Frasco Fuoco e Acqua.pmd - Tenero e valle Verzasca

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980 mAlnèdN3a13P123Longueur / Length of trail 2 kmInformations / InformationTourist Office Tenero e Valle Verzasca6598 Tenero, tel. +41 (0)91 745 16 61www.verzasca-tourism.chMuseo di Val Verzasca6637 Sonogno, tel. +41 (0)91 746 17 77www.verzasca.com/museoCopyright 2009Museo di Val VerzascaTourist Office Tenero e Valle VerzascaAvec le suotien de / Supported by:4125Pé der MotaFrasco885 m/smTemps de parcours / Time required 1h 30min.11a116Scima er Mota7TorboraEfra109Benàsc1280 m9810aL’eau et le feuItinéraire ethnographique en Val VerzascaL’itinéraire proposé se déroule en suivant un double filconducteur: l’eau et le feu. L’eau, qui faisait fonctionnermeules et turbines, symbolise l’ancienne force motriceindispensable pour les diverses activités de l’homme; le feu,source vitale de chaleur et d’énergie nécessaire, entre autres,pour cuire les aliments et pour la fabrication de la chaux.Enfin, on peut de manière métaphorique rapprocher cetélément à la ferveur religieuse qui a caractérisé la vie ruraledes siècles passés. En plus des 13 points du parcourscirculaire, sont suggérés 3 points d’intérêt etd’approfondissement en complément à cet itinéraire. Il s’agitde “la lüera” (piège à loups) d’Alnèd, des 2 fours à l’entréedu Val d’Efra et de la carrière de marbre blanc de Benàsc.Ces points sont marqués avec la lettre “a” et une flèche quiindique une déviation du parcours originel. Frasco, situé àenviron 880 mètres d’altitude, est l’avant-dernier village duVal Verzasca. Situé sur le fond de la vallée, il se compose dedivers hameaux: Torbora, Cantòm, Pé et Scima er Mota(que l’on peut traduire respectivement par: “au pied” et “ausommet de la pente”). Autrefois, chaque hameaud’habitations était relativement autonome et caractérisé parl’influence de diverses familles. Les divers habitatsdisposaient, par exemple, de leur propre four à pain et deleur propre fontaine. Au centre du village nous trouvonsl’entrée du Val d’Efra, avec son torrent tumultueux quiforme une cascade spectaculaire. La commune comptemaintenant une centaine d’habitants. De nos jours encoreenviron 15% de la population active est occupée dans lesecteur primaire. Quelques petites entreprises se consacrentprincipalement à l’élevage (chèvres et vaches) et à laproduction d’excellents fromages. Dans le passé, Frasco futun centre artisanal d’une certaine importance grâce àl’exploitation des ressources naturelles. La force hydriqueactivait de nombreux moulins, une scierie et quelques meulesà seigle et maïs, et avec les pressoirs on obtenait de l’huile denoix. En outre, on cultivait du lin et du chanvre et on seconsacrait à l’extraction du marbre pour la production de lachaux dans les fours situés principalement dans le Val d’Efra.Au début des années 1900, l’esprit d’initiative de la familleFerrini mena à un développement significatif du tourisme,surtout grâce à la construction de l’hôtel Efra, dont laréputation s’étendit bien au-delà des frontières régionales.411 13Points d’intérêt ethnographique1. Eglise de San BernardoEdifiée dans les années 1868-69 sur un projet deGiovan Battista Zanolini de Linescio, l’église actuelle aremplacé l’ancien édifice dont les origines remontaientà la fin de 1200, qui était vraisemblablement ladeuxième église édifiée en Verzasca après celle deSan Bartolomeo à Vogorno. L’église est dédiée àSan Bernardo Abate et à la Madone du Carmel,patrons de la paroisse de Frasco. Deux déposesd’anciennes fresques l’enrichissent. A droite de l’entréeprincipale, la plus précieuse représente une “Madonedu Lait” remontant au XV e siècle. La deuxièmefresque, à gauche de l’autel, représente San Domenico.A noter les remarquables grilles baroques (fin XVII e )qui délimitent les autels latéraux. Dans la chapellelatérale