L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

476 René Rebuffat
Par rapport à la lecture de M. Roxan, le nom complet du premier
des consuls semble long. On s'est peut-etre contenté de c iulio seuero ll •
Le texte coupant volontiers les désinences, et meme la fin des mots, il
est possible qu'il faille lire Iigne 13 aer(ea) et non aer/ea.
On note que le texte est clairement écrit, en lettres lisibles et bien
formées, ce qui n'est pas le cas de l'autre coté du monumento
Pour le c6té intérieur, nous avons la partie inférieure droite de la
plaque (Tav. VI,2).
---------------------- ] et iii gall et iv turgr
uex et--------------] fl comm 00 sag et ii
------------et sunt in] mauret tingit sub
------------------------ ] xxv pluribue stip
emerit dimiss honest mis] s quor nom sub
scripta sunt ciuit roman] qui eor non hab
dedit et conub cum] [uxo]r quas tunc
habuis cum est ciuit is dat] a aut cum is quas
poste a duxiss dumtaxat s] ingulis
La cassure dessine ici une indentation rentrante, que nous marquons approximativement
par la disposition de nos crochets.
1- Il s'agit bien de la iii gal/orum, et non de la iv gal/orum. On Iit
ensuite iv turgr, pour tungr(orum). Le chiffre iv est bien net, et le couple
iii gal/orum - iv tungrorum uexil/atio se retrouve ailleurs. On se trouve
donc devant le cas assez rare d'une erreur de lettre due au graveur.
M. Roxan l2 , qui avait bien noté la présence d'un R s'était demandée
s'il ne convenait pas de lire
IISVROR
au lieu de IVTVRGR
mais il faut bien lire iv turgr. C'est donc bien une erreur pour tungr 13 •
2- Il Y a largement la pIace pour une autre unité avant la cohorte
des Commagéniens.
Il Les noms complets sont données par le diplòme XVI 104 du 3 novembre 154, qui
rappelle sur son autre face Ies noms par seuero et seuero. Les Fasti Ostienses (Inser. Italiae
13, l, p. 208-209) ne conservent pour ce couple consulaire que ---iun---. A. Degrassi a restitué:
le iulius seuerus t } iun lseuerus}.
12 M. Roxan. La suggestion de M. Roxan a été rejetée sans ex amen par M. EUZEN·
NAT, Le limes de Tingitane, p. 108.
13 Ces erreurs sont rares sur Ies diplòmes, et elles concernent en générai une ou deux
Iettres. M. LENOIR, A propos de dipl6mes mi/itairesfautifs et de prosopographie tingilane,
«ZPE», 82, 1990, p. 155-160. TVRGR pour TVNGR, ETIHISP pour ETI.IHISP (voir
ci-dessous), VARC pour VASC (Volubilis 809) entreraient dans cette catégone de fautes.
l
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Compléments au reeueil des Inscriptions Antiques du Maroc 477
On doit à Jean Marion d'avoir proposé le déchiffrement
---f/ comm 00 sag. Le C de comm se présente comme un T. C'est
que le graveur fait ses C avec deux coups de burin, comme on le voit
bien ligne 8 pour le mot cum. Il suffit que le coup supérieur soit presque
horizontal pour que le C ressemble à un T. On pense effectivement lire
Il, mais cette lecture est, comme nous le verrons à discuter. Avant Il,
il y a un «blanc» de 4 millimètres.
3- La mise en Iignes montre qu'il manque une cohorte ii en tete de
Iigne. Nous éliminerons dans ce qui suit la ii surorum. Ne restent donc
disponibles que la ii hispana ou la ii hispanorum. S'il manque environ
13lettres, ii hispana uasc (13 lettres) ou ii hispanorum cr (12Iettres) font
l'affaire.
4- On distingue une faible trace du premier X de XXV
8- Notre restitution compte 22lettres, une de plus seulement qu'aux
Iignes 5,6 et 9.
Ce diplome se distingue de ceux (à vrai dire peu nombreux) que nous
connaissons jusqu'ici par deux particularités.
- Quand la iii gal/orum apparatt sur deux diplomes (lAM 242 et
809, tous deux de 156-157), suivie de la iv tungrorum uexil/atio, ces deux
unités sont en fin de texte, ce qui n'est pas le cas ici.
- Les Commagéniens apparaissent au Maroc pour la première fois.
Le chiffre ii de la dernière unité étant bien net nous interdit de penser
à un classement des unités par chiffres, du type: iii gal/orum, iv tungrorum,
v de/matarum, vi commagenorum.
On pourrait combler un des vides avec la cohors parthorum qui n'apparatt
que dans le camp romain de Si di Moussa bou Fri'4, et qui n'est
mentionnée par aucun diplome, mais il faudrait admettre que cette cohorte,
qui nous est connue par deux inscriptions lapidaires, n'a stationné
en Tingitane que dans l'intervalle entre 122 et 156-7. Mais rien ne le
prouve, puisqu'une autre hypothèse est possible, que ces Parthes soient
venus après la date du dernier des diplomes militaires connus.
14 J. Baradez avait découvert cet autel OÙ il déchiffrait le nom de la eohors parthorum.
Cette lecture a été bien inutilement rejetée depuis: Ies IAM, sous le n° 814, proposaient
la lecture O---PA .. , là où le colonel J. Baradez avait lu correctement COH PARTH.
La présence de la eohors parthorum a été confirmée aussi bien par l'examen de la pierre
(RR., L'implantation militaire romaine, p. 39, note 41 et p. 78 post-scriptum) que par une
nouvelle inscription de cette cohorte: M. LENoIR, Inseriptions nouvelles de Volubilis,
«BAM», XVI, 1985-6, p. 231-2, n° 29. La nouvelle inscription a été découverte «par les
propriétaires du terrain, sur la pente à l'est du camp» (M. Lenoir). M. EUZENNAT, Le limes
de Tingilane, p. 193, a depuis renoncé aux Espagnols au profit des Parthes.