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Press Report Europe WSF 2009 - OpenFSM!

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<strong>Press</strong> <strong>Report</strong> <strong>Europe</strong> <strong>WSF</strong> <strong>2009</strong><br />

BELEM (Brésil) - Les Indiens des neuf pays amazoniens ont appelé mercredi à Belem à forger une alliance mondiale<br />

pour mettre fin au pillage de la forêt amazonienne et pour protéger leur mode de vie.<br />

Le premier jour des débats du Forum social mondial, qui compte une participation record de 2.000 indigènes, a été<br />

entièrement consacré à cette région “stratégique du point de vue géo-politique pour le monde”, selon les organisateurs<br />

du FSM.<br />

Un rituel en hommage à la “Terre-mère” sur le campus de l’Université fédérale du Para (Ufpa), situé sur les bords du<br />

fleuve Guama, a donné le coup d’envoi aux débats.<br />

“Donnons-nous la main pour célébrer la vie dans un autre monde possible”, a prêché un Equatorien, tandis qu’il<br />

aspergeait le public d’eau, “l’une des principales richesses de la région”.<br />

Un des objectifs des débats de mercredi est d’amplifier le dialogue entre les peuples originaires de la région (indigènes<br />

et afro-descendants notamment) qui exigent le respect de leurs territoires, de leurs langues, de leurs cultures et de leur<br />

spiritualité pour atteindre le “bien-vivre”.<br />

“Ce bien-vivre signifie moins de marchandises, moins de consommation, moins de pollution et la création d’Etats<br />

pluriethniques”, a déclaré le Péruvien Miguel Palacin, de la Coordination des organisations indigènes (Caoi). Les<br />

indigènes revendiquent entre autres des systèmes de santé et d’enseignement différenciés.<br />

“Cela signifie également pouvoir choisir le modèle de développement que nous souhaitons”, a-t-il ajouté, en affirmant:<br />

“Les multinationales entrent dans nos territoires, avec la connivence de nos gouvernements et parfois l’appui des<br />

paramilitaires, et déplacent nos populations”.<br />

“Nous faisons appel à la solidarité mondiale pour mettre fin au pillage” de l’Amazonie qui va vers la destruction, a-t-il<br />

lancé.<br />

La plus grande forêt tropicale de la planète s’étend sur 5,5 millions de kilomètres carrés, dont 60% au Brésil, et est<br />

partagée entre neuf pays (Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Guyana, Pérou, Surinam, Venezuela et Guyane<br />

française). Dans la seule Amazonie brésilienne vivent 25 millions de personnes.<br />

Mais cette forêt, qui abrite le plus grand réservoir de biodiversité au monde et joue un rôle essentiel dans l’équilibre<br />

climatique de la planète, a déjà perdu 17% de sa surface originelle, sous la pression de la puissante agro-industrie<br />

(culture du soja, élevage) et de l’exploitation forestière illégale.<br />

Selon le scientifique brésilien Adalberto Verissimo, si les déboisements atteignent 30% de l’Amazonie, “on entrera dans<br />

un processus irréversible et les conséquences seront catastrophiques pour la vie sur la planète Terre”, a-t-il dit, en<br />

appelant à “prendre d’urgence des mesures pour contenir la déforestation”.<br />

L’organisation écologique Greenpeace a aussi appelé “à stopper la déforestation d’ici à 2015 et à soutenir le Fonds pour<br />

l’Amazonie” lancé l’an dernier par le Brésil.<br />

“Dans l’Etat du Mato Grosso (centre-ouest), les déboisements sont entièrement dus à la création de pâturages pour<br />

l’élevage bovin”, a assuré Rebecca Lerer, de Greenpeace.<br />

Les écologistes critiquent aussi les grands projets de centrale hydro-électrique de plusieurs milliers de mégawatts en<br />

Amazonie, et préconisent le développement de petites centrales ainsi que des projets solaires et éoliens plus<br />

respectueux de l’environnement et des habitants.<br />

(©AFP / 28 janvier <strong>2009</strong> 16h48)<br />

Des alters relancés par la dépression (Libération)<br />

Ouverture à Belem, au Brésil, du Forum social mondial réunissant ONG et politiques.<br />

BELEM (BRÉSIL), envoyé spécial CHRISTIAN LOSSON<br />

Il y a huit ans, il parlait déjà de «victoire morale et éthique» du premier Forum social mondial (FSM) sur son alter ego<br />

économique mondial (Davos). Alors que celle-ci est confirmée, que les altermondialistes ont gagné la bataille des mots<br />

et une partie de celle des idées, et que 100 000 d’entre eux convergent aujourd’hui vers Belem, Chico Whitaker, l’un des<br />

cofondateurs du FSM, ne pavoise pas : «Le néolibéralisme a plusieurs vies, il n’est pas mort.» Mais, c’est vrai, souffle-til,<br />

la crise financière «nous sert : elle illustre le court-termisme, le culte de l’argent, la cupidité et la captation».<br />

Une occasion en or. Un timing parfait. Mais une attente énorme. «On n’a pas de baguette magique, reconnaît Chico<br />

Whitaker, et on ne passe pas d’une civilisation de l’argent et de la compétition à une civilisation du partage et de la<br />

coopération.» La crise tient-elle aussi du tremplin pour «trouver un nouvel élan pour rebondir», comme s’interroge<br />

Candido Grzybowski, autre cofondateur du FSM ? Celui-ci a connu ses crises : de croissance (de réseaux) ; de<br />

décroissance (de visibilité) ; d’organisation, liée à son élargissement géographique et thématique.<br />

Rêveurs. A postcapitalisme, postaltermondialisme ? Non, balaie Vinod Raina, faux airs de Salman Rushdie et figure<br />

«alter» indienne. «Il faut faire avec la frustration liée à la nature inclusive du Forum social : c’est une plateforme<br />

d’échanges, pas un alter-G20.» Whitaker ne dit pas autre chose : «Le débat entre ceux qui veulent le transformer en<br />

plateforme politique pour prendre le pouvoir et ceux qui pensent que c’est la société elle-même qui doit porter une<br />

alternative existera toujours.» Témoin, cinq présidents de la gauche latino-américaine, dont certains issus des<br />

mouvements sociaux, ont fait le déplacement : Lula da Silva (Brésil), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Equateur),<br />

Hugo Chávez (Venezuela) et Fernando Lugo (Paraguay). «Ils s’exprimeront en marge du FSM, pas dans son enceinte,<br />

conformément à la charte de neutralité», répond Grzybowski.<br />

Le laboratoire FSM pris en étau ? En 2001, ce sont les global leaders occidentaux qui regardaient la convergence de<br />

Porto Alegre comme une sorte de carnaval de doux rêveurs, de sombres incantateurs : vieux marxistes ou jeunes<br />

idéalistes. «Aujourd’hui, tout ce qu’on dénonçait est repris par l’élite, résume Arvin, un syndicaliste sud-africain. Le<br />

problème, ce n’est pas qu’on capte notre langage, mais qu’on le mette en musique.» Les mots sont importants. «La<br />

crise a libéré la parole, note Gus Massiah, figure française de l’altermondialisme. Désormais, on peut nommer<br />

l’innommable et en débattre : le capitalisme et ses dérives.» Oui mais, regrette Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac, «les<br />

mots du G20 servent à colmater les brèches, à restaurer le système, il siphonne notre discours qui n’est plus original».<br />

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