au sud on remarque le tableau de 1779 quireprésente la “Madone du Bon Conseil” avec lesSaints Francesco et Antonio. La statue de SanBernardo est de la première moitié du XVII e siècle.2. Chemin de CroixDevant l’église nous trouvons un admirable parvisentouré de quelques chapelles du Chemin de Croixdisposées en couronne, unique exemple en Verzasca.En partie remontant à 1749, elles furent illustrées pardivers artistes. Sept chapelles sur dix sont parvenuesjusqu’à nos jours, grâce aux restaurations répétées ethabiles, alors que les stations restantes sontreprésentées sur les façades externes de l’église.3. Pont suspendu sur la rivière VerzascaPar cette passerelle, construite en 1948, on peutatteindre le territoire de Frasco situé sur le versantdroit de la vallée ainsi que le “Sentierone” (GrandSentier) qui permet de rejoindre les villages deSonogno et de Gerra. Cette zone revêt aussi une valeurparticulière du point de vue naturaliste et elle estdéfinie et protégée en tant de “berge d’importancenationale”. Le pont suspendu a été commandé par labourgeoisie de Frasco à l’architecte G. Ferrini et àl’ingénieur W. Krüsi. La longueur totale est de90 mètres, alors que la hauteur des pylônes atteint10 mètres.3a. Lüera (piège à loups)Pour atteindre le point 3a, on quitte le circuitprincipal et on poursuit sur le “Sentierone” endirection de Sonogno. D’importance naturaliste, ànotre gauche coule le ruisseau Fimina, alimenté parde généreuses sources au-dessus du hameau Alnèd.Une fois dépassé le hameau on tourne à gauche et,en montant 10 minutes sur un agréable sentier, onarrive au séculaire piège à loups. Ce piège (lüera) estextrêmement intéressant puisqu’il unit les élémentsde construction que l’on peut retrouver dans lesdeux autres pièges connus (à Ganne et près deAlnasca à Brione Verzasca). Un voyageur du XVIII esiècle, Schinz, rappelle la présence de nombreuxloups dans nos régions, au point que furent célébrés“de solennels exorcismes, mais ils n’eurent aucuneffet”, jusqu’à ce que “en 1772, dans le seul ValVerzasca, furent abattus quatre loups et d’autres prisdans les pièges”.4. Maison communaleEn descendant le long de la route, on trouve, sur lagauche, la maison communale, siège de laMunicipalité et de la Chancellerie de Frasco.Jusqu’au milieu des années ’60 elle accueillait l’écoledu village. Une œuvre artistique rappelle lebienfaiteur Max König, un industriel confédéré qui,tombé amoureux de Frasco, légua une contributionsubstantielle en faveur de diverses oeuvres publiques.5. Pé der MotaLe hameau, le long de la vieille route de la vallée, estconstitué d’anciens édifices d’habitation dont ungrand nombre a été rénové en habitationssecondaires. Certaines constructions gardent encoredes qualités architecturales originelles intéressantes.Près de la maison communale on peut admirer, surles façades de quelques maisons, d’autres précieuxéléments de ce village: une peinture représentant unedélicate Madone avec l’Enfant (au milieu d’un halode rayons lumineux), ainsi qu’une élégante et insoliteMadone en Trône, remontant au début du XVI esiècle, que l’écrivain Piero Bianconi décrit ainsi:“Sur le visage de la Madone, sur ses belles mains,dans ses yeux très vifs, à côté de la majesté de laMadone apparaît la grâce de la femme”. La maisonoù est incorporé le four à pain constitue uneparticularité et se caractérise par une poutreimposante, visible le long de la maçonnerie de lafaçade principale. On signale aussi une petite maisondont la maçonnerie en pierres sèches était liée partrois grosses poutres et qui représente un cas uniquetessinois. La restructuration a partiellement effacécette particularité, même si la date de construction(1433) reste visible sur un petit pilier au rez-dechaussée.6. Torbora: four à painEn traversant le petit pont sur le fleuve Efra onentrevoit, en amont parmi