AAS 74 - Vaticano

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31.05.2013 Views

412 Acta Apostolicae Sedis - Commentarium Officiale maison de tous parce que l'Eglise est par définition (( catholique », ouverte aux dimensions du monde entier. Elle n'est étrangère à aucune culture, à aucune civilisation, à aucune tradition ethnique et sociale. De même, elle ne considère aucun peuple comme étranger : tous lui sont chers et proches parce qu'elle se sait envoyée à tous par mission divine. Et de même que tous les peuples de la terre lui sont proches et chers, de même elle voudrait n'être considérée par aucun comme étrangère, lointaine ou suspecte. L'œuvre de l'Eglise est tournée uniquement vers le bien ; elle cherche sans relâche à se consacrer aux autres, à se pencher sur leurs inquiétudes et leurs besoins, à partager leur sort. 4. Je voudrais saluer d'une manière particulièrement cordiale les Représentants diplomatiques qui ont commencé cette année auprès du Saint-Siège une nouvelle étape de leur noble service. Il s'agit des Am­ bassadeurs du Japon, d'Autriche, du Ghana, du Portugal, de Corée, d'Iran, du Brésil, d'Italie, d'Argentine, de Bolivie, de Yougoslavie, du Honduras, de l'Equateur, de la République Dominicaine, de Finlande, de l'Inde, de Tunisie et du Luxembourg. J'ai également le plaisir de vous annoncer que, à partir de ce jour, à la suite d'un accord intervenu avec le Gouvernement du Royaume-Uni, consacrant l'excellence des relations existant avec le Siège Apostolique et dans le but de les développer, la Lé­ gation de Grande-Bretagne près le Saint-Siège a été élevée au rang d'Am­ bassade, tandis qu'une Nonciature Apostolique a été érigée à Londres, ayant un Pro-Nonce comme Chef de Mission. Les circonstances particu­ lières de cette année, où le Seigneur a permis que son Vicaire sur la terre soit douloureusement éprouvé, ont amené la plupart des nouveaux Am­ bassadeurs à commencer leur mission officielle en présentant une copie de leurs Lettres de créance à mon Secrétaire d'Etat, comme le prévoit la Convention de Vienne. La Providence m'a ensuite donné la possibilité de les recevoir l'un après l'autre pour l'habituelle audience solennelle accordée aux nouveaux Ambassadeurs. En évoquant ce qui est arrivé, je tiens encore une fois à vous redire mon merci sincère et ému pour la part que vous avez prise lors du tragique événement de mai dernier, que ce soit personnellement, par l'intérêt empressé et assidu que vous avez manifesté, ou au nom de vos Gouvernements et des diverses auto­ rités. Que le Seigneur vous récompense de toute la délicatesse dont vous avez fait preuve en cette occasion par vos témoignages de solidarité hu­ maine et de sympathie que je ne pourrai jamais oublier !

Acta Ioannis Pauli Pp. II 413 5. A vous qui êtes appelés à suivre de plus près, en vertu de votre mission vraiment unique au monde, la vie du Siège Apostolique et de l'humble successeur de Pierre qui vous parle, à vous, observateurs at­ tentifs de ce qui se passe ici, il n'échappe certainement aucun aspect de cette activité. Votre tâche est d'avoir non seulement une information exacte des événements et des faits qui touchent la vie de l'Eglise, mais aussi et surtout de leur donner une interprétation qui en saisisse la signification authentique et profonde, et qui permette à vous-mêmes et à vos Gouvernements d'aller au nœud des problèmes ecclésiaux et d'en recevoir la perception exacte. L'Eglise se tourne en effet vers tous les hommes — quelle que soit leur croyance ou leur idéologie — qui cherchent le bien commun avec droiture et sincérité. Elle veut sauvegarder les droits inviolables de la dignité de l'homme, à quelque civilisation ou mentalité qu'il appar­ tienne, et elle est ouverte aux attentes, aux affirmations, aux inquiétudes propres à l'homme et relatives à la vérité, à la beauté, à la bonté. 6. Dans cette large perspective, vous comprenez que c'est à juste rai­ son que le Siège Apostolique, avec les épiscopats des divers continents et avec toute l'Eglise, accorde une importance essentielle aux droits fondamentaux de l'homme, qu'ils soient de nature personnelle ou sociale. C'est là un devoir imprescriptible de l'Eglise, et il est consolant d'y voir associés nos frères d'autres dénominations chrétiennes qui y tra­ vaillent de toutes leurs forces. Effectivement, comme je l'ai écrit dans ma première encyclique Redemptor hominis, (( l'homme, dans la pleine vérité de son existence, de son être personnel et en même temps de son être communautaire et social — dans le cercle de sa famille, à l'inté­ rieur des sociétés et des contextes très divers, dans le cadre de sa nation ou de son peuple (et peut-être plus encore de son clan ou de sa tribu), même dans le cadre de toute l'humanité —, cet homme est la première route que l'Eglise doit parcourir en accomplissant sa mission : il est la première route et la route fondamentale de VEglise, route tracée par le Christ lui-même )).* Ici se trouve le pourquoi de l'action inlassable que l'Eglise accomplit à l'égard de l'homme vu comme personne individuelle ou à travers son insertion dans le contexte public de son existence. C'est précisément en considérant cette seconde dimension — celle de l'être communautaire et social de l'homme — qu'apparaît la significa­ tion des droits de chaque peuple, car la nation est la société « naturelle )) 1 N. 14.

