KULTÚRÁK TÉRHÓDÍTÁSA - Hollandiai Magyar Szövetség

HOLLANDIAI MIKES KELEMEN KÖR 45. TANULMÁNYI NAPOK - 2004. SZEPTEMBER 9-12. KULTÚRÁK TÉRHÓDÍTÁSA
Les Hongrois ne sont pas les voisins directs des pays d'Europe occidentale. Ils ne sont pas des voisins
immédiats. Entre 1995 et 2004, l'Autriche est le seul Etat membre de l'UE à avoir une frontière commune
avec la Hongrie. Cependant Vienne, la capitale autrichienne, est située tout près de la frontière hongroise.
On y respire non seulement l'air des Alpes, mais aussi l'air des campagnes hongroises qui va et vient pardessus
la frontière. Une bonne partie de la Hongrie, mais aussi Budapest, sont plus proches de Vienne que
les provinces plus éloignées de l'Autriche qui est un pays qui s'étire en longueur vers l'Ouest, jusqu'au Lac
de Constance et le cours supérieur du Rhin. La ville de Debrecen - à l'Est de la Hongrie - « la Rome
calviniste » comme on l'appelle parfois - est plus près de Vienne que Bregenz, la capitale de la province
autrichienne du Vorarlberg. Cette proximité, une longue histoire commune et une attitude qui n'a jamais
considéré les Hongrois, les Slovaques ou les Slovènes - pour ne mentionner que ces trois peuples habitant
le long de la frontière orientale de l'Autriche - comme provenant d'une « autre planète », sont à la base de
l'intérêt porté par les Autrichiens à ces peuples et aux autres ayant cohabité au sein de l'empire des
Habsbourg et de leur politique d'ouverture à l'Est lancée bien avant la « perestroïka » de Gorbatchev.
Traits marquants
Voici un certain nombre de traits qui retiennent l'attention lorsque l'on regarde vers la Hongrie depuis
l'Ouest:
1) II y a tout d'abord la ville de Budapest, à la fois synthèse et creuset de la Hongrie dans son ensemble -
comme le sont en général les capitales et les grandes villes, chacune de leur pays ou région respective.
Budapest est l'agglomération urbaine la plus importante du bassin des Carpates et fait figure, volens
nolens, de capitale régionale internationale par sa situation centrale, la concentration qu'elle représente et
le rayonnement qui en émane.
2) II y a ensuite les événements de l'histoire politique qu'on a encore à l'esprit: la révolution hongroise de
1956 et, plus récemment, l'ouverture par le gouvernement hongrois du « rideau de fer » le 11 septembre
1989, pour permettre à des vacanciers est-allemands de rejoindre l'Allemagne de l'Ouest à travers
l'Autriche; la première élection législative libre organisée en Hongrie en mars-avril 1990 depuis plus de
quarante ans; trois « alternances démocratiques » au niveau du gouvernement à la suite des élections de
mai 1994, mai 1998 et avril 2002.
3) La Hongrie est porteuse d'un héritage artistique relativement bien connu en Occident. Dans le domaine de
la musique, il va des chants populaires et de la musique tsigane aux œuvres de compositeurs classiques
comme Liszt, Bartók et Kodály ou modernes comme Ligeti et Kurtág et aux nombreux solistes, chefs
d'orchestre, quatuors, chœurs et orchestres. Dans les autres domaines - architecture, sculpture, peinture,
arts décoratifs, etc... -il existe également de grands créateurs et un trésor d'art populaire accumulé au
cours des siècles ainsi qu'une littérature et une poésie très vivantes, mais plus difficiles d'accès à cause
de l'obstacle de la langue.
4) Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, il s'est répandu au sujet de la Hongrie un « romantisme de la
puszta et de la vie de château », fait d'élevage de chevaux, d'équitation et de chasse, de musique et de
danse, d'insouciance et de facilité 12 . Cette image kitsch de la Hongrie reflétait, d'un côté, une société
encore dominée par la noblesse et, de l'autre, l'imagination des auteurs d'opérettes, mais ne traduisait
que très imparfaitement l'état réel du pays et ses grands problèmes internes. Pourtant, ce cliché et,
partant, la nostalgie de l'ancienne Hongrie survit encore çà et là dans l'esprit de quelques Hongrois
passéistes, dans l'une ou l'autre brochure de publicité touristique et dans le subconscient d'une certaine
opinion occidentale.
5) II subsiste aussi une idée de population attardée comme dans le personnage du « paysan du Danube »
de la fable de La Fontaine, qui est un « homme d'apparence grossière, mais plein de bon sens ».
Quelques individus correspondent sans doute à cette description même si, pour le reste, l'image du
paysan utilisée avec une connotation péjorative est à ranger au « musée des clichés historiques ». Car ce
sont précisément des générations de paysans d'Europe centrale, toutes origines et nationalités
confondues - Allemands, Autrichiens, Slovaques, Serbes, Roumains, et quelque part au milieu d'eux des
Hongrois - qui ont été les acteurs principaux de la création et de l'épanouissement de la civilisation rurale
danubienne. En Hongrie, comme ailleurs dans les pays voisins, ce sont ces paysans - fermiers petits et
grands, ouvriers agricoles sans terre, bergers - qui ont été à la base de l'économie pendant bien plus
longtemps qu'en Europe de l'Ouest et c'est à eux que nous devons le trésor d'art populaire parvenu
jusqu'à nous: celui-ci exprime, dans un langage d'une grande finesse poétique et artistique, avec
beaucoup de simplicité et une maîtrise certaine des différents modes d'expression, instruments et
12 Rüdiger Wischenbart, op. cit., p.16, ainsi que Jean-Luc Moreau, op. cit., p.193.
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