les arbres, le moulin, lacentrale électrique et le vieil hôtel Efra. On rejointensuite le hameau de la Torbora. Le premier bâtimentsur la gauche du sentier est le four à pain, utiliséencore aujourd’hui par les familles du lieu. Adossée àla paroi postérieure de la construction, on trouve uneporcherie qui bénéficiait de la tiédeur émanant dufour. C’est un témoignage supplémentaire que lecochon était un animal très précieux dans lacivilisation rurale.7. Torbora: le villageAu coeur de ce village il y a la petite place avec unefontaine; la place est entourée par de vieilles maisonsd’habitation qui conservent leur caractère originelintact. Certaines dates sur les architraves fontremonter ces édifices au début de 1700. Sur unearchitrave est même gravée la date de 1556. Sur lesfaçades de ces maisons, le long d’étroites ruelles,nous trouvons diverses fresques et nichesreprésentant la Vierge Marie. Sur la place, adossée àl’une des maisons qui l’entourent, est sise la fontainequi, dans le passé, constituait la sourced’approvisionnement pour tout le village, vu que lesmaisons étaient dépourvues d’eau courante. Sur lafontaine on peut lire l’inscription “Benefatoricalliforgnesi” (Bienfaiteurs californiens) et la date1901. Le long de l’itinéraire on trouvera d’autresfontaines identiques à celle-ci, réparties sur tout leterritoire et construites grâce aux legs d’émigrants deFrasco qui firent fortune en Californie. Autour duvillage, il y avait autrefois de nombreux puits pour lamacération du chanvre ainsi qu’une petite carrièrepour l’extraction des « piode » (pierres lisses utiliséespour les toits).8. Cascade Efra et Pozz NegroUne fois quitté le village de Torbora, on remontepour rejoindre le pont sur la route cantonale ettraverser à nouveau le torrent Efra. On se trouveainsi face à l’un des endroits les plus fascinants etsauvages de notre itinéraire: la cascade de l’Efra et lePozz Negro en-dessous. Encore aujourd’hui onpeut entrevoir, peinte en rouge, “la Mòrfiga”: cetteprésence maligne dans le puits était évoquée dans lescontes afin que les enfants, effrayés, se tiennent loindu danger. La construction du moulin et de lacentrale électrique a permis dans le passé d’exploiterla force de cette cascade. Comme dans une volontéde protéger l’homme et ses constructions contre lesforces de la nature, on a construit une chapelledécorée avec des fresques de Vanoni (1810-86) ayantcomme sujet principal la Vierge avec l’Enfant, SaintPierre (reconnaissable avec les clés) et Saint Etienne(dans l’acte de la lapidation).9. Le moulin et la centrale électriqueAu XIX e siècle déjà, Frasco représentait un petitcentre artisanal pour le haut de la Vallée grâce auxnombreuses installations qui exploitaient la forcehydrique. Parmi celles-ci, quelques moulins pour lebroyage des céréales qui furent détruits en 1868 lorsd’une crue exceptionnelle. Ensuite, sur le torrentEfra, furent construits deux établissements qui ontsurvécu jusqu’à nos jours: le moulin, construit en1880, et la centrale électrique de 1925. Le Musée duVal Verzasca a acquis et restauré dans les années1994-1996 ces deux édifices et en a réactivé les meuleset la turbine, que l’on peut maintenant à nouveauadmirer dans leur contexte originel.Ouverture sur rendez-vous: tél. +41 (0)91 746 17 77.10. Hôtel EfraNotre itinéraire continue en montant l’escalier àgauche de l’hôtel Efra qui dans les années ’50 étaitfréquenté principalement par des touristes anglais. Ilétait renommé pour ses truites “au bleu” ainsi quepour le rendez-vous quotidien de cinq heures “tea-time”... c’était un autre temps! La Brasserie Efra, ainsique l’épicerie et la poste, désormais fermées depuisbien des années, constituaient autrefois le centre duvillage.10a. Four à chauxComme dans d’autres régions tessinoises, nousretrouvons à Frasco de précieux et imposantstémoignages de l’esprit