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36/ mars
Montpellier
notre ville
2008 / numéro 322
Art devivre
culture
Drissia donne des cours de danse orientale. Sa renommée lui a valu d’ê
apprendre à danser à l’héroïne du film La graine et le mulet, primée à la M
Danseuse des mille
et une nuits
Son sourire est rayonnant.
On dirait une
toute jeune fille.Elle
est portant encore
enveloppée des toutes
dernières rondeurs de sa
maternité. Drissia Nejma est
danseuse.Une danseuse orientale,toute
en ondulations et en
grâce, comme dans les contes
des mille et une nuits. « J’ai
toujours dansé, confie-t-elle,
depuis que je suis toute petite.
Au Maroc, dans ma famille,
tout était prétexte à danser :les
mariages, les naissances, mais
aussi une bonne note à l’école
ou la perte d’une dent de
lait... Je n’ai pas réalisé tout de
suite que la danse était ma raison
de vivre. A l’âge de 24 ans,
après un BTS de comptabilité,
j’ai pris des cours particuliers
avec un professeur pour mieux
comprendre les rythmes et
créer mes propres chorégraphies.Grâce
à l’arabe littéraire,
que je parle couramment, j’ai
pu saisir les paroles des chansons
et ainsi mieux appréhender
la culture du monde
arabe ». Après avoir obtenu un
diplôme d’animation option
culture,Drissia a commencé à
donner des cours de danse à
des amis occidentaux.Puis,de
fil en aiguille, elle s’est consacrée
entièrement à la danse.
Elle a 130 élèves dans son asso-
Drissia donne des cours dans les maisons pour
tous et dans son association, La rose des sables.
© D.R.
ciation La rose des sables et
dans cinq maisons pour tous
de la ville. Parmi ses danseuses,
certaines sont de jeunes
adolescentes.« Ce sont les plus
passionnées,précise Drissia.Et
d’ajouter avec malice : elles
rêvent toutes de devenir professeur
de danse orientale... ».
Ses autres élèves sont, quant à
elles désireuses d’exprimer leur
féminité avec plus de sensualité.
Pour le profane, la danse
orientale est souvent associée à
la danse du ventre.A l’origine,
il s’agissait d’un rituel accompagnant
la fécondité et l’enfantement.Drissia
enseigne les
techniques des mouvements :
l’art des ondulations,des tremblements
et des dissociations
de l’ensemble du corps. Mais
celles-ci ne sont rien sans une
approche harmonique et rythmique
de la musique orientale.«
Je donne des clés,explique-t-elle,
ensuite c’est à
chacune de s’exprimer et de
choisir la musique qui lui correspond
le mieux ».
Thé à la menthe
et délices orientaux
Depuis 10 ans qu’elle exerce,
Drissia a aussi à cœur de faire
connaître sa culture,un univers
tourné vers l’échange,le
partage et la convivialité.Elle
organise des animations, des
stages, des sorties et même
des soins de beauté.Cela,sans
faillir au rituel : déguster des
délices orientaux et boire
du thé à la menthe. Autant
de moments de détente,
d’épanouissement, de complicité
et de plaisir qui se terminent
immanquablement
en dansant.
Le talent, le charisme et la
générosité de Drissia ont
largement dépassé la sphère
montpelliéraine. C’est d’ailleurs
elle qu’Abdellatif Kechiche,
le réalisateur de La graine
et le mulet a tout naturellement
choisie pour apprendre à danser
à Hafsia Herzi, l’actrice
principale de son film. « Hafsia
ne savait pas du tout danser,
raconte Drissia, elle avait
des difficultés à bouger son