Summaries / Resúmenes - Studia Moralia

LE MARTYRE, GARANT DE LA VÉRITÉ MORALE 345puisque aucune limite ne peut enfermer la divinité” 32 . Agir depar cet amour et pour cet amour, voilà la morale de l’excellence.4. Un martyre singulier, celui d’Edith Stein (1891-1942)Le témoignage-martyre du “bon larron” tel que nous venonsde le présenter à partir de l’Écriture pourra surprendre. Et pourtantla puissance divine possède des ressources mystérieuses quinous obligent souvent à réviser nos calculs et nos prévisions. Lemartyre d’Edith Stein reconnu récemment par l’Église 33 appartientà ce type d’événement que seul un Dieu amour dans le sensindiqué plus haut peut inventer. Pour terminer ces pages, je voudraism’y arrêter brièvement en en soulignant la singularité 34pour, de là, insister sur le fait que la morale des cimes dont lemartyre est l’expression par excellence implique une morale del’imprévisible, un peu comme c’est le cas pour celui qui, cheminantà la hauteur des sommets, se voit constamment mis en présencede nouveaux horizons aux reliefs inattendus et aux couleursles plus variées et les plus recherchées.En parlant d’Edith Stein carmélite, D. Feuling a ces lignes:“Lorsque la méchanceté des hommes et leur haine de Dieu sontvenues l’arracher au silence du cloître pour lui faire gravir unlong calvaire, obscur et douloureux, elle était plus que jamaisdans sa vocation” 35 . Pénétrant ce texte qui identifie le “long calvaire,obscur et douloureux” d’Edith à sa vocation! En relisant savie en effet à partir de la fin, l’on se rend compte que Dieu creusaiten elle – le plus souvent imperceptiblement – l’espace quidevait être comblé par son immolation consommée dans les33Béatifiée en 1987 et canonisée en 1997.34Pour compléter les données matérielles de ces pages, voir J. SLEIMAN,Edith Stein, martire di Cristo per il suo popolo, dans J. SLEIMAN/L. BORRIELLO(a cura di), Edith Stein. Testimone di oggi. Profeta per domani, Città delVaticano, 1999, 374-402.35D. FEULING, Frauenbildung und Frauenberufe, München, 1953 3 , 176.(Cité par de E. DE MIRIBEL, Comme l’or purifié par le feu. Edith Stein 1891-1942, Paris, 1984, 187). (Réimpression de l’édition de 1954). (C’est moi quisouligne).36O.c., 129.