14.08.2013 Views

L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

L'Africa romana - UnissResearch - Università degli Studi di Sassari

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

252 Ahmed M'charek<br />

Zama Regia, l'autre ville homonyme <strong>di</strong>te Zama minor serait à situer<br />

d'après une hypothèse de J. Peyras dans le Tell nord-est tunisien 9 •<br />

C'est d'ailleurs Zama qui devrait etre considérée, selon moi, comme<br />

le chef-lieu de la province numide de la Thusca IO et ce jusqu'à l'annexion<br />

cesarienne en 46 av. J .-C.<br />

Récompensée par César, elle est d'abord civitas libera avant d'accéder<br />

probablement au rang de municipe ll sous Auguste et assurément au<br />

statut de colonie honoraire sous Hadrien 12.<br />

A l'époque romaine c'est Mactaris, située sur la voie augustéenne<br />

Carthage-Ammaedara révélée par l'une des plus anciennes bornes milliaires<br />

d'Afrique, qui est le lieu de résidence du préfet des 64 cités stipen<strong>di</strong>aires<br />

du pagus Thuscae et Gunzuzi l3 attestées en 113 ap. J .-C.<br />

Ces cités ne sont plus que 62 en 157 sous Antonin le Pieux l4 car<br />

deux d'entre elles, sans doute les plus importantes, ont pu etre promues<br />

au droit latino La première serait Mactaris d'après une thèse envisagée<br />

par G. Picard 15 et précisée récemment par A. Beschaouch 16, la seconde<br />

serait Althiburos d'après mes propres investigations relatives à la romanisation<br />

de la Th usca l 7 •<br />

Durant toute l'antiquité Zama apparalt comme le principal centre<br />

économique et culturel de la Thusca. On saisit son influence régionale,<br />

notamment, à travers la documentation récemment découverte relative<br />

à la vie religieuse l8 •<br />

8 Il n'y a encore rien dans les sources au sujet d'une éventuelle Zama Minor dont l'existence<br />

est seulement supposée par simple déduction logique de l'existence de Zama Regia<br />

ou M[aiJofrJ: cf. J. DESANGES, op. cit., pp. 321-322.<br />

9 J. PEYRAS, Deux études de toponymie et de topographie de l'Afrique antique, «Ant.<br />

AfL», 22, 1986, pp. 223-225; ID., Le Tell nord-est tunisien dans l'antiquité. Essai de monographie,<br />

Paris, 1991, p. 96. Hélas, cette identification hypothétique est fondée sur un<br />

nom moderne (Ain-Zamit).<br />

IO Cf. la configuration du territoire de Zama Regia. Ici, il s'agit seulement de prendre<br />

date. On y reviendra ailleurs.<br />

Il Cf. DESANGES, op. cit., pp. 324-325.<br />

12 Cf. J. GASCOU, Politique municipale, pp. 132-133.<br />

I3 Cf. «C.R.A.I.», 1963, p. 124 sqq.; Mél. Piganiol, 1966, III, pp. 1257-1265. Sur<br />

la voie augustéenne cf. BCTH, 1992 (sous presse).<br />

14 e/L VIII, 622.<br />

15 Cf. G.C. PICARD, in <strong>L'Africa</strong> Romana, IV, 1986, p. 461-467.<br />

16 A. BESCHAOUCH, dans une communication présenté en 1991 à la Société des Antiquaires<br />

de France, encore iné<strong>di</strong>te.<br />

17 La romanisation de la région consti tue un chapitre important de la synthèse que<br />

je consacre au Pagus Thuscae.<br />

18 Il s'agit de trois sanctuaires iné<strong>di</strong>ts, l'un à Henchir Ghayada, les deux autres à Henchir<br />

Si<strong>di</strong> Ahmed et Henchir Soualem dans le massif du Massouge. Le matériel de ces sanc-<br />

/nscriptions découvertes entre Zama Regia et [Ma]rag(ui) Sara 253<br />

C'est dans ce cadre que je présente, ici, des inscriptions iné<strong>di</strong>tes qui<br />

me donnent l'occasion de reprendre l'examen d'un document épigraphique<br />

publié en 1941 dans la Revue Tunisienne. Le texte trouvé dans les<br />

ruines d'une petite cité voisine de Zama contient un toponyme, conservé<br />

en partie, au sujet duquel je me propose de formuler une hypothèse d'identification.<br />

2. Une lacune étonnante dans la documentation <strong>di</strong>sponible: l'absence de<br />

cultes libyques dans la Thusca<br />

Dans un article intitulé «Qui sont les Dii Mauri?», publié en 1990,<br />

G. Camps a recensé 20 de<strong>di</strong>caces et 50 <strong>di</strong>vinités locales ou régionales spécifiquement<br />

africaines l9 •<br />

Dans les listes qu'il a dressées à cette occasion aucune dé<strong>di</strong>cace, aucune<br />

<strong>di</strong>vinité ne concerne la Thusca. Pourtant on est ici dans une vieille<br />

province numi de où la culture libyque est, par ailleurs, bien attestée à<br />

travers les monuments funéraires (mégalithes, bazinas et tumulus) ou encore<br />

à travers l'onomastique et la toponymie révélées par une documentation<br />

épigraphique non seulement punique et latine, mais également libyque2°.<br />

Certes, l'exploration de la région n'a jamais été systématique mais<br />

l'absence totale de cultes africains ne laisse pas d'etre troublante.<br />

Une inscription latine iné<strong>di</strong>te trouvée dans l'est de la Thusca, à Ksar<br />

Lemsa 21 où elle se trouve conservée, nomme une <strong>di</strong>vinité inconnue en<br />

Afrique Maraga Augusta. Cette inscription, actuellement en cours d'étude,<br />

a été découverte par mon ami A. Beschaouch qui a bien voulu m'autoriser<br />

à en faire état, ce dont je le remercie vivement. L'enquete de A.<br />

Beschaouch <strong>di</strong>ra, peut-etre, si la <strong>di</strong>vinité en question (Maraga Augusta)<br />

est de nature à combler une lacune étonnante dans la documentation de<br />

la région.<br />

Néanmoins, le nom de cette <strong>di</strong>vinité inconnue m'a incité à reprendre<br />

l'examen d'une inscription latine, découverte et publiée par Ch. Sau-<br />

tuaires a été présenté en partie, au IIle Congrès interno d'histoire phénicienne et punique<br />

(tenu à Tunis en novembre 1991), dans une communication intitulée: La romanisation du<br />

culte de Baal Hammon dans la Thusca.<br />

19 G. CAMPS, in «Ant.Afr.», 26, 1990, pp. 131-153.<br />

20 On en a trouvé à Mactaris (quatorze textes) et à Maghrawa (huit) mais aussi à Ain­<br />

Zouza, Ghayada (trois), Uzappa, Ksar M'douja, Mi<strong>di</strong><strong>di</strong>, Ain-Zakkar etc ...<br />

21 A.A.T. au 1/100.000, f. Djebel Bou Dabbous, XXXI, 5-6. L'inscription est conservée<br />

à la maison des fouilles de Ksar Lemsa.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!