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L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

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320 Mustapha Khanoussi<br />

Fig. 1: Localisation des découvertes.<br />

défensif du Haut Tell et de la moyenne vallée de la Majrada (la «Bagrada»<br />

des Anciens), plutot que de parler d'un système défensif de la Dorsale<br />

tunisienne.<br />

2) L'objection d'ordre historique est beaucoup plus forte. Elle nalt<br />

de la <strong>di</strong>fficulté insurmontable à laquelle on se heurte, quand on essaye<br />

de trouver des raisons valables qui auraient justifié la mise en pIace d'un<br />

système défensif, dans une région où l'emprise de Rome s'est manifestée<br />

longtemps avant l'annexion officielle survenue en 46 avant J .-C. En effet<br />

- est-il besoin de le rappeler? - c'est dans cette région que se trouvent<br />

les quatre installations marianistes attestées jusqu'ici en Afrique,<br />

à savoir Thuburnica (Si <strong>di</strong> Ali Belgacem)5, Musti (Le Krib ou Henchir<br />

Mest)6, Vchi Maius (Henchir Douamisf et Thibaris (Thibar)8. De plus,<br />

5 Cf. P. QUONIAM, «CRA}», 1950, pp. 332-336.<br />

6 Cf. A. BESCHAOUCH, «Karthago», XIV, 1967-68, pp. 149-151.<br />

7 C/L VIII, 15450, 15454, 15455, 26270, 26275, 26281.<br />

8 /bid., 26281.<br />

L'armée romaine dans la région des Grandes Plaines 321<br />

peu de temps après l'annexion, cette présence romaine déjà presque séculaire<br />

s'est trouvée considérablement renforcée avec la création, sous<br />

Auguste, des colonies de Thabraca (Tabarka)9, Thuburnica lO , Simitthus<br />

(Chemtou)11 , Sicca Veneria12 et Assuras (Zanfour)13, sans compter les<br />

communautés de citoyens romains qui s'étaient installées à Thunusuda<br />

(Bord Helal)14 et à Masculula (Henchir Guergour)15, au plus tard sous<br />

le règne de ce meme empereur l6 . Tout ceci nous incline à penser que la<br />

région ne devait pas et re particulièrement exposée à des menaces qui auraient<br />

nécessité une protection militaire des installations romaines et la<br />

mise en pIace de tout un système défensif. Comparée à d' autres régions<br />

de la Proconsulaire, la notre ferait plutot figure d'une zone pacifiée et<br />

tout à fait paisible ..<br />

3) Venons-en maintenant aux objections d'ordre méthodologique.<br />

A l'appui de sa théorie, Y. Le Bohec ne fait état que de deux documents<br />

sfirs, le reste n'étant que le fruit de suppositions et conjectures. Ces deux<br />

documents sont deux épitaphes de légionnaires trouvées l'une au Kef 17<br />

et l'autre à Dar el Tour 18 à environ cinq kilomètres à l'Est de Henchir<br />

Douèmis (Saia Maior). Elles sont classées par l'auteur dans le lot, peu<br />

fourni par ailleurs, des plus anciens documents épigraphiques qui mentionnent<br />

la legio III Augusta l9 • Déduire à partir de cette documentation,<br />

si tenue, l'existence de tout un système défensif qui aurait couvert la<br />

moyenne vallée de la Majrada (les Campi magni des Anciens) et une par-<br />

9 Thabraca est une colonie soit de César, soit de Lépide, soit d'Auguste; cf. J. GUEY<br />

et A. PERNETTE, Lépide à Thabraca dans «Karthago», IX, 1958, pp. 79-88; J. GASCOU,<br />

La politique municipale de l'Empire romain en Afrique proconsulaire de Trajan à Septime<br />

Sévère, Rome, 1972, p. 23.<br />

lO L. TEUTSCH, Das Stiidtewesen in Nordafrika in der Zeit von C. Grac:chus bis zum<br />

Tode des Kaisers Augustus, Berlin, 1962, p. 172.<br />

11 lo., ibid., p. 171.<br />

12 lo., ibid., p. 173-74.<br />

13 lo., ibid., p. 175.<br />

14 Pline, NH, V, 29. Cf. J. DESANGES, Pline l'Ancien. Histoire Naturelle. Livre V,<br />

1-46, Paris, 1980, p. 293.<br />

15 C/L VIII, 15775: Diuo Augusto / sacrum. / Conuentus ciuium Romanorum / et<br />

Numidarum qui / Mascululae habitant.<br />

16 La constitution de ce conuentus pourrait, en effet, remonter à une date antérieure<br />

au règne d'Octave-Auguste.<br />

17 C/L VIII, 15833.<br />

18 /LTun., 1241.<br />

19 Y. LE BOHEC, op. cit., p. 340.

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