Summaries / Resúmenes - Studia Moralia

LE MARTYRE, GARANT DE LA VÉRITÉ MORALE 343Il découle de tout cela que Simon de Cyrène peut être considérécomme l’archétype de ceux qui sont appelés au cours de leurvie à être témoins de l’évangile dans le monde en prenant sur euxle “joug” du Christ sans tolérer de compromis. Si ce témoignagene va pas nécessairement “jusqu’au sang” (cf. Hé 12, 4), il estdéjà une vraie participation à la Croix du Christ (cf. Ga 2, 19-20),dont il n’est pas exclu qu’elle aboutisse, si Dieu le veut, à la mortphysique puisque le Christ qui ouvre la marche se dirige vers leGolgotha…Et ceci nous amène à notre deuxième personnage, le “bonlarron”. Pour un des exégètes consultés, l’épisode où il est questionde ce personnage se présente comme une “composition dialoguéeen quatre parties: 1. à la provocation narquoise que l’undes malfaiteurs adresse à Jésus (v. 39), 2. l’autre répond en la rectifiant(v. 40-41), puis 3. il parle à Jésus en implorant de lui ungeste de salut (v. 42), 4. à quoi Jésus répond par une promessequi surpasse la demande (v. 43)” 26 . Pour Luc, le but principal dela moquerie du premier malfaiteur qui reprend à son compte lesmoqueries des chefs juifs et des soldats 27 est de susciter la réactionde l’autre malfaiteur. Ce dernier pose, “par une sévère réprimande,le premier acte d’une démarche de conversion”. Cet acteest tout de suite suivi d’un autre, l’aveu de sa propre culpabilitéet l’évocation du châtiment qui lui est dû, ce qui ne s’appliqueévidemment pas à Jésus qui “n’a rien fait de mal”. “C’est donc,continue Légasse, vers le juste et l’innocent - ici encore reconnucomme tel (voir 23, 4b. 14b. 15. 22), mais par un malfaiteurnotoire – que l’homme se tourne pour le second acte de sonrepentir en en appelant à la miséricorde de Jésus” 28 immédiatementmise en œuvre.Que tirer de ce récit pour notre propos? Le “bon larron”atteste l’innocence de Jésus dans un contexte qui est totalementhostile à une telle confession. Non seulement il s’oppose à soncompagnon de malheur qui blasphème contre Jésus, mais encoreaux spectateurs juifs et païens qui entourent le supplicié et se27Impliquant une triple mention bien propre à Luc, fait remarquerLégasse, du pouvoir salvifique du Crucifié.28O.c., 414.29Dans laquelle elle était en réalité déjà présente puisque le Fils avait