12.02.2013 Views

Etude du phénomène de l'expansion sulfatique dans les bétons ...

Etude du phénomène de l'expansion sulfatique dans les bétons ...

Etude du phénomène de l'expansion sulfatique dans les bétons ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

THESE<br />

présentée pour obtenir le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> docteur <strong>de</strong><br />

m /r 4 ? j (?)<br />

L'ECOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSEES<br />

Spécialité : Structures et Matériaux<br />

par LI Guanshu<br />

ETUDE DU PHENOMENE D'EXPANSION<br />

SULFATIQUE DANS LES BETONS :<br />

COMPORTEMENT DES ENROBES<br />

DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Soutenue le 27 septembre 1994 à Paris<br />

Devant le jury d'examen composé <strong>de</strong> MM :<br />

Micheline MORANVILLE-REGOURD Prési<strong>de</strong>nt et rapporteur<br />

André RAHARINAIVO Rapporteur<br />

Anne-Marie PAILLERE Examinateur<br />

Alain EHRLACHER Examinateur<br />

Jacques GRANDET Examinateur<br />

Patrick LE BESCOP Examinateur<br />

m INV01274


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REMERCIEMENTS<br />

Ce travail <strong>de</strong> recherche a été réalisé <strong>dans</strong> la Section d'<strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s Matériaux (SEM), au sein<br />

<strong>du</strong> Service d'<strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s Stockages <strong>de</strong>s Déchets (SESD) <strong>du</strong> C.E.A. Je tiens à présenter mes<br />

remerciements aux différents responsab<strong>les</strong> <strong>du</strong> SESD et <strong>de</strong> la SEM qui se sont succédés au cours <strong>de</strong><br />

ma thèse, pour tous <strong>les</strong> moyens qu'ils m'ont accordés pour mener à bien cette étu<strong>de</strong>.<br />

Qu'il me soit permis d'exprimer ici ma profon<strong>de</strong> reconnaissance à Monsieur M. BUIL, le<br />

premier initiateur <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, ainsi qu'à Monsieur P. LE BESCOP qui fut tout au long <strong>de</strong> ce<br />

travail mon principal conseiller et interlocuteur. Ils m'ont accordé toute leur sympathie et fait<br />

profiter <strong>de</strong> leurs compétences et conseils.<br />

Je tiens à exprimer ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> à Madame A.M. PAILLERE pour la confiance<br />

qu'elle m'a accordée en acceptant la responsabilité <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> ma thèse malgré sa lour<strong>de</strong><br />

charge <strong>de</strong> travail.<br />

Je suis très reconnaissant à Madame M. MORANVILLE-REGOURD, d'avoir si aimablement<br />

accepté <strong>de</strong> juger ce travail et <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r le jury <strong>de</strong> ma soutenance. Ma reconnaissance s'adresse<br />

également à Monsieur A. RAHARINAÏVOpour l'intérêt qu'il aporté à ce travail en acceptant d'être<br />

le rapporteur <strong>de</strong> cette thèse. La qualité <strong>de</strong> leurs travaux <strong>de</strong> chercheurs a été pour moi une précieuse<br />

source d'inspiration.<br />

Je tiens à remercier sincèrement Messieurs A. EHRLACHER et J. GRANDET pour m'avoir<br />

fait l'honneur <strong>de</strong> participer au jury.<br />

Je tiens à présenter particulièrement tous mes remerciements à Madame E. REVERTEGAT et<br />

Monsieur J.M. TORRENT!, responsab<strong>les</strong> successifs <strong>du</strong> Laboratoire <strong>de</strong> Recherches sur <strong>les</strong> Bétons<br />

(LRB) <strong>de</strong> la SEM, qui ont fait tous <strong>les</strong> efforts pour que ma thèse se déroule <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions<br />

norma<strong>les</strong>. Leur humanisme et leur ai<strong>de</strong> ont beaucoup contribué à l'avancement <strong>de</strong> mes travaux.<br />

Je souhaite remercier également Messieurs P. LOVERA et F. ADENOT, qui à travers nos<br />

nombreuses discussions, m'ont permis <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> leurs connaissances scientifiques.<br />

Mes remerciements vont aussi à Messieurs H. HORNAIN et N. RAFAÏ, <strong>du</strong> Laboratoire<br />

d'<strong>Etu<strong>de</strong></strong>s et <strong>de</strong> Recherches sur <strong>les</strong> Matériaux (LERM), qui ont réalisé <strong>les</strong> observations en microscopie<br />

électronique.<br />

Je profite <strong>de</strong> cette occasion unique qui m'est offerte pour saluer toutes <strong>les</strong> personnes qui<br />

m'ont encouragé par leur amitié et leur contribution particulière et avec qui j'ai partagé <strong>de</strong> très bons<br />

moments, plus particulièrement Messieurs R. JUNCA, E. ZWIANZEK, P. REYTIER, A. BERNARD,<br />

C. IMBERTet V. ZINGARELLI.<br />

i


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

RESUME<br />

Le problème d'attaque <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par sulfates <strong>de</strong>meure d'actualité <strong>dans</strong> le domaine <strong>du</strong><br />

stockage <strong>de</strong>s déchets radioactifs, parce que certains déchets contiennent <strong>de</strong>s sulfates. Le<br />

présent rapport contribue à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong> déchets<br />

radioactifs par sulfate.<br />

Les systèmes expansifs CaO-A^C^-SC^-H^O sans et avec alcalins ont été étudiés.<br />

Dans le système sans alcalins, c'est la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire par apport d'eau<br />

externe qui con<strong>du</strong>it à <strong>l'expansion</strong> importante par effet stérique. Dans le système avec alcalins,<br />

<strong>les</strong> comportements d'expansion sont complètement différents. Un nouveau minéral baptisé<br />

"phase U", <strong>de</strong> type AFm incorporant <strong>du</strong> sodium, a été mis en évi<strong>de</strong>nce. Il semble être le<br />

responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> observée. Les conditions <strong>de</strong> formation, le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité, <strong>les</strong><br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse et <strong>les</strong> distances interréticulaires <strong>de</strong> la phase U ont été discutés.<br />

Les différentes configurations <strong>de</strong>s enrobés réels ont été ensuite étudiés, le comportement<br />

étant lié notamment à la phase U, très peu étudiée jusqu'à présent en milieu <strong>de</strong> ciment. Nous<br />

avons retenu comme mécanismes expansifs possib<strong>les</strong> soit la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire, soit la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite, soit la transformation <strong>de</strong> la<br />

thénardite en mirabilite.<br />

La première hypothèse a été validée sur un système simplifié, la modélisation <strong>de</strong> toutes<br />

<strong>les</strong> configurations <strong>de</strong>s enrobés par <strong>les</strong> bilans massique et volumique nous permet <strong>de</strong> déterminer<br />

théoriquement la répartition massique <strong>de</strong>s hydrates et d'estimer <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> la<br />

phase U secondaire. La <strong>de</strong>uxième hypothèse a été aussi parfaitement vérifiée : l'observation <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> et l'analyse minéralogique <strong>de</strong>s échantillons contenant la phase U et subissant la<br />

lixiviation <strong>dans</strong> différentes solutions nous permettent <strong>de</strong> supposer que <strong>l'expansion</strong> est<br />

provoquée par la répulsion électrique interparticulaire d'ettringite colloïdale, issue <strong>de</strong> la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U initiale et formée en présence <strong>de</strong> chaux. La cinétique <strong>de</strong><br />

transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite a été suivie expérimentalement et analysée avec la<br />

théorie <strong>de</strong> la diffusion. La troisième hypothèse n'a pas été validée.<br />

En conclusion, la phase U peut provoquer une expansion par <strong>de</strong>ux principaux<br />

mécanismes se manifestant indivi<strong>du</strong>ellement ou simultanément : la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire et la transformation <strong>de</strong> îa phase U en ettringite colloïdale en présence <strong>de</strong> chaux. Le<br />

présent travail constitue une première étape importante et nécessaire pour prédire la <strong>du</strong>rabilité<br />

d'une structure <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés.<br />

Mots clefs : expansion, sulfate, alcalins, ettringite, phase U, mécanismes, enrobé<br />

u


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ABSTRACT<br />

Sulphate attack is one of the major <strong>de</strong>gradation processes of concrete. It is especially<br />

important in storing cemented radioactive wastes containing sulphate. In this thesis, we have<br />

thoroughly investigated the <strong>de</strong>gradation mechanisms of cemented radioactive wastes by<br />

sulphate.<br />

The CaO-Al203-SC>3-H20 systems with and without alkalis are studied. For the system<br />

without alkalis, experimental results show that it is the formation of a secondary ettringite<br />

un<strong>de</strong>r external water supply by steric effect that causes the expansion. For the system with<br />

alkalis, the ettringite doesn't appear while a new mineral called "U", a sodium-substituted AFm<br />

phase is <strong>de</strong>tected. This phase is shown to be responsible for the expansion and <strong>de</strong>struction of<br />

the specimens. The conditions for the formation, the pro<strong>du</strong>ct of solubility and many means of<br />

its synthesis are discussed, and a complete list of the inter-reticular distances file is given.<br />

The behaviour of the different types of cemented wastes containing sulphate are then<br />

studied with a special focus on the U phase on entity which was heretofore very little<br />

un<strong>de</strong>rstood. The following three hypothetical mechanisms of sulphate expansion are proposed:<br />

the formation of the secondary U phase, the transformation of the U phase to the ettringite and<br />

the topochemical hydration of thenardite into mirabilite.<br />

Experiments on a simplified system have <strong>de</strong>monstrated clearly that the formation of the<br />

secondary U phase can in<strong>du</strong>ce enormous expansion by steric effect, this justifying the first<br />

assumption. Simulation by the mass and volume balances is carried out thereafter and enab<strong>les</strong><br />

us to estimate the expansion in<strong>du</strong>ced by the formation of the secondary U phase in the<br />

cemented wastes. The second assumption is also well verified by a series of leaching tests in<br />

different solutions on mixtures containing the U phase. On the basis of the analysis of the<br />

specimens un<strong>de</strong>r leaching, it has been assumed that the expansion is associated with the<br />

interparticulate electric repulsion of colloidal ettringite formed from the transformation of the<br />

phase U and in presence of the lime. The kinetics of the transformation process is analysed<br />

based upon the diffusion theory. The transformation from thenardite to mirabilite is not<br />

justified.<br />

In summary, the U phase can in<strong>du</strong>ce expansion mainly through two mechanisms which<br />

act indivi<strong>du</strong>ally or simultaneously: the formation of the secondary phase U and the<br />

transformation of the phase U to ettringite. This work constitutes the first step necessary for<br />

predicting the service life of the structures storing the cemented radioactive wastes.<br />

Keywords: expansion, sulphate, alkalis, ettringite, phase U, mechanisms, cemented wastes<br />

iii


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

TABLE DES MATIERES<br />

AVA»ikj f XTÜ^í •••••»«••»•••«••••«««»»•••••»•»•»••«•«««•«»»««•««•««»««»•««»•••»•»««••«•«••«•••••••••«•••••••«»••»«••••«««•••••»•'••••••••a Mi<br />

ABSTRACT..... .....üi<br />

NOTATIONS DE LA CHIMIE CIMENTIERE 1<br />

| INTRODUCTION GENERALE r |<br />

m m t I.I^^M^^P. •! i> a • • i M i. . ..i... .11 ii mim^^m^^ n f pu n *i » ^ j_j_L-.I—L-iAiAg^^güM^w^MBin-M ^ ^mffi -umii-im—L_m^i^^^^flffflft^f f ^ t \ '^^TBBgL Hiih^ il^ Mw ^ M nnHnnini<br />

•«••••««••«•••••••••••••••••«•»•••«••••••••••••«•«•«••••»•««»••a*<br />

PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU<br />

| PHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIQUE DANS LES BETONS \<br />

SOMMAIRE DE LA PREMIERE PARTIE 5<br />

I. CIMENT ANHYDRE 7<br />

H. HYDRATATION DU CIMENT....... 10<br />

II. 1. Hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>de</strong> calcium - système CaO-Si02-H20............. 10<br />

11.2. Hydratation <strong>de</strong>s aluminates <strong>de</strong> calcium - système CaO-Al203~H20 12<br />

11.3. Hydratation <strong>de</strong>s aluminates <strong>de</strong> calcium en présence <strong>de</strong> gypse - système<br />

CaO-Al203-S03-H20 13<br />

11.4. Hydratation <strong>du</strong> ciment........ 14<br />

11.5. Hydratation <strong>de</strong>s ajouts hydrauliquement actifs, surtout <strong>du</strong> laitier....... 16<br />

11.6. Volume <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its d'hydratation 19<br />

n.7. Structure <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie 19<br />

DT. EFFET DES ELEMENTS ALCALINS DANS LE CIMENT HYDRATE 22<br />

rH.l. Origine <strong>de</strong>s éléments alcalins 22<br />

ÏÏI.2. Evolution <strong>de</strong>s concentrations en alcalins <strong>dans</strong> la phase interstitielle 23<br />

IV


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

III.3. Effets <strong>de</strong>s alcalins sur l'hydratation <strong>du</strong> ciment . 24<br />

IV. ACTIONS DES SULFATES SUR LES BETONS 27<br />

IV.l. Origine et nature <strong>de</strong>s sulfates , 27<br />

IV.2. Dégradation <strong>du</strong> béton sous l'action <strong>de</strong>s sulfates.. ..28<br />

IV.2.1. Attaque externe et attaque interne 28<br />

IV.2.2. Manifestations classiques <strong>de</strong> l'altération <strong>sulfatique</strong> <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> -<br />

Attaque externe 29<br />

IV.2.2.a. Eaux souterraines sulfatées 29<br />

IV.2.2.b. Eau <strong>de</strong> mer 29<br />

IV.2.3. Manifestations spécifiques <strong>de</strong> l'altération <strong>sulfatique</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés - Attaque interne 31<br />

IV.3. Mécanismes mis enjeu lors <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par <strong>les</strong> sulfoaluminates<br />

hydratés..... 32<br />

IV.3.1. Caractéristiques <strong>de</strong>s hydrates concernés..... 32<br />

IV.3.1.a. Monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté 32<br />

rVJ.l.b. Trisulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté (l'ettringite) 34<br />

IV.3.2. Expansion par croissance cristalline <strong>de</strong> l'ettringite 36<br />

IV.3.3. Expansion d'ettringite par adsorption d'eau 39<br />

IV.3.4. Expansion d'ettringite par pression <strong>de</strong> cristallisation 41<br />

IV.3.5. Expansion d'ettringite par effet osmotique 43<br />

IV.3.6. Expansion par formation <strong>de</strong> monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium<br />

hydraté 44<br />

IV 3.7, Rôle <strong>du</strong> gypse <strong>dans</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> 45<br />

IV.3.8. Bilan sur <strong>les</strong> théories en présence..... 45<br />

IV.4. Modélisation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> l'ettringite 47<br />

IV.5. Paramètres influençant <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> 48<br />

IV.5.1. Facteurs intrinsèques <strong>dans</strong> la composition minéralogique <strong>du</strong><br />

ciment... 48<br />

IV.5.2. Effets <strong>de</strong>s alcalins 50<br />

IV.5.3. Influence <strong>de</strong> la granularité <strong>de</strong>s ciments 51<br />

IV.5.4. Amélioration <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> aux sulfates par<br />

addition <strong>de</strong>s composés secondaires 51<br />

V. CONCLUSIONS 53<br />

v


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE DU<br />

PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME CaO-Al203~<br />

Ï0i-Hy0 ET DANS LE SYSTEME CaO-AhO*-SO?-Na70-H7Í<br />

T ÏNTROÏîTTf'TTON ^Ä<br />

H. ETUDE DU SYSTEME EXPANSIF CaO-Al203-S03-H20 58<br />

II. 1. Principe <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 58<br />

II. 1.1. Bilans <strong>de</strong> volumes <strong>dans</strong> la réaction d'hydratation 58<br />

II. 1.2. Ettringite primaire et ettringite secondaire 59<br />

n.2. Conception <strong>de</strong>s essais pour le système expansif CaO-A^C^-SC^-H^O 60<br />

11.2.1. Choix <strong>du</strong> ciment et <strong>du</strong> sulfate , 60<br />

11.2.2. Détermination <strong>de</strong> la teneur en sulfate 61<br />

n.2.3. Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation 64<br />

n.2.4. Préparation <strong>de</strong>s éprouvettes..... 64<br />

n.3. Moyens d'investigation 65<br />

n.3.1. Mesure <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> 65<br />

n.3.2. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s hydrates formés 65<br />

11.3.3. Analyse chimique 66<br />

n.3.4. Mesure <strong>de</strong>s contraintes d'expansion..,. 61<br />

n.3.5. Autres Moyens ...68<br />

n.4. Résultats et discussion 68<br />

II.4.1 Expansion en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> la teneur en gypse <strong>dans</strong><br />

différents milieux 68<br />

11.4.2. Variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes 75<br />

11.4.3. Caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés par DRX et MEB.. 78<br />

11.4.4. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la solution interstitielle et la solution <strong>de</strong> conservation 80<br />

11.4.5. Contraintes d'expansion 82<br />

n.5. Conclusions 82<br />

m. ETUDE DU SYSTEME EXPANSIF CaO-Al203-S03-Na20-H20 84<br />

ni.l. Conception et déroulement <strong>de</strong>s essais 84<br />

in.2. Résultats et discussion 85<br />

m.2.1. Expansion en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> la teneur en Na2SC«4<br />

<strong>dans</strong> différents milieux 85<br />

VI


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

III.2.2 Variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes 89<br />

III.2.3. Caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés par DRX 90<br />

m.3. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la phase U 94<br />

111.3.1. Historique 94<br />

111.3.2. Composition chimique et structure cristalline <strong>de</strong> la phase U 95<br />

111.3.3. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> thermodynamique <strong>de</strong> la phase U ,. 98<br />

111.3.4. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la phase U 102<br />

111.3.5. Possibilité d'existence <strong>de</strong> la phase U en milieu <strong>de</strong> ciment.. 106<br />

III.4. Révision <strong>de</strong>s résultats <strong>du</strong> système expansif CaO-Al2C


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

II.3.3.b. Expansion par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite.... 132<br />

II.3.3.C. Expansion par hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite...... 132<br />

n.4. Conclusions . 133<br />

HI. DEGRADATION PAR FORMATION DE LA PHASE U SUPPLEMENTAIRE. 134<br />

III. 1. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la phase U supplémentaire 134<br />

in.1.1. Phase U primaire et phase U secondaire 134<br />

HI. 1.2. Conception <strong>de</strong>s essais , 134<br />

III.1.3. Résultats et discussion 137<br />

ni.2. Prévision <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés 141<br />

111.2.1. Répartition massique <strong>de</strong>s hydrates <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés 141<br />

in.2.1.a. Modélisation préliminaire.... 141<br />

111,2.1,b. Modélisation améliorée., 146<br />

111.2.2. Evaluation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s enrobés par bilan volumique 152<br />

in.3. Conclusions 153<br />

IV. DEGRADATION PAR TRANSFORMATION DE LA PHASE U EN<br />

ETTRINGITE 155<br />

IV.l. Conditions <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U 155<br />

IV.2. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite 156<br />

IV.2.1. Conception <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> lixïviation 156<br />

IV.2.1.a. Formulation et préparation <strong>de</strong>s éprouvettes 156<br />

IV.2.1.b. Description <strong>de</strong>s montages expérimentaux. 158<br />

IV.2.2. Résultats <strong>de</strong> la lixiviation 160<br />

IV.2.2.a. Aci<strong>de</strong> ajouté et analyse <strong>du</strong> lixiviat 160<br />

IV.2.2.b. Variations massiques 162<br />

IV.2.2.c. Suivi <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en continu 165<br />

IV.2.2.d. Expansion liée au départ <strong>de</strong>s alcalins 166<br />

IV.2.3. Analyse théorique <strong>de</strong> la lixiviation liée à la stabilité <strong>de</strong>s hydrates 167<br />

IV.2,3.a. Théorie <strong>de</strong> diffusion en milieu isotrope 168<br />

rv.2.3.b. Diffusion liée aux réactions chimiques <strong>dans</strong> la pâte ciment 168<br />

IV.2.3.c. Cinétique <strong>de</strong> lixiviation et profil <strong>de</strong> concentrations 172<br />

IV.2.4. Analyse expérimentale <strong>de</strong>s échantillons après lixiviation 177<br />

IV.2.4.a. Analyse semi-quantitative par DRX.. 177<br />

IV.2.4.b. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> microscopique par MEB 180<br />

IV.2.4.C. Répartition minéralogique et observations morphologiques<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons ayant subi la lixiviation 180<br />

vin


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

IV.2.5. Réflexions sur <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> liée à la<br />

transformation <strong>de</strong>laphaseUenettringite..... 188<br />

IV.2.5.a. Aspect physique 188<br />

IV.2.5.b. Aspect chimique.. 189<br />

IV.2.5.C. Aspect dynamique 192<br />

IV.2.5.d. Aspect mécanique 194<br />

IV.3. Dégradation <strong>de</strong>s enrobés par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite 196<br />

rV.4. Conclusions 198<br />

V. DEGRADATION PAR HYDRATATION DE LA THENARDITE EN<br />

V.l. Hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite et variation vokimique 201<br />

V.2. Discussion sur l'hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés...... 202<br />

V.3. Conclusions 205<br />

VI. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 206<br />

j CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES g<br />

¡ REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES g<br />

S ANNEXES I<br />

Annexe 2.01 : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s mélanges Fon<strong>du</strong>-Gypse à différente teneur<br />

(conservation <strong>dans</strong> sacs plastiques et <strong>dans</strong> l'eau distillée) 219<br />

Annexe 2.02 : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s mélanges Fon<strong>du</strong>-Na2SÛ4 à différente teneur<br />

(conservation <strong>dans</strong> sacs plastiques et <strong>dans</strong> l'eau distillée) 221<br />

Annexe 2.03 : Diagrammes DRX <strong>de</strong> différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la phase U 223<br />

Annexe 3.01 : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s séries CPA25, PLB25, PLC25 225<br />

Annexe 3.02 : Comportement <strong>de</strong> lixiviation <strong>de</strong>s ions (CPA25, PLB25, PLC25) 228<br />

ix<br />

209<br />

212


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Annexe 3.03 : Caractéristiques physico-chimiques <strong>de</strong> différents composés 231<br />

Annexe 3.04 : Equations <strong>de</strong> la modélisation préliminaire par bilan massique<br />

(formation <strong>de</strong> la phase U supplémentaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés).. 232<br />

Annexe 3.05 : Equations <strong>de</strong> la modélisation améliorée par bilan massique<br />

(formation <strong>de</strong> la phase U supplémentaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés), 23 3<br />

Annexe 3.06 : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s échantillons contenant <strong>de</strong> la phase U et ayant subi une<br />

lixiviation <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7 et <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux236<br />

| LISTE DES FIGURES ET DES TABLEA UX 1<br />

x


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

NOTATIONS DE LA CHIMIE CTMENTEERE<br />

La chimie <strong>de</strong>s ciments faisant intervenir très souvent <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s, il est courant d'utiliser,<br />

<strong>dans</strong> l'in<strong>du</strong>strie cimentière, <strong>les</strong> abréviations suivantes :<br />

C pour CaO,<br />

A pour AI2O3<br />

S pour SÍO2,<br />

F pour Fe2Û3<br />

M pour MgO<br />

H pour H2O<br />

S pour SO3<br />

N pour Na2Û<br />

Nous donnons ci-après <strong>les</strong> formu<strong>les</strong> chimiques abrégées et <strong>les</strong> dénominations <strong>de</strong>s<br />

constituants anhydres et hydratés cités <strong>dans</strong> le rapport :<br />

CA:<br />

C3A:<br />

CAH10<br />

C2AH8<br />

C3AH6<br />

C4AH13<br />

C4AF:<br />

C2S:<br />

C3S:<br />

C-S-H :<br />

AH3:<br />

CaO. AI2O3 Aluminate monocalcique<br />

3CaO.Al203 Aluminate tricalcique<br />

CaO.Al2O3.10H2O Alumínate monocalcique hydraté<br />

2CaO.Al2O3.8H2O Aluminate dicalcique hydraté<br />

3CaO.Al2O3.6H2O Aluminate tricalcique hydraté<br />

4CaO.Al203.13H20 Aluminate tétracalcique hydraté<br />

4CaO.Al203.13H20 Aluminoferrite tétracalcique<br />

2CaO.Si02 Silicate bicalcique (bélite)<br />

3CaO.Si02 Silicate tricalcique (alite)<br />

xCaO.SiO2.yH2O Silicates <strong>de</strong> calcium hydratés<br />

2A1(0H)3 Gibbsite<br />

A noter que <strong>les</strong> formu<strong>les</strong> chimiques abrégées sont également utilisées pour ;<br />

C4A3JS : 4CaO.3A1203.S03 Sulfoaluminate <strong>de</strong> calcium<br />

C5AS3H32 (AFt) : 6Ca0.3Al203.3S03.32H20 Trisulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

C4_ASH12(AFm)<br />

CSH2:<br />

NS :<br />

NSH10 :<br />

CH:<br />

NH:<br />

(Ettringite)<br />

4CaO.Al203.S03.12H20 Monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

CaS04.2H20 Gypse<br />

Na2S04 Thénardite<br />

Na2SO4.10H2O Mirabilite<br />

Ca(0H)2 Hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium<br />

2NaOH Hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium<br />

l


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

INTRODUCTION GENERALE


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

INTRODUCTION GENERALE<br />

INTRODUCTION GENERALE<br />

Le béton est un matériau composite, sa structure est constituée <strong>de</strong> granuláis, d'un liant<br />

résultant <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment et assurant la cohésion entre <strong>les</strong> granuláis et d'une phase<br />

liqui<strong>de</strong> interstitielle. Il constitue un système physico-chimique évolutif, siège d'échanges soli<strong>de</strong><br />

- liqui<strong>de</strong> internes (système "fermé") ou internes et externes (système "ouvert"). Tout ceci fait<br />

<strong>du</strong> béton une sorte <strong>de</strong> "pierre vivante".<br />

Le système "ouvert" est bien enten<strong>du</strong> la configuration <strong>de</strong> service <strong>de</strong>s structures en béton,<br />

celle-ci étant généralement en contact avec un milieu extérieur avec lequel se pro<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s<br />

échanges importants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux sens (vapeur d'eau, gaz carbonique, solutions minéra<strong>les</strong>,<br />

etc.). Certains <strong>de</strong> ces échanges internes et externes peuvent con<strong>du</strong>ire à une dégradation, voire<br />

une <strong>de</strong>struction <strong>du</strong> béton à plus ou moins brève échéance. Les mécanismes fondamentaux<br />

d'altération <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par réactions chimiques, ainsi que leurs effets résultants sont représentés<br />

sur la figure 0.01 sous la forme <strong>du</strong> schéma synoptique (Mehta, 1986). On retrouve trois types<br />

<strong>de</strong> réaction : hydrolyse <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie, réactions d'échange entre le<br />

milieu agressif et <strong>les</strong> composés hydratés, enfin réactions entraînant la formation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its<br />

expansifs.<br />

B<br />

1<br />

Déplacement<br />

<strong>de</strong>s ions Ca2+<br />

en pro<strong>du</strong>its<br />

solub<strong>les</strong><br />

T<br />

DETERIORATION DUBETÖN PAR REACTIONS CHIMIQUES<br />

Réactions d'échange entre le<br />

flui<strong>de</strong> agressif et <strong>les</strong> constituants<br />

<strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie<br />

Déplacement <strong>de</strong>s<br />

ions Ca2+ en<br />

pro<strong>du</strong>its insolub<strong>les</strong><br />

non expansifs<br />

X<br />

Perte<br />

d'alcalinité<br />

X<br />

I<br />

Perte <strong>de</strong><br />

,m<br />

Réactions <strong>de</strong><br />

substitution<br />

remplaçant Ca2+j<br />

<strong>dans</strong> C-S-H<br />

Réactions entraînant l'hydrolyse<br />

et le <strong>les</strong>sivage <strong>de</strong>s composés<br />

<strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie<br />

Accroissement <strong>de</strong> la porosité<br />

et <strong>de</strong> la perméabilité<br />

I<br />

Croissance <strong>de</strong>s<br />

processus <strong>de</strong><br />

détérioration<br />

?<br />

LU<br />

Chute <strong>de</strong><br />

résistance et<br />

<strong>de</strong> rigidité<br />

Réactions entraînant<br />

a formation <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>its expansifs<br />

Accroissement <strong>de</strong>s<br />

contraintes internes<br />

I ï<br />

Fissuration,<br />

éclatement,<br />

pustu<strong>les</strong><br />

1<br />

Déformation<br />

Figure 0.01 : Processus <strong>de</strong> détérioration <strong>du</strong> béton par <strong>les</strong> attaques chimiques (Mehta, 1986)<br />

2


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

INTRODUCTION GENERALE<br />

Les principaux <strong>phénomène</strong>s <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par expansion sont d'origine<br />

chimique. C'est le cas <strong>de</strong> la réaction alcali-granulat qui correspond à <strong>de</strong>s échanges internes liés<br />

toutefois aux conditions <strong>du</strong> milieu extérieur (température, humidité relative, sels etc.). C'est<br />

également le cas <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s aciers (<strong>bétons</strong> armé) et enfin <strong>de</strong> l'attaque<br />

<strong>sulfatique</strong> <strong>de</strong>s ciments <strong>du</strong>e principalement à <strong>de</strong>s <strong>phénomène</strong>s d'expansion liée toujours à la<br />

formation <strong>de</strong> certains composés expansifs. Les sulfates représentent un risque majeur<br />

d'agression chimique car la conséquence <strong>de</strong> l'attaque est très grave, <strong>l'expansion</strong> entraînant<br />

souvent une fissuration ou même une <strong>de</strong>struction <strong>du</strong> béton.<br />

Aujourd'hui, le problème <strong>de</strong> l'attaque <strong>du</strong> béton par sulfates rési<strong>de</strong> non seulement au génie<br />

civil, mais aussi <strong>dans</strong> le domaine <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets radioactifs à vie courte. La figure<br />

0.02 représente la structure <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets en surface. Le confinement <strong>de</strong>s déchets<br />

repose sur une série <strong>de</strong> barrières constitués par l'enrobage, l'emballage, l'ouvrage <strong>du</strong> stockage<br />

et l'environnement géologique.<br />

Dans ce type <strong>de</strong> structure, <strong>les</strong> matériaux <strong>bétons</strong> ou assimilés jouent un rôle prépondérant.<br />

Soumis à un <strong>les</strong>sivage par l'eau d'infiltration, ces matériaux vont subir <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> leur<br />

structure intime : changement <strong>de</strong> minéralogie, augmentation <strong>de</strong> la porosité, perte d'alcalinité,<br />

fissuration, etc.<br />

Figure 0.02 : Structure <strong>du</strong> stockage en surface <strong>de</strong>s déchets radioactifs à vie courte<br />

3


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

INTRODUCTION GENERALE<br />

Or la sûreté d'un stockage <strong>de</strong> surface impose que <strong>les</strong> déchets soient isolés <strong>de</strong> la biosphère<br />

jusqu'à ce que la radioactivité <strong>du</strong> site soit comparable à la radioactivité naturelle («300 ans).<br />

Cela nécessite <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l'ouvrage la capacité <strong>de</strong> maintenir <strong>de</strong>s bons comportements et<br />

performances pendant toute la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> surveillance. Sur une pério<strong>de</strong> aussi longue, la<br />

garantie <strong>du</strong> maintien <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> la structure passe par une modélisation fondée<br />

notamment sur une parfaite connaissance <strong>de</strong>s interactions chimiques et physico-chimiques<br />

mises enjeu <strong>dans</strong> le cas d'un système ouvert.<br />

Depuis plusieurs années, le C.E.A. a engagé <strong>de</strong>s programmes d'étu<strong>de</strong>s sur <strong>les</strong> processus<br />

<strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s matériaux à base <strong>de</strong> liants hydrauliques (cinétique <strong>de</strong> dégradation,<br />

propriétés <strong>de</strong> transfert, etc.). Ces étu<strong>de</strong>s s'inscrivent <strong>dans</strong> le cadre plus général <strong>de</strong> l'évaluation<br />

<strong>du</strong> comportement à long terme <strong>de</strong>s stockages en surface <strong>de</strong>s déchets radioactifs à vie courte.<br />

Dans ce cadre, la modélisation <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s composés <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong><br />

ciment <strong>du</strong>rcie lors d'un <strong>les</strong>sivage par <strong>les</strong> eaux <strong>de</strong> ruissellement (A<strong>de</strong>not, 1992) a permis <strong>de</strong><br />

franchir une étape importante.<br />

Pour évaluer la <strong>du</strong>rabilité d'une structure à base <strong>de</strong> béton abritant <strong>de</strong>s déchets sulfatés<br />

cimentés, la première étape nécessaire consiste à acquérir <strong>les</strong> données physico-chimiques<br />

caractéristiques <strong>de</strong>s enrobés et analyser <strong>dans</strong> le détail l'action d'une source d'eau externe. Une<br />

analyse préliminaire menée au C.E.A. (Rapport C.E.A./SGN, 1991 et Le Bescop, 1991) a mis<br />

en évi<strong>de</strong>nce la dégradation importante <strong>de</strong>s enrobés et l'importance <strong>de</strong> la bonne connaissance<br />

<strong>de</strong>s mécanismes con<strong>du</strong>isant à la formation <strong>de</strong>s minéraux expansifs.<br />

L'objectif <strong>de</strong> notre travail est donc d'apporter une meilleure compréhension <strong>de</strong>s<br />

mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>bétons</strong>, en vue d'une application à la <strong>du</strong>rabilité<br />

<strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés.<br />

Nous allons d'abord rappeler <strong>dans</strong> la première partie <strong>les</strong> principaux processus d'altération<br />

<strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par sulfates et <strong>les</strong> diverses théories en présence <strong>dans</strong> la littérature. Ensuite nous<br />

étudions <strong>les</strong> systèmes expansifs CaO-A^Oj-SC^-E^O et CaO-Al203-S03-Na20-H20. Dans<br />

cette étu<strong>de</strong> fondamentale, nous allons mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> différentes propriétés <strong>de</strong> la phase<br />

U, un minéral très peu étudié et surtout jamais observé en milieu <strong>de</strong> ciment. Enfin la <strong>de</strong>rnière<br />

partie <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> est consacrée spécifiquement au problème <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong><br />

déchets radioactifs sulfatés, il s'agit <strong>de</strong> la caractérisation physico-chimique d'enrobés <strong>de</strong> sulfate<br />

<strong>de</strong> sodium cimentés et l'analyse <strong>du</strong> comportement <strong>de</strong> ces enrobés soumis à l'action d'une source<br />

d'eau externe, et d'éclairer <strong>les</strong> mécanismes d'expansion liés principalement aux propriétés <strong>de</strong> la<br />

phase U en nous basant sur <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières parties.<br />

4


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

PREMIERE PARTIE:<br />

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE<br />

D 'EXPANSION SULFA TIQUE DANS LES BETONS


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

SOMMAIRE DE LA PREMIERE PARTIE<br />

I. CIMENT ANHYDRE.... 7<br />

n HYDRATATION DIT PTMFNT 10<br />

n.l. Hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>de</strong> calcium - système CaO-Si02-H20 10<br />

H.2. Hydratation <strong>de</strong>s aluminates <strong>de</strong> calcium - système CaO-Al203-H20 12<br />

n.3. Hydratation <strong>de</strong>s aluminates <strong>de</strong> calcium en présence <strong>de</strong> gypse - système<br />

CaO-Al203-S03-H20....... 13<br />

II.4. Hydratation <strong>du</strong> ciment 14<br />

n.5. Hydratation <strong>de</strong>s ajouts hydrauiiquement actifs, surtout <strong>du</strong> laitier 16<br />

n.6. Volume <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its d'hydratation 19<br />

II.7. Structure <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie. 19<br />

HL EFFET DES ELEMENTS ALCALINS DANS LE CIMENT HYDRATE............. 22<br />

ni.l. Origine <strong>de</strong>s éléments alcalins 22<br />

in.2. Evolution <strong>de</strong>s concentrations en alcalins <strong>dans</strong> la phase interstitielle 23<br />

in.3. Effets <strong>de</strong>s alcalins sur l'hydratation <strong>du</strong> ciment 24<br />

IV. ACTIONS DES SULFATES SUR LES BETONS 27<br />

rv.l. Origine et nature <strong>de</strong>s sulfates 27<br />

IV.2. Dégradation <strong>du</strong> béton sous l'action <strong>de</strong>s sulfates 28<br />

IV.2.1. Attaque externe et attaque interne 28<br />

IV.2.2. Manifestations classiques <strong>de</strong> l'altération <strong>sulfatique</strong> <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> -<br />

Attaque externe.... 29<br />

IV.2.2.a. Eaux souterraines sulfatées 29<br />

IV.2.2.b. Eau <strong>de</strong> mer 29<br />

IV.2.3. Manifestations spécifiques <strong>de</strong> l'altération <strong>sulfatique</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés - Attaque interne 31<br />

IV.3. Mécanismes mis enjeu lors <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par <strong>les</strong> sulfoaluminates<br />

hydratés 32<br />

IV.3.1. Caractéristiques <strong>de</strong>s hydrates concernés 32<br />

IV.3.La. Monosulfoaiuminate <strong>de</strong> calcium hydraté 32<br />

rv.3.1.b. Trisulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté (î'ettringite) 34<br />

IV.3.2. Expansion par croissance cristalline <strong>de</strong> I'ettringite 36<br />

5


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

IV.3.3. Expansion d'ettringite par adsorption d'eau 39<br />

IV.3.4. Expansion d'ettringite par pression <strong>de</strong> cristallisation 41<br />

IV.3.5. Expansion d'ettringite par effet osmotique 43<br />

IV.3.6. Expansion par formation <strong>de</strong> monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium<br />

hydraté 44<br />

IV.3.7. Rôle <strong>du</strong> gypse <strong>dans</strong> <strong>l'expansion</strong> suîfatique 45<br />

IV.3.8. Bilan sur <strong>les</strong> théories en présence 45<br />

IV.4. Modélisation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> l'ettringite 47<br />

rV.5. Paramètres influençant <strong>l'expansion</strong> suîfatique 48<br />

IV.5.1. Facteurs intrinsèques <strong>dans</strong> la composition minéralogique <strong>du</strong><br />

ciment.... 48<br />

IV.5.2. Effets <strong>de</strong>s alcalins .....50<br />

IV.5.3. Influence <strong>de</strong> la granulante <strong>de</strong>s ciments 51<br />

IV.5.4. Amélioration <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> aux sulfates par<br />

addition <strong>de</strong>s composés secondaires 51<br />

V. CONCLUSIONS 53<br />

6


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ire Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

Dans cette première partie, nous nous consacrons à l'étu<strong>de</strong> bibliographique pour acquérir<br />

au maximum <strong>les</strong> connaissances sur le <strong>phénomène</strong> d'expansion <strong>sulfatique</strong>. Nous allons d'abord<br />

présenter brièvement <strong>les</strong> composés <strong>du</strong> ciment ainsi que leur hydratation Nous allons passer<br />

ensuite en revue <strong>les</strong> principaux processus d'altération <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par <strong>les</strong> sulfates et <strong>les</strong> diverses<br />

théories en présence <strong>dans</strong> la littérature. Enfin nous allons abor<strong>de</strong>r <strong>les</strong> différents facteurs<br />

intrinsèques <strong>du</strong> béton qui peuvent avoir une influence sur le <strong>de</strong>gré d'altération par <strong>les</strong> sulfates.<br />

I. CIMENT ANHYDRE<br />

Les ciments anhydres sont <strong>de</strong>s liants hydrauliques composés <strong>de</strong> clinker, <strong>de</strong> gypse et <strong>de</strong><br />

constituants secondaires.<br />

Le clinker, constitué essentiellement <strong>de</strong> silicates et d'aluminates <strong>de</strong> calcium résultant <strong>de</strong> la<br />

combinaison <strong>de</strong> la chaux CaO avec la silice SÍO2, l'alumine AI2O3 et l'oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer Fe2C»3, par<br />

cuisson à 1450°C d'un mélange intime d'argile et <strong>de</strong> calcaire. Les principaux constituants <strong>du</strong><br />

clinker et leur composition approximative sont :<br />

- le silicate tricalcique : 3CaO.Si02 (C3S) 50 ~ 70% ;<br />

- le silicate bicalcique : 2CaO.Si02 (C2S) 15-30%;<br />

- l'aluminate tricalcique : 3CaO.Al203 (C3A) 5 - 10% ;<br />

- l'aluminoferrite tétracalcique : 4CaO.Al203.Fe203 (C4AF) 5 - 15%.<br />

Le silicate tricalcique est le constituant majeur et se présente sous forme <strong>de</strong> cristaux<br />

polygonaux <strong>de</strong> 20 à 50 um <strong>de</strong> diamètre, le silicate bicalcique apparaît généralement sous forme<br />

<strong>de</strong> cristaux arrondis. Les cristaux <strong>de</strong> C3A et <strong>de</strong> C4AF apparaissent généralement comme étant<br />

plus ou moins finement enchevêtrés.<br />

Le granule <strong>de</strong> clinker est un conglomérat <strong>de</strong> C3S et <strong>de</strong> C2S liés entre eux par une phase<br />

interstitielle composée <strong>de</strong> C3A et C4AF.<br />

En fait, ces minéraux ne sont jamais purs et renferment toujours un faible pourcentage<br />

d'oxy<strong>de</strong>s mineurs, ils sont alors respectivement nommés alite (C3S), bélite (C2S) et phase<br />

interstitielle (C3A, C4AF).<br />

Les phases mineures associées à ces principaux minéraux sont la chaux libre CaO,<br />

l'oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> magnésium MgO et le sulfate <strong>de</strong> potassium K2SO4.<br />

7


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' êre Parue : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUE DANSLES BETONS<br />

L'addition <strong>de</strong> gypse, à raison <strong>de</strong> 3% en moyenne, est nécessaire à la régulation <strong>de</strong> la<br />

prise; le mécanisme mis enjeu sera expliqué <strong>dans</strong> la suite.<br />

En France, c'est au moment <strong>du</strong> broyage <strong>du</strong> clinker que sont ajoutés <strong>les</strong> constituants<br />

secondaires, choisis pour <strong>les</strong> propriétés hydrauliques ou pouzzolaniques qu'ils développent lors<br />

<strong>de</strong> l'hydratation. Les constituants <strong>les</strong> plus utilisés sont :<br />

- le laitier <strong>de</strong> haut fourneau broyé, sous-pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong> la fonte dont la<br />

composition chimique est approximativement 40 - 50% CaO, 26 ~ 32% SÍO2 et 12 ~ 20%<br />

A1203 et 5% MgO ;<br />

- <strong>les</strong> cendres volantes süico-alurrdneuses, obtenues par combustion <strong>de</strong> la houille, el<strong>les</strong><br />

contiennent moins <strong>de</strong> 10% CaO et sont pouzzolaniques ;<br />

- <strong>les</strong> pouzzolanes volcaniques naturel<strong>les</strong> comportant <strong>les</strong> mêmes éléments <strong>de</strong> base que <strong>les</strong><br />

laitiers, mais <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s proportions différentes : < 10% CaO, 45 ~ 70% SÍO2, 12 ~ 15% AI2O3<br />

et < 10% <strong>de</strong> (MgO + Fe203).<br />

Dans <strong>les</strong> catégories <strong>de</strong>s ciments, selon la proportion <strong>du</strong> clinker et <strong>les</strong> constituants utilisés,<br />

on distingue principalement :<br />

- <strong>les</strong> ciments Portland artificiels (CPA) contenant au moins 97% <strong>de</strong> clinker et <strong>les</strong> ciments<br />

Portland à constituants secondaires (CPJ) contenant plus <strong>de</strong> 65% <strong>de</strong> clinker, donc moins <strong>de</strong><br />

35% <strong>de</strong> constituants secondaires.<br />

- <strong>les</strong> ciments <strong>de</strong> haut fourneau (CHF) contenant 40 ~ 75% <strong>de</strong> laitier ;<br />

- <strong>les</strong> ciments <strong>de</strong> laitier au clinker (CLK) contenant moins <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong> clinker et plus <strong>de</strong><br />

80% <strong>de</strong> laitier.<br />

- <strong>les</strong> ciments au laitier et aux cendres (CLC) contenant 25 ~ 60% <strong>de</strong> clinker, 20 ~ 45%<br />

<strong>de</strong> cendres et 20 - 45% <strong>de</strong> laitier.<br />

Les ciments alumineux constituent une autre catégorie <strong>de</strong> liants hydrauliques. Ils sont<br />

fabriqués par fusion <strong>de</strong> bauxite et <strong>de</strong> calcaire et constitués essentiellement d'aluminates <strong>de</strong><br />

calcium. Les propriétés principa<strong>les</strong> <strong>du</strong> ciment alumineux Fon<strong>du</strong> seront présentées <strong>dans</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième partie <strong>du</strong> présent rapport.<br />

Le diagramme ternaire CaO-Si02-Al203 permet <strong>de</strong> visualiser <strong>de</strong> façon simplifiée <strong>les</strong><br />

domaines <strong>de</strong> composition <strong>de</strong>s liants hydrauliques (figure 1.01).<br />

8


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l lere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFÂTIOUE DANS LES BETONS<br />

1. Ciments Portland<br />

2. Ciments alummeux<br />

SÍ02<br />

3. Laitiers <strong>de</strong> haut fourneau<br />

4. Pouzzolanes, cendres volante<br />

CaO C3A C12A7 CA CA2 CA6AÏ203<br />

Pourcentage massique<br />

Figure 1.01 : Diagramme ternaire CaO-SiC^-A^Oj - domaines <strong>de</strong> composition <strong>de</strong>s fiants hydrauliques<br />

9


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

J' ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LESBETONS<br />

H. HYDRATATION DU CIMENT<br />

L'hydratation <strong>du</strong> ciment s'opère par réactions <strong>de</strong>s différents minéraux <strong>du</strong> ciment avec<br />

l'eau. Dans le présent paragraphe, nous donnons un aperçu général sur <strong>les</strong> réactions <strong>de</strong>s<br />

minéraux indivi<strong>du</strong>els et <strong>les</strong> systèmes correspondants.<br />

n.l. Hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>de</strong> calcium - système CaO-SiC>2-H20<br />

L'hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>de</strong> calcium anhydres, surtout <strong>du</strong> C3S, a une importance<br />

particulière <strong>du</strong> fait que leurs pro<strong>du</strong>its d'hydratation sont à l'origine d'une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s<br />

propriétés <strong>du</strong> ciment hydraté. Les réactions forment le silicate <strong>de</strong> calcium hydraté C-S-H dont<br />

la structure élémentaire est une structure en feuillets, s'accompagnant <strong>de</strong> portlandite Ca(OH)2<br />

sous forme <strong>de</strong> fine plaquettes hexagona<strong>les</strong> :<br />

C3S + (y+3-x)H20 => CxSHy + (3-x)Ca(OH)2<br />

L'hydratation <strong>du</strong> silicate bicalcique (C2S) donne <strong>les</strong> mêmes pro<strong>du</strong>its d'hydratation que<br />

C3S, mais la cinétique est beaucoup plus lente et le bilan d'hydratation relève une plus faible<br />

libération <strong>de</strong> chaux. On croit que le silicate tricalcique influence principalement la résistance à<br />

court terme ainsi que la prise finale et que le silicate bicalcique est responsable à long terme.<br />

Les C-S-H forment la structure <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment, ce sont eux qui confèrent<br />

au béton sa résistance et qui sont responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> la prise. La portlandite contribue peu à la<br />

prise et à la résistance ultérieure <strong>de</strong> la matrice, il s'agit cependant d'un composé dont dépendant<br />

bien <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rabilité <strong>du</strong> béton, par exemple, la portlandite est particulièrement<br />

vulnérable lorsque le béton est en contact avec <strong>de</strong>s solutions agressives.<br />

L'hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>de</strong> calcium <strong>dans</strong> une solution en équilibre peut être considérée<br />

comme le système CaO-Si02-H20 représenté schématiquement <strong>dans</strong> le diagramme triangulaire<br />

exploité par Taylor et al. (1984) (figure 1.02). En effet, le rapport C/S <strong>dans</strong> le C-S-H varie en<br />

fonction <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> calcium <strong>dans</strong> la solution (Steinour, 1954) (figure 1.03).<br />

Selon l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fujii et Kondo (1981), la composition <strong>du</strong> gel C-S-H peut être<br />

représentée comme une solution soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> Ca(OH)2 et d'un gel <strong>de</strong> silice <strong>de</strong> formule<br />

approximative suivante :<br />

nCaO.SiO2.(n+0.8)H2O<br />

où n varie <strong>de</strong> 0.8 jusqu'à 1.8 et dépend en effet largement <strong>de</strong> la nature <strong>du</strong> ciment. Dans le cas<br />

10


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANSLESBETONS<br />

<strong>de</strong>s ciments qui ne pro<strong>du</strong>isent pas <strong>de</strong> portlandite (CLK, ciments à forte teneur en cendres<br />

volantes ou pouzzolanes), le rapport C/S est nettement plus faible que <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s ciments<br />

portland. Il est généralement admis que n pourrait prendre la valeur 1.7 pour le ciment<br />

Portland, la valeur 1.3 pour le ciment au laitier et la valeur inférieure à 1.0 pour le ciment<br />

pouzzolanique.<br />

H20<br />

Si02<br />

CaO<br />

Figure 1.02 : Diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-SiC>2-H20 à température ambiante (Taylor et al., 1984)<br />

4 8 12 16 20 24<br />

Concentration <strong>de</strong> CaO en solution (mmole/1)<br />

Figure 1.03 : Variation <strong>du</strong> rapport C/S <strong>dans</strong> le C-S-H en fonction <strong>de</strong> la concentration en Ca^ +<br />

<strong>dans</strong> la solution (Steinour, 1954)<br />

11


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

J' Ére Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANSLES BETONS<br />

11.2. Hydratation <strong>de</strong>s aluminates <strong>de</strong> calcium - système CaO-Al203~H20<br />

L'aluminate tricalcique C3A est le constituant le plus réactif <strong>du</strong> clinker. En l'absence <strong>de</strong><br />

gypse, ii réagit très rapi<strong>de</strong>ment avec l'eau dès <strong>les</strong> premières minutes en entraînant la formation<br />

d'un gel puis la cristallisation <strong>de</strong> C2AHg et C4AH13 en plaquettes hexagona<strong>les</strong> et enfin<br />

l'apparition <strong>de</strong> cristaux cubiques <strong>de</strong> C3AJÏ6.<br />

La précipitation immédiate <strong>de</strong>s aluminates bloquerait l'hydratation <strong>de</strong>s autres constituants<br />

<strong>du</strong> clinker et <strong>du</strong> C3S en particulier si l'on n'ajoutait pas le régulateur <strong>de</strong> prise qu'est le gypse.<br />

L'aluminoferrite tétracalcique C4AF donne <strong>les</strong> mêmes hydrates que C3A, par simple<br />

substitution AÎ~->Fe, mais il réagit mois vite que C3 A.<br />

La figure 1.04 représente l'équilibre <strong>de</strong>s phases <strong>dans</strong> le système CaO-A^C^-H^O à 25°C<br />

étudié par Jones et Roberts (1962). Selon <strong>les</strong> auteurs, la courbe CY correspond à C4AH19, la<br />

courbe TT' à C^AHg et la courbe YT à une solution soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> C4AH19 avec C2AHg dont le<br />

rapport C/A prend la valeur entre 2 à T et 2.4 à Y, mais Dosch et Keller (1976) ne sont pas<br />

d'accord avec la conclusion d'existence d'une solution soli<strong>de</strong> sur la courbe YT. De toute façon,<br />

ces phase métastab<strong>les</strong> se transformeront définitivement en phases stab<strong>les</strong> C3AH6, Gibbsite<br />

AH3 et portlandite Ca(OH)2-<br />

0 5 10 15 20<br />

Concentration <strong>de</strong> CaO (mmole/1)<br />

Figure 1.04 : Diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-H/jO (Jones et Roberts, 1962)<br />

12


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,ere Partie ; ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANS LESBETONS<br />

11.3. Hydratation <strong>de</strong>s aiuminates <strong>de</strong> calcium en présence <strong>de</strong> gypse - système CaO-<br />

AI2O3-SO3-H2O<br />

Pour éviter la fausse prise <strong>du</strong> blocage <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s constituants <strong>du</strong> clinker, surtout<br />

<strong>du</strong> C3S, par la précipitation immédiate <strong>de</strong>s aiuminates, on ajoute une quantité modérée <strong>du</strong><br />

gypse <strong>dans</strong> le clinker pour régulariser la prise <strong>du</strong> ciment. En effet, l'addition <strong>de</strong> gypse provoque<br />

la formation d'une série <strong>de</strong> sulfoaîuminates, le trisulfoaluminate ou ettringite très finement<br />

cristallisé recouvre <strong>les</strong> grains anhydres, surtout <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> C3A, d'une couche protectrice<br />

et ainsi ralentit la réaction.<br />

C3A + 3CaS04.2H20 + 26H20 = C3A.3CaS04.32H20<br />

Cette ettringite cristallise ensuite en aiguil<strong>les</strong> prismatiques, puis se dissout et apparaissent<br />

alors <strong>de</strong>s plaquettes hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> monosulfoaluminate au fur et à mesure <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong><br />

la concentration en sulfate. Le C4AF donne aussi, <strong>dans</strong> ce cas, <strong>les</strong> mêmes hydrates que C3 A en<br />

substituant Al par Fe, mais la cinétique d'hydratation est plus lente.<br />

200<br />

C3A.3CaS04.32H20 + 2C3A + 4H20 = 3C3A.CaS04.12H20<br />

mgCaS04<br />

in 2 liters!<br />

100 ooi<br />

mgCaS04<br />

in 2 liters!<br />

1000 Ol<br />

(a) Equilibre <strong>de</strong>s phases stab<strong>les</strong> (b) Equilibre <strong>de</strong>s phases métastab<strong>les</strong><br />

Figure 1.05 : Diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-SC^-H^O (Eitel, 1957)<br />

13


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,in Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIQUE D.4NSLES BETONS<br />

L'importance <strong>de</strong> relations entre <strong>les</strong> différentes phases <strong>du</strong> système CaO-Al203-SC>3-H20<br />

est donnée non seulement <strong>dans</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment, mais aussi <strong>dans</strong> l'attaque <strong>du</strong> béton par<br />

sulfate. Ce système a été étudié par Jones (1944) et par D'Ans et Eick (1953), et c'est sur la<br />

base <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> D'Ans et Eick que la plupart <strong>de</strong>s approches ultérieures se font pour<br />

améliorer, préciser et modéliser le diagramme (Eitel, 1957 ; Brown, 1986 ; Dron et Brivot,<br />

1986 ; Damidot et Glasser, 1993). La figure 1.05 représente le diagramme d'équilibre<br />

reconstitué par Eitel à partir <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> D'Ans et Eick.<br />

Les phases présentes <strong>dans</strong> le système CaO-A^C^-SC^-H^O sont l'ettringite (AFt)<br />

