Pour - Parkinson Schweiz

Pour - Parkinson Schweiz Pour - Parkinson Schweiz

29.09.2012 Views

28 LA ROMANDIE PORTRAIT DES PROCHES 29 L’ANNÉE 2007 EN ROMANDIE Le bureau romand coordonne les activités de Parkinson Suisse en Suisse romande. Suite à une réorganisation, le bureau est à présent ouvert chaque jour pendant une demi-journée. Voici un aperçu du travail accompli en Romandie. C ette année, deux nouveaux groupes Parkinson ont été créés et un groupe relancé : Groupe Parkinson La Côte : Le Docteur Alfred Vaucher reprend la responsabilité du groupe de La Côte. Une première rencontre a lieu en février en présence d’une quinzaine de personnes. Groupe Parkinson Genève II : La première rencontre offi - cielle du deuxième groupe genevois, placé sous la responsabilité de Madame Jeannine Stepczynski, a lieu en mars. Une quinzaine de participants sont présents à la Maison des Associations. Groupe Parkinson La Riviera : Un nouveau groupe est créé sur la Riviera vaudoise peu avant Noël. Pas moins de 22 participants sont présents lors de la toute première rencontre. Ainsi, les groupes de Parkinson Suisse sont désormais présents et actifs sur tout l’arc lémanique. MANIFESTATIONS Notre traditionnelle Journée des responsables de groupes romands a eu lieu à la maison des Charmettes à Lausanne en février. Cette journée a réuni 25 bénévoles que nous ne remercions jamais assez pour le dévouement dont ils font preuve envers nos membres tout au long de l’année. En mai, le Docteur Jean-Jacques Feldmeyer fut l’orateur de notre première séance d’information romande à Delémont. Environ 40 participants ont fait le déplacement pour partager avec nous leur après-midi. Le Docteur Feldmeyer nous a annoncé la création d’un centre de thérapies pour parkinsoniens à Porrentruy. Ce centre ouvrira d’ici un ou deux ans. Une deuxième séance d’information romande a eu lieu au CHUV, à Lausanne. En présence de notre président, M. Meier, cette conférence a accueilli une soixantaine d’auditeurs. Les 3 orateurs ont amené le thème de l’année 2007, la communication, chacun à leur manière : un rappel sur la maladie de Parkinson par le professeur François Vinger hoets, communication verbale et non verbale dans la maladie de Parkinson par Mme Gronchi-Perrin, neuropsychologue, puis les problèmes de voix et de parole et les traitements existants avec le Dr Schweizer. La dernière manifestation de l’année a eu lieu à la maison des Charmettes en octobre. Une fois n’est pas coutume, le séminaire pour les proches a été remplacé par un séminaire pour les couples patients/proches. Une vingtaine de participants ont vécu des moments de discussions très intenses. Le docteur Christian Marin, psychiatre, a guidé cette session avec tact. Certains sujets ne sont pas facilement abordables en couple et à plus forte raison en public. Cependant, pour un premier essai, les réactions et échanges furent nombreux et très enrichissants. DONS La voie du groupe d’entraide. Vivre avec la maladie de Parkinson. ParkinsonService Une brochure d’information de Parkinson Suisse | août 2007 Maladie de Parkinson : conseils de soins Informations destinées au personnel soignant k Les brochures d’information et les dépliants sont également disponibles en français. Les documents destinés aux groupes d’entraide et au personnel soignant (ci-dessus) s’adressent à différents groupes cibles. La fondation Coromandel nous a très généreusement fait un don de CHF 70 000.