Luigi Riccoboni, Il liberale per forza / L'italiano ... - irpmf - CNRS
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SCENE II<br />
Le COMTE, FLAMINA, ARLEQUIN, masques, LELIO<br />
<strong>Luigi</strong> <strong>Riccoboni</strong> – 93<br />
Le Comte paroît conduisant Flaminia par la main, et disant que c’étoit un bonheur, après le<br />
tumulte du bal, qu’elle l’eût rencontré lorsqu’elle fuyoit épouvantée, parce qu’il aura l’honneur<br />
de la remettre chez elle. Lelio qui rêvoit, se tourne du côté des masques, il reconnoît sa<br />
femme, et il court la tirer violemment de la main du Comte. Le Comte ôte son masque<br />
pour se faire connoître, croyant recevoir un remerciment de Lelio, mais celui-ci, loin de lui<br />
faire aucune civilité, se plaint de lui. Arlequin masqué se donne avec Lelio des airs de gran<br />
seigneur, et lui fait des gestes menaçans. Enfi n Lelio s’approche de sa maison pour y faire<br />
entrer Flaminia. Arlequin le suit, et tâche d’entrer aussi. Lelio le repousse et se retourne vers<br />
le Comte pour le prier de retenir ce masque qui est de sa compagnie. Enfi n il fait entrer<br />
Flaminia dans sa maison, il en ferme la porte, et revient. Le Comte et Arlequin lui reprochent<br />
son incivilité, puisqu’au lieu de les remercier il a été sur le point de les maltraiter. Arlequin<br />
fait des mouvemens comme s’il avoit des armes à feu cachées, et fait quelque peur à Lelio. <strong>Il</strong><br />
s’en va enfi n avec le Comte. Lelio reste assez content d’avoir trouvé sa femme entre les mains<br />
d’un ami, mais il jure bien qu’après ce qui vient d’arriver, Flaminia n’obtiendra jamais de lui<br />
qu’il la mene en aucun endroit, et encore moins qu’il l’y laisse aller sans lui.<br />
SCENE III<br />
PANTALON, LELIO<br />
Pantalon qui vient d’arriver et de descendre de la diligence, voit Lelio. <strong>Il</strong>s se reconnoissent et<br />
s’embrassent. Pantalon dit qu’il a pris les devans, et qu’il a laissé sa niece au bureau pour venir<br />
trouver Lelio, et sçavoir s’il logeoit toujours dans la même maison. Lelio lui dit d’aller ou<br />
d’envoyer chercher sa niece, afi n de la mettre en lieu plus commode, qu’ils parleront ensuite à<br />
loisir de leurs affaires; qu’il sera bien aise d’apprendre le sujet de son retour à Paris, après qu’il<br />
en a été absent si long-temps, et de lui faire part de ses inquietudes continuelles. Pantalon<br />
dit, à parte, qu’apparemment ces inquietudes ne procedent que de la jolousie dont Lelio est<br />
ordinairement tourmenté. En même temps il prend congé de lui pour aller à la diligence<br />
chercher sa niece Isabelle, et Lelio entre dans sa maison pour avertir Flaminia de l’arrivée de<br />
son <strong>per</strong>e, dans le temps que Pantalon part.<br />
SCENE IV<br />
MARIO, PANTALON et un valet<br />
Mario en habit de femme, sous le nom d’Isabelle, arrive, et rencontrant son oncle, il lui dit<br />
que le valet qu’il avoit envoyé à la poste à l’instant de leur arrivée, pour voir s’il n’y auroit<br />
point des lettres d’Italie pour lui, étoit revenu avec une lettre que Mario présente à son oncle,<br />
il l’ouvre et la lit.<br />
© IRPMF, 2008 – Les savoirs des acteurs italiens, collection dirigée par Andrea Fabiano