d’entreprise du ValVerzasca. En quittant le parcours principal àproximité du point 10, après 15 minutes de marche,nous découvrons une veine de marbre blanccertainement exploitée jusqu’en 1870 pour laproduction du mortier utilisé ensuite dans laconstruction et dans le crépissage des églises deFrasco et Sonogno, ainsi que des écoles àSonogno. On comptait jusqu’à quatre fours àchaux en activité, mais plusieurs sources rappellentqu’une telle activité s’épuisa à cause de la rareté dubois (surtout noisetier et hêtre) et des difficultés detransport. La carrière était sise sur le versantopposé très raide: on laissait tomber les rochesextraites jusqu’à la limite du torrent et on lestransportait aux fours pour une longue phase decuisson (de trois à cinq jours) toujours en gardantune température élevée constante (850°). De nosjours deux fours très bien conservés sont encorevisibles. Des panneaux explicatifs sur placeillustrent les principes de leur fonctionnementsimple mais efficace. Dans le Val d’Efra on signaleaussi la présence de quelques filons de pierreollaire et on sait que quelques timides tentativesont été réalisées, au début du siècle dernier, pourexploiter de petites découvertes de pyrite aurifèreet argentifère.11. Village Scima er MotaQuelques minutes plus tard, on arrive au hameau deScima er Mota où nous retrouvons l’une desfontaines construites grâce aux bienfaiteurscaliforniens. A quelques pas, un autre témoignagede la profonde religiosité populaire: une grandechapelle datée 1889 qui représente une MarieAuxiliatrice. Sur la droite sont illustrés SanVenanzio, représenté avec la palme du martyr et SanBernardo, reconnaissable au dragon enchaîné à sespieds. Le hameau de Scima er Mota est constitué pardes édifices en grande partie restructurés, mais aussipar quelques constructions qui conservent leurscaractéristiques originelles. Un cas unique enVerzasca est constitué par l’édifice en bois avecsocle en pierre sur le côté droit de la route, danslequel le bois est utilisé comme matériau principaldans la construction d’une façade. Aux limites duvillage on peut admirer une autre constructiontraditionnelle: une maison double avec coursive,modèle d’habitation fréquemment utilisé enVerzasca.11a. Carrière de marbre blancOn atteint la carrière de Benàsc en s’engageant surle sentier raide en direction des Monti di Cò derPrèda, immédiatement après le village de Scima erMòta. L’effort est bien récompensé avec ladécouverte de deux probables vieux fours et surtoutpar les signes de l’exploitation de cette veine demarbre que les anciens habitants de la valléereconnurent et utilisèrent dans les limites de leurspossibilités.12. Signes de l’avalanche de 1951On continue en descendant vers l’église, le long dela pente qui, le 11 février 1951, fut dévastée parl’avalanche qui tua 5 personnes et détruisit denombreuses maisons. L’église et le clocher ontrésisté à la catastrophe et sur la façade du clochertourné vers Sonogno on aperçoit la marque jaunequi atteste le niveau atteint par la neige accumuléepar l’avalanche. Une plaque commémorative aucimetière rappelle aussi le tragique événement.13. Fontaine “Bienfaiteurs californiens”Avant d’atteindre l’église et notre point d’arrivéenous pouvons observer une autre fontaine desbienfaiteurs californiens. A la différence desprécédentes, cette fontaine possède encore le verreen métal originel, accroché à une chaîne pour éviterqu’il ne soit volé. Sur la maison à côté de lafontaine, une peinture de 1780 illustre une Madonedu Carmel (remarquez les scapulaires) avec à sadroite Saint Joseph et à sa gauche Saint Antoine dePadoue.5

