L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

418 Jean-Pierre Laporte
C) Signification
Il convient maintenant de rechercher la signification des stèles 1 à
8. On hésite sur leur caractère exact, votif ou funéraire.
La question est bien résumée par G. Camps68: «L'attribution de stèles
kabyles de la région d'Abizar à des monuments funéraires, quoique
vraisemblable, est moins siìre, tant le personnage paratt accompagné d'attributs
divins». Il penche cependant pour leur caractère funéraire: «Les
stèles de Grande-Kabylie montrent à quel degré d'hérolsation sinon meme
de divinisation atteignaient certains chefs de tribus dont la puissance
temporelle semble cependant s'etre étendue sur des terrainsexigus, car
ces monuments sont bien modestes»69.
Ce n'est pas le seuI cas où, entre l'iconographie des dieux et celles
des chefs, il n'y a pas une différence bien tranchée, mais une certaine
continuité, les seconds tendant avec le temps à s'attribuer comme signes
d'autorité les attributs de la puissance des premiers, dont ils portaient
souvent le nom 70.
L'interprétation funéraire
Compte tenu de la taille des stèles, de la figuration humaine, assez
exceptionnelle, les défunts seraient de grands personnages locaux. En l'absence
d'une étude détaillée sur les attributs du pouvoir dans l'Afrique
antique, on évoque aussitot le texte bien connu de Procope, qui énumère
au VIe siècle de nombreux symboles de pouvoir accumulés au cours d'une
longue histoire 71 •
Commentant l'Enéide au Ve siècle, Servius ne cite pour sa part que
la verge (ou le sceptre):