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GAVARO - Cindy

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unua ŝtala fabo estis heririnta la Nicanon en lia frunto, sub lia<br />

‘perlogriza’. La du sekvantaj, pli malsupre, ĉe la vangoj. La fifrato<br />

sinkis antaŭen, en siajn proprajn brakojn. Lia borsalino ruliĝis<br />

sur la tablon. Ero de cerbo platiĝis kontraŭ la tri asoj …<br />

La partie de poker fatale<br />

Epaules voûtées, tête rentrée, le Stéphanois parut s’intéresser à son jeu. On<br />

ne voyait plus que le dessus de son feutre marron. Sans suivre, il attendit que<br />

la donne soit au Niçois. Il semblait vraiment ne s’occuper que des plaques<br />

disposées devant lui. Mais sous le bada, son oeil droit ne cessa pas de bigler<br />

les paluches du Niçois qui battait les cartons. Soudain, sa voix siffla comme<br />

une lanière:<br />

“Laisse tes pognes où elles sont, p’tit. Bouge plus !”<br />

Il les bougeait, les siennes, le Tony. Dans son poing venait de jaillir un calibre<br />

au mufle court, muni d’un silencieux: un cadeau de Roger de Frisco. “Essaie<br />

pas de prendre ton flingue, toi, l’Bordelais,” ordonna-t-il, en se levant<br />

vivement. “Laisse tes griffes sur la carante. Au moindre geste, c’est ta fête!”<br />

Sans cesser de surveiller la tablée, il vint se poster derrière le Bordelais. La<br />

nuque du gonze était tentante, rose, bien dégagée. Tony l‘écrasa de son poing<br />

armé. Le gniard s’affaissa sur sa chaise. La seringue du Stéphanois était de<br />

nouveau en position de tir. Glissant sa main gauche sous le bras du Bordelais,<br />

il s’empara du feu planqué dans la ceinture. Un P.39 ? Bel outil ! Du pouce, il<br />

rabattit le cran de sûreté: l’F rouge minuscule apparut. Il s’approcha du<br />

Niçois. Les mains de celui-ci, sur la packson de cartes, tremblaient. La sueur<br />

giclait de son trognon, elle trempait son Borsalino gris perle.<br />

Avec le P.38, le Stéphanois cogna sec les doigts du jeunot. Il ordonna:<br />

“Retourne-mois le paquet d’brèmes, j’veux mater les trois dernières.”<br />

L’autre obéit. L’oeil du Stéphanois prit feu en apercevant trois as accolés.<br />

“Ainsi, tu voulais m’doubler, jeune connard. T’as cru que j’pouvais être nature<br />

à c’truc-là !”<br />

“Mais Tony !...” tenta le Niçois, décomposé par le tracsir.<br />

“Ta gueule !”<br />

“Voyons, Tony …” tenta à son tour le taulier du clandé.<br />

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