AAS 74 - Vaticano

AAS 74 - Vaticano AAS 74 - Vaticano

31.05.2013 Views

418 Acta Apostolicae Sedis - Commentarium Officiale En même temps, je ne puis oublier la situation dans laquelle se trouvent plusieurs centaines de milliers de réfugiés du Sud-Est de l'Asie, situation qui se prolonge de façon dramatique. Ils sont reçus dang des lieux d'accueil, spécialement en Thaïlande, mais ils attendent, quant à la résidence et au travail, une solution définitive qui soit digne du respect dû à l'homme. Des nations économiquement évoluées leur ont déjà ouvert leurs frontières ; d'autres encore pourraient et devraient s'engager dans cette noble compétition, prouvant ainsi leur sensibilité effective à ces masses humaines, à ces familles qui se voient privées des droits élémentaires concernant leur vie, et contraintes à l'inaction et à la misère. Songeant à la responsabilité, qui pèse sur tous les peuples, de s'inté­ resser à ces situations des réfugiés, je lance un appel chaleureux aux responsables des Etats du monde, et particulièrement à ceux qui ont reçu de la Providence des biens plus abondants, afin qu'ils accomplissent tout ce qui est en leur pouvoir pour subvenir aux aspirations humaines de tous ceux-là qui sont nos frères, soit en les accueillant, soit en éten­ dant l'hospitalité qui leur a déjà été accordée. Ainsi, je ne puis m'empêcher de penser aux millions d'hommes, de femmes et d'enfants, parmi lesquels se trouvent beaucoup de malades et de personnes âgées, qui ont quitté l'Afghanistan ; et je tiens aussi à mentionner les réfugiés des divers pays d'Afrique. Ce sont des nations qui voient s'enfuir de leur territoire une grande partie des populations, obligées de chercher ailleurs des conditions de subsistance et des espaces nécessaires de liberté. Leurs sou ff romees sont également nôtres, et elles attendent la réponse généreuse, concrète et efficace de la solidarité internationale. En accomplissant ce devoir, l'Eglise, je le répète, est poussée uni­ quement par son amour envers la personne humaine et par le respect de sa dignité qui a sa source en Dieu lui-même. 9. J'ai d'abord rappelé le principe conducteur de l'action du Saint- Siège dans ses rapports avec la vie internationale, à savoir que l'homme (( est la première route et la route fondamentale de l'Eglise ». C'est dans ce contexte que prennent tout leur sens les deux problèmes cru­ ciaux concernant l'homme contemporain et auxquels j'ai consacré cette année mon magistère ordinaire : le travail et la famille. Ce sont deux problèmes fondamentaux non seulement pour la vie personnelle de l'homme, mais aussi et surtout si l'on considère toute la société. Comme

Acta Ioannis Pauli Pp. II 419 tels, ils regardent la vie même de chacune de vos nations, parce qu'ils en forment comme les supports essentiels, comme le tissu de leur cohésion. Vous savez que le document sur le travail a été voulu comme con­ tribution de la pensée de l'Eglise d'aujourd'hui à la question sociale, pour le quatre-vingt-dixième anniversaire de l'encyclique Rerum nova­ rum de mon prédécesseur Léon XIII, et dans le sillage de l'ensei­ gnement pontifical qui s'est développé durant ces quatre-vingt-dix ans sur le thème du travail; il s'agissait d'en appliquer les réflexions à l'évolution considérable que le travail a connue dans le monde contem­ porain, jusqu'aux dimensions universelles qu'il a atteint à l'heure ac­ tuelle. Vous savez pareillement que Vexhortation sur la famille a ras­ semblé et synthétisé les contributions du Synode des Evêques, réuni ici à Rome au mois d'octobre 1980. Ainsi a été élaboré, dans la ligne des (( Propositions » résultant du débat des évêques, un traité complet de la problématique actuelle de la vie de la famille, en la confrontant avec les positions classiques sur la doctrine immuable de l'Eglise, qui ont leur source dans la Révélation. Le travail et la famille sont les deux pôles autour desquels se dé­ roule la vie de l'homme, depuis l'aube de l'humanité. Le travail existe en fonction de la famille et la famille ne peut se développer que grâce à l'apport du travail. Celui-ci est le fondement sur lequel s'édifie la vie familiale qui est un droit naturel et une vocation de l'homme. Ces deux sphères de valeurs — l'une relative au travail, et l'autre décou­ lant du caractère familial de la vie humaine — doivent s'unir entre elles correctement et s'imprégner correctement l'une l'autre. L'interac­ tion entre le travail et la famille me permet cette année de rappeler à votre bienveillante attention les valeurs fondamentales de ces deux réali­ tés que l'Eglise veut proclamer et soutenir à tout prix, car elles tou­ chent de près, et même intimement, la vie et la condition de l'homme, abstraction faite des considérations de caractère théologique propres à la civilisation chrétienne. Travail et famille sont un bien de Vhomme, un bien de la société. 10. Le problème du travail a pris aujourd'hui des proportions mon­ diales : (( Si, autrefois — comme je l'ai écrit au début de l'encyclique —, on mettait surtout en évidence, au centre de cette question, le problème de la "classe", à une époque plus récente on met au premier plan le problème du "monde". On considère donc non seulement le cadre dé