3Ca.Al203.3CaS04.32H20, le gypse CaS04.2H20, î'aluminate hydraté 3CaO.Al2O3.H2O, la<br />

portlandite Ca(OH)2 et la gibbsite Al(OH)3 à l'état stable ; l'ettringite, une solution soli<strong>de</strong><br />

composée par le monosulfoaluminate et le C4AH19, le gypse, la portlandite et <strong>de</strong>s gels<br />

d'alumine ou hydragillite (AH3) à l'état métastable.<br />

n.4. Hydratation <strong>du</strong> ciment<br />

Le système réel <strong>du</strong> ciment - eau comporte <strong>les</strong> systèmes élémentaires que nous avons<br />

décrits précé<strong>de</strong>mment, mais il est évi<strong>de</strong>mment beaucoup plus compliqué, car <strong>les</strong> différents<br />

systèmes élémentaires interagissent entre eux mêmes et la formation d'hydrates métastab<strong>les</strong><br />

compliquent la situation. En plus <strong>les</strong> ciments contiennent <strong>de</strong> nombreux constituants mineurs<br />

tels que <strong>les</strong> alcalins Na20 et K2O, MgO etc. Ces constituants peuvent engendrer <strong>de</strong>s hydrates<br />

spécifiques ou ils entrent <strong>dans</strong> la composition <strong>de</strong>s principaux hydrates sous forme <strong>de</strong> solutions<br />

soli<strong>de</strong>s.<br />

Le mécanisme <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment fait l'objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s dès la<br />

naissance <strong>du</strong> ciment. Les théories <strong>les</strong> plus connues et plus fondamenta<strong>les</strong> sont cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Le<br />

Chatelier et <strong>de</strong> Michaelis. Les <strong>de</strong>ux théories s'accor<strong>de</strong>nt sur la dissolution <strong>de</strong>s aluminates et sur<br />

le rôle prépondérant <strong>du</strong> silicate tricalcique. El<strong>les</strong> diffèrent essentiellement par l'appréciation <strong>du</strong><br />

rôle joué par la silice. Pour Le Chatelier, elle se dissout en formant avec <strong>les</strong> ions calcium un<br />

premier hydrate, plus soluble que l'hydrate final. Pour Michaelis, la silice reste <strong>dans</strong> le<br />

constituant soli<strong>de</strong> car elle est insoluble <strong>dans</strong> une solution <strong>de</strong> chaux même faiblement<br />

concentrée. La réaction progressive vers le centre <strong>du</strong> cristal qui s'entoure d'une couche<br />

d'hydrate <strong>de</strong> plus en plus compacte. Cette réaction topochimique s'effectue par hydrolyse suivie<br />

d'une réorganisation <strong>du</strong> soli<strong>de</strong>.<br />

L'hydratation <strong>du</strong> ciment dépend essentiellement <strong>de</strong> cel<strong>les</strong> <strong>du</strong> C3S et <strong>du</strong> C3A. Les théories<br />

actuel<strong>les</strong> admettent que C3A s'hydrate suivant un mécanisme <strong>de</strong> dissolution - cristallisation,<br />

mais divergent sur l'hydratation précoce <strong>du</strong> C3S. La théorie la plus admise actuellement <strong>de</strong><br />

14


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUEDANSLES BETONS<br />

Regourd et a!. (1980) suppose (figure 1.06) :<br />

secon<strong>de</strong>s,<br />

• la dissolution congruente <strong>de</strong> C$S dès son contact avec l'eau,<br />

• la précipitation d'un hydrate primaire <strong>de</strong> rapport C/S = 1, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> premières<br />

• la formation d'un hydrate secondaire <strong>de</strong> rapport C/S = 2 par chimisorption <strong>de</strong>s ions<br />

Ca¿ + <strong>de</strong> la solution et <strong>du</strong> C$S sous-jacent. Cette étape très longue, qui s'étend <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la<br />

première minute jusqu'à la quatrième heure, correspond à ce que l'on appelle la "pério<strong>de</strong><br />

dormante" ou pério<strong>de</strong> d'in<strong>du</strong>ction,<br />

secondaire.<br />

• la précipitation d'un hydrate ternaire après réorganisation structurale <strong>de</strong> l'hydrate<br />

a) C3S a) t = 0, C3S anhydre<br />

b) C3S<br />

•Ca 2+<br />

-ÎHSiO*<br />

OH-<br />

b) t = e, dissolution congruente <strong>de</strong> C3S<br />

c) C3S H3SÍ04 c) t = 10 secon<strong>de</strong>s, formation d'un hydrate primaire<br />

<strong>de</strong> rapport C/S voisin <strong>de</strong> 1<br />

d)<br />

e)<br />

g)<br />

C3S<br />

C3S<br />

-Ci*<br />

ou-<br />

- H +<br />

- Ca*<br />

OH-<br />

d) 10 s < t < 1 mn, transformation <strong>de</strong> l'hydrate<br />

primaire en un hydrate secondaire, <strong>de</strong> rapport C/S<br />

voisin <strong>de</strong> 2<br />

e) 1 mn < t < 4 h, croissance <strong>de</strong> l'hydrate secondaire<br />

par chimisorption <strong>de</strong>s ions Ca^ + provenant <strong>de</strong> la<br />

solution et <strong>du</strong> C3S sous-jacent<br />

f) t = 4 h, fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> dormante. Dissolution<br />

congruente <strong>de</strong> C3S après réorganisation <strong>de</strong><br />

l'hydrate secondaire<br />

g) t > 4 h, précipitation <strong>de</strong> C-S-H fibreux, et <strong>de</strong><br />

Ca(OH>2 en plaquettes hexagona<strong>les</strong><br />

Figure 1.06 : Schéma d'un modèle <strong>de</strong> l'hydratation initiale <strong>de</strong> C3S (Regourd et al., 1980)<br />

15


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l tere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUE DANSLES BETONS<br />

La cinétique d'hydratation <strong>de</strong>s ciments ne résulte pas <strong>de</strong> la simple juxtaposition <strong>de</strong>s<br />

cinétiques d'hydratation <strong>de</strong>s différents anhydres pris indépendamment car <strong>les</strong> minéraux <strong>du</strong><br />

ciment présentent <strong>de</strong>s vitesses d'hydratation différentes et il existe <strong>de</strong>s interactions très fortes<br />

entre ces minéraux. L'état d'avancement <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment ne peut être jugé que<br />

globalement. On divise généralement le processus d'hydratation en cinq étapes :<br />

- pério<strong>de</strong> préin<strong>du</strong>ction d'une <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> quelques minutes et correspond au grand<br />

dégagement <strong>de</strong> chaleur qui survient dès <strong>les</strong> premiers instants <strong>de</strong> contact <strong>du</strong> ciment avec l'eau,<br />

- pério<strong>de</strong> dormante ou pério<strong>de</strong> d'in<strong>du</strong>ction, quelques minutes après la pério<strong>de</strong> pré<br />

in<strong>du</strong>ction, l'activité chimique diminue <strong>de</strong> façon marquée pour une <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> quelques heures,<br />

- pério<strong>de</strong> d'accélération, coïncidant approximativement avec le début <strong>de</strong> prise, cette<br />

phase correspond à la croissance <strong>de</strong>s hydrates à partir <strong>de</strong>s germes formés pendant la phase 2,<br />

- pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> décélération correspond à la formation progressive <strong>de</strong> la microstructure <strong>du</strong><br />

liant, <strong>les</strong> pro<strong>du</strong>its d'hydratation ralentissent la réaction par un effet <strong>de</strong> barrière poreuse,<br />

- pério<strong>de</strong> finale qui se prolonge plusieurs années et qui correspond à la <strong>de</strong>nsificaron<br />

progressive <strong>du</strong> ciment hydraté.<br />

11.5. Hydratation <strong>de</strong>s ajouts hydrauliquement actifs, surtout <strong>du</strong> laitier<br />

Par rapport aux constituants <strong>du</strong> clinker, le laitier est un pro<strong>du</strong>it hydraulique, <strong>les</strong> cendres<br />

volantes peuvent être activées par <strong>les</strong> activants chimiques. Ces activants peuvent être <strong>les</strong><br />

sulfates <strong>dans</strong> le ciment (essentiellement le sulfate <strong>de</strong> calcium), <strong>les</strong> bases fortes tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong><br />

hydroxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sodium ou <strong>de</strong> potassium (solution interstitielle) et î'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium<br />

pro<strong>du</strong>it par l'hydratation <strong>du</strong> clinker. La nature <strong>de</strong>s phases hydratés <strong>de</strong>s ajouts actifs dépend <strong>de</strong><br />

l'activant utilisé. Les différentes activations <strong>du</strong> laitier ont été étudiées et résumées par Regourd<br />

et al.(1976) comme suivante :<br />

- l'activation alcaline, le laitier donne <strong>du</strong> C-S-H, <strong>de</strong> l'aluminate tétracalcique hydraté<br />

C4AH13 et <strong>de</strong> la gehlénité hydratée C2ASHg, tous <strong>de</strong>ux en cristaux hexagonaux.<br />

Le même résultat aurait été obtenu si au lieu <strong>de</strong> laitier on était parti <strong>de</strong> cendres volantes<br />

ou <strong>de</strong> pouzzolanes mais il aurait fallu ajouter une certaine quantité <strong>de</strong> chaux ou une quantité<br />

équivalente <strong>de</strong> clinker qui donne la même composition (figure 1.07, Dron 1974).<br />

- l'activation calcique con<strong>du</strong>it à la formation <strong>de</strong> C-S-H et C4AH13. La gehlénité<br />

hydratée n'apparaît pas en présence <strong>de</strong> Ca(OH)2- Cette activation se pro<strong>du</strong>it par une addition<br />

16


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ iere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATIQUE DANS LES BETONS<br />

<strong>de</strong> chaux <strong>dans</strong> l'hydratation <strong>du</strong> laitier ou <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s ciments au laitier. En effet, <strong>de</strong>ux<br />

activants sont présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ciments : le gypse et la chaux libérée par l'hydratation <strong>de</strong>s<br />

silicates <strong>de</strong> calcium <strong>du</strong> clinker, mais la réaction d'hydratation <strong>du</strong> laitier est lente et <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

ciments contenant plus <strong>de</strong> 5% <strong>de</strong> C3 A, le gypse est consommé par le clinker avant que le laitier<br />

ne réagisse, l'action est alors plus caldque que <strong>sulfatique</strong>. Nous pouvons voir sur le figure 1.07<br />

que le point représentatif <strong>du</strong> laitier est ramené <strong>dans</strong> le domaine I.<br />

L'activation alcaline et calcique <strong>du</strong> laitier a été profondément étudiée par Dron (1974).<br />

En se basant largement sur la considération <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> solubilité, Dron a proposé un<br />

diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-SiC^-H/jO (figure 1.08). Le diagramme indique<br />

la coexistence métastable <strong>de</strong> CH, C-S-H et C4AH13, mais la gehlénite hydratée ne peut pas<br />

coexister avec CH <strong>dans</strong> ce système. Sur le diagramme, le point L correspond à l'activation<br />

alcaline et le point K à l'activation calcique.<br />

- l'activation <strong>sulfatique</strong>, obtenue par addition <strong>de</strong> gypse mais également par le soufre<br />

présent <strong>dans</strong> le laitier, forme <strong>du</strong> C-S-H, <strong>de</strong> I'ettringite 3C3A.3CaS04.32H20 et <strong>de</strong> l'hydroxy<strong>de</strong><br />

d'aluminium Al(OH)3. Le diagramme modifié est présenté <strong>dans</strong> la figure 1.09 (Dron et<br />

Voinovitch, 1982).<br />

- l'activation mixte en présence <strong>de</strong> gypse et <strong>de</strong> chaux ou <strong>de</strong> gypse sodé, l'alumine est<br />

totalement transformé en ettringite 3C3A.3CaSC>4.32H20. Le sodium se retrouve sous forme<br />

<strong>de</strong> sulfate et il se forme toujours <strong>du</strong> C-S-H bien enten<strong>du</strong>.<br />

SÍ02<br />

K : clinker / \ ^ : cen< ^ res volantes<br />

L : laitier / \ Z : pouzzolanes<br />

CaO C4AH " c¿AHa AI2O3<br />

Figure 1.07 : Domaines d'hydratation <strong>de</strong>s liants <strong>du</strong> système CaO - AI2O3 - SÍO2 (Dron, 1974)<br />

17


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

r ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LESBETONS<br />

C B<br />

Figure 1.08 : Système CaO - A1203 - Si02 - H20 (Dron, 1974)<br />

K : clinker<br />

L : laitier<br />

CaO<br />

C3AS3H32<br />

SÍ02<br />

C : cendres volantes<br />

Z : pouzzolanes<br />

A1203<br />

Figure 1.09 : Domaines d'hydratation <strong>de</strong>s liants <strong>du</strong> système CaO - AI2O3 - SO3 - Si02<br />

(Dron et Voinovitch, 1982)<br />

18


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' Ére Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

11.6. Volume <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its d'hydratation<br />

Dans la réaction d'hydratation <strong>du</strong> ciment, le volume absolu <strong>de</strong>s hydrates formées est<br />

inférieur à la somme <strong>de</strong>s volumes absolus <strong>de</strong>s constituants initiaux (eau et ciment anhydre). On<br />

appelle ce <strong>phénomène</strong> la contraction Le Chatelier. Selon Regourd (1982), une pâte <strong>de</strong> ciment<br />

Portland avec E/C = 0.5 est constituée, lorsque l'hydratation est complète, <strong>de</strong> 86% d'hydrates,<br />

7% d'eau (capillaire) et 7% <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. L'évolution <strong>de</strong> volume en fonction <strong>de</strong> l'avancement <strong>de</strong>s<br />

réactions d'hydratation est illustrée à la figure 1.10 (Neville, 1963).<br />

L'hydratation complète <strong>du</strong> ciment exige une quantité d'eau plus importante que celle liée<br />

chimiquement par <strong>les</strong> hydrates car ces hydrates immobilisent une certaine quantité d'eau <strong>dans</strong><br />

leurs micropores en plus. Sur la figure 1.11, on constate que l'hydratation <strong>du</strong> ciment est<br />

incomplète et l'éprouvette contient <strong>du</strong> ciment anhydre lorsque le rapport E/C est inférieur à un<br />

seuil. Ce seuil se situe vers 0.38 pour un E/C exprimé en rapport <strong>de</strong>s masses <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s<br />

ciments Portland ordinaires.<br />

n.7. Structure <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie<br />

La pâte <strong>de</strong> ciment, qui est initialement une suspension <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> ciment <strong>dans</strong> l'eau, se<br />

structure au cours <strong>de</strong> l'hydratation et il se forme un corps poreux comprenant évi<strong>de</strong>mment <strong>les</strong><br />

phases soli<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s. Ces cavités, qui constituent la porosité <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie,<br />

sont plus ou moins emplis d'eau provenant <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage ou <strong>du</strong> milieu extérieur. L'eau<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> pores en équilibre avec <strong>les</strong> soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong> îa pâte constitue la phase liqui<strong>de</strong> (interstitielle).<br />

Dans <strong>les</strong> phase soli<strong>de</strong>s, trois composants assurent la cohésion <strong>du</strong> matériau ; ce sont <strong>dans</strong><br />

l'ordre décroissant d'importance : <strong>les</strong> silicates <strong>de</strong> calcium hydratés C-S-H, l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

calcium Ca(OH)2 et la série <strong>de</strong>s alumína<strong>les</strong> ( aluminates, mono et tri-sulfoaluminates,<br />

carboaluminates ). Les proportions dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la nature et la composition chimique <strong>du</strong> liant.<br />

A titre d'exemple, pour le ciment Portland, l'abondance relative ( massique) <strong>de</strong>s principaux<br />

hydrates est approximativement la suivante :<br />

C-S-H : 70% ; Ca(OH)2 : 20% ; Phases AFm et AFt : 10%.<br />

C-S-H apparaît sous la forme d'amas à la texture mal définie, la portlandite apparaît<br />

généralement sous forme <strong>de</strong> cristaux hexagonaux massifs et <strong>les</strong> aluminosulfates sous forme<br />

d'aiguil<strong>les</strong> (ettringite) ou <strong>de</strong> fines plaquettes (AFm). Il reste éventuellement encore <strong>de</strong>s grains<br />

rési<strong>du</strong>els non hydratés <strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie.<br />

19


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ère Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENED'EXPANSIONSULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

60.0 en?<br />

0% D'HYDRATATION<br />

3.7 en?<br />

33.5 en?<br />

30.8 aâ<br />

ÊÈi<br />

50%<br />

^^^ Eau <strong>de</strong> porosité <strong>de</strong> l'hydrate<br />

I I Eau <strong>de</strong> capillarité<br />

p^p Ciment anhydre<br />

t l Hydrate<br />

|^| Capillaires vi<strong>de</strong>s<br />

capillaires vi<strong>de</strong>s<br />

100%<br />

7.4 en?<br />

Figure 1.10 : Evolution <strong>de</strong> volume en fonction <strong>de</strong> l'avancement d'hydratation (Neville, 1963)<br />

I *<br />

Pâte fraîche Hydratation à 33%<br />

Hydratation à 67%<br />

0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8<br />

ciment anhydre pro<strong>du</strong>its d'hydratation eau <strong>de</strong> capillarité<br />

Figure 1.11 : Composition <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment à différentes étapes <strong>de</strong> l'hydratation (Powers, 1958)<br />

20


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' êre Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOKŒNE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LESBETONS<br />

Pour la porosité, on distingue <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> pores : <strong>les</strong> capillaires qui sont <strong>les</strong><br />

"vestiges" <strong>de</strong>s espaces intergranulaires <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment fraîche et <strong>les</strong> micropores qui<br />

constituent la porosité interne <strong>de</strong>s hydrates. Les pores capillaires forment évi<strong>de</strong>mment au<br />

départ un réseau continu, ils représentent alors tout l'espace entre <strong>les</strong> grains <strong>de</strong> ciment. Mais à<br />

mesure que <strong>les</strong> pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> l'hydratation se forment et se déposent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> capillaires, la<br />

dimension <strong>de</strong> ces pores diminue. Après un certain temps <strong>de</strong> l'hydratation, le réseau <strong>de</strong><br />

capillaires <strong>de</strong>vient complètement discontinu. Le volume global <strong>de</strong>s capillaires dépend fortement<br />

<strong>du</strong> rapport E/C et <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong> la pâte alors que <strong>les</strong> micropores sont peu affectés par le rapport<br />

E/C car ils sont un caractéristique intrinsèque <strong>de</strong>s hydrates formés.<br />

L'eau interstitielle est distribuée <strong>de</strong> manière plus ou moins homogène <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pores <strong>de</strong><br />

la pâte <strong>de</strong> ciment. En utilisant une métho<strong>de</strong> d'extraction par compression (Longuet en 1974,<br />

Zelwer et Buil en 1989), on peut déterminer <strong>les</strong> concentrations en ions Na + , K + , Ca 2+ , SO4 ",<br />

Ap + , OH" <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong>. Ces ions sont libérés principalement lors <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong><br />

ciment mais peuvent être renforcés par d'autres apports internes comme certains ajouts (<br />

granuláis et adjuvants) ou externes comme l'eau <strong>de</strong> mer. Les concentrations <strong>de</strong> la solution<br />

interstitielle évoluent et leurs rapports sont modifiés au cours <strong>du</strong> temps et selon le milieu <strong>de</strong><br />

conservation.<br />

21


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡tere Partie . ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENED'EXPANSIONSULFATIOUEDANSLES BETONS<br />

m. EFFET DES ELEMENTS ALCALINS DANS LE CIMENT HYDRATE<br />

in.l. Origine <strong>de</strong>s éléments alcalins<br />

En général, le terme "alcalin" indique tous <strong>les</strong> éléments occupant la première colonne<br />

<strong>dans</strong> la table périodique, c'est à dire Li, Na, K, Rb et Cs. En fait, ceux présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ciment<br />

et <strong>les</strong> <strong>bétons</strong> sont seulement Na et K.<br />

La première source quasi-inévitable <strong>de</strong>s alcalins est le clinker lui-même. Les alcalins<br />

présents <strong>dans</strong> le clinker proviennent <strong>de</strong>s matières premières utilisées pour la fabrication :<br />

matériaux argileux, impuretés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> roches calcaires, charbon etc. Une étu<strong>de</strong> faite par Divet<br />

(1991) montre que la teneur en Na2Û% équivalent, avoisine 0.8% mais peut dépasser 1.0%,<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> CPA pro<strong>du</strong>its en France vers <strong>les</strong> années 70.<br />

Les alcalins ont une gran<strong>de</strong> influence sur le ciment, il convient toutefois <strong>de</strong> faire une nette<br />

distinction entre <strong>les</strong> alcalins totaux et <strong>les</strong> alcalins actifs qui sont solub<strong>les</strong> <strong>dans</strong> l'eau, ce sont ces<br />

<strong>de</strong>rniers qui sont déterminants. Les alcalins solub<strong>les</strong> se retrouvent principalement sous forme<br />

<strong>de</strong> sulfates alcalins solub<strong>les</strong> présents en petites quantités . Skahy et Maycock (1974) ont<br />

montré par observation sous MEB que <strong>les</strong> sulfates <strong>de</strong> potassium se trouvent en précipités <strong>de</strong><br />

cristaux fins (quelques micronmètres au maximum) sur la surface <strong>de</strong> grains d'alité et <strong>de</strong> bélite.<br />

Les membres <strong>de</strong> la série continue potassium-sodium sulfate (aphthitalithes, NK4S5, NK5S6<br />

etc.) ont été aussi trouvés ; et un autre constituant KC2S 3 (langbeinite <strong>de</strong> calcium) a parfois<br />

été détecté <strong>dans</strong> <strong>les</strong> clinkers riches en calcium (Pollitt et Brown, 1969).<br />

Les alcalins beaucoup moins solub<strong>les</strong> se retrouvent souvent en solutions soli<strong>de</strong>s <strong>dans</strong> le<br />

silicate bicalcique, aluminates tricalciques et aluminoferrite tétracalcique. La forme la plus<br />

générale <strong>du</strong> silicate substitué par alcalin est KC23S12 et NC23S12 et la solution soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux substances a été aussi trouvée. Les phases NCgA3, KCgA3 ou la solution soli<strong>de</strong><br />

intermédiaire peuvent exister si la teneur <strong>de</strong>s alcalins est assez élevée (Pollit et Brown, 1969).<br />

Les alcalins sous forme <strong>de</strong> sulfate sont très solub<strong>les</strong> <strong>dans</strong> l'eau alors que la dissolution <strong>de</strong>s<br />

alcalins substitués <strong>dans</strong> <strong>les</strong> phases <strong>de</strong> silicates et d'aluminate dépend en particulier <strong>de</strong><br />

l'avancement d'hydratation <strong>de</strong> ces phases.<br />

Les alcalins peuvent aussi provenir <strong>de</strong>s ajouts secondaires <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ciments composés (<strong>les</strong><br />

pouzzolanes naturel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> cendres volantes alcalines par exemple) et <strong>du</strong> granulat <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>bétons</strong> (feldspath, roches basiques ignées) ; il faut prendre aussi en compte la contribution <strong>de</strong><br />

l'eau <strong>de</strong> gâchage qui comporte souvent <strong>de</strong>s alcalins. L'utilisation <strong>de</strong> certains adjuvants à base <strong>de</strong><br />

lignosulfonates ou <strong>de</strong> mélamines sodiques constitue également une source d'alcalins.<br />

22


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l me Pâme : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUEDU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATJOUE DANS LES BETONS<br />

Remarque : <strong>dans</strong> le cas particulier <strong>de</strong> la cimentation <strong>de</strong>s déchets radioactifs liqui<strong>de</strong>s, ces<br />

déchets sont utilisés en tant que solution <strong>de</strong> gâchage <strong>du</strong> matériau. Ils sont souvent constitués<br />

<strong>de</strong> saumures concentrées (borates, nitrates, sulfates <strong>de</strong> sodium).<br />

m.2. Evolution <strong>de</strong>s concentrations en alcalins <strong>dans</strong> la phase interstitielle<br />

Les alcalins se trouvent sous différentes formes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ciments. Lors <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong><br />

ciment, ils se dissolvent progressivement <strong>dans</strong> la phase interstitielle. La concentration en<br />

alcalins est l'un <strong>de</strong>s paramètres suivis pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la cinétique d'hydratation et <strong>de</strong> l'équilibre<br />

<strong>de</strong>s phases car elle est souvent très élevée <strong>dans</strong> la solution interstitielle bien que la quantité<br />

totale d'alcalins <strong>dans</strong> le ciment soit relativement faible.<br />

Une étu<strong>de</strong> particulièrement intéressante est celle effectuée par Longuet et al. (1974). Ils<br />

ont pu analyser la phase aqueuse <strong>du</strong> ciment hydraté E/C = 0.40 sur <strong>de</strong>s temps échelonnés <strong>de</strong> 10<br />

minutes à 2 ans en utilisant une métho<strong>de</strong> d'extraction par compression. On remarque que la<br />

concentration en alcalins est très élevée et augmente au cours <strong>du</strong> temps. La concentration<br />

totale <strong>de</strong>s Na20 et K2O est déjà plus <strong>de</strong> 0.1 mole / kg pendant <strong>les</strong> premières minutes. Elle<br />

augmente significativement à partir <strong>de</strong> 5 heures et atteint plus <strong>de</strong> 0.3 mole / kg à 7 jours.<br />

> T«n«wr<br />

(mfümoiM/KQ)<br />

M.U«M M. mm, ftww IjM* T\ Ui ni tmm IM<br />

» CaQ T «"*t<br />

Figure 1.12 : Evolution <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la phase interstitielle aqueuse (Longuet et al., 1974)<br />

23


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' êre Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATJOUE DANS LES BETONS<br />

Il est généralement admis que <strong>les</strong> ions Na + et K + peuvent avoir, à travers la relation<br />

d'électroneutralité et la force ionique, une gran<strong>de</strong> influence sur <strong>les</strong> concentrations d'équilibre<br />

<strong>de</strong>s autres espèces ioniques. Sur la figure 1.12, on remarque que la concentration en K + et Na +<br />

est directement corrélative avec celle <strong>de</strong>s ions OH" <strong>dans</strong> la solution interstitielle. Dès <strong>les</strong><br />

premières minutes (à dix minutes sur la figure par exemple), la concentration <strong>de</strong>s OH" atteint<br />

0.10 qui correspond au pH = 13.0 et à 7 jours, elle atteint 0.7 mole / kg environ qui correspond<br />

au pH = 13.8 environ. Il faut noter que la concentration <strong>du</strong> calcium en solution est très faible<br />

car Ca(OH)2 <strong>de</strong>vient très peu soluble <strong>dans</strong> la solution interstitielle très basique.<br />

1H.3. Effets <strong>de</strong>s alcalins sur l'hydratation <strong>du</strong> ciment<br />

Dans une synthèse bibliographique sur <strong>les</strong> alcalis <strong>dans</strong> le ciment, Jawed et Skalny (1978)<br />

ont résumé <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s sur <strong>les</strong> effets <strong>de</strong>s alcalins sur l'hydratation et la performance<br />

<strong>du</strong> ciment. Nous rapportons <strong>les</strong> points essentiels <strong>de</strong> cette synthèse en accentuant l'hydratation<br />

<strong>de</strong>s alumínate en présence <strong>du</strong> sulfate et <strong>de</strong>s alcalins. Ces points seront complétés par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

plus récentes.<br />

Mori et al. (1974) ont étudié l'effet <strong>de</strong>s alcalins sur l'hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>de</strong> calcium.<br />

Il apparaît que le C3S s'hydrate plus rapi<strong>de</strong>ment <strong>dans</strong> une solution d'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium que<br />

<strong>dans</strong> l'eau pure. Us ont indiqué que <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> C-S-H formés à partir <strong>de</strong> solutions<br />

alcalines possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 2 à 5 couches au lieu <strong>de</strong> 2 à 3 couches en l'absence d'alcalins.<br />

L'épaisseur accrue <strong>de</strong>s feuillets <strong>de</strong>s C-S-H résulte probablement d'une amélioration <strong>de</strong> la<br />

cristallinité in<strong>du</strong>ite par la présence <strong>de</strong> sodium. Et ils ont trouvé que le C-S-H possè<strong>de</strong> le<br />

rapport C/S plus élevé en présence <strong>de</strong> Na2S04 qu'en présence <strong>de</strong> NaOH ou Na2C03.<br />

La modification <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s C-S-H, dont le rapport C/S décroît en fonction <strong>de</strong><br />

la proportion <strong>de</strong> sodium, a été observée par Kalousek (1954). L'augmentation <strong>de</strong> la cristallinité<br />

et le changement <strong>de</strong> morphologie <strong>de</strong>s C-S-H formés <strong>dans</strong> une solution riche en sodium ont été<br />

décrits par Greening et Seligman (1968).<br />

L'effet <strong>de</strong> Na20 sur l'hydratation <strong>du</strong> C3A a été étudié par Stein et Spierings (1976,<br />

1977). A partir <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur suspension, ils ont conclu qu'à partir d'une concentration en<br />

NaOH supérieure à 0.1N, la réaction d'hydratation <strong>du</strong> C3A est modifiée <strong>de</strong> façon suivante :<br />

l'alumine située à la surface <strong>du</strong> C3A est solubilisée, l'équilibre <strong>de</strong>s charges à la surface <strong>du</strong> soli<strong>de</strong><br />

est assuré par <strong>les</strong> ions OH" qui réagissent avec l'alumine restante pour la formation d'ions<br />

Al(OH)4", <strong>les</strong> ions Ca^ 4 " présents précipitent avec Al(OH)4" sous la forme d'aluminates <strong>de</strong><br />

calcium hydratés hexagonaux à la surface <strong>du</strong> soli<strong>de</strong>. L'expérimentation analogue sur <strong>les</strong><br />

alcalins-substituant C3A ont montré que <strong>les</strong> alcalins <strong>dans</strong> la phase liqui<strong>de</strong> déterminent<br />

24


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFÂTiOUE DANS LES BETONS<br />

davantage le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> réaction que <strong>les</strong> alcalins incorporés <strong>dans</strong> la phase soli<strong>de</strong>.<br />

En présence <strong>de</strong> sulfate, l'hydratation <strong>du</strong> C3A donne naissance à <strong>de</strong> l'ettringite qui est la<br />

phase relativement plus importante. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Berger et al. (1974) sur <strong>les</strong> effets <strong>de</strong>s alcalins<br />

sur l'ettringite indique que l'ettringite se décompose <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions <strong>de</strong> 2.7% Me20 (Me =<br />

Na, K, Li) selon la réaction suivante :<br />

3CaO.Al203.3CaS04.32H20 + 2MeOH => 3Ca(OH)2 + 3CaSC>4 + Me2O.Al203 + 30H2O<br />

Cette réaction con<strong>du</strong>irait à la libération <strong>du</strong> sulfate <strong>dans</strong> la solution, comme Brown et Shi<br />

(1992) l'ont observé. De même, C3AH5 se décompose également <strong>dans</strong> ces solutions alcalines.<br />

Malheureusement, <strong>les</strong> auteurs n'ont pas i<strong>de</strong>ntifié <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> phases formées. Selon Ghorab et<br />

al. (1980), la bayerite polymorphe <strong>de</strong> AJ203.3H20 se forme <strong>dans</strong> ce cas.<br />

Dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Way et Shayan (1989) sur <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> NaOH sur l'hydratation <strong>du</strong><br />

ciment Portland, le ciment est hydraté respectivement <strong>dans</strong> l'eau, 0.5 M NaOH, 1.0 M NaOH,<br />

2.0 M NaOH et 4.5 M NaOH avec un rapport E/C = 1.0. Ils ont constaté que la concentration<br />

élevée en alcalins ne favorise pas la formation <strong>de</strong> l'ettringite et observé la formation d'une phase<br />

type AFm incorporant <strong>du</strong> sodium au lieu <strong>de</strong> l'ettringite pour <strong>les</strong> solutions plus alcalines.<br />

L'hydratation <strong>du</strong> ciment est souvent représentée par le système CaO-Al203-S03-H20.<br />

L'équilibre <strong>de</strong> ce système fait l'objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s. Damidot (1990) a mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

la coexistence <strong>de</strong> l'ettringite, Ca(OH)2 et C3AH5 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions plus <strong>de</strong> 0.25M. Il a été<br />

montré que le domaine stable <strong>de</strong> l'ettringite dépend étroitement <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> NaOH. En se<br />

basant sur la connaissance <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong>s différentes phases habituel<strong>les</strong>, Damidot<br />

et Glasser (1993) ont établi <strong>les</strong> diagrammes <strong>du</strong> système CaO-Al203-S03-H20 en l'absence et<br />

en présence <strong>de</strong>s ions sodium, <strong>les</strong> résultats calculés correspon<strong>de</strong>nt parfaitement à ceux<br />

expérimentalement obtenus par D'Ans et Eick (1953) et Jones (1944). Selon <strong>les</strong> auteurs, le<br />

monosulfoaluminate (AFm) est métastable à température ambiante par rapport à l'ettringite et<br />

C3AH5. La transformation <strong>de</strong> l'ettringite en AFm à la faible concentration en sulfate pendant<br />

l'hydratation <strong>du</strong> ciment est expliqué par l'état intermédiaire très long <strong>dans</strong> le système ciment<br />

avant d'atteindre l'état d'équilibre, le point invariant <strong>de</strong> ce système intermédiaire à l'état<br />

métastable semble être C4AHx-AFm-CH. Le modèle proposé par <strong>les</strong> auteurs ne distingue pas<br />

la différence entre Na20 et K20 (le double sel se forme lorsque la concentration en K20 est<br />

supérieure à 200 mM/1), <strong>les</strong> résultats calculés par le modèle en remplaçant Na20 par K20 sont<br />

très proches <strong>de</strong> ceux expérimentalement obtenus <strong>de</strong> Jones (1944) avec K20 (178 mM/1).<br />

Cependant, <strong>dans</strong> une étu<strong>de</strong> récente concernant <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> KOH et <strong>de</strong> la température sur<br />

la stabilité <strong>de</strong> l'ettringite, Brown et Bothe (1993) ont montré que la présence <strong>de</strong> KOH joue un<br />

rôle majeur <strong>dans</strong> l'inhibition <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'ettringite <strong>de</strong> manière que <strong>les</strong> espèces actives<br />

25


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡tere pmie . K¡VDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENED'EXPANSION SULFATIOUEDANSLESBETONS<br />

d'aluminate et <strong>du</strong> sulfate entrent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> C-S-H formés, <strong>les</strong> essais étant con<strong>du</strong>its sur le mélange<br />

<strong>de</strong> C3 A+ gypse (rapport molaire 1:3), hydraté par <strong>de</strong>s solutions KOH <strong>de</strong> 0.5, 1.0, 1.5 et 2.0M.<br />

Ca(mM/l)<br />

Ca(mMfl)<br />

S04 (roM/1)<br />

(a) Equilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-CaSC^-f^O<br />

Al(mM/l)<br />

Al(mM/i)<br />

(b) Equilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-CaSC^-I^Q en présence <strong>de</strong>s ion Na+ (0.05 M/1)<br />

Figure 1.13 : Equilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-CaSC^-l^O sans et avec Na20 (Damidot et Glasser, 1993)<br />

26


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

] ¡ere Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUE DANS LESBETONS<br />

TV. ACTIONS DES SULFATES SUR LES BETONS<br />

Dans ce chapitre, nous nous attachons aux processus chimiques <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong>s<br />

liants hydrauliques par <strong>les</strong> sulfates. Nous allons passer d'abord en revue <strong>les</strong> manifestations<br />

classiques <strong>de</strong> l'altération <strong>sulfatique</strong> <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> ainsi que <strong>les</strong> réactions chimiques provoquant <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong>, puis <strong>les</strong> mécanismes, <strong>les</strong> théories en présence et <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> décrivant <strong>l'expansion</strong><br />

relevés <strong>dans</strong> la bibliographie.<br />

TVA. Origine et nature <strong>de</strong>s sulfates<br />

Les origines <strong>de</strong>s sulfates sont très diverses. Ils sont présents généralement <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong><br />

sols, <strong>les</strong> eaux souterraines et <strong>les</strong> eaux <strong>de</strong> mer. Ds peuvent aussi venir d'une dégradation<br />

biologique ou d'une pollution in<strong>du</strong>strielle. L'attaque <strong>du</strong> béton est provoquée soit par contact<br />

avec ces environnements, soit par la présence <strong>de</strong> sulfates <strong>dans</strong> <strong>les</strong> constituants <strong>du</strong> béton.<br />

Les sulfates présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols sont essentiellement <strong>de</strong>s sulfates <strong>de</strong> sodium, potassium,<br />

calcium et magnésium. Aux faib<strong>les</strong> concentrations, ils ne sont pas dangereux pour le béton.<br />

Cependant, <strong>les</strong> teneurs peuvent parfois atteindre 5% <strong>dans</strong> certaines régions <strong>de</strong> France, où <strong>de</strong>s<br />

sols argileux ou alluvionnaires sont riches en gypse et en pyrite contenant FeS2 qui donne <strong>de</strong><br />

l'aci<strong>de</strong> sulfiirique en présence d'air et d'humidité (Nicol, 1950).<br />

Les eaux naturel<strong>les</strong> contiennent le plus souvent <strong>de</strong>s ions en solution et <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong><br />

soli<strong>de</strong>s en suspension. Dans <strong>les</strong> eaux souterraines, la teneur en sulfates dépend non seulement<br />

<strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> gypse, <strong>de</strong> pyrite ou <strong>de</strong>s sulfates divers présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols, mais elle dépend<br />

également <strong>de</strong>s trois facteurs : l'évaporation à la surface, la vitesse d'infiltration <strong>de</strong>s eaux et la<br />

ventilation <strong>du</strong> sol.<br />

La pollution <strong>du</strong> réseau hydrographique est importante à considérer. Les concentrations<br />

en ions sulfates <strong>du</strong>es à la pollution <strong>de</strong>s eaux souterraines peuvent atteindre, <strong>dans</strong> un<br />

environnement in<strong>du</strong>striel, 7000 mg par litre, alors que <strong>les</strong> teneurs <strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions naturel<strong>les</strong><br />

varient habituellement <strong>de</strong> 30-400 mg par litre.<br />

Dans le cas particulier <strong>de</strong> stockage en surface <strong>de</strong>s déchets radioactifs <strong>de</strong> faible et<br />

moyenne activité, <strong>les</strong> déchets enrobés peuvent constituer une source <strong>de</strong> sulfates éventuellement<br />

lixi viab<strong>les</strong>.<br />

27


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENED'EXPANSIONSULFATIOUE DANS LESBETONS<br />

IV.2. Dégradation <strong>du</strong> béton sous l'action <strong>de</strong>s sulfates<br />

IV.2.1. Attaque externe et attaque interne<br />

En nous basant sur <strong>les</strong> différentes sources <strong>de</strong>s ions <strong>sulfatique</strong>s, l'attaque chimique peut<br />

avoir <strong>de</strong>ux origines : l'attaque interne qui correspond aux systèmes "fermés" et l'attaque<br />

externe qui correspond aux systèmes "ouverts".<br />

La présence <strong>de</strong>s sulfates <strong>dans</strong> le mélange <strong>de</strong> ciment est considérée comme le cas <strong>de</strong><br />

l'attaque interne et le béton exposé <strong>dans</strong> un environnement chargé en sulfates ( eau <strong>de</strong> mer,<br />

eaux souterraines sulfatées, sols...) comme le cas <strong>de</strong> l'attaque externe. Mais la réalité est<br />

souvent plus complexe : <strong>dans</strong> la plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong>s facteurs physiques (pression, température,<br />

contraintes mécaniques, etc..) agissent et interagissent avec <strong>les</strong> facteurs chimiques.<br />

Quand une structure est exposée à un environnement chargé en sulfates, l'attaque externe<br />

est le résultat <strong>de</strong> trois processus. Le premier, qui est contrôlé principalement par la<br />

perméabilité <strong>du</strong> matériau, est le transfert <strong>de</strong>s ions <strong>sulfatique</strong>s <strong>dans</strong> un milieu poreux ; le<br />

<strong>de</strong>uxième fait appel à un processus chimique réactionnel entre <strong>les</strong> différents composants <strong>du</strong><br />

ciment et <strong>les</strong> ions SO4 2 " ; le troisième, conséquence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux processus précé<strong>de</strong>nts, est un<br />

<strong>phénomène</strong> d'expansion résultant <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> phases cristallines.<br />

Au contraire, pour l'attaque interne, <strong>les</strong> sulfates ( granulats, gypse, déchets sulfatés, etc.)<br />

sont déjà présents <strong>dans</strong> le système avant l'hydratation <strong>du</strong> ciment. Ces sulfates peuvent réagir<br />

avec le C3A dès le malaxage <strong>de</strong>s constituants <strong>du</strong> béton.<br />

Les principa<strong>les</strong> différences entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux types d'attaque tiennent à la quantité d'ions<br />

sulfates et au temps <strong>de</strong> réaction. Dans le cas <strong>de</strong> l'attaque externe, <strong>les</strong> ions sulfates doivent<br />

pénétrer <strong>dans</strong> la matrice et la réaction provoque la dégradation <strong>du</strong> béton <strong>du</strong>rci par expansion.<br />

La présence éventuelle <strong>de</strong>s fissures accélère la pénétration <strong>de</strong>s nouveaux ions sulfates. Le <strong>de</strong>gré<br />

<strong>de</strong> l'attaque est fonction <strong>du</strong> temps d'exposition.<br />

Par contre, <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> l'attaque interne, <strong>de</strong>s ions <strong>de</strong> sulfate existent déjà <strong>dans</strong> la<br />

matrice et la quantité <strong>de</strong>s ions <strong>de</strong> sulfate diminue au cours <strong>de</strong> la réaction chimique. Si tous <strong>les</strong><br />

sulfates sont consommés au cours <strong>de</strong> la phase initiale d'hydratation, l'attaque ne doit pas<br />

apparaître.<br />

28


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jiere partjg . ETUDE BaUOGRAPHIOUEDU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATÎOUE DANS LES BETONS<br />

IV.2.2. Manifestations classiques <strong>de</strong> l'altération <strong>sulfatique</strong> <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> - Attaque externe<br />

IV. 2.2.a. Eaux souterraines sulfatées<br />

C'est un cas typique et le plus simple, étudié <strong>de</strong>puis plus d'un siècle dès l'apparition <strong>de</strong>s<br />

ciments portland. Les zones géologiques sédimentaires contenant <strong>du</strong> gypse sont en effet assez<br />

fréquentes. Le gypse étant relativement soluble <strong>dans</strong> l'eau (2g / 1), <strong>les</strong> fondations <strong>de</strong>s ouvrages<br />

d'art sont parfois au contact d'eaux saturées en sulfate <strong>de</strong> calcium, qui remontent <strong>dans</strong> le béton<br />

par capillarité, lorsque la perméabilité est suffisante.<br />

L'agression par <strong>de</strong>s eaux souterraines sulfatées donne naissance à <strong>de</strong>s composés<br />

nouveaux expansifs à partir <strong>de</strong>s constituants <strong>du</strong> ciment. La réaction schématique <strong>de</strong> base est la<br />

formation <strong>de</strong> gypse secondaire et d'ettringite C3A.3CaS04.32H20(Tab 1.01) (Regourd, 1982).<br />

Comme <strong>les</strong> sulfates <strong>de</strong> calcium, <strong>les</strong> sulfates <strong>de</strong> potassium, sodium, magnésium,<br />

ammonium sont agressifs et peuvent donner naissance à <strong>du</strong> gypse secondaire.<br />

La chaux et <strong>les</strong> pro<strong>du</strong>its d'hydratation <strong>de</strong> l'aluminate tricalcique sont donc <strong>dans</strong> le ciment<br />

<strong>les</strong> phases <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong> aux eaux sulfatées. El<strong>les</strong> le sont également au contact <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong><br />

mer, mais ici l'action est plus complexe.<br />

IV.2.2.b. Eau <strong>de</strong> mer<br />

C'est un cas plus complexe. L'eau <strong>de</strong> mer combine <strong>les</strong> effets nuisib<strong>les</strong> <strong>de</strong>s ions sulfate et<br />

chlorure avec ceux <strong>de</strong>s ions magnésium et carbonate. Chacun d'entre eux décompose <strong>les</strong><br />

constituants <strong>de</strong>s ciments hydratés pour donner <strong>de</strong>s nouveaux hydrates plus stab<strong>les</strong> en présence<br />

<strong>du</strong> nouveau milieu.<br />

L'attaque <strong>du</strong> béton est le résultat <strong>de</strong> réactions séparées mais plus ou moins simultanées<br />

entre <strong>les</strong> sulfates et chlorures et <strong>les</strong> constituants <strong>du</strong> ciment. Les sels <strong>de</strong> magnésium MgSÛ4 et<br />

MgCl2 sont <strong>les</strong> plus agressifs. Les réactions groupées <strong>dans</strong> le tableau 1.02 (Regourd, 1982)<br />

font intervenir essentiellement C3A et Ca(OH)2.<br />

A ces <strong>phénomène</strong>s chimiques vient s'ajouter le plus souvent l'abrasion physique <strong>du</strong>e à<br />

l'action <strong>de</strong>s vagues, <strong>du</strong> sable et <strong>du</strong> vent, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones <strong>de</strong> marnage où le béton subit une<br />

immersion alternée avec <strong>les</strong> marées. En immersion totale, l'attaque est essentiellement<br />

chimique, c'est celle <strong>de</strong>s sulfates, <strong>de</strong>s chlorures, <strong>de</strong> CO2. En immersion alternée ou en semi-<br />

immersion, l'attaque est à la fois physique et chimique, donc <strong>les</strong> détériorations sont <strong>les</strong> plus<br />

importantes (figure 1.14, Mehta, 1980).<br />

29


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

j'êre Partie . ETUDE BIBUOGEAPHIOUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

Dissolution <strong>de</strong> la chaux<br />

y<br />

Formation d'un composé nouveau<br />

(par réaction d'échange ionique)<br />

Action <strong>de</strong>s sulfates :<br />

a) Substitution Mg 2+ -• Ca 2+ :<br />

Tableau 1.01 : Action <strong>de</strong>s eaux souterraines sulfatées<br />

Ex : Na2S04, substitution 2Na -» Ca 2+<br />

Ca(OH)2 + Na2S04 ->• CaS4 + 2NaOH<br />

(Erosion)<br />

u<br />

CaS04 + 2H2O -> CaS04-2H20 (gypse secondaire) + 2NaOH<br />

(Gonflement)<br />

ou /et<br />

3CaS04 + C3Â.nH20 -• C3A.3CaS04.32H20<br />

(Gonflement)<br />

Tableau 1.02 : Action <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer<br />

MgS04 + Ca(OH)2 -> CaS(>4 + Mg(OH)2 (précipité)<br />

soluble l,2g/l<br />

b) CaS04 + 2H2O -• CaS04.2H20 (gypse secondaire) + 2NaOH<br />

Action <strong>de</strong>s chlorures :<br />

Action <strong>de</strong> CO2 :<br />

CaS04 + C3A.+ 32H20 -» C3A.3CaS04.32H20<br />

c) Substitution Mg 2+ -» Ca 2+ :<br />

Gonflement<br />

MgCl2 + Ca(OH)2 -> CaCl2 + Mg(OH)2 (précipité)<br />

soluble<br />

d) CaCl2 + C3A + IOH2O -» C3A.CaCl2.10H2O (sel <strong>de</strong> Frie<strong>de</strong>l)<br />

Monochloroaluminate, instable, donne en présence <strong>de</strong> S04 2 '<br />

C3A.3CaS04.32H20<br />

Gonflement<br />

e) Ca(OH)2 + C02 + H20 -» CaC03 (précipité : aragonite ou calcite) + 2H20<br />

30


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡tere Part¡e . ETUDE BBUOQRAPHIOUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

ft At en —<br />

Fiiturei <strong>du</strong>e«!<br />

A lacorreiiofi -„_<br />

*ugrt -é*)«l<br />

*two»«n pttytique dt<br />

il'mlis» d»t vsju«» _<br />

*u »oil« (è U glot*<br />

Oicer«p« »ilion<br />


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l lere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUEDANS 1£S BETONS<br />

ciment. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette teneur équivalente en SO^ - , le danger d'expansion est important<br />

même en milieu fermé.<br />

Il faut signaler que la combinaison <strong>de</strong>s ions SO42- <strong>dans</strong> <strong>les</strong> composés expansifs relâche<br />

également une quantité équivalente d'alcalins qui augmentent l'alcalinité <strong>du</strong> milieu et<br />

constituent un risque supplémentaire d'expansion par réaction alcali-granulat.<br />

Si on prend en compte <strong>les</strong> transferts <strong>de</strong> matière entre l'extérieur <strong>de</strong> l'enveloppe et<br />

l'enrobé, le système <strong>de</strong>vient alors ouvert. A l'attaque interne s'ajoutent <strong>les</strong> attaques externes<br />

citées précé<strong>de</strong>mment.<br />

IV.3. Mécanismes mis enjeu lors <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par <strong>les</strong> sulfoaluminates hydratés<br />

L'attaque <strong>du</strong> béton par <strong>les</strong> sulfates est un processus complexe. Le mono- et<br />

trisulfoaîuminate sont <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux principaux hydrates concernés. Nous allons rappeler l'état actuel<br />

<strong>de</strong>s connaissances sur le mécanisme <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> par <strong>les</strong> sulfoaluminates <strong>de</strong> calcium<br />

hydraté qui est un sujet <strong>de</strong> controverse entre chercheurs. La plupart <strong>de</strong>s auteurs admettent que<br />

c'est l'ettringite qui joue le rôle le plus important <strong>dans</strong> <strong>l'expansion</strong>, mais ils ne sont pas pour<br />

autant tous d'accord sur le processus <strong>de</strong> la réaction chimique <strong>de</strong> l'ettringite et l'origine <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> par ettringite. Dans une synthèse bibliographique, Cohen (1983) a résumé <strong>de</strong>ux<br />

éco<strong>les</strong> à ce sujet : la théorie d'expansion par croissance cristalline <strong>de</strong> l'ettringite et la théorie <strong>de</strong><br />

gonflement d'ettringite par adsorption d'eau. Actuellement <strong>les</strong> opinions restent encore<br />

partagées et nous allons résumer à nouveau <strong>les</strong> différentes éco<strong>les</strong> en présence, après une<br />

présentation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sulfoaluminates hydratés.<br />

IV.3.1. Caractéristiques <strong>de</strong>s hydrates concernés<br />

IV.3.1.a. Monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

Ce composé a été découvert par LERCH en 1929. Il a pour formule<br />

4CaO.Al2C«3.S03.î2H20. Le nombre <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau <strong>de</strong> cristallisation peut varier en<br />

fonction <strong>de</strong> l'hygrométrie, <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la composition <strong>du</strong> mélange réactif (Klein et<br />

Mehta, 1968).<br />

Le monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium appartient au groupe AFm dont la formule générale<br />

s'écrit [Ca2Al(OH)g].X.xH20 ou C3A.CaX2.yH2O avec X désignant <strong>les</strong> anions monovalents<br />

ou bivalents (OH", Cl", 1/2 SO4 2 -, 1/2 CO3 2 -...), y = 2(x+3) et Al 3+ pouvant être remplacé<br />

par Fe 3+ ou Cr 3+ . Les phases AFm ont <strong>de</strong>s structures stratifiées hexagona<strong>les</strong> dérivées <strong>de</strong> celle<br />

32


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

î ,ere Partie : ETUDE BIBIJOGRAPHIOUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANSLES BETONS<br />

<strong>de</strong> Ca(0H)2 par le remplacement ordonné d'un ion Ca^ + sur trois par un ion Al 3+ (ou Fe 3+ ,<br />

Cr 3+ ) (Taylor en 1973, Ahmed et al. en 1969, Ahmed et Taylor en 1967). Le remplacement<br />

<strong>de</strong>s ions Ca^ 4 " par <strong>les</strong> plus petits Al 3+ engendre la déformation <strong>de</strong> structure qui permet à<br />

chaque ion Ca^ + d'attacher en plus <strong>de</strong> six ions OH" l'atome oxy<strong>de</strong> d'un molécule d'eau se<br />

trouvant <strong>dans</strong> la couche intermédiaire. La couche principale a pour la composition<br />

[Ca2Al(OH)(j] + . Entre <strong>les</strong> couches principa<strong>les</strong> sont disposés <strong>de</strong>s anions X et <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong><br />

d'eau qui constituent <strong>les</strong> couches intermédiaires. La structure élémentaire avec a ~ 5.7Â et c =<br />

7.4 ~ 10.7Â comprend une unité <strong>de</strong> formule [Ca2AJ(OH)g].X.xH20, ensemble <strong>de</strong> la couche<br />

principale avec <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau et <strong>les</strong> anions combinés aux ions Ca^ + et Al 3+ .<br />

Structure idéale Structure réelle<br />

Figure 1.15: Structure <strong>de</strong> la couche principale [Ca2Al(OH)g] + dérivée <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Ca(OH)2,<br />

comparaison entre la structure idéale et îa structure réelle (Taylor, 1973)<br />

Pour un composé contenant <strong>de</strong>s anions monovalents, C4AG2H10 par exemple,<br />

l'équilibre <strong>de</strong> charge [Ca2Al(OH)6] + est réalisée par un anion Cl" qui se trouve <strong>dans</strong> la couche<br />

intermédiaire avec <strong>de</strong>ux molécu<strong>les</strong> d'eau. En présence d'anions bivalents, pour le composé<br />

C4ASH12 par exemple, la charge [Câ2Al(OH)5] + est neutralisée par .la moitié <strong>de</strong> Fanion<br />

SO42- <strong>dans</strong> la couche intermédiaire qui se partage entre <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> base, l'emplacement<br />

libre est occupé par une molécule d'eau, la couche intermédiaire est donc <strong>de</strong> I/2SO42-.3H2O.<br />

Lorsque la température augmente, <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau sont cédées, l'ion X" se rapproche<br />

<strong>du</strong> Ca^ + <strong>de</strong> la couche principale.<br />

Le C4ASH12 a une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 1,99 à 20°C (Lea, 1970). En diffraction X, la raie<br />

principale <strong>de</strong> ces cristaux sous forme plaquettes hexagona<strong>les</strong> correspond à une distance d =<br />

33


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ere Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUE DANSLESBETONS<br />

8,92Â. En analyse thermique différentielle, le pic caractéristique présente un maximum vers<br />

190 - 200°C. Dans une solution en équilibre, le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité est 3.71E-30 (Damidot et<br />

Glasser, 1993).<br />

Dans le ciment, l'hydratation <strong>du</strong> C3A avec gypse donne d'abord naissance à <strong>de</strong><br />

l'ettringite. A partir d'un moment donné, lorsque la concentration en $>0¿p~ diminue, l'ettringite<br />

se transforme en monosulfoaluminate. Le C4AF donne <strong>les</strong> mêmes hydrates que C3A, mais la<br />

cinétique est plus lente.<br />

rV.3,l.b. Trisulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté (l'ettringite)<br />

Il existe à l'état naturel. Sur le plan technologique, c'est un minéral important ; c'est le<br />

premier constituant cristallisé qui apparaît au cours <strong>de</strong> l'hydratation précoce <strong>du</strong> ciment Portland<br />

et <strong>de</strong>s ciment sursuifatés (ettringite primaire qui participe à la prise). L'ettringite secondaire<br />

peut se former après la prise <strong>du</strong> béton en présence <strong>de</strong> solutions sulfatées.<br />

