L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

Un légat d'Afrique 351
M. Sentius est le meme de part et d'autre, Musa, ou plus précisément
dans le seule inscription de Beyrouth, Sentia Musa. Ce Marcus Sentius
Faustus est un affranchi; la dédicace de Beyrouth est faite en premier
lieu pour le salut de sa patronne, Senti a Terentia.
Dans l'inscription de Deir el-Qala, il me parait possible de retrouver
le nom de son patrono A-la ligne 5, après une lacune correspondant
à la largeur d'environ deux lettres, on peut voir très clairement, sur la
pierre et sur les photographies, sans ambigiiité, la parti e supérieure d'un
0, d'un C, d'un V asymmétrique, puis deux hastes verticales largement
séparées l'une de l'autre, dont la première ne peut et re qu'un L et la seconde
un I, puis, très clairement, les trois lettres V, I, R; il semble que
l'on lise un peu plus loint la trace arrondie d'un C; la lacune après le
R est d'environ huit lettres. On peut donc restituer PROCVLI VIRI CLA­
RISSIMI, le superlatif étant ou abrégé, ou se continuant sur la ligne suivante,
entièrement disparue et que l' on ne saurait totalement restituer
sans arbitraire, si meme il ne manquait qu'une seule ligne. A la fin de
la ligne 4, où les lettres sont d'un peu plus grande taille, après les nom
de M. Sentius Sex. - je 'propose de restituer les indications de la filiation
et de la tribu - F.FAB. En dessous de la ligne 5, le monument est
brisé; la partie inférieure ne se raccorde pas exactement et le nombre de
lignes disparues au milieu de la dédicace ne peut et re déterminé. L'inscription
de Deir el-Qala, fragment A, se lirait donc:
l(ovi) O(ptimo) M(aximo) H(eliopolitano)
Veneri Me[rcurio]
M(arcus) Sentius Fau[stus]
M(arci) Senti Sex. ff.Fab.]
[Pr]oculi vir[i] c[larissimi] ---
Si les lectures sont exactes et les restitutions acceptables, nous aurions
dans cette inscription la mention de M. Sentius Sex. f. Fab. Proculus,
vir c/arissimus, par un de ses affranchis les plus notables sans doute,
fier de la récente promotion de son patron à l'ordre sénatorial. L'appellation
vir c/arissimus pourrait et re prise en considération pour la datation
de cette promotion. En effet, comme l'indique René Cagnat dans
son Cours d'épigraphie latine2 1 , ce titre honorifique n'apparait guère
dans les inscriptions que dans la seconde moitié du Ier siècle et cesse d'etre
écrit en toutes lettres vers l'époque d'Hadrien.
21 R. CAGNAT, Cours d'épigraphie latine, Paris 1914, p. 91, note 4.