FOGLI DI LAVORO per il Diritto internazionale 3 ... - Giurisprudenza
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<strong>FOGLI</strong> <strong>DI</strong> <strong>LAVORO</strong> <strong>per</strong> <strong>il</strong> <strong>Diritto</strong> <strong>internazionale</strong> 3/2008<br />
a) « Prévue par la loi »<br />
49. La Cour rappelle que les mots « prévues par la loi »<br />
signifient que la mesure incriminée doit avoir une base en droit<br />
interne, mais <strong>il</strong>s impliquent aussi la qualité de la loi : <strong>il</strong>s exigent<br />
l’accessib<strong>il</strong>ité de celle-ci aux <strong>per</strong>sonnes concernées et une<br />
formulation assez précise pour leur <strong>per</strong>mettre de prévoir, à un<br />
degré raisonnable dans les circonstances de la cause, les<br />
conséquences pouvant résulter d’un acte déterminé (voir, parmi<br />
d’autres, Maestri c. Italie [GC], n o 39748/98, § 30, CEDH 2004-<br />
I).<br />
50. A l’époque des faits, aucun texte ne prévoyait<br />
explicitement l’interdiction du port du vo<strong>il</strong>e en cours<br />
d’éducation physique. En effet, les faits de la présente espèce<br />
sont antérieurs à l’adoption de la loi n o 2004-228 du 15 mars<br />
2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de<br />
signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse<br />
dans les établissements scolaires publics. Dès lors, <strong>il</strong> convient de<br />
s’interroger sur le fondement légal sur lequel reposait la sanction<br />
litigieuse.<br />
51. En l’espèce, la Cour relève que les autorités internes ont<br />
justifié ces mesures par la combinaison de trois éléments que<br />
sont l’obligation d’assiduité, les exigences de sécurité et la<br />
nécessité d’adopter une tenue vestimentaire compatible avec<br />
l’exercice de la pratique sportive. Ces éléments reposaient sur<br />
des sources législatives et réglementaires, des documents<br />
internes (circulaires, notes de services, règlement intérieur) ainsi<br />
que des décisions du Conse<strong>il</strong> d’Etat. La Cour doit donc<br />
rechercher si la combinaison de ces différents éléments était<br />
suffisante pour constituer une base légale.<br />
52. D’après la jurisprudence constante de la Cour, la notion<br />
de « loi » doit être entendue dans son acception « matérielle » et<br />
non « formelle ». En conséquence, elle y inclut l’ensemble<br />
constitué par le droit écrit, y compris des textes de rang<br />
infralégislatif (voir, notamment, De W<strong>il</strong>de, Ooms et Versyp c.<br />
Belgique, 18 juin 1971, § 93, série A n o 12), ainsi que la<br />
jurisprudence qui l’interprète (voir, mutatis mutandis, Kruslin c.<br />
France, 24 avr<strong>il</strong> 1990, § 29, série A n o 176-A).<br />
53. Il convient dès lors d’examiner la question sur la base de<br />
ces différentes sources et en particulier de la jurisprudence<br />
<strong>per</strong>tinente des tribunaux.