Elle a été découverte par Lehman en 1874. Une synthèse a été faite par Candlot en 1880,<br />

et en 1892, Michaelis lui attribue la responsabilité <strong>de</strong>s désordres et <strong>de</strong>structions apparus <strong>dans</strong> le<br />

béton attaqué par <strong>les</strong> sulfates, ce qui justifie l'appellation "bacille <strong>du</strong> ciment". Sa composition<br />

chimique est déterminée plus tard, c'est 6CaO.Al203.3S03.(29~32)H20. Sa structure<br />

appartient au groupe AFt ayant une symétrie hexagonale ou pseudo-hexagonale, elle a été<br />

affinée par Moore et Taylor (Moore et Taylor en 1970, Taylor en 1973). La formule<br />

développée <strong>de</strong> l'ettringite est :<br />

{ [Ca3Al(OH)6]2 . 24H20} . (S04)3 . 2H20<br />

Groupes OH" Eau <strong>de</strong> solvatation Eau <strong>de</strong> cristallisation<br />

La structure se compose <strong>de</strong> colonnes <strong>de</strong> composition [Ca3Al(OH)6.12H20] 3+ parallè<strong>les</strong><br />

à l'axe c ( axe <strong>de</strong> la fibre). Les octaèdres Al(OH)g3- SOnt reliés par <strong>les</strong> polyèdres <strong>de</strong><br />

coordination <strong>du</strong> calcium. Chaque ion Ca^" 1 " est lié aux quatre anions OH" appartenant <strong>de</strong>s<br />

octaèdres Al(OH)g3- au-<strong>de</strong>ssus et au-<strong>de</strong>ssous et quatre molécu<strong>les</strong> d'eau, il présente donc une<br />

coordination <strong>de</strong> 8. La configuration <strong>du</strong> polyèdre <strong>de</strong> Ca^ + peut se décrire comme un prisme<br />

trigonal.<br />

Les ions sulfatés et <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau restantes se logent <strong>dans</strong> quatre canaux formés par<br />

<strong>les</strong> colonnes adjacentes {Ca6[Al(OH)632.24H20} 6+ , trois d'entre eux contiennent <strong>les</strong> ions<br />

SO^" et le quatrième, <strong>de</strong>ux molécu<strong>les</strong> d'eau cristallisées. L'élimination <strong>de</strong> ces molécu<strong>les</strong> d'eau<br />

<strong>de</strong> cristallisation s'effectue sans <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la structure. Cette disposition explique le<br />

34


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡1ère Partie . ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENED'EXPANSIONSULFATIOUEDANS LES BETONS<br />

caractère zéolitique <strong>de</strong> l'eau d'hydratation. Au contraire, le départ <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> d'eau <strong>de</strong><br />

solvatation entourant <strong>les</strong> ions Al entraîne la disparition <strong>de</strong> l'arrangement cristallin.<br />

L'ettringite se présente sous forme <strong>de</strong> la fibre plus ou moins fines, suivant son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

formation. Les cristaux, le plus souvent maclés, ont une symétrie hexagonale (a = 11,23 À, c -<br />

21,4Â). La dimension <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite dépend essentiellement <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong>.<br />

Lorsque celle-ci est saturée en sulfate et hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium, ce qui est le cas <strong>dans</strong> la plupart<br />

<strong>de</strong>s ciments expansifs, aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation tout au moins, l'ettringite apparaît<br />

sous forme <strong>de</strong> très petits cristaux peu ou mal formés (Mehta, 1973),<br />

a) Projection le long l'axe <strong>du</strong> prisme, C = colonnes, S = SO4 2 " et H7O <strong>dans</strong> <strong>les</strong> canaux<br />

b) Structure d'une colonne <strong>de</strong> composition {Ca3[Al(OH)6].12H20p + , cerc<strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s = H20 <strong>de</strong> solvatation<br />

(<strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau attachées aux ions Ca <strong>de</strong> la ligne centrale verticale ont été omises<br />

Figure 1.16 : Structure <strong>de</strong> l'ettringite (Taylor, 1973)<br />

La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l'ettringite est 1,73. La raie principale en diffraction <strong>de</strong>s rayons X apparaît<br />

pour d = 9,7Â. En analyse thermique différentielle, le maximum <strong>du</strong> pic correspond à une<br />

température <strong>de</strong> 140°C environ (Millet et al., 1980). Dans une solution en équilibre, le pro<strong>du</strong>it<br />

<strong>de</strong> solubilité est 2.80E-45 (Damidot et Glasser, 1993).<br />

Pour qu'il y ait formation d'ettringite, il faut que la phase aqueuse contienne <strong>de</strong>s<br />

concentrations suffisantes en Ca^" 1 ", Al(OH)4" et SOd?-. Une addition <strong>de</strong> chaux retar<strong>de</strong><br />

considérablement l'hydratation <strong>de</strong>s phases alumineuses, surtout C3A au jeune âge. Pour<br />

expliquer ce <strong>phénomène</strong>, la plupart <strong>de</strong>s chercheurs pensent qu'il se forme une couche<br />

imperméable d'ettringite autour <strong>de</strong>s grains anhydres d'aluminates lorsque la solution est saturée<br />

en chaux (Collepardi et al., 1978). En plus, l'excès <strong>de</strong> chaux entraînerait une diminution <strong>de</strong> la<br />

35


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l iere Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENED'EXPANSION SULFATIOUEDANS LES BETONS<br />

taille <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite formés, jusqu'à l//m <strong>de</strong> long et 0,25//m <strong>de</strong> large.<br />

L'ettringite peut se former à partir <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> C3A, CA ou C4A3S selon <strong>les</strong> réactions<br />

suivantes :<br />

C3A + 3CS + 32H => C3AJCS .H32<br />

3CA + 3CS + 38H => C3A.3CS.H32 + 2AH3<br />

AH3 peut réagir avec la chaux en donnant CAH10, pro<strong>du</strong>it qui peut réagir avec le gypse<br />

en présence <strong>de</strong> chaux pour donner l'ettringite :<br />

CAH10 + 2CH + 3CSH2 + 14H => C3A.3CS.H32<br />

C4A3S + 2CSH2 + 34H => C3A.3CS.H32 + 2AH3<br />

IV.3.2. Expansion par croissance cristalline <strong>de</strong> l'ettringite<br />

L'une <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong> en présence est la théorie <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par croissance cristalline <strong>de</strong><br />

l'ettringite. Selon cette première école, <strong>l'expansion</strong> est provoquée par la croissance <strong>de</strong>s aiguil<strong>les</strong><br />

d'ettringite et la force d'expansion qui s'exerce sur la matrice prend naissance sur l'ettringite en<br />

cours <strong>de</strong> formation (Cohen, 1983).<br />

Cette école basée sur la plus ancienne théorie proposée par Lafuma (1929, 1930)<br />

soutient l'hypothèse que le processus d'apparition <strong>de</strong> l'ettringite colloïdale est topochimique ou<br />

in situ à partir <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s aluminates hydratés et l'origine d'expansion est la pression<br />

interne engendrée par l'augmentation <strong>de</strong> volume <strong>du</strong> cristal d'ettringite. Au cours <strong>de</strong><br />

l'hydratation, <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite se forment à la surface <strong>de</strong>s anhydres et au fur et à mesure<br />

que l'hydratation s'avance, la couche <strong>de</strong>nse d'ettringite s'accroît en épaisseur. Lorsque <strong>de</strong>ux<br />

couches voisines se rejoignent, il y a création <strong>de</strong> forces <strong>de</strong> contact, répulsion et expansion<br />

globale, le volume <strong>de</strong> l'hydrate étant toujours supérieur à celui <strong>de</strong> l'anhydre.<br />

La théorie <strong>de</strong> Lafuma est basée sur le fait qu'une ettringite expansive secondaire<br />

n'apparaît que si elle est le résultat d'une réaction entre <strong>les</strong> ions SO4 2 " et <strong>les</strong> aluminates<br />

hydratés <strong>du</strong> C3A, à l'état soli<strong>de</strong>, en milieu saturé en chaux. En absence <strong>de</strong> chaux, l'ettringite se<br />

formerait à partir d'un <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> "solubilisation <strong>de</strong> CsA.X^O-cristallisation d'ettringite"<br />

<strong>dans</strong> un espace poreux où <strong>les</strong> cristaux peuvent se développer sans contrainte, elle est donc non<br />

expansive. L'hypothèse <strong>de</strong> réaction topochimique a été reprise <strong>de</strong>puis par <strong>de</strong> nombreux<br />

chercheurs, notamment Mather (1973), Krassilnikov et al. (1974), Hansen (1976), Moldovan<br />

étal. (1980).<br />

36


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ére Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENED'EXPANSIONSULFATIOUE DANSLES BETONS<br />

Cette théorie suppose que <strong>de</strong>s anhydres sont entourés d'une couche d'ettringite et la<br />

poursuite <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong> l'aluminate ne peut se réaliser qu'entre cette couche d'ettringite et<br />

<strong>les</strong> anhydres rési<strong>du</strong>els. La diffusion <strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong>s ions Ca^ + , SO^~ à travers <strong>de</strong> cette couche<br />

vers l'aluminate anhydre provoque la nouvelle formation d'ettringite <strong>dans</strong> un volume<br />

extrêmement restreint et ce processus crée une pression interne qui con<strong>du</strong>it à l'augmentation <strong>du</strong><br />

volume <strong>de</strong> l'éprouvette, sachant que le volume <strong>de</strong>s hydrates est toujours supérieur au volume<br />

<strong>de</strong>s anhydres qui leur ont donné naissance.<br />

Ogawa et Roy (1981, 1982) ont constaté que, au premier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'hydratation, <strong>de</strong>s<br />

cristaux d'ettringite <strong>de</strong> très petite taille se formaient autour <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> C4A3S <strong>de</strong> façon<br />

désordonnée (<strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue orientation). A un sta<strong>de</strong> d'hydratation ultérieur, ils ont remarqué<br />

que <strong>les</strong> cristaux étaient orientés radialement autour <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> C4A3S et que la zone <strong>de</strong><br />

réaction apparaissait comme étant plus compacte. Ce changement <strong>dans</strong> l'orientation et la taille<br />

<strong>de</strong>s cristaux est considéré par <strong>les</strong> auteurs comme une cause déterminante d'expansion.<br />

Certains auteurs (Ish Shalom et Bentur, 1974 et 1975) ont noté également que<br />

<strong>l'expansion</strong> libre était une fonction linéaire <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> réaction au <strong>de</strong>là d'un seuil<br />

correspondant à une résistance minimale acquise par le matériau et nécessaire pour que<br />

<strong>l'expansion</strong> globale apparaisse.<br />

Par contre, <strong>les</strong> autres auteurs (Kalousek et Benton en 1970, Rapport ACI en 1970,<br />

Ponomarev et al. en 1980, Nikitina et al. en 1980, Moldoman et Butucescu en 1980) ont<br />

constaté expérimentalement que <strong>l'expansion</strong> n'est pas liée directement à la quantité d'ettringite,<br />

mais dépend surtout <strong>de</strong> ses conditions <strong>de</strong> cristallisation, elle augmenterait d'autant plus que la<br />

quantité d'ions Ca 2+ <strong>de</strong>viendrait abondante.<br />

Selon Dron et Brivot (1986 et 1989), l'énergie correspondante à la force qui s'exerce sur<br />

la matrice est libérée par le processus <strong>de</strong> cristallisation lui-même à l'endroit où le processus<br />

intervient physiquement et elle ne peut être qu'une énergie libre, puisqu'il s'agit <strong>de</strong> la partie<br />

libérée sous forme mécanique. Cette énergie est chiffrée à 51 KJ/mole pour la formation<br />

d'ettringite à partir <strong>de</strong>s réactifs anhydres. Le volume molaire <strong>de</strong> l'ettringite étant 725 cm 3 , on<br />

arrive à tra<strong>du</strong>ire cette énergie libre en une pression <strong>de</strong> cristallisation <strong>de</strong> 70 MPa s'exerçant sur<br />

la surface en cours <strong>de</strong> croissance. Cette pression très élevée explique que le gonflement<br />

ettringitique puisse avoir <strong>de</strong>s effets désastreux allant <strong>de</strong> la simple déformation à l'éclatement <strong>du</strong><br />

béton.<br />

Signalons que, <strong>dans</strong> un article basé sur <strong>de</strong>s considérations <strong>de</strong> cristallographie structurale,<br />

Mehta (1983) dénonce l'invraisemblance qu'il y aurait à la diffusion <strong>de</strong>s ions SO^" <strong>dans</strong> la<br />

structure <strong>de</strong> C4AH13 (ou C3A.CaS04.12H20) à l'état soli<strong>de</strong> pour former <strong>de</strong> l'ettringite selon<br />

37


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡1ère part¡e , ¿jung BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENED'EXPANSION SULFATIOUEDANS LES BETONS<br />

la théorie <strong>de</strong> Lafuma. Par contre, la conversion <strong>de</strong> C4AH13 en monosulfoaluminate par<br />

échange ionique serait plausible.<br />

Pour expliquer <strong>l'expansion</strong> qui se pro<strong>du</strong>it lors <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s ciments volontairement<br />

ou non "expansif ', Cottin (1979) a fait une hypothèse que <strong>dans</strong> certains volumes <strong>de</strong> la pâte en<br />

cours <strong>de</strong> <strong>du</strong>rcissement (localisation), <strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong>s ions (<strong>dans</strong> la phase interstitielle) extérieurs<br />

à ces volumes peuvent pénétrer et réagir, provoquant <strong>de</strong>s expansions ponctuel<strong>les</strong> par effet<br />

stérique, et agissant sur l'ensemble <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie comme <strong>de</strong>s coins. Il s'agit ici <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux idées : l'effet stérique et la localisation <strong>de</strong>s certains volumes <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quels se pro<strong>du</strong>it l'effet<br />

stérique.<br />

Pour vérifier la première, c'est à dire la formation <strong>de</strong>s nouvel<strong>les</strong> phases soli<strong>de</strong>s <strong>dans</strong> un<br />

volume insuffisant pour <strong>les</strong> contenir con<strong>du</strong>it à l'augmentation apparente <strong>du</strong> volume, il a calculé<br />

<strong>l'expansion</strong> théorique et mesuré la valeurs réel<strong>les</strong> sur <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - gypse à<br />

différentes teneurs en gypse, avec un rapport E/C = 0.30. La comparaison <strong>de</strong>s calculs et <strong>de</strong>s<br />

mesures montre que <strong>l'expansion</strong> est provoqué véritablement par effet stérique (figure 1.17). On<br />

remarque d'ailleurs que l'on obtient le même niveau d'expansion avec à peu près la même<br />

cinétique sur <strong>les</strong> pâtes avec <strong>du</strong>rcissement préalable comme sur <strong>les</strong> pâtes sans <strong>du</strong>rcissement<br />

préalable.<br />

La <strong>de</strong>uxième idée suppose que <strong>dans</strong> certains volumes <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment, l'eau et <strong>les</strong><br />

ions pénètrent et réagissent avec <strong>les</strong> anhydres. La première ettringite précipite sous forme<br />

d'une couche entre la surface d'aluminate et la surface <strong>de</strong> sulfate, la poursuite <strong>de</strong> l'hydratation<br />

Gonflement %<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

41<br />

2<br />

C*: ^¿tósass/<br />

_,.->-^_<br />

15 25<br />

Gypse %<br />

(a)<br />

ii<br />

//<br />

35<br />

if<br />

/i<br />

(a) Expansion calculée et mesurée en fonction <strong>de</strong> la teneur <strong>du</strong> gypse<br />

(b) Expansion mesurée avec et sans <strong>du</strong>rcissement préalable<br />

Figure 1.17 : Expansion <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux avec gypse (Cottin, 1979)<br />

38<br />

(b)


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡tere partje . ¡JUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

ne peut se réaliser qu'entre cette couche d'ettringite et le cristal <strong>de</strong> l'aluminate rési<strong>du</strong>el et il se<br />

forme ainsi une "coquille" d'ettringite. La continuation <strong>de</strong> la formation d'ettringite <strong>dans</strong> un<br />

volume extrêmement restreint provoque l'éclatement <strong>de</strong> la "coquille" avec augmentation <strong>de</strong> son<br />

volume.<br />

Nous trouvons que cette <strong>de</strong>rnière idée retombe sur la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> réaction à l'état<br />

soli<strong>de</strong>. Mais le mécanisme d'expansion est basé sur l'effet stérique, pas sur la croissance<br />

cristalline <strong>de</strong> l'ettringite.<br />

IV.3.3. Expansion d'ettringite par adsorption d'eau<br />

Selon cette <strong>de</strong>uxième école, <strong>l'expansion</strong> est liée aux propriétés colloïda<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'ettringite,<br />

<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> seraient <strong>du</strong>es à l'extrême petitesse <strong>de</strong>s cristallites, dont la taille est <strong>de</strong> l'ordre <strong>du</strong><br />

micromètre, et aussi à leur caractère hautement hydrophile. Le système formé par <strong>les</strong> cristaux<br />

et l'eau constitue un gel qui gonfle par adsorption d'eau, à la façon d'une éponge. La force<br />

d'expansion qui s'exerce sur la matrice prend naissance sur l'ettringite déjà formée (Cohen,<br />

1983).<br />

Mehta (1969, 1973, 1982), chef <strong>de</strong> file <strong>de</strong> cette école, suggère que la formation <strong>de</strong><br />

l'ettringite suit toujours un mécanisme <strong>de</strong> "solubilisation - cristallisation", quelle que soit la<br />

teneur en chaux <strong>dans</strong> la solution interstitielle ou la taille <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite qui<br />

apparaissent.<br />

Dans certaines conditions (solution saturée en chaux, processus réactionnel en solution),<br />

l'ettringite apparaît sous forme colloïdale et présente une surface spécifique très élevée et<br />

chargée négativement. En étudiant l'hydratation <strong>du</strong> système C4A3S-CSH2 avec et sans chaux,<br />

Mehta (1973) a examiné le développement <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l'ettringite. Les photos <strong>de</strong> MEB<br />

ont indiqué que la dimension <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite est environ 1 um <strong>de</strong> longueur sur 0.25<br />

um <strong>de</strong> largeur en présence <strong>de</strong> chaux alors qu'ils sont plus gros en absence <strong>de</strong> chaux (environ<br />

6-8 um <strong>de</strong> longueur et 0.5 ~ 1 um <strong>de</strong> largeur), et <strong>les</strong> mêmes résultats ont été obtenus lorsque<br />

CA est utilisé à la place <strong>de</strong> C4A3S. En utilisant le technique S AXS (Small-Angle X-ray<br />

Scattering), Chen et Mehta (1982) ont déterminé la surface spécifique <strong>de</strong> l'ettringite colloïdale<br />

<strong>de</strong> 153 m^/g.<br />

Mehta pense qu'il existe <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> cohésion très élevées entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong><br />

d'ettringite et ces particu<strong>les</strong> chargées négativement et à très gran<strong>de</strong> surface spécifique<br />

adsorbent un grand nombre <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau qui entourent <strong>les</strong> cristaux. Cette adsorption <strong>de</strong><br />

molécu<strong>les</strong> d'eau con<strong>du</strong>it à une augmentation <strong>de</strong>s distances entre particu<strong>les</strong> d'ettringite, à une<br />

décroissance rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> cohésion et par suite à un <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> gonflement sans<br />

39


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l iere Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANS LESBETONS<br />

aucun changement <strong>dans</strong> la matrice cristalline d'ettringite (Mehta et Hu, 1978).<br />

Pour confirmer expérimentalement leur hypothèse, ils ont mis <strong>dans</strong> l'eau î'ettringite<br />

obtenue par hydratation <strong>du</strong> mélange C4A3S + 8CS + 6C + 96H. Us ont mesuré ensuite <strong>les</strong><br />

variations <strong>de</strong> volume en fonction <strong>du</strong> temps et trouvé une corrélation entre l'augmentation <strong>de</strong><br />

volume et la quantité d'eau adsorbée (figure 2.18). Parallèlement, ils n'ont constaté aucune<br />

modification <strong>du</strong> diagramme DRX <strong>de</strong> I'ettringite.<br />

Negro et Bachiorrini (1982) ont également constaté sur mortier que <strong>l'expansion</strong> d'un<br />

mélange C3A-CSH2-CH-SÍO2 hydraté était liée à la formation d'ettringite colloïdale et que le<br />

monosulfoaluminate pouvait se former mais uniquement à la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'expansion.<br />

Dans <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Regourd et al. (1980), le mécanisme <strong>de</strong> l'attaque <strong>de</strong>s ciments par <strong>les</strong><br />

sulfates est expliqué par une expansion très localisée d'ettringite suivie d'une fissuration, <strong>les</strong><br />

contraintes étant <strong>du</strong>es à une ettringite naissante mal cristallisée. Les cristaux bien formés<br />

n'apparaissent qu'après fissuration quand ils disposent <strong>de</strong> l'espace nécessaire à leur croissance.<br />

Dans l'hypothèse <strong>de</strong> Mehta, il est évi<strong>de</strong>nt que <strong>l'expansion</strong> ne peut se pro<strong>du</strong>ire en<br />

absence d'une source d'eau extérieure. Pour cette raison, cette hypothèse a été contestée par<br />

Ish Shalom et Bentur (1975) qui ont trouvé expérimentalement que <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>meurait<br />

importante même si l'éprouvette était protégée. L'opinion <strong>de</strong> Dron et Brivot (1986) est<br />

également opposée à cette hypothèse, ils ont effectué une expérience sur I'ettringite pure et la<br />

variation <strong>de</strong> volume était quasi nulle même en présence d'eau liqui<strong>de</strong>.<br />

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 " 2 4 6 8 10 12 14<br />

Age after casting, days Volumetric expansion, percent<br />

(a) (b)<br />

(a) Expansion volumique <strong>de</strong> I'ettringite sous cure humi<strong>de</strong><br />

(b) Relation entre l'absorption d'eau et <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong> I'ettringite<br />

Figure 1.18: Expansion <strong>de</strong> I'ettringite et la corrélation avec la quantité d'eau adsorbée (Mehta et Hu, 1978)<br />

40


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

IV.3.4. Expansion d'ettringite par pression <strong>de</strong> cristallisation<br />

La notion <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> cristallisation a été utilisée par Kalousek et Benton (1970).<br />

Dans leur étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> mécanisme <strong>de</strong> l'attaque <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment par l'eau <strong>de</strong> mer, ils ont<br />

attribué <strong>l'expansion</strong> aux cristaux d'ettringite qui croissent à la surface <strong>de</strong>s anhydres. Selon eux,<br />

<strong>les</strong> ions Ca2 + , SO42- et OH" diffusent vers <strong>les</strong> sites originaux <strong>de</strong> C3A, la croissance <strong>de</strong>s<br />

cristaux d'ettringite provoque <strong>de</strong>s contraintes contre <strong>les</strong> couches formées autour <strong>de</strong>s anhydres<br />

et <strong>l'expansion</strong> se pro<strong>du</strong>it par pression <strong>de</strong> cristallisation car l'ettringite occupe un volume plus<br />

large que C3A qui donne sa naissance. Nous trouvons que cette explication <strong>de</strong> pression <strong>de</strong><br />

cristallisation par croissance anisotrope <strong>de</strong>s cristaux est basée toutefois sur l'hypothèse <strong>de</strong> la<br />

réaction topochimtque qui relève toujours <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par croissance<br />

d'ettringite, la première école que nous avons présentée précé<strong>de</strong>mment.<br />

Xie et Beaudoin (1992) ont avancé une théorie thermodynamique pour expliquer<br />

<strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong>. Concernant le processus <strong>de</strong> la réaction chimique <strong>de</strong> l'ettringite, ils ont<br />

contesté l'hypothèse <strong>de</strong> la réaction topochimique car il manque d'évi<strong>de</strong>nce expérimentale pour<br />

prouver le réarrangement et le mouvement <strong>de</strong>s ions <strong>dans</strong> une phase soli<strong>de</strong> en donnant la<br />

formation d'une nouvelle phase. Ils pensent que la symétrie structurale <strong>de</strong> l'ettringite est<br />

complètement différente <strong>de</strong> certaines phases soli<strong>de</strong>s tel<strong>les</strong> que C3A, C4AF, C12A7, C4AH13<br />

etc. La conversion <strong>de</strong> soli<strong>de</strong> en soli<strong>de</strong> peut avoir lieu plutôt à température élevée mais elle est<br />

cinétiquement difficile à température ambiante malgré la possibilité thermodynamique.<br />

Selon eux, la formation <strong>de</strong> l'ettringite se pro<strong>du</strong>it par le mécanisme chimique<br />

"solubilisation - cristallisation" :<br />

YlRl+Y2R2 + ......+YnRn S (1)<br />

où R¡ sont <strong>les</strong> ions réactifs <strong>dans</strong> la solution et y\ <strong>les</strong> coefficients stoechiométriques.<br />

Lorsque la pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcie est exposée à une solution <strong>de</strong> sulfate, une série <strong>de</strong><br />

réactions physico-chimiques a lieu, la dissociation <strong>de</strong>s hydrates, le transferts <strong>de</strong>s ions sulfates<br />

<strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment etc. Selon le principe thermodynamique, la réaction (1) se poursuit<br />

spontanément <strong>de</strong> la gauche vers la droite tant que la différence <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> Gibbs <strong>de</strong> cette<br />

réaction est négative, c'est à dire AG < 0, ou<br />

SYÍW^S > 0 -<br />

où u¡, i = 1, 2,..., n, est le potentiel chimique <strong>du</strong> réactif Rj <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> pores, et us est<br />

celui <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it soli<strong>de</strong> S.<br />

41


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,ére Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LESBETONS<br />

A température et pression constantes, le potentiel chimique <strong>du</strong> réactif <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong><br />

pores est fonction <strong>de</strong> leurs activités ; plus élevée est l'activitée, plus important est le potentiel.<br />

Dans la réaction précé<strong>de</strong>nte, <strong>les</strong> potentiels chimiques <strong>de</strong>s réactifs se ré<strong>du</strong>isent en raison <strong>de</strong> la<br />

comsommation <strong>de</strong>s réactifs pour la formation <strong>du</strong> précipité. S'il n'y a pas <strong>de</strong> source <strong>de</strong> réactifs<br />

extérieure, le système va atteindre l'état d'équilibre. A l'état d'équilibre, (is = £ YjUj<br />

Lorsque la pâte <strong>de</strong> ciment est immergée <strong>dans</strong> une solution <strong>de</strong> sulfates, l'équilibre est<br />

détruit et la réaction redémarre. Ce processus continue jusqu'au comblement <strong>de</strong>s pores<br />

capillaires <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment, sans expansion importante.<br />

Ensuite la croissance <strong>de</strong>s cristaux S est confinée <strong>dans</strong> l'espace limité <strong>de</strong>s pores alors que<br />

<strong>les</strong> ions extérieurs continuent à pénétrer <strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment et <strong>les</strong> potentiels chimiques <strong>de</strong>s<br />

réactifs augmentent. Dans ce cas là, le système ne peut s'approcher <strong>de</strong> l'état d'équilibre que par<br />

l'augmentation <strong>du</strong> potentiel chimique <strong>du</strong> précipité confiné, il y a donc <strong>du</strong>.s = Z y¡ <strong>du</strong>j. En<br />

intro<strong>du</strong>isant <strong>les</strong> relations :<br />

Us = u s ( T > p s)<br />

Uj^ufCr.PO + RTlnaj<br />

où Ps est la pression <strong>du</strong> précipité, T est la température absolue, aj est l'activité <strong>du</strong> réactif Rj, PI<br />

est la pression <strong>de</strong> la solution, uj* est le potentiel chimique <strong>du</strong> Rj à "l'état standard", on obtient<br />

dPs = (RT/vs).Zr¡d(lnai)<br />

T et PI étant considérés comme constants. L'intégration dPs donne la "pression <strong>de</strong><br />

cristallisation" Pc :<br />

vs % a? vs K.% Ms<br />

où Vs est le volume molaire <strong>du</strong> précipité, Ksp et K®p sont <strong>de</strong>s constantes liées au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong><br />

solubilité sous la pression Ps et JP4°, P* est la pression <strong>du</strong> précipité sans interaction,<br />

généralement considérée comme étant égale à la pression atmosphérique, O est appelé "rapport<br />

<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité".<br />

Selon <strong>les</strong> auteurs, <strong>de</strong>ux conditions suivantes doivent être remplies pour créer la pression<br />

<strong>de</strong> cristallisation : (1) la croissance <strong>de</strong>s cristaux <strong>dans</strong> un espace confiné, (2) le "rapport <strong>du</strong><br />

pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité" supérieur à 1.<br />

L'importance <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> chaux <strong>dans</strong> <strong>l'expansion</strong> par ettringite a été également<br />

42


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

J' ere Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUE DANSLESBETONS<br />

expliquée. Dans la réaction <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'ettringite, îa concentration en Csfi + <strong>dans</strong> la<br />

solution interstitielle est un facteur important pour la pression <strong>de</strong> cristallisation, La présence <strong>de</strong><br />

chaux <strong>dans</strong> le système con<strong>du</strong>it à une concentration élevée en Ca-^ + , et donc la pression <strong>de</strong><br />

cristallisation est forte.<br />

D'ailleurs, cette théorie indique que <strong>l'expansion</strong> n'est pas fortement liée à la quantité<br />

d'ettringite, mais liée à l'augmentation <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s ions <strong>dans</strong> la phase liqui<strong>de</strong>, après que la<br />

"pression <strong>de</strong> cristallisation" commence, ceci signifie la conversion <strong>de</strong> l'énergie chimique en<br />

travail mécanique.<br />

Très récemment, Deng et Tang (1994) ont obtenu <strong>les</strong> résultats analogues en se basant<br />

également sur l'hypothèse <strong>de</strong> "soîubilisation - cristallisation" et en utilisant le même principe<br />

thermodynamique :<br />

vs Ksp vs<br />

où K/KSp correspond à l'indice <strong>de</strong> sursaturation <strong>de</strong> la solution interstitielle et a.AA au<br />

changement <strong>de</strong> l'énergie d'interface solution - ettringite.<br />

En ce qui concerne l'effet <strong>de</strong> la chaux, <strong>les</strong> auteurs croient que c'est la concentration <strong>de</strong>s<br />

ions OH" qui détermine le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation d'ettringite. En présence <strong>de</strong> chaux, <strong>les</strong><br />

concentrations élevées <strong>de</strong>s ions OH", C&^ + et SO42- ren<strong>de</strong>nt <strong>les</strong> cristaux d'ettringite très fins<br />

car la sursaturation importante con<strong>du</strong>it à la formation <strong>de</strong> nombreux centres <strong>de</strong> cristallisation.<br />

En absence <strong>de</strong> chaux, <strong>les</strong> concentrations <strong>de</strong>s OH" et Ca2 + sont faib<strong>les</strong>, l'ettringite peut se<br />

former mais <strong>les</strong> cristaux sont plus gros <strong>dans</strong> une solution faiblement sursaturée.<br />

Nous remarquons que <strong>dans</strong> cette théorie <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par pression <strong>de</strong> cristallisation, la<br />

force mise enjeu est l'indice <strong>de</strong> sursaturation <strong>dans</strong> la solution interstitielle.<br />

IV.3.5. Expansion d'ettringite par effet osmotique<br />

Le précurseur <strong>de</strong> l'idée que <strong>l'expansion</strong> est <strong>du</strong>e aux pressions osmotiques est Hansen<br />

(1944). Pour expliquer <strong>l'expansion</strong> provoquée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> alcali-réactions, il a avancé la thèse<br />

suivante :<br />

La pâte <strong>de</strong> ciment qui enrobe le granulat réactif joue le rôle d'une membrane semi-<br />

perméable, et le complexe silico-alcalin hydraté celui d'une solution concentrée. Par le jeu <strong>de</strong>s<br />

lois <strong>de</strong> l'osmose, cette <strong>de</strong>rnière provoque un appel <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> d'autant plus fort<br />

que la concentration est gran<strong>de</strong>. La pression osmotique est la pression qu'il faut exercer au<br />

43


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

J' êre Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANSLES BETONS<br />

niveau <strong>de</strong> la membrane pour s'opposer au mouvement <strong>du</strong> flui<strong>de</strong> (îe solvant) vers la solution<br />

concentrée.<br />

Hadley (1964), Swenson et Gillot (1964) ont appliqué également cette hypothèse pour<br />

expliquer <strong>l'expansion</strong> d'ettringite. Selon ces auteurs, <strong>les</strong> pro<strong>du</strong>its d'hydratation forment une<br />

membrane semi-perméable autour <strong>de</strong>s grains anhydres qui empêche la diffusion <strong>de</strong>s ions <strong>de</strong> la<br />

solution interstitielle vers <strong>les</strong> surfaces non hydratées, ceci con<strong>du</strong>it à une différence <strong>de</strong><br />

composition <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> et ainsi provoque une pression osmotique qui pourrait<br />

atteindre ou même dépasser 50 MPa.<br />

Il faut signaler que l'hypothèse <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> pro<strong>du</strong>ite par pression osmotique<br />

apparaissait il y a lontemps et elle est beaucoup moins acceptée actuellement.<br />

IV.3.6. Expansion par formation <strong>de</strong> monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

Chatterji (Chatterji et Jeffery en 1963, Chatterji en 1982) soutient cette hypothèse et<br />

considère que c'est la formation <strong>de</strong> monosulfoaluminate par l'intermédiaire <strong>de</strong> C4ÂH13 formé à<br />

partir <strong>de</strong>s phases alumineuses qui provoque, par un <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> croissance cristalline, <strong>de</strong>s<br />

pressions d'expansion.<br />

La transformation <strong>de</strong> C4AH13 en monosulfoaluminate en présence d'ions SO4 2 "<br />

s'accompagne d'une expansion volumique, fonction <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> saturation <strong>de</strong> la solution en<br />

chaux. Lorsque la concentration en ions SO4 2 " <strong>dans</strong> la solution interstitielle augmente, le<br />

monosulfoaluminate se transforme en ettringite par un processus <strong>de</strong> dissolution- précipitation.<br />

Comme le monosulfoaluminate, la formation <strong>de</strong> l'ettringite pourrait augmenter <strong>les</strong> pressions<br />

internes, mais avec un <strong>de</strong>gré moindre.<br />

A l'appui <strong>de</strong> sa thèse, Chatterji (1980) cite plusieurs travaux selon <strong>les</strong>quels le<br />

monosulfate serait le composé stable et qu'il serait le responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>. Ce<br />

<strong>phénomène</strong> a été observé notamment <strong>dans</strong> le système C3A-Ca(OH)2-gypse-eau (Matousek et<br />

Sauman, 1974) ou <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> ciments expansifs pour <strong>les</strong>quels <strong>l'expansion</strong> continue au cours<br />

<strong>du</strong> temps alors que l'ettringite a cessé <strong>de</strong> se former, ou qu'elle se soit transformée en<br />

monosulfate.<br />

Il faut également signaler que l'hypothèse <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>du</strong><br />

monosulfoaluminate hydraté retrouve peu <strong>de</strong> supporteurs à notre époque. Par contre,<br />

<strong>l'expansion</strong> engendrée par l'ettringite représente l'opinion <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s auteurs.<br />

44


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

J ,êre Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDU PHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANSLES BETONS<br />

IV.3,7. Rôle <strong>du</strong> gypse <strong>dans</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong><br />

Le ciment Portland contient plus ou moins <strong>de</strong> gypse, c'est la source interne <strong>de</strong> sulfate, ïî<br />

peut aussi apparaître lorsque <strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment, <strong>les</strong> concentrations en SO4 2 * venant <strong>de</strong><br />

l'extérieur et en Ca 2+ existant <strong>dans</strong> la solution interstitielle excè<strong>de</strong>nt le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>du</strong><br />

gypse : c'est le gypse secondaire.<br />

Dans <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> <strong>du</strong> béton, le gypse joue un rôle très important comme nous<br />

avons vu précé<strong>de</strong>mment. Chatterji (1969) croit que la formation <strong>de</strong> gypse secondaire en milieu<br />

sursaturé en ions SO4 2 " et Ca 2+ peut provoquer <strong>l'expansion</strong>, la pression engendrée par la<br />

croissance <strong>de</strong>s cristaux <strong>de</strong> gypse est fonction <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> sursaturation. Ce processus <strong>de</strong><br />

cristallisation <strong>du</strong> gypse fait éclater essentiellement le béton à la surface.<br />

Par contre, suivant la théorie <strong>de</strong> Mehta (Mehta et al. en 1979, Mehta en 1983), le gypse<br />

n'est qu'un élément modificateur <strong>de</strong> l'équilibre <strong>dans</strong> la solution interstitielle, il favorise le<br />

gonflement <strong>de</strong> l'ettringite.<br />

Dans le test accéléré d'immersion d'un ciment blanc et un mélange <strong>de</strong> ciment blanc avec<br />

20% <strong>de</strong> fumées <strong>de</strong> silice <strong>dans</strong> une eau sulfatée, il a constaté que le monosulfoaluminate <strong>de</strong>vient<br />

instable quand il entre en contact avec une solution <strong>de</strong> forte concentration en SO4 2 ", alors<br />

l'ettringite <strong>de</strong>vient la phase stable. Cette transformation <strong>du</strong> monosulfoaluminate en ettringite<br />

nécessite à la fois la présence <strong>de</strong> SO4 2 " et <strong>de</strong> Ca 2+ <strong>dans</strong> la solution. Si l'apport nécessaire<br />

d'aluminate, obtenu par la dissolution <strong>de</strong> C4ASH12 (C3A.CS.I2H2O) et <strong>de</strong> C4AH19, n'est<br />

plus maintenu <strong>dans</strong> la solution, la cristallisation d'ettringite cesse et la formation <strong>du</strong> gypse<br />

secondaire commence.<br />

IV.3.8. Bilan sur <strong>les</strong> théories en présence<br />

L'hydratation <strong>de</strong> C3 A et l'évolution <strong>de</strong>s sulfoaluminates en présence <strong>de</strong> gypse :<br />

C3 A + 3CaS04.2H20 (gypse) + 26H20 => C3A.3CaS04.32H20 (Ettringite primaire)<br />

45<br />

U (lors <strong>de</strong> la diminution SOf~)<br />

U (par soluhilisation-crtsîallisation)<br />

C3A,CaSC«4.12H2O (monosulfoaluminate)<br />

v (¡ors <strong>de</strong> la diminution SOf)<br />

U (par solubilisation-cristallisation)<br />

C4AH13


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡1ère part¡e<br />

. ETupg BIBLIOGRAPHIQUE DU PHENOMENE D'EXPANSION SULFAT10UE DANS LES BETONS<br />

Théorie liée à î'ettringite<br />

(a) Expansion par croissance <strong>de</strong> I'ettringite (l'école Lafuma) :<br />

(par échange ionique)<br />

C4AH13 ou C3A.CaS04.12H20 > C3A.3CaS04.32H20<br />

(Lors <strong>de</strong> l'augmentation SO4 2 ") Ettringite secondaire colloïdale<br />

(Milieu saturé en chaux) Expansion par croissance <strong>de</strong> I'ettringite<br />

(par soluh ilisation-cristallisation)<br />

C4AH13 ou C3A.CaS04.12H20 > C3A.3eaS04.32H20<br />

(Lors <strong>de</strong> l'augmentation SC^") Ettringite secondaire bien cristallisée<br />

(Milieu non saturé en chaux) Pas d'expansion<br />

(b) Expansion d'ettringite par adsorption d'eau (l'école Mehta) :<br />

(parsolubilisation-cristallisatiotù<br />

C4AHi3 ou C3A.CaS04.12H20 > C3A.3CaS04.32H20<br />

(Lors <strong>de</strong> l'augmentation SO4 2 ") Ettringite secondaire colloïdale<br />

(Milieu saturé en chaux) Expansion <strong>du</strong>e à l'adsorption d'eau par<br />

I'ettringite (H20 = 27-32)<br />

(parsolubilisation-cristallisation)<br />

C4AHi3 ou C3A.CaS04.12H20 > C3A.3CaS04.32H20<br />

(Lors <strong>de</strong> l'augmentation SO4 2 ") Ettringite secondaire bien cristallisée<br />

(Milieu non saturé en chaux) Pas d'expansion<br />

(c) Expansion par pression <strong>de</strong> cristallisation (théorie thermodynamique)<br />

(parsolubilisation-cristallisation)<br />

Y1 R 1 + Y2 R 2 + + Yn R n ~ - Snon confiné<br />

Pas d'expansion<br />

(par solubilisation-cristallisation)<br />

Yl R l + Y2 R 2, + + Yn R n ^ Sconfiné<br />

(d) Expansion par pression osmotique<br />

Formation d'une membrane semi-perméable autour <strong>de</strong>s anhydres<br />

46<br />

Expansion <strong>du</strong>e à la "pression <strong>de</strong> cristallisation"<br />

Force mise en jeu : <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> saturation


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANSLESBETONS<br />

Théorie liée au monosulfoaluminate hydraté<br />

(e) Expansion par formation <strong>de</strong> monosulfate (l'école Chatterji)<br />

C4AH13<br />

(Lors <strong>de</strong> l'augmentation SO4 2 ")<br />

(Milieu sursaturé en chaux)<br />

(par échange ionique)<br />

->C3A.CaS04.12H20<br />

Monosulfoaluminate<br />

Expansion est fonction <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sursaturation<br />

2-<br />

Lorsque [SQ ] continue à augmenter<br />

t<br />

par "solubilisation - cristallisation"<br />

C3A.3CaS04.32H20<br />

Ettringite secondaire<br />

Expansion avec un moindre <strong>de</strong>gré<br />

IV.4. Modélisation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

En travaillant avec <strong>du</strong> C4A3S synthétique, Ogawa et Roy (1982) ont établi un modèle<br />

<strong>de</strong>scriptif. Par observation au microscope électronique, ils ont trouvé que, au premier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l'hydratation <strong>du</strong> C4A3S en présence <strong>de</strong> chaux et <strong>de</strong> sulfate, l'ettringite se forme autour <strong>de</strong>s<br />

grains <strong>de</strong> C4A3S sans orientation préférentielle. A un sta<strong>de</strong> d'hydratation ultérieur, <strong>les</strong> cristaux<br />

d'ettringite s'orientent radialement autour <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> C4A3S. Les auteurs considèrent<br />

que ce changement d'orientation <strong>de</strong>s cristaux est la cause déterminante d'expansion. Au<br />

troisième sta<strong>de</strong>, <strong>les</strong> zones d'hydrates autour <strong>de</strong>s anhydres entrent en contact au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

réaction 70-75% environ, <strong>l'expansion</strong> démarre à partir <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>. Dans la pério<strong>de</strong><br />

suivante (au <strong>de</strong>gré d'hydratation <strong>de</strong> 75-90%), <strong>l'expansion</strong> s'accroît par répulsion mutuelle <strong>de</strong>s<br />

zones d'hydrates, il subsiste <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> non hydratées. L'expansion s'arrête lorsque le<br />

système est totalement hydraté. Cette hypothèse <strong>de</strong> cristallisation in situ était développée par<br />

Mather (1973) et Hansen (1976) et un important résultat expérimental a été présenté par<br />

Cottin (1979).<br />

Bentur et Ish Shalom (1974) ont proposé un modèle <strong>de</strong>s sphères expansives. D'après<br />

eux, l'ettringite se forme à la surface <strong>de</strong>s grains indivi<strong>du</strong>els anhydres <strong>de</strong> C4A3S supposés<br />

sphériques. Le volume <strong>de</strong> l'hydrate est environ neuf fois plus grand que celui <strong>de</strong> l'anhydre mais<br />

la porosité augmente <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> la consommation d'eau. Pour un certain <strong>de</strong>gré d'hydratation, <strong>les</strong><br />

sphères expansives se touchent, <strong>l'expansion</strong> globale peut démarrer, <strong>les</strong> cristaux d'ettringite<br />

comblent aussi <strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s et la porosité diminue. Ce modèle permet <strong>de</strong> calculer <strong>l'expansion</strong> totale<br />

47


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ére Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIQUEDANS LESBETONS<br />

et la porosité en fonction <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré d'hydratation. D peut aussi représenter îe comportement <strong>de</strong><br />

la pâte expansive soumis à un état <strong>de</strong> contrainte uni axial, tri axial ou hydrostatique.<br />

Xie et Beaudoin (1992) ont calculé <strong>l'expansion</strong> théorique en se basant sur leur théorie<br />

thermodynamique . A partir <strong>de</strong> la relation contraintes - déformation s = a / E et la "pression <strong>de</strong><br />

RTn<br />

cristallisation" R -——<br />

M. -ln£l, en combinant a = v|/s Pc où v}/s est la fraction <strong>de</strong> surface <strong>de</strong><br />

contact, ils ont obtenu e=~Pr = —-=-lnQ. Les auteurs ont analysé avec cette relation <strong>les</strong><br />

E c E vs<br />

différents effets sur <strong>l'expansion</strong> : l'effet <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s ions, l'effet <strong>de</strong> la température, l'effet <strong>du</strong><br />

mo<strong>du</strong>le Young <strong>du</strong> matériau et l'effet <strong>de</strong> la valeur \j/s.<br />

rV.5. Paramètres influençant <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong><br />

IV.5.1. Facteurs intrinsèques <strong>dans</strong> la composition minéralogique <strong>du</strong> ciment<br />

Dans toutes <strong>les</strong> réglementations concernant <strong>les</strong> ciments résistant à l'attaque <strong>sulfatique</strong>, <strong>les</strong><br />

teneurs en C3A et en SO3 ont été retenues comme <strong>les</strong> facteurs <strong>les</strong> plus importants, leurs<br />

valeurs sont fixées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> textes normatifs ou réglementaires <strong>de</strong> chaque pays. Du fait <strong>de</strong>s<br />

réactions chimiques qui accompagnent l'hydratation <strong>du</strong> ciment, ces <strong>de</strong>ux facteurs sont<br />

étroitement liés l'un à l'autre.<br />

La tendance générale, c'est que plus la teneur en C3A est élevée, plus la résistance<br />

chimique aux agents agressifs (sulfates et eau <strong>de</strong> mer) est faible. Les essais pour illustrer cette<br />

tendance ont été réalisés par Jaspers (1977).<br />

6 mois<br />

4 6 8 10 12 14<br />

Teneur en C3A (%)<br />

Figure 1.19 : Allongement (ASTM) en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> % C3A (moyenne d'intervalle) (Jaspers, 1977)<br />

48<br />

16


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

J' ere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

Signalons que, pour l'influence <strong>de</strong>s variétés cristallographiques <strong>du</strong> C3A (cubique ou<br />

orthorhombique) sur <strong>l'expansion</strong> par <strong>les</strong> sulfates, il existe <strong>de</strong>s différentes opinions. Sur <strong>les</strong><br />

mélanges synthétiques, Mortureux et al. (1980) ont montré que la porosité d'une pâte <strong>de</strong><br />

ciment, affectée par <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong> ses constituants et <strong>de</strong> son<br />

traitement, est le facteur le plus important <strong>dans</strong> la détermination <strong>de</strong> la résistance aux sulfates. A<br />

brève échéance, le C3A cubique s'hydrate plus vite que le C3A orthorhombique et donne une<br />

pâte <strong>de</strong> ciment moins poreuse, donc moins vulnérable si l'échantillon est immergé <strong>dans</strong> une<br />

solution agressive après un temps d'hydratation suffisamment long. Par contre, Mather (1980)<br />

a examiné 26 ciments in<strong>du</strong>striels dont 7 ciments ne contiennent que <strong>du</strong> C3A sous forme<br />

cubique. Sur ces 7 ciments, 5 se sont détériorés, sous l'action d'une solution à 5% <strong>de</strong> Na2SC>4.<br />

De ceci, l'auteur conclut que, contrairement aux observations précé<strong>de</strong>ntes, il n'y a pas <strong>de</strong><br />

corrélation entre le type <strong>de</strong> C3 A et la résistance <strong>du</strong> ciment à l'attaque par le sulfate.<br />

Par ailleurs, <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s réalisées par Paillère et al. (1985) montrent que l'on <strong>de</strong>vait non<br />

seulement tenir compte <strong>de</strong> la teneur en C3 A <strong>du</strong> ciment, mais surtout <strong>du</strong> rapport C3 A / SO3 qui<br />

joue le rôle prépondérant <strong>dans</strong> le <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> gonflement. La figure 1.19 montre que , si la<br />

teneur en SO3 est inférieure à 3%, <strong>les</strong> gonflements restent relativement faib<strong>les</strong> (< 1000 um/m)<br />

même pour la valeur la plus élevée <strong>de</strong> C3A (12.8%). Elle montre également que, si la teneur en<br />

C3A est faible (< 2%), <strong>les</strong> teneurs <strong>les</strong> plus élevées en SO3 (jusqu'à 5%) n'entraînent pas<br />

d'expansions excessives, en revanche, lorsque la teneur en C3A dépasse 7%, <strong>les</strong><br />

gonflements augmentent rapi<strong>de</strong>ment si la teneur en SO3 <strong>de</strong>vient supérieure à 3%. La valeur<br />

critique <strong>du</strong> rapport C3A / SO3 inférieure à 3 constitue un assez bon critère <strong>de</strong> résistance<br />

chimique.<br />

1 2 3 4 5 S03<br />

Figure 1.20 : Evolution <strong>du</strong> gonflement (conservation <strong>dans</strong> l'eau <strong>de</strong> mer) à un an<br />

en fonction <strong>de</strong>s teneurs en C3A et SO3 (Paillère et ai., 1985)<br />

49


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l iere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANS LESBETONS<br />

IV.5.2. Effets <strong>de</strong>s alcalins<br />

Les alcalins (Na2Û + K2O) sont <strong>de</strong>s composés mineurs mais importants <strong>dans</strong> le ciment.<br />

Dans le paragraphe précè<strong>de</strong>nt, nous avons trouvé que la concentration en alcalins <strong>dans</strong> la<br />

solution interstitielle <strong>du</strong> ciment hydraté est très élevée malgré leur faible teneur <strong>dans</strong> le ciment<br />

et <strong>les</strong> effets <strong>de</strong>s alcalins sur l'hydratation <strong>du</strong> ciment sont divers.<br />

Les effets <strong>de</strong>s alcalins sur <strong>l'expansion</strong> <strong>du</strong> ciment ont été également étudiés par certains<br />

chercheurs. Wang et al. (1980) ont mesuré <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s mélanges <strong>du</strong> clinker sulfoaluminate<br />

C4A3Savec <strong>du</strong> gypse (C : G = 74 : 26), hydratés respectivement par l'eau distillée et <strong>les</strong><br />

solutions <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> 0.06M, 0.2M, 0.7M (éprouvettes <strong>de</strong> 10 x 10 x 60 mm). Ils ont trouvé<br />

que <strong>l'expansion</strong> est d'autant plus importante que la solution utilisée est concentrée en NaOH<br />

(figure 1.20).<br />

Par ailleurs, ils ont observé que <strong>l'expansion</strong> provoquée par formation <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong><br />

une solution avec un pH plus élevé et la concentration en CaO faible est plus importante que<br />

<strong>dans</strong> une solution avec un pH faible et la concentration en CaO plus importante. Selon eux,<br />

<strong>l'expansion</strong> dépend plutôt <strong>du</strong> pH <strong>dans</strong> la solution interstitielle <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment.<br />

Figure 1.20 : Effet <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> sur <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong> la pâte (Wang et al., 1980)<br />

L'influence <strong>de</strong>s alcalins sur la résistance <strong>du</strong> ciment aux sulfates a été étudiée par Ardt et<br />

Visser (1985). Par ajout <strong>de</strong> NaOH, Na2S04 ou CaS04-2H20, ou par lavage <strong>du</strong> ciment<br />

Portland, <strong>les</strong> auteurs ont modifié la teneur en Na20 et la teneur en SO3 <strong>dans</strong> le ciment. Les<br />

éprouvettes <strong>de</strong> mortier (ciment : sable = 1:3, E/C = 0.47) ont été conservées <strong>dans</strong> l'eau à 23°C<br />

pendant 28 jours après le démoulage, puis el<strong>les</strong> sont immergées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s solutions à 5%<br />

50


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jiere Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENED'EXPANSIONSULFATSOUEDANS LES BEJONS<br />

Na2SC>4 ou à 1% H2SO4 (renouvelée chaque semaine). Les résultats indiquent que la teneur<br />

en alcalins doit être aussi prise en compte lorsqu'on étudie la relation entre <strong>l'expansion</strong> et <strong>les</strong><br />

teneurs en C3A et en SO3. A partir <strong>de</strong>s résultats expérimentaux, ils ont établi <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux<br />

conditions suivantes qui doivent être remplies simultanément pour éliminer ou limiter<br />

<strong>l'expansion</strong> :<br />

C3A% i2 lg SQ3%


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l' ere Partie : ETUDEBIBLIOGRAPHIQUEDUPHENOMENE D'EXPANSIONSULFATIOUEDANSLES BETONS<br />

- Laitier. La bonne résistance chimique <strong>de</strong>s ciments <strong>de</strong> laitier est <strong>du</strong>e à leur teneur en<br />

chaux plus faible que celle <strong>de</strong>s CPA et à la nature <strong>de</strong>s hydrates formés dont la composition, la<br />

concentration, la distribution et la texture sont différentes (Regourd et al., 1980).<br />

Dans <strong>de</strong>s ciments <strong>de</strong> laitier, l'ettringite semble apparaître lentement par précipitation à<br />

partir <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> interstitielle et elle n'est pas expansive. Elle est souvent intimement<br />

mélangé à un réseau <strong>de</strong> C-S-H dont la composition est riche en AI2O3 et MgO et relativement<br />

proche <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> laitier anhydre.<br />

L'amélioration <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> ciment aux sulfates est <strong>du</strong>e également à la diminution<br />

<strong>du</strong> volume poreux et ainsi une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la perméabilité et <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> diffusion.<br />

Les ciments pour <strong>les</strong>quels la teneur en laitier est supérieure ou égale à 60% (CHF, CLK)<br />

sont considérés comme résistant aux sulfates, indépendamment <strong>du</strong> clinker <strong>de</strong> base. Toutefois,<br />

<strong>les</strong> laitiers à forte teneur en AI2O3 se comporteraient moins bien. Lorsque la teneur en laitier<br />

est inférieure à 60%, et <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s ciments avec ajout <strong>de</strong> cendres volantes ou pouzzolanes,<br />

c'est le clinker <strong>de</strong> base qui détermine la tenue <strong>du</strong> ciment aux sulfates.<br />

- Cendres volantes. La réaction pouzzolanique <strong>de</strong>s cendres volantes pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s phases<br />

hydratées semblab<strong>les</strong> à cel<strong>les</strong> obtenues par interaction <strong>du</strong> clinker avec <strong>du</strong> laitier <strong>de</strong> haut<br />

fourneau, grâce à leur silice et leur alumine, sous forme vitreuse, facile à mobiliser. La quantité<br />

