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esercito e città dall'unità agli anni trenta. tomo i - Sistema ...

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550 ERIC LABAYLE<br />

manque à gagner pour l' administration libournaise de l' octroi, ce qui motiva<br />

la grogne de la municipalité qui s'empressa de réclamer le retour prompt<br />

de l'unité. Cette taxe semble avoir été une lourde charge pour le régiment<br />

malgré certains allègements apportés au fil des ans.<br />

2) Le plus gros consommateur de Libourne<br />

Pour l'entretien et la nourriture de ses chevaux, le 15ème Dragons faisait<br />

une consommation considérable de foins, fourrages et avoines, dont les<br />

achats portaient toujours sur des sommes imposantes allant jusqu'à deux cent<br />

cinquante mille francs. Les adjudications avaient traditionnellement lieu dans<br />

les premiers jours du mois d'octobre à l'hòtel de ville de Libourne. Malgré<br />

la parcimonie des sources, il semble que les approvisionnements du 15ème<br />

dragons provenaient généralement des départements de Charente (Angoulème)<br />

et de Vienne (Chàtellerault). Les achats de fourrages sont le seui<br />

domaine dans lequel il est possible d'étudier les dépenses et consommation<br />

du 15ème Dragons avec un semblant de précision. La fourniture de pain,<br />

par exemple, était assurée à l'occasion d'adjudications de diverses marchandises<br />

dont la viande fraiche et autres comestibles. De plus, ces marchés étant<br />

souvent passés au profit de l'ensemble de la 18ème B.C., il est quasiment<br />

impossible d'isoler les besoins du seui 15ème Dragons. L'eau potable était<br />

aussi achetée par le régiment à la ville de Libourne, représentant annuellement<br />

une dépense de près de deux mille cinq cents francs. Autres dépenses<br />

engagées par les dragons, I'entretien d'un aussi vaste et vieux casernement<br />

que le quartier Lamarque nécessitait des travaux constants confiés, la plupart<br />

du temps, à des artisans libournais, ce qui constituait une véritable<br />

aubaine pour ces derniers.<br />

Le 15ème Dragons procédait aussi, régulièrement, à la vente de nombreux<br />

objets ou animaux réformés. Annoncées par voie de presse, ces ventes<br />

avaient lieu au quartier Lamarque. C'est ainsi qu'un nombre important<br />

d'agriculteurs et de particuliers venant souvent de fort loin purent acheter<br />

à moindres frais de bons et robustes chevaux. Autres marchandises couramment<br />

bradées par les services comptables du 15ème Dragons, les fournitures<br />

avariées, lorsqu'elles n'étaient pas renvoyées à leur expéditeur, étaient<br />

vendues aux enchères (aux risques et périls de l'acheteur). Il n'est malheureusement<br />

pas possible de dresser un état des dépenses et recettes annuelles<br />

des dragons de Libourne, en l'absence d'archives comptables du régiment.<br />

Ce nonobstant, la grogne des commerçants libournais privés de leurs dragons<br />

en 1907 prouve l'importance primordiale de ces derniers et de leurs<br />

chevaux pour l'économie de la ville et de sa région.<br />

LE QUINZIEME REGIMENT DE DRAGONS A LIBOURNE 551<br />

3) Bars et débits de boissons<br />

Plus que tous les autres commerces libournaìs, les débits de boissons<br />

en tous genres recevaient une clientèle assidue de dragons. Cette fréquentation<br />

fit des bars un secteur privilégié de l'économie de la ville. Il est vrai<br />

que les autres régìments de passage à Libourne avaient, dès avant 1874, déjà<br />

contribué à la prospérité de ces établissements, tant et si bien que l'arrondissement<br />

de Libourne était le mieux pourvu en cabarets et cafés de tout<br />

acabit, après Bordeaux bien entendu. Dans leur grande majorité, les comptoirs<br />

libournais étaient bìen tenus et, outre des dragons, leur cientèle étaìt<br />

surtout composée de voyageurs de commerce, marins, etc .... Les officiers<br />

étaient aussì de grands habitués des bars de la ville comme le prouvent certaines<br />

anecdotes mettant en scène, notamment, le colonel du 15ème Dragons<br />

en personne.<br />

Les dragons ont laìssé des traces profondes dans leur ville de garnison.<br />

En quarante ans de vie libournaise, ils ont tissé des liens affectìfs avec leur<br />

cité, lesquels s'ils ne furent pas consignés sur le papier d'un livre de comptes,<br />

furent gravés dans le creur et la mémoire des Libournais.<br />

D) La vie libournaise<br />

l) Musiques et parades<br />

Mème si les riverains du quartier Lamarque goutaient fort peu le son<br />

des trompettes des dragons, accusées de sonner faux, l'ensemble des Libournais<br />

appréciait au plus haut point les prestations publiques bi-hebdomadaires<br />

de la fanfare du régiment, durant les mois d'été. Utilisée à tout propos, lors<br />

de receptions officielles, lors du départ de la classe ou pour animer les jeux<br />

et fètes de Libourne, la fanfare était étroitement liée à l'animation de la ville<br />

et attirait en toutes circonstances une foule immense et enthousiaste dont<br />

le seui regret était de ne pas bénéficier plus souvent de la musique des dragons.<br />

Autre attribution de la fanfare, l'animation des retraites aux flambeaux<br />

était le point d'orgue des fètes annuelles de Libourne. Partant du quartier<br />

Lamarque et encadrées par des dragons à cheval, elles étaient régulièrement<br />

suivies par une joyeuse foule exubérante. Mais les principaux rendez-vous<br />

du 15ème Dragons avec la population libournaise étaient les revues de janvier<br />

et du 14 juillet au cours desquelles le régiment donnait une démonstration<br />

de force et de prestige à des civils sans cesse plus nombreux et admiratifs.<br />

A ces occasions, la presse locale ne tarissait pas d'éloges pour le régiment<br />

qui, chaque année, renouvelait une prestation brillante terminée, le<br />

14 juillet, par une charge au galop de l'ensemble de l'unité en rang de bataille.

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