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5. A vous qui êtes appelés à suivre de plus près, en vertu de votre<br />

mission vraiment unique au monde, la vie du Siège Apostolique et de<br />

l'humble successeur de Pierre qui vous parle, à vous, observateurs at­<br />

tentifs de ce qui se passe ici, il n'échappe certainement aucun aspect<br />

de cette activité. Votre tâche est d'avoir non seulement une information<br />

exacte des événements et des faits qui touchent la vie de l'Eglise, mais<br />

aussi et surtout de leur donner une interprétation qui en saisisse la<br />

signification authentique et profonde, et qui permette à vous-mêmes<br />

et à vos Gouvernements d'aller au nœud des problèmes ecclésiaux et d'en<br />

recevoir la perception exacte.<br />

L'Eglise se tourne en effet vers tous les hommes — quelle que soit<br />

leur croyance ou leur idéologie — qui cherchent le bien commun avec<br />

droiture et sincérité. Elle veut sauvegarder les droits inviolables de la<br />

dignité de l'homme, à quelque civilisation ou mentalité qu'il appar­<br />

tienne, et elle est ouverte aux attentes, aux affirmations, aux inquiétudes<br />

propres à l'homme et relatives à la vérité, à la beauté, à la bonté.<br />

6. Dans cette large perspective, vous comprenez que c'est à juste rai­<br />

son que le Siège Apostolique, avec les épiscopats des divers continents<br />

et avec toute l'Eglise, accorde une importance essentielle aux droits<br />

fondamentaux de l'homme, qu'ils soient de nature personnelle ou sociale.<br />

C'est là un devoir imprescriptible de l'Eglise, et il est consolant d'y<br />

voir associés nos frères d'autres dénominations chrétiennes qui y tra­<br />

vaillent de toutes leurs forces. Effectivement, comme je l'ai écrit dans<br />

ma première encyclique Redemptor hominis, (( l'homme, dans la pleine<br />

vérité de son existence, de son être personnel et en même temps de son<br />

être communautaire et social — dans le cercle de sa famille, à l'inté­<br />

rieur des sociétés et des contextes très divers, dans le cadre de sa nation<br />

ou de son peuple (et peut-être plus encore de son clan ou de sa tribu),<br />

même dans le cadre de toute l'humanité —, cet homme est la première<br />

route que l'Eglise doit parcourir en accomplissant sa mission : il est la<br />

première route et la route fondamentale de VEglise, route tracée par le<br />

Christ lui-même )).* Ici se trouve le pourquoi de l'action inlassable que<br />

l'Eglise accomplit à l'égard de l'homme vu comme personne individuelle<br />

ou à travers son insertion dans le contexte public de son existence.<br />

C'est précisément en considérant cette seconde dimension — celle de<br />

l'être communautaire et social de l'homme — qu'apparaît la significa­<br />

tion des droits de chaque peuple, car la nation est la société « naturelle ))<br />

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