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L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

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314<br />

Samir Aounal/ah<br />

Romanisation religieuse, attestée par les nombreuses dé<strong>di</strong>caces aux<br />

<strong>di</strong>vinités romaines 48 , traduisant ainsi l'adoption de ces <strong>di</strong>vinités ou leur<br />

assimilation aux <strong>di</strong>vinités africaines et locales, par l'adhésion au culte<br />

impérial et par les actes de dévotion envers les empereurs.<br />

On notera aussi la <strong>di</strong>ffusion du style de vie romain: libéralités, jeux<br />

et spectaeles offerts par les notables et magistrats à leurs concitoyens.<br />

Enfin, l' octroi de la citoyenneté romaine aux magistrats et notables 10caux;<br />

autant de témoignages qui expliquent que ces cités pérégrines s'offrent<br />

la parure d'une ville romaine.<br />

Municipium Aurelium (vel Aurelia) Vin04 9<br />

A la fin du principat d'Antonin le Pieux, Vina offre donc l'image<br />

d'une cité romaine. Sa promotion juri<strong>di</strong>que qui intervient sous le principat<br />

de M. Aurèle 50 ne constitue donc pas une rupture avec le passé pérégrin<br />

de la ville, mais l'aboutissment d'une évolution. La dé<strong>di</strong>cace à Lucius<br />

Verus, ajoutée à celle des héritiers de Barcula montre bien les progrès<br />

de la romanisation atteints dans la commune pérégrine: decuriones,<br />

summa legitima, ampliatio, droit de cité accordé aux magistrats locaux<br />

sont des in<strong>di</strong>ces qui annoncent la promotion juri<strong>di</strong>que de la commune.<br />

Mais Vina n'a jamais été colonie puisqu'elle est toujours municipe sur<br />

une inscription du Bas-Empire datée de 306-308, C/L, 961 (12439), municipium<br />

Aurelia (sic) Vina 51 • Il en est ainsi pour la plupart des cités à<br />

sufètes de l'Africa Ve/uso<br />

En effet, abstraction faite d'Utique, seule Curubis est devenue colonie,<br />

C/L, 12452 = 24100; C/L, 980 = /LS, 6817: colonia /ulia Curubis,<br />

dont la création peut remonter au temps de César 52 . D'autres sont<br />

devenues municipes comme Vina; ainsi: Avitta Bibba, municipium Aelium<br />

en 137, grace à la faveur d'Hadrien, C/L, 799 = /LTun., 672: f/mp.<br />

Caes ... Traia]no Hadrifano Aug.] ... fcon<strong>di</strong>to]ri municfipi]. Elle est encore<br />

municipe en 393, C/L, 12275 53 .<br />

48 Pluton, Junon, Céleste, Minerve, Saturne, à la triade capitoline.<br />

49 /LAfr., 322, en 238: Un[iuersus ordJo splen[<strong>di</strong>d. minicipJi Vinensiu[m ... J; C/L, 961<br />

= 12439: municipium Aurelia Vina ... ; C/L, 12241 = 959: [mJunicip. Aur. Vina ...<br />

50 Cf. en dernier lieu J. GASCOU, Politique, I, dans ANRW, II, lO, 2, 1982, p.<br />

195-196.<br />

51 J. GASCOU, Politique, I, ANRW, II, lO, 2, 1982, p. 195 et CL. LEPELLEY, Cités,<br />

Il, p. 235-237.<br />

52 J. GASCOU, Politique municipale, Rome, 1972, p. 21-22.<br />

53 PFLAUM, Romanisation, «Ant. Afr.», 1970, pp. 88; GASCOU, Politique, I, ANRW,<br />

Il, lO, 2, 1982, p. 184.<br />

Une nouvelle in$cription de Vina 315<br />

Pour les autres cités promues au rang de municipe, il est <strong>di</strong>fficile<br />

d'assigner une date certaine. On ne peut, pour le moment, qu'avancer<br />

des fourchettes chronologiques qui tiendraient compte, en plus de l'apparition<br />

du titre de municipe, de la <strong>di</strong>sparition des institutions pérégrines<br />