418 Acta Apostolicae Sedis - Commentarium Officiale<br />

En même temps, je ne puis oublier la situation dans laquelle se<br />

trouvent plusieurs centaines de milliers de réfugiés du Sud-Est de<br />

l'Asie, situation qui se prolonge de façon dramatique. Ils sont reçus<br />

dang des lieux d'accueil, spécialement en Thaïlande, mais ils attendent,<br />

quant à la résidence et au travail, une solution définitive qui soit digne<br />

du respect dû à l'homme. Des nations économiquement évoluées leur<br />

ont déjà ouvert leurs frontières ; d'autres encore pourraient et devraient<br />

s'engager dans cette noble compétition, prouvant ainsi leur sensibilité<br />

effective à ces masses humaines, à ces familles qui se voient privées<br />

des droits élémentaires concernant leur vie, et contraintes à l'inaction<br />

et à la misère.<br />

Songeant à la responsabilité, qui pèse sur tous les peuples, de s'inté­<br />

resser à ces situations des réfugiés, je lance un appel chaleureux aux<br />

responsables des Etats du monde, et particulièrement à ceux qui ont<br />

reçu de la Providence des biens plus abondants, afin qu'ils accomplissent<br />

tout ce qui est en leur pouvoir pour subvenir aux aspirations humaines<br />

de tous ceux-là qui sont nos frères, soit en les accueillant, soit en éten­<br />

dant l'hospitalité qui leur a déjà été accordée.<br />

Ainsi, je ne puis m'empêcher de penser aux millions d'hommes, de<br />

femmes et d'enfants, parmi lesquels se trouvent beaucoup de malades<br />

et de personnes âgées, qui ont quitté l'Afghanistan ; et je tiens aussi à<br />

mentionner les réfugiés des divers pays d'Afrique. Ce sont des nations<br />

qui voient s'enfuir de leur territoire une grande partie des populations,<br />

obligées de chercher ailleurs des conditions de subsistance et des espaces<br />

nécessaires de liberté. Leurs sou ff romees sont également nôtres, et elles<br />

attendent la réponse généreuse, concrète et efficace de la solidarité<br />

internationale.<br />

En accomplissant ce devoir, l'Eglise, je le répète, est poussée uni­<br />

quement par son amour envers la personne humaine et par le respect<br />

de sa dignité qui a sa source en Dieu lui-même.<br />

9. J'ai d'abord rappelé le principe conducteur de l'action du Saint-<br />

Siège dans ses rapports avec la vie internationale, à savoir que l'homme<br />

(( est la première route et la route fondamentale de l'Eglise ». C'est<br />

dans ce contexte que prennent tout leur sens les deux problèmes cru­<br />

ciaux concernant l'homme contemporain et auxquels j'ai consacré cette<br />

année mon magistère ordinaire : le travail et la famille. Ce sont deux<br />

problèmes fondamentaux non seulement pour la vie personnelle de<br />

l'homme, mais aussi et surtout si l'on considère toute la société. Comme

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!