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L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

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308 Samir Aounallah<br />

drien 32 : Diuo Hadriano, patri Imp. Caes. Antonini Aug. Pii, p. p.; heredes<br />

Bareulae Barminonis, ob honorem magistratus patris sui, ex HS<br />

II mi/. CCCC n. posuerunt d. d. Ce texte fait état d'un magistratus pérégrin<br />

du nom de Bareula. Son é<strong>di</strong>teur, P. Veyne, avait proposé de voir<br />

dans ce mot un synonyme de magister ou magisterium; car il est sans<br />

exemplequ'un pollicitateur <strong>di</strong>se avoir élevé un monument pour l'honneur<br />

de sa magistrature sans avoir à la préciser 33 .<br />

Selon P. Veyne, Vina, ayant un magister pérégrin (ainsi interprètet-il<br />

magistratus dans l'inscription de Barcula), fournit un exemple de villes<br />

à magistri qui étaient des collectivités puniques. Mais dans tous les<br />

cas qu'il cite 3 \ seule une inscription de Biracsaccar, non loin de Bou<br />

Arada (CIL, 23876), met en scène de manière indubitable deux sufètes<br />

éponymes et deux magistratus qui élèvent une statue à Antonin le Pieux<br />

au nom de la cité. P. Veyne fait des seconds des magistri subordonnés<br />

au collège des sufètes qui ne sert ici qu'à dater l'inscription:<br />

... Ciuitas Biraesaeear(ensium) voto feeerunt, anno sufetum Onorato<br />

Fortunati IMR (?) et FI. Vietorfs Vietori Similis; magistratus Vetulenis<br />

Vietor et Similis p(ro) fratribus p(eeunia) p(ubliea) d(eereto) d(eeurionum)<br />

j(eeerunt).<br />

Le nouveau texte de Vina permet au contraire, nous semble-t-il, de<br />

proposer l'équivalence magistratus = sufetatus: elle s'impose d'évidence<br />

dans la phrase ob magistratum, ampliata legitima sufetatus summa.<br />

Ce texte fait apparaitre une particularité peu usitée dans l'épigraphie latine<br />

de l'Afrique: celle de désigner le sufète par le terme général de magistratus,<br />

le sufétat (ligne 9) étant signalé après ob magistratum (ligne 7).<br />

Notons que ce formulaire, banal en apparence, est pratiquement sans équivalence<br />

dans l'épigraphie latine d'Afrique 35 • Comment expliquer alors<br />

le recours à la formule ob magistratum ou ob honorem magistratus? Estce<br />

une habitude institutionnelle?<br />

32 AE, 1961, 199 = P. VEYNE, Deux inscriptions de Vina, dans «Karthago», IX, 1958,<br />

p. 102-109.<br />

33 /bid., p. 102: «on précise toujours: ob honorem sufetatus, magisterii, duouiratus,<br />

quinquennalitatis ... » .<br />

34 /bid., p. 105-106.<br />

35 Pour cela, ont été examinées toutes les inscriptions du C/L où figure la préposition<br />

ob. Les formulaires épigraphiques fréquents sont ob suivie de la magistrature: C/L<br />

989: ob patronatus à Missua; voir des équivalents dans C/L 14349 et dans C/L 26590. On<br />

rencontre plus fréquemment ob honorem suivi de la (ou des) magistrature(s) au génitif:<br />

ob honorem ae<strong>di</strong>litatis intermissae et IIviratus sui dans (C/L 863 et 12382) et d'autres parallèles<br />

(dans C/L 11345, dans e/L 7094-7098), dans C/L 14296.<br />

Une nouve/le inscription de Vina 309<br />

Des textes puniques et néopuniques offrent des parallèles suggestifs:<br />

Le grand tarif des sacrifices de Marseille <strong>di</strong>t: «A l'époque des magistrats<br />

(ou de la magistrature) de Hillesba 'al, le sufète, fils de Bodtanit,<br />

fHs de Bodeshmoun, et de Hillesba 'al, le sufète ... »36.<br />

Une inscription de Carthage commence d'abord par: «en l'année des<br />

sufètes Shaphot et Adonibal», ensuite «à l'époque de la magistrature de»<br />

suivi de l'énumération de plusieurs noms 37 •<br />

Une inscription néopunique de Mactar <strong>di</strong>t, semble t-il, «Au seigneur,<br />

etc. Les citoyens de Mactar. Au temps de la magistrature (?) de Aikna,<br />

fHs de Aderbal et de Baruk, fHs de Seli<strong>di</strong>u, étant rab Aikna ... »38.<br />

C'est un usage bien attesté chez les puniques de désigner les <strong>di</strong>gnitaires<br />

municipaux par le terme général de magistrat; il s'est conservé dans<br />

la petite commune de Vina. Barcula avait été investi d'une magistrature<br />

indubitablement punique et, selon toute vraisemblance, du sufétat. A l'appui<br />

de cette hypothèse, on peut invoquer un autre argument: les sommes<br />

promises par les héritiers de Barcula et par L. Manilius Felix, 2400 et<br />

2600 sesterces, sont très proches. La <strong>di</strong>fférence de 200 sesterces est sans<br />

doute due à l'ampliatio; nous savons qu'il est d'usage que les sommes<br />

honoraires d'une meme magistrature dans une meme cité soient semblables<br />

39 •<br />

La romanisation: ampliatio et summa legitima<br />

Ob magistratum, ampliata sujetatus summa ex HS II . M . DC .<br />

N· A Vina, comme dans les autres cités romaines (municipes ou colonies)<br />

ou pérégrines, les nouveaux <strong>di</strong>gnitaires municipaux (décurions, magistrats<br />

et sacerdoces) s'acquittaient, à l'occasion de leurs charges, de la<br />

summa legitima (ou honoraria) qu'ils versaient au trésor de la cité. A<br />

coté de cette somme, les inscriptions africaines permettent de <strong>di</strong>stinguer<br />

36 Traduction de M. SZNYCER, Carthage et la civilisation punique, dans Rome et la<br />

conquéte du Monde mé<strong>di</strong>terranéen, II, Genèse d'un Empire, sous la <strong>di</strong>r. de CL. NICOLET,<br />

Ille é<strong>di</strong>tion, Paris 1991, p. 574.<br />

37 /bid., p. 574.<br />

38 Traduction de J.-G. FÉVRIER et M.-H. FANTAR, dans «Karthago», XII, 1963-1964,<br />

p.48.<br />

39 Par exemple à Mustis, on verse pour toutes les époques, 10.000 sesterces pour le<br />

flaminat perpétuel et 2.000 sesterces pour le duovirat; cf. A. BESCHAOUCH, Mustitana, dans<br />

«Karthago», XIV, 1967-1968, p. 160.

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