980 mAlnèdN3a13P123Longueur / Length of trail 2 kmInformations / InformationTourist Office <strong>Tenero</strong> e Valle <strong>Verzasca</strong>6598 <strong>Tenero</strong>, tel. +41 (0)91 745 16 61www.verzasca-tourism.chMuseo di Val <strong>Verzasca</strong>6637 Sonogno, tel. +41 (0)91 746 17 77www.verzasca.com/museoCopyright 2009Museo di Val <strong>Verzasca</strong>Tourist Office <strong>Tenero</strong> e Valle <strong>Verzasca</strong>Avec le suotien de / Supported by:4125Pé der Mota<strong>Frasco</strong>885 m/smTemps de parcours / Time required 1h 30min.11a116Scima er Mota7TorboraEfra109Benàsc1280 m9810aL’eau et le feuItinéraire ethnographique en Val <strong>Verzasca</strong>L’itinéraire proposé se déroule en suivant un double filconducteur: l’eau et le feu. L’eau, qui faisait fonctionnermeules et turbines, symbolise l’ancienne force motriceindispensable pour les diverses activités de l’homme; le feu,source vitale de chaleur et d’énergie nécessaire, entre autres,pour cuire les aliments et pour la fabrication de la chaux.Enfin, on peut de manière métaphorique rapprocher cetélément à la ferveur religieuse qui a caractérisé la vie ruraledes siècles passés. En plus des 13 points du parcourscirculaire, sont suggérés 3 points d’intérêt etd’approfondissement en complément à cet itinéraire. Il s’agitde “la lüera” (piège à loups) d’Alnèd, des 2 fours à l’entréedu Val d’Efra et de la carrière de marbre blanc de Benàsc.Ces points sont marqués avec la lettre “a” et une flèche quiindique une déviation du parcours originel. <strong>Frasco</strong>, situé àenviron 880 mètres d’altitude, est l’avant-dernier village duVal <strong>Verzasca</strong>. Situé sur le fond de la vallée, il se compose dedivers hameaux: Torbora, Cantòm, Pé et Scima er Mota(que l’on peut traduire respectivement par: “au pied” et “ausommet de la pente”). Autrefois, chaque hameaud’habitations était relativement autonome et caractérisé parl’influence de diverses familles. Les divers habitatsdisposaient, par exemple, de leur propre four à pain et deleur propre fontaine. Au centre du village nous trouvonsl’entrée du Val d’Efra, avec son torrent tumultueux quiforme une cascade spectaculaire. La commune comptemaintenant une centaine d’habitants. De nos jours encoreenviron 15% de la population active est occupée dans lesecteur primaire. Quelques petites entreprises se consacrentprincipalement à l’élevage (chèvres et vaches) et à laproduction d’excellents fromages. Dans le passé, <strong>Frasco</strong> futun centre artisanal d’une certaine importance grâce àl’exploitation des ressources naturelles. La force hydriqueactivait de nombreux moulins, une scierie et quelques meulesà seigle et maïs, et avec les pressoirs on obtenait de l’huile denoix. En outre, on cultivait du lin et du chanvre et on seconsacrait à l’extraction du marbre pour la production de lachaux dans les fours situés principalement dans le Val d’Efra.Au début des années 1900, l’esprit d’initiative de la familleFerrini mena à un développement significatif du tourisme,surtout grâce à la construction de l’hôtel Efra, dont laréputation s’étendit bien au-delà des frontières régionales.411 13Points d’intérêt ethnographique1. Eglise de San BernardoEdifiée dans les années 1868-69 sur un projet deGiovan Battista Zanolini de Linescio, l’église actuelle aremplacé l’ancien édifice dont les origines remontaientà la fin de 1200, qui était vraisemblablement ladeuxième église édifiée en <strong>Verzasca</strong> après celle deSan Bartolomeo à Vogorno. L’église est dédiée àSan Bernardo Abate et à la Madone du Carmel,patrons de la paroisse de <strong>Frasco</strong>. Deux déposesd’anciennes fresques l’enrichissent. A droite de l’entréeprincipale, la plus précieuse représente une “Madonedu Lait” remontant au XV e siècle. La deuxièmefresque, à gauche de l’autel, représente San Domenico.A noter les remarquables grilles baroques (fin XVII e )qui délimitent les autels latéraux. Dans la chapellelatérale au sud on remarque le tableau de 1779 quireprésente la “Madone du Bon Conseil” avec lesSaints