L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

484 René Rebuffat
En 109, sont déjà parties:
- la i hisp(ana) connue par des inscriptions de
Volubilis
-la i bracarorum connue par le diplome de 88. D'où effectif 10
Entre 114-117 et le 18-11-122, s'en va
-la i celtiberorum 31 D'où effectif 9
Entre le 18-11-122 et 124 est arrivée
-la iv uindelicorum D'où effectif 10
En 131, est déjà partie
-la iv uindelicorum D'où effectif 9
En 154, sont déjà arrivées
- la iii gallorum felix
-la iv tungrorum uexillatio 32 D'où effectif 11
Après 157 3 3, et probablement avant 168,
arrive, complétantsa uexillatio,
-la iv tungrorum milliaria D'où effectif 11
Il faut ensuite attendre 191-192 sous Commode pour avoir mention
d'une nouvelle unité, une uexillatio brittonum. Mais bien sur nous ignorons
si d'autres unités sont parti es à ce moment. Nous ignorons aussi
la date d'arrivée de la cohors parthorum attestée à Sidi Moussa bou Fri.
En 215, il n'y a pas de raison de penser que les troupes mentionnées à
Banasa soient de nouvelle arrivées, et on ne peut plus citer que les iuniores
bessos convoyés vers la Tingitane.
Entre 122 et 154, nous savons que vers 145-147 3 4, T. Varius Clemens
a été praefectus auxiliorum in mauretaniam tingitanam ex hispania missorum.
Des «auxilia» pourraient ctre une uexillatio ou bien prélevée sur des
troupes diverses, ou bien constituée avec des troupes diverses. Mais cette
fonction de T. Varius se plaçant entre la préfecture de l'ala ii pannoniorum
et celle de l'ala britannica miliaria, on peut penser que tous ces auxilia
ensemble représentaient tout au plus, quoique approximativement, l'effectif
d'une aile milliaire. Il n'y adone guère de raison de penser qu'on
aurait confié à T. Varius plusieurs unités constituées entières.
Il n'est pas exclu qu'en meme temps que les auxilia venus ex hispa-
31 Sur la i celtiberorum equitata, R.R., L'implantation militaire, p. 71.
32 Les Tongres sont encore en Rétie en 121-125: RoxAN, Auxilia p. 848.
33 Le diplòme de Belo est trop lacunaire pour nous permettre de savoir s'il faut restituer
uexillatio ou milliaria.
34 M. CHRISTOL, L'armée des provinces pannoniennes et la pacification des révoltes
mauressous Antonin le Pieux, «Antiquités Africaines», 17,1981, p. 133-141: «vers 145-147
envoi de renforts en Maurétanie Tingitane ... (i1s) ont pu demeurer sur piace quelques années
après ... », p. 141.
Compléments au recueil des Inscriptions Antiques du Maroc 485
nia soient venus d'autres auxilia (car au moins les Tongres sont venus
de Rétie, non d'Espagne), et la mission de T. Varius fournirait une date
plausible pour cette arrivée. Elle reste cependant invérifiée.
On a pensé que «la persistance d'une certaine agitation dans
l'ouest»3s était révélée par le maintien en Tingitane de la cohors i hispanorum,
de la iii gallorum, et de la uexillatio de la iv tungrorum, que dut
mcme rejoindre le reste de cette unité milliaire.
La cohors prima hispanorum est attestée en Tingitane au Ier siècle 36 .
La tentation de chercher son nom sur un autel du camp de Sidi Moussa
bou Fri est dissipée par la bonne lecture de son inscription, qui mentionne
sans aucune doute une cohors parthorum et non une cohors hisp( ).
Pour le second siècle, nous ne pouvons pas utiliser le diplome 810, où
M. Roxan 37 a légitimement restitué ii hisp au lieu de i hisp, à cause du
parallèle des diplomes 242 et 809 38 . On ne peut donc pas faire état du
maintien en Tingitane de cette cohorte 39 .
Pour les Tongres, nous n'avons eneo re en 156-157 que leur uexillatio.
La cohorte au complet est signalée ensuite sous Alexandre Sévère
à Aln Schkor, mais sa mention sur le diplome Lenoir 2 permet de piacer
son arrivée probablement avant 168, en tout cas avant les troubles du
temps de Marc-Aurèle, qui sont datés de 172-173.
Tout ce qu'on peut donc dire, c'est qu'après 154, la iii gallorum et
la iv tungrorum uexillatio sont restées. Le maintien d'une cohorte quingénaire
et d'une uexillatio ne suffisent pas à donner la preuve de la persistance
d'une inquiétude. Dans la mesure où l'effectif des cohortes de
Tingitane passe de lO à 9, puis à lO, puis à 9, puis à 11, puis à Il ave c
une cohorte milliaire, l'effectif des ailes restant toujours identiques, on
peut tout au plus parler de remi se à niveau des effectifs.
3S M. EUZENNAT, Les troubles de Maurétanie, «eRA!», 1984, p. 372-391; ce passage
p. 383.
36 Par Ies inscriptions IAM 510 et 512.510 n'emploie pas D.M.S. et utilise h(ic) e(sl)
s(itus). Il est bien difficile d'admettre que ces deux inscriptions soient du Ile siècle, comme
le suggère IAM 510, aIors que pour l'inscription 511, qui présente les memes caractéristiques,
est suggérée une datation au Ier siècle.
37 Roman Military Dip/omas 1954-1977 n. 53.
38 La lecture de R. THOUVENOT, «BCTH», 1955-6, p. 86-88: eT I ITVR CR ET I HISP
(d'où AE 1960, 103) est incontestable, comme le montre la photographie publiée par H.
NESSELHAUF, Das Biirgerrecht der Soldatenkinder, «Historia», VIII 1959, p. 434-442, pl.
I. On peut cependant remarquer que le T de ET a une barre très courte, ce qui laisse peutetre
piace à l'hypothèse d'une confusion ITIIHISP > ITIHISP.
39 On notera de plus que si jamais elle était revenue en Tingitane, elle serait arrivée
après la bataille, puisque nous n'en avons pas encore trace en 161.