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habitat rupestre.pdf - Società Friulana di Archeologia

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E. Crescenzi, M. C. Ménardd’origine naturelle; ces dernières étant La data base produite par leBRGM <strong>di</strong>stingue les cavités d’origine anthropique qui sont cellesfaçonnées par l’homme, des cavités d’origine naturelle; ces dernièresétant pratiquement inexistantes dans la région. 1Cavités d’origine anthropiqueL’utilisation des cavités comme abri remonte au néolithique lorsquel’homme commence à se sédentariser: il aménage son <strong>habitat</strong> dansdes sites naturels favorables à sa survie: exploitation du sol et dusous-sol, possibilité de se protéger. L’exploitation du sous-sol dontil tirera profit comme aux Clotériaux lui offre de nouveaux espacesL’homme est avant tout agriculteur mais il exploite le sous-sol quilui offre de nouveaux espaces, parfois sur plusieurs étages commeà Asnières, aux Clotériaux. ou sur le coteau de St André. 2Au XIe s les aménagements sous roche sont considérables aussibien pour l’<strong>habitat</strong> proprement <strong>di</strong>t que pour les chapelles. Les monumentsde pierre maçonnée n’apparaîtront que lentement au coursdu XIe s. Et de fait, beaucoup de villages troglodytiques sont nésde l’exploitation industrielle ou artisanale de la richesse minéraleofferte par le sous-sol.Les carrières et le métier de carrierL’extraction dans ces carrières souterraines remonte au tempsdes Romains, et a pratiquement duré jusqu’à la première guerremon<strong>di</strong>ale. De fait, beaucoup de villages troglodytiques sont nés del’exploitation de la pierre par l’homme. Le carrier, encore appelé leperreyeux, est l’homme qui travaille dans une carrière lorsque lestravaux des champs ne le retenaient pas.Dans une carrière souterraine on <strong>di</strong>stingue un certain nombre desous-métiers qui requièrent pour chacun des outils spécialisés.Dans la France rurale les matériaux de construction comme le boiset la pierre sont rares et chers, ils sont réservés pour les grandesdemeures seigneuriales; leur exploitation est une source de développementéconomique pour ces régions.Le calcaire était utilisé comme pierre à bâtir, le gypse pour la fabricationdu plâtre, la craie pour la chaux et l’amendement des sols,l’argile pour la fabrication des tuiles et des briques.La coupe des bois ou l’extraction de la pierre n’étant pas autorisépour le paysan, alors le mode vie «enterré» paraît être une façon dese loger à peu de frais, pas besoin de toiture, l’aménagement de lacave se fait dans la masse, et le lieu est isotherme.Le carrier bien souvent paysan à certaines périodes de l’annéey vivait en osmose avec sa famille…; Cependant, au fil destemps ces <strong>habitat</strong>ions vont peu à peu être délaissées, car synonymed’<strong>habitat</strong> pauvre. De plus, la <strong>di</strong>fficulté de chauffage, d’aérationou de ventilation, le peu d’éclairage sont des facteurs quine répondaient plus à certains besoins de confort auxquels lapopulation aspirait.Ce n’est qu’à partir des années 70 qu’on assiste à un regain d’enthousiasmepour ne pas <strong>di</strong>re un engouement pour ce genre d’<strong>habitat</strong>comme résidence secondaire ou principale: la réhabilitation de cesespaces creusés pose les problèmes liés au confortement de ceuxci,maîtrise de la roche, mais également à ceux de l’éclairage, del’aération ou ventilation, de chauffage, et du raccordement auxréseaux d’autonomie (eau, électricité, télécommunications); dansces nouveaux aménagements on voit alors apparaître des façadesappareillées, des espaces et des ouvertures qui s’agran<strong>di</strong>ssent pourlaisser entrer la lumière.Quant aux grandes carrières d’extraction de la pierre, elles serontutilisées dès le XIXe pour la culture du champignon, comme àVillavard près de Villiers sur Loir ou aux Tablinières (Thoré laRochette); quand il y avait un vignoble alentour, ce seront deslieux de pré<strong>di</strong>lection comme caves à vin: la Gaudetterie auxRoches l’Evêque, Elles correspondent, ipso facto, aux cavitéssituées en site urbanisé ou en périphérie des grandes agglomérations.Cependant certaines de ces cavités ne sont restées