L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari
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54 René Rebuffat<br />
que des expressions plus prétentieuses, le meme pIan que dans la première<br />
é<strong>di</strong>tion. C'est que la première é<strong>di</strong>tion avait su embrasser l'ensemble des<br />
sujets de réflexion qui soient <strong>di</strong>gnes d'intéret. L'histoire des événements<br />
n'y était pas négligée: et nous savons que cette histoire commence au moment<br />
où Rome découvre à son horizon une Sardaigne eneo re punique et<br />
se termine avec l'invasion vandale, un peu après la moitié du Ve siècle.<br />
L'histoire sociale, les structures adrninistratives, l'économie y étaient très<br />
largement traitées; puis s'y trouvait aussi une véritable description de la<br />
Sardaigne, de ses villes, de ses routes, de ses forces militaires; et puis encore,<br />
l'histoire des idées et de la religion, depuis la strate phénico-punique<br />
jusqu'aux derniers conflits du christianisme. On sera donc reconnaissant<br />
à l'auteur de s'etre lui-meme réinterrogé dans le meme cadre (et on retrouvera<br />
la meme table des matières, heureusement détaillée).<br />
L'afflux des informations nouvelles a conduit à réécrire à nouveau<br />
les chapitres qui sont au maximum tributaires des informations nouvelles:<br />
l'organisation préromaine, les survivances puniques, le réseau routier, l'organisation<br />
militaire. Quand on rend compte d'un ouvrage, on y met toujours<br />
un peu de malice: on cherche à <strong>di</strong>scerner l'auteur derrière l'oeuvre,<br />
et à trouver ce qui l'a intéressé davantage. Est-ce que je me trompe beaucoup<br />
si nous voyons aussi dans ce choix le goiìt de notre auteur pour ses<br />
chers milliaires, pour la topographie, qui le conduisent vers la topographie<br />
administrative, et aussi d'autre part peut-etre vers ces tout premiers<br />
temps d'une Sardaigne, encore un peu préromaine, des temps républicains?<br />
Je ne sais pas, car je constate qu'il n'est pas un secteur qui n'ait été mo<strong>di</strong>fié.<br />
On est passé d'un livre de 488 pages à un livre de 624 pages, 136 de<br />
plus, ce qui est considérable. L'illustration, choisie pour sa valeur évocatrice,<br />
a été recomposée, et illustre le progrès des découvertes ou des présentations<br />
de sites, et on retrouvera, attentivement révisée, la carte déjà<br />
c1assique des «Centres habités et voies de communication».<br />
Je suis bien loin en <strong>di</strong>sant cela d'épuiser ou d'évoquer l'intéret de<br />
l'ouvrage. L'auteur a largement et heureusement développé l'annotation<br />
permanente constituée par l'examen des sources de sa documentation,<br />
sous une forme raisonnée, nous donnant du meme coup références, contenu<br />
des références, jugements et confrontations. C'est alors que toutes<br />
les <strong>di</strong>scussions qui auraient ralenti le texte se trouvent résumées ou évoquées<br />
en quelques mots. Si on voit que la bibliographie a été enrichie<br />
de 24 pages, ce qui représente plus de 350 références nouvelles, on mesurera<br />
l'intéret de l'instrument de travail que nous possédons désormais.<br />
Par curiosité, ouvrons la bibliographie sub verbo «Meloni»; nous trouvons<br />
24 références au lieu de 13, et nous ne sommes pas surpris que le<br />
livre illustre une éru<strong>di</strong>tion vivante et toujours attentive.<br />
La Sardegna Romana 55<br />
Maintenant, je vais m'adresser d'abord aux heureux possesseurs de<br />
l'é<strong>di</strong>tion de 1975. Parce que vous avez désormais la nouvelle é<strong>di</strong>tion, gardez<br />
soigneusement l'ancienne (et si vous ne voulez vraiment pas la garder<br />
parce que votre bibliothèque est vraiment trop petite, donnez-Ia moi!).<br />
Ce n'est plus, grace à l'auteur lui-meme, le dernier cri de nos connaissances<br />
sur la Sardaigne, mais c'est une reuvre de référence, un milliaire<br />
(pour utiliser une comparaison qui plaira à Piero Meloni) sur le chemin<br />
de nos connaissances, et c'est un livre que nous ouvrirons encore pour<br />
faire le point sur leur progrès.<br />
Ensuite, je m'adresse à ceux qui n'ont pas l'ancienne é<strong>di</strong>tion et pas<br />
eneo re la nouvelle. Publicité entièrement gratuite, croyez-Ie bien: votre<br />
bibliothèque est incomplète si elle ne compte pas ce nouvel et magistral<br />
ouvrage de 1990. En tout cas, il est dans la mienne, et je m'en félicite!