-. Ce montant nous permettra, entre autres projets romands, de réaliser le compact disque d’exercices d’orthophonie en langue française. Ce nouveau produit sera à la disposition de nos membres romands très prochainement. m CONSTATER QU’ON TROUVE LE TEMPS DE VIVRE Bruno Grolimund et sa femme Heidi se connaissent depuis trente-cinq ans. Bruno a accompagné son épouse à travers toutes ses souffrances. Il la connaît si bien qu’il lui suffi t d’un regard pour savoir comment elle va. ue n’a-t-on pas essayé avec elle ! » Bruno Grolimund Q est assis à la table d’une petite location de vacances. Ses cheveux grisonnants scintillent au soleil. Plus tard dans la journée, il va skier. Ce n’est pas peu dire : en effet, pour lui le ski est une véritable passion. Cependant, manifestement tout l’intéresse : les interviews avec la famille, les photos. Bien sûr, il est question de sa femme Heidi, mais aussi de lui et de leurs fi lles. L’objectif est de montrer comment la famille vit avec une maladie chronique. Pour commencer, cet homme de 60 ans décrit l’état de santé de sa femme. Il raconte comment tout a découlé de son accident, alors qu’elle n’était qu’une jeune femme : le traumatisme crânien, l’odyssée de cabinets médicaux en hôpitaux et les innombrables méthodes thérapeutiques. « On ne savait pas de quoi il s’agissait. Pendant longtemps, le Parkinson n’est venu à l’idée de personne. » C’était devenu un chemin de croix. Il ne parle pas de sa propre souffrance, mais elle est aisément concevable. Pour lui, le fait que Heidi se porte bien aujourd’hui est un grand soulagement. Il la fréquente depuis son enfance. Avant l’accident. Ils sont mariés depuis 35 ans. Il la connaît par cœur, peut-être encore plus parfaitement du fait de sa maladie. En effet, il l’observe, fatalement. Il remarque immédiatement quand la posologie de ses médicaments ne convient pas ou si elle a passé une bonne journée. Quand il rentre à la maison, il lui suffi t d’un regard pour savoir comment elle va. « Je ressens toujours ce qu’elle éprouve. » Pour toute personne extérieure, être observé en permanence peut sembler déconcertant. « C’est un processus inconscient qui se développe au fi l des années. Il s’agit davantage d’un instinct, d’une préoccupation. Le fait de pouvoir estimer de plus en plus précisément sa situation me confère un sentiment de sécurité ». Il peut se fi er à son sixième sens : il sait en temps voulu quand elle doit prendre ses médicaments. Il peut planifi er une randonnée avec elle car il sait ce qu’elle peut accomplir dans la journée. Il remarque également quand il est préférable de renoncer à un projet parce que Heidi ne va pas bien. Ou qu’il doit simplement la laisser tranquille. Bruno semble réussir à concilier tous ces aspects avec sa propre vie. Comme s’il pressentait les pensées de son vis-àvis, il ajoute : « Bien sûr, je dois veiller à trouver le temps de vivre ma vie ». La maladie oblige à tout considérer différemment. La qualité de vie dans un couple se mesure également au fait que chacun puisse vaquer à ses occupations. Tout n’a pas toujours été aussi simple, il a fallu faire le gros dos et ralentir le rythme. Bruno est un sportif, plus un bon vivant qu’un « bosseur ». Depuis quelque temps, il participe également au groupe d’entraide Parkinson. Entre-temps, il a rejoint le groupe pour les proches. Il y trouve des suggestions, de l’aide et des idées pour vivre au quotidien avec le Parkinson. Il apprécie également de pouvoir y parler ouvertement. « Quand nous sommes ensemble, nous ne pouvons pas toujours bien discuter des problèmes. En effet, on se retient pour ne pas blesser l’autre. » Au sein du groupe, il est aussi confronté à une forme d’échange. Il écoute ce que les autres vivent. Il en a conscience : « Il existe beaucoup d’autres aspects bien plus diffi ciles dans la vie avec le Parkinson. » Il y a près de 30 ans, il a affronté sa plus grande peur, quand il s’agissait de savoir si Heidi pourrait avoir des enfants. Aujourd’hui, il est heureux, tout s’est bien passé. Toutefois, il sait que l’avenir ne sera pas plus simple. Quand on l’écoute, on a l’impression qu’il a intériorisé une partie des qualités qu’il admire chez les parkinsoniens : ils sont plus tolérants, ils éprouvent plus d’estime pour ce qu’ils ont. « Il est impossible de bannir la maladie », dit-il. « On ne peut que vivre plus intensément avec ce qu’il nous reste. » m