que desdépendances; à noter encore que la grande majorité des villagestroglo issus de l’exploitation des carrières sont situésdans les environs des grands chantiers, ou près desvoies de communication, empruntés par les matériaux.Trôo située au bord du Loir sur un coteau de tuffeau jaune mêlé desilex, 60 m de dénivelé sur trois niveaux, est considérée commela cité troglodytique par excellence. Toujours dans le registre descavités d’origine anthropique citons encore les souterrains-refuges,comme ceux des châteaux de Montoire et de Lavar<strong>di</strong>n, ou alorscomme lieux de «défense passive», souterrains constitués d’un réseaude galeries reliant des «caves» entre elles comme les «cafortsde Trôo».Les cavités servant aux Cultes, dont la plus célèbre serait la chapelleSt Gervais aux Roches l’Evêque, mais il y a également descryptes troglodytiques au château de Rochambeau, au château deLavar<strong>di</strong>n, des caves ayant servi au culte de la déesse Terre-Mèreà l’Hypogée des Roches avec des pratiques de circum-déambulationautour d’un pilier dans lequel ont été creusées de nombreusesniches pour recevoir des offrandes. Entre Montoire et Lavar<strong>di</strong>nl’ensemble troglodytique des Reclusages, ancien ermitage, comportaitune chapelle avec son autel, et un <strong>habitat</strong>: la grotte desVierges sur deux étages.Les caves karstiques. Elles ont pour origine la <strong>di</strong>ssolution des carbonatesde so<strong>di</strong>um ou des sulfates par les eaux qui ruissellent àtravers la roche ; cela donne des paysages d’avens ou des grottesavec des stalactites et des stalagmites.147Mise en valeur des troglodytes de Coteaux du Bas VendômoisDevant l’importance du phénomène troglodytique dans la régiondu Bas Vendômois et surtout de la pérennisation des activités quis’y sont trouvées associées, nous proposons de thématiser <strong>di</strong>fférentsitinéraires <strong>rupestre</strong>s. En nous appuyant sur leur <strong>di</strong>versiténous proposons un itinéraire représentatif de l’<strong>habitat</strong> <strong>rupestre</strong>,enterré et semi enterré, passant par Trôo, Les Roches l’Evêque etLavar<strong>di</strong>n. En ce sens Trôo est la capitale du troglodytisme; sur soncoteau sud surplombant à plus de 60m le Loir Trôo présente unensemble remarquable d’<strong>habitat</strong> <strong>rupestre</strong> sur trois niveaux <strong>di</strong>fférentsparfaitement adapté à la géomorphologie. Situé au carrefourde plusieurs axes de communications, est-ouest, Blois-Le Mans,et nord-sud, Chartres-Tours, le site de Trôo remonte à l’époquegallo-romaine. Favorisé par la clémence de son climat due à sonexposition et par la présence de plusieurs sources d’eau le bourgse développa tout au cours du moyen âge; la plupart des caves ontété creusées au XIe et au XIIe siècles.L’organisation de cet <strong>habitat</strong> illustre la structure sociale qui yrégnait puisque un certain nombre d’installations communes,comme les puits, le fournil du boulanger, la chapelle y sont encorevisibles.«Le puits qui parle», ou «puits de Jacob», creusé dans la roche avec45m de profondeur ; son écho remarquable a alimenté l’imaginaireet été à l’origine de nombreuses légendes dans la région; situé dansla partie haute du bourg, il a servi les habitants de la partie haute deTrôo jusqu’en 1972. Il n’y a plus d’atelier de tisserands à Trôo, maisc’était une activité locale, tissage du serge. Dans cet ancien atelierles Amis de Trôo, association de sauvegarde et de mise en valeurde cet héritage, s’y sont installés pour y proposer des expositionssur <strong>di</strong>vers aspects de l’histoire et de l’anthropisation de la vallée,mais également sur la faune et la flore. Pas de village sans eau,ni de village sans un boulanger. Le «fournil du boulanger» quipuisait l’eau à côté de la source St Gabriel, a été réaménagé parles Amis de Trôo.L’existence des grandes carrières, ainsi nommées les caforts, (caveforte)remonte à l’époque gallo-romaine; ces galeries qui s’étagentsur plusieurs niveaux s’enfoncent sur plus de 300m sous la roche.Les espaces libérés par les carriers ont servi de souterrains-volumeRicerca_OK_2012-11-15.indd 147 16/11/2012 15:02:37

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