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Predikuak saindu batzuen biziaz (PDF, 3,69 MB) - Euskaltzaindia

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Piarres Lafitte<br />

Le premier mariage que bénit le nouveau vicaire avait joint pour l’éternité<br />

M. Gose et Mme Egarri, un homme surnommé Famine et une femme<br />

surnommée La soif. Un certain Manech Tturla, qui connaissait bien ce couple<br />

— rien de rare ! — revenait de l’église. On l’arrêta en chemin :<br />

— Qu’y a-t-il de neuf, Manech ?<br />

— Tenez, répond-il, on peut dire au moins qu’on nous a envoyé comme<br />

vicaire un fameux prédicateur !<br />

— Vous croyez ?<br />

— Je vous jure !<br />

— D’où le savez-vous, Manech ?<br />

— Ne l’ai-je pas entendu moi-même ?<br />

— Où ? Quand ?<br />

— Tout à l’heure, à l’église. Vous ne savez donc pas qui se marie<br />

aujourd’hui ?<br />

— Ah ! c’est vrai ! Et alors ?...<br />

— Eh ! bien, il leur a fait un discours superbe, ...un peu court, mais bien<br />

senti.<br />

— Ah ! Et qu’est-ce qu’il leur a dit ?<br />

— Voici, je le sais mot à mot :<br />

« Jaun andere espos maiteak, egun hemen enekin duzue egitekoa. Bihar goizetik harat,<br />

ukanen duzue eiherazainarekin.»<br />

(Chers époux, aujourd’hui c’est à moi que vous avez affaire. À partir de<br />

demain matin, il faudra vous arranger avec le meunier.)<br />

La plaisanterie de Manech fit le tour de la paroisse et le vicaire ne fut pas<br />

le dernier à en rire. Il adorait ce genre. Il se plaisait parmi les koblakari et<br />

ditcholari, avec qui il n’hésitait pas à se mesurer. Il trouvait, dit-on, dans le<br />

peuple et même la bourgeoisie de spirituels adversaires. Ces joutes semipoétiques<br />

ont certainement assoupli l’art du versificateur. C’est à cette époque<br />

que remontent certaines chansons comme Hitzuntzi ou encore Pilotariak<br />

(1857) 1 .<br />

En 1858 la fièvre typhoïde 2 se déclara à Hasparren-Elle fut terrible :<br />

certaines familles perdirent jusqu’à trois ou quatre de leurs membres. L’abbé<br />

Adéma fit preuve d’un très grand courage durant l’épidémie, courant d’un<br />

malade à l’autre, consolant les grandes douleurs, essayant de remonter le<br />

moral de la population. Il préconisait même un remède assez inattendu. À son<br />

avis, la peur faisait plus de victimes que le mal et si quelques personnes<br />

mouraient de la fièvre, c’est que la peur la leur avait donnée. Aussi demandaitil<br />

qu’on organisât de belles parties de pelote : ce serait rendre au public joie<br />

et santé. Mens sana in corpore sano. De fait on en joua au moins une. En effet,<br />

Gascoïna mourut durant ces jours pénibles et l’on raconte que le vieux joueur,<br />

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