suppliant. Et pour me décider à l’accompagner, elle me fait une<br />

souris. Je feins de céder par pure obligeance.<br />

Arrivé dans la rue Joquelet, je monte chez Linois, qui ne me connaissait que<br />

de nom. Il venait de se coucher. Je lui demande s’il n’a pas vu Hotot et, sur sa<br />

réponse négative, je descends en lui souhaitant une bonne nuit. – “C’est<br />

comme un sort, dis-je à Emilie. Ils sont sortis depuis près d’un quart d’heure<br />

pour aller prendre Caffin, qui doit payer le vin.”<br />

Emilie me dit qu’elle ne connait pas l’adresse de Caffin, mais qu’elle ne<br />

désespère pas de l’obtenir des femmes de la place aux Veaux. Elle me prie<br />

donc de pousser jusque-là. Je me récrie. Emilie insiste. Et comme il<br />

m’importe de découvrir Caffin, on se dirige vers la place aux Veaux.<br />

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