28 LA ROMANDIE PORTRAIT DES PROCHES 29<br />

L’ANNÉE 2007 EN ROMANDIE<br />

Le bureau romand coordonne les activités de <strong>Parkinson</strong> Suisse en Suisse romande. Suite à une<br />

réorganisation, le bureau est à présent ouvert chaque jour pendant une demi-journée. Voici un aperçu<br />

du travail accompli en Romandie.<br />

C<br />

ette année, deux nouveaux groupes <strong>Parkinson</strong> ont été<br />

créés et un groupe relancé :<br />

Groupe <strong>Parkinson</strong> La Côte : Le Docteur Alfred Vaucher reprend<br />

la responsabilité du groupe de La Côte. Une première<br />

rencontre a lieu en février en présence d’une quinzaine<br />

de personnes.<br />

Groupe <strong>Parkinson</strong> Genève II : La première rencontre offi -<br />

cielle du deuxième groupe genevois, placé sous la responsabilité<br />

de Madame Jeannine Stepczynski, a lieu en mars. Une<br />

quinzaine de participants sont présents à la Maison des Associations.<br />

Groupe <strong>Parkinson</strong> La Riviera : Un nouveau groupe est créé<br />

sur la Riviera vaudoise peu avant Noël. Pas moins de 22 participants<br />

sont présents lors de la toute première rencontre.<br />

Ainsi, les groupes de <strong>Parkinson</strong> Suisse sont désormais présents<br />

et actifs sur tout l’arc lémanique.<br />

MANIFESTATIONS<br />

Notre traditionnelle Journée des responsables de groupes<br />

romands a eu lieu à la maison des Charmettes à Lausanne<br />

en février. Cette journée a réuni 25 bénévoles que nous ne<br />

remercions jamais assez pour le dévouement dont ils font<br />

preuve envers nos membres tout au long de l’année.<br />

En mai, le Docteur Jean-Jacques Feldmeyer fut l’orateur<br />

de notre première séance d’information romande à Delémont.<br />

Environ 40 participants ont fait le déplacement pour<br />

partager avec nous leur après-midi. Le Docteur Feldmeyer<br />

nous a annoncé la création d’un centre de thérapies pour<br />

parkinsoniens à Porrentruy. Ce centre ouvrira d’ici un ou<br />

deux ans.<br />

Une deuxième séance d’information romande a eu lieu au<br />

CHUV, à Lausanne. En présence de notre président,<br />

M. Meier, cette conférence a accueilli une soixantaine<br />

d’auditeurs. Les 3 orateurs ont amené le thème de l’année<br />

2007, la communication, chacun à leur manière : un rappel<br />

sur la maladie de <strong>Parkinson</strong> par le professeur François<br />

Vinger hoets, communication verbale et non verbale dans la<br />

maladie de <strong>Parkinson</strong> par Mme Gronchi-Perrin, neuropsychologue,<br />

puis les problèmes de voix et de parole et les traitements<br />

existants avec le Dr <strong>Schweiz</strong>er.<br />

La dernière manifestation de l’année a eu lieu à la maison<br />

des Charmettes en octobre. Une fois n’est pas coutume, le<br />

séminaire pour les proches a été remplacé par un séminaire<br />

pour les couples patients/proches. Une vingtaine de participants<br />

ont vécu des moments de discussions très intenses. Le<br />

docteur Christian Marin, psychiatre, a guidé cette session<br />

avec tact. Certains sujets ne sont pas facilement abordables<br />

en couple et à plus forte raison en public. Cependant, pour<br />

un premier essai, les réactions et échanges furent nombreux<br />

et très enrichissants.<br />

DONS<br />

La voie du groupe<br />

d’entraide.<br />

Vivre avec la maladie de<br />

<strong>Parkinson</strong>.<br />

<strong>Parkinson</strong>Service<br />

Une brochure d’information de <strong>Parkinson</strong> Suisse | août 2007<br />

Maladie de <strong>Parkinson</strong> :<br />

conseils de soins<br />

Informations destinées au personnel soignant<br />

k Les brochures d’information et les dépliants<br />

sont également disponibles en français. Les<br />

documents destinés aux groupes d’entraide et<br />

au personnel soignant (ci-dessus) s’adressent<br />

à différents groupes cibles.<br />

La fondation Coromandel nous a très généreusement fait<br />

un don de CHF 70 000.-. Ce montant nous permettra, entre<br />

autres projets romands, de réaliser le compact disque<br />

d’exercices d’orthophonie en langue française. Ce nouveau<br />

produit sera à la disposition de nos membres romands très<br />

prochainement. m<br />

CONSTATER QU’ON TROUVE LE TEMPS DE VIVRE<br />

Bruno Grolimund et sa femme Heidi se connaissent depuis trente-cinq ans. Bruno a accompagné<br />

son épouse à travers toutes ses souffrances. Il la connaît si bien qu’il lui suffi t d’un regard pour savoir<br />

comment elle va.<br />

ue n’a-t-on pas essayé avec elle ! » Bruno Grolimund<br />

Q est assis à la table d’une petite location de vacances.<br />

Ses cheveux grisonnants scintillent au soleil. Plus tard dans<br />

la journée, il va skier. Ce n’est pas peu dire : en effet, pour<br />

lui le ski est une véritable passion. Cependant, manifestement<br />

tout l’intéresse : les interviews avec la famille, les photos.<br />

Bien sûr, il est question de sa femme Heidi, mais aussi<br />

de lui et de leurs fi lles. L’objectif est de montrer comment la<br />

famille vit avec une maladie chronique.<br />

<strong>Pour</strong> commencer, cet homme de 60 ans décrit l’état de santé<br />

