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esercito e città dall'unità agli anni trenta. tomo i - Sistema ...

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548 ERIC LABA YLE<br />

vie locale avait de plus traditionnel, offrant ainsi l'image quelque peu paternelle<br />

d'une unité veillant sur le bien-etre et la tranquillité de Libourne et des<br />

habitants. La popularité du régiment dans sa ville s'en ressentait. Plus irréguliers<br />

étaient les services d' ordre assurés à l' occasion de bals ou autres manifestations<br />

publiques. Des effectifs pouvant aller jusqu'à un peloton entier<br />

étaient alors affectés à cette mission toujours très populaire au sein de la population<br />

civile.<br />

2) Visites et manifestations ojjicielles<br />

Encore plus populaire que la mission de service d' ordre, celle d' escorte<br />

des grands personnages de passage dans la région associait à l'aspect protecteur,<br />

rassurant et bienveillant précédemment évoqué, le prestige et l'apparat<br />

des cérémonies officielles. Le 15ème Dragons n'avait plus alors à veiller<br />

sur le commun des Libournais mais sur des hommes aussi célèbres que le<br />

Général Boulanger, Félix Faure ou Emile Loubet, pour ne citer qu'eux. Ces<br />

fréquentes missions d'escorte remplies par le régiment libournais contribuèrent<br />

assurément à en.tretenir un profond respect des populations civiles pour<br />

le 15ème Dragons qui avait l'insigne honneur d'accompagner les plus grands<br />

personnages du pays. Ce ròle de protecteur des plus illustres hommes du<br />

moment, meme si ceux-ci n'étaient que froidement accueillis à Libourne,<br />

comme ce fut le cas par exemple pour Boulanger, est indubitablement à mettre<br />

en relation avec l'uniforme élégant, l'aspect martial du casque des dragons<br />

qui étaient souvent préférés aux hussards de Bordeaux. Leur prestige<br />

chez les civils qui, eux, devaient se contenter d'une piace de spectateurs passifs,<br />

n'en était que plus grand. Seules les prestations de l'actuelle Garde Républicaine<br />

à cheval paraissent donner une vague idée de ce qu'étaient celles<br />

du 15ème dragons. Si les uniformes ont sensiblement changé, si le contexte<br />

n'est plus le meme, l'admiration des spectateurs semble etre restée celle<br />

qu'éprouvaient il y a un siècle les libournais face à " leurs , dragons encadrant<br />

une voiture présidentielle.<br />

3) Les troubles sociaux<br />

En l'absence de troupe adéquate, c'est à la cavalerie que revenait la tàche<br />

de réprimer les manifestations, grèves et autres agitations nuisant à l'ordre<br />

social. A ce titre, le 15ème Dragons fut amené à participer à d'ingrates missions<br />

de maintien de l'ordre. Meme si la Gironde et l'Aquitaine ne furent<br />

pas, sous la IIIème République une région agitée, chaque premier mai mettait<br />

les autorités militaires en émoi. A cette occasion, le général commandant<br />

le 18ème C.A. demandait au Préfet une liste de villes où un service<br />

d'ordre s'imposait, de manière à prendre les mesures nécessaires en cas de<br />

LE QUINZIEME REGIMENT DE DRAGONS A LIBOURNE 549<br />

troubles. S'il semble que le régiment libournais n'eut pas à intervenir en pareil<br />

cas, il fut néanmoins utilisé au début de ce siècle pour effectuer un " service<br />

de grève , dont la plus importante mission fut la répression de la révolte<br />

viti cole du Mi di en 1907. A cette occasion, le régiment entier fu t dirigé sur<br />

Béziers où il resta deux mois, ce qui constitue sa plus longue absence de<br />

Libourne en quarante ans de garnison. En fait, arrivé sur le tard, il ne joua<br />

pas un grand ròle dans la conclusion de l'affaire .. Le autres interventions du<br />

15ème Dragons ne mobilisèrent qu'un effectif réduit s' élevant au maximum<br />

à deux escadrons. Effectuant son service de grèves de Bayonne à La Rochelle,<br />

le 15ème Dragons jouait en quelque sorte, le ròle du « gendarme du Sud­<br />

Ouest " · Autre période de troubles, les inventaires des biens du clergé, en<br />

1906, ne soulevèrent pas de passions à Libourne; aucun incident ne fut à<br />

déplorer et les dragons n'effectuèrent, semble-t'il, qu'une seule intervention<br />

pour l'occasion. Ils avaient ainsi échappé à une forte impopulaire mission<br />

età un cas de conscience qui, dans d'autres régiments, frappa de plein fouet<br />

certains officiers catholiques contraints par leur devoir de passer outre leurs<br />

convinctions intimes pour faire ouvrir des églises par la force.<br />

C) Le poids économique<br />

Si les manreuvres, les exercices et les missions de service d'ordre constituent<br />

le quotidien « actif " de la vie libournaise du 15ème Dragons, l'aspect<br />

économique plus occulte, peut-etre, ne doit surtout pas etre négligé meme<br />

si la quantité de documentation aujourd'hui disponible sur le sujet semble<br />

dérisoire en comparaison du ròle de premier plan que jouait cette troupe<br />

de huit cents hommes et autant de chevaux dans l'économie d'une petite<br />

ville de province.<br />

l) Les dragons et l 'octroi<br />

A la fin du siècle dernier, quatre pour cent des communes françaises,<br />

dont Libourne, entretenaient un droit d'octroi. Cette taxe sur les entrées dans<br />

la ville des denrées et produits nécessaires à la consommation libournaise<br />

rapportait à la municipalité près de trois cent mille francs par an à la veille<br />

de la Grande Guerre. Un artide des Tarifs et Règlements de l'Octroi soumettait<br />

aussi le 15ème Dragons aux contraintes de la taxe. C'est ainsi que<br />

les foins, fourrages, nourritures et boissons que le régiment achetait hors<br />

de Libourne étaient sujets à l'octroi. Meme si les recettes dues au 15ème Dragons<br />

pesèrent lourd dans les comptes de ce dernier, il convient de se garder<br />

d'exagérer l'importance du régiment qui n'assurait qu'entre dix et quinze<br />

pour cent de ces recettes. En 1907, le séjour à Béziers provoqua un grave

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