Summaries / Resúmenes - Studia Moralia
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218 RÉAL TREMBLAYmort, acquis des mérites que l’Église était chargée de distribueraux croyants. Selon cette perspective, la parousie étaitrepoussée à la fin de l’histoire et, encore moins que la résurrection,elle n’appartenait au mystère du salut. Dans le dernierchapitre du bloc christologique, Durrwell s’ingénie à montrercomment la résurrection et la parousie/venue du Seigneur sont“deux aspects du même mystère”. Le noyau dur de sa démonstrationest le suivant. En tant que possession de toute la divinité,la résurrection place le Christ à la fin de l’histoire et donccomme celui qui vient à la fin et qui vient à chaque moment del’histoire. Il illustre ce point à partir de certains thèmes d’inspirationscripturaire comme “le Seigneur du jour”, “le Seigneurqui vient”. Il condense sa réflexion en formules prégnantescomme: “en Jésus ressuscité, le salut final est au cœur dumonde” (97) ou encore comme: “dans la communauté, la présencedu Christ est à la fois objet d’expérience et d’espérance”(98). Plus directement lié au thème de l’espérance où il rapprochel’exaltation du Christ de sa résurrection, on trouve cettetrès belle formulation: “Celui qui par la mort a quitté lemonde, Dieu le lui rend en le ressuscitant… Jésus est à la foisenlevé et donné, ailleurs et venant de cet ailleurs” (98).Considérant la vie de l’Église de ce point de vue, on lit encore:“Le Christ en sa pâque est pour elle l’alpha et l’oméga simultanément…Dans un même mouvement…, elle va vers son terme,la parousie, et vers sa source” (102). C’est dans ce contexte quese trouve insérée la théologie de l’eucharistie, “sacrement de laréelle présence de quelqu’un qui est ailleurs” (102).Rien d’étonnant alors que cette Pâque parousiaque soit lelieu de l’effusion de l’Esprit. Ressuscité dans l’Esprit, le Christvient en le répandant sur les hommes comme l’affirment les traditionsnéo-testamentaires en lien avec celles de l’AncienTestament. De ce fait, le don de l’Esprit est inséparable dudonateur. “Jésus donne l’Esprit dont il vit… Il le donne envenant, en se donnant” (105-106).“Le mystère pascal qui est parousiaque est aussi ecclésial”dit notre auteur. Et cela le conduit au chapitre où il est questionde la “naissance de l‘Église”. Durrwell a cette formule prégnantequi résume bien le premier moment de ce chapitre:“Dans la mesure où la parousie du Christ (qui est leRoyaume en personne) s’inscrit dans le monde, l’Église terrestre
EN PARCOURANT LE DERNIER OUVRAGE DU R.P. FRANÇOIS-XAVIER DURRWELL 219fait déjà partie du Royaume. Elle en est la présence initiale etprogressive, préparant ses membres à devenir pleinementRoyaume de Dieu” (109).Deux images pauliniennes retiennent notre auteur pourdévelopper le type d’unité existant entre le Christ et l’Église: le“corps” et l’“épouse”, union forte que consacre cependant la différencede l’époux et de l’épouse et qui ne condamne pas l’épouseà la passivité puisqu’elle permet à l’époux de se donner à elleet donc d’“exercer une causalité sur le Christ, celle de la réceptivité”(111). Tenant son fondement de la résurrection danslaquelle la mort reste présente, l’Église est introduite dans lacommunion à ces deux mystères, mystères de vie et de mort. Lebaptême introduit en cette communion; l’eucharistie la confirme.Parlant de la communion à la résurrection, Durrwell écrit:“L’existence chrétienne est eschatologique, enracinée dans laplénitude à venir du salut” (113). L’Église n’existe pas d’ellemême.Elle est une assemblée appelée, convoquée par Dieu, parson Christ et vers lui, dans l’Esprit. Il s’étend encore sur cetaspect en ces termes: “L’Église naît sans cesse de l’Esprit dansle mystère filial de mort et de résurrection” (116). C’est ainsiqu’émerge