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LES COMPOSITEURS
DE CANTIQUES BASQUES
Piarres Lafitte
« Les Basques sont un petit peuple qui chante et qui danse aux pieds des
Pyrénées » a dit Voltaire. On serait tenté de retourner cette définition
pittoresque et de dire : « Un petit peuple qui danse et qui chante aux pieds
de l’Eternel ». Et l’on évoquerait les celtibères de Strabon, nos ancêtres
présumés, esquissant en robe blanche, au clair de lune, des pas guerriers
accompagnés de cantiques éclatants en l’honneur de leur Dieu unique. Il y
aurait dans cette vision comme une figure lointaine des danses religieuses
d’Oñate ou de Tolosa, un schème préhistorique des chœurs puissants dont
retentissent toutes nos églises euskariennes...
Quoi qu’il en soit de ce rapprochement, nous devons constater que notre
peuple aime à chanter sa prière ou à clamer sa foi dans la belle langue de ses
aïeux et un rapide coup d’œil jeté sur la littérature basque montre la grande
place qu’y a tenu le cantique. À cette lumière, MM. Adéma et Barbier
n’apparaissent plus comme des isolés, mais comme deux chefs d’orchestre
remarquables parmi beaucoup d’autres.
L’ouvrage basque le plus ancien que nous connaissions est de 1545. Il est
intitulé Linguæ Vasconum. Primitiæ. On y trouve des poèmes religieux, parmi
lesquels certains ont pu être chantés.
Signalons entre autres une pièce curieuse sur le « Jugement dernier », où
l’Ange de la résurrection s’écrie comme Jacques Péricart : Debout, les morts !...
Après Bernard Dechepare, nous pouvons citer les quatre chantres
eucharistiques Ezcurra, Aldaz, Eliçalde et Portal, qui, en 1609 et 1610,
furent lauréats au concours organisé par Mgr Antonio Venegas de Figueroa,
archevêque de Pampelune.
Le XVII e siècle nous donne encore Joanes Etcheberri, auteur de
plusieurs ouvrages en vers et d’une quantité considérable de cantiques
publiés sous le titre de Noelac (1631); Pierre d’Argaignaratz, qui a écrit les
siens dans Devoten Brevarioa (1665); l’illustre historien et avocat mauléonais
Arnaud Oihénart (1657); Harizmendi, dans son Ama Birjinaren ofizioa ;
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