Francesco et Antonio. La statue de SanBernardo est de la première moitié du XVII e siècle.2. Chemin de CroixDevant l’église nous trouvons un admirable parvisentouré de quelques chapelles du Chemin de Croixdisposées en couronne, unique exemple en <strong>Verzasca</strong>.En partie remontant à 1749, elles furent illustrées pardivers artistes. Sept chapelles sur dix sont parvenuesjusqu’à nos jours, grâce aux restaurations répétées ethabiles, alors que les stations restantes sontreprésentées sur les façades externes de l’église.3. Pont suspendu sur la rivière <strong>Verzasca</strong>Par cette passerelle, construite en 1948, on peutatteindre le territoire de <strong>Frasco</strong> situé sur le versantdroit de la vallée ainsi que le “Sentierone” (GrandSentier) qui permet de rejoindre les villages deSonogno et de Gerra. Cette zone revêt aussi une valeurparticulière du point de vue naturaliste et elle estdéfinie et protégée en tant de “berge d’importancenationale”. Le pont suspendu a été commandé par labourgeoisie de <strong>Frasco</strong> à l’architecte G. Ferrini et àl’ingénieur W. Krüsi. La longueur totale est de90 mètres, alors que la hauteur des pylônes atteint10 mètres.3a. Lüera (piège à loups)Pour atteindre le point 3a, on quitte le circuitprincipal et on poursuit sur le “Sentierone” endirection de Sonogno. D’importance naturaliste, ànotre gauche coule le ruisseau Fimina, alimenté parde généreuses sources au-dessus du hameau Alnèd.Une fois dépassé le hameau on tourne à gauche et,en montant 10 minutes sur un agréable sentier, onarrive au séculaire piège à loups. Ce piège (lüera) estextrêmement intéressant puisqu’il unit les élémentsde construction que l’on peut retrouver dans lesdeux autres pièges connus (à Ganne et près deAlnasca à Brione <strong>Verzasca</strong>). Un voyageur du XVIII esiècle, Schinz, rappelle la présence de nombreuxloups dans nos régions, au point que furent célébrés“de solennels exorcismes, mais ils n’eurent aucuneffet”, jusqu’à ce que “en 1772, dans le seul Val<strong>Verzasca</strong>, furent abattus quatre loups et d’autres prisdans les pièges”.4. Maison communaleEn descendant le long de la route, on trouve, sur lagauche, la maison communale, siège de laMunicipalité et de la Chancellerie de <strong>Frasco</strong>.Jusqu’au milieu des années ’60 elle accueillait l’écoledu village. Une œuvre artistique rappelle lebienfaiteur Max König, un industriel confédéré qui,tombé amoureux de <strong>Frasco</strong>, légua une contributionsubstantielle en faveur de diverses oeuvres publiques.5. Pé der MotaLe hameau, le long de la vieille route de la vallée, estconstitué d’anciens édifices d’habitation dont ungrand nombre a été rénové en habitationssecondaires. Certaines constructions gardent encoredes qualités architecturales originelles intéressantes.Près de la maison communale on peut admirer, surles façades de quelques maisons, d’autres précieuxéléments de ce village: une peinture représentant unedélicate Madone avec l’Enfant (au milieu d’un halode rayons lumineux), ainsi qu’une élégante et insoliteMadone en Trône, remontant au début du XVI esiècle, que l’écrivain Piero Bianconi décrit ainsi:“Sur le visage de la Madone, sur ses belles mains,dans ses yeux très vifs, à côté de la majesté de laMadone apparaît la grâce de la femme”. La maisonoù est incorporé le four à pain constitue uneparticularité et se caractérise par une poutreimposante, visible le long de la maçonnerie de lafaçade principale. On signale aussi une petite maisondont la maçonnerie en pierres sèches était liée partrois grosses poutres et qui représente un cas uniquetessinois. La restructuration a partiellement effacécette particularité, même si la date de construction(1433) reste visible sur un petit pilier au rez-dechaussée.6. Torbora: four à painEn traversant le petit pont sur le