<strong>de</strong> C-S-H formés, pauvres en chaux, <strong>dans</strong> un ciment hydraté <strong>de</strong> cendres est plus élevée que<br />

celle qui se pro<strong>du</strong>it lors <strong>de</strong> l'hydratation d'un Portland, ce qui a pour conséquence une<br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la perméabilité <strong>du</strong> liant. D'autre part l'addition au clinker <strong>de</strong> cendres volantes<br />

entraîne un moindre besoin en eau que celle indispensable à la préparation <strong>du</strong> béton à base <strong>de</strong><br />

ciment Portland, ce qui diminue d'autant la perméabilité.<br />

L'amélioration <strong>du</strong> comportement <strong>du</strong> béton <strong>de</strong> ciment avec ajouts face aux attaques<br />

chimiques est attribuée à <strong>de</strong> nombreux facteurs (la diminution <strong>de</strong> la teneur en C3A, la faible<br />

teneur en Ca(OH)2, etc.). Mais au niveau <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> physique, la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la<br />

perméabilité <strong>du</strong> béton <strong>de</strong> ciment avec ajouts est un facteur très important. L'utilisation d'ajouts<br />

réactifs, tels que <strong>les</strong> laitiers, cendres volantes ou pouzzolaniques, contribue à ré<strong>du</strong>ire fortement<br />

la perméabilité <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> (par formation <strong>de</strong> gels <strong>de</strong> C-S-H supplémentaires <strong>dans</strong> la porosité<br />

capillaire). La <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vie d'un béton est d'autant plus longue que ses perméabilité et<br />

diñusivité sont faib<strong>les</strong>, c'est la raison pour laquelle il est toujours nécessaire <strong>de</strong> réaliser un<br />

béton compact (E/C faible, bonne adhérence granulat-pâte <strong>de</strong> ciment, dosage élevé en ciment).<br />

Ces ajouts peuvent alors constituer un moyen très efficace d'augmenter la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s<br />

<strong>bétons</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environnement agressifs.<br />

52


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

l ,ére Partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DUPHENOMENE ^EXPANSION SULFATIOUE DANS LES BETONS<br />

V. CONCLUSIONS<br />

L'attaque par sulfates est un <strong>de</strong>s principaux <strong>phénomène</strong>s <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong>.<br />

Lorsqu'un béton est exposé <strong>dans</strong> un environnement chargé en sulfates, <strong>les</strong> ions SO4 2 " pénètrent<br />

<strong>dans</strong> la matrice et réagissent avec <strong>les</strong> aluminates pour former <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its expansifs<br />

provoquant une fissuration <strong>du</strong> béton. L'action <strong>de</strong>s eaux souterraines sulfatées nous offre le cas<br />

le plus simple et typique ; celle <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer est complexe.<br />

L'expansion <strong>sulfatique</strong> est toujours liée à la formation <strong>de</strong>s certains hydrates incorporant<br />

<strong>du</strong> sulfate. Selon la plupart <strong>de</strong> chercheurs, la formation <strong>du</strong> trisulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

(ettringite) est la cause principale d'expansion.<br />

Cependant, il apparaît, à l'issue <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong> la littérature, que <strong>les</strong> théories concernant<br />

<strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> sont nombreuses et souvent contradictoires. La comparaison nous<br />

permet <strong>de</strong> noter facilement <strong>les</strong> principaux sujets <strong>de</strong> controverse <strong>dans</strong> ce domaine :<br />

- sur le mécanisme réactionnel : le processus expansif par "échange ionique" à l'état<br />

soli<strong>de</strong> ou par "solubilisation- cristallisation" en solution.<br />

- sur la nature <strong>de</strong> l'ettringite formée : l'ettiingite cristalline ou l'ettringite colloïdale, ainsi<br />

que la taille <strong>de</strong>s cristaux <strong>de</strong> l'ettringite.<br />

- sur l'origine <strong>de</strong>s forces d'expansion : la croissance cristalline, l'adsorption d'eau par<br />

l'ettringite colloïdale, la pression <strong>de</strong> cristallisation ou la pression osmotique.<br />

Les théories <strong>les</strong> plus récentes suggèrent que l'ettringite colloïdale se forme par<br />

"solubilisation - cristallisation" et le mécanisme d'expansion est lié à l'adsorption d'eau par<br />

l'ettringite colloïdale ou à la pression <strong>de</strong> cristallisation <strong>dans</strong> une solution sursaturée.<br />

La dégradation <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par sulfates peut être influencée par certains facteurs : la<br />

teneur en C3A <strong>du</strong> clinker, la finesse <strong>du</strong> ciment, l'addition au clinker <strong>de</strong> constituants secondaires,<br />

etc. Les alcalins ont une influence non seulement sur l'hydratation <strong>du</strong> ciment, mais aussi sur la<br />

résistance <strong>du</strong> béton aux sulfates.<br />

Nous trouvons que le mécanisme d'expansion <strong>sulfatique</strong> reste encore un sujet divergent.<br />

D'ailleurs, nous ne savons pas si ces théories en présence s'adaptent au cas <strong>de</strong> l'enrobage <strong>de</strong>s<br />

déchets radioactifs. Pour apporter une meilleure compréhension sur le mécanisme d'expansion<br />

<strong>sulfatique</strong>, en prenant en compte <strong>de</strong>s configurations <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets sulfatés, nous<br />

allons commercer notre étu<strong>de</strong> expérimentale <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> d'expansion <strong>sulfatique</strong> <strong>dans</strong> <strong>de</strong>ux<br />

systèmes expansifs simplifiés : CaO-Al203-S03-H20 et CaO-Al203-S03-Na20-H20.<br />

53


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

DEUXIEME PARTIE:<br />

ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF<br />

DANS LE SYSTEME CaO-Al20$-SO$-H20 ET<br />

DANS LE SYSTEME CaO-Al20s-SO$-Na20-H2Ö


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

SOMMAIRE DE LA DEUXIEME PARTIE<br />

-R-» Ü. M. l\V/i/ \J ^-^ M. Av/ll «•««««•••««»«•••«•••«••«»«••«»••«•««•••••»«•«»•••«•»»»•»«••••««•••«»«••••«•«••••••»«»««'••«•«••»••««•••a «^V<br />

H. ETUDE DU SYSTEME EXPANSEF CaO-Al203-S03-H20 58<br />

n.l. Principe <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 58<br />

11.1.1. Bilans <strong>de</strong> volumes <strong>dans</strong> la réaction d'hydratation... 58<br />

n.l.2. Ettringite primaire et ettringite secondaire......... 59<br />

n.2. Conception <strong>de</strong>s essais pour le système expansif CaO-ÀÎ203-S03~H20 60<br />

n.2.1. Choix <strong>du</strong> ciment et <strong>du</strong> sulfate 60<br />

n.2.2. Détermination <strong>de</strong> la teneur en sulfate. 61<br />

n.2.3. Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation 64<br />

n.2.4. Préparation <strong>de</strong>s éprouvettes 64<br />

11.3. Moyens d'investigation 65<br />

n.3.1. Mesure <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>........ 65<br />

11.3.2. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s hydrates formés 65<br />

n.3.3. Analyse chimique 66<br />

11.3.4. Mesure <strong>de</strong>s contraintes d'expansion 67<br />

n.3.5. Autres Moyens 68<br />

11.4. Résultats et discussion 68<br />

n.4.1 Expansion en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> la teneur en gypse <strong>dans</strong><br />

différents milieux.... 68<br />

11.4.2. Variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes 75<br />

11.4.3. Caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés par DRX et MEB 78<br />

n.4.4. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la solution interstitielle et la solution <strong>de</strong> conservation 80<br />

11.4.5. Contraintes d'expansion 82<br />

n.5. Conclusions 82<br />

m. ETUDE DU SYSTEME EXPANSIF CaO-A^C^-SC^-^O-^O 84<br />

m.l. Conception et déroulement <strong>de</strong>s essais 84<br />

ni.2. Résultats et discussion 85<br />

III.2.1. Expansion en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> la teneur en Na2SÛ4 <strong>dans</strong><br />

différents milieux 85<br />

in.2.2 Variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes....... 89<br />

m.2.3. Caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés par DRX 90<br />

54


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

111.3. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la phase U 94<br />

m.3.1. Historique 94<br />

lu.3.2. Composition chimique et structure cristalline <strong>de</strong> la phase U.. 95<br />

m.3.3. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> thermodynamique <strong>de</strong> la phase U 98<br />

111.3.4. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la phase U...... 102<br />

111.3.5. Possibilité d'existence <strong>de</strong> la phase U en milieu <strong>de</strong> ciment 106<br />

111.4. Révision <strong>de</strong>s résultats <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-SC>3-Na20- HbO .... 107<br />

111.5. Conclusions ., 110<br />

IV. CONCLUSIONS 111<br />

55


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2¡eme Panie<br />

L INTRODUCTION<br />

. ETUDE'EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIF'DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AliOj-SOf-Hp ET DANS LE SYSTEME CaO-AliOySO^ap-H-p<br />

Au cours <strong>de</strong> la première partie, nous avons résumé <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s sur l'attaque<br />

<strong>de</strong>s ciments et <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par <strong>les</strong> sulfates. En général, la dégradation <strong>du</strong> béton par sulfates<br />

entraîne presque toujours la dissolution <strong>de</strong> la chaux et le plus souvent, en association avec cette<br />

dissolution, la formation <strong>de</strong>s composés nouveaux à partir <strong>du</strong> sulfate ( le gypse, le<br />

monosulfoaluminate, le trisulfoalurninate) ; c'est le composé sulfaté nouvellement formé qui a<br />

un caractère expansif et provoque la dégradation et la <strong>de</strong>struction <strong>du</strong> béton.<br />

Cependant, <strong>les</strong> points <strong>de</strong> vue sur <strong>les</strong> mécanismes concernant <strong>l'expansion</strong> par le<br />

sulfoaluminate hydraté restent toujours partagés ou même contradictoires. L'état actuel sur la<br />

nature <strong>du</strong> sulfoaluminate expansif est bien claire, la plupart <strong>de</strong>s auteurs admettent que c'est<br />

l'ettringite qui est la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>, mais quant aux mécanismes qui génèrent<br />

<strong>l'expansion</strong> et <strong>les</strong> forces ultimes mises en jeu, trois grands courants différents se dégagent :<br />

Selon le premier, <strong>l'expansion</strong> est <strong>du</strong>e à la croissance cristalline <strong>de</strong> l'ettringite formée par<br />

réaction topochimique. La force qui s'exerce sur la matrice prend naissance sur l'ettringite en<br />

cours <strong>de</strong> formation, en présence <strong>de</strong> chaux. L'ettringite se formerait par "solubilisation -<br />

cristallisation " en absence <strong>de</strong> chaux. Elle peut se développer sans contrainte <strong>dans</strong> un espace<br />

poreux.<br />

Selon le <strong>de</strong>uxième, <strong>l'expansion</strong> est engendrée par l'ettringite colloïdale, <strong>les</strong> pressions<br />

internes résultent d'un gonflement <strong>du</strong> gel d'ettringite par adsorption d'eau, le mécanisme est lié<br />

à l'effet colloïdal <strong>de</strong> l'ettringite. La force qui s'exerce sur la matrice prend naissance sur<br />

l'ettringite déjà formée, toujours par le processus " solubilisation - cristallisation", en présence<br />

<strong>de</strong> chaux.<br />

Selon le troisième, le mécanisme réactionnel est "solubilisation - cristallisation",<br />

<strong>l'expansion</strong> est provoquée par la pression <strong>de</strong> cristallisation <strong>de</strong> l'ettringite formée <strong>dans</strong> un espace<br />

confiné. La force mise en jeu dépend <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sursaturation <strong>de</strong> la solution interstitielle <strong>dans</strong><br />

laquelle l'ettringite se forme.<br />

On remarque que <strong>les</strong> points <strong>de</strong> vue sur le processus d'expansion sont divergents bien que<br />

<strong>les</strong> trois éco<strong>les</strong> admettent la nécessité <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> chaux.<br />

Cottin (1979) a proposé un modèle d'expansion par effet stérique <strong>de</strong> l'ettringite<br />

secondaire, qui précipite initialement <strong>dans</strong> la solution interstitielle à partir <strong>de</strong> la dissolution <strong>de</strong>s<br />

anhydres, la poursuite <strong>de</strong> l'hydratation sous la coquille d'ettringite initialement formée autour<br />

<strong>de</strong> l'aluminate semble être la réaction à l'état soli<strong>de</strong> décrite par la première école et provoque<br />

l'éclatement <strong>de</strong> la coquille avec augmentation <strong>de</strong> son volume grâce à l'apport d'eau et d'ions<br />

56


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème partie<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al^rSOrH/}ETDANSŒSYSTEMECaO-Al-prSOrNa/)-H:p<br />

extérieurs. Le modèle pourrait accepter aussi l'explication <strong>de</strong> l'éclatement <strong>de</strong> la coquille sous<br />

l'effet <strong>de</strong>s forces par la pression osmotique ou même par la pression <strong>de</strong> cristallisation. Il diffère<br />

<strong>de</strong>s autres théories mais il n'est pas forcément en contradiction avec eux, selon l'auteur.<br />

Il est donc intéressant d'examiner si la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire est un<br />

<strong>phénomène</strong> expansif et <strong>de</strong> vérifier à quoi <strong>l'expansion</strong> est liée. D'ailleurs, le <strong>phénomène</strong> expansif<br />

par ettringite dépend forcément <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> chaux selon <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premières éco<strong>les</strong>. En<br />

effet, la présence <strong>de</strong> chaux augmente l'alcalinité. Est-ce que <strong>les</strong> alcalins peuvent aussi influencer<br />

<strong>l'expansion</strong> comme l'hydratation <strong>du</strong> ciment?<br />

Dans la présente partie, nous allons reprendre le <strong>phénomène</strong> expansif par effet stérique<br />

observé par Cottin en étudiant plus profondément et en intro<strong>du</strong>isant l'influence <strong>de</strong>s alcalins sur<br />

<strong>l'expansion</strong>. Les essais s'effectuent sur le mélange <strong>de</strong> ciment et <strong>de</strong> sulfate, l'attaque par sulfate<br />

ne correspond pas au problème <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s ciments hydratés <strong>dans</strong> une solution<br />

agressive, c'est à dire l'altération chimique exogène. Dans ce sens, la configuration représente<br />

plutôt l'altération endogène qu'on trouve parfois au génie civil, mais souvent <strong>dans</strong> le<br />

conditionnement <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés.<br />

Nous avons utilisé le ciment alumineux pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> son hydratation rapi<strong>de</strong> et <strong>de</strong><br />

sa composition minéralogique simple. Pour une étu<strong>de</strong> fondamentale sur le <strong>phénomène</strong><br />

d'expansion <strong>sulfatique</strong> avant d'abor<strong>de</strong>r <strong>les</strong> problèmes pratiques <strong>dans</strong> le stockage <strong>de</strong> déchets<br />

radioactifs, un tel ciment permet <strong>de</strong> bien maîtriser et observer <strong>l'expansion</strong> engendrée sans<br />

intro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s facteurs d'influence secondaires. Quant aux sulfates, nous avons choisi le gypse<br />

et le sulfate <strong>de</strong> sodium qui sont <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux formes <strong>les</strong> plus fréquentes <strong>dans</strong> l'attaque <strong>du</strong> béton par<br />

sulfates, d'ailleurs cette <strong>de</strong>rnière représente un <strong>de</strong>s sels prépondérants <strong>dans</strong> certains concentrais<br />

radioactifs que nous allons traiter <strong>dans</strong> la troisième partie.<br />

Plus précisément, on envisage <strong>dans</strong> la présente partie <strong>les</strong> problèmes suivants :<br />

a) l'influence <strong>de</strong>s alcalins, liée à la nature <strong>de</strong> sulfate sur <strong>l'expansion</strong>,<br />

b) l'évolution <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en fonction <strong>de</strong> la teneur en sulfate mélangé,<br />

c) l'influence <strong>de</strong> différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation sur <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s pâtes.<br />

57


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2 ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANS1FDANSLE SYSTEME<br />

CaO-AipB-SOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Al-PfSOj-Nap-Hp<br />

H. ETUDE DU SYSTEME EXPANSIF CaO-Al203-S03-H20<br />

Nous choisissons d'abord un système simple qui permet d'observer facilement le<br />

<strong>phénomène</strong> expansif par le sulfate sans influence d'alcalins. Nous commençons par une<br />

présentation générale concernant la variation dimensionnelie pendant l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres<br />

<strong>du</strong> ciment, d'où nous intro<strong>du</strong>isons <strong>de</strong>s notions importantes pour l'interprétation <strong>de</strong>s résultats. Et<br />

finalement nous allons présenter <strong>les</strong> résultats et <strong>les</strong> conclusions qui peuvent s'étendre sur <strong>de</strong>s<br />

cas plus généraux.<br />

ïï.l. Principe <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />

II. 1.1. Bilans <strong>de</strong> volumes <strong>dans</strong> la réaction d'hydratation<br />

Le volume <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment varie toujours au fur et à mesure que l'hydratation<br />

progresse. Cette hydratation se manifeste en effet par une croissance <strong>de</strong>s amas d'hydrates et <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>ux principes suivantes doivent être respectées :<br />

1er principe : le volume <strong>de</strong>s hydrates est toujours supérieur au volume <strong>de</strong>s anhydres qui<br />

leur ont donné naissance. L'hydratation entraîne une augmentation importante <strong>du</strong> volume <strong>du</strong><br />

soli<strong>de</strong>, il en résulte un remplissage progressif <strong>de</strong> la porosité d'eau par <strong>les</strong> hydrates formés<br />

pendant l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres.<br />

2ème principe : le volume <strong>de</strong>s hydrates formés est toujours inférieur à la somme <strong>de</strong>s<br />

volumes initiaux <strong>de</strong>s anhydres et <strong>de</strong> l'eau. C'est la contraction Le Chatelier. Comme le volume<br />

apparent <strong>de</strong> l'éprouvette ne change pas, la porosité vi<strong>de</strong> <strong>dans</strong> le ciment hydraté <strong>de</strong>vient donc<br />

plus en plus importante au fur et à mesure <strong>de</strong> la profression <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres.<br />

En se basant sur ces <strong>de</strong>ux principes, l'évolution <strong>de</strong>s volumes relatifs <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>, d'eau et <strong>de</strong><br />

vi<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> l'hydratation pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas (eau <strong>de</strong> gâchage en excès et en défaut) est<br />

schématisée <strong>dans</strong> la figure 2.01. Dans le premier cas, la quantité <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage est<br />

suffisante pour hydrater tous <strong>les</strong> anhydres, on ne trouve plus d'anhydres à la fin <strong>de</strong> l'hydratation<br />

(sans échange avec l'extérieur), la dimension apparente <strong>de</strong> l'éprouvette reste constante même si<br />

elle est immergée <strong>dans</strong> l'eau et le seul changement consiste au remplissage <strong>de</strong> la porosité vi<strong>de</strong><br />

par l'eau extérieure. Dans le <strong>de</strong>uxième cas, la quantité <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage est relativement<br />

faible pour l'hydratation complète <strong>de</strong>s anhydres, il reste <strong>de</strong>s anhydres même à la fin <strong>de</strong><br />

l'hydratation (sans échange avec l'extérieur), la dimension apparente <strong>de</strong> l'éprouvette peut<br />

58


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème Parl¡¿ . ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSfFDANSLESYSTEME<br />

CaO-AiPfSOfH-p ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprS03-Nap-Hp<br />

augmenter par la poursuite <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres rési<strong>du</strong>els avec <strong>de</strong> l'eau extérieure lors<br />

<strong>de</strong> l'immersion et <strong>l'expansion</strong> se pro<strong>du</strong>it donc par effet stérique <strong>dans</strong> ce cas.<br />

On en conclut que l'état ultime <strong>de</strong> î'éprouvette à la fin <strong>de</strong> l'hydratation dépend forcément<br />

<strong>de</strong> la quantité relative <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage. Il peut arriver que I'éprouvette gonfle par effet<br />

stérique lors <strong>de</strong> l'immersion <strong>dans</strong> l'eau si l'eau <strong>de</strong> gâchage est en défaut par rapport aux<br />

anhydres <strong>dans</strong> le mélange initial.<br />

Hydratation Immersion<br />

Figure 2.01 : Evolution <strong>de</strong>s volumes relatifs <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>, d'eau et <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> l'hydratation et <strong>de</strong> l'immersion<br />

II. 1.2. Ettringite primaire et ettringite secondaire<br />

S'il reste <strong>de</strong>s anhydres <strong>dans</strong> I'éprouvette à la fin <strong>de</strong> l'hydratation avec l'eau <strong>de</strong> gâchage,<br />

l'hydratation peut se poursuivre par apport d'eau extérieure. Comme l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres<br />

avec l'eau <strong>de</strong> gâchage et avec l'eau extérieure ne pro<strong>du</strong>it pas <strong>les</strong> mêmes effets, nous appelons<br />

généralement <strong>les</strong> hydrates formés aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation <strong>les</strong> hydrates primaires et<br />

<strong>les</strong> hydrates formés par apport d'eau extérieure <strong>les</strong> hydrates secondaires. On distingue <strong>de</strong> la<br />

même façon l'ettringite primaire et l'ettringite secondaire.<br />

Si l'on admet que c'est l'ettringite qui est la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong>, le<br />

<strong>phénomène</strong> d'expansion <strong>sulfatique</strong> se pro<strong>du</strong>it uniquement par l'ettringite secondaire issue <strong>de</strong> la<br />

réaction <strong>de</strong>s anhydres rési<strong>du</strong>els ou certains hydrates primaires avec le sulfate. Par contre,<br />

l'ettringite primaire n'est jamais expansive.<br />

59


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

i ime Partie : ETUDE EXPERIMENTÁIS DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSQ3-Hp ET DAVSI£ SYSTEME CaO-Al-prSOrNap-H-p<br />

Sans se préoccuper trop <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par l'ettringite, on peut envisager<br />

néanmoins une étu<strong>de</strong> sur <strong>l'expansion</strong> par la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire.<br />

n.2. Conception <strong>de</strong>s essais pour le système expansif CaO-Al203~S03-H20<br />

Ü.2.I. Choix <strong>du</strong> ciment et <strong>du</strong> sulfate<br />

L'expansion <strong>sulfatique</strong> se réalise toujours par <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> l'aluminate avec le sulfate.<br />

Nous avons utilisé un ciment alumineux <strong>dans</strong> nos essais pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> son hydratation<br />

rapi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> sa composition minéralogique simple. Ceci nous permet <strong>de</strong> bien maîtriser et<br />

observer <strong>l'expansion</strong> engendrée.<br />

Le ciment fon<strong>du</strong> Lafarge a été choisi. Il est constitué essentiellement d'aluminate<br />

monocalcique CA (~50%). C'est un liant à <strong>du</strong>rcissement rapi<strong>de</strong> puisqu'il atteint en 24 heures<br />

<strong>les</strong> résistances qu'un Portland n'atteint qu'à 28 jours. Le tableau 2.01 reporte <strong>les</strong> principa<strong>les</strong><br />

caractéristiques <strong>du</strong> ciment fon<strong>du</strong> Lafarge.<br />

A1203<br />

39.0<br />

Ti02<br />

2.5<br />

CA<br />

-50<br />

Densité apparente<br />

1.15 g/cm 3<br />

Tableau 2.01 : Caractéristiques principa<strong>les</strong> <strong>du</strong> ciment fon<strong>du</strong> Lafarge<br />

Composition chimique principale (% massique)<br />

CaO<br />

38.5<br />

Si02<br />

4.5<br />

Fe203<br />

12.0<br />

Composition chimique secondaire (% massique)<br />

MgO<br />

0.6<br />

K20<br />

0.15<br />

Na20<br />

Composition minéralogique (CA essentiellement) (% massique'<br />

C4AF<br />

-30<br />

C 12 A 7<br />

2-9<br />

Caractéristiques physiques et mécaniques<br />

Masse volumique<br />

3.25 g/cm 3<br />

Surface spécifique<br />

3000 cm 2 /g (moy.)<br />

0.1<br />

FeO<br />

4.0<br />

SO3<br />

0.15<br />

C2S-ß<br />

~7<br />

Prise en mortier Début - Fin<br />

lh45/3 .h45-2hl5/3hl5<br />

L'hydratation <strong>du</strong> ciment alumineux se tra<strong>du</strong>it principalement par l'hydratation <strong>de</strong><br />

l'aluminate monocalcique qui donne <strong>de</strong>s hydrates différents aux courtes échéances suivant la<br />

température :<br />

60


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme partie<br />

, ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AljOj-SO^-H^O ET DANS LE SYSTEME CaO-Al^O^SO^afi-Hp<br />

- en phase métastable CAH^Q à basse température (< 15°C),<br />

CA+10H2O=>CAH10<br />

- en C2AHg à température moyenne,<br />

2 CA+ 11 H20 => C2AHg + AH3<br />

- en C3AH6 à haute température (> 60°C),<br />

3 CA+ 12 H20 => C3AH5 + 2 AH3<br />

Les hydrates CAH^o et C2AHg ont tendance à se transformer en C3AH6, d'autant plus<br />

rapi<strong>de</strong>ment que la température et l'humidité sont plus élevées.<br />

3 CAH10 => C3AH6 + 2 AH3 + 18 H20<br />

3 C2AHg => 2 C3AH6 + AH3 + 9 H20<br />

Ces réactions libèrent <strong>de</strong> l'eau, ce qui contribue à une augmentation <strong>de</strong> la porosité et<br />

s'accompagne d'une diminution <strong>de</strong> la résistance.<br />

Il faut signaler que l'effet thermique associé à l'hydratation <strong>du</strong> ciment alumineux est très<br />

important, la température peut atteindre plus <strong>de</strong> 150°C selon notre mesure en calorimétrie<br />

semi-adiabatique.<br />

Nous avons choisi le gypse (CaSC>4.2H20) comme sulfate pour constituer le système<br />

expansif CaO-Al203-S03-H20 avec le ciment alumineux. Le gypse utilisé pour nos essais est<br />

un pro<strong>du</strong>it chimique pur MERCK.<br />

II.2.2. Détermination <strong>de</strong> la teneur en sulfate<br />

La réaction en jeu <strong>dans</strong> le système constitué <strong>du</strong> ciment alumineux et <strong>du</strong> gypse s'écrit<br />

comme suivant:<br />

3 CA + 3 CSH2 + 32 H => C6AS3H32 + 2 AH3<br />

Cette réaction peut avoir lieu non seulement aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong><br />

mélange avec l'eau <strong>de</strong> gâchage en donnant î'ettringite primaire, mais aussi pendant l'hydratation<br />

<strong>de</strong>s anhydres rési<strong>du</strong>els par apport d'eau extérieure en donnant I'ettringite secondaire. Nous<br />

envisageons une étu<strong>de</strong> sur <strong>l'expansion</strong> engendrée par I'ettringite secondaire, la teneur en gypse<br />

est un facteur déterminant, nous allons la faire varier <strong>dans</strong> plusieurs séries.<br />

61


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ferrie parfíe . ETUDEEXPERIMENTAI.RDI! PHENOMENEEXPANSIFD.ANSLE SYSTEME<br />

CaO-AlflfSOfH-p ET DANS LE SYSTEME CgO-Al-p^-SO^-Na-p-H-O<br />

Dans cette réaction, on remarque que le mélange équimolaire <strong>de</strong> CA (3 mo<strong>les</strong>) et <strong>de</strong><br />

gypse (3 mo<strong>les</strong>) s'hydrate en présence d'eau (32 mo<strong>les</strong>) en formant une mole d'ettringite et en<br />

libérant 2 mo<strong>les</strong> d'alumine. Si on tra<strong>du</strong>it le nombre <strong>de</strong> mole en gramme, on obtient <strong>les</strong><br />

différents rapports massiques critiques <strong>dans</strong> le mélange équimoiaire <strong>de</strong> CA et <strong>de</strong> gypse, et ainsi<br />

pour le mélange <strong>du</strong> ciment fon<strong>du</strong> Lafarge et <strong>du</strong> gypse, sachant que la composition <strong>de</strong> CA <strong>dans</strong><br />

ce ciment est approximativement 50% :<br />

{CSH2 / (CA+CSH2)} = 0.521, {gypse / (fon<strong>du</strong>+gypse)} = 0.352 ;<br />

{H / (CA+CSH2)} - 0.582, {H20 / (fon<strong>du</strong>+gypse)} = 0.394 ;<br />

{H/ CSH2} = 1.116, {H20 /fon<strong>du</strong>} = 0.608 ;<br />

Nous trouvons que pour une teneur en gypse <strong>dans</strong> le mélange égale à 0.352, le gypse<br />

peut être consommé complètement si le rapport {eau <strong>de</strong> gâchage / (fon<strong>du</strong> + gypse)}est égal ou<br />

supérieur à 0.394. Lorsque la teneur en gypse est inférieure à 0.352, la quantité d'eau <strong>de</strong><br />

gâchage nécessaire pour la consommation complète <strong>du</strong> gypse baisse également à une valeur<br />

équivalente qui sera inférieure au rapport critique 0.394.<br />

Avant tout, nous fixons un rapport massique {eau <strong>de</strong> gâchage / soli<strong>de</strong> (ciment + gypse)}<br />

à 0.30 pour toutes <strong>les</strong> séries afin d'obtenir la même porosité initiale. A priori, ce rapport doit<br />

permettre une fluidité suffisante <strong>de</strong> la pâte pour la préparation <strong>de</strong>s éprouvettes.<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que'la quantité d'eau <strong>de</strong> gâchage avec ce rapport 0.30 (< 0.394) ne permet<br />

pas une consommation complète <strong>du</strong> gypse avec <strong>les</strong> anhydres <strong>du</strong> ciment si le rapport massique<br />

{gypse / (fon<strong>du</strong> + gypse)} dépasse une valeur critique avec laquelle toute l'eau <strong>de</strong> gâchage est<br />

consommée. Cette valeur critique est évi<strong>de</strong>mment inférieure à 0.352 qui correspond au rapport<br />

{eau <strong>de</strong> gâchage / (fon<strong>du</strong> + gypse)} <strong>de</strong> 0.394 calculé précé<strong>de</strong>mment pour un mélange<br />

équimolaire <strong>du</strong> ciment alumineux avec <strong>du</strong> gypse.<br />

Le rapport massique {gypse / (fon<strong>du</strong> + gypse)} critique (Se), permettant une<br />

consommation totale <strong>du</strong> gypse <strong>du</strong> mélange pour former <strong>de</strong> l'ettringite, <strong>dans</strong> le cas d'un rapport<br />

massique {eau / (fon<strong>du</strong> + gypse)} <strong>de</strong> 0.30, peut être facilement calculé <strong>de</strong> la façon suivante :<br />

{E/(G + F)}=0.30 et {G/(G + F)} = Sc => {E/G} - 0.30/Se ;<br />

avec E : eau <strong>de</strong> gâchage ; G : gypse ; F : ciment fon<strong>du</strong> ; Se : seuil critique ;<br />

0.30/Sc={H/CSH2} = 1.116 => Se = 0.269<br />

Pour le mélange dont la teneur en gypse est inférieure au rapport critique, il n'existe que<br />

62


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2 tóm * Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al¿03-SOrH¿0 ET DANS LE SYSTEME CaO-AipySOyNap-H-p.<br />

la formation <strong>de</strong> I'ettringite primaire aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation car tout le gypse est<br />

consommé avec l'anhydre <strong>du</strong> ciment, <strong>les</strong> anhydres rési<strong>du</strong>els <strong>du</strong> ciment peut s'hydrater par<br />

apport d'eau extérieure mais sans formation <strong>de</strong> I'ettringite secondaire <strong>dans</strong> le système.<br />

Par contre, la formation <strong>de</strong> I'ettringite secondaire peut se poursuivre par apport d'eau<br />

extérieure si la teneur en gypse est supérieure au rapport critique car la quantité <strong>du</strong> gypse est<br />

relativement abondante par rapport à l'eau <strong>de</strong> gâchage.<br />

Si la teneur en gypse est suffisamment élevée, la formation <strong>de</strong> I'ettringite secondaire peut<br />

se poursuivre par apport d'eau extérieure jusqu'à l'épuissement <strong>de</strong> CA et le gypse est<br />

relativement en excès. Dans ce cas, la quantité <strong>de</strong> CA <strong>de</strong>vient le facteur limitant la formation <strong>de</strong><br />

I'ettringite secondaire.<br />

Pour étudier systématiquement le système, nous avons choisi six séries différentes <strong>de</strong><br />

mélange : une série témoin, une série correspondant au rapport critique 0.27 ; <strong>de</strong>ux séries<br />

inférieures au rapport critique, soit 0.10 et 0.20 ; <strong>de</strong>ux séries supérieures au rapport critique<br />

dont une inférieure et l'autre supérieure à 0.352, soit 0.32 et 0.40. Toutes <strong>les</strong> configurations<br />

sont indiquées en détail <strong>dans</strong> le tableau 2.02.<br />

N° Réf.<br />

(%)<br />

Témoin<br />

G10<br />

G20<br />

G27<br />

G32<br />

G40<br />

E/S =<br />

E/(G+F)<br />

0.30<br />

Tableau 2.02 : Composition <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - gypse<br />

Proportion <strong>du</strong> gypse<br />

G/S(g/g)<br />

0.00<br />

0.10<br />

0.20<br />

0.27<br />

0.32<br />

0.40<br />

G/F(M/kg)<br />

0.000<br />

0.646<br />

1,450<br />

2.150<br />

2.732<br />

3.871<br />

Etat prévu <strong>du</strong> Système lors <strong>de</strong> l'hydratation<br />

Avant Immersion<br />

Pas d'AFt primaire, hydrates <strong>de</strong> CA<br />

AFt primaire, hydrates <strong>de</strong> CA<br />

SO4 2 " épuisé<br />

AFt primaire, hydrates <strong>de</strong> CA<br />

S04 2 " épuisé<br />

AFt primaire, pas d'hydrates <strong>de</strong> CA<br />

SO^^' épuisé {Rapport critique)<br />

AFt primaire, pas d'hydrates <strong>de</strong> CA<br />

SO4 2 " en excès<br />

AFt primaire, pas d'hydrates <strong>de</strong> CA<br />

SO4 2 " en excès<br />

Remarque : Porosité initiale constante pour toutes <strong>les</strong> séries.<br />

G : Gypse, F : Fon<strong>du</strong>, E : Eau <strong>de</strong> gâchage, S : Soli<strong>de</strong> (Fon<strong>du</strong>+Gypse)<br />

63<br />

Après Immersion<br />

Pas d'AFt secondaire, hydrates <strong>de</strong> CA<br />

Pas d'AFt secondaire<br />

Pas d'expansion importante<br />

Pas d'AFt secondaire<br />

Pas d'expansion importante<br />

Pas d'AFt secondaire<br />

Pas d'expansion importante<br />

AFt secondaire<br />

Expansion importante<br />

AFt secondaire<br />

Expansion importante


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème Partie . ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENEEXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrH^> ET DANS LE SYSTEME CaO'Al-prSOrNap-H2Q<br />

II.2.3. Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation<br />

Les éprouvettes sont conservées en sacs plastiques ou <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s flacons <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux litres<br />

contenant différentes solutions.<br />

a) Sac plastique (SP). Le système reste a priori fermé, sans apport d'eau extérieure.<br />

b) Eau distillée non renouvelée (ED). Le pH <strong>de</strong> l'eau initialement désionisée est environ<br />

7, mais pendant la conservation, <strong>les</strong> ions diffusent vers l'extérieur <strong>de</strong> l'éprouvette, le pH<br />

augmente lentement. La conservation <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>dans</strong> l'eau non renouvelée est un mo<strong>de</strong><br />

habituellement utilisé.<br />

c) Eau distillée renouvelée à chaque mesure (ER) (une fois par jour pendant la première<br />

semaine, puis tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux ou trois jours jusqu'à un mois, après une fois par semaine). La<br />

solution <strong>de</strong> conservation peut être maintenue à pH = 7 environ.<br />

d) Solution <strong>de</strong> 10 mM Ca(OH)2 (CH). Cette concentration est proche d'une solution<br />

saturée en chaux dont le pH est environ 12.3.<br />

e) Solution <strong>de</strong> 20 mM NaOH (NH) Cette concentration a été choisie pour obtenir le pH<br />

équivalent à celui <strong>de</strong> la solution saturée en chaux, soit 12.3 environ. La différence entre d) et e)<br />

est la nature <strong>du</strong> cation.<br />

f) Eau <strong>de</strong> très faible quantité (EF) ( 40g environ) par rapport au volume <strong>de</strong> l'éprouvette<br />

(4 x 4 x 16 cm). Cette solution représente la solution interstitielle <strong>de</strong> l'éprouvette car une telle<br />

faible quantité d'eau peut atteindre immédiatement l'équilibre avec la phase interstitielle.<br />

L'éprouvette peut être toujours alimentée par l'eau extérieure sans changer le régime interne <strong>de</strong><br />

l'éprouvette. Pour ce <strong>de</strong>rnier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation, un dispositif a été spécialement conçu qui<br />

permet une mesure en continu et beaucoup plus précise.<br />

n.2.4. Préparation <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

Le ciment et le gypse sont mélangés à sec à la spatule, puis ils sont tamisés à 0.63 mm<br />

sur une table vibrante pour obtenir une bonne homogénéité <strong>du</strong> mélange initial. La confection<br />

<strong>de</strong>s éprouvettes s'est effectuée selon la norme NF EN 196-3. La dimension <strong>de</strong>s éprouvettes est<br />

4x4x16 cm^. Les éprouvettes ont été conservées pendant 24 heures <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mou<strong>les</strong> <strong>dans</strong> une<br />

enceinte à 20°C et 95% d'humidité relative. Après le démoulage, la longueur initiale et la masse<br />

initiale <strong>de</strong>s éprouvettes sont mesurées, puis ces éprouvettes sont placées <strong>dans</strong> différents milieux<br />

<strong>de</strong> conservation décrits précé<strong>de</strong>mment.<br />

64


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2 tóm * Partie : ETUDEEXPERIMENTALEDUPHENOMENEEXPANSIF'DANSLESYSTEME<br />

CcO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprSOrNa^O-HjO<br />

11.3. Moyens d'investigation<br />

n.3.1. Mesure <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong><br />

L'expansion a été mesurée à l'ai<strong>de</strong> d'un rétractomètre normalisé ( expansion libre axiale).<br />

A chaque mesure, nous avons pesé également la masse <strong>de</strong>s éprouvettes avec une balance<br />

électronique <strong>de</strong> précision 0.01g pour obtenir <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong>.<br />

Signalons que, pour <strong>les</strong> éprouvettes conservées <strong>dans</strong> un faible volume d'eau, la mesure <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> a été effectuée à l'ai<strong>de</strong> d'un dispositif spécialement conçu (figure 2.02). Pour une<br />

éprouvette 4x4x16 cm, le volume d'eau <strong>de</strong> conservation est <strong>de</strong> 40 cm^ environ.<br />

Cellule <strong>de</strong> mesure Boîte <strong>de</strong> connection Enregistrement et traitement<br />

Figure 2.02 : Montage servant à la mesure en continu <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en milieu confiné<br />

II.3.2. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s hydrates formés<br />

Afin <strong>de</strong> caractériser <strong>les</strong> différentes phases hydratées apparaissant au cours <strong>de</strong><br />

l'hydratation, nous avons été amenés à réaliser en parallèle <strong>de</strong>s essais d'expansion, <strong>de</strong>s analyses<br />

par diffraction <strong>de</strong>s rayons X à certaines échéances.<br />

A chaque échéance, nous avons effectué le stoppage <strong>de</strong>s réactions d'hydratation : <strong>les</strong><br />

poudres sont prébroyées et lavées trois fois <strong>dans</strong> l'acétone pour enlever l'eau, puis el<strong>les</strong> sont<br />

relavées trois fois avec l'oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> dièthyle pour enlever l'acétone. Cette opération permet <strong>de</strong><br />

stopper complètement <strong>les</strong> réactions sans perturber a priori la composition <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it à<br />

analyser.<br />

65


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème partie . ETVDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSÎF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AlJ)3-S03-Nap-Hß<br />

Avant l'analyse, <strong>les</strong> poudres sont rebroyées et tamisées à 63 um. L'analyse se fait sur un<br />

diffractomètre SIEMENS D-500 piloté par un ordinateur. La radiation utilisée est celle <strong>du</strong><br />

cuivre Ka. Des conditions <strong>de</strong> mesure sont : pas <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> 0.01° et temps <strong>de</strong> comptage <strong>de</strong> 3<br />

secon<strong>de</strong>s par pas.<br />

D'après <strong>les</strong> diagrammes obtenus, nous pouvons suivre l'évolution <strong>de</strong>s intensités relatives<br />

(hauteur <strong>du</strong> pic ou nombre <strong>du</strong> comptage) <strong>de</strong>s raies caractéristiques correspondant aux<br />

composés que nous étudions : i'ettringite, le gypse, l'aluminate monocalcique et l'alumine.<br />

II.3.3. Analyse chimique<br />

Pour contribuer à une meilleure connaissance <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s hydrates<br />

au sein <strong>du</strong> ciment hydraté, une étu<strong>de</strong> sur la phase liqui<strong>de</strong> interstitielle <strong>de</strong> la pâte hydratée est<br />

nécessaire.<br />

Le dispositif <strong>de</strong> compression présenté sur la figure 2.03 sert à l'extraction <strong>de</strong> la phase<br />

liqui<strong>de</strong> interstitielle. Il se compose schématiquement d'une frette qui sert à maintenir <strong>les</strong> quatre<br />

secteurs coniques formant un espace cylindrique pour recevoir l'éprouvette <strong>de</strong> la même forme<br />

33 mm x H 60 mm environ. La compression est effectuée à l'ai<strong>de</strong> d'un piston en contact avec<br />

l'éprouvette. Les forces appliquées peuvent atteindre 450 kN, ce qui représente une pression<br />

maximale d'environ 500 MPa au sein <strong>du</strong> matériau.<br />

Nous n'avons effectué l'analyse chimique que sur <strong>les</strong> éprouvettes conservées <strong>dans</strong> une<br />

faible quantité d'eau, tant pour la solution interstitielle extraite que pour la solution <strong>de</strong><br />

conservation, à la fin <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>.<br />

Figure 2.03 : Dispositif <strong>de</strong> compression pour l'extraction <strong>de</strong>s solutions interstitiel<strong>les</strong><br />

66


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

? ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al-prSOrHpETDANSLESYSTEMECaO-AiprSOrNap-Hp<br />

La composition chimique a été déterminée par le Laboratoire d'<strong>Etu<strong>de</strong></strong>s et <strong>de</strong> Recherches<br />

pour l'In<strong>du</strong>strie et l'Environnement. Les éléments calcium et aluminium sont dosés par<br />

spectrométrie d'émission plasma, par la technique <strong>de</strong> l'étalon interne ou par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

ajouts dosés, selon la teneur <strong>de</strong> l'élément analysé. L'ion sulfate est déterminé par<br />

Chromatographie ionique, l'ion hydroxyle est déterminé par acidimétrie.<br />

II.3.4. Mesure <strong>de</strong>s contraintes d'expansion<br />

La connaissance <strong>de</strong>s contraintes apparaissant au cours <strong>de</strong> l'hydratation d'une pâte <strong>de</strong><br />

ciment est très importante non seulement au niveau d'application pratique, elle nous permet<br />

d'estimer la conséquence mécanique (<strong>de</strong>s contraintes et <strong>de</strong>s déformations engendrées <strong>dans</strong> la<br />

structure), mais aussi au niveau d'interprétation théorique, elle nous permet d'étudier l'origine<br />

<strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>.<br />

La figure 2.04 représente schématiquement le dispositif servant à la mesure directe <strong>de</strong>s<br />

contraintes d'expansion provoquée par formation <strong>de</strong> l'ettringte secondaire. Le principe <strong>de</strong><br />

fonctionnement est <strong>de</strong> mesurer <strong>les</strong> forces axia<strong>les</strong> pro<strong>du</strong>ites par <strong>l'expansion</strong> au cours <strong>du</strong> temps<br />

en empêchant constamment <strong>les</strong> déformations voiumiques <strong>de</strong> l'éprouvette dont l'hydratation <strong>de</strong>s<br />

anhydres rési<strong>du</strong>els se maintient toujours par apport d'eau extérieure.<br />

Afin d'éviter le jeu entre l'éprouvette et la cellule <strong>de</strong> mesure dû au retrait <strong>de</strong> l'éprouvette<br />

avant le démarrage <strong>de</strong>s essais, <strong>les</strong> éprouvettes ont été préparées directement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong><br />

qui sont thermostatées à 20°C pendant <strong>les</strong> essais. Nous avons effectué la mesure sur <strong>les</strong> séries<br />

G27 et G40. La dimension <strong>de</strong> l'éprouvette est 57 mm x H40 mm.<br />

' — Í ;'4, • ' / ./ .. , • ,/<br />

Capteur <strong>de</strong><br />

déplacement<br />

Capteur <strong>de</strong> force<br />

Piston<br />

Circulation d'eau<br />

Fritte métallique<br />

Echantillon<br />

Cellule thermostatée<br />

Circulation d'eau<br />

Figure 2.04 : Dispositif servant à la mesure <strong>de</strong>s contraintes d'expansion<br />

67


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme partie<br />

n.3.5. Autres Moyens<br />

. EJXJDB:EXPERIMENTALEDUPHENOMENEEXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSQ3-Hp ET DANS LE SYSTEME CaO-AlzOj-SOj-NanO-HiO<br />

Nous avons étudié la microstructure et la morphologie par microscope électronique à<br />

balayage (MEB) équipé d'une son<strong>de</strong> à dispersion d'énergie permettant une analyse qualitative<br />

<strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its observés.<br />

Des essais <strong>de</strong> perte au feu à 105°C et à 1050°C ont été parfois effectués afin <strong>de</strong><br />

déterminer la quantité d'eau libre et la quantité d'eau combinée. Nous avons également mesuré<br />

la porosité <strong>de</strong> la pâte hydratée à l'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> porosimètre à mercure. La morphologie <strong>de</strong>s cristaux<br />

<strong>de</strong>s hydrates <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> conservation est observée sous microscope optique.<br />

II.4. Résultats et discussion<br />

n.4.1 Expansion en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> la teneur en gypse <strong>dans</strong> différents milieux<br />

A titre d'exemple, nous donnons <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> à l'échéance d'un mois après<br />

l'immersion <strong>dans</strong> différentes solutions (Tableau 2.03).<br />

Mo<strong>de</strong><br />

SP<br />

ED<br />

ER<br />

CH<br />

NH<br />

Tableau 2.03 : Expansion <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - gypse à un mois (um/m)<br />

Témoin<br />

-990<br />

550<br />

710<br />

740<br />

690<br />

G10<br />

-1840<br />

1210<br />

1200<br />

1180<br />

1130<br />

G20<br />

-770<br />

870<br />

900<br />

820<br />

840<br />

G27<br />

-740<br />

1440<br />

1720<br />

1600<br />

1570<br />

G32<br />

-560<br />

28080<br />

29830<br />

28710<br />

28330<br />

G40<br />

300<br />

détruite<br />

détruite<br />

détruite<br />

détruite<br />

Dans <strong>les</strong> figures 2.05, nous indiquons pour chaque teneur en gypse <strong>les</strong> expansions <strong>de</strong>s<br />

éprouvettes conservées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différents milieux, en fonction <strong>du</strong> temps (jusqu'à un an).<br />

Nous remarquons en particulier que <strong>les</strong> évolutions <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> peuvent être classées<br />

en <strong>de</strong>ux catégories selon <strong>les</strong> différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation, quelle que soit la teneur en<br />

gypse <strong>dans</strong> le mélange.<br />

La première catégorie concerne la conservation en sacs plastiques (SP) : on n'observe<br />

pas d'expansion, mais un retrait qui augmente au cours <strong>du</strong> temps, l'amplitu<strong>de</strong> <strong>du</strong> retrait <strong>de</strong>vient<br />

plus faible quand la teneur en gypse augmente.<br />

68


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

25000<br />

22500 -<br />

25000<br />

22500<br />

20000<br />

1 17500<br />

"J 15000<br />

g 12500<br />

* 10000<br />

•1 7500 --<br />

| 5000<br />

£ 2500<br />

0<br />

-2500<br />

-5000<br />

1<br />

25000<br />

22500<br />

20000<br />

t 17500<br />

B 15000<br />

g 1250 °<br />

^ 10000<br />

•I 7500<br />

| 5000<br />

¿S 2500<br />

0<br />

-2500<br />

-5000<br />

feme Partie<br />

. ETUDE EXPERIMENTALEDUPHENOMENEEXPANSIFDANSLE SYSTEME<br />

CaO-ÄiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Al-pj-SO^Na^D-H-p<br />

f 10 TEMOINS CIMENT FONDU OE/S » 0.30)<br />

10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

(2) MELANGE FONDU-GYPSE 10 (G/S = 0.10. E/S = 0.301<br />

. Í—i Í..-..L.J.-.U4-.<br />

\ \ ! • M i í<br />

•— I f i :<br />

•; i :<br />

- ! 4-1 444<br />

»- ¡ 1- t—4—í—(-•!•+•<br />

-+-- 1 ! Í--T--Í-<br />

-—*--f- —r ! -r -t—r- *<br />

1 *—* * ' '"*"<br />

----- i * - * î ' t •+ i<br />

H^_¿l__^..„.^...|.-,_.^.....,....a...^..^.„^.<br />

10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

(3) MELANGE FONDU-GYPSE 20 (G/S = 0.20. E/S - 0.30)<br />

—f—r-r-T-<br />

-f t-f-t-H-t-<br />

"t i—r-H-<br />

-M — --h--<br />

-'•-•-i—t I--H-H-<br />

T f-r-i-r1-r-t -i r—T—r-TTÎT<br />

•4—¥ «=f<br />

••' r r-rT-T-!-Tl- r—î—r-rrt-r<br />

I<br />

T__r.rrrr!<br />

••T—f ri~T~<br />

i t—i r-T-t-4'<br />

10 100 1000 Echéance (en jour<br />

Figure 2.05(a) : Expansion <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong>-gypse en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation<br />

69


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

50000<br />

45000<br />

40000<br />

| 35000<br />

I 30000<br />

1 25000<br />

J 20000 -<br />

§ 15000 -<br />

„S" loooo<br />

5000<br />

0<br />

-5000<br />

50000<br />

45000<br />

^ 40000<br />

| 35000<br />

I 30000<br />

50000<br />

45000<br />

40000<br />

| 35000<br />

I 30000<br />

J, 25000<br />

J 20000<br />

| 15000<br />

S" îoooo<br />

5000<br />

0<br />

-5000<br />

Î ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AlfirSOrNap-Hp<br />

(4) MELANGE FONDU-GYPSE 27 (G/S - 0.27. E/S • 0,30)<br />

"t-r-r-M-<br />

10 100 1000 Echéance (en jour<br />

(S) MELANGE FONDU-GYPSE 32 (G/S - 0.32. E/S - 0.30)<br />

10 100 1000 Echéance (en jour<br />

(6) MELANGE FONDU-GYPSE 40 (G/S= 0.40. E/S - 0.30)<br />

i-—-r-f-ri-<br />

—t ^—^ i~-ti-t-i-<br />

i 4. , 1....Í..4-+..I. ~f H-!- !-t--4-H-<br />

m m —<br />

10 100 1000 Echéance (en jour<br />

Figure 2.05(b) : Expansion <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong>-gypse en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation<br />

70


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

i ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al^)rSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprSQ3-Nafi-Hp<br />

La <strong>de</strong>uxième catégorie concerne la conservation <strong>dans</strong> l'eau distillée non renouvelée (ED),<br />

<strong>dans</strong> l'eau renouvelée à chaque mesure (ER), <strong>dans</strong> la solution 10 mM (CH) et <strong>dans</strong> la solution<br />

20 mM NaOH (NH) : pour une teneur en gypse donnée, l'évolution <strong>de</strong>s gonflements <strong>de</strong>s<br />

éprouvettes <strong>dans</strong> ces solutions est tout à fait i<strong>de</strong>ntique, on n'observe que <strong>de</strong>s différences très<br />

légères.<br />

Les comportements différents entre la conservation en sacs plastiques et la conservation<br />

<strong>dans</strong> l'eau (ED, ER) et <strong>les</strong> solutions (CH, NH) peuvent s'expliquer évi<strong>de</strong>mment par l'apport<br />

d'eau extérieure <strong>dans</strong> l'eau et <strong>les</strong> solutions. Aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation, <strong>les</strong> anhydres<br />

<strong>du</strong> mélange s'hydratent par l'eau <strong>de</strong> gâchage en formant l'ettringite primaire. Les réactions<br />

s'arrêtent lors <strong>de</strong> l'épuisement <strong>de</strong> i'eau <strong>de</strong> gâchage. Pour <strong>les</strong> éprouvettes conservées en sacs<br />

plastiques, <strong>les</strong> réactions ne peuvent pas continuer sans apport d'eau extérieure. Par contre,<br />

pour <strong>les</strong> éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau et <strong>les</strong> solutions, l'hydratation peut se poursuivre<br />

avec l'eau extérieure. Selon la minéralogie <strong>dans</strong> l'éprouvette avant l'immersion, l'hydratation<br />

donne naissance à <strong>de</strong> l'ettringite secondaire s'il reste encore <strong>du</strong> gypse après l'hydratation<br />

initiale, sinon ce sont <strong>les</strong> aîuminates hydratés qui se forment sans apparition <strong>de</strong> l'ettringite<br />

secondaire.<br />

Les évolutions et l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes immergées sont différentes<br />

selon la teneur en gypse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges. Pour ceux dont la teneur en gypse est inférieure à<br />

0.27 (G/(F+G)}, <strong>l'expansion</strong> augmente au cours <strong>du</strong> temps mais reste toujours modérée (<<br />

5000 um/m). Pour ceux dont la teneur en gypse est supérieure à 0.27, <strong>l'expansion</strong> croit<br />

rapi<strong>de</strong>ment dès <strong>les</strong> faib<strong>les</strong> âges, plus élevée est la teneur en gypse, plus rapi<strong>de</strong>ment <strong>l'expansion</strong><br />

augmente. Cette expansion atteint <strong>de</strong>s valeurs si élevées que cela entraîne en général une<br />

fissuration et une déformation importante, voire une <strong>de</strong>struction complète <strong>de</strong>s éprouvettes.<br />

Afin d'étudier l'évolution <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> pour <strong>les</strong> éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau et <strong>les</strong><br />

solutions en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse, nous avons regroupé <strong>les</strong> résultats <strong>dans</strong> la figure<br />

2.06. Puisque <strong>les</strong> comportements <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> ED, ER, CH et NH sont analogues, nous<br />

indiquons seulement <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> ER.<br />

Le premier fait important à noter est la mise en évi<strong>de</strong>nce d'une teneur critique en gypse<br />

qui correspond exactement à celle théoriquement calculée, soit 0.269 pour le rapport {eau /<br />

(fon<strong>du</strong> + gypse)} <strong>de</strong> 0.30. Pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est inférieure à ce seuil<br />

critique, on n'observe pratiquement pas d'expansion. Par contre, pour <strong>les</strong> mélanges dont la<br />

teneur en gypse dépasse le seuil critique, <strong>l'expansion</strong> est énorme, elle est d'autant plus<br />

importante que la teneur en gypse <strong>dans</strong> le mélange est élevée.<br />

