FOGLI DI LAVORO per il Diritto internazionale 3 ... - Giurisprudenza
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<strong>FOGLI</strong> <strong>DI</strong> <strong>LAVORO</strong> <strong>per</strong> <strong>il</strong> <strong>Diritto</strong> <strong>internazionale</strong> 3/2008<br />
la réglementation destinée à fixer les modalités d’application des<br />
principes ainsi définis. Il indique enfin qu’<strong>il</strong> appartient à<br />
l’autorité investie du pouvoir disciplinaire d’apprécier si le port<br />
d’un signe religieux méconnaît ces conditions et si cette<br />
méconnaissance est de nature à justifier une sanction<br />
disciplinaire pouvant aller jusqu’à l’exclusion. Les circulaires<br />
ministérielles de 1989 et 1994 sont ainsi venues apporter de<br />
telles directives à l’attention des chefs d’établissement quant à la<br />
mise en œuvre de leur pouvoir de discipline sur le sujet. Le<br />
règlement intérieur du collège de Flers prévoyait quant à lui<br />
expressément l’interdiction des « signes ostentatoires qui<br />
constituent en eux-mêmes des éléments de prosélytisme ou de<br />
discrimination ».<br />
57. Quant à l’application dans la pratique par les autorités<br />
concernées de ces principes, <strong>il</strong> a pu être observé un certain<br />
traitement différencié entre les élèves selon les établissements<br />
scolaires, dans la mesure où les principes dégagés par le Conse<strong>il</strong><br />
d’Etat invitaient les chefs d’établissement à une appréciation au<br />
cas par cas. A cet égard, la Cour rappelle que la portée de la<br />
notion de prévisib<strong>il</strong>ité dépend dans une large mesure du texte<br />
dont <strong>il</strong> s’agit, du domaine qu’<strong>il</strong> couvre ainsi que du nombre et de<br />
la qualité de ses destinataires. Il faut en plus avoir à l’esprit<br />
qu’aussi clair que le libellé d’une disposition légale puisse être,<br />
<strong>il</strong> existe immanquablement un élément d’interprétation<br />
judiciaire, car <strong>il</strong> faudra toujours élucider les points obscurs et<br />
s’adapter aux circonstances particulières. A lui seul, un certain<br />
doute à propos de cas limites ne suffit pas à rendre l’application<br />
d’une disposition légale imprévisible. En outre, une telle<br />
disposition ne se heurte pas à l’exigence de prévisib<strong>il</strong>ité aux fins<br />
de la Convention du simple fait qu’elle se prête à plus d’une<br />
seule interprétation. La fonction de décision confiée aux<br />
juridictions sert précisément à dissi<strong>per</strong> les doutes qui pourraient<br />
subsister quant à l’interprétation des normes, en tenant compte<br />
des évolutions de la pratique quotidienne (Gorzelik et autres c.<br />
Pologne [GC], n o 44158/98, § 65, CEDH 2004-I).<br />
58. A la lumière de la jurisprudence <strong>per</strong>tinente des tribunaux<br />
internes, la Cour observe qu’en dépit d’une application<br />
circonstanciée sur le terrain, le juge administratif, exerçant son<br />
contrôle sur les autorités disciplinaires, a fidèlement appliqué les<br />
principes dégagés par l’avis de 1989. Il a ainsi