fleuve Efra onentrevoit, en amont parmi les arbres, le moulin, lacentrale électrique et le vieil hôtel Efra. On rejointensuite le hameau de la Torbora. Le premier bâtimentsur la gauche du sentier est le four à pain, utiliséencore aujourd’hui par les familles du lieu. Adossée àla paroi postérieure de la construction, on trouve uneporcherie qui bénéficiait de la tiédeur émanant dufour. C’est un témoignage supplémentaire que lecochon était un animal très précieux dans lacivilisation rurale.7. Torbora: le villageAu coeur de ce village il y a la petite place avec unefontaine; la place est entourée par de vieilles maisonsd’habitation qui conservent leur caractère originelintact. Certaines dates sur les architraves fontremonter ces édifices au début de 1700. Sur unearchitrave est même gravée la date de 1556. Sur lesfaçades de ces maisons, le long d’étroites ruelles,nous trouvons diverses fresques et nichesreprésentant la Vierge Marie. Sur la place, adossée àl’une des maisons qui l’entourent, est sise la fontainequi, dans le passé, constituait la sourced’approvisionnement pour tout le village, vu que lesmaisons étaient dépourvues d’eau courante. Sur lafontaine on peut lire l’inscription “Benefatoricalliforgnesi” (Bienfaiteurs californiens) et la date1901. Le long de l’itinéraire on trouvera d’autresfontaines identiques à celle-ci, réparties sur tout leterritoire et construites grâce aux legs d’émigrants de<strong>Frasco</strong> qui firent fortune en Californie. Autour duvillage, il y avait autrefois de nombreux puits pour lamacération du chanvre ainsi qu’une petite carrièrepour l’extraction des « piode » (pierres lisses utiliséespour les toits).8. Cascade Efra et Pozz NegroUne fois quitté le village de Torbora, on remontepour rejoindre le pont sur la route cantonale ettraverser à nouveau le torrent Efra. On se trouveainsi face à l’un des endroits les plus fascinants etsauvages de notre itinéraire: la cascade de l’Efra et lePozz Negro en-dessous. Encore aujourd’hui onpeut entrevoir, peinte en rouge, “la Mòrfiga”: cetteprésence maligne dans le puits était évoquée dans lescontes afin que les enfants, effrayés, se tiennent loindu danger. La construction du moulin et de lacentrale électrique a permis dans le passé d’exploiterla force de cette cascade. Comme dans une volontéde protéger l’homme et ses constructions contre lesforces de la nature, on a construit une chapelledécorée avec des fresques de Vanoni (1810-86) ayantcomme sujet principal la Vierge avec l’Enfant, SaintPierre (reconnaissable avec les clés) et Saint Etienne(dans l’acte de la lapidation).9. Le moulin et la centrale électriqueAu XIX e siècle déjà, <strong>Frasco</strong> représentait un petitcentre artisanal pour le haut de la Vallée grâce auxnombreuses installations qui exploitaient la forcehydrique. Parmi celles-ci, quelques moulins pour lebroyage des céréales qui furent détruits en 1868 lorsd’une crue exceptionnelle. Ensuite, sur le torrentEfra, furent construits deux établissements qui ontsurvécu jusqu’à nos jours: le moulin, construit en1880, et la centrale électrique de 1925. Le Musée duVal <strong>Verzasca</strong> a acquis et restauré dans les années1994-1996 ces deux édifices et en a réactivé les meuleset la turbine, que l’on peut maintenant à nouveauadmirer dans leur contexte originel.Ouverture sur rendez-vous: tél. +41 (0)91 746 17 77.10. Hôtel EfraNotre itinéraire continue en montant l’escalier àgauche de l’hôtel Efra qui dans les années ’50 étaitfréquenté principalement par des touristes anglais. Ilétait renommé pour ses truites “au bleu” ainsi quepour le rendez-vous quotidien de cinq heures “tea-time”... c’était un autre temps! La Brasserie Efra, ainsique l’épicerie et la poste, désormais fermées depuisbien des années, constituaient autrefois le centre duvillage.10a. Four à chauxComme dans d’autres