Ce fait se manifeste dès l'immersion <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>dans</strong> l'eau. A l'échéance <strong>de</strong> 3 jours,<br />

71


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

f éme Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LESYSTEME<br />

CaO-AI-pj-SOj-H-p ET DANS LE SYSTEME CaO-Aip^-SO^-Nap-H-p<br />

on remarque déjà une expansion importante pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est<br />

supérieure à 0.27 et le seuil critique est nettement observable dès l'échéance <strong>de</strong> 7 jours.<br />

L'expansion majeure se pro<strong>du</strong>it pendant <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premières semaines. A partir <strong>de</strong> l'échéance <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux semaines, <strong>l'expansion</strong> n'évolue pratiquement plus sauf pour le mélange G27 (G/S = 0.27).<br />

Il est à noter que toutes <strong>les</strong> éprouvettes <strong>du</strong> mélange G40 (G/S = 0.40) sont détruites par<br />

<strong>l'expansion</strong> importante au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines.<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40<br />

0.000<br />

• 3 jours<br />

• 7 jours<br />

' 10 jours<br />

" 15 jours<br />

' 21 jours<br />

' 31 jours<br />

• 87 jours<br />

G/(F+G)eng/g<br />

L_ . 1 I !<br />

0.646 1,450 2.150 2.732 2.871 SO/"/ Fon<strong>du</strong> en mole/Kl<br />

Figure 2.06 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> ER en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse<br />

{gypse / (fon<strong>du</strong>+gypse} en g / g, SO^ - / Fon<strong>du</strong> en mole / g)<br />

L'expansion assez importante <strong>du</strong> mélange G27 (G/S - 0.27) à l'échéance longue (87<br />

jours par exemple) peut avoir différentes origines :<br />

- le seuil théorique précis {gypse / (fon<strong>du</strong> + gypse)} pour le rapport {eau / (fon<strong>du</strong> +<br />

gypse)} <strong>de</strong> 0.30 est 0.269, mais la proportion que nous avons adoptée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais est 0.27<br />

qui est légèrement plus élevée,<br />

- s'ajoutant à ce léger surdosage en gypse, l'évaporation <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage pendant la<br />

conservation <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mou<strong>les</strong> peut constituer une cause supplémentaire<br />

72


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème panje<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaQ.AiprSOrH.p ET DANS LE SYSTEME CaO-AlpySOf-NajO-H-p<br />

d'expansion. En effet, i'hydraîation <strong>du</strong> ciment fon<strong>du</strong> pendant <strong>les</strong> 10 premières heures dégage<br />

énormément la chaleur. Cet effet thermique provoque certainement une evaporation très<br />

importante <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage bien que nous ayons pris certaines précautions pour la<br />

diminuer. Pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est nettement inférieure au seuil, l'eau <strong>de</strong><br />

gâchage est toujours suffisante pour l'hydratation complète <strong>du</strong> gypse malgré l'évaporation.<br />

Pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est supérieure au seuil, l'évaporation <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong><br />

gâchage initialement insuffisante ne provoque qu'une expansion supplémentaire. Contrairement<br />

aux <strong>de</strong>ux cas précé<strong>de</strong>nts, l'évaporation <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage peut changer complètement le<br />

comportement <strong>du</strong> mélange au seuil pour lequel la quantité d'eau <strong>de</strong> gâchage est juste suffisante<br />

pour que le gypse réagisse totalement. Une perte d'eau <strong>du</strong>e à l'évaporation rend le gypse en<br />

excès par rapport à l'eau disponible et l'immersion <strong>de</strong> l'éprouvette entraîne la formation <strong>de</strong><br />

l'ettringite secondaire. D'ailleurs, la totalité <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage n'est pas disponible pour<br />

alimenter <strong>les</strong> réactions d'hydratation si l'on prend en compte le <strong>phénomène</strong> d'adsorption<br />

physique d'eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pores et <strong>les</strong> capillaires.<br />

La mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> seuil expérimental correspondant au seuil théorique confirme<br />

finalement l'hypothèse précé<strong>de</strong>mment prise : <strong>l'expansion</strong> est <strong>du</strong>e à la formation d'hydrate <strong>dans</strong><br />

un volume insuffisant pour le contenir.<br />

Le dispositif <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en continu <strong>dans</strong> un milieu confiné nous permet <strong>de</strong><br />

suivre très précisément l'évolution <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> un très faible volume d'eau (40 ~ 50 g<br />

pour l'éprouvette 4 x 4 x 16 cm) qui peut s'équilibrer rapi<strong>de</strong>ment avec la phase interstitielle.<br />

L'hydratation secondaire peut être alors considérée comme se déroulant <strong>dans</strong> un milieu<br />

représentatif <strong>de</strong> la phase interstitielle.<br />

Les figures 2.07 et 2.08 nous montrent <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> la mesure con<strong>du</strong>ite sur <strong>les</strong><br />

différents mélanges fon<strong>du</strong> + gypse pour <strong>les</strong> six mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation précé<strong>de</strong>nts, ces<br />

éprouvettes ont été conservées pendant 6 mois en sacs plastiques avant le lancement <strong>de</strong> la<br />

mesure. La mesure s'arrête au moment où <strong>l'expansion</strong> est quasi-stable.<br />

On peut remarquer que l'évolution <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en fonction <strong>du</strong> temps et en fonction <strong>de</strong><br />

la teneur en gypse pour <strong>les</strong> éprouvettes conservées <strong>dans</strong> un très faible volume d'eau est<br />

quasiment i<strong>de</strong>ntique avec cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s volumes importants d'eau<br />

ou <strong>de</strong> solutions. La même cinétique a été suivie et le même seuil critique peut être mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce.<br />

Mais en comparant l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas, nous constatons une<br />

différence nette pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur est supérieure au seuil : <strong>les</strong> éprouvettes<br />

conservées <strong>dans</strong> un faible volume d'eau accusent une expansion moins importante que cel<strong>les</strong><br />

73


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

f ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

conservées <strong>dans</strong> l'eau en gran<strong>de</strong> quantité.<br />

CaO-AiprSOrH40 ET DANS LE SYSTEME CaO-Aipj-SOj-Nafi-HjQ<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> sur le mélange fon<strong>du</strong>-gypse, Cottin (1989), a démontré que <strong>l'expansion</strong><br />

atteint le même niveau avec la même cinétique pour <strong>les</strong> mêmes mélanges ciment fon<strong>du</strong>-gypse<br />

avec et sans <strong>du</strong>rcissement préalable, la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> conservation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sacs plastiques n'entraîne<br />

donc pas d'influence sur le niveau <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et la cinétique d'évolution.<br />

40000<br />

35000<br />

-I 30000<br />

S<br />

a.<br />

25000 r<br />

a<br />

.4».<br />

20000<br />

15000<br />

10000<br />

5000<br />

0<br />

1<br />

1 \ !<br />

I<br />

§<br />

! !<br />

À— **<br />

' . - -<br />

-<br />

— j - •<br />

LC -.-<br />

*<br />

• •<br />

i »<br />

• ' '• '<br />

111<br />

| j !<br />

! \ ! V<br />

!<br />

1<br />

! i"<br />

JJ<br />

4, ..,<br />

TT~<br />

10 100<br />

Echéance (en jour)<br />

|<br />

:<br />

i<br />

1 ! \<br />

j i ; i i<br />

i ! !<br />

í I i 1<br />

• ! 1<br />

! ! 1<br />

1 i<br />

11<br />

! í<br />

1000<br />

1 Témoin 00<br />

Mélange 10<br />

Mélange 20<br />

' Mélange 27<br />

Mélange 32<br />

Mélange 40<br />

Figure 2.07 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> un faible volume d'eau en fonction <strong>du</strong> temps<br />

40000<br />

X<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 G/(F+G)eng/g<br />

0.000 0.646 1.450 2.150 2.732 2.871 S04 2 7 Fon<strong>du</strong> en mole/«*<br />

Figure 2.08 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservés <strong>dans</strong> un faible volume d'eau en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse<br />

(gypse / (fon<strong>du</strong> + gypse) en g / g, SO^" / Fon<strong>du</strong> en mole lue)<br />

74


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème partje<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ETDANSLESYSTEMECaO-Aip rSO ¡-Na-p-H-p<br />

Il semble qu'un autre effet expansif lié également à fettringite secondaire s'ajoute à l'effet<br />

stérique si l'on prend en compte la différence entre la solution représentative <strong>de</strong> la phase<br />

interstitielle et <strong>les</strong> solutions beaucoup moins concentrées en gran<strong>de</strong> quantité. Nous supposons<br />

que l'ettringite formée pendant l'hydratation secondaire a une forme colloïdale alors que<br />

l'ettringite primaire est bien cristallisée. L'ettringite colloïdale, négativement chargée et à très<br />

gran<strong>de</strong> surface spécifique pro<strong>du</strong>irait une répulsion entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> selon la théorie <strong>de</strong><br />

Mehta, c'est l'effet colloïdal <strong>de</strong> l'ettringite qui joue le jeu quand <strong>les</strong> concentrations <strong>dans</strong> la phase<br />

interstitielle diminuent fortement. Les éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau en gran<strong>de</strong> quantité<br />

<strong>de</strong>vraient avoir donc un double effet expansif (effet stérique et effet colloïdal) alors que cel<strong>les</strong><br />

conservées <strong>dans</strong> la solution représentative <strong>de</strong> la phase interstitielle ne <strong>de</strong>vraient avoir que l'effet<br />

stérique, pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est supérieure au seuil bien enten<strong>du</strong>. Pour<br />

<strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est inférieure au seuil, aucun effet expansif ne se pro<strong>du</strong>it<br />

sur l'ettringite primaire bien cristallisée.<br />

Il faut signaler que le but <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> consiste à mettre en évi<strong>de</strong>nce un seuil critique<br />

<strong>de</strong> teneur en gypse liée toutefois au rapport {eau / (fon<strong>du</strong> + gypse)}, tant pour la conservation<br />

<strong>de</strong>s éprouvettes <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s solutions en gran<strong>de</strong> quantité que pour la conservation <strong>de</strong>s<br />

éprouvettes <strong>dans</strong> un faible volume d'eau représentant la phase liqui<strong>de</strong> interstitielle. La<br />

différence entre ces <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation ne fait pas l'objet <strong>du</strong> présent rapport et elle<br />

mérite une étu<strong>de</strong> supplémentaire.<br />

Les caractères <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau et <strong>les</strong> solutions<br />

(ED, ER, CH, NH) sont parfaitement classiques : apparition <strong>de</strong> fissures, généralement au<br />

voisinage <strong>de</strong>s sommets <strong>du</strong> prisme, et augmentation progressive <strong>de</strong>s fissures, à une vitesse<br />

toujours croissante. Pour <strong>l'expansion</strong> importante, <strong>les</strong> éprouvettes déforment parfois leur axe<br />

longitudinal en l'incurvant et <strong>les</strong> éprouvettes se désagrègent totalement mais restent toujours<br />

intègres et assez <strong>du</strong>res (figure 2.22a, page 113).<br />

II.4.2. Variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

Sur <strong>les</strong> éprouvettes ayant servi aux essais <strong>de</strong> variations dimensionnel<strong>les</strong>, nous avons<br />

mesuré <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong>. Après avoir légèrement essuyé chaque éprouvette avec un<br />

chiffon doux, nous <strong>les</strong> avons pesées à l'ai<strong>de</strong> d'une balance électronique <strong>de</strong> précision 0.01g. Les<br />

résultats pour <strong>les</strong> mélanges conservés <strong>dans</strong> l'eau distillée renouvelée (ER) sont portés sur la<br />

figure 2.09. Signalons que <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong> pour la conservation <strong>dans</strong> ED, CH, NH<br />

sont comparab<strong>les</strong> à cel<strong>les</strong> <strong>dans</strong> ER. Les variations pondéra<strong>les</strong> en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse<br />

sont indiquées <strong>dans</strong> la figure 2.10 et la relation entre <strong>l'expansion</strong> et <strong>les</strong> variations relatives <strong>de</strong><br />

masse est présentée <strong>dans</strong> la figure 2.11.<br />

75


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

14.00<br />

? 12.00<br />

I 10.00<br />

s<br />

•S 8.00<br />

Ü 6.00<br />

2<br />

§ 4.00<br />

I 2.00<br />

0.00<br />

¿ème parag<br />

À<br />

&<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENEEXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

Ca0-Aip3-SO3-Hp ET DANS LE SYSTEME CaO-Aips-SOs-Nap-Hp<br />

\m<br />

\ m<br />

\j<br />

¡<br />

(\\\<br />

i<br />

1111<br />

l/"<br />

1<br />

f**<br />

MM<br />

i \ i<br />

r— »•i ¡r<br />

a^<br />

\ ! !<br />

Ji<br />

^HtT<br />

! i !<br />

j il<br />

; i ; 1<br />

-*<br />

! -L,**-4*^<br />

i >V |<br />

Ji^^P<br />

1 !<br />

Mi \<br />

-*<br />

*<br />

|<br />

|<br />

| I<br />

. j L<br />

1 s<br />

! i<br />

i<br />

i<br />

•<br />

i<br />

|<br />

i<br />

• Témoin 00<br />

' Mélange 10<br />

' Mélange 20<br />

• Mélange 27<br />

Mélange 32<br />

" Mélange 40<br />

1 10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

Figure 2.09 : Variations relatives <strong>de</strong> masse en fonction <strong>du</strong> temps (conservation <strong>dans</strong> ER)<br />

0.00<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 Teneur <strong>du</strong> gypse<br />

Figure 2.10 : Variations relatives <strong>de</strong> masse en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse (conservation <strong>dans</strong> ER)<br />

50000<br />

45000<br />

40000<br />

J<br />

35000 h<br />

e 30000<br />

_ 25000<br />

I 20000<br />

S3<br />

S. 15000<br />

* 10000<br />

5000<br />

10 12<br />

14<br />

* Témoin 00<br />

-û Mélange 10<br />

"*—~ Mélange 20<br />

-0 Mélange 27<br />

-• Mélange 32<br />

-X Mélange 40<br />

Variation relative<br />

<strong>de</strong> masse (%)<br />

Figur 2.11: Relation entre <strong>l'expansion</strong> et <strong>les</strong> variations relatives <strong>de</strong> masse (conservation <strong>dans</strong> ER)<br />

76


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2 ième Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AipySO^Na-p-Hp<br />

Sur la figure 2.09, nous constatons que <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

augmentent au cours <strong>du</strong> temps, cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s mélanges dont la teneur en gypse est inférieure à<br />

0.27 augmentent lentement et sont très voisines, alors que cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s mélanges dont la teneur<br />

en gypse est supérieure à 0.27 augmentent rapi<strong>de</strong>ment. Sur la figure 2.10, nous trouvons<br />

également un seuil <strong>de</strong> teneur en gypse qui correspond exactement à celui déterminé par la<br />

mesure <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>. Sur la figure 2.11, il est encore plus intéressant d'observer une relation<br />

linéaire entre <strong>l'expansion</strong> et la variation <strong>de</strong> masse, un délai avant la mise en linéarité étant plus<br />

ou moins long selon la teneur en gypse.<br />

En effet, l'hydratation secondaire <strong>de</strong>s mélanges se distingue théoriquement en <strong>de</strong>ux cas :<br />

<strong>les</strong> anhydres rési<strong>du</strong>els <strong>du</strong> ciment s'hydratent en donnant seulement <strong>les</strong> aluminates hydratés pour<br />

<strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est inférieure au seuil théorique, <strong>les</strong> anhydres rési<strong>du</strong>els <strong>du</strong><br />

ciment s'hydratent en donnant d'abord l'ettringite secondaire avec le gypse en excès, puis<br />

éventuellement <strong>les</strong> aluminates hydratés après l'épuisement <strong>du</strong> gypse.<br />

Selon <strong>les</strong> hydrates formés, ces réactions peuvent se décrire <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

ou<br />

3 CA+ 12 H => C3AH6 + 2 AH3<br />

\cA + IOH20- h y dratati ° n >CAHl0<br />

\3CAHl0 transformation , 0 ^ + 2^3 + 18^0 ^CA+nH-^C^AHz+lAH^<br />

3 CA + 3 CSH2 + 32 H => C6AS3H32 + 2 AH3<br />

On remarque que la quantité nécessaire d'eau extérieure <strong>dans</strong> la formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

secondaire est 2.67 fois plus importante que celle <strong>dans</strong> l'hydratation <strong>de</strong> CA en C3AH6 pouf<br />

une même quantité <strong>de</strong> CA.<br />

En admettant que <strong>l'expansion</strong> est engendrée par la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire par<br />

apport d'eau extérieure, nous savons a priori que plus importante est l'ettringite secondaire<br />

formée, plus importante est <strong>l'expansion</strong> engendrée, et plus <strong>de</strong> l'eau extérieure a été prise par la<br />

formation. Autrement dit la prise d'eau extérieure pour la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire<br />

<strong>de</strong>vrait être proportionnelle à <strong>l'expansion</strong> engendrée par cette ettringite secondaire. C'est<br />

pourquoi nous avons pu constater la même évolution <strong>de</strong>s variations pondéra<strong>les</strong>, le même seuil<br />

critique <strong>de</strong> la teneur en gypse que <strong>l'expansion</strong> et un régime parfaitement linéaire avec presque<br />

la même pente <strong>dans</strong> la relation expansion-variations relatives <strong>de</strong> masse pour <strong>les</strong> mélanges dont<br />

la teneur est supérieure au seuil. Pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est inférieure au<br />

seuil, c'est l'hydratation en aluminates <strong>de</strong> calcium hydratés qui provoque la prise d'eau<br />

77


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ï ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSQ3-Hp ET DANS LE SYSTEME Cc£>-AÏ-prSOrmp-Hp<br />

extérieure sans pro<strong>du</strong>ire l'effet expansif, et cette prise d'eau reste toujours beaucoup plus faible<br />

que <strong>les</strong> mélanges <strong>de</strong> haute teneur en gypse.<br />

Quant au délai avant la mise en linéarité plus ou moins long, il serait probablement <strong>du</strong> à<br />

l'intervention dominante <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> transport qui dépend <strong>de</strong> la porosité <strong>du</strong> matériau<br />

pendant <strong>les</strong> premiers temps <strong>de</strong> l'immersion. La pénétration <strong>de</strong> l'eau extérieure commence dès<br />

l'immersion par la force capillaire et l'effet <strong>de</strong> la pression extérieure éventuelle. Le transport <strong>de</strong><br />

la matière se maintient et contrôle effectivement <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes sans<br />

l'hydratation secondaire importante pendant un certains temps.<br />

Nous constatons que la mise en régime est d'autant plus courte que la teneur en gypse est<br />

plus élevée, 2.0% pour la série G40, 2.2% pour la série G32 et 3.8% pour la série G27. Cette<br />

quantité d'eau pénétrant <strong>dans</strong> l'éprouvette dépendrait éventuellement <strong>de</strong> la porosité totale et la<br />

distribution <strong>de</strong>s pores <strong>du</strong> matériau. D'ailleurs, l'influence <strong>de</strong> l'hydratation secondaire plus ou<br />

moins importante sur la porosité n'est pas exclue.<br />

Finalement, <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong> sont tout à fait comparab<strong>les</strong> aux résultats <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> que nous avons présentés <strong>dans</strong> ¡a section précé<strong>de</strong>nte et confirment à nouveau<br />

l'hypothèse admise pour <strong>les</strong> essais.<br />

II.4.3. Caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés par DRX et MEB<br />

La technique d'analyse par diffraction <strong>de</strong>s rayons X (DRX) permet <strong>de</strong> déceler la présence<br />

<strong>de</strong> composés cristallisés et <strong>de</strong> suivre l'évolution <strong>de</strong> ces composés à partir <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s raies<br />

caractéristiques correspondantes.<br />

Le tableau 2.04 présente <strong>les</strong> résultats d'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s composées principaux sur <strong>les</strong><br />

éprouvettes conservées un mois pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation : <strong>les</strong> sacs plastiques (SP)<br />

et l'eau renouvelée (ER) ; <strong>les</strong> composés comme C4AF et C2S éventuellement présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

éprouvettes ne sont pas indiqués <strong>dans</strong> ce tableau. Il est à noter que la minéralogie et l'évolution<br />

minéralogique <strong>dans</strong> l'eau distillée (ED) <strong>dans</strong> la solution 10 mM Ca(OH)2 et <strong>dans</strong> la solution 20<br />

mM NaOH sont pratiquement <strong>les</strong> mêmes que <strong>dans</strong> ER.<br />

L'évaluation semi-quantative <strong>de</strong> ces composés pour la conservation <strong>dans</strong> SP et <strong>dans</strong> ER<br />

est portée <strong>dans</strong> la figure 2.12 (diagrammes détaillés <strong>dans</strong> l'annexe 2.01), leur quantité étant<br />

obtenue à partir <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> coups calculé automatiquement par l'appareil pour <strong>de</strong>s raies<br />

correspondantes, soit d=2.97Â pour CA, d=9.72Â pour î'ettringite, d=4.67Â pour le gypse.<br />

Pour <strong>les</strong> éprouvettes conservées en sacs plastiques, on peut considérer que la minéralogie<br />

78


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme Paffe.- ETUDEEXPERIMENTALEDUPHENOMENEEXPANSIFDANSLE SYSTEME<br />

C^)-Aip3-SOrH^)ETDANSLESYSTEMECaO-AiprSOrNap-Hp<br />

n'évolue plus après l'hydratation primaire et la quantité relative <strong>de</strong>s composés dépend <strong>de</strong> la<br />

teneur en gypse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges. Sur la figure 2,12, nous constatons que l'ettringite<br />

(primaire) augmente en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse et elle <strong>de</strong>vient pratiquement constante<br />

quand la teneur dépasse le seuil. Le gypse reste encore assez abondant <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges dont<br />

la teneur est supérieure au seuil, il <strong>de</strong>vient très faible quand la teneur diminue au <strong>de</strong>ssous <strong>du</strong><br />

seuil ; sa présence au seuil est quand même notable, ce qui pourrait expliquer une expansion<br />

assez importante au seuil.<br />

Mo<strong>de</strong><br />

SP<br />

ER<br />

Tableau 2.04 : Résumé <strong>de</strong> l'analyse minéralogique <strong>du</strong> système expansif CaO-A^O^-SO^-I^O<br />

Témoin 00<br />

CA<br />

C3AH6<br />

/<br />

CA<br />

C3AH6<br />

CAH10<br />

Mélange 10<br />

CA<br />

AFt<br />

G (trace)<br />

CA<br />

AFt<br />

/<br />

Mélange 20<br />

CA<br />

AFt<br />

G<br />

CA<br />

AFt<br />

/<br />

Mélange 27<br />

CA<br />

AFt<br />

G<br />

CA<br />

AFt<br />

G (trace)<br />

Mélange 32<br />

CA<br />

AFt<br />

G<br />

CA<br />

AFt<br />

G (trace)<br />

Mélange 40<br />

CA<br />

AFt<br />

G<br />

/<br />

AFt<br />

G (trace)<br />

-• - X--- AFt(SP)<br />

- - - A- - - Gypse (SP)<br />

O CA(SP)<br />

X AFt (ER)<br />

û Gypse (ER)<br />

O——CA (ER)<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 G/(F+G)eng/g<br />

0.000 0.646 1.450 2.150 2.732 2.871 S04 2 "/ Fon<strong>du</strong> en mole lltf<br />

Figure 2.12 : Evaluation semi-quantative par DRX <strong>de</strong>s composés en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse<br />

(DRX : 40 kV/25mA, CuKa , 3s/0.01°)<br />

79


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème Partie . ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHpETDANSLESYSTEMECaO-Aip3.SOrNa^-Hß.<br />

Lorsque <strong>les</strong> éprouvettes sont conservées <strong>dans</strong> l'eau, on peut observer nettement une<br />

évolution quantitative <strong>de</strong>s composés par rapport à cel<strong>les</strong> conservées en sacs plastiques. Le<br />

gypse disparaît quasiment, sauf <strong>de</strong>s faib<strong>les</strong> traces pour 0.27 et 0.32. Le CA diminue<br />

considérablement par l'hydratation soit en alumínate hydraté, soit en ettringite secondaire. En<br />

ce qui concerne l'ettringite qui nous intéresse spécialement, elle reste pratiquement au même<br />

niveau que <strong>dans</strong> SP pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en gypse est inférieure au seuil alors<br />

qu'elle augmente considérablement et proportionnellement pour <strong>les</strong> mélanges dont la teneur en<br />

gypse est supérieure au seuil. La différence <strong>de</strong> la quantité totale <strong>de</strong> l'ettringite entre la<br />

conservation <strong>dans</strong> l'eau et la conservation <strong>dans</strong> SP <strong>de</strong>vrait correspondre à l'ettringite secondaire<br />

formée au cours <strong>de</strong> l'immersion. Au niveau <strong>du</strong> seuil critique, la formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

secondaire par l'hydratation <strong>de</strong> CA avec le gypse rési<strong>du</strong>el ne peut pas être négligée, elle aboutit<br />

effectivement à une expansion assez importante comme nous l'avons constaté <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sections<br />

précé<strong>de</strong>ntes.<br />

La technique <strong>du</strong> MEB nous permet d'observer la forme d'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges que<br />

nous étudions (figure 2,23a et 2.23b, page 114). Elle se présente sous forme massive et seule<br />

l'analyse élémentaire permet <strong>de</strong> la distinguer.<br />

La composition <strong>de</strong>s gels blancs présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> quatre types <strong>de</strong> solution (ED, ER,<br />

lOmM Ca(OH)2 et 20mM NaOH est i<strong>de</strong>ntifiée par DRX. Ils sont constitués exclusivement<br />

d'ettringite. En microscope optique, nous avons pu observer <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite<br />

parfaitement formés en aiguil<strong>les</strong> (figure 2.22c et 2.22e, page 114).<br />

La caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés confirme en définitive l'hypothèse précé<strong>de</strong>nte :<br />

<strong>l'expansion</strong> est liée à la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire sous apport d'eau extérieure, plus<br />

l'excès le gypse est élevé <strong>dans</strong> le mélange après l'hydratation primaire, plus importante est<br />

<strong>l'expansion</strong> en immersion.<br />

n.4.4. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la solution interstitielle et la solution <strong>de</strong> conservation<br />

Nous avons extrait la solution interstitielle à partir <strong>de</strong>s éprouvettes conservées 3 mois<br />

environ <strong>dans</strong> un faible volume d'eau après 3 mois <strong>de</strong> cure en sacs plastiques. Nous avons choisi<br />

ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation pour vérifier en particulier si la conservation <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>dans</strong> un<br />

faible volume d'eau pourrait représenter ou approcher la solution interstitielle.<br />

La figure 2.13 représente <strong>les</strong> résultats d'analyse <strong>de</strong> la solution interstitielle et <strong>de</strong> la<br />

solution <strong>de</strong> conservation, certains mélanges n'ayant malheureusement pas pu être analysés à<br />

cause <strong>de</strong>s difficultés extrêmes <strong>de</strong>s essais. Les valeurs <strong>du</strong> pH ne sont pas indiquées sur la figure.<br />

En général, plus importante est la teneur en gypse, moins élevée est la valeur <strong>du</strong> pH, mais ces<br />

80


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

i ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANSLESYSTEME<br />

CaO-Al¿0rS0rH^OETDANSLESYSTEKÍECa0-Al:OrSOrNa:p-H2O<br />

variations sont faib<strong>les</strong>, le pH <strong>de</strong>s solutions interstitiel<strong>les</strong> est systématiquement légèrement plus<br />

élevé que celui <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> conservation correspondantes.<br />

Nous trouvons que la différence entre la solution interstitielle et la solution <strong>de</strong><br />

conservation ne peut pas être négligée, <strong>les</strong> concentrations <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> ions <strong>dans</strong> cette <strong>de</strong>rnière<br />

étant quasiment la moitié <strong>de</strong> la première. Nous pouvons imaginer que <strong>les</strong> concentrations<br />

initia<strong>les</strong> <strong>dans</strong> la solution interstitielle <strong>de</strong>vraient être beaucoup plus élevées que cel<strong>les</strong> après<br />

l'immersion, en prenant en compte <strong>les</strong> départs importants <strong>de</strong>s ions <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong><br />

conservation probablement dix fois supérieure à la solution interstitielle. Pourtant, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

conservation permet quand même à la solution <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> s'approcher<br />

considérablement <strong>de</strong> la solution interstitielle par rapport à la conservation <strong>dans</strong> l'eau ou même<br />

la solution lOmM Ca(OH)2 en très gran<strong>de</strong> quantité.<br />

0.00 0.10 0.20 0.30 0.40<br />

Teneur <strong>du</strong> gypse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges<br />

ext : solution <strong>de</strong> conservation, int : solution interstitielle<br />

•- - - Ca-ext<br />

... O - - Na-exL<br />

A K-ext,<br />

• - - O - - S04-ext<br />

• Ca-int<br />

O Na-int<br />

* K-int<br />

D S04-int<br />

Figure 2.13 : Comportement <strong>de</strong>s ions <strong>dans</strong> la solution interstitielle et la solution <strong>de</strong> conservation (faible volume)<br />

Nous remarquons que <strong>les</strong> concentrations <strong>de</strong>s alcalins K + et Na + sont relativement<br />

élevées, tant <strong>dans</strong> la solution interstitielle que <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> conservation. On peut<br />

supposer qu'el<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient <strong>de</strong>venir beaucoup plus faib<strong>les</strong> si <strong>les</strong> éprouvettes étaient conservées<br />

<strong>dans</strong> <strong>de</strong> l'eau en gran<strong>de</strong> quantité. Ce point <strong>de</strong> vue soutient l'explication concernant <strong>l'expansion</strong><br />

moins importante <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>de</strong> haute teneur en gypse conservées <strong>dans</strong> un faible volume<br />

d'eau que <strong>les</strong> mêmes éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau en gran<strong>de</strong> quantité. L'explication s'est<br />

basée sur l'hypothèse que l'effet colloïdal se pro<strong>du</strong>irait sur l'ettringite secondaire sous forme <strong>de</strong><br />

microcristaux qui engendraient une très gran<strong>de</strong> surface spécifique chargée négativement.<br />

81


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿eme Partje<br />

n.4.5. Contraintes d'expansion<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AipySOfHß ET DANS LE SYSTEME CaO-Alßs-SO¡-Nafi-Hp<br />

Les contraintes engendrées par <strong>l'expansion</strong> à déformation empêchée sont mesurées sur<br />

<strong>les</strong> mélanges G27 et G40, <strong>les</strong> éprouvettes ayant été confectionnées et conservées pendant un<br />

jour <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> mesure. La figure 2.14 nous montre l'évolution <strong>de</strong>s contraintes.<br />

0 90 180 270 360 450 540 630 720<br />

Temps (jours)<br />

Figure 2.14 : Evolution <strong>de</strong>s contraintes au cours <strong>du</strong> temps <strong>de</strong>s mélanges G27 et G40<br />

Mélange 27<br />

Mélange 40<br />

Nous constatons que <strong>les</strong> contraintes engendrées <strong>dans</strong> le mélange G40 augmentent<br />

rapi<strong>de</strong>ment pendant un premier temps. El<strong>les</strong> atteignent un niveau très élevé (~ 30MPa) et<br />

dépassent certainement très tôt la limite <strong>de</strong>s contraintes en traction, entre 6 MPa et 10 MPa<br />

environ (1/10 ~ 1/8 <strong>de</strong> la limite <strong>de</strong>s contraintes en compression en général). Dans le mélange<br />

G27, <strong>les</strong> contraintes sont beaucoup plus faible (15 MPa) et la cinétique est beaucoup plus<br />

lente, par exemple il faut environ 9 mois pour atteindre le niveau 10 MPa, le temps nécessaire<br />

étant <strong>de</strong> 2 mois environ pour le mélange 40. Il faut signaler que la cinétique <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s<br />

contraintes n'est pas comparable à celle <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> car l'alimentation <strong>de</strong> l'eau extérieure est<br />

influencée énormément par le dispositif. Il est également à noter que la technique utilisée ne<br />

permet pas d'empêcher complètement la déformation <strong>de</strong> l'éprouvette, surtout quand <strong>les</strong><br />

contraintes atteignent un haut niveau, la déformation dépasse même 10% <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong><br />

maximale. Les contraintes réel<strong>les</strong> sont donc plus élevées que <strong>les</strong> valeurs mesurées.<br />

II.5. Conclusions<br />

Des mélanges ciment fon<strong>du</strong> + gypse à différente teneur en gypse représentant le système<br />

CaO-Al203-S03-H20 ont été étudiés. Les éprouvettes sont conservées <strong>dans</strong> différents<br />

82


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

f ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPÂNSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AlprS03-Nap-Hp<br />

milieux (sacs plastiques, eau distillée, eau distillée renouvelée, lOmM Ca(OH)2, 20mM<br />

NaOH), nous avons constaté que :<br />

Au cours <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> mélange ciment fon<strong>du</strong>-gypse avec l'eau <strong>de</strong> gâchage,<br />

l'ettiingite primaire formée ne provoque pas d'expansion, elle n'influence pas non plus<br />

l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> lors <strong>de</strong> l'immersion. C'est la formation d'ettringite secondaire par<br />

apport d'eau extérieure qui con<strong>du</strong>it à <strong>l'expansion</strong> importante par effet stérique.<br />

En effet, lorsque la proportion massique <strong>de</strong> gypse <strong>dans</strong> le mélange dépasse le seuil qui<br />

dépend <strong>du</strong> rapport massique {eau <strong>de</strong> gâchage / soli<strong>de</strong>}, la quantité d'eau <strong>de</strong> gâchage est<br />

insuffisante pour consommer complètement le gypse, <strong>l'expansion</strong> se pro<strong>du</strong>it donc énormément<br />

à cause <strong>de</strong> la formation d'ettringite secondaire par apport d'eau extérieure. Nos calculs<br />

théoriques ont abouti à un seuil critique <strong>de</strong> teneur en gypse égal à 0.27 pour un mélange ciment<br />

fon<strong>du</strong> + gypse avec le rapport {Eau <strong>de</strong> gâchage / soli<strong>de</strong>} <strong>de</strong> 0.30.<br />

L'expansion et l'évolution <strong>de</strong> masse <strong>de</strong>s éprouvettes immergées contenant différentes<br />

teneurs en gypse ont été mesurées. L'analyse DRX <strong>de</strong>s éprouvettes nous permet <strong>de</strong> suivre<br />

l'évolution <strong>de</strong> la minéralogie, surtout celle <strong>de</strong> l'ettringite. Tous ces résultats ont mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

un seuil critique correspondant parfaitement à celui théoriquement calculé.<br />

Les éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau, l'eau renouvelée, <strong>les</strong> solutions lOmM Ca(OH)2 et<br />

20mM NaOH accusent <strong>l'expansion</strong> au même niveau avec la même cinétique. Par contre, cel<strong>les</strong><br />

conservées <strong>dans</strong> un très faible volume d'eau, présentent une expansion mois élevée, mais liée<br />

toujours à l'ettringite secondaire. La différence serait <strong>du</strong>e à la limitation <strong>de</strong> l'effet colloïdal<br />

d'ettringite qui <strong>de</strong>vrait jouer un rôle important <strong>dans</strong> <strong>les</strong> quatre mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation<br />

précé<strong>de</strong>nts.<br />

83


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

j è m e Partie : ETUDE EXPERIMENTALE D U PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEKÍE<br />

CaO-Al2OrSQ3-H:p ETDANS LESYSTEMECaO-Aip 3-SQ3-NJa fi-Hfi<br />

m. ETUDE DU SYSTEME EXPANSIF CaO-Al203-S03-Na20-H20<br />

Dans le chapitre bibliographique, nous avons remarqué que <strong>les</strong> alcalins <strong>dans</strong> ie ciment ont<br />

une influence importante sur l'hydratation <strong>du</strong> ciment et sur le processus <strong>de</strong> dégradation <strong>du</strong><br />

béton par sulfates.<br />

Au cours <strong>du</strong> chapitre précé<strong>de</strong>nt, nous avons présenté le <strong>phénomène</strong> d'expansion <strong>dans</strong> le<br />

système CaO-Al203-S03-H20. L'expansion est <strong>du</strong>e en premier heu à la formation d'ettringite<br />

secondaire. Les alcalins proviennent en très faible quantité <strong>du</strong> ciment original et l'influence <strong>de</strong>s<br />

alcalins sur <strong>l'expansion</strong> paraît importante et probablement par effet colloïdal.<br />

Le présent chapitre est donc consacré à l'étu<strong>de</strong> plus précise <strong>du</strong> système expansif CaO-<br />

Al203-S03~Na20-H20 en comparaison <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S03-H20.<br />

ULI. Conception et déroulement <strong>de</strong>s essais<br />

Le principe <strong>de</strong>s essais rejoint toujours le bilan <strong>de</strong>s volumes <strong>dans</strong> la réaction et la<br />

formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire par apport d'eau extérieure que nous avons présenté <strong>dans</strong> le<br />

chapitre précé<strong>de</strong>nt.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> comparaison, nous avons repris le ciment alumineux fon<strong>du</strong> Lafarge<br />

dont <strong>les</strong> caractéristiques ont été également données <strong>dans</strong> le chapitre précé<strong>de</strong>nt. Le sulfate <strong>de</strong><br />

sodium anhydre, un pro<strong>du</strong>it chimiquement pur MERCK, a été choisi pour constituer le système<br />

expansif CaO-A^C^-SC^-^O-H^O.<br />

Le rapport eau / soli<strong>de</strong> reste inchangé, soit 0.30 pour toutes <strong>les</strong> séries afin d'obtenir la<br />

même porosité initiale.<br />

Les proportions <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre ont été déterminées <strong>de</strong> manière à ce que<br />

<strong>les</strong> rapports {mole SO42- / masse fon<strong>du</strong>} soient i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong> + gypse<br />

étudiés précé<strong>de</strong>mment. Le tableau 2.05 résume la composition <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong> + Na2SÛ4.<br />

Le mo<strong>de</strong> opératoire pour préparer <strong>les</strong> éprouvettes est i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong>s mélanges<br />

ciment alumineux - gypse. Les éprouvettes sont conservées également <strong>dans</strong> <strong>les</strong> six différents<br />

milieux, soit en sacs plastiques (SP), <strong>dans</strong> l'eau distillée (ED), <strong>dans</strong> l'eau distillée renouvelée<br />

(ER), <strong>dans</strong> la solution lOmM Ca(OH)2 (CH), <strong>dans</strong> la solution 20 NaOH.<br />

Les moyens d'investigation sont également ceux utilisés pour <strong>les</strong> mélanges ciment<br />

alumineux - gypse.<br />

84


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

N° Réf.<br />

<strong>de</strong>s séries<br />

Témoin<br />

G10<br />

G20<br />

G27<br />

G32<br />

G40<br />

¿ème Partie . ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANS1F DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al-prSOrH:p ET DANS LE SYSTEME CaO-Al-pySO^-Nap-H^<br />

Tableau 2.05 : Composition <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - Na2S04<br />

Mélanges ciment alumineux - gypse<br />

E/S-<br />

E/(G+F)<br />

0.30<br />

Prop. G/S<br />

en masse<br />

0.00<br />

0.10<br />

0.20<br />

0.27<br />

0.32<br />

0.40<br />

Prop. S04 2 7 F<br />

en mole / kg<br />

0.000<br />

0.646<br />

1.450<br />

2.150<br />

2.732<br />

3.871<br />

Remarque : Porosité initiale constante pour toutes <strong>les</strong> séries.<br />

N°Réf.<br />

<strong>de</strong>s séries<br />

Témoin<br />

N ^eql0<br />

N§ "eq20<br />

N ^eq27<br />

N ^eq32<br />

N ^eq40<br />

Mélange ciment alumineux - Na2S04<br />

E/S =<br />

E/(N§"+F)<br />

0.30<br />

Prop. Nif/S<br />

en masse<br />

0.000<br />

0.084<br />

0.171<br />

0.234<br />

0.279<br />

0.355<br />

G : gypse, NS" : Na2S04, F : fon<strong>du</strong>, E : eau <strong>de</strong> gâchage, S : soli<strong>de</strong> (F+G ou F+NS)<br />

m.2. Résultats et discussion<br />

Prop. S04 2 7F<br />

en mole / kg<br />

0.000<br />

0.646<br />

1.450<br />

2.150<br />

2.732<br />

3.871<br />

III.2.1. Expansion en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> la teneur en Na2SQ4 <strong>dans</strong> différents milieux<br />

Le tableau 2.06 regroupe le gonflement à l'échéance <strong>de</strong> 22 jours <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

conservées <strong>dans</strong> différents milieux. La figure 2.15 représente pour chaque teneur en Na2SC>4<br />

<strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>du</strong> système ciment alumineux - Na2S04, en fonction <strong>du</strong> temps et<br />

<strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation.<br />

Mo<strong>de</strong><br />

SP<br />

ED<br />

ER<br />

CH<br />

NH<br />

Tableau 2.06 : Expansion <strong>de</strong>s mélange ciment alumineux - Na2S04 à 22 jours<br />

Témoin<br />

-990<br />

430<br />

550<br />

600<br />

570<br />

N 3"eql0<br />

-530<br />

650<br />

700<br />

690<br />

610<br />

NS eq20<br />

590<br />

1340<br />

1280<br />

1220<br />

970<br />

85<br />

NS ~eq27<br />

740<br />

2340<br />

non m.<br />

2400<br />

2010<br />

N ^eq32<br />

480<br />

détruite<br />

détruite<br />

détruite<br />

détruite<br />

N §"eq40<br />

570<br />

détruite<br />

détruite<br />

détruite<br />

détruite


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

-2000<br />

16000<br />

14000<br />

12000<br />

I 10000<br />

g. 8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

-2000<br />

¿ème Partie<br />

. EjypE EXPERIMENTALEDUPHENOMENE EXPANSIF D.4NS LE SYSTEME<br />

CaO-Al^j-SOj-H-p ET DANS LE SYSTEME CaO-Aip3-S0rNap~H'¿O<br />

(1) TEMOINS CIMENT FONDU (E/S - 0.30)<br />

10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

MELANGE FONDU-Na2SQ4 ealO (NS/S=0.084. E/S=0.30)<br />

10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

MELANGE FONDU-Na2SQ4 ea20 (NS/S=0.171. E/S=0.30)<br />

MM<br />

•- i-y-f>-Û-(<br />

TfT<br />

i ! ;<br />

! i<br />

l \<br />

\ \<br />

\ \ !<br />

! i<br />

d&ruit si da as<br />

j ûpso iiiièi is<br />

W/\A<br />

r\ ''


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

g' 12000<br />

1<br />

a loooo<br />

e<br />

1 6000 |—<br />

a.<br />

& 4000 -<br />

16000<br />

14000 -<br />

1" 12000<br />

1<br />

a. 10000<br />

feme partie<br />

. ETUDEEXPERIMENTALEDUPHENOMENEEXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AtfirSqrHpETDANSLESYSTEMECaO-Aip3-S03-íiafi-Hp<br />

MELANGE FONDÜ-Na2SQ4 ea27 (NS/S=0,234. E/S=0.30)<br />

MELANGE FONDU-Na2SQ4 eo32 (NS/S=0.279, E/S=0.30)<br />

1000 Echéance (en jour)<br />

10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

MELANGE FQNDU-Na2SQ4 eq40 (NS/S=0.355. E/SgO>.30)<br />

1000 Echéance (en jour)<br />

Figure 2.15(b) : Expansion <strong>de</strong>s mélanges Fon<strong>du</strong>-Na2S04 en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation<br />

87


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

i ime Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al-pj-SOyHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AipySOrNap-H


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2> ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LESYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CoO-Aipf-SOf-Nap-Hp<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 NS / (F+NS) en g / g<br />

I i , I I I 1<br />

0.000 0.646 1.450 2.150 2.732 2.871 SO/"/ Fon<strong>du</strong> en mole l£j<br />

Figure 2.16 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes fon<strong>du</strong> + Na2S(>4 conservées <strong>dans</strong> l'eau (ER)<br />

en fonction <strong>de</strong> !a teneur en Na2SC>4<br />

lu.2.2 Variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

Les variations pondéra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau sont présentées <strong>dans</strong> la<br />

figure 2.17. Il est à noter qu'il est impossible d'effectuer la pesée pour <strong>les</strong> éprouvettes dont la<br />

teneur en Na2SÛ4 est élevée à cause <strong>de</strong> la décomposition rapi<strong>de</strong> dès la première échéance,<br />

c'est le cas <strong>de</strong>s séries NSeq27, NSeq32 et NSeq40- La série NSeqio est la seule présentant<br />

l'intégrité suffisante pour permettre <strong>de</strong> suivre précisément la variation pondérale à toutes <strong>les</strong><br />

échéances.<br />

7,00<br />

?6.00<br />

I 5.00<br />

S<br />

"» 4.00<br />

Si<br />

S 3.00<br />

t<br />

° 2.00<br />

"S<br />

*c<br />

j* 1.00<br />

0.00<br />

1<br />

10 100<br />

Echéance (en jour)<br />

1000<br />

• Témoin<br />

-û NSeglO<br />

-* NSeg20<br />

-


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème partie<br />

, ETUDEEXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aipz-SOj-HpETDÂNSLE SYSTEME CaO-AiprS03-Nap-Hp<br />

Nous notons que <strong>les</strong> variations pondéra<strong>les</strong> présentent exactement le même comportement<br />

que <strong>l'expansion</strong>. Après la prise d'eau immédiate pendant <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premiers jours <strong>du</strong>e<br />

probablement au comblement <strong>de</strong> la porosité initiale, <strong>les</strong> éprouvettes <strong>de</strong>s séries NSeq2f><br />

NSeq27, NSeq32 et NSeq4Q dont la teneur massique en sulfate <strong>de</strong> sodium NS/(F+NS)<br />

correspond respectivement à 17.1%, 23.4%, 27.9% et 35.5% ont tendance à perdre <strong>de</strong> la<br />

masse en raison <strong>de</strong> la décomposition dès la première échéance, visible parfois même à l'oeil nu,<br />

la pesée est donc irréelle. La prise d'eau <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>de</strong> la série NSeqjo reste très<br />

modérée, quasiment avec le même rythme que le témoin.<br />

III.2.3. Caractérisation <strong>de</strong>s hydrates formés par DRX<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S03-H20, le mécanisme d'expansion par<br />

la formation d'ettringite secondaire a été confirmé par l'analyse minéralogique semi-quantitative<br />

DRX. Le comportement complètement différent <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S03-Na20-<br />

H2O nous amène à examiner par DRX la minéralogie <strong>de</strong> ce système et ses différences<br />

éventuel<strong>les</strong> par rapport <strong>du</strong> système CaO-Al2Q3-S03-H20.<br />

Nous avons suivi l'évolution minéralogique <strong>de</strong>s éprouvettes conservées en sacs plastiques<br />

et <strong>dans</strong> l'eau distillée jusqu'à l'échéance <strong>de</strong> 4 mois. Signalons que la minéralogie <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

conservées <strong>dans</strong> ER, CH et NH est exactement la même que <strong>dans</strong> ED. L'échéance et la teneur<br />

en sulfate <strong>de</strong> sodium modifient éventuellement la quantité relative <strong>de</strong>s composés mais<br />

n'influencent pas la minéralogie, puisque l'intensité <strong>de</strong>s raies évolue au cours <strong>du</strong> temps et en<br />

fonction <strong>de</strong> la teneur en sulfate mais la position <strong>de</strong>s raies reste toujours inchangée. Les<br />

diagrammes <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière échéance sont regroupés <strong>dans</strong> l'annexe 2.02.<br />

La première étape concerne l'interprétation <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> raies <strong>de</strong> diffraction présentes sur<br />

<strong>les</strong> diagrammes. En connaissant <strong>les</strong> anhydres initiaux <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges ciment Fon<strong>du</strong> -<br />

Na2S(>4 : CA, Na2SC>4 et C4AF en majorité , C12A7 et C2S en minorité, nous prenons<br />

d'abord en compte tous <strong>les</strong> hydrates potentiellement formés à partir <strong>de</strong> ces anhydres :<br />

trisulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté (ettringite AFt), monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

(AFm), sulfate <strong>de</strong> calcium (gypse, anhydrite, etc.), alumínate <strong>de</strong> calcium hydraté (CAH^o,<br />

C4AH|3, C3AH5, AH3). La recherche est ensuite complétée par <strong>les</strong> hydrates carbonates<br />

éventuels et <strong>les</strong> phases anhydres initia<strong>les</strong>. Signalons que toutes <strong>les</strong> raies caractéristiques <strong>de</strong> ces<br />

composés sont indiquées <strong>dans</strong> la fiche ASTM et le fichier informatisé JCPDS.<br />

A titre d'exemple, nous prenons le diagramme <strong>de</strong> l'éprouvette NSeq4Q (NS/S=0.355)<br />

conservée <strong>dans</strong> l'eau distillée pendant quatre mois (figure 2.18) pour présenter l'analyse, <strong>les</strong><br />

pics étant automatiquement in<strong>de</strong>xés par l'appareil informatisé.<br />

90


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Mo<strong>de</strong><br />

SP<br />

ED<br />

2000<br />

1800 -<br />

1600 -<br />

Ä 1400<br />

Î ènm Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANSLE SYSTEME<br />

CaO-Al-pj-SOyH-p ET DANS LE SYSTEME CaO-Al/fySOyNa-p-H-p<br />

CAH10<br />

+?<br />

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60<br />

29 (°)<br />

Figure 2.18 : Diagramme DRX <strong>de</strong>s éprouvettes NS^Q conservées en sacs plastiques et<br />

<strong>dans</strong> l'eau distillée pendant quatre mois (DRX : 40kV/25mA, Ka (Cu), 3s/0.02°)<br />

Tableau 2.07 : Résumé <strong>de</strong> l'analyse minéralogique <strong>du</strong> système expansif CaO-AÍ203-S03-Na20-H20<br />

Témoin 00<br />

CA<br />

AH3<br />

C3AH6<br />

/<br />

CA<br />

AH3<br />

CAH10<br />

C3AH6<br />

NS eql0<br />

CA<br />

AH3<br />

Na2S04<br />

?<br />

CA<br />

AH3<br />

CAHJQ<br />

?<br />

N ^eq20<br />

CA<br />

AH3<br />

Na2S04<br />

?<br />

CA<br />

AH3<br />

CAHjo (trace)<br />

?<br />

N ^eq27<br />

CA<br />

AH3<br />

Na2S04<br />

?<br />

CA<br />

AH3<br />

CAH10<br />

?<br />

N ^eq30<br />

CA<br />

AH3<br />

Na2S04<br />

?<br />

CA<br />

AH3<br />

CAH10<br />

?<br />

N ^eq40<br />

CA i<br />

AH3<br />

Na2S04<br />

?<br />

CA (trace)<br />

AH3<br />

CAH10<br />

Remarque : 1) ? signifie la ou <strong>les</strong> phase(s) correspondant aux raies non attribuab<strong>les</strong> <strong>dans</strong> la fiche ASTM<br />

2) la présence éventuelle <strong>de</strong> C2S, C4AF n'est pas apportée <strong>dans</strong> ce tableau<br />

91<br />

i


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème ParHe . ETUDE EXPERIMÉNTALE DU PHENOMENE EXPANS!F DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aip3-SOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Alfi 3-S0 ¡-Nafi-H p<br />

Le résultat d'analyse est résumé <strong>de</strong> la façon suivante :<br />

- présence évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> CAHJO, hydrate <strong>de</strong> CA, C12A7 ou C4AF ;<br />

- présence évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l'alumine Al(OH)3 ;<br />

- trace observable <strong>de</strong> CA ;<br />

- absence totale <strong>de</strong> thénardite (Na2S04) et mirabilite (Na2$°4- IOH2O) ;<br />

- absence totale <strong>de</strong>s hydrates traditionnels incorporant <strong>du</strong> sulfate pour la conservation en<br />

sacs plastiques, ni l'ettringite AFt, ni le monosulfoalurninate <strong>de</strong> calcium AFm, ni le gypse, mais<br />

la trace ou une très faible quantité <strong>de</strong> l'ettringite a été observée parfois pour la conservation<br />

<strong>dans</strong> l'eau renouvelée ;<br />

- existence abondante <strong>de</strong>s raies dont certaines sont extrêmement intenses, mais<br />

attribuab<strong>les</strong> à aucune phase <strong>de</strong> référence que nous avons citée précé<strong>de</strong>mment, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux raies <strong>les</strong><br />

plus intenses se situent à 10.00 et 5.00 Â (1Â = 1 nm) et <strong>les</strong> suivantes valent aussi la peine <strong>de</strong><br />

noter ici : 4.46, 3.53, 3.34, 2.87, 2.77, 2.50, 2.49, 2.41, 2.24, 2.18, 1.99.<br />

Il faut signaler la présence plus ou moins abondante <strong>de</strong>s gels blancs <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong><br />

solutions <strong>de</strong> conservation. L'analyse DRX montre qu'ils sont constitués exclusivement<br />

d'ettringite. En microscope optique, nous pouvons pu observer <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite<br />

parfaitement formés en aiguil<strong>les</strong> (figure 2.22f, page 113).<br />

Ce résultat issu <strong>de</strong> la série NSeq4Q conservée <strong>dans</strong> l'eau s'adapte en fait à toutes <strong>les</strong><br />

séries <strong>de</strong>s mélanges conservés <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> types <strong>de</strong> solution, <strong>les</strong> séries conservées <strong>dans</strong> SP<br />

comportent également <strong>les</strong> points essentiels <strong>du</strong> résultat précé<strong>de</strong>nt. L'ensemble <strong>de</strong>s résultats sont<br />

résumés <strong>dans</strong> le tableau 2.07.<br />

La quantité relative <strong>de</strong> ces composés évolue au cours <strong>du</strong> temps, en fonction <strong>de</strong> la teneur<br />

en sulfate <strong>de</strong> sodium et en fonction <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation (sacs plastiques ou solutions). A<br />

titre d'exemple, nous prenons le pic d = 10.00 Â appartenant à la phase non i<strong>de</strong>ntifiée <strong>de</strong> la<br />

série NS eq32 conservée en sacs plastiques et <strong>dans</strong> l'eau distillée.<br />

Ce pic est observable juste après le démoulage (avant la conservation en sacs ou <strong>dans</strong><br />

l'eau). Après 8 jours <strong>de</strong> cure <strong>dans</strong> sac plastique, le pic est plus évi<strong>de</strong>nt mais reste toujours très<br />

faible et l'évaluation <strong>de</strong> l'intensité est encore difficile. A l'échéance d'un mois, il <strong>de</strong>vient<br />

nettement plus important et son intensité peut être évaluée exactement à partir <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong><br />

coups calculé par l'appareil. A l'échéance <strong>de</strong> 4 mois, l'intensité est encore légèrement plus<br />

importante (figure 2.19).<br />

Pour la conservation <strong>dans</strong> l'eau, l'évolution d'intensité <strong>de</strong> ce pic est beaucoup plus forte<br />

92


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2 im * Parüe : ETUDEEXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aip^SO^H-p ET DANS LE SYSTEME CaO-Aipj-SO^ap-H-p<br />

par rapport à la conservation en sacs plastiques. A l'échéance <strong>de</strong> 8 jours, il est déjà très<br />

important. A l'échéance d'un mois, ce pic <strong>de</strong>vient intense. Après un mois, l'intensité <strong>du</strong> pic<br />

continue à augmenter, et il <strong>de</strong>vient extrêmement intense à l'échéance <strong>de</strong> 4 mois (figure 2.19).<br />