de sa femme. Il raconte comment tout a découlé de son<br />

accident, alors qu’elle n’était qu’une jeune femme : le traumatisme<br />

crânien, l’odyssée de cabinets médicaux en hôpitaux<br />

et les innombrables méthodes thérapeutiques. « On ne<br />

savait pas de quoi il s’agissait. Pendant longtemps, le <strong>Parkinson</strong><br />

n’est venu à l’idée de personne. » C’était devenu un<br />

chemin de croix. Il ne parle pas de sa propre souffrance,<br />

mais elle est aisément concevable. <strong>Pour</strong> lui, le fait que Heidi<br />

se porte bien aujourd’hui est un grand soulagement.<br />

Il la fréquente depuis son enfance. Avant l’accident. Ils sont<br />

mariés depuis 35 ans. Il la connaît par cœur, peut-être encore<br />

plus parfaitement du fait de sa maladie. En effet, il l’observe,<br />

fatalement. Il remarque immédiatement quand la posologie<br />

de ses médicaments ne convient pas ou si elle a passé<br />

une bonne journée. Quand il rentre à la maison, il lui suffi<br />

t d’un regard pour savoir comment elle va. « Je ressens toujours<br />

ce qu’elle éprouve. »<br />

<strong>Pour</strong> toute personne extérieure, être observé en permanence<br />

peut sembler déconcertant. « C’est un processus inconscient<br />

qui se développe au fi l des années. Il s’agit davantage d’un<br />

instinct, d’une préoccupation. Le fait de pouvoir estimer de<br />

plus en plus précisément sa situation me confère un sentiment<br />

de sécurité ». Il peut se fi er à son sixième sens : il sait en<br />

temps voulu quand elle doit prendre ses médicaments. Il peut<br />

planifi er une randonnée avec elle car il sait ce qu’elle peut accomplir<br />

dans la journée. Il remarque également quand il est<br />

préférable de renoncer à un projet parce que Heidi ne va pas<br />

bien. Ou qu’il doit simplement la laisser tranquille.<br />

Bruno semble réussir à concilier tous ces aspects avec sa<br />

propre vie. Comme s’il pressentait les pensées de son vis-àvis,<br />

il ajoute : « Bien sûr, je dois veiller à trouver le temps de<br />

vivre ma vie ». La maladie oblige à tout considérer différemment.<br />

La qualité de vie dans un couple se mesure également<br />

au fait que chacun puisse vaquer à ses occupations. Tout n’a<br />

pas toujours été aussi simple, il a fallu faire le gros dos et ralentir<br />

le rythme. Bruno est un sportif, plus un bon vivant<br />

qu’un « bosseur ». Depuis quelque temps, il participe également<br />

au groupe d’entraide <strong>Parkinson</strong>. Entre-temps, il a rejoint<br />

le groupe pour les proches. Il y trouve des suggestions,<br />

de l’aide et des idées pour vivre au quotidien avec le <strong>Parkinson</strong>.<br />

Il apprécie également de pouvoir y parler ouvertement.<br />

« Quand nous sommes ensemble, nous ne pouvons pas toujours<br />

bien discuter des problèmes. En effet, on se retient<br />

pour ne pas blesser l’autre. »<br />

Au sein du groupe, il est aussi confronté à une forme<br />

d’échange. Il écoute ce que les autres vivent. Il en a conscience<br />

: « Il existe beaucoup d’autres aspects bien plus diffi ciles<br />

dans la vie avec le <strong>Parkinson</strong>. » Il y a près de 30 ans, il a affronté<br />

sa plus grande peur, quand il s’agissait de savoir si<br />

Heidi pourrait avoir des enfants. Aujourd’hui, il est heureux,<br />

tout s’est bien passé. Toutefois, il sait que l’avenir ne<br />

sera pas plus simple. Quand on l’écoute, on a l’impression<br />

qu’il a intériorisé une partie des qualités qu’il admire chez<br />

les parkinsoniens : ils sont plus tolérants, ils éprouvent plus<br />

d’estime pour ce qu’ils ont. « Il est impossible de bannir la<br />

maladie », dit-il. « On ne peut que vivre plus intensément<br />

avec ce qu’il nous reste. » m

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!