16.06.2013 Views

FOGLI DI LAVORO per il Diritto internazionale 3 ... - Giurisprudenza

FOGLI DI LAVORO per il Diritto internazionale 3 ... - Giurisprudenza

FOGLI DI LAVORO per il Diritto internazionale 3 ... - Giurisprudenza

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>FOGLI</strong> <strong>DI</strong> <strong>LAVORO</strong> <strong>per</strong> <strong>il</strong> <strong>Diritto</strong> <strong>internazionale</strong> 3/2008<br />

50. A l’époque des faits, aucun texte ne prévoyait<br />

explicitement l’interdiction du port du vo<strong>il</strong>e en cours<br />

d’éducation physique. En effet, les faits de la présente espèce<br />

sont antérieurs à l’adoption de la loi n o 2004-228 du 15 mars<br />

2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de<br />

signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse<br />

dans les établissements scolaires publics. Dès lors, <strong>il</strong> convient de<br />

s’interroger sur le fondement légal sur lequel reposait la sanction<br />

litigieuse.<br />

51. En l’espèce, la Cour relève que les autorités internes ont<br />

justifié ces mesures par la combinaison de trois éléments que<br />

sont l’obligation d’assiduité, les exigences de sécurité et la<br />

nécessité d’adopter une tenue vestimentaire compatible avec<br />

l’exercice de la pratique sportive. Ces éléments reposaient sur<br />

des sources législatives et réglementaires, des documents<br />

internes (circulaires, notes de services, règlement intérieur) ainsi<br />

que des décisions du Conse<strong>il</strong> d’Etat. La Cour doit donc<br />

rechercher si la combinaison de ces différents éléments était<br />

suffisante pour constituer une base légale.<br />

52. D’après la jurisprudence constante de la Cour, la notion<br />

de « loi » doit être entendue dans son acception « matérielle » et<br />

non « formelle ». En conséquence, elle y inclut l’ensemble<br />

constitué par le droit écrit, y compris des textes de rang<br />

infralégislatif (voir, notamment, De W<strong>il</strong>de, Ooms et Versyp c.<br />

Belgique, 18 juin 1971, § 93, série A n o 12), ainsi que la<br />

jurisprudence qui l’interprète (voir, mutatis mutandis, Kruslin c.<br />

France, 24 avr<strong>il</strong> 1990, § 29, série A n o 176-A).<br />

53. Il convient dès lors d’examiner la question sur la base de<br />

ces différentes sources et en particulier de la jurisprudence<br />

<strong>per</strong>tinente des tribunaux.<br />

54. Pour ce qui est de l’argument de la requérante selon<br />

lequel les libertés individuelles, en particulier la liberté<br />

religieuse, ne peuvent être limitées que par des règles ayant<br />

valeur normative, la Cour rappelle qu’<strong>il</strong> ne lui appartient pas de<br />

se prononcer sur l’opportunité des techniques choisies par le<br />

législateur d’un Etat défendeur pour réglementer tel ou tel<br />

domaine ; son rôle se limite à vérifier si les méthodes adoptées<br />

et les conséquences qu’elles entraînent sont en conformité avec<br />

la Convention (Leyla Sahin, précité, § 94).<br />

265

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!