I WWV<br />

g- 1400 J.<br />

©<br />

| 1200<br />

I 1000<br />

S<br />

1 .Si 800<br />

a.<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

: 1 ; : : ;<br />

1 1<br />

1 ' M<br />

- *• ( T- 1- 4 fr­<br />

i l l 1 !<br />

fr T- - - 1<br />

• * "<br />

i<br />

i<br />

Ir 1 i 1<br />

Jf ' ' ' '<br />

r ! i i ! '•<br />

* - d=10A (SP)<br />

•X—d=10A (ED)<br />

1 10 100 1000 Echéance (en jour)<br />

Figure 2.19 : Evolution <strong>de</strong> l'intensité <strong>du</strong> pic d = 10Â en fonction <strong>du</strong> temps pour la série NS"eq32<br />

conservée en sacs plastiques et <strong>dans</strong> l'eau (DRX : 40kV/25mA, Ka (Cu), 3s/0.01°)<br />

Il est à noter que l'éprouvette reste encore intègre à l'échéance <strong>de</strong> 8 jours, <strong>les</strong> échantillons<br />

pour l'analyse sont pris <strong>dans</strong> la zone périphérique <strong>de</strong> l'éprouvette. Nous avons pris également<br />

<strong>de</strong>s échantillons <strong>dans</strong> la zone centrale <strong>de</strong> l'éprouvette et l'analyse DRX montre que l'intensité<br />

n'évolue pratiquement pas et ressemble à celle <strong>de</strong> l'éprouvette en sacs plastiques. Pour<br />

l'échéance d'un mois, la différence d'intensité entre la zone périphérique et la zone centrale<br />

<strong>de</strong>vient faible, sachant que l'éprouvette est sévèrement dégradée (écaillage). A l'échéance <strong>de</strong> 4<br />

mois, il n'existe pratiquement plus <strong>de</strong> différence <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentes zones, l'écailiage progresse<br />

vers le noyau <strong>de</strong> l'éprouvette en la détruisant (voire la photo, figure 2.22b, page 113).<br />

La figure 2.20 nous indique l'intensité <strong>de</strong>s composés principaux, mesurée à partir <strong>de</strong> la<br />

hauteur <strong>du</strong> pic caractéristique, en fonction <strong>de</strong> la teneur en sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges,<br />

<strong>les</strong> éprouvettes étant conservées quatre mois en sacs plastiques (SP) ou <strong>dans</strong> l'eau distillée<br />

(ED). L'évaluation s'effectue à partir <strong>de</strong>s pics à d = 2.97 Â pour CA, à d = 4.67 Â pour<br />

Na2S(>4, à d = 10.00 Â pour la phase non i<strong>de</strong>ntifiée.<br />

Le premier fait marquant <strong>de</strong> l'analyse DRX est l'existence systématique <strong>de</strong> raies<br />

attribuabîes à aucune phase traditionnelle, cela signifient la présence d'une nouvelle phase.<br />

Dans le système que nous étudions, cette phase peut se former non seulement lors <strong>de</strong><br />

l'hydratation avec l'eau <strong>de</strong> gâchage, mais aussi avec l'eau extérieure ; cette formation<br />

secondaire est d'autant plus importante que la teneur en sulfate <strong>de</strong> sodium est élevée. Elle<br />

semble être la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes car aucun d'autre<br />

hydrate présent <strong>dans</strong> le système hydraté (AH3, CAHIQ, C3AH5) ne pro<strong>du</strong>it d'effet expansif.<br />

! ! Jr<br />

fy j<br />

i i i<br />

• '• Ï<br />

í ¿ ¡it ¡ •*<br />

. JK* i"! ! 1 1 1<br />

93<br />

U-J<br />

i i ¡ i ï<br />

i i i i !<br />

¡ j : i ;<br />

! ! ! !<br />

: i i !<br />

| ; '


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2800<br />

2¡eme P(¡rt¡e . ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSW DANS LE SYSTEME<br />

COO-AITOJ-SOJ-H-P ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprSOrNa/)-H/)<br />

.. .0—<br />

A<br />

X<br />

X<br />

CA (SP)<br />

NS (SP)<br />

Phase? (SP)<br />

-CA (ED)<br />

" NS (ED)<br />

- Phase? (ED)<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 NS / (F+NS) en g / g<br />

J I I I I<br />

0.000 0.646 1.450 2.150 2.732 2.871 S04 2 "/ Fon<strong>du</strong> en mole I kf<br />

Figure 2.20 : Evaluation semi-quantative par DRX <strong>de</strong>s composés en fonction <strong>de</strong> la teneur en Na2SC>4<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka (Cu), 3s/0.01°)<br />

Le <strong>de</strong>uxième fait marquant concerne l'évolution <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre. On<br />

observe l'existence <strong>de</strong> Na2S(>4 <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> séries conservées en sacs plastiques. Par contre,<br />

il disparaît complètement <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> séries conservées <strong>dans</strong> l'eau.<br />

Les <strong>de</strong>ux principaux problèmes posés maintenant sont l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> la nouvelle phase<br />

et l'existence d'un lien entre ce minéral et l'évolution <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium.<br />

IÏ1.3. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la phase U<br />

III.3.1. Historique<br />

Les questions posées nous ont con<strong>du</strong>it à examiner la littérature en donnant<br />

spécifiquement notre attention sur <strong>les</strong> hydrates qui peuvent combiner le sulfate et être<br />

influencés par <strong>les</strong> alcalins. C'est finalement <strong>dans</strong> l'article <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen (1967) que<br />

nous avons trouvé une phase <strong>de</strong> type AFm incorporant <strong>de</strong>s sulfates et <strong>du</strong> sodium.<br />

Le travail <strong>de</strong>s auteurs fait suite à l'étu<strong>de</strong> sur le système CaO-Al203-SO3-Na20-H20 <strong>de</strong><br />

Kalousek <strong>de</strong>stinée à déterminer l'influence <strong>de</strong>s alcalins sur l'équilibre <strong>de</strong>s phases hydratés <strong>du</strong><br />

ciment. Dans un domaine <strong>de</strong> concentrations plus vaste que la même étu<strong>de</strong> menée par Jones,<br />

Kalousek a constaté qu'aucune ettringite n'est plus formée <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

94


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ï ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALEDUPHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

COO-AIZOJ-SOJ-HTO ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprSOrmp-Hp<br />

concentrations en OH" supérieures à 0.25 N, et qu'au lieu <strong>de</strong> ce composé, se formaient <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> la série <strong>de</strong>s cristaux mixtes C4AS ; <strong>de</strong> plus, <strong>de</strong>s phases propres au système alcalin<br />

n'ont pas été observées.<br />

Lors <strong>de</strong>s recherches <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen sur le même système mais s'étendant sur un<br />

domaine <strong>de</strong> concentrations encore plus élevées en alumínate et sulfate <strong>de</strong> sodium en solution,<br />

ils se sont heurtés par contre, lors <strong>de</strong> l'analyse en DRX <strong>de</strong>s précipités pro<strong>du</strong>its <strong>dans</strong> certains<br />

domaines <strong>de</strong> concentrations très alcalins, à <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong> raies <strong>de</strong> diffraction qu'on ne pouvait<br />

attribuer à aucune <strong>de</strong>s phases certaines ou douteuses <strong>du</strong> système exempt d'alcalins, ni même à<br />

<strong>de</strong>s liaisons connues avec <strong>de</strong>s carbonates ou <strong>de</strong>s alcalins. La substance correspondant à ces<br />

raies <strong>de</strong> diffraction DRX, baptisée "phase U" par <strong>les</strong> auteurs, a été déterminée avec diverses<br />

métho<strong>de</strong>s indirectes <strong>dans</strong> l'article publié en 1967.<br />

S'inspirant <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen, Seligmann et Greening (1968) ont<br />

confirmé la formation <strong>de</strong> la phase U et démontré par l'expérimentation analogue que la phase U<br />

se formant <strong>dans</strong> un milieu très alcalin en présence <strong>de</strong> chaux abondante et <strong>de</strong> AI2O3 à faible<br />

concentration peut avoir une composition différente. De plus, <strong>les</strong> auteurs indiquent que<br />

l'hydratation d'une fraction <strong>de</strong> ciment hydraté par huit fractions <strong>de</strong> la solution sou<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

concentration 8% donne également naissance <strong>de</strong> la phase U.<br />

Ultérieurement, la phase U est signalée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ouvrages <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> Lea (1970) et<br />

<strong>de</strong> Taylor (1990). Ces auteurs font référence aux travaux <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen. Après un<br />

long silence, cette phase a été retrouvée récemment par Way et Shayan (1989), qui ont étudié<br />

l'effet <strong>de</strong> l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium sur la composition <strong>de</strong> la phase aqueuse et la nature <strong>de</strong>s phase<br />

soli<strong>de</strong>s pendant l'hydratation <strong>du</strong> ciment portland.<br />

Nous nous apercevons que la phase U a été peu étudiée. Dans <strong>les</strong> sections suivantes,<br />

nous rapportons d'une part <strong>les</strong> résultats sur <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> cette phase obtenues par <strong>les</strong><br />

auteurs précé<strong>de</strong>nts, essentiellement ceux <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen, et nous présentons d'autre<br />

part nos essais et analyses.<br />

HI.3.2. Composition chimique et structure cristalline <strong>de</strong> la phase U<br />

En utilisant une métho<strong>de</strong> indirecte basée sur la métho<strong>de</strong> rési<strong>du</strong>elle <strong>de</strong> Schreinemakers,<br />

Dosch et zur Strassen ont découvert que la composition <strong>de</strong> la phase U est proche <strong>de</strong> celle <strong>du</strong><br />

monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté (4CaO . AI2O3 . SO3 . I2H2O), mais elle s'en<br />

différencie par l'incorporation <strong>de</strong> l'alcalin Na inclus <strong>dans</strong> le réseau. Us ont ensuite déterminé par<br />

l'analyse <strong>de</strong> la structure cristalline la composition chimique plausible <strong>de</strong> la phase U décrite par<br />

la formule suivante, <strong>dans</strong> laquelle <strong>les</strong> auteurs n'excluent pas que la teneur en Na£0 puisse<br />

95


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème Partíe<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Al^SO^NajO-H-p<br />

varier <strong>dans</strong> certains domaines avec la variation <strong>de</strong> la concentration en alcalins <strong>dans</strong> la solution<br />

en équilibre.<br />

4CaO . 0.9Al2O3 .1.ISO3 . 0.5Na2O . aq(16,12, 8H20)<br />

Selon <strong>les</strong> auteurs, îa phase U, comme le monosuîfoaluminate, appartient au groupe <strong>de</strong>s<br />

structures stratifiées hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> type AFm, Les couches principa<strong>les</strong> ont pour composition<br />

[Ca2Al(OH)5J + et le SOA^-' et le Na + sont inclus <strong>dans</strong> la couche intermédiaire ; ce <strong>de</strong>rnier a pu<br />

être substitué par <strong>les</strong> autres alcalins (Li, K, Rb, Cs). Cependant, il n'est pas exclu qu'une partie<br />

<strong>de</strong>s alcalins ne soit pas en position intermédiaire, mais soit liée par adsorption.<br />

Pour la structure stratifiée hexagonale <strong>du</strong> groupe AFm, le réseau cristallin est constitué<br />

<strong>de</strong>s mail<strong>les</strong> élémentaires avec a = b = 5.75Â. Le vecteur <strong>de</strong> translation c, épaisseur <strong>de</strong> couche<br />

élémentaire, dépend <strong>de</strong>s espèces incluses <strong>dans</strong> la couche intermédiaire, c = 7.94 Â pour<br />

C4AH13, c = 8.93 Â pour C4ASH12. Pour la phase U à 16 H2O, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dosch et zur<br />

Strassen et nos résultats précé<strong>de</strong>nts sur <strong>les</strong> mélanges fon<strong>du</strong> - Na2S(>4 montrent que le vecteur<br />

<strong>de</strong> base c est 10.00Â. A partir <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> Miller correspondants aux différentes diffractions,<br />

la fiche <strong>de</strong>s distances ¡nterréticuîaîres et <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> diffraction peuvent être reconstitués<br />

(tableau 2.08) avec la raie Kot <strong>du</strong> Cu (K = 1.5406Â) en appliquant <strong>les</strong> relations suivantes pour<br />

le réseau cristallin hexagonal (Le Bescop, 1991) :<br />

d = - r—— , nÄ = 2dsin0<br />

J-(h 2 +k 2 +hk) + l 2 .~<br />

H est à noter que la phase U peut exister en trois états d'hydratation différentes (aq = 16,<br />

12 et 8), et ces hydrates peuvent se transformer facilement l'un en l'autre selon l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dosch<br />

et zur Strassen (1967). Les diagrammes DRX ont montré que l'axe a reste inchangé (raie hkO)<br />

alors que l'axe c diminue <strong>de</strong> 10.0 à 9.30 et 8.10 Â (raie 001), ces raies sont effectivement bien<br />

observées <strong>dans</strong> nos essais ultérieurs sur la phase U qui est séchée respectivement à 20, 50 et<br />

105°C. On trouve parfois aussi <strong>de</strong>s raies intermédiaires entre 10.0 et 9.30 selon <strong>les</strong> conditions.<br />

La technique <strong>du</strong> microscope électronique à balayage nous permet d'observer la<br />

microstructure et la morphologie <strong>de</strong> la phase U. Elle se présente sous forme <strong>de</strong> plaquette<br />

hexagonale (figure 2.23c, page 114).qui ressemble parfaitement au monosuîfoaluminate <strong>de</strong><br />

calcium hydraté (cf. IV.3.1 <strong>de</strong> la première partie). L'analyse élémentaire par son<strong>de</strong> à dispersion<br />

d'énergie donne un spectre analogue au monosuîfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté, la différence<br />

étant la présence <strong>du</strong> pic <strong>de</strong> sodium pour la phase U (figure 2.23d, page 114). Ceci confirme la<br />

prévision <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen concernant la structure cristalline <strong>de</strong> la phase U.<br />

96


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2>ème part¡e<br />

9 Indices <strong>de</strong> Miller<br />

(h,k,l)<br />

(0,0,1)<br />

(0,0,2)<br />

(1,0,1)<br />

(1,0,2)<br />

(0,0,3)<br />

(1,1,0)<br />

(1,0,3)<br />

(1,1,1)<br />

(0,0,4)<br />

(1,1,2)<br />

(2,0,0)<br />

(2,0,1)<br />

(2,0,2)<br />

(1,0,4)<br />

(1,1,3)<br />

(0,0,5)<br />

(2,0,3)<br />

(1,1,4)<br />

(1,2,0)<br />

(1,0,5)<br />

(2,1,1)<br />

(2,0,4)<br />

(1,2,2)<br />

(3,0,0)<br />

(3,0,1)<br />

(3,0,2)<br />

(1,2,4)<br />

(2,1,4)<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aip3-SOrHpETDANSLESYSTEMECaO-AiprSOrNap-Hp<br />

Tableau 2.08 : Paramètres cristallographiques <strong>de</strong> la phase U à 16 YijO<br />

Vecteurs<br />

<strong>de</strong> base (Â)<br />

a = 5.75<br />

c= 10.00<br />

d(Â)<br />

10.00<br />

5.00<br />

4.46<br />

3.53<br />

3.33<br />

2.88<br />

2.77<br />

2.76<br />

2.50<br />

2.49<br />

2.49<br />

2.42<br />

2.23<br />

2.23<br />

2.18<br />

2.00<br />

1.99<br />

1.89<br />

1.88<br />

1.86<br />

1.85<br />

1.76<br />

1.76<br />

1.66<br />

1.64<br />

1.58<br />

1.50<br />

1.50<br />

97<br />

Uàl6H2O(c=10.00Â)<br />

20 (°)<br />

8.84<br />

17.72<br />

19.90<br />

25.22<br />

26.72<br />

31.08<br />

32.29<br />

32.38<br />

35.89<br />

36.01<br />

36.04<br />

37.18<br />

40.44<br />

40.34<br />

41.44<br />

45.31<br />

45.43<br />

48.20<br />

48.32<br />

49.05<br />

49.22<br />

51.78<br />

51.86<br />

55.30<br />

56.12<br />

58.55<br />

61.63<br />

61.63<br />

Intensité (%)<br />

100<br />

90<br />

20<br />

30<br />

10<br />

30<br />

15<br />

15<br />

40<br />

40<br />

40<br />

20<br />

30<br />

30<br />

20<br />

20<br />

20<br />

.0<br />

10<br />

10<br />

10<br />

15<br />

15<br />

10<br />

10<br />

10<br />

10<br />

10


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

j è m e Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aipj-SOj-H-p ET DANS LE SYSTEME CaQ-Al-ßj-SOfNa-p-H-p<br />

Nous avons mesuré également la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la phase U par multipycnométrie. La valeur<br />

se trouve à 1.95 g/cm à 20°C qui est très proche <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium<br />

hydraté (Afin) (1.99 g/cm 3 , Lea, 1970).<br />

En revenant sur l'analyse minéralogique DRX <strong>du</strong> système expansif CaO~Al2C>3-S03-<br />

Na20-H2Ö et en comparant <strong>les</strong> diagrammes DRX avec la fiche <strong>de</strong> la phase U que nous venons<br />

d'établir, on remarque immédiatement que toutes <strong>les</strong> raies apparaissant sur <strong>les</strong> diagrammes et<br />

attribuab<strong>les</strong> à aucune phase traditionnelle correspon<strong>de</strong>nt parfaitement à la phase U.<br />

La figure 2.22e et 2.22f (page 114) montrent <strong>les</strong> plaquettes hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> la phase U<br />

observée sous MEB <strong>dans</strong> l'éprouvette Nseq40 conservée en sacs plastiques et <strong>dans</strong> l'eau. Il est<br />

à noter que la phase U est le pro<strong>du</strong>it le plus fréquent <strong>dans</strong> l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> l'eau<br />

alors qu'elle est beaucoup plus faible <strong>dans</strong> l'éprouvette conservée en sacs plastiques.<br />

La nouvelle phase étant i<strong>de</strong>ntifiée, il faut savoir maintenant quel est le lien entre<br />

<strong>l'expansion</strong>, la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes et cette nouvelle phase, nous nous proposons une<br />

étu<strong>de</strong> plus approfondie sur <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> cette nouvelle phase avant d'interpèter <strong>les</strong> résultats<br />

<strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S03-Na20-H20.<br />

III.3.3. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> thermodynamique <strong>de</strong> la phase U<br />

La figure 2.21 montre l'évolution minéralogique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais d'orientation effectués par<br />

Dosch et zur Strassen (1967). Une quantité constante <strong>de</strong> l'ettringite (1.45 g) a été agitée <strong>dans</strong><br />

100 ml <strong>de</strong>s solutions sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> différentes concentrations initia<strong>les</strong> pendant 28 jours. Les points<br />

portés sur la figure décrivent la composition <strong>de</strong>s mélanges initiaux.<br />

Les différentes zones ne représentent que la formation préférentielle <strong>de</strong>s phases simp<strong>les</strong><br />

et el<strong>les</strong> ne peuvent être interprétées comme <strong>les</strong> zones <strong>de</strong> stabilité <strong>dans</strong> un diagramme d'équilibre<br />

car <strong>les</strong> solutions n'atteignaient pas l'état d'équilibre au bout <strong>de</strong> 28 jours et <strong>les</strong> points portés ne<br />

correspon<strong>de</strong>nt pas aux solutions à l'équilibre.<br />

Le trisulfoaluminate, stable <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions faiblement alcalines, se transforme en<br />

monosulfoaluminate lorsque <strong>les</strong> concentrations en aluminium augmentent. Avec l'augmentation<br />

<strong>de</strong> l'hydroxy<strong>de</strong> alcalin, le trisulfoaluminate est détruit <strong>dans</strong> le domaine pauvre en Al au-<strong>de</strong>ssus<br />

d'une concentration <strong>de</strong> 2 à 2.5 g NaOH / 1 et à cet endroit commence le "coin" étroit <strong>du</strong><br />

domaine <strong>de</strong> la chaux. A forte concentration en Al et NaOH, le monosulfoaluminate est<br />

remplacé par le C4A hydraté <strong>de</strong> façon prépondérante. La formation <strong>de</strong> la phase U est<br />

effectivement reliée à cette zone. Il s'ensuit <strong>de</strong> ces essais que la phase U est stable seulement<br />

<strong>dans</strong> un milieu très alcalin et relativement concentré en Al.<br />

98


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Q.7 •<br />

0.6 -<br />

1 0-4<br />

|<br />

0.SLT>A>M,<br />

o \<br />

feme partje . ¿7t/p£ EXPERIMÉNTALE D U PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSQrH2<br />

"Sb 0.3<br />

m<br />

O T»M>A<br />

0.21-<br />

\<br />

T>M>C4>A p M»C4,T<br />

\<br />

M,C*?>T<br />

\<br />

\l>C4>M<br />

0.1 h<br />

0.0<br />

CAM<br />

o<br />

\ C4,T>M<br />

M>: >C4>CH<br />

o \<br />

1>M>C4<br />

O<br />

Zone T \ Zone M xZoneC4\ ZoneU<br />

\<br />

1»M T>'<br />

O<br />

,©' C4»U<br />

[l-PfSOpNap-Hp<br />

T - Triai tfbaluminatc 6<br />

M = Moiioguifoaluminate<br />

A - HyA-argillite _<br />

CH= Hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<br />

C3 = 3CaO.Ai203.6H20<br />

C4 = 4CaO.A1203.ag<br />

U - Phase "U"<br />

H<br />

o<br />

o<br />


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿ème Partje . ETUDE EXPERIMENTAIS: DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al20s-SOrHpETDANSLESYSTEMECaO-Al:prSOrNa:0-H/)<br />

Cependant, ces résultats <strong>de</strong>meurent qualitatifs. Afin d'avoir une bonne connaissance sur<br />

la stabilité <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> différents milieux, il faut déterminer le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong> la<br />

phase U qui caractérise l'état d'équilibre soli<strong>de</strong>-solution, quel que soit le milieu. Pour une<br />

réaction <strong>de</strong> dissolution ou <strong>de</strong> précipitation d'un sel, c'est le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s ions issus<br />

<strong>de</strong> la dissolution <strong>du</strong> sel, chacune <strong>de</strong>s activités étant affectée d'un exposant lié à la<br />

stoechiométrie <strong>de</strong> la réaction.<br />

A partir <strong>de</strong> la composition chimique déterminée par Dosch et zur Strassen, et en retenant<br />

la spéciation, la réaction <strong>de</strong> dissolution <strong>de</strong> la phase U peut être décrite par l'équation suivante :<br />

4CaO . 0,9Al2O3 . 1,1S03 . 0,5Na2O.16H2O<br />

o 4Ca 2+ + 1.8A1(0H)4- + USO4 2 - + Na + + 50H" + 9.9H20<br />

et la constante correspondant au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong> la phase U s'écrit :<br />

pKu = -Log{(Ca 2+ ) 4 . (Al(OH)4-)l*. (SO4 2 -) 11 . (Na + ). (OH") 5 }<br />

sachant que <strong>les</strong> activité (Cj) = y¡[C¡] où [Ci] sont <strong>les</strong> molarités <strong>de</strong>s ions i, y\ sont <strong>les</strong> coefficients<br />

d'activité <strong>de</strong>s ions i qui peuvent être calculés avec la formule <strong>de</strong> Debye et Hückel ou <strong>les</strong><br />

formu<strong>les</strong> simplifiées ou éten<strong>du</strong>es. En pratique, on utilise souvent <strong>les</strong> molarités correspondantes<br />

pour calculer la constante apparente lié au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> stabilité apparent :<br />

pKu' = -Log{[Ca 2+ ] 4 . [Al(OH)4-] 18 . [SO^-J 1 - 1 . [Na + ]. [OH"] 5 }<br />

La détermination <strong>de</strong> la constante pKu nécessite donc la mesure <strong>de</strong>s concentrations<br />

molaires, avec <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> la phase U est stable et en équilibre avec la solution, et le calcul <strong>de</strong>s<br />

coefficients d'activité <strong>de</strong>s ions.<br />

Dans <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen, l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium étant considéré<br />

insoluble <strong>dans</strong> la solution alcaline, <strong>les</strong> concentrations en Ca 2+ et OH" <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions n'ont<br />

pas été déterminées, le calcul <strong>de</strong> la constante pK <strong>de</strong> la phase U est donc impraticable.<br />

Cependant, nous remarquons que <strong>dans</strong> la plupart <strong>de</strong> leurs essais, certains hydrates<br />

coexistent <strong>de</strong> manière stable avec la phase U ; par exemple la formation <strong>de</strong> l'aluminate<br />

tétracalcique (C4AHX) est importante par rapport à la phase U <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais 022, 023, 024 et<br />

A13. Connaissant la constante correspondante au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong> C4AHn (Ksp = 5.0E-<br />

27), nous pouvons calculer <strong>les</strong> concentrations en Ca 2+ et OH" à partir <strong>de</strong> la concentration en<br />

Aî203 mesurée <strong>dans</strong> la solution et en associant l'équation d'électroneutralité suivante :<br />

2[Ca 2+ ] + [Na + ] = Al(OH)4" + 2[S04 2 "] + [OH"]<br />

100


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Partie : ETUDE EXPERJMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aip3-SOrBp ET DANS LE SYSTEME CaO-AljOrS03-NaiQ-liiQ<br />

Quant au calcul <strong>de</strong>s coefficients d'activité f[, on utilise la formule simplifiée <strong>de</strong> Debye et<br />

Hückel pour <strong>les</strong> solutions diluées :<br />

logfi=-0.507Z, 2 V7<br />

ou l'extension <strong>de</strong> Davies pour <strong>les</strong> concentrations supérieures à 0.02 mole/kg :<br />

logr/=-0.507Zi a (-^--0.2/)<br />

1 + V/<br />

où / = — 2[^]^i 2 » * est I a f° rce ionique, [C¡] représente la molarité et Zj la charge <strong>de</strong> l'ion i.<br />

Le tableau 2.09 résume <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> notre calcul à partir <strong>de</strong>s essais 022, 023, 024 et<br />

A13 <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen, <strong>les</strong> concentrations en AI2O3, SO3 et Na20 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions<br />

fina<strong>les</strong> étant dosées par <strong>les</strong> auteurs.<br />

Composition<br />

<strong>de</strong>s mélanges<br />

initiaux<br />

Composition<br />

<strong>de</strong>s solution<br />

filtrées<br />

Coefficients<br />

d'activité <strong>de</strong>s<br />

ions<br />

Constante liée<br />

au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong><br />

solubilité<br />

Tableau 2.09 : Calcul <strong>de</strong> la constante lié au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong> la phase U<br />

Essais<br />

022<br />

023<br />

024<br />

A13<br />

Essais<br />

022<br />

023<br />

024<br />

A13<br />

Essais<br />

022<br />

023<br />

024<br />

A13<br />

Essais<br />

022<br />

023<br />

024<br />

A13<br />

CaO (mmol)<br />

112.6<br />

112.6<br />

112.6<br />

30.0<br />

AI2O3 (mmol)<br />

56.3<br />

56.3<br />

56.3<br />

45.0<br />

CaO * (mmol/l) A1203 (mmol/1)<br />

l.OOE-01<br />

7.49E-02<br />

8J3E-02<br />

7.26E-02<br />

Ca 2s<br />

0.050<br />

0.042<br />

0.040<br />

0.037<br />

27.92<br />

28.07<br />

28.04<br />

28.10<br />

119.3<br />

143.3<br />

306.1<br />

121.7<br />

Al(OH)4"<br />

0.473<br />

0.453<br />

0.446<br />

0.440<br />

pKu<br />

S03 (mmol)<br />

56.3<br />

56.3<br />

56.3<br />

90.0<br />

SO3 (mmol/1)<br />

227.9<br />

227.4<br />

219.1<br />

250.3<br />

S042"<br />

0.050<br />

0.042<br />

0.040<br />

0.037<br />

Moyenne :<br />

28.03<br />

Na20 (mmol) H20 (ml)<br />

100 100<br />

112.5 100<br />

125 100<br />

278 310.5<br />

Na20 (mmol/1) OH' * (mmol/l)<br />

656.6 619.1<br />

788.3 835.3<br />

847.7 645.2<br />

880.2 1016.5<br />

Na + OH-<br />

0.473 0.473<br />

0.453 0.453<br />

0.446 0.446<br />

0.440 0.440<br />

Minéralogie<br />

U>C4¿AaCc<br />

U>C42>NS;>Cc<br />

U>C4aNSàCc<br />

U>C4<br />

* valeurs calculées par métho<strong>de</strong> itérative à partir <strong>de</strong> la constante correspondante au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong><br />

C4AHn et la concentration en AI2O3 en associant l'équation d'électroneutralité.<br />

101


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme partie<br />

. EruDEEXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSJFDANS LESYSTEME<br />

CaO-Aip3-S03-Hp ET DANS LE SYSTEME CaQ-AiprSOrNap-Hp<br />

La connaissance <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong> la phase U nous permet <strong>de</strong> traiter toutes <strong>les</strong><br />

questions <strong>de</strong> dissolution et <strong>de</strong> précipitation <strong>dans</strong> différentes solutions. Théoriquement, à l'ai<strong>de</strong><br />

<strong>du</strong> jeu d'équations constitué par <strong>les</strong> équations <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s complexes et <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong><br />

solubilité en associant l'équation d'électroneutralité <strong>de</strong> la solution, on peut calculer <strong>les</strong><br />

concentrations indivi<strong>du</strong>el<strong>les</strong> <strong>de</strong> chaque espèce et <strong>les</strong> concentrations tota<strong>les</strong>, et ainsi établir le<br />

diagramme d'équilibre <strong>de</strong>s hydrates, y compris la phase U.<br />

Dans ce cadre, Damidot et Glasser (1993) ont effectué un travail intéressant pour établir<br />

le diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-Al2C>3-S03-H20. Ils ont établi également le<br />

diagramme d'équilibre <strong>de</strong> ce système en présence <strong>de</strong> Na2Û, mais en considérant simplement<br />

que la présence <strong>de</strong>s alcalins n'entraîne que l'influence sur l'électroneutralité et sur <strong>les</strong><br />

coefficients d'activité <strong>de</strong>s autres ions. Selon notre étu<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte, la phase U peut se former<br />

en présence <strong>de</strong>s alcalins à concentration élevée <strong>dans</strong> ce système. H faut donc prendre en<br />

compte la formation <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> le système CaO-Al203-S03-Na20-H20. Il est<br />

évi<strong>de</strong>nt que le système <strong>de</strong>vient beaucoup plus complexe (quatre variantes au lieu <strong>de</strong> trois).<br />

III.3.4. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la phase U<br />

L'étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong> la phase U nécessite une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction pratique qui<br />

permet <strong>de</strong> synthétiser la phase U en gran<strong>de</strong> quantité, <strong>de</strong> manière simple et rapi<strong>de</strong>. Dosch et zur<br />

Strassen ont décrit à ce sujet <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux procédés suivants :<br />

Variante 1 : dissoudre 1 mole d'aluminium métallique <strong>dans</strong> 1 litre <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> IN en<br />

l'absence <strong>de</strong> CO2- Faire réagir immédiatement la solution fraîche d'aluminate <strong>de</strong> sodium<br />

avec <strong>du</strong> gypse et <strong>de</strong> l'oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium correspondant à <strong>de</strong>s rapports<br />

CaO.Al2O3.CaSO4.Na2O. Filtrer après une <strong>du</strong>rée d'agitation minimale d'un jour.<br />

Variante 2 : Verser en une fois <strong>les</strong> ajouts d'Al, CaO et CaS04-2H20 dam la sou<strong>de</strong>. La<br />

réaction se pro<strong>du</strong>it plus lentement en suivant la dissolution <strong>de</strong> l'aluminium.<br />

En se basant sur la variante 1, nous avons développé plusieurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse.<br />

Ces métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse consistent à repro<strong>du</strong>ire et vérifier la variante 1 <strong>de</strong> Dosch et zur<br />

Strassen, ou à modifier la composition <strong>de</strong>s mélanges initiaux pour approcher à la composition<br />

chimique <strong>de</strong> la phase U, ou à remplacer <strong>les</strong> constituants initiaux par ceux <strong>du</strong> ciment.<br />

Le tableau 2.10 regroupe <strong>les</strong> constituants choisis et la composition <strong>de</strong>s mélanges. Les<br />

solutions sont agitées pendant <strong>de</strong>ux semaines (parfois 1 mois) et <strong>les</strong> précipités sont analysés à<br />

différentes échéances par DRX. En général, la minéralogie et <strong>les</strong> quantités relatives ne<br />

changent plus au bout d'une semaine. Les diagrammes DRX sont reportés <strong>dans</strong> l'annexe 2.03.<br />

102


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ï ime Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al¿OrSOrH-p ETDANSLE SYSTEMECaO-Aipj-SO'¡-Naß>dliQ<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 1.0<br />

Gypse 0.5<br />

Ca(OH)2<br />

0.5<br />

Tableau 2.10 : Différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la phase U<br />

Métho<strong>de</strong> 1 : Variante 1 <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen - vérification<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 1.0<br />

A1203<br />

S03<br />

0.5<br />

0.5<br />

Na20 0.5<br />

Quantité<br />

calculée<br />

0.25<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 1.0<br />

A1203<br />

0.225<br />

SO3 0.275<br />

Na20 0.125<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

A1203<br />

S03<br />

0.275<br />

0.225<br />

Na20 0.375<br />

Métho<strong>de</strong> 2 : Composition <strong>du</strong> mélange initial selon la composition <strong>de</strong> la phase U<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 1.8<br />

Gypse 1.1<br />

Ca(OH)2<br />

2.9<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 4.0<br />

A1203<br />

0.9<br />

SO3 1.1<br />

Na20 0.5<br />

Quantité<br />

calculée<br />

1.0<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 4.0<br />

AJ203<br />

0.9<br />

SO3 1.1<br />

Na20 0.5<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

A1203<br />

S03<br />

= 0<br />

=0<br />

Na20 s 0<br />

Métho<strong>de</strong> 3 : Remplacement <strong>du</strong> gypse par A^SO^ selon la composition <strong>de</strong> la phase U<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 1.0<br />

A12(S04)3<br />

Ca(OH)2<br />

0.4<br />

4.0<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 4.0<br />

A1203<br />

0.9<br />

SO3 1.2<br />

Na20 0.5<br />

Quantité<br />

calculée<br />

1.0<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 4.0<br />

A1203<br />

0.9<br />

SO3 1.1<br />

Na20 0.5<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

A1203<br />

=0<br />

SO3 0.1<br />

Na20 = 0<br />

Métho<strong>de</strong> 4 : Remplacement partiel d'aluminium par C3A selon la composition <strong>de</strong> la phase U<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 1.0<br />

C3A 0.4<br />

Gypse 1.2<br />

j Ca(OH)2<br />

1.6<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 4.0<br />

A1203<br />

0.9<br />

SO3 1.2<br />

Na20 0.5<br />

Quantité<br />

calculée<br />

1.0<br />

mole<br />

103<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 4.0<br />

A1203<br />

0.9<br />

SO3 1.1<br />

Na20 0.5<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

A1203<br />

s 0<br />

SO3 0.1<br />

Na20 s 0<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti)<br />

C3AHx(f)<br />

AFm(tf)<br />

AFt(tf)<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti)<br />

CH(f)<br />

AFm(tf)<br />

AFt(tf)<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(i)<br />

CH(i)<br />

AFm(i)<br />

AFt(f)<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti)<br />

CH(f)<br />

AFm(f)<br />

AFt(f)


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme Partie<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Alj0rSO3-Hp ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprSOrNap-Hp<br />

Métho<strong>de</strong> 5 : Remplacement total d'aluminium par C3A et <strong>du</strong> gypse par Na2S04 <strong>dans</strong> la variante 1<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

1 NaOH 1 (11)<br />

C3A 0.5<br />

Na2S04<br />

J Ca(OH)2<br />

0.5<br />

0.5<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 2.0<br />

A1203<br />

0.5<br />

SO3 0.5<br />

Na20 1.0<br />

Quantité<br />

calculée<br />

0.455<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 1.818<br />

A1203<br />

0.409<br />

SO3 0.5<br />

Na20 0.227<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO 0.182<br />

A1203<br />

S03<br />

0.091<br />

=0<br />

Na20 0.773<br />

Métho<strong>de</strong> 6 : Remplacement total <strong>du</strong> gypse par Na2S04 <strong>dans</strong> la variante 1<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 1.0<br />

Na2S04<br />

Ca(OH)2<br />

0.5<br />

0.5<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 0.5<br />

A1203<br />

S03<br />

0.5<br />

0.5<br />

Na20 1.0<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 0.82<br />

Na2S04<br />

0.5<br />

Ca(OH)2 0.5<br />

1 1<br />

Quantité<br />

calculée<br />

0.125<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 0.5<br />

A1203<br />

S03<br />

0.1125<br />

0.1375<br />

Na20 0.0625<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Métho<strong>de</strong> 6.a : Ré<strong>du</strong>ction d'aluminium <strong>dans</strong> la métho<strong>de</strong> 6<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 0.5<br />

A1203<br />

0.41<br />

SO3 0.5<br />

Na20 1.0<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 0.41<br />

Na2S04<br />

Ca(OH)2<br />

0.5<br />

0.5<br />

Quantité<br />

calculée<br />

0.125<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 0.5<br />

A1203<br />

0.1125<br />

SO3 0.1375<br />

Na20 0.0625<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO ~0<br />

A1203 0.3875<br />

SO3 0.3625<br />

Na20 0.9375<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

A1203 0.2975<br />

SO3 0.3625<br />

Na20 0.9375<br />

Métho<strong>de</strong> 6.b : Ré<strong>du</strong>ction en plus d'aluminium <strong>dans</strong> la métho<strong>de</strong> 6.a<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 0.5<br />

A1203<br />

0.205<br />

SO3 0.5<br />

Na20 1.0<br />

Quantité<br />

calculée<br />

0.125<br />

mole<br />

104<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 0.5<br />

A1203<br />

0.1125<br />

SO3 0.1375<br />

Na20 0.0625<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

AI203 0.0925<br />

SO3 0.3625<br />

Na20 0.9375<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti)<br />

AFm(ti)<br />

:<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti)<br />

AH3(tf)<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

Upure<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti)<br />

AH3(n)


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

i ème Partie : ETUDE EXPERIMENTAIS DUPHENOMENE EXPÂNSIF DANS LE SYSTEME<br />

Ccß-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Aip3-SOrNap-Hß.<br />

Métho<strong>de</strong> 7 : Remplacement total <strong>du</strong> gypse par Na2S04 selon la composition <strong>de</strong> la phase U<br />

Composition initiale <strong>de</strong>s mélanges<br />

Anhydres Quantité<br />

initiaux (mole)<br />

NaOH 1 (11)<br />

Al 1.0<br />

Na2S04<br />

Ca(OH)2<br />

0.61<br />

2.22<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 2.22<br />

A1203<br />

S03<br />

0.5<br />

0.61<br />

Na20 1.11<br />

Quantité<br />

calculée<br />

0.555<br />

mole<br />

U<br />

Oxy<strong>de</strong>s Quantité<br />

equival. (mole)<br />

CaO 2.22<br />

A1203<br />

S03<br />

0.50<br />

0.61<br />

Na20 0.2775<br />

Oxy<strong>de</strong>s<br />

en excès<br />

Solution<br />

Quantité<br />

(mole)<br />

CaO =0<br />

A1203<br />

S03<br />

s 0<br />

=0<br />

Na20 0.8325<br />

ti : très intense, i : intense, f : faible, tf : très faible, n : négligeable<br />

Précipités<br />

Analyse<br />

DRX<br />

U(ti) |<br />

CH(f)<br />

C3AHx(tf)<br />

En supposant que la concentration en Ca^ + <strong>dans</strong> la solution est très faible, nous avons<br />

calculé la quantité approximative <strong>de</strong> la phase U à partir <strong>de</strong> la composition initiale <strong>du</strong> mélange.<br />

Les valeurs ne sont données qu'à titre indicatif pour permettre une comparaison directe et<br />

simple. H est évi<strong>de</strong>nt que le calcul n'est plus valable si la formation <strong>de</strong> phases accessoires<br />

précipitées est relativement abondante.<br />

Il faut signaler que la manipulation <strong>de</strong> synthèse est extrêmement difficile et dangereuse à<br />

cause notamment <strong>du</strong> dégagement énorme <strong>de</strong> l'hydrogène ; la chaleur importante peut<br />

provoquer une evaporation importante et une carbonatation est toujours possible. D'ailleurs, il<br />

faut intro<strong>du</strong>ire <strong>les</strong> constituants <strong>dans</strong> la solution au bon moment et surtout respecter<br />

rigoureusement l'ordre d'intro<strong>du</strong>ction pour éliminer <strong>les</strong> phases accessoires au <strong>de</strong>gré le plus haut<br />

possible.<br />

Nous remarquons que la phase U peut se former en gran<strong>de</strong> quantité <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong><br />

configurations, <strong>les</strong> phases accessoires sont <strong>dans</strong> la plupart <strong>de</strong>s cas le monosulfoaluminate <strong>de</strong><br />

calcium hydraté (AFm), l'ettringite (AFt) et la portlandite (CH) et l'aluminate <strong>de</strong> calcium<br />

hydraté (C3AHx), mais leurs quantités relatives <strong>dans</strong> <strong>les</strong> précipités peuvent être différentes.<br />

Il est à noter que la métho<strong>de</strong> 1, vérification <strong>de</strong> la variante 1 <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen ne<br />

donne pas <strong>de</strong>s résultats satisfaisants ; en effet la formation <strong>de</strong> l'ettringite et <strong>de</strong> l'aluminate ne<br />

peut pas négligeable et il reste toujours la chaux.<br />

Selon l'analyse rrünéralogique <strong>de</strong>s phases <strong>dans</strong> le précipité par DRX, nous avons constaté<br />

que <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s 6.a et 6.b sont <strong>les</strong> meilleures : nous avons obtenu un précipité constitué <strong>de</strong> la<br />

phase U quasiment pure, l'alumine hydratée étant la phase accessoire en quantité extrêmement<br />

faible. Dans la suite <strong>de</strong> notre travail, nous utilisons la métho<strong>de</strong> 6a pour sysnthétiser la phase U<br />

en gran<strong>de</strong> quantité.<br />

105


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

$ème Panie<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al-prSOrH-p ET DANS LE SYSTEME CaO-Al^>2-SQrNap-Hp<br />

H est intéressant d'observer la formation abondante <strong>de</strong> la phase U selon la métho<strong>de</strong> 5. Les<br />

constituants initiaux représentent la configuration <strong>du</strong> ciment dégradé par <strong>les</strong> sulfates. Ce<br />

résultat indique que la phase U pourrait se former à partir <strong>de</strong>s anhydres <strong>du</strong> ciment et <strong>les</strong><br />

hydrates bien que la composition <strong>du</strong> mélange initial et la condition <strong>de</strong> formation soient<br />

éloignées <strong>du</strong> milieu <strong>du</strong> ciment hydraté.<br />

IH.3.5. Possibilité d'existence <strong>de</strong> la phase U en milieu <strong>de</strong> ciment<br />

Une question pratique mais importante est si la formation <strong>de</strong> la phase U est à<br />

envisageable lors <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen (1967) était consacrée à la détermination <strong>de</strong> la<br />

composition <strong>de</strong> la phase U et la transformation <strong>de</strong> la phase U. Dans leur essais, la phase U<br />

prend naissance à partir <strong>de</strong> l'ettringite ajoutée <strong>dans</strong> la solution sou<strong>de</strong>. Selon <strong>les</strong> auteurs, la<br />

phase U ne pourrait se former que <strong>dans</strong> la solution très alcaline dont <strong>les</strong> concentrations en<br />

alumine et sulfate sont élevées. La pâte <strong>de</strong> ciment <strong>du</strong>rcissante est riche en chaux et relativement<br />

pauvre en alumine et sulfate. Lors <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment, la solution interstitielle s'enrichit<br />

progressivement en base alcaline et la concentration augmente en raison <strong>de</strong> la consommation<br />

d'eau, mais la solution contient trop peu d'alumine et <strong>de</strong> sulfate pour rendre possible la<br />

formation <strong>de</strong> la phase U. Les auteurs prévoient cependant que la transformation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

en phase U par réaction à l'état sec est envisageable <strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment séchée, car il peut<br />

arriver le cas où apparaissent <strong>de</strong>s conditions loca<strong>les</strong> favorab<strong>les</strong> à la transformation en phase U,<br />

au voisinage <strong>de</strong> l'ettringite primaire.<br />

Au contraire <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen, Seligmann et Greening (1968) ont<br />

démontré qu'une phase analogue à la phase U peut se former <strong>dans</strong> un milieu très alcalin en<br />

présence <strong>de</strong> chaux abondante et <strong>de</strong> AI2O3 à faible concentration. En plus, <strong>les</strong> auteurs ont<br />

indiqué que l'hydratation d'une fraction <strong>de</strong> ciment hydraté par huit fractions <strong>de</strong> la solution<br />

sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> concentration 8% donne également naissance à la phase U.<br />

Dans une étu<strong>de</strong> sur l'effet <strong>de</strong> l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium sur la composition <strong>de</strong> la phase<br />

aqueuse et la nature <strong>de</strong>s phases soli<strong>de</strong>s pendant l'hydratation <strong>du</strong> ciment portland, Way et<br />

Shayan (1989) ont analysé <strong>les</strong> composés <strong>du</strong> ciment Portland (10g) hydraté par différentes<br />

solutions <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> (H2O, 0.5M, IM, 2M, 4.5M). Ds ont observé la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges IM, 2M et 4.5M respectivement à 167, 15.5 et 44 heures.<br />

Les résultats <strong>de</strong> Seligmann et <strong>de</strong> Way et Shayan montrent que la concentration élevée en<br />

alcalins est le facteur prépondérant <strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la phase U. Cette phase<br />

peut également se former <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s concentrations faib<strong>les</strong> en alumine et sulfate comme <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s<br />

106


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jème partie . ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPÂNSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-Al-p^SO^-Hp ET DANS LE SYSTEME CaO-Aip3-SQ3zNap-Hp<br />

concentrations élevées. Ces résultats signifient que la formation <strong>de</strong> la phase U pourrait avoir<br />

lieu pendant l'hydratation <strong>du</strong> ciment en présence <strong>de</strong> solution alcaline concentrée.<br />

Ce milieu particulier est tout à fait compatible avec celui <strong>du</strong> système expansif CaO-<br />

Al203"S03-Na20-H20, <strong>dans</strong> lequel <strong>les</strong> concentrations en alcalins, alumine et sulfate sont<br />

élevées. Par ailleurs, <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés <strong>dans</strong> le ciment, surtout le<br />

ciment CLK qui contient plus d'alumine, <strong>les</strong> conditions <strong>du</strong> milieu favorisent également la<br />

formation <strong>de</strong> la phase U, il faut donc l'escompter. C'est <strong>dans</strong> la troisième partie que nous allons<br />

traiter toutes <strong>les</strong> configurations <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés.<br />

in.4. Révision <strong>de</strong>s résultats <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S(>3-Na20-H20<br />

La formation <strong>de</strong> la phase U secondaire semble être la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau car <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> éprouvettes détruites, la<br />

formation <strong>de</strong> la phase U secondaire est importante (figure 2.20),<br />

En effet, on peut décrire la réaction d'hydratation <strong>du</strong> système par l'équation suivante :<br />

4CA+l.lNa2S04+25.9H=>C4Ao.9Si iN05H16 + 3.1 AH3+ L2NaOH<br />

Comme pour î'ettringite, cette réaction peut avoir lieu non seulement aux premiers sta<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> mélange avec l'eau <strong>de</strong> gâchage en donnant la phase U primaire, mais aussi<br />

pendant l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres rési<strong>du</strong>els en donnant la phase U secondaire par apport d'eau<br />

extérieure si l'eau <strong>de</strong> gâchage n'est pas suffisante.<br />

Dans cette réaction, on remarque que le mélange équimolaire <strong>de</strong> CA (4 mo<strong>les</strong>) et <strong>de</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> sodium (1.1 mo<strong>les</strong>) s'hydrate avec une quantité équivalente d'eau (25.9 mo<strong>les</strong>) en<br />

formant une mole <strong>de</strong> la phase U et en libérant 3.1 mo<strong>les</strong> d'alumine et 1.2 mole <strong>de</strong> l'hydroxy<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> sodium. Si on tra<strong>du</strong>it le nombre <strong>de</strong> mole en gramme, on obtient <strong>les</strong> différents rapports<br />

massiques relatifs à l'équation précé<strong>de</strong>nte pour un mélange <strong>de</strong> CA et <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium ; <strong>de</strong><br />

même pour un mélange <strong>de</strong> ciment fon<strong>du</strong> Lafarge et <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium. On détermine ces<br />

différents rapports massiques en considérant que le ciment contient 50% <strong>de</strong> CA en masse :<br />

{NS / (CA+NS )} = 0.200, {NS / (fon<strong>du</strong>+NS )} = 0.110 ;<br />

{H/ (CA+NS )} = 0.592, {H/ (fon<strong>du</strong>+NS)} = 0.328 ;<br />

{H/NS} = 2.986, {H/fon<strong>du</strong>} = 0.369;<br />

D est évi<strong>de</strong>nt que l'eau <strong>de</strong> gâchage avec le rapport (H / (fon<strong>du</strong>+NS)} = 0.30 ne permet<br />

pas une hydratation complète <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium avec <strong>les</strong> anhydres <strong>du</strong> ciment si le rapport<br />

107


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2¡eme PaHje<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AipySO^pETDANSLESYSTEMECaO-AipySO^Nap-H-p<br />

{NS / (ciment+NS)} dépasse une valeur critique pour laquelle toute l'eau <strong>de</strong> gâchage est<br />

consommée. Cette valeur critique <strong>du</strong> sulfate pour le rapport {eau/soli<strong>de</strong>} = 0.30 peut être<br />

facilement calculée avec la réaction enjeu. On obtient finalement 0.100 comme le seuil critique<br />

<strong>de</strong> la façon suivante :<br />

{E/(NS+F)}=0.30 et {NS/(NS+F)} = Sc => {E/NS} =0.30/Se ;<br />

avec E : Eau <strong>de</strong> gâchage ; NS : Na2S04 ; F : Fon<strong>du</strong> ; Se : Seuil critique ;<br />

0.30/Sc={H/NS}=2.986 => Se = 0.100<br />

Les proportions <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium {NS / (F+NS)} <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges étaient 0.084<br />

pour la série NSeql0> 0.171 pour la série NSeq20, 0.234 pour la série NSeq27> 0.279 pour la<br />

série NSeq32, 0.355 pour la série NSeq40- Nous remarquons immédiatement que <strong>les</strong><br />

proportions <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>de</strong>s séries NS eq2o> NS eq2?, NS eq32 et NS eq4o sont toutes<br />

supérieures au seuil critique 0.100, ia formation <strong>de</strong> la phase U secondaire peut donc avoir lieu<br />

par apport d'eau extérieure et provoquer ainsi <strong>l'expansion</strong> et la <strong>de</strong>struction.<br />

Par contre, <strong>dans</strong> la série NSeqjQ, la proportion <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium est inférieure au<br />

seuil, tout le sulfate <strong>de</strong> sodium peut être consommé en phase U primaire par l'eau <strong>de</strong> gâchage ;<br />

c'est pourquoi l'éprouvette <strong>de</strong> cette série reste toujours intègre et l'évolution <strong>de</strong> masse suit la<br />

même cinétique que le témoin (figure 2.17).<br />

Selon la réaction précé<strong>de</strong>nte, lorsque le rapport {NS / (fon<strong>du</strong>+NS)} dépasse 0.110 , ce<br />

qui est le cas <strong>de</strong>s séries NSeq20» NSeq27, NSeq32 et NSeq4o, la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire au cours <strong>de</strong> l'immersion (eau extérieure disponible à volonté) <strong>de</strong>vrait être limitée par<br />

l'épuisement <strong>de</strong> CA. La quantité totale <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> toutes ces séries <strong>de</strong>vrait donc être la<br />

même et un excès <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>de</strong>vrait être observé ; ceci semble être en contradiction<br />

avec <strong>les</strong> résultats obtenus (évolution <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> la figure 2.15 et l'évolution<br />

minéralogique <strong>dans</strong> la figure 2.20).<br />

En réalité, nous avons sous-estimé ce seuil critique supérieur car il faut absolument<br />

prendre en compte l'aluminoferrite tétracalcique (C4AF) et l'aluminate C12A7 qui sont <strong>de</strong>s<br />

anhydres <strong>du</strong> ciment alumineux présents en quantité non négligeable (tableau 2.01), et peuvent<br />

donner également naissance à <strong>de</strong> la phase U (C4(A,F)Q 9S 1 jNo^Hig) en présence <strong>de</strong> sulfate<br />

<strong>de</strong> sodium.<br />

En ce qui concerne <strong>les</strong> éprouvettes conservées en sacs plastiques, <strong>les</strong> séries (NSeq2fj,<br />

NSeq27, NSeq32 et NSeq4o) dont la teneur en sulfate <strong>de</strong> sodium est supérieure au nouveau<br />

seuil critique 0.100 ont toutes accusé une expansion importante, alors que la série NSeqio<br />

(NS/S = 0.084) a manifesté un retrait considérable.<br />

108


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jème partie<br />

. ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LESYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ETDANS LE SYSTEMECaO-Alp rSOrNaß-Hp<br />

Les résultats sont diffici<strong>les</strong> à expliquer. Ce <strong>phénomène</strong> pourrait être lié aux trois <strong>de</strong>gré<br />

d'hydratation <strong>de</strong> la phase U. Au cours <strong>du</strong> temps, la phase U à 16 H2O se transformerait<br />

progressivement jusqu'à 12 H2O ou même 8 H2O sous <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> conservation. L'eau<br />

dégagée <strong>de</strong> cette transformation constituerait un apport pour la formation supplémentaire <strong>de</strong> la<br />

phase U à partir <strong>du</strong> reste <strong>du</strong> sulfate et <strong>de</strong>s anhydres <strong>du</strong> ciment alumineux.<br />

Une interprétation analogue à celle développée par Cottin (1979) pour <strong>l'expansion</strong><br />

ettringitique d'un système sans apport d'eau extérieur peut s'appliquer sur le <strong>phénomène</strong><br />

observé. Selon l'auteur, la première ettringite précipite sous forme d'une couche d'autant plus<br />

éloignée <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l'aluminate que la proportion <strong>de</strong> sulfate est plus gran<strong>de</strong>. La poursuite<br />

<strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong> l'aluminate ne peut se réaliser qu'entre cette couche d'ettringite et le cristal<br />

d'aluminate anhydre rési<strong>du</strong>el. Il se forme ainsi par <strong>de</strong>s réactions à l'état soli<strong>de</strong>, autour <strong>de</strong><br />

l'aluminate, une "coquille" d'ettringite. Petit à petit, et à une vitesse en fonction <strong>de</strong> la<br />

perméabilité <strong>de</strong> la "coquille" formée, l'eau et <strong>les</strong> ions Ca 2 " 1 " et SO4 2 - (<strong>dans</strong> la phase<br />

interstitielle) diffusent vers l'aluminate anhydre, provoquant la formation <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong><br />

quantités d'ettringite entre coquille et aîuminate, <strong>dans</strong> un volume extrêmement restreint. Il y a<br />

donc éclatement <strong>de</strong> la coquille avec augmentation <strong>de</strong> son volume.<br />

