Summaries / Resúmenes - Studia Moralia

LE MARTYRE, GARANT DE LA VÉRITÉ MORALE 337logue que Légasse, par exemple, conçoit comme “un des grandsreliefs théologiques du récit johannique de la Passion” 12 . Lisonsdonc le verset qui nous intéresse en cette tranche importante dela Passion pour en proposer ensuite un bref commentaire 13 :37«Donc tu es roi?» dit Pilate (à Jésus). - «Tu le dis! je suis roi,répondit Jésus, et je ne suis né, je ne suis venu dans le monde quepour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la véritéécoute ma voix». 38a Pilate lui dit: «Qu’est-ce que la vérité?»” (Jn 18,37-38).Après avoir confirmé l’affirmation de Pilate sur l’existencede sa royauté, Jésus continue en précisant comment il faut l’entendre.Il insiste sur le fait qu’il vient d’en-haut et que son activitéici-bas est de “témoigner” du “ciel” et de sa véracité. C’est laraison de la formule pléonastique “je ne suis né, je ne suis venudans le monde”.Schnackenburg signale encore que la prédestination et l’incarnationsont ici présupposées, mais que ces deux réalités neconstituent pas le but du discours. Ici, Jésus se comprend plutôtcomme l’Envoyé unique et compétent du monde d’en haut, qui“révèle les vérités du salut” 14 .Il s’agit là, continue toujours notre exégète, du kérygmejohannique comme il est formulé à la perfection en Jn 3, 31-36.Là aussi il est question de “témoignage” et le concept de la véritéaffleure dans la phrase: “Qui reçoit son témoignage certifieque Dieu est véridique (ajlhqhv )” (Jn 3, 33). En ce contexte,l’idée du témoignage ne connote aucune nuance de type ter-(LDComm., 3), Paris, 498.13En m’inspirant des deux commentaires de Jean que je viens de citer,c’est-à-dire ceux de Schnackenburg et de Légasse.14Légasse explique le présent verset de la manière suivante: “À l’arrièreplanse devine la doctrine de la préexistence du Christ dans l’éternité deDieu, thème essentiel du quatrième évangile. Ce thème est seulement le présupposéd’une mission dont le but est fortement souligné grâce à une répétitionsynonymique: il ne s’agit de rien d’autre que de «rendre témoignage à lavérité»” o.c., 502-503.15O.c., 287-288. (C’est moi qui traduis).