régions tessinoises, nousretrouvons à <strong>Frasco</strong> de précieux et imposantstémoignages de l’esprit d’entreprise du Val<strong>Verzasca</strong>. En quittant le parcours principal àproximité du point 10, après 15 minutes de marche,nous découvrons une veine de marbre blanccertainement exploitée jusqu’en 1870 pour laproduction du mortier utilisé ensuite dans laconstruction et dans le crépissage des églises de<strong>Frasco</strong> et Sonogno, ainsi que des écoles àSonogno. On comptait jusqu’à quatre fours àchaux en activité, mais plusieurs sources rappellentqu’une telle activité s’épuisa à cause de la rareté dubois (surtout noisetier et hêtre) et des difficultés detransport. La carrière était sise sur le versantopposé très raide: on laissait tomber les rochesextraites jusqu’à la limite du torrent et on lestransportait aux fours pour une longue phase decuisson (de trois à cinq jours) toujours en gardantune température élevée constante (850°). De nosjours deux fours très bien conservés sont encorevisibles. Des panneaux explicatifs sur placeillustrent les principes de leur fonctionnementsimple mais efficace. Dans le Val d’Efra on signaleaussi la présence de quelques filons de pierreollaire et on sait que quelques timides tentativesont été réalisées, au début du siècle dernier, pourexploiter de petites découvertes de pyrite aurifèreet argentifère.11. Village Scima er MotaQuelques minutes plus tard, on arrive au hameau deScima er Mota où nous retrouvons l’une desfontaines construites grâce aux bienfaiteurscaliforniens. A quelques pas, un autre témoignagede la profonde religiosité populaire: une grandechapelle datée 1889 qui représente une MarieAuxiliatrice. Sur la droite sont illustrés SanVenanzio, représenté avec la palme du martyr et SanBernardo, reconnaissable au dragon enchaîné à sespieds. Le hameau de Scima er Mota est constitué pardes édifices en grande partie restructurés, mais aussipar quelques constructions qui conservent leurscaractéristiques originelles. Un cas unique en<strong>Verzasca</strong> est constitué par l’édifice en bois avecsocle en pierre sur le côté droit de la route, danslequel le bois est utilisé comme matériau principaldans la construction d’une façade. Aux limites duvillage on peut admirer une autre constructiontraditionnelle: une maison double avec coursive,modèle d’habitation fréquemment utilisé en<strong>Verzasca</strong>.11a. Carrière de marbre blancOn atteint la carrière de Benàsc en s’engageant surle sentier raide en direction des Monti di Cò derPrèda, immédiatement après le village de Scima erMòta. L’effort est bien récompensé avec ladécouverte de deux probables vieux fours et surtoutpar les signes de l’exploitation de cette veine demarbre que les anciens habitants de la valléereconnurent et utilisèrent dans les limites de leurspossibilités.12. Signes de l’avalanche de 1951On continue en descendant vers l’église, le long dela pente qui, le 11 février 1951, fut dévastée parl’avalanche qui tua 5 personnes et détruisit denombreuses maisons. L’église et le clocher ontrésisté à la catastrophe et sur la façade du clochertourné vers Sonogno on aperçoit la marque jaunequi atteste le niveau atteint par la neige accumuléepar l’avalanche. Une plaque commémorative aucimetière rappelle aussi le tragique événement.13. Fontaine “Bienfaiteurs californiens”Avant d’atteindre l’église et notre point d’arrivéenous pouvons observer une autre fontaine desbienfaiteurs californiens. A la différence desprécédentes, cette fontaine possède encore le verreen métal originel, accroché à une chaîne pour éviterqu’il ne soit volé. Sur la maison à côté de lafontaine, une peinture de 1780 illustre une Madonedu Carmel (remarquez les scapulaires) avec à sadroite Saint Joseph et à sa gauche Saint Antoine dePadoue.5

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