Pratiquement, pour la stabilité <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment, <strong>de</strong>ux cas peuvent se<br />

présenter :<br />

- la consommation totale <strong>du</strong> sulfate est effective avant le <strong>du</strong>rcissement important <strong>de</strong> la<br />

pâte. Celle-ci a été capable d'absorber, par son élasticité, l'augmentation <strong>de</strong> volume provoquée<br />

par l'éclatement <strong>de</strong> coquille. Et U n'y a plus <strong>de</strong> risque d'expansion.<br />

- il reste <strong>du</strong> sulfate après <strong>du</strong>rcissement : l'augmentation <strong>de</strong>s volumes se poursuit et agit<br />

comme le feraient <strong>de</strong>s coins qui fissurent la pâte <strong>du</strong>rcie. Ce mo<strong>de</strong> d'expansion par fissures<br />

con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong> forts gonflements pour <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> sulfate réagissant relativement faib<strong>les</strong>.<br />

Dans notre cas, on suppose que la phase U peut se former en suivant le même processus<br />

et l'eau d'hydratation secondaire provient <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U primaire à 16 H20<br />

en 12 ou 8 H20, ou encore <strong>de</strong> l'atmosphère extérieure car <strong>les</strong> sacs plastiques sont souvent<br />

ouverts pour effectuer la mesure.<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que, si le sulfate est complètement combiné en phase U primaire, il ne reste<br />

plus <strong>de</strong> sulfate après l'hydratation par l'eau <strong>de</strong> gâchage (le cas <strong>du</strong> série NSeqio), l'eau dégagée<br />

<strong>de</strong> la transformation s'évaporerait progressivement au cours <strong>du</strong> temps et le retrait se manifeste<br />

pour <strong>les</strong> éprouvettes, malgré la conservation en sacs plastiques (il faut ouvrir <strong>les</strong> sacs plastiques<br />

à chaque mesure).<br />

109


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme Pgríje<br />

HL5. Conclusions<br />

. ETUDEEXPER&ÍENTALEDUPHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-Aip3-SOrH.p ET DANS LE SYSTEME CaO-AWrS03-Na/)-Hfi<br />

Nous avons choisi <strong>de</strong>s mélanges ciment fon<strong>du</strong>-Na2S04 pour représenter le système<br />

expansif CaO-Al203-S03-Nâ20-H20. La teneur en sulfate correspond à celle <strong>du</strong> système<br />

expansif CaO-Al203-S03-H20 (équimolaire en SO^-) et <strong>les</strong> éprouvettes sont conservées<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> mêmes milieux, soit <strong>dans</strong> SP, ED, ER, lOmM CH, 20mM NH.<br />

Le système expansif CaO-Al203-S03-Nâ20-H20 présente <strong>de</strong>s comportements<br />

complètement différents <strong>du</strong> système CaO-A^C^-SC^-H^O. Les éprouvettes conservées <strong>dans</strong><br />

l'eau et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions sont toutes détruites au bout d'un délai relativement court sauf la<br />

série NSeqiQ dont la teneur en sulfate <strong>de</strong> sodium est la moins élevée (NS/S = 0.084).<br />

L'analyse minéralogique montre la présence abondante d'un minéral très peu étudié <strong>dans</strong> la<br />

littérature, appelé "phase U", <strong>dans</strong> le système expansif CaO-Al2C>3-S03-Na20-H20.<br />

Nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> la phase U en nous basant notamment sur<br />

l'examen <strong>de</strong> la littérature. La phase U est une phase analoque au monosulfoaluminate <strong>de</strong><br />

calcium hydraté, elle appartient au groupe <strong>de</strong>s structures stratifiées hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> type AFm,<br />

mais elle se différencie d'AFm par l'incorporation <strong>du</strong> sodium en position interfoliaire. La<br />

composition chimique plausible établie est 4CaO . O.9AI2O3 . 1.1 SO3 . 0.5Na2O.16H2O avec<br />

<strong>de</strong>s hydrates à 16, 12 et 8 H2O. Nous avons établi la conctante liée au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité (pK<br />

<strong>de</strong> 28.0) et reconstitué la fiche <strong>de</strong>s distances interréticulaires <strong>de</strong> la phase U. Cette phase<br />

n'existe qu'en milieu très alcalin, elle se transforme progressivement en AFm et puis en<br />

ettringite lorsque la concentration alcaline diminue.<br />

Les concentrations élevées en alcalins, alumine et sulfate <strong>dans</strong> le système expansif CaO-<br />

Al203"S03-Na20-H20 favorisent la formation <strong>de</strong> la phase U. Aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres, la phase U primaire se forme avec l'eau <strong>de</strong> gâchage. Pendant<br />

l'immersion <strong>de</strong>s éprouvettes, nous avons montré que l'hydratation se poursuit par apport d'eau<br />

extérieure en donnant naissance à <strong>de</strong> la phase U secondaire. C'est la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire qui semble être la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

immergées <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S03-Na20-H20.<br />

Pour la conservation <strong>de</strong>s éprouvettes en sacs étanches, <strong>l'expansion</strong> est <strong>du</strong>e probablement<br />

à la formation secondaire <strong>de</strong> la phase U par <strong>de</strong>s réactions à l'état soli<strong>de</strong> <strong>de</strong>s anhydres <strong>du</strong> ciment<br />

et <strong>du</strong> sulfate rési<strong>du</strong>el avec l'eau dégagée par la transformation <strong>de</strong> la phase U à 16 H2O en 12<br />

ou 8 H2O.<br />

110


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

IV. CONCLUSIONS<br />

2¡eme Part¡e : ETUDE EXPERIMENTALE DUPHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-AiprSOrNa-p-Hp<br />

Les <strong>phénomène</strong>s expansifs <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges ciment fon<strong>du</strong> - gypse et ciment fon<strong>du</strong> -<br />

Na2S04 représentant respectivement le système CaO-Al203-S03-H20 et le système CaO-<br />

Al203"S03-Na20-H20 ont été étudiés. Une teneur critique en SO^ - , correspondant à la<br />

consommation complète <strong>de</strong>s sulfates et <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage pour former <strong>de</strong> l'ettringite dite<br />

primaire a été déterminé théoriquement. Les variations dimensionneîle et l'évolution<br />

minéralogique d'éprouvettes conservées <strong>dans</strong> différents milieux ont été suivies. Ces étu<strong>de</strong>s<br />

expérimenta<strong>les</strong> nous ont permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> points importants suivants :<br />

Dans le système expansif CaO-Al203-S03-H20, c'est la formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

secondaire par apport d'eau extérieure qui con<strong>du</strong>it à <strong>l'expansion</strong> importante par effet stérique.<br />

En effet, lorsque la proportion <strong>de</strong> gypse dépasse le seuil qui dépend <strong>du</strong> rapport initial {eau /<br />

soli<strong>de</strong>}, la quantité d'eau <strong>de</strong> gâchage est insuffisante pour que la formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

consomme tout le gypse. Une expansion importante se pro<strong>du</strong>it en raison <strong>de</strong> la formation<br />

d'ettringite secondaire avec apport d'eau extérieure. Le seuil critique mis en évi<strong>de</strong>nce par<br />

l'expérimentation correspond bien à celui théoriquement calculé, à savoir {gypse/(fon<strong>du</strong> +<br />

gypse)} égal à 0.27 pour <strong>de</strong>s mélanges <strong>de</strong> rapport (eau / (fon<strong>du</strong> + gypse)} égal à 0.30.<br />

Les éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau, l'eau renouvelée, lOmM Ca(OH)2 et 20mM<br />

NaOH présentent <strong>de</strong>s niveaux d'expansion comparab<strong>les</strong>, qui sont atteints avec la même<br />

cinétique. Par contre, cel<strong>les</strong> conservées <strong>dans</strong> un très faible volume d'eau présentent une<br />

expansion moins élevée, mais toujours liée à la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire. La<br />

différence serait <strong>du</strong>e à la limitation <strong>de</strong> l'effet colloïdal qui <strong>de</strong>vrait jouer un rôle important <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> quatre mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation précé<strong>de</strong>nts.<br />

Dans le système expansif CaO-Al203-S03-Na20-H20, <strong>les</strong> comportements sont<br />

complètement différents <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-S03-H20. Nous avons mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> la phase U en nous basant notamment sur l'examen <strong>de</strong> la littérature.<br />

La phase U est une phase analogue au monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté, elle appartient<br />

au groupe <strong>de</strong>s structures stratifiées hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> type AFm, mais elle se différencie d'AFm<br />

par l'incorporation <strong>du</strong> sodium en position interfoliaire. La composition chimique plausible<br />

établie est 4CaO . 0.9Al2O3 . I.ISO3 . 0.5Na2O.16H2O avec <strong>de</strong>s hydrates à 16, 12 et 8 H20.<br />

Nous avons établi la constante liée au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité (pK <strong>de</strong> 28.03) et reconstitué la fiche<br />

<strong>de</strong>s distances interréticulaires <strong>de</strong> la phase U.<br />

Les concentrations élevées en alcalins <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges <strong>de</strong> fon<strong>du</strong> + Na2S04 favorisent<br />

la formation <strong>de</strong> la phase U. Aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres, la phase U<br />

primaire se forme avec l'eau <strong>de</strong> gâchage. Pendant l'immersion <strong>de</strong>s éprouvettes, nous avons<br />

111


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ï ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIFDANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Al-pj-SOj-NaiQ-H-p<br />

montré que l'hydratation se poursuit par apport d'eau extérieure en donnant naissance à la<br />

phase U secondaire. C'est en effet la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire qui semble être la<br />

responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes <strong>du</strong> système expansif CaO-<br />

Al203-S03-Na20-H20.<br />

Il faut signaler que la phase U pourrait se former au sein d'une pâte <strong>de</strong> ciment<br />

traditionnelle <strong>dans</strong> le cas où apparaîtraient <strong>de</strong>s conditions favorab<strong>les</strong>. Cette formation doit être<br />

envisagée, en particulier <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quels <strong>les</strong><br />

concentrations en alcalins, sulfate et souvent aussi en alumine sont élevées.<br />

La phase U n'est stable qu'en milieu très alcalin (a priori [NaOH] > 0.25 environ selon<br />

Dosch et zur Strassen). Au contact d'une source d'eau externe, nous avons vérifié que la phase<br />

U se transforme en AFm et puis en ettringite lorsque la concentration alcaline diminue. Cette<br />

transformation pourrait .avoir lieu <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau en gran<strong>de</strong> quantité<br />

lorsque <strong>les</strong> alcalins diffusent significativement vers l'extérieur.<br />

Des étu<strong>de</strong>s approfondies sur <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> la formation, <strong>les</strong> propriétés chimiques et<br />

thermodynamiques <strong>de</strong> la phase U sont nécessaires, notamment <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rabilité<br />

<strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés.<br />

112


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

t<br />

X<br />

4< \,\<br />

í eme Parüe : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANSIF DANS LE SYSTEME<br />

CaO-AiprSOrHp ETDANS LE SYSTEME CaO-AiprSOrNa4)-H20<br />

(a) GîO, G20, G27, G32 et G40<br />

* "Wi<br />

-«WEW •* v» &3P* ^Ä ai ^ , * , lt#.»*^-i#4Í*V :"V*äJK»<br />

^âfôy .«&,.><br />

-fei** ißa*-Ha»<br />

(b) NseqlO, NSeq20, Nseq27, Nseq32 et NSeq40<br />

(c) Gels blancs <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bocaux (fon<strong>du</strong>-gypse) (d) Gels blancs <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bocaux (fon<strong>du</strong>-Na2S04)<br />

(e) Observation <strong>de</strong>s gels blancs (fon<strong>du</strong>-gypse)<br />

(sous microscope optique 10 x 50)<br />

(f) Observation <strong>de</strong>s gels blancs (fon<strong>du</strong>- NaiSO,*)<br />

(sous microscope optique 10 x 50)<br />

Figure 2.22 : Observation expérimentale <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong>-gypse et fon<strong>du</strong>-Na2S04 conservés <strong>dans</strong> l'eau<br />

113


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

\i<br />

r t A<br />

* f<br />

'< S<br />

2 ème Partie : ETUDE EXPERIMENTALE DU PHENOMENE EXPANS1FDANS LE SYSTEME<br />

ÇgQM-&r_SOrHp ET DANS LE SYSTEME CaO-Âl-O^SO-j-Na^-Hf»<br />

Conservation en sacs plastiques Conserv aüon <strong>dans</strong> l'eau<br />

(a) Observation au MEB <strong>de</strong> l'ettringite massive <strong>dans</strong> le mélange fon<strong>du</strong>-gypse G40<br />

'••M 4'»ifc»t!e« • t mini<br />

Vtrt» 2Î2 counts 0IWP« ;<br />

Í- i.2*i ***t»a 18.¿35 ,'t.<br />

PU«i.ttt* »*«•• t;<br />

Plaquettes hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> la phase U Analyse élémentaire <strong>de</strong> la phase U<br />

(b) Observation au MEB <strong>de</strong> la phase U pure et analyse élémentaire<br />

2* 1 M<br />

IM itct<br />

iiS ttc«<br />

^-Y^*-"**^!^ \m<br />

It.isl .|<br />

'Jo'<br />

* - • .-J**:<br />

Conservation en sacs plastiques Conservation <strong>dans</strong> l'eau<br />

(c) Observation au MEB <strong>de</strong> la phase U présente <strong>dans</strong> le mélange fon<strong>du</strong>-Na2S04 NSeq40<br />

Figure 2.23 : Observation au MEB <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong> l'ettringite et <strong>de</strong> la phase U<br />

114


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

TROISIEME PARTIE:<br />

ETÜDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES<br />

DE DECHETS RADIO A CTIFS SULFA TES


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

SOMMAIRE DE LA TROISIEME PARTIE<br />

• • in i n v / u w i H^JT ....... ....................s..,.. ni<br />

1.1. Déchets liqui<strong>de</strong>s contenant <strong>de</strong>s sulfates et leur gestion 117<br />

1.2. Caractérisai on <strong>du</strong> stockage... 118<br />

H. CARACTERISTIQUES DES ENROBES DE DECHETS SULFATES 119<br />

II. 1. Composition <strong>de</strong>s enrobés 119<br />

n.1.1. Composition chimique <strong>de</strong>s liants hydrauliques.. 119<br />

II. 1.2. Composition <strong>de</strong> l'enrobé 120<br />

n.2. Hydratation <strong>de</strong>s enrobés 121<br />

11.2.1. Evolution <strong>de</strong> la température interne 121<br />

11.2.2. Minéralogie <strong>de</strong>s enrobés conservés en sacs étanches 122<br />

n.2.3. Composition <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> interstitiel 126<br />

n.3. Comportement <strong>de</strong>s enrobés immergés 128<br />

n.3.1. Observation expérimentale <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enrobés............ 128<br />

n.3.2. Minéralogie <strong>de</strong>s enrobés dégradés.......... 130<br />

n.3,3. Différents <strong>phénomène</strong>s expansifs possib<strong>les</strong> en face d'eau externe ...... 132<br />

II.3.3.a. Expansion par formation d'hydrates secondaires 132<br />

II.3.3.b. Expansion par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite.... 132<br />

II.3.3.C. Expansion par hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite 132<br />

n.4. Conclusions 133<br />

m. DEGRADATION PAR FORMATION DE LA PHASE U SUPPLEMENTAIRE. 134<br />

lu. 1. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la phase U supplémentaire 134<br />

ni.1.1. Phase U primaire et phase U secondaire... 134<br />

m. 1.2. Conception <strong>de</strong>s essais 134<br />

m. 1.3. Résultats et discussion 137<br />

ni.2. Prévision <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés 141<br />

in.2.1. Répartition massique <strong>de</strong>s hydrates <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés 141<br />

m.2.1.a. Modélisation préliminaire 141<br />

in.2.1.b. Modélisation améliorée 146<br />

in.2.2. Evaluation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s enrobés par bilan volumique 152<br />

in.3. Conclusions 153<br />

115


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

IV. DEGRADATION PAR TRANSFORMATION DE LA PHASE U EN<br />

ETTRINGITE. ....155<br />

rV.l. Conditions <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U , 155<br />

IV.2. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite....... 156<br />

IV.2.1. Conception <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> lixiviation.... 156<br />

IV.2.1.a. Formulation et préparation <strong>de</strong>s éprouvettes 156<br />

IV.2.1.b. Description <strong>de</strong>s montages expérimentaux ,. 158<br />

IV.2,2. Résultats <strong>de</strong> la lixiviation 160<br />

IV.2.2.a. Aci<strong>de</strong> ajouté et analyse <strong>du</strong> lixiviat 160<br />

rV.2.2.b. Variations massiques 162<br />

IV.2.2.c. Suivi <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en continu 165<br />

IV.2.2.d. Expansion liée au départ <strong>de</strong>s alcalins.. 166<br />

IV.2.3. Analyse théorique <strong>de</strong> la lixiviation liée à la stabilité <strong>de</strong>s hydrates 167<br />

IV.2.3.a. Théorie <strong>de</strong> diffusion en milieu isotrope 168<br />

IV.2.3.b. Diffusion liée aux réactions chimiques <strong>dans</strong> la pâte ciment 168<br />

IV.2.3.c. Cinétique <strong>de</strong> lixiviation et profil <strong>de</strong> concentrations 172<br />

IV.2.4. Analyse expérimentale <strong>de</strong>s échantillons après lixiviation 177<br />

rv.2.4.a. Analyse semi-quantitative par DRX. 177<br />

IV.2.4.b. <strong>Etu<strong>de</strong></strong> microscopique parMEB. , 180<br />

IV.2.4.c. Répartition minéralogique et observations morphologiques <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> échantillons ayant subi la lixiviation 180<br />

IV.2.5. Réflexions sur <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> liée à la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite 188<br />

IV.2.5.a. Aspect physique 188<br />

IV.2.5.b. Aspect chimique 189<br />

IV.2.5.C. Aspect dynamique...... 192<br />

IV.2.5.d. Aspect mécanique 194<br />

IV.3. Dégradation <strong>de</strong>s enrobés par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite... 196<br />

IV.4. Conclusions 198<br />

V. DEGRADATION PAR HYDRATATION DE LA THENARDITE EN<br />

MIRABILrrE 201<br />

V.l. Hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite et variation volumique ...201<br />

V.2. Discussion sur l'hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés 202<br />

V.3. Conclusions 205<br />

VI. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 206<br />

116


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

I. INTRODUCTION<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

1.1. Déchets liqui<strong>de</strong>s contenant <strong>de</strong>s sulfates et leur gestion<br />

Parmi Íes déchets pro<strong>du</strong>its par l'in<strong>du</strong>strie nucléaire, <strong>les</strong> liqui<strong>de</strong>s représentent la fraction la<br />

plus importante en volume. Us requièrent <strong>de</strong>s traitements qui visent à concentrer <strong>les</strong><br />

radionucléi<strong>de</strong>s présents <strong>dans</strong> un volume minimal. Les procédés d'évaporation, qui consistent à<br />

chauffer le liqui<strong>de</strong> jusqu'à sa température d'ébullition pour éliminer l'eau en phase vapeur et<br />

recueillir <strong>dans</strong> <strong>les</strong> concentrais <strong>les</strong> sels et radionucléi<strong>de</strong>s, sont largement appliqués. Les<br />

concentrais <strong>de</strong> faible et moyenne activités, en général <strong>de</strong>stinés à être stockés en surface sous<br />

forme soli<strong>de</strong> après conditionnement sont <strong>de</strong>s saumures <strong>de</strong> composition chimique variée.<br />

Les sels prépondérants sont le borate <strong>de</strong> sodium (200 à 300 g/1) <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s effluents<br />

<strong>de</strong>s réacteurs à eau pressurisée, le sulfate <strong>de</strong> sodium (200 à 250 g/î) <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s réacteurs à<br />

eau bouillante et le nitrate <strong>de</strong> sodium (200 à 400 g/1) <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s effluents <strong>de</strong> décontamination<br />

; ces <strong>de</strong>rniers peuvent également contenir jusqu'à î 00 g/1 <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium.<br />

Ces concentrats sont souvent enrobés <strong>dans</strong> une matrice à base <strong>de</strong> liants hydrauliques et<br />

enfermés <strong>dans</strong> un conteneur <strong>de</strong> béton ou <strong>de</strong> métal, pour éviter leur dispersion (blocage<br />

mécanique) et confiner <strong>les</strong> radioéléments. Ils sont ensuite stockés <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s structures en béton<br />

pour isoler ces colis <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong> la biosphère. La figure 3.01 représente schématiquement la<br />

structure d'un stockage. Elle se constitue essentiellement <strong>de</strong>s conteneurs, <strong>de</strong> la paroi d'alvéole<br />

et <strong>du</strong> radier.<br />

Figure 3.01 : Exemple <strong>de</strong> structure d'un stockage <strong>de</strong>s déchets<br />

117


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième Partje . ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

1.2. Caractérisation <strong>du</strong> stockage<br />

La caractérisation d'un matériau ou d'un objet, en l'occurrence un déchet, une matrice, un<br />

enrobé ou un colis consiste à déterminer ses propriétés spécifiques. Dans le cadre <strong>du</strong> stockage<br />

<strong>de</strong>s déchets radioactifs, plusieurs types <strong>de</strong> caractérisation sont nécessaires pour recouvrir<br />

toutes <strong>les</strong> connaissances uti<strong>les</strong> pour la sûreté <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets radioactifs. On peut<br />

retenir principalement trois types <strong>de</strong> caractérisation :<br />

— la caractérisation <strong>de</strong>s colis et matériaux,<br />

— <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> comportement,<br />

— <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> comportement à long terme.<br />

La finalité <strong>de</strong> cette ultime étape consiste en un passage <strong>de</strong> la modélisation <strong>du</strong> type<br />

"majorante" à une modélisation basée sur l'extrapolation <strong>de</strong>s évaluations <strong>de</strong>s caractéristiques à<br />

partir <strong>de</strong>s mesures expérimenta<strong>les</strong>.<br />

Depuis plusieurs années, le C.E.A. a engagé <strong>de</strong>s programmes d'étu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> comportement<br />

à long terme <strong>de</strong>s stockages <strong>de</strong> surface (cinétique <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s barrières ouvragées,<br />

propriétés <strong>de</strong> transfert, etc.). Récemment, le cas particulier <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> structures à<br />

base <strong>de</strong> béton abritant <strong>de</strong>s déchets sulfatés cimentés a fait l'objet d'une analyse préliminaire. La<br />

première étape <strong>de</strong> la méthodologie proposée pour évaluer la vie <strong>de</strong> la structure d'un stockage<br />

<strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés consiste à acquérir <strong>les</strong> données physico-chimiques<br />

caractéristiques <strong>de</strong>s enrobés et analyser <strong>dans</strong> le détail l'action d'une source d'eau externe (eau<br />

d'infiltration <strong>dans</strong> le stockage).<br />

Dans cet esprit, nous commençons d'abord par une <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>s différentes<br />

configurations d'enrobés : la composition <strong>de</strong>s liants utilisés, le taux d'incorporation <strong>de</strong> déchets,<br />

l'évolution <strong>de</strong> la température interne pendant l'hydratation, etc. En nous basant sur<br />

l'observation expérimentale <strong>de</strong> dégradations <strong>de</strong>s enrobés sous l'effet d'une source d'eau externe,<br />

l'analyse rrûnéralogique <strong>de</strong> ces enrobés simulés conservés en sacs étanches et <strong>dans</strong> l'eau,<br />

l'analyse <strong>de</strong> la solution interstitielle <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés et <strong>les</strong> résultats obtenus sur la phase U <strong>dans</strong><br />

la <strong>de</strong>uxième partie, nous avons retenu trois mécanismes d'expansion possib<strong>les</strong> : <strong>l'expansion</strong> par<br />

formation <strong>de</strong> la phase U secondaire, <strong>l'expansion</strong> par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite<br />

et <strong>l'expansion</strong> par hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite.<br />

Nous avons ensuite étudié rigoureusement ces trois mécanismes hypothétiques par<br />

conception <strong>de</strong> systèmes simplifiés mais représentatifs et examiné indivi<strong>du</strong>ellement la possibilité<br />

d'expansion par ces trois mécanismes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés <strong>de</strong> différentes configurations par bilans<br />

massique et volumique.<br />

118


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième panie<br />

. ETUDE DU COMWRTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

IL CARACTERISTIQUES DES ENROBES DE DECHETS SULFATES<br />

Une <strong>de</strong>s conclusions principa<strong>les</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième partie est l'influence importante <strong>de</strong>s<br />

alcalins sur la minéralogie et <strong>les</strong> comportements <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong>-NajSC^. Dans <strong>les</strong> enrobés<br />

<strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés, le milieu <strong>de</strong>vrait être aussi très alcalin et concentré en sulfate,<br />

comment évolue la minéralogie <strong>dans</strong> un tel milieu et quels comportements présentent ces<br />

enrobés lors <strong>du</strong> contact avec l'eau externe?<br />

ILL Composition <strong>de</strong>s enrobés<br />

Pour garantir la représentativité <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous avons sélectionné en tant que<br />

données <strong>de</strong> base six configurations d'enrobés réels <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés.<br />

II. 1.1, Composition chimique <strong>de</strong>s liants hydrauliques<br />

Dans <strong>les</strong> cas réels étudiés ici, <strong>les</strong> concentrais à base <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium ont été enrobés<br />

<strong>dans</strong> trois types <strong>de</strong> liant hydraulique :<br />

- un ciment Portland artificiel (référence CPA),<br />

- un mélange <strong>de</strong> 58%CPA - 42% laitier <strong>de</strong> haut fourneau (référence PLB)<br />

- un mélange <strong>de</strong> 30% CPA - 70% laitier <strong>de</strong> haut fourneau (référence PLC).<br />

Les compositions chimiques <strong>du</strong> ciment Portland et <strong>du</strong> laitier employés sont reportées<br />

<strong>dans</strong> le tableau 3.01. L'utilisation <strong>de</strong> la formule <strong>de</strong> BOGUE permet <strong>de</strong> déterminer la<br />

composition potentielle <strong>du</strong> CPA.<br />

Liants<br />

<strong>de</strong>base<br />

Liants<br />

mélangés<br />

Tableau 3.01 : Composition <strong>de</strong>s liants hydrauliques pour la cimentation <strong>de</strong>s déchets (% en poids)<br />

CPA<br />

Laitier<br />

PLB<br />

PLC<br />

Si02<br />

21.99<br />

C3S<br />

50.41<br />

Si02<br />

30.65<br />

A1203<br />

5.36<br />

Cß<br />

25,00<br />

A1203<br />

15.05<br />

Fe203<br />

3.05<br />

C3A<br />

9.05<br />

Fe203<br />

0.99<br />

CaO<br />

64.69<br />

CjAF<br />

9.28<br />

CaO<br />

43.75<br />

MgO<br />

1.41<br />

Gypse<br />

4.13<br />

MgO<br />

4.40<br />

58% CPA + 42% Laitier<br />

30% CPA + 70% Laitier<br />

119<br />

S03<br />

1.92<br />

S03<br />

0.90<br />

Divers<br />

1.58<br />

Divers<br />

4.26


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième panji, . ETUDE DU COMPORTEMEm DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

il est à noter que ces liants utilisés pour la solidification <strong>de</strong>s déchets n'existent pas <strong>dans</strong> la<br />

pro<strong>du</strong>ction cimentière française actuelle. Nous avons donc choisi le ciment CPA55R <strong>de</strong> l'usine<br />

Lumbres (Ciment d'Origny) dont la composition est très voisine <strong>du</strong> CPA précé<strong>de</strong>nt. Pour<br />

étendre le domaine d'étu<strong>de</strong> sur l'utilisation <strong>de</strong>s liants mélangés, nous avons parfois utilisé le<br />

ciment CLK45 <strong>de</strong> l'usine Lumbres <strong>dans</strong> nos essais. Les compositions <strong>de</strong> ces liants sont données<br />

<strong>dans</strong> le tableau 3.02.<br />

CPA55R<br />

CLK45<br />

Laitier<br />

Tableau 3.02 : Composition potentielle <strong>du</strong> îiant hydraulique (% en poids)<br />

Si02<br />

20.90<br />

C3S<br />

58.00<br />

Si02<br />

30.00<br />

33.38<br />

A1203<br />

5.30<br />

C¡S<br />

19.00<br />

A1203<br />

9.70<br />

11.21<br />

II. 1.2. Composition <strong>de</strong>s enrobés<br />

Fe203<br />

2.90<br />

C3A<br />

9.00<br />

Fe203<br />

2.80<br />

2.90<br />

CaO<br />

64.10<br />

C^F<br />

9.00<br />

CaO<br />

44.20<br />

39.93<br />

MgO<br />

0.80<br />

Gypse<br />

4.00<br />

MgO<br />

6.70<br />

8.60<br />

S03<br />

3.30<br />

SO3<br />

1.90<br />

0.14<br />

Divers<br />

2.70<br />

Divers<br />

Les compositions <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong> déchets sulfatés examinés sont indiquées <strong>dans</strong> le<br />

tableau 3.03. El<strong>les</strong> se distinguent par le taux d'incorporation et la concentration <strong>du</strong> déchet en<br />

sulfate <strong>de</strong> sodium (200 g Na2SC«4 / kg ou 250 g Na2SC«4 / kg) <strong>de</strong> concentrât, et par la nature<br />

<strong>du</strong> liant utilisé (CPA, PLB, PLC), soit 6 compositions au total.<br />

Enrobés<br />

CPA20<br />

PLB20<br />

PLC20<br />

CPA25<br />

PLB25<br />

PLC25<br />

Tableau 3.03 : Composition <strong>de</strong>s enrobés déchet sulfaté - liant hydraulique<br />

Liant(C)<br />

CPA<br />

PLB<br />

PLC<br />

CPA<br />

PLB<br />

PLC<br />

Déchet (D)<br />

20% (en poids) Na2S04 solution<br />

25% (en poids) Na2S04 solution<br />

120<br />

Proportion<br />

4.70<br />

3.84<br />

D / C (en poids)<br />

0.50<br />

0.50<br />

0.50<br />

0.33<br />

0.58<br />

0.59


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />

IL2. Hydratation <strong>de</strong>s enrobés<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SUUFATES<br />

n.2.1. Evolution <strong>de</strong> la température interne<br />

Lors <strong>du</strong> contact avec <strong>de</strong> l'eau, l'hydratation <strong>du</strong> ciment se manifeste et la prise et le<br />

<strong>du</strong>rcissement se suivent. La température joue un rôle très important <strong>dans</strong> le système,<br />

Cinétiquement, elle accélère ou retar<strong>de</strong> <strong>les</strong> réactions chimiques entre l'eau et <strong>les</strong> constituants<br />

anhydres, thermodynamiquement elle change la nature et la stabilité <strong>de</strong>s hydrates. A titre<br />

d'exemple, la figure 3.02 montre l'influence <strong>de</strong> la température sur l'hydratation d'un ciment<br />

contenant 73% C3S et 4% C3A (Regourd, 1982) : à 60°C, la réaction débute plus tôt et elle<br />

est plus rapi<strong>de</strong> qu'à 20°C. Généralement, l'élévation <strong>de</strong> la température favorise <strong>les</strong> réactions.<br />

10 20<br />

Temps (heure)<br />

Figure 3.02 : Chaleur d'hydratation <strong>du</strong> ciment contenant 73% C3S et 4% C3A à différente température<br />

(Regourd, 1982)<br />

L'élévation <strong>de</strong> la température peut être d'origine externe (chaleur climatique ou<br />

traitement thermique <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong>), ou interne (chaleur dégagée pendant l'hydratation <strong>du</strong><br />

ciment). Dans <strong>les</strong> <strong>bétons</strong> massifs on se trouve proche <strong>de</strong> conditions adiabatiques :<br />

réchauffement ne se dissipera que très faiblement au cours <strong>du</strong> temps. Pour que notre étu<strong>de</strong> se<br />

déroule <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions réel<strong>les</strong>, nous avons suivi l'évolution <strong>de</strong> la température <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés.<br />

Les essais se font sur le ciment CPA55R et le ciment CLK45 hydratés par une solution<br />

<strong>de</strong> Na2S04 à 20% en masse, le rapport massique {solution / liant} étant 0.50. En<br />

comparaison, nous avons aussi réalisé <strong>de</strong>s essais sur <strong>les</strong> mêmes ciments hydratés par l'eau<br />

distillée (E/C = 0.50). Les mélanges sont malaxés selon la norme NF EN 196-3 et puis coulés<br />

immédiatement <strong>dans</strong> un conteneur isolant <strong>de</strong> dimension Ol 10 mm x H210 mm (2 litres).<br />

121


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

$ième Partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

L'évolution <strong>de</strong> la température est suivie à l'ai<strong>de</strong> d'un thermocouple lié à un enregistreur. Les<br />

résultats sont résumés sur la figure 3.03.<br />

Nous remarquons d'abord que la température peut atteindre un niveau très élevé <strong>dans</strong><br />

tous <strong>les</strong> cas : plus <strong>de</strong> 100°C pour CPA55R, plus <strong>de</strong> 60°C pour CLK45. La différence <strong>de</strong><br />

température entre CPA55R et CLK45 est <strong>du</strong>e à la composition différente <strong>de</strong> clinker <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

liants : CLK45 comprend beaucoup moins <strong>de</strong> clinker. La chaleur se dégage principalement par<br />

l'hydratation <strong>de</strong> clinker.<br />

Nous notons en plus que la température <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> cas passe par un maximum avant<br />

<strong>de</strong> revenir à température ambiante mais <strong>les</strong> temps nécessaires pour atteindre la température<br />

maximale sont différents. Dans <strong>les</strong> cas CPA55R et CLK45 hydratés par la solution <strong>de</strong> Na2S04<br />

à 20% en masse, la température atteint le maximum plus tôt que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cas CPA55R et<br />

CLK45 hydratés par l'eau distillée et la chaleur dégagée est plus importante, ceci signifie que<br />

l'hydratation <strong>de</strong>s ciments <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sulfate est intense et la nature <strong>de</strong>s hydrates formés<br />

pourrait être différente.<br />

•<br />

0 10 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0<br />

Temps (heure)<br />

Figure 3.03 : Evolution <strong>de</strong> la température d'hydratation au cours <strong>du</strong> temps (D20% = 20% Na2SC>4 solution)<br />

II.2.2. Minéralogie <strong>de</strong>s enrobés conservés en sac étanches<br />

La bonne connaissance <strong>de</strong>s caractéristiques physico-chimiques est indispensable <strong>dans</strong> la<br />

caractérisation d'un matériau. Dans ce but, nous avons effectué une analyse détaillée <strong>de</strong>s<br />

données relatives aux enrobés réels d'une part, et nous avons réalisé <strong>de</strong>s essais pour vérifier ou<br />

compléter ces informations d'autre part. Nos essais se font toujours à la proportion i<strong>de</strong>ntique<br />

122


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jème Partje<br />

. ETUDE DU COAOK)RTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

déchet/liant = 0.5 et pour prendre en compte <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> la température, <strong>les</strong> échantillons sont<br />

souvent chauffés <strong>dans</strong> une étuve programmable où l'évolution <strong>de</strong> la température suit<br />

exactement celle <strong>de</strong> la température interne <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés.<br />

L'analyse s'est basée notamment sur l'exploitation <strong>de</strong>s diagrammes <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s<br />

rayons X. Une analyse approfondie <strong>de</strong>s diagrammes <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>de</strong>s enrobés<br />

CPA25, PLB25 et PLC25 a été effectuée par Le Bescop (1991). Les diagrammes <strong>de</strong>s rayons X<br />

sont reportés en annexe 3.01. L'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s raies caractéristiques s'est déroulée en <strong>de</strong>ux<br />

étapes, <strong>les</strong> pics <strong>de</strong> diffraction apparaissant sur <strong>les</strong> diagrammes étant in<strong>de</strong>xés manuellement :<br />

a) i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s raies caractéristiques correspondant aux connaissances classiques <strong>du</strong><br />

système sulfate - ciment (recherche <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> calcium, sulfate <strong>de</strong> sodium et <strong>de</strong><br />

sulfoaîuminate <strong>de</strong> calcium) (fiche JCPDS) ;<br />

b) i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s raies inexpliquées en prenant en compte la phase U en se référant à<br />

la fiche <strong>de</strong>s distances inîerréticulaires calculées (cf. 2éme partie).<br />

Nous nous intéressons surtout aux trois minéraux : la phase U, la portlandite et la<br />

thénardite Na2SC>4 dont <strong>les</strong> intensités (hauteurs) <strong>de</strong>s pics caractéristiques sont spécifiquement<br />

indiquées <strong>dans</strong> le tableau 3.04(d=10.00 pour U, d=4.67 pour NS, d=4.92 pour CH).<br />

Type<br />

enrobé<br />

CPA25<br />

PLB25<br />

&JLiK,1f*e^<br />

Tableau 3.04 : Minéraux i<strong>de</strong>ntifiés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés conservés en sac étanche par DRX<br />

(DRX: 40kV/40mA, Ka (Cu), 0.15s/0.01°)<br />

Echéance<br />

(jours)<br />

28<br />

56<br />

182<br />

2 ans<br />

28<br />

56<br />

182<br />

2 ans<br />

28<br />

56<br />

182<br />

2 ans<br />

* Mesure manuelle impossible<br />

Intensité <strong>de</strong>s pics caractéristiques<br />

phase U<br />

*<br />

20<br />

35<br />

50<br />

90<br />

100<br />

90<br />

130<br />

100<br />

120<br />

110<br />

110<br />

N§T<br />

*<br />

*<br />

50<br />

30<br />

70<br />

*<br />

60<br />

30<br />

80<br />

30<br />

50<br />

50<br />

123<br />

CH<br />

230<br />

230<br />

280<br />

400<br />

210<br />

130<br />

230<br />

300<br />

90<br />

60<br />

90<br />

110<br />

Autres<br />

C3S<br />

C2S<br />

CSH<br />

ce<br />

(C4AF)<br />

Hydrates<br />

probab<strong>les</strong><br />

C4AHn<br />

C4AHn<br />

\^4*»x*n<br />

C4AHn, (AFt)<br />

\sA¿\ir\.Tk<br />

C4AH^ (AFt)<br />

C4AHn, (AFt)<br />

C4AHn


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3 ième Partie : ETUDEDUCOMPORTEMENTDESENROBES DEDECHETSRADIOACTIFS SULFATES<br />

La figure 3.04 représente le diagramme <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>de</strong> l'enrobé simulé<br />

PLB25 préparé avec un mélange <strong>de</strong> 58% CPA55R + 42% laitier et une solution <strong>de</strong> Na2SC4<br />

coexistant avec <strong>de</strong> la portlandite Ca(OH)2 et l'absence <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> calcium, l'absence<br />

systématique d'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés conservés en sac étanche. En ce qui concerne <strong>les</strong><br />

intensités <strong>de</strong>s raies, il faut signaler qu'en général el<strong>les</strong> augmentent au cours <strong>du</strong> temps et qu'à<br />

l'échéance déterminée, <strong>les</strong> intensités <strong>de</strong>s raies <strong>de</strong> Ca(OH)2 varient suivant l'ordre CPA25 ><br />

PLB25 > PLC25, alors que cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> îa phase U suivant l'ordre CPA25 < PLB25 = PLC25. La<br />

différence <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s raies Ca(OH)2 peut s'expliquer par <strong>les</strong> différentes teneurs en<br />

C3S+C2S <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges.<br />

Il faut signaler l'importance <strong>de</strong> la température pour la minéralogie : <strong>dans</strong> beaucoup <strong>de</strong>s<br />

éprouvettes <strong>de</strong> petite taille conservées à température ambiante, on ne trouve plus îa phase U,<br />

par contre l'ettringite est présente. Cette différence minéralogique <strong>du</strong>e à la température est<br />

notamment évi<strong>de</strong>nte <strong>dans</strong> l'hydratation <strong>de</strong> laitier avec une solution Na2SC«4 <strong>de</strong> 20% (figure<br />

3.06) : on observe la présence <strong>de</strong> l'ettringite si l'éprouvette est conservée à température<br />

ambiante pendant l'hdratation, mais on observe la présence <strong>de</strong> la phase U si l'éprouvette est<br />

conservée à 100°C pendant l'hydratation.<br />

10 15 20 25 30 35 40 45<br />

29 (°)<br />

Figure 3.04 : Diagramme DRX <strong>de</strong> l'enrobé PLB25 conservé en sac étanche pendant 3 mois<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka (Cu), 3s/0.02°)<br />

124<br />

"ÇH"<br />

50


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

1, <<br />

c<br />

b .«*<br />

»V •<br />

feme Partie . ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

(i) Vue gène raie <strong>de</strong> l'enrobé PLB25<br />

*<br />

^*<br />

1 '<br />

ï<br />

*"<br />

t.<br />

> ^<br />

* JTSA -Î<br />

» «<br />

t<br />


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partie . ETUDE DU COMWRTEUENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

-<br />

-<br />

.<br />

-<br />

-<br />

u<br />

AFt<br />

AFt<br />

i<br />

U<br />

IL u<br />

AFt<br />

AFt<br />

CC+U<br />

Ä U<br />

CC+<br />

AFt<br />

, AFt<br />

AFt<br />

U<br />

(a) Hydratation à 100°C<br />

(b) Hydratation i T ambiante<br />

AFt<br />

i t<br />

10 15 20 25 30 35 40 45 50<br />

28 ( c )<br />

(a) présence <strong>de</strong> la phase U - hydratation <strong>du</strong> laitier à 100°C<br />

(b) présence <strong>de</strong> l'ettriiigite - hydratation <strong>du</strong> laitier à température ambiante<br />

Figure 3.06 : Diagrammes DRX <strong>du</strong> laitier hydraté par la solution <strong>de</strong> Na2SC>4 à 20% à différentes températures<br />

(conservation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mou<strong>les</strong> étanches pendant 1 jour, DRX : 40kV/25mA, Ka (Cu), 3s/0.01°)<br />

II.2.3. Composition <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> interstitiel<br />

Généralement, l'eau <strong>de</strong> gâchage exigée par la mise en oeuvre est en excès par rapport <strong>de</strong><br />

l'eau nécessaire à l'hydratation <strong>de</strong>s éléments anhydres <strong>du</strong> ciment. Puisque <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau<br />

adsorbées et combinées, à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés différents peut-être, comme cel<strong>les</strong> <strong>dans</strong> l'ettringite et<br />

cel<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le C-S-H par exemple, sont engagées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s liaisons, el<strong>les</strong> sont rigidifiées avec le<br />

soli<strong>de</strong> et ne sont donc pas disponib<strong>les</strong> en tant que solvant. C'est l'eau qui se trouve <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

pores, capillaires qui constitue la phase liqui<strong>de</strong> interstitielle "active".<br />

La connaissance <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> interstitielle est importante pour<br />

étudier la minéralogie <strong>du</strong> soli<strong>de</strong> car elle est toujours en équilibre avec la phase soli<strong>de</strong>. Dans<br />

notre cas, Na + , SO^ - et pH sont <strong>les</strong> facteurs <strong>les</strong> plus importants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> transformations <strong>du</strong><br />

soli<strong>de</strong> et la dégradation éventuelle. A partir <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> composition <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong><br />

conservation <strong>de</strong>s enrobés CPA25, PLB25 et PLC25 (cf. annexe 3.02), nous pouvons estimer la<br />

concentration <strong>de</strong> Na + et SO42- en supposant que NaOH était initialement complètement<br />

concentrée <strong>dans</strong> la solution interstitielle. Les essais <strong>de</strong> lixiviation ont été faits avec un rapport<br />

126


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

voiumique lixiviat/échantillon = 10 et sans renouvellement <strong>du</strong> lixiviat. Si on appelle p le<br />

pourcentage <strong>du</strong> volume occupé par la solution interstitielle par rapport <strong>du</strong> volume <strong>de</strong><br />

l'éprouvette, égal pour tous <strong>les</strong> échantillons, nous pouvons finalement calculer le facteur <strong>de</strong><br />

dilution 10/p et estimer <strong>les</strong> concentrations en Na2S(>4 et en NaOH <strong>dans</strong> la solution<br />

interstitielle, soit :<br />

[Na2S04] = 10/p . [SO4 2 -] ;<br />

[NaOH] = 10/p . {[Na+j-2[S042-]}.<br />

Le tableau 3.05 nous montre la concentration en NaOH et en Na2S04 selon cette<br />

estimation approximative pour le pourcentage p = 10%. Les valeurs calculées ne sont<br />

qu'approximatives car nous n'avons pas pris en considération <strong>les</strong> éventuel<strong>les</strong> dissolutions ou<br />

transformations <strong>de</strong> certaines phases soli<strong>de</strong>s entraînant <strong>de</strong>s fortes variations <strong>de</strong> concentrations<br />

en solution.<br />

Tableau 3.05 : Concentrations en NaOH et en Na2$C«4 <strong>dans</strong> la phase interstitielle (mole/litre)<br />

Estimation selon <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> lixiviation '<br />

Enrobé (échéance)<br />

CPA25 (300 jours)<br />

PLB25 (104 jours)<br />

PLC25 (104 jours)<br />

[NaOH]<br />

4.0<br />

4.9<br />

2.9<br />

Na2S04<br />

1.54<br />

0.80<br />

0.33<br />

1. Les échantillons sont conservés en sac étancbe pendant 28 jours avant <strong>les</strong> essai:<br />

2. Les échantillons sont conservés en sac étanche pendant 7 jours avant <strong>les</strong> essais.<br />

Analyse LRB 2 (D20= 20% Na2S04)<br />

Enrobé<br />

D20/CPA55R=0.5<br />

D20/CLK45 = 0.5<br />

D/Laitier = 0.5<br />

[NaOH]<br />

3<br />

3<br />

/<br />

Na2S04<br />

Pour acquérir une meilleure connaissance <strong>de</strong>s concentrations initia<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés<br />

simulés, nous avons extrait le liqui<strong>de</strong> interstitiel <strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons 20% Na2S04 / CPA55R<br />

= 0.5 et 20% Na2S04 / CLK45 = 0.50, préparés <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions réel<strong>les</strong> (effet <strong>de</strong> la<br />

température), conservés en sac étanche pendant 7 jours.<br />

Au moment <strong>de</strong>s essais d'extraction, une précipitation se manifeste tout <strong>de</strong> suite <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

liqui<strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux enrobés. L'analyse <strong>de</strong> ces précipités par la diffraction <strong>de</strong>s rayons X<br />

montre clairement la coexistence <strong>de</strong> Na2S04 et Na2SO4.10H2O. Selon l'étu<strong>de</strong> menée par<br />

Zemaitis et al. (1986) sur la solubilité <strong>dans</strong> le système H20-NaOH-Na2S04 (cf. V.l. <strong>de</strong> la<br />

présente partie), ce point <strong>de</strong> coexistence correspond aux concentrations en solution suivantes :<br />

[Na2S04] 1.8 mole/litre, [NaOH] 3.00 mo<strong>les</strong>/litre.<br />

La faible quantité <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>du</strong>e à l'extraction difficile ne permet pas <strong>de</strong> doser toutes <strong>les</strong><br />

127<br />

1.72<br />

1.99<br />

/


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡teme panie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

espèces <strong>dans</strong> le liqui<strong>de</strong>. Nous n'avons déterminé que le sulfate par Chromatographie ionique sur<br />

la solution diluée. Les concentrations en SO^ - obtenue par cette métho<strong>de</strong> sont 1.72<br />

mole/litre et 1.99 mole/litre respectivement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés avec CPA55R et avec CLK45.<br />

Parallèlement nous avons mesuré la valeur <strong>du</strong> pH sur <strong>les</strong> liqui<strong>de</strong>s originaux ; <strong>les</strong> solutions étant<br />

très concentrées en sou<strong>de</strong>, le pH est très proche <strong>de</strong> 14.<br />

Le liqui<strong>de</strong> extrait ne représente pas tout à fait la phase interstitielle <strong>dans</strong> l'échantillon, car<br />

il est perturbé par l'atmosphère et stabilisé par <strong>de</strong>s précipitations ; cependant il apparaît que la<br />

phase interstitielle <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés est très concentrée en sulfate et en sou<strong>de</strong>. La présence <strong>du</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre et l'absence systématique <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium hydraté <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés (cf. II.2.2) laissent supposer que la concentration en NaOH est au moins <strong>de</strong> 3<br />

mo<strong>les</strong>/litre <strong>dans</strong> l'eau interstitielle <strong>de</strong>s ciments.<br />

n.3. Comportement <strong>de</strong>s enrobés immergés<br />

n.3.1. Observation expérimentale <strong>de</strong> dégradation<br />

Des éprouvettes préparées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions réel<strong>les</strong> <strong>de</strong> même composition que cel<strong>les</strong><br />

conservées en sacs étanches, ont été mises <strong>dans</strong> l'eau distillée pour examiner leurs<br />

comportement en immersion. Avant l'immersion, <strong>les</strong> éprouvettes ont été conservées en sacs<br />

étanches pendant une <strong>du</strong>rée déterminée, 28 jours et 91 jours pour CPA25, PLB25 et PLC25 (7<br />

jours pour <strong>les</strong> essais CPA55R + 25% Na2SÛ4 et CLK45 + 25% Na2S04).<br />

L'examen <strong>du</strong> comportement d'enrobés immergés a mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s expansions<br />

significatives. El<strong>les</strong> sont si importantes que cela entraîne en général une fissuration, une<br />

déformation et finalement une <strong>de</strong>struction complète <strong>de</strong>s éprouvettes. A titre <strong>de</strong> référence nous<br />

avons reporté <strong>dans</strong> la figure 3.07 l'observation expérimentale d'éprouvettes CPA25, PLB25 et<br />

PLC25 en immersion après 91 jours <strong>de</strong> conservation préalable en sacs étanches à 20°C. Toutes<br />

<strong>les</strong> éprouvettes sont détruites au bout d'un certain temps et la dégradation <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

PLB25 est la plus sévère.<br />

128


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

**"« Partie ; ETUDEDUCOMPORTEMENT'DESENROBESDEDECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

^^'>V-f^t,-\'n^^i^1^^y^fiifi^\lif^i^^H^^..- •••:.••.•• •<br />

hi.' "


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHET RADIOACTIFS SULFATES<br />

n.3.2. Minéralogie <strong>de</strong>s enrobés dégradés<br />

Nous avons comparé la minéralogie <strong>de</strong>s enrobés conservés en immersion par rapport à<br />

ceux conservés en sacs étanches. Les éprouvettes ayant subi <strong>de</strong>s dégradations importantes,<br />

l'examen <strong>de</strong> la minéralogie se fait sur <strong>les</strong> échantillons principaux et sur <strong>les</strong> débris. A titre<br />

d'exemple, nous reportons ici <strong>les</strong> diagrammes obtenus par rayons X <strong>de</strong> l'enrobé PLB25<br />

immergé 98 jours après 28 jours <strong>de</strong> conservation en sac étanche (figure 3.08).<br />

Dans l'échantillon principal <strong>de</strong>s enrobés en immersion, nous retrouvons <strong>les</strong> mêmes<br />

composés qu'en sacs étanches. Les hydrates principaux sont la phase U, la thénardite et la<br />

portlandite et l'ettringite n'est pas présente.<br />

Par contre, le diagramme <strong>du</strong> débris met en évi<strong>de</strong>nce la présence d'une quantité<br />

importante d'ettringite. Cette ettringite est très bien cristallisée, car <strong>les</strong> pics <strong>de</strong> diffraction sont<br />

fins, intenses, et on observe toutes <strong>les</strong> raies caractéristiques reportées <strong>dans</strong> la fiche ASTM<br />

371476 (ettringite <strong>de</strong> synthèse). Le tableau 3.06 résume <strong>les</strong> résultats d'examen sur <strong>les</strong> enrobés<br />

CPA25 et PLB25 : échantillon principal et débris, d'après Le Bescop (1991). On note<br />

également que sur certains diagrammes la présence <strong>de</strong> AFm, <strong>de</strong> C4AH13, d'anhydres et <strong>de</strong> C-<br />

S-H est possible.<br />

Type<br />

enrobé *<br />

CPA25<br />

PLB25<br />

Tableau 3.06 : Composées présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés conservés en immersion<br />

(Analyse DRX : 40kV/40mA, Ka (Cu), 0.15s/0.01°)<br />

Echéance<br />

(jours)<br />

77<br />

49<br />

98<br />

Dans l'échantillon principal<br />

Hydrates principaux<br />

(hauteur <strong>du</strong> pic dv )<br />

U(d10.oo=10)<br />

NST (d4.66=10)<br />

CH(d4 92=120)<br />

U(d10.oo=80)<br />

NS~ (d4-66=40)<br />

CH(d4 92=160)<br />

U(dio.OO=70)<br />

NS~ (d4.66=30)<br />

CH (d4 92=140)<br />

(1. Conservation <strong>de</strong> 28 jours en sac ¿tanche avant l'immersion)<br />

130<br />

Dans <strong>les</strong> débris<br />

Hydrates principaux<br />

(hauteur <strong>du</strong> pic dv )<br />

AFt (d9 72=20)<br />

N S (M.6(T ira««)<br />

CH (d4 92=130)<br />

AFt (d9 72=80)<br />

NS (d4 66=10)<br />

CH (d4 92=50)<br />

AFt (d9 72=100)<br />

NS~ (d4 66~ trace)<br />

CH(d4 92=30)


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

* M<br />

J*"* Partit : ETmEDUCOMPOnTB^E^DESEmOBESDEPECHEJSm3JOAÇT^?Wf-4T^<br />

(a) Echantillon principal<br />

(b) Débris<br />

Figure 3.08 : Diagrammes DRX d'enrobé PLB25 immergé pendant 98 jours après 28 jours en sac étanche<br />

(DRX : 40kV/40mA, Ka(Cu), 0.15s/0.01°)<br />

131


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième panje<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

n.3.3. Différents <strong>phénomène</strong>s expansifs possib<strong>les</strong> en face d'eau externe<br />

L'observation expérimentale nous a montré que <strong>les</strong> enrobés exposés à une source d'eau<br />

externe subissent <strong>de</strong>s dégradations importantes provoquées par expansion. L'analyse <strong>de</strong>s<br />

enrobés conservés en sacs étanches et immergés <strong>dans</strong> l'eau permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s<br />

différences minéralogiques : présence <strong>de</strong> la phase U, <strong>de</strong> thénardite coexistant avec <strong>de</strong> la<br />

portlandite et absence systématique d'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés conservés en sac étanche ;<br />

présence significative <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> débris <strong>de</strong>s enrobés immergés mais la nature <strong>de</strong>s<br />

hydrates reste inchangée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons principaux, Ceci nous permet <strong>de</strong> penser aux trois<br />

<strong>phénomène</strong>s expansifs possib<strong>les</strong> lors <strong>de</strong> l'apport d'eau externe.<br />