l’unité, poursuit notre auteur. Car l’Esprit ramène lesenfants de Dieu dispersés dans l’espace et le temps (y comprisle peuple de l’ancienne Alliance) en un seul lieu et en un seulinstant, le corps du Christ et sa mort en laquelle ils naissentavec lui. L’Église vit donc à la source et, tant qu’elle est surterre, en en vivant de plus en plus.Ces développements conduisent Durrwell à s’interroger surl’identité chrétienne. Qu’est-ce qu’un chrétien? Dans la fouléede la pensée paulinienne, il répond: “Le chrétien est un croyant,il donne sa foi au Fils de Dieu qui s’est livré pour lui” (127).D’où lui vient cette foi? Elle vient de la puissance déployée dansla résurrection. Sur quoi se porte-t-elle? Sur le Ressuscité.Qu’est-ce à dire? Elle est d’abord “adhésion à la personne duRessuscité” et ensuite seulement aux vérités qu’il enseigne. Elleest encore “acte de communion” au Christ en son mystère demort et de vie. Par cet acte le croyant est justifié, justificationqui ne relève que de Dieu, mais qui exige par ailleurs une collaborationde la part de l’homme. La foi est aussi une “vertu filiale”,entendons “réceptive”, une vertu qui accueille, qui se laisseengendrer. La foi est encore une connaissance, une véritable
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EN PARCOURANT LE DERNIER OUVRAGE DU R.P. FRANÇOIS-XAVIER DURRWELL 219fait déjà partie du Royaume. Elle en est la présence initiale etprogressive, préparant ses membres à devenir pleinementRoyaume de Dieu” (109).Deux images pauliniennes retiennent notre auteur pourdévelopper le type d’unité existant entre le Christ et l’Église: le“corps” et l’“épouse”, union forte que consacre cependant la différencede l’époux et de l’épouse et qui ne condamne pas l’épouseà la passivité puisqu’elle permet à l’époux de se donner à elleet donc d’“exercer une causalité sur le Christ, celle de la réceptivité”(111). Tenant son fondement de la résurrection danslaquelle la mort reste présente, l’Église est introduite dans lacommunion à ces deux mystères, mystères de vie et de mort. Lebaptême introduit en cette communion; l’eucharistie la confirme.Parlant de la communion à la résurrection, Durrwell écrit:“L’existence chrétienne est eschatologique, enracinée dans laplénitude à venir du salut” (113). L’Église n’existe pas d’ellemême.Elle est une assemblée appelée, convoquée par Dieu, parson Christ et vers lui, dans l’Esprit. Il s’étend encore sur cetaspect en ces termes: “L’Église naît sans cesse de l’Esprit dansle mystère filial de mort et de résurrection” (116). C’est ainsiqu’émerge l’unité, poursuit notre auteur. Car l’Esprit ramène lesenfants de Dieu dispersés dans l’espace et le temps (y comprisle peuple de l’ancienne Alliance) en un seul lieu et en un seulinstant, le corps du Christ et sa mort en laquelle ils naissentavec lui. L’Église vit donc à la source et, tant qu’elle est surterre, en en vivant de plus en plus.Ces développements conduisent Durrwell à s’interroger surl’identité chrétienne. Qu’est-ce qu’un chrétien? Dans la fouléede la pensée paulinienne, il répond: “Le chrétien est un croyant,il donne sa foi au Fils de Dieu qui s’est livré pour lui” (127).D’où lui vient cette foi? Elle vient de la puissance déployée dansla résurrection. Sur quoi se porte-t-elle? Sur le Ressuscité.Qu’est-ce à dire? Elle est d’abord “adhésion à la personne duRessuscité” et ensuite seulement aux vérités qu’il enseigne. Elleest encore “acte de communion” au Christ en son mystère demort et de vie. Par cet acte le croyant est justifié, justificationqui ne relève que de Dieu, mais qui exige par ailleurs une collaborationde la part de l’homme. La foi est aussi une “vertu filiale”,entendons “réceptive”, une vertu qui accueille, qui se laisseengendrer. La foi est encore une connaissance, une véritable