Summaries / Resúmenes - Studia Moralia

LE MARTYRE, GARANT DE LA VÉRITÉ MORALE 339Jésus proclame devant le Procurateur romain, représentantdu paganisme, la “vérité” d’en haut pour essuyer un refus quiprendra bientôt la forme d’une condamnation à mort par modede crucifiement (cf. Jn 19, 16). En réalité, cette mort était déjàincluse dans la “vérité” proclamée par Jésus puisque cette “vérité”-amour-du-Père-pro-nobiscomprenait la libération du péchédont relève en definitive la décision de Pilate (cf. Jn 19, 11). Aucours de notre analyse du présent texte johannique, nous avonsdéjà fait allusion aux altercations de Jésus avec les Juifs sur unequestion analogue à celle débattue pendant le procès (cf. Jn 8par exemple). De la part des interlocuteurs de Jésus, elles seconcluaient pratiquement toujours par une fin de non-recevoir(cf. Jn 5, 18; 7, 1. 19. 25; 8, 47; etc.) jusqu’au moment où la décisionde la part des autorités d’Israël de tuer Jésus fut irrévocable(cf. Jn 11, 53). À cet égard, ajoutons deux remarques. La décisionde “tuer” le Fils tomba à la suite de la résurrection de Lazare (cf.Jn 11, 1-43), anticipation par excellence de l’amour de Dieu enfaveur de l’humanité (la grandeur du “mensonge” des hommesva de pair avec l’importance de la “vérité” révélée). Tout au coursdu procès de Jésus, les Juifs n’ont pas manqué de mettre en pratiqueleur décision ferme de se débarrasser de Jésus en exerçantune pression constante sur Pilate pour arriver à leur fin (cf. Jn18, 31; 19, 6-7. 12. 15).Toutes ces données illustrent bien le fait que le témoignage/martyrede Jésus devant l’humanité d’alors (le paganisme et lejudaïsme) jouit d’un trait qui lui est exclusif et lui confère uneexcellence unique: il a un sens et une portée rédempteurs. Ici s’appliquece que l’on pourrait appeler le commentaire johanniquede la résolution des autorités juives de “tuer” Jésus: “L’un d’entreeux, Caïphe, qui était grand prêtre de cette année-là, leur dit:«Vous n’y entendez rien. Vous ne voyez pas qu’il vaut mieuxqu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation nepérisse pas tout entière». Il ne dit pas cela de lui-même; mais enqualité de grand prêtre il prophétisa que Jésus devait mourirpour la nation, - et non seulement pour la nation, mais encorepour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés” (Jn11, 49-52). Raison de plus pour placer le martyre de Jésus, toujoursactuel dans l’eucharistie (cf. Mt 26, 28p), au centre de la foichrétienne.