IL 3.3.a. Expansion par formation d'hydrates secondaires<br />

Dans le cas classique <strong>de</strong> l'hydratation <strong>du</strong> CPA ayant un E/C inférieur au seuil critique, <strong>les</strong><br />

réactions s'arrêtent quand la porosité est comblée. D reste alors <strong>de</strong>s anhydres même après<br />

immersion et <strong>les</strong> gonflements mesurés sont faib<strong>les</strong>. Cependant, s'il subsiste <strong>de</strong>s ions SO42- non<br />

combinés à l'ettringite, la formation d'ettringite se poursuit, l'espace nécessaire pour contenir<br />

<strong>les</strong> hydrates secondaires ne peut être fournie que par l'augmentation <strong>du</strong> volume apparent <strong>de</strong> la<br />

matrice, on observe un gonflement. C'est le <strong>phénomène</strong> expansif par effet stérique. Nous avons<br />

déjà mis en évi<strong>de</strong>nce ce <strong>phénomène</strong> sur un modèle simplifié pour le système ciment alumineux -<br />

gypse <strong>dans</strong> la <strong>de</strong>uxième partie <strong>du</strong> présent rapport. Dans le cas <strong>de</strong>s enrobés, si l'eau <strong>de</strong> gâchage<br />

n'est pas suffisante pour hydrater tous <strong>les</strong> anhydres <strong>du</strong> ciment et le sulfate, il est aussi possible<br />

que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire par apport d'eau <strong>dans</strong> le système étudié engendre<br />

une expansion et la dégradation.<br />

II.3.3.b. Expansion par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite<br />

Nos travaux ont confirmé que la phase U peut se transformer en ettringite en présence<br />

d'une quantité suffisante d'eau (2ème partie, HI.3.). Dans <strong>les</strong> chapitres précé<strong>de</strong>nts, nous avons<br />

vu que <strong>les</strong> enrobés immergés ont accusé une expansion significative et ont été dégradés. La<br />

comparaison minéralogique <strong>de</strong>s divers échantillons a mis en évi<strong>de</strong>nce l'existence <strong>de</strong> la phase U<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés conservés en sac étanche et l'existence <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> débris <strong>de</strong>s<br />

enrobés immergés. D est donc raisonnable d'envisager la possibilité <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> expansif par<br />

la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite.<br />

IL 3.3. c. Expansion par hydratation<strong>de</strong> la thenardite^^mirabßit^<br />

A la température ambiante et la pression atmosphérique, la thénardite (Na2SÛ4) peut se<br />

transformer en mirabilite (Na2SO4.10H2O) <strong>dans</strong> l'eau par hydratation topochimique<br />

132


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième partie<br />

. EUÏÏ>E DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SUIFATES<br />

s'accompagnant d'une forte augmentation volumique <strong>de</strong>s cristaux. Dans la phase liqui<strong>de</strong><br />

interstitielle <strong>de</strong>s enrobés, nous avons montré qu'elle est très concentrée en NaOH ( 3 moîes/1)<br />

et la thénardite se présente <strong>de</strong> manière stable, par contre la mirabilite n'est pas stable. Lors <strong>de</strong><br />

l'immersion <strong>de</strong>s enrobés <strong>dans</strong> l'eau, la concentration en NaOH pourrait diminuer<br />

significativement et la thénardite ne serait plus stable, la mirabilite pourrait se former si la<br />

concentration en NaOH < 3 mo<strong>les</strong>/1. Ce <strong>phénomène</strong> expansif est donc envisageable.<br />

ÏI.4. Conclusions<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> comportement <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> ciment vis-à-vis <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium est<br />

nécessaire. Ces configurations correspon<strong>de</strong>nt souvent à <strong>de</strong>s cas réels rencontrés <strong>dans</strong> le<br />

conditionnement <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés.<br />

Les résultats <strong>de</strong>s analyses minéralogiques sur <strong>de</strong>s enrobés cimentés incorporant <strong>du</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> sodium conservés en sacs étanches ont mis en évi<strong>de</strong>nce la présence systématique <strong>du</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre, <strong>de</strong> la phase U qui a été observée <strong>dans</strong> le système ciment alumineux<br />

+ sulfate (voire la <strong>de</strong>uxième partie), et l'absence systématique <strong>de</strong> l'ettringite. L'histoire<br />

thermique <strong>de</strong> l'échantillon joue un rôle important <strong>dans</strong> la formation initiale <strong>de</strong> la phase U en<br />

milieu ciment.<br />

La solution interstitielle <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés est très concentrée en NaOH et en Na2S04.<br />

Ces concentrations seraient très proches <strong>du</strong> point <strong>de</strong> coexistence <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre<br />

et hydraté, soit 3 mole/litre NaOH et 1.8 mole/litre Na2SO4 approximativement.<br />

Les comportement <strong>de</strong>s éprouvettes vis-à-vis <strong>de</strong> l'apport d'eau externe con<strong>du</strong>isent à <strong>de</strong>s<br />

dégradations importantes. Trois mécanismes sont envisagés en prenant en compte la présence<br />

<strong>de</strong> la phase U, <strong>de</strong> l'ettringite et <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre :<br />

1) L'expansion par formation <strong>de</strong> la phase U secondaire.<br />

2) L'expansion par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite.<br />

3) L'expansion par hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite.<br />

La partie expérimentale qui suit va nous permettre d'abor<strong>de</strong>r respectivement ces trois<br />

hypothèses <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong> déchets sulfatés, sous l'action d'une source d'eau<br />

externe. Pour rendre <strong>les</strong> essais plus rapi<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> différents <strong>phénomène</strong>s expansifs plus faci<strong>les</strong> à<br />

contrôler, nous avons été amenés à simplifier <strong>les</strong> systèmes et étudier indivi<strong>du</strong>ellement <strong>les</strong> trois<br />

<strong>phénomène</strong>s expansifs possib<strong>les</strong>.<br />

133


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jeme Partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

HL DEGRADATION PAR FORMATION DE LA PHASE U SUPPLEMENTAIRE<br />

Nous nous posons <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux questions suivantes : La formation supplémentaire <strong>de</strong> la<br />

phase U peut-elle provoquer une expansion con<strong>du</strong>isant à une dégradation ? La formation <strong>de</strong><br />

cette phase peut-elle se pro<strong>du</strong>ire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés que nous étudions ? Une réponse positive à<br />

ces <strong>de</strong>ux questions permettrait d'expliquer en partie la dégradation <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong> déchet<br />

sulfaté - ciment.<br />

m.l. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> ia phase U supplémentaire<br />

HI. 1.1. Phase U primaire et phase U secondaire<br />

Comme nous avons défini l'ettringite primaire et l'ettringite secondaire <strong>dans</strong> la partie<br />

précé<strong>de</strong>nte, nous appelons ici la phase U formée à partir <strong>de</strong>s anhydres et <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage au<br />

cours <strong>de</strong> l'hydratation et <strong>du</strong> <strong>du</strong>rcissement la phase U primaire, par contre la phase U formée à<br />

partir <strong>de</strong>s anhydres rési<strong>du</strong>els ou <strong>de</strong>s autres hydrates déjà formés après le <strong>du</strong>rcissement par<br />

apport d'eau externe la phase U supplémentaire ou secondaire.<br />

L'hydratation <strong>du</strong> ciment avec l'eau <strong>de</strong> gâchage entraîne une diminution <strong>du</strong> volume absolu<br />

total : le volume <strong>de</strong> l'hydrate formé est inférieur à la somme <strong>de</strong>s volumes initiaux <strong>de</strong> l'anhydre<br />

et <strong>de</strong> l'eau. C'est le <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> la contraction Le Chatelier. Les hydrates primaires<br />

comblent la porosité et ren<strong>de</strong>nt la structure compacte pendant le <strong>du</strong>rcissement. Ils n'entraînent<br />

pas <strong>de</strong> risques d'expansion importante. Les hydrates secondaires se forment par apport d'eau<br />

externe après le <strong>du</strong>rcissement. La moindre augmentation <strong>du</strong> volume <strong>de</strong>s hydrates peut alors<br />

provoquer un gonflement important.<br />

Cette définition peut s'étendre à tous <strong>les</strong> hydrates, tels que CSH, AH3, ettringite etc.,<br />

mais <strong>les</strong> hydrates secondaires se distinguent en <strong>de</strong>ux catégories : ceux qui ne sont pas<br />

détériorants comme CSH, AH3 et ceux qui sont détériorants comme le gypse et l'ettringite. A<br />

quelle catégorie appartient la phase U ?<br />

lu. 1.2. Conception <strong>de</strong>s essais<br />

Nous avons choisi un système simple C3A-C3S-Na2S04-H20 pour étudier la<br />

formation <strong>de</strong> phase U supplémentaire. Les matériaux utilisés sont C3A <strong>de</strong> synthèse, C3S <strong>de</strong><br />

134


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡teme Panie : ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SUIDATES<br />

synthèse et Na2SC 1.0 Ci 5SH2j + 1.5 Ca(OH)2<br />

ou 1.0 C3S + 3.8 H20 => 1.0 CSH! g + 2.0 Ca(OH)2<br />

(réaction b)<br />

(réaction b")<br />

Le tableau 3.07 donne <strong>les</strong> résultats <strong>du</strong> calcul stoechiométrique pour tous <strong>les</strong> réactifs<br />

nécessaires à ces réactions complètes.<br />

Réaction<br />

potentielle<br />

réaction a<br />

réaction b<br />

réaction b'<br />

système<br />

entier<br />

a + b ou<br />

{a + b'}<br />

rapports<br />

critiques<br />

Unité<br />

mole<br />

mole<br />

mole<br />

mole<br />

g<br />

mole<br />

masse<br />

Tableau 3.07 : Calcul <strong>de</strong>s rapports critiques pour <strong>les</strong> composés en équivalence<br />

C3A<br />

2.70<br />

/<br />

/<br />

2.70<br />

729.54<br />

C3A / NS<br />

= 0.818<br />

C3A/NS"<br />

= 1.556<br />

C3S (CH)<br />

/ (3.90)<br />

2.60 ( / )<br />

{1.95 (/)}<br />

2.60 ( / )<br />

{1.95 (/)}<br />

593.66 (/)<br />

(445.20 (/)}<br />

C3S/NS<br />

= 0.788(0.591}<br />

C3S/NS<br />

= 1.267 {0.950}<br />

Réactifs<br />

NS<br />

3.30<br />

/<br />

I<br />

3.30<br />

468.73<br />

/<br />

/<br />

H20<br />

45.90<br />

9.88<br />

{5.85}<br />

55.78<br />

{51.75}<br />

1004.88<br />

{932.28}<br />

H20 / NS~<br />

= 16.90 {15.68}<br />

H20/NS<br />

= 2.144(1.989}<br />

U<br />

3.00<br />

/<br />

/<br />

3.00<br />

2170.14<br />

/<br />

/<br />

Pro<strong>du</strong>its<br />

Rapport critique massique C3S/C3A (pour fournir la chaux nécessaire) est 0.814 (0.610 pour réaction b'}.<br />

135<br />

NaOH<br />

3.60<br />

/<br />

1<br />

3.60<br />

144.00<br />

/<br />

/


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

sième Partie . ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Pour une quantité <strong>du</strong> C3A arbitrairement fixée, 2,70 mo<strong>les</strong> par exemple, la quantité <strong>de</strong>s<br />

autres réactifs <strong>de</strong> la réaction a est équivalente à celle <strong>du</strong> C3A, soit 3.30 mo<strong>les</strong> NS, 3.90 mo<strong>les</strong><br />

CH et 45.90 mo<strong>les</strong> H2O. La portlandite nécessaire <strong>dans</strong> la réaction a (3.90 mo<strong>les</strong>) est fournie<br />

par la réaction h (ou f) qui exige également une quantité équivalente <strong>de</strong> C3S (2.60mo<strong>les</strong>) et<br />

<strong>de</strong> H2O (9.88 mo<strong>les</strong>). Ainsi nous pouvons obtenir pour 2.70 mo<strong>les</strong> <strong>de</strong> C3A la quantité<br />

équivalente <strong>de</strong> C3S, NS, H2O et tous <strong>les</strong> rapports critiques par rapport au sulfate <strong>de</strong> sodium<br />

tels que C3 A / NS, C3S / NS et H2O / NS <strong>dans</strong> le système entier composé <strong>de</strong> C3 A, C3S, NS<br />

et H20.<br />

Nous avons envisagé <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>phénomène</strong> expansif par formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire par apport d'eau externe :<br />

1) la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire se pro<strong>du</strong>it uniquement par apport d'eau externe,<br />

2) la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire se pro<strong>du</strong>it par apport d'eau externe d'une part et<br />

par apport <strong>du</strong> sulfate externe d'autre part.<br />

Pour que la réaction a ne s'interrompe en aucun cas par manque <strong>de</strong> portlandite, nous<br />

intro<strong>du</strong>isons une quantité <strong>de</strong> C3S suffisante <strong>dans</strong> le système telle que le rapport C3S / C3A soit<br />

supérieur au rapport critique (0.814).<br />

Pour étudier le <strong>phénomène</strong> expansif <strong>de</strong> type 1, il faut qu'il reste encore <strong>de</strong>s anhydres <strong>de</strong><br />

C3A et <strong>de</strong> Na2SC>4 après l'épuisement <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage. Pour étudier le <strong>phénomène</strong><br />

expansif <strong>de</strong> type 2, il faut en plus qu'il reste <strong>de</strong>s anhydres <strong>de</strong> C3A après l'épuisement <strong>de</strong><br />

Na2SC>4 initialement intro<strong>du</strong>it et que la source externe <strong>de</strong> Na2SC>4 soit maintenue pour<br />

l'hydratation ultérieure. Ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>phénomène</strong> expansif nécessitent un rapport C3A /<br />

NS supérieur au rapport critique 1.556 et un rapport H2O / NS inférieur au rapport critique<br />

2.144 {1.989}.<br />

En effet, nos essais ont été con<strong>du</strong>its sur le mélange <strong>de</strong> composition suivante : C3S / C3A<br />

= 1.000 > 0.814, C3A /NS = 1.667 > 1.556, H20 /NS = 1.500 < 2.144 {1.989}.<br />

Les éprouvettes sont confectionnées avec la solution <strong>de</strong> sulfate <strong>dans</strong> <strong>les</strong> flacons<br />

plastiques bien étanches pour éviter l'évaporation. El<strong>les</strong> sont démoulées après 3 jours, puis<br />

montées sur la chaîne <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> gonflement en continu. Deux solutions <strong>de</strong> conservation ont<br />

été utilisées : l'une à 3 mo<strong>les</strong> / litre <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> (3M) pour assurer la stabilité <strong>de</strong> la phase U et un<br />

apport d'eau externe, l'autre à 3 mo<strong>les</strong> / litre <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> théoriquement saturée en sulfate <strong>de</strong><br />

sodium (1.8 mole / litre environ) (3M(NS)) pour la stabilité <strong>de</strong> la phase U, un apport d'eau<br />

externe, et en plus un apport <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium. La première solution est pour le <strong>phénomène</strong><br />

expansif <strong>de</strong> type 1 et la <strong>de</strong>uxième pour le type 2.<br />

136


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième Partíe<br />

HI. 1.3. Résultats et discussion<br />

. ETUQgDU COMPORTEMENTDESENROBESDEDECHETSRADIOACTIFS SULFATES<br />

Avant <strong>de</strong> présenter <strong>les</strong> résultats expérimentaux, nous pouvons estimer l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s mélanges conservés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux solutions choisies. Les réactions en jeu sont<br />

la réaction a et la réaction b. Les caractéristiques physico-chimiques <strong>de</strong>s composés concernants<br />

<strong>dans</strong> le système sont indiqués <strong>dans</strong> l'annexe 3.03.<br />

La variation volumique V pour former une mole <strong>de</strong> la phase U (réaction a) en<br />

consommant 0.9 mole C3A s'obtient donc :<br />

1) uniquement par apport d'eau externe<br />

V = [(370.96*3.0+18.78*3.6) - (33.22*3.9+90.07*2.7+53.00*3.3)]/ 3<br />

= 210.58 cm 3 /mole<br />

2) par apport d'eau externe et <strong>du</strong> sulfate externe<br />

V = [(370.96*3.0+18.78*3.6) - (33.22*3.9+90.07*2.7)]/ 3<br />

= 269.25 cm 3 /mole<br />

La composition <strong>du</strong> mélange est C3S/C3A = 1.000, C3A/NS = 1.667, H20/NS =<br />

1.500. Le tableau 3.08 indique le calcul approximatif <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> le<br />

mélange dont la quantité C3A est initialement fixée à 1000 g.<br />

Sta<strong>de</strong><br />

d'hydrat.<br />

t = 0<br />

t = to<br />

t = ti>to<br />

Eau externe<br />

t = t2>ti<br />

Na2SC>4 externe<br />

(Eau externe)<br />

Tableau 3.08 : Calcul approximatif <strong>du</strong> taux d'expansion <strong>dans</strong> le mélange C3Á+C3S+Na2S04<br />

Réactifs disponib<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le système (g)<br />

C3A<br />

1000<br />

346.83<br />

66.40<br />

0<br />

Na2S04<br />

600<br />

180.22<br />

0<br />

externe<br />

H20<br />

900<br />

0<br />

externe<br />

externe<br />

C3S<br />

(1000)<br />

(/)<br />

(/)<br />

(/)<br />

U formée<br />

(mole)<br />

0<br />

2.697<br />

+ 1.154<br />

++0.273<br />

Variation<br />

volumique<br />

Vol. initial :<br />

1776.70 cm 3<br />

+ 243.01cm 3<br />

++73.50 cm 3<br />

Expansion<br />

linéaire (10" 6 )<br />

/<br />

+ 45590<br />

++ 13790<br />

Nous remarquons que <strong>l'expansion</strong> estimée peut atteindre 45600 um / m pour l'éprouvette<br />

conservée <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre et 59400 (45600 + 13800) um / m pour<br />

l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre saturée en sulfate <strong>de</strong> sodium.<br />

Les résultats expérimentaux sont représentés sur la figure 3.09. L'expansion linéaire<br />

exprimée en um / m évolue en fonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux paramètres : l'échéance et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

137


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie : ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SIJLFATES<br />

conservation, <strong>les</strong> éprouvettes ayant été conservées pendant quatre mois environ <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux<br />

solutions : sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre et sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre saturée en sulfate <strong>de</strong> sodium.<br />

Le premier fait important à enregistrer a trait à <strong>l'expansion</strong> énorme après l'immersion quel<br />

que soit le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation : <strong>les</strong> gonflements atteignant 40000 um / m à l'échéance <strong>de</strong> 20<br />

jours, <strong>les</strong> éprouvettes sont fissurées ou dégradées. Ce <strong>phénomène</strong> expansif ne peut s'expliquer<br />

que par formation <strong>de</strong> la phase U secondaire, car il ne peut se pro<strong>du</strong>ire que cette formation <strong>dans</strong><br />

le système étudié.<br />

D est intéressant <strong>de</strong> trouver que <strong>les</strong> résultats expérimentaux et <strong>les</strong> résultats estimés<br />

s'accor<strong>de</strong>nt avec une bonne approximation, surtout pour l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> la<br />

solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre. Pour l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3<br />

mo<strong>les</strong> / litre saturée en sulfate <strong>de</strong> sodium, <strong>l'expansion</strong> mesurée est plus élevée que <strong>l'expansion</strong><br />

estimée. Le décalage pourrait s'expliquer par le fait que l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> cette<br />

solution est énormément fissurée et déformée.<br />

Par ailleurs nous avons remarqué que <strong>les</strong> expansions démarrent, quasiment simultanément<br />

pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux milieux <strong>de</strong> conservation mais qu'el<strong>les</strong> progressent avec <strong>de</strong>s allures différentes.<br />

L'expansion <strong>de</strong> l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre augmente<br />

rapi<strong>de</strong>ment à courte échéance et atteint un niveau presque stable au bout <strong>de</strong> trois semaines<br />

alors que celle <strong>de</strong> l'éprouvette conservée <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre saturée en<br />

sulfate augmente moins rapi<strong>de</strong>ment à courte échéance mais elle rattrape la première et se<br />

poursuit jusqu'à plus <strong>de</strong> 80000 um/m pendant la conservation.<br />

100000 r<br />

80000 r<br />

60000<br />

40000<br />

20000<br />

0 336 672 1008 1344 1680 2016 2352 2688 3024<br />

Echéance (h)<br />

Figure 3.09 : Expansion linéaire <strong>du</strong> mélange C3A- C3S - N§"- H2O conservé <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3<br />

mole/1 (3M) et la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mole/1 saturée en sulfate <strong>de</strong> sodium (3M(NST))<br />

138


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

$ième parüe . ETUDE DU COMPORTEMENTDES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

L'analyse <strong>de</strong>s diagrammes <strong>de</strong>s rayons X <strong>de</strong>s éprouvettes juste avant l'immersion et à la fin<br />

<strong>de</strong>s essais est indiquée <strong>dans</strong> la figure 3.10. On remarque tout <strong>de</strong> suite la distinction très nette<br />

<strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> la phase U avant et à la fin <strong>de</strong> l'immersion. L'intensité <strong>du</strong> pic typique <strong>de</strong> la<br />

phase U à d = 10.00 Â a augmenté <strong>de</strong> 30 à 120 environ pour la conservation en sou<strong>de</strong> à 3<br />

mo<strong>les</strong> / litre et à 180 pour la conservation en sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 mo<strong>les</strong> / litre saturée en sulfate <strong>de</strong><br />

sodium. Ceci montre une formation importante <strong>de</strong> la phase U secondaire <strong>dans</strong> le système<br />

étudié.<br />

Puisqu'il ne s'agit pas <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong>s phases <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éprouvettes, ni d'échange<br />

ionique important entre <strong>les</strong> éprouvettes et <strong>les</strong> solutions <strong>de</strong> conservation (représentative <strong>de</strong> la<br />

solution interstitielle), <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s éprouvettes est liée évi<strong>de</strong>mment à la formation <strong>de</strong> la<br />

phase U secondaire et la force mise en jeu provient probablement <strong>de</strong> l'effet stérique : la<br />

formation <strong>de</strong> la phase U se poursuit par apport d'eau extérieure, mais l'espace nécessaire pour<br />

contenir ces hydrates supplémentaires se pro<strong>du</strong>it seulement par l'augmentation <strong>du</strong> volume<br />

apparent <strong>de</strong> la matière.<br />

L'évolution <strong>de</strong>s pics caractéristiques <strong>du</strong> C3 A avance une autre preuve <strong>de</strong> cette formation.<br />

En effet, la diminution <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>s pics caractéristiques <strong>du</strong> C3A indique la formation <strong>de</strong><br />

la phase U car elle est le seul hydrate formé aux dépens <strong>du</strong> C3A <strong>dans</strong> le système étudié. Ainsi<br />

nous prenons le pic typique <strong>du</strong> C3A à d = 2.69Â. Au départ il est intense : il reste <strong>du</strong> C3A<br />

anhydre considérable après l'hydratation primaire <strong>du</strong> système, à la fin <strong>de</strong> l'immersion : il est<br />

<strong>de</strong>venu très faible <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> la conservation <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre et<br />

encore beaucoup plus faible <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> la conservation <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong><br />

/ litre saturée en sulfate. La formation <strong>de</strong> la phase U secondaire est bien évi<strong>de</strong>nte.<br />

La différence d'intensité <strong>de</strong>s pics caractéristiques (tant pour la phase U que pour le C3A)<br />

entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation s'explique par îe fait qu'il y a l'apport externe <strong>de</strong> sulfate<br />

permettant <strong>de</strong> former plus <strong>de</strong> phase U secondaire et consommer donc plus <strong>de</strong> C3A <strong>dans</strong> le<br />

second milieu.<br />

Les pics caractéristiques <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium n'évoluent pas <strong>de</strong> la même façon que ceux<br />

<strong>du</strong> C3A. Ils sont intenses avant l'immersion car l'eau <strong>de</strong> gâchage n'est pas suffisante pour le<br />

consommer entièrement en phase U. A la fin <strong>de</strong> l'immersion, le sulfate est presque épuisé <strong>dans</strong><br />

le cas <strong>de</strong> la conservation <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mo<strong>les</strong> / litre, car l'hydratation secondaire<br />

nécessite la quantité correspondante <strong>du</strong> sulfate et <strong>de</strong> C3A, et le C3A <strong>dans</strong> le système est en<br />

excès non seulement par rapport à l'eau <strong>de</strong> gâchage mais aussi par rapport au sulfate. Par<br />

contre pour la conservation en sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 mo<strong>les</strong> / litre saturée en sulfate, le sulfate reste<br />

encore assez important grâce à l'apport <strong>du</strong> sulfate externe par la solution <strong>de</strong> conservation en<br />

tout le temps.<br />

139


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

lOUU<br />

1400<br />

/—s<br />

g 1 1200<br />

•S looo<br />

Si<br />

•f 800<br />

f 600<br />

J 400<br />

5 200<br />

fi<br />

Figure<br />

¡ième partie<br />

^<br />

U<br />

1<br />

. ETupg Du COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

10 15 20 25 30 35<br />

29 (°)<br />

(a) Analyse DRX avant l'immersion<br />

CH<br />

LH3U<br />

10 15 20 25 30 35 40<br />

28 (°)<br />

(b) Analyse DRX après l'immersion en sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 mo<strong>les</strong> / litre<br />

NS<br />


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡teme Partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Quant à la portlandite, <strong>les</strong> pics caractéristiques sont très nets dès le départ, En effet, la<br />

réaction <strong>du</strong> C3S est rapi<strong>de</strong> et la quantité <strong>du</strong> C3S mis <strong>dans</strong> le système a été calculée par rapport<br />

à la quantité nécessaire pour offrir suffisamment <strong>de</strong> portlandite au profit <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la<br />

phase U (tableau 3.07). Après l'immersion, on observe une quantité plus importante <strong>de</strong> la<br />

portlandite car l'hydratation <strong>du</strong> C3S s'est poursuivie <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas. La quantité <strong>de</strong><br />

portlandite est légèrement plus faible <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> la conservation <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à<br />

3 mo<strong>les</strong> / litre saturée en sulfate car la formation plus importante <strong>de</strong> la phase U secondaire<br />

exige plus <strong>de</strong> portlandite.<br />

Ainsi nous pouvons conclure que :<br />

- la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire est possible,<br />

- la phase U secondaire est gonflante, ce gonflement étant <strong>du</strong> à un effet stérique.<br />

Fort <strong>de</strong> ces résultats, il est maintenant nécessaire d'évaluer la situation minéraîogique <strong>de</strong>s<br />

enrobés avant leur immersion <strong>dans</strong> l'eau pour déterminer si <strong>les</strong> conditions favorab<strong>les</strong> au<br />

développement <strong>du</strong> mécanisme précé<strong>de</strong>mment mis en évi<strong>de</strong>nce sont réunies <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés.<br />

III.2. Prévision <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés<br />

ni.2.1. Répartition massique <strong>de</strong>s hydrates <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés<br />

III. 2. La. Modélisation préliminaire<br />

- Hypothèses :<br />

A partir <strong>de</strong>s résultats d'examen minéraîogique <strong>de</strong>s enrobés (cf. ÏÏ.2. <strong>de</strong> la présente partie)<br />

et en nous basant sur la chimie <strong>du</strong> ciment, nous avons posé <strong>les</strong> hypothèses suivantes :<br />

i) AÎ2O3 et Fe2Û3 jouent le même rôle. Fe2Û3 existe sous forme minéraîogique <strong>de</strong><br />

C4AF <strong>dans</strong> le ciment. Nous savons que <strong>dans</strong> l'hydratation <strong>du</strong> ciment traditionnel,<br />

raluminoferrite tétracalcique C4AF donne, plus lentement, <strong>les</strong> mêmes hydrates que le C3A, en<br />

substituant Al par Fe, tels que C4(A,F)H13, C3(A,F)Hö, 3CaO.(Al,Fe)203.CaS04.12H20 et<br />

3CaO.(AJ,Fe)203.3CaS04.32H2O. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Dosch (1967) montrent que la phase U<br />

comme le monosulfoaluminate, appartient au groupe <strong>de</strong>s structures stratifiées hexagona<strong>les</strong>. Il<br />

est donc raisonnable <strong>de</strong> supposer que Fe2C>3 contribue à la formation <strong>de</strong> la phase U au même<br />

titre que AI2O3. Pour <strong>de</strong>s raisons d'écriture, nous notons A l'ensemble <strong>de</strong> AI2O3 et Fe2C>3 et<br />

U la phase U correspondante. Dans le calcul, la masse molaire <strong>de</strong> A prend la moyenne <strong>de</strong> la<br />

masse molaire <strong>de</strong> AÎ2O3 et Fe2C>3 <strong>dans</strong> le liant anhydre.<br />

141


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡lerne Partie . ETUDEDUCOMPORTEMENTDESENROBES DE DECHETSRADIOACTIFS SULFATES<br />

ii) A est combiné en U et C4AH13. L'examen minéralogique <strong>de</strong>s enrobés a montré la<br />

présence <strong>de</strong> C4AH13 <strong>dans</strong> le système, mais l'analyse n'a pas pu aboutir à <strong>de</strong>s résultats<br />

quantitatifs. Dans notre modèle, nous avons intro<strong>du</strong>it une proportion paramétrique entre<br />

C4AH13 et la phase U.<br />

iii) SÍO2 est complètement combiné avec CaO et H2O en C-S-H. Le C-S-H peut exister<br />

sous différentes formes selon le type <strong>du</strong> ciment : Cj 5SH2 3 pour CPA et Ci fjSHî g pour<br />

CLK. H faut signaler que nous avons pris le rapport C/S relativement plus faible que <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

ciments traditionnels (C/S=1.8 pour CPA et C/S=1.3 pour CLK) en raison <strong>de</strong> la forte alcalinité<br />

<strong>dans</strong> le milieu étudié.<br />

iv) SO3 est combiné en phase U et en Na2S(>4 anhydre noté par NS.<br />

v) Le reste <strong>de</strong> CaO s'hydrate en Ca(OH)2-<br />

vi) Le reste <strong>de</strong> Na20 s'hydrate en NaOH. La quantité <strong>de</strong> NaOH est conditionnée par la<br />

proportion relative entre C4AH13 et la phase U ; en effet, plus élevée cette proportion, la part<br />

disponible <strong>de</strong> SO3 pour former Na2SC«4 anhydre est plus importante, le sodium se retrouvant<br />

sous forme <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong>vient par conséquent <strong>de</strong> plus en plus faible. La<br />

modélisation prend fin lorsque la valeur <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient nulle ou négative. Il faut signaler<br />

que la concentration en NaOH doit être supérieure à une valeur limite vis-à-vis <strong>de</strong> la stabilité<br />

<strong>de</strong> la phase U, parce qu'elle n'est stable qu'en équilibre avec la sou<strong>de</strong> concentrée.<br />

vii) MgO et K2O s'hydratent en Mg(OH)2 et en KOH respectivement.<br />

viii) Les autres oxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faible quantité ou non i<strong>de</strong>ntifiés <strong>dans</strong> le liant anhydre restent<br />

inchangés <strong>dans</strong> le système.<br />

En conclusion, ces hypothèses peuvent aboutir à un état final <strong>du</strong> système comprenant <strong>les</strong><br />

composés suivants : C-S-H, C4AH13, U, Ca(OH)2, Na2S04 anhydre, Mg(OH)2, KOH,<br />

NaOH, oxy<strong>de</strong>s non i<strong>de</strong>ntifiés et l'eau libre éventuelle.<br />

- Equations et condition aux limites :<br />

A partir <strong>de</strong> la composition <strong>du</strong> liant utilisé, la concentration <strong>du</strong> déchet en sulfate <strong>de</strong><br />

sodium et le taux d'incorporation, nous avons établi selon <strong>les</strong> hypothèses prises <strong>les</strong> équations<br />

en fonction <strong>de</strong> la quantité molaire <strong>de</strong> C4AH13 pour calculer la répartition massique (en g) <strong>de</strong>s<br />

hydrates, la masse <strong>du</strong> liant étant fixée à 1000 g.<br />

Pour une comparaison nette entre <strong>les</strong> différents types d'enrobé, il est préférable <strong>de</strong><br />

transformer la répartition massique <strong>de</strong>s hydrates à partir <strong>de</strong> 1000 g <strong>de</strong> liant en répartition<br />

142


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3 ième Partie : ETUDEDUCOMPORTEMENTDES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

massique <strong>dans</strong> un voiume i<strong>de</strong>ntique pour tous <strong>les</strong> types. En effet, nous avons divisé la quantité<br />

<strong>de</strong>s hydrates (pour 1000 g <strong>de</strong> liant initial) par le volume correspondant <strong>du</strong> mélange frais<br />

(volume <strong>de</strong> 1000 g <strong>de</strong> liant + volume <strong>de</strong> déchet), ainsi nous avons obtenu la répartition<br />

massique volumique. Les <strong>de</strong>nsités utilisées sont : 3.15 g/cm-* pour le ciment CPA, 2.90<br />

g/cm^ pour le laitier et 1.18 g/cm^ pour la solution Na2S04.<br />

La condition aux limites est NaOH > 0.<br />

La modélisation a été exploitée sur toutes <strong>les</strong> configurations que nous avons cité<br />

précé<strong>de</strong>mment : <strong>les</strong> enrobés incorporant la solution Na2SC>4 à 250 g/kg <strong>de</strong> rapport massique<br />

déchet sur le liant <strong>de</strong> 0.33 pour CPA25, 0.58 pour PLB25, 0.59 pour PLC25 et <strong>les</strong> enrobés<br />

incorporant la solution Na2SÛ4 à 200 g/kg <strong>de</strong> rapport massique déchet sur le liant <strong>de</strong> 0.50<br />

pour tous <strong>les</strong> trois CPA20, PLB20, PLC20).<br />

Les équations issues <strong>de</strong> la modélisation pour ces six configurations sont regroupées en<br />

annexe 3.04.<br />

- Résultats et discussion :<br />

Les résultats sont représentés sur <strong>les</strong> figures 3.11A,3.11Bet3.11C.<br />

Nous remarquons tout d'abord l'insuffisance systématique d'eau. Ceci signifie que<br />

l'hydratation <strong>de</strong>s liants est incomplète. Il subsiste donc <strong>de</strong>s anhydres, surtout ceux qui<br />

s'hydratent lentement, comme C2S et C4ÂF et le laitier.<br />

Dans le cas <strong>du</strong> liant CPA, la prise en compte <strong>de</strong> C-S-H moins riches en eau d'hydratation<br />

(Ci 5SH1 5 au lieu <strong>de</strong> C¡ 5SH23) ne suffit pas à compenser le déficit en eau obtenu à partir<br />

<strong>de</strong> l'hypothèse d'une hydratation complète <strong>du</strong> système car l'insuffisance d'eau est trop<br />

importante.<br />

Le liant PLB est un mélange <strong>de</strong> CPA (58%) et <strong>de</strong> laitier (42%). La modélisation<br />

confirme l'insuffisance d'eau pour l'hydratation complète, elle montre aussi clairement que c'est<br />

Nâ2SC>4 qui limite la formation <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés. Ceci peut s'expliquer par le<br />

fait que le laitier apporte plus d'Al203 que le CPA. Quand la quantité <strong>de</strong> C4AH13 diminue, la<br />

concentration <strong>de</strong> la phase U augmente et le Na2SC*4 est incorporé <strong>dans</strong> la phase U.<br />

Quant au liant PLC qui contient encore plus <strong>de</strong> A <strong>dans</strong> le liant (70% <strong>du</strong> laitier), le<br />

modèle n'est pas valable <strong>du</strong> tout à cause non seulement <strong>de</strong> la valeur négative <strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong> la<br />

valeur négative <strong>de</strong> Na2SC>4 pour faib<strong>les</strong> quantités <strong>de</strong> C4AH¡3, mais surtout <strong>de</strong> la valeur<br />

négative <strong>de</strong> CaO à tout moment.<br />

143


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

Référence <strong>de</strong>s lmiants<br />

CPA<br />

PLB<br />

PLC<br />

. STUPE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Rappel <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s enrobés<br />

Liants<br />

100% CPA<br />

58% CPA + 42% laitier<br />

30% CPA + 70% laitier<br />

0.0 0.2 0.4 0.6<br />

Quantité <strong>de</strong> C4AH13 (mole/1)<br />

Composition CPA25 - liant 100%CPA<br />

Solution Na2S04 25% : Liant = 0.33 : 1.0<br />

Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong>s courbes:<br />

Composition <strong>de</strong>s enrobés<br />

CPA25: Solution 25% Na2S04 / Liant A = 0.33<br />

CPA20: Solution 20% Na2S04 / Liant A = 0.50<br />

PLB25: Solution 25% Na2S04 / Liant B = 0.58<br />

PLB20: Solution 20% Na2S04 / Liant B = 0.50<br />

PLC25; Solution 25% Na2S04 / Liant C = 0.59<br />

PLC20: Solution 20% Na2S04 / Liant C = 0.50<br />

NaOH^O NaOH'O<br />

0.8 0.0 0.2 0.4 0.6<br />

Quantité <strong>de</strong> C4AH13 (mole/1)<br />

Composition CPA20 - liant 100%CPA<br />

Solution Na2S04 20% : Liant = 0.50 : 1.0<br />

Figure 3.11 A : Modélisation préliminaire <strong>de</strong> l'enrobé CPA par bilan massique<br />

144<br />

0.8


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

-400<br />

-400<br />

jième Partie . EruDE DUCOMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

0,0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4<br />

Quantité <strong>de</strong> C4AH13 (mole/1)<br />

Composition PLB25 - liant 58%P + 42%L<br />

Solution Na2S04 25% : Liant = 0.58 : 1.0<br />

NaOH=0 NaOH=0<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4<br />

Quantité <strong>de</strong> C4AH13 (mole/1)<br />

Composition PLB20 - liant 58%P + 42%L<br />

Solution Na2S04 20% : Liant = 0.50 : 1.0<br />

Figure 3.1 IB : Modélisation préliminaire <strong>de</strong> l'enrobé PLB par bilan massique<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4<br />

Quantité <strong>de</strong> C4AH13 (molal)<br />

Composition PLC25 - liant 30%P + 70%L<br />

Solution Na2S04 25% : Liant = 0.59 : 1.0<br />

NaOH=0 NaOH=0<br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

-200<br />

-400<br />

* *<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4<br />

Quantité <strong>de</strong> C4AH13 (mole/1)<br />

Composition PLC20 - liant 30%P + 70%L<br />

Solution Na2S04 20% : Liant = 0.50 : 1.0<br />

Figure 3.11C : Modélisation préliminaire <strong>de</strong> l'enrobé type C par bilan massique<br />

145


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partíe . ETUDE DUCOMPORTERONTDESENROBESDEDECHETS RADIOACTIFSSULFATES<br />

Nous savons que la chaux consommée au profit <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la phase U est fournie<br />

par l'ajout direct (voire la synthèse <strong>de</strong> la phase U) ou par l'hydratation <strong>du</strong> C3S ou C2S (cf.<br />

III. 1. <strong>de</strong> la présente partie) ou encore peut-être par l'hydratation <strong>du</strong> laitier lui même. En effet,<br />

par rapport au CPA, le laitier contient plus <strong>de</strong> SÍO2 et AÎ2O3 et moins <strong>de</strong> CaO, donc la<br />

quantité <strong>de</strong> la phase U calculée à partir <strong>de</strong> AI2O3 <strong>dans</strong> la modélisation a été certainement<br />

surestimée <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s enrobés PLC.<br />

III.2.Lb. Modélisation améliorée<br />

- Hypothèses supplémentaires :<br />

Au cours <strong>de</strong> la modélisation préliminaire pour déterminer la répartition massique <strong>de</strong>s<br />

hydrates formés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés, nous avons remarqué que la quantité d'eau est insuffisante<br />

pour l'hydratation complète <strong>de</strong>s liants <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> cas. D'ailleurs, le modèle ne s'adapte pas à<br />

la configuration PLC parce que <strong>les</strong> calculs faits ont surestimé la formation <strong>de</strong> la phase U et ont<br />

abouti à une valeur négative pour CaO. Pour obtenir une composition finale et un bilan<br />

volumique plus réalistes, nous allons intro<strong>du</strong>ire <strong>les</strong> taux d'hydratation <strong>du</strong> C2S, C4AF et <strong>du</strong><br />

laitier <strong>dans</strong> la modélisation améliorée.<br />

En effet, <strong>les</strong> minéraux <strong>du</strong> ciment présentent <strong>de</strong>s vitesses d'hydratation différentes. C3 A et<br />

C3S sont <strong>les</strong> composés <strong>les</strong> plus réactifs, ils s'hydratent plus vite que C2S et C4AF.<br />

L'hydratation <strong>de</strong> C3S et C3A a lieu dès la mise en contact <strong>du</strong> ciment anhydre avec l'eau et<br />

entraîne un effet thermique important dès <strong>les</strong> premières échéances. Elle n'évolue pas <strong>de</strong> façon<br />

sensible entre 28 jours et 6 mois alors que C2S et C4AF continuent à s'hydrater<br />

progressivement. En cas d'insuffisance d'eau <strong>de</strong> gâchage, la plupart, voire la totalité, <strong>de</strong> C3S et<br />

C3A peuvent donc s'hydrater à une échéance déterminée tandis que C2S et C4AF ne<br />

s'hydratent que partiellement. Entre C4AF et C2S, le premier s'hydrate plus vite que le second<br />

et cette différence <strong>de</strong> cinétique d'hydratation <strong>de</strong>vient plus importante si l'on prend en compte<br />

l'effet thermique pro<strong>du</strong>it par l'hydratation <strong>de</strong> C3S et C3A. Selon Copland et Kantro (1960), <strong>les</strong><br />

taux d'hydratation <strong>de</strong> C3A et <strong>de</strong> C3S atteignent plus <strong>de</strong> 70% pendant <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premiers jours<br />

alors que C4AF ne s'hydrate que 40% environ et C2S 20%.<br />

Bien que <strong>les</strong> laitiers vitreux soient hydrauliques dès qu'ils sont activés, la vitesse<br />

d'hydratation est beaucoup plus lente que celle <strong>de</strong>s ciments Portland (Regourd et al., 1980).<br />

D'un point <strong>de</strong> vue chimique, l'hydratation d'un mélange <strong>de</strong> ciment et <strong>de</strong> laitier est différente <strong>de</strong><br />

celle <strong>de</strong>s ciments Portland, la portîandite libérée par l'hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>du</strong> clinker (qui<br />

intervient en premier) constitue un <strong>de</strong>s activants <strong>du</strong> laitier, on trouve <strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong><br />

portîandite au fur et à mesure qu'augmente la teneur <strong>du</strong> laitier ou que l'hydratation <strong>du</strong> laitier se<br />

poursuit.<br />

146


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

feme partie . ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Pour la modélisation plus réaliste, certaines hypothèses supplémentaires concernant<br />

l'hydratation <strong>du</strong> C2S, C4AF et laitier ont été prises :<br />

i) L'hydratation s'avance jusqu'à épuisement d'eau <strong>de</strong> gâchage, ceci correspond à la<br />

composition finale <strong>du</strong> système <strong>de</strong>s enrobés. Nous supposons que C3S et C3A s'hydratent<br />

complètement, mais C2S et C4AF peuvent rester partiellement anhydres pour l'enrobé à base<br />

<strong>du</strong> liant CPA, et que <strong>les</strong> minéraux <strong>du</strong> CPA s'hydratent complètement mais le laitier peut rester<br />

partiellement anhydre pour <strong>les</strong> enrobés a base <strong>de</strong>s liants PLB et PLC. On a donc intro<strong>du</strong>it le<br />

taux d'hydratation paramétrique <strong>du</strong> C4AF pour l'enrobé à base <strong>du</strong> liant CPA et le taux<br />

d'hydratation paramétrique <strong>du</strong> laitier pour <strong>les</strong> enrobés à base <strong>de</strong>s liants PLB et PLC. Dans<br />

l'enrobé à base <strong>du</strong> liant CPA, on suppose en plus que le taux d'hydratation <strong>de</strong> C2S est<br />

approximativement la moitié <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> C4AF (Copland et Kantro, 1960).<br />

ii) La formation potentielle <strong>de</strong> la phase U prend fin lorsqu'un <strong>de</strong>s réactifs est consommé<br />

totalement à l'exception <strong>de</strong> l'eau qui peut être apportée <strong>de</strong> l'extérieur. Les oxy<strong>de</strong>s concernés<br />

sont CaO, AI2O3, SO3 et Na2Û. Nous discutons spécifiquement le cas <strong>de</strong> l'oxy<strong>de</strong> CaO qui a<br />

pro<strong>du</strong>it <strong>les</strong> inconvénients pour la composition PLC <strong>dans</strong> la modélisation précé<strong>de</strong>nte. En effet,<br />

au fur et à mesure que la proportion <strong>de</strong> laitier augmente, la proportion <strong>de</strong> CaO <strong>dans</strong> le système<br />

diminue alors que celle <strong>de</strong> AI2O3 augmente, Ca(OH)2 libérée par l'hydratation <strong>du</strong> clinker<br />

<strong>de</strong>vient donc <strong>de</strong> plus en plus faible. A partir <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Regourd et al. (1976, 1980) sur<br />

l'hydratation <strong>du</strong> laitier et <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> système CaO-Al203-S03-Na20-H20 (cf.<br />

<strong>de</strong>uxième partie), nous supposons que :<br />

- î'activation <strong>du</strong> laitier est initialement mixte car il subsiste le sulfate, la portlandite libérée<br />

par l'hydratation <strong>du</strong> clinker et la phase interstitielle est très concentrée en sou<strong>de</strong>. Les pro<strong>du</strong>its<br />

d'hydratation <strong>du</strong> laitier sont ainsi C-S-H, la phase U et C4AH13 qui existe au minimum.<br />

- I'activation <strong>de</strong>vient <strong>sulfatique</strong> si la portlandite est épuisée. Les pro<strong>du</strong>its d'hydratation<br />

sont ainsi C-S-H, la phase U, AÎ(0H)3 et C4AH13 au minimum.<br />

- I'activation <strong>de</strong>vient caldque si le sulfate est épuisé avant la portlandite. Les pro<strong>du</strong>its<br />

d'hydratation sont ainsi C-S-H et C4AH13.<br />

- I'activation <strong>de</strong>vient alcaline si la portlandite et le sulfate sont tous épuisés. Les pro<strong>du</strong>its<br />

d'hydratation sont ainsi C-S-H, C4AH13 et C2ASHg.<br />

m) Les cas où C4AHJ3 se pro<strong>du</strong>it au maximum correspon<strong>de</strong>nt à l'instabilité extrême <strong>du</strong><br />

système, et inversement C4AH13 au minimum correspond à la stabilité <strong>du</strong> système. Cette<br />

hypothèse s'appuie sur le fait que C4AH13 peut se transformer en phase U en présence <strong>de</strong><br />

chaux et <strong>de</strong> sulfate et en A1(0H)3 en absence <strong>de</strong> la chaux, par apport d'eau <strong>de</strong> gâchage ou<br />

147


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partje<br />

, ETUDE DU COMPORTEMENTDES ENROBESDEDECHETSRADIOACTIFS SULFATES<br />

d'eau extérieure. Puisque la concentration en NaOH diminue quand la concentration <strong>de</strong><br />

C4AHJ3 augmente et qu'une faible concentration <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> correspond à une phase U<br />

instable, donc la quantité maximale <strong>de</strong> C4AH]3 peut s'obtenir <strong>de</strong> telle façon que la<br />

concentration <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> (par rapport <strong>de</strong> l'eau libre <strong>dans</strong> le système) ne soit pas inférieure au<br />

seuil déterminé (0.5 mole/1 selon Dosch, cf. 2ème partie). Du point <strong>de</strong> vue pratique, C4AH13<br />

au minimum correspond au système stable et nous nous y intéressons spécifiquement.<br />

- Equations et conditions aux limites :<br />

La modélisation est plus compliquée que la préliminaire. La prise en compte <strong>de</strong>s<br />

différentes activations aboutit aux différents systèmes d'équations. Nous avons regroupé ces<br />

équations en annexe 3.05, y compris <strong>les</strong> conditions correspondantes.<br />

Il est également préférable <strong>de</strong> transformer <strong>les</strong> valeurs calculées à partir <strong>de</strong> 1000 g <strong>de</strong> liant<br />

initial en répartition massique volumique, <strong>les</strong> <strong>de</strong>nsités <strong>du</strong> ciment CPA, <strong>du</strong> laitier et <strong>de</strong> la<br />

solution Na2SC>4 étant indiquées <strong>dans</strong> la modélisation préliminaire.<br />

- Résultats et discussions :<br />

Les résultats pour six compositions CPA25, CPA20, PLB25, PLB20, PLC25 et PLC20<br />

d'enrobé sont indiqués <strong>dans</strong> <strong>les</strong> figures 3.12A, 3.12B et 3.12C.<br />

Les traits continus représentent l'hydratation <strong>du</strong> système avec l'eau <strong>de</strong> gâchage qui<br />

correspon<strong>de</strong>nt à l'état ultime, <strong>les</strong> traits discontinus représentent l'hydratation secondaire <strong>du</strong><br />

système par apport d'eau extérieure après îa consommation totale <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage jusqu'à<br />

l'hydratation complète <strong>du</strong> liant. Ceci nous permet <strong>de</strong> comparer facilement la formation <strong>de</strong> la<br />

phase U supplémentaire et la quantité totale <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> différentes configurations.<br />

Nous remarquons que le modèle amélioré permet <strong>de</strong> suivre l'évolution massique et<br />

minéraîogique <strong>dans</strong> différents types d'enrobés. L'état ultime <strong>de</strong>s enrobés est bien défini et<br />

l'hydratation secondaire par apport d'eau externe est bien décrite. Les inconvénients <strong>du</strong> modèle<br />

préliminaire sont surmontés par la prise en compte <strong>de</strong> l'activation <strong>du</strong> laitier. Le modèle<br />

amélioré est donc beaucoup plus réaliste.<br />

L'exploitation <strong>de</strong> ces résultats massiques en terme <strong>de</strong> volume d'hydrates supplémentaires<br />

théoriques va nous permettre d'évaluer <strong>l'expansion</strong> potentielle <strong>de</strong>s différents enrobés en<br />

présence d'une source d'eau externe. La suite <strong>de</strong> notre travail consiste à estimer <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s<br />

enrobés par formation supplémentaire <strong>de</strong> la phase U par bilan volumique à partir <strong>de</strong> la<br />

répartition massique.<br />

148


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

I 400<br />

•o<br />

200<br />

-200<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

-200<br />

¡lerne Parfíe . EWDEDUCOMPORTEMENTDES ENROBESDE DECHETSRADIOACTIFS SULFATES<br />

C4AH13 AU MAXIMUM<br />

H2O=0<br />

- o-<br />

.- O<br />

. < > • •-?<br />

^--»•-"-5'-"«8"'-"*-"* , f<br />

1<br />

• 1- • A- -A - -M * -A- • -Ar - -A<br />

1<br />

0.0 0,2 0.4 0.6 0.8 1.0<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> C4AF<br />

1<br />

1200<br />

1000<br />

s- 800<br />

vi<br />

4)<br />

US<br />

•O<br />

600<br />

400<br />

200<br />

-200<br />

H2O=0<br />

C4AK13 AU MINIMUM<br />

, - O<br />

- o- • ^ .o '<br />

o'<br />

CT'<br />

,í? : <br />

- -°"<br />

NS=0<br />

I 1<br />

I !<br />

i i<br />

, ¿- - ¿<br />

-É - - é<br />

i I<br />

n~~\ '• •- - o- : ÍP '- ÚF • O- • & .- r¿ ;¿: -- ^<br />

I •*"•••-•..- T I<br />

1 • * • T -é-.4<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> C4AF<br />

Composition CPA25 - Solution 25% Na2S04 / Liant CPA = 0.33 / 1.0<br />

C4AH13 AU MAXIMUM C4AH13 AU MINIMUM<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> C4AF<br />

1.0<br />

¡G<br />

•3<br />

1200<br />

îooo H<br />

800 h<br />

600 h<br />

400<br />

200<br />

-200<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> C4AF<br />

Composition CPA20 - Solution 20% Na2S04 / Liant CPA = 0.50 /1.0<br />

Figure 3.12A : Hydrtaes potentiellement formés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés CPA (pour un litre d'enrobé)<br />

149<br />

1.0


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

I<br />

se<br />

1200<br />

1000<br />

1200<br />

îooo y<br />

•200<br />

¡ièrne PartJe<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

C4AH13 AL MAXIMUM<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

1.0<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

I 400<br />

200<br />

-200<br />

C4AH13 AU MINIMUM<br />

H2O**0<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

Composition PLB25 - Solution 25% Na2S04 / Liant PLB = 0.58 / 1.0<br />

C4AH13 AU MAXIMUM<br />

H2O=0<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

*"\ 1<br />

o- v<br />

1<br />

*--?<br />

e\\J<br />

1.0<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

| 600<br />

Z 400<br />

1 a 200<br />

0<br />

-200<br />

C4AH13 AU MINIMUM<br />

NS=0H2O=0<br />

I I<br />

1.0<br />

-o--o--J3-.» < ¡ ><br />

c<br />

'•-•--•.-•à •<br />

.A' T<br />

,-- -D- .D. -•- .Q<br />

, , î<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

Composition PLB20 - Solution 20% Na2S04 / Liant PLB = 0.50 /1.0<br />

Figure 3.12B : Hydrtaes potentiellement formés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés PLB (pour un litre d'enrobé)<br />

150<br />

1.0


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

1200<br />

1000 Y<br />

800 V<br />

600<br />

I 400<br />

200<br />

-200<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

T3 400<br />

200<br />

-200<br />

jième parsje<br />

. ETUDE DU COhíPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

C4AH13 AU MAXIMUM<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

0.0<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

1200<br />

1000 Y<br />

800<br />

600 Y<br />

I 400<br />

200<br />

-200<br />

C4AH13 AU MINIMUM<br />

CH=0<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

. Composiüon PLC25 - Solution 25% Na2S04 / Liant PLC = 0.59 /1.0<br />

C4AH13 AU MAXIMUM<br />

0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

H2O=0<br />

1200<br />

1000<br />

D» 800<br />

600 Y<br />

400<br />

200<br />

-200<br />

C4AH13 AU MINIMUM<br />

NS=0CH=0 H2O=0<br />

0.0 0.2 0.4 0.6<br />

Taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

Composition PLC20 - Solution 20% Na2S04 / Liant PLC = 0.50 /1.0<br />

• • O- - %<br />

,0<br />

!<br />

-9<br />

.+ '<br />

_..+•'<br />

i . Q. •O •6<br />

~ " »<br />

'<br />

.<br />

* .<br />

\<br />

' -m<br />

Figure 3.12C : Hydrtaes potentiellement formés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés PLC (pour un litre d'enrobé)<br />

151<br />

0.8<br />

t<br />

't<br />

Î.O


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

DI.2.2. Evaluation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s enrobés par bilan voîumique<br />

Au cours <strong>de</strong> la section précé<strong>de</strong>nte, nous avons montré que la quantité d'eau disponible ne<br />

permet pas une hydratation complète <strong>dans</strong> la plupart <strong>de</strong>s configurations. En contact avec l'eau<br />

externe, plusieurs effets seront engendrés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éprouvettes dont certains seront étudiés<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> