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<strong>Press</strong> <strong>Report</strong> <strong>Europe</strong> <strong>WSF</strong> <strong>2009</strong><br />
Comment sortir de cette contradiction apparente qui fait que l’opinion publique et les médias dominants ont le sentiment<br />
de ne pas entendre les alternatives des alters ? «Il suffit de nous écouter, note Nathalie Péré-Marzano, du Crid, un<br />
collectif d’associations pour le développement. Nos expertises, on les reconnaît tous les jours quand on vient nous<br />
chercher sur la crise alimentaire, le Grenelle de l’environnement, le financement du développement, l’accès aux biens<br />
publics mondiaux.» Comme tente de le résumer la Portugaise Miriam Carmo, membre du comité d’organisation, en plein<br />
orage tropical : «Cette crise révèle la faillite d’un système non durable. Nous, on veut trouver une solution durable, mais<br />
cela prend du temps.»<br />
«Indigéno-écolo». Du temps, en plein état d’urgence planétaire ? Dans ce poker mondial, Davos a perdu la main, et le<br />
Forum social mondial a des atouts en poche. Comment abattre ces cartes ? «Fini les grands messes, on a besoin<br />
d’actions concrètes et de propositions fortes et ciblées, assure John Christensen, directeur de Tax Justice Network,<br />
réseau pour la justice fiscale. Cet ex-conseiller de l’île de Jersey, a monté une coalition pour faire pression sur le G20.<br />
«Pourquoi BNP Paribas a 400 personnes qui bossent sur l’île ? Et la banque RBS, nationalisée par le gouvernement,<br />
encore plus de salariés, alors que le G20 parle de s’attaquer aux paradis fiscaux ?»<br />
Monter des campagnes globales tout en mobilisant des acteurs locaux, c’est le pari de Mark, coordinateur de l’aide des<br />
fondations américaines aux mouvements de base, tel que Grassroots Global Justice. «On appuie ceux qui vont à la<br />
source des problèmes et on propose des alternatives concrètes au règne de Wall Street.» Reste que, débarrassé de<br />
l’épouvantail Bush, la tonalité des débats, en terre amazonienne, aura bien un prisme «indigéno-écolo». «Il y aura<br />
finalement peu de place sur la crise, note Pierre Tartakowski, vice-président de la Ligue des droits de l’homme. Comme<br />
si le mouvement alter faisait confiance aux gouvernements pour restaurer le système et mieux pouvoir le critiquer<br />
ensuite.»En retard ? Ou en avance. Pour la première fois, le programme des 2 400 ateliers est sorti deux jours avant le<br />
début du sommet. Avec ce slogan : «Le forum annonce l’aurore et la construit.» Tout en contemplant le crépuscule du<br />
turbocapitalisme ? «Une chose est sûre, un autre monde est vraiment possible», résume Chico Whitaker.<br />
http://www.liberation.fr/economie/0101315210-des-alters-relances-par-la-depression<br />
Un forum social mondial en Amazonie, à quoi ça ressemble ? (Libération)<br />
Manifs, banderolles et discussions... Les alters se sont donné rendez-vous à Belem, au nord du Brésil. Aperçu en<br />
images.<br />
Textes et photos CHRISTIAN LOSSON<br />
http://www.liberation.fr/terre/1101339-diapo-belem<br />
Le Forum de Belem «met la fnance à sa place» (Libération)<br />
Démantèlement des paradis fiscaux, contrôle des mouvements de capitaux, interdiction des fonds spéculatifs: ce sont<br />
quelques-unes des propositions de «Mettons la finance à sa place», l'un des appels lancés à Belem (Brésil) cette<br />
semaine.<br />
Christian Losson, envoyé spécial à Belem<br />
Le FSM ne connaît pas la crise: plus de 100000 participants, 2400 ateliers et pour finir, aujourd’hui, 22 assemblées<br />
générales. Mais la 9e édition du Forum social mondial (la 7e centralisée) à Belem, au Brésil, s’achève avec des<br />
éléments de réponse à la crise globale. Bien sûr, il n’y aura pas de texte commun final. «Ce n’est pas notre vocation, on<br />
n’est pas un parti politique», résume Candido Grzybowski, l’un des fondateurs du rendez-vous altermondialiste.<br />
Reste que la journée et le forum seront à coup sur marqués par l’un des appels réalisés par tous les réseaux (1) qui<br />
planchent sur la crise financière. Intitulé «Mettons la finance à sa place», ce texte, constitue, raconte Marta Ruiz, du<br />
réseau Eurodad, basé à Bruxelles, «un premier pas dans une dynamique d’initiatives, d’alternatives, de stratégies et de<br />
mobilisations sur la crise».<br />
Associations de solidarité et développement, syndicats et mouvements sociaux, religieux, fustigent «une crise<br />
systémique», résultat «d’un système» qui se «nourrit de l’accumulation des profits à court terme», du «pillage des<br />
ressources naturelles» et de «la privatisation des services publics». «Le G20 (le G8 élargit aux grands pays émergents)<br />
nie l’ampleur de la crise et Davos ne propose rien, résume Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac. Nous, on propose…»<br />
Surtout, le texte lance 8 pistes de réflexion pour «ramener la sphère financière» à sa place. Il demande notamment «la<br />
mise en oeuvre de mécanismes stricts de contrôle des mouvements internationaux de capitaux» — comme l’ont déjà fait<br />
la Malaisie ou le Chili par le passé — et la création d’un «système monétaire international» incluant «des monnaies de<br />
réserve régionales».<br />
L’appel milite pour «le démantèlement des paradis fiscaux et la sanction de leurs utilisateurs» et la création d’une<br />
organisation fiscale internationale. Il prone aussi l’interdiction des fonds spéculatifs (comme en Allemagne, jusqu’en<br />
2004) des marchés de gré à gré qui «opèrent hors de tout contrôle public», et de la spéculation «sur les matières<br />
alimentaires et énergétiques» par la «mise en oeuvre de mécanismes publics de stabilisation des prix».<br />
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