(sufétat ou statut de ciuitas). Le fait que le statut de municipe soit<br />

attesté par des inscriptions tar<strong>di</strong>ves ne signifie pas que la promotion juri<strong>di</strong>que<br />

date da cette époque. Ainsi, Thibica entre le principat d'Antonin<br />

le Pieux et 255 54 , Apisa Maius entre 201 et 337 55 , Thepelte entre 244 et<br />

293 56 , Thaca entre 212 et avant 286 57 , enfin Chul, devenue municipe,<br />

mais on ne sait pas eneo re à quelle date 58 .<br />

Les autres communautés de ce territoire ne sont connues que comme<br />

cités pérégrines (cf. tableau 2).<br />

Dans une étude consacrée aux cités de l'ancien territoire de Carthage,<br />

H.-G. Pflaum avait souligné la lenteur du processus de romanisation<br />

dans la région et conelu à «une politique délibérée et de réticence de la<br />

part du gouvernement impérial qui se refusait à accroitre le rang de ces<br />

communes (à sufètes)>>59. L'examen des textes épigraphiques relatifs à<br />

l'histoire municipale dans ces cités confirme ces conelusions puisque, sur<br />

les 20 cités sufétales connues dans ce territoire, seuI 8 (ou 9 si l'on compte<br />

Utique) ont bénéficié d'une promotion juri<strong>di</strong>que. Cependant, la seule<br />

étude de la situation juri<strong>di</strong>que ne nous donne qu'une vision partielle de<br />

la romanisation dans ces villes.<br />

S4 Ciuitas à sufètes sous Antonin le Pieux, C/L, 12228; le titre de municipe apparait<br />

pour la première fois en 255, C/L, 12229; Thibica est toujours municipe en 308-309, C/L,<br />

23118. Cf. PFLAUM, Romanisation, «Ant. Afr.», 1970, p. 85; GASCOU, Politique, II,<br />

ANRW, II, lO, 2, 1982, p. 294-295.<br />

55 Ciuitas <strong>di</strong>rigée par des sufètes en 28 C/L, V, 4921 = ILS, 6099a, encore ciuitas<br />

en 201, C/L, 777; municipe avant 337, CIL, 23843, 23844, encore municipe entre 364 et<br />

375, CIL, 779 et 780; cf. PFLAUM, Romanisation, «Ant. Afr.», 1970, p. 85-86; GASCOU,<br />

Politique, II, ANRW, II, lO, 2, 1982, p. 279.<br />

S6 Ciuitas à sufètes en 130, CI L, 12248; encore ciuitas entre 161 et 169 (?), CIL, 12247<br />

et entre 241-244, CIL, 12250. Le titre de municipe y apparait entre 293 et 305, CIL, 12252<br />

cf. PFLAUM, Romanisation, «Ant. Afr.», 1970, p. 87; GASCOU, Politique, II, ANRW, II,<br />

lO, 2, 1982, p. 279-280.<br />

57 Ciuitas <strong>di</strong>rigée par des sufètes à l'époque d'Antonin le Pieux, CIL, 11193; elle est<br />

encore ciuitas en 212, CIL, 11194. Le statut de municipe est attesté sur une inscription,<br />

CIL, 11195, qui daterait d'avant 286; cf. PFLAUM, Romanisation, «Ant. Afr.», 1970, p.<br />

88; GASCOU, Politique, II, ANR W, II, lO, 2, 1982, p. 284-285.<br />

58 Ciuitas à sufètes au milieu du premier siècle ap. J.-C., cf. BESCHAOUCH, Col/o Int.<br />

AE, 1988, p. 29-30 et municipe, cf. BESCHAOUCH, «CRAI», 1975, p. 112; GASCOU, Politique,<br />

II, ANRW, II, lO, 2, 1982, p. 298.<br />

S9 H.-G. PFLAUM, Romanisation, dans «Ant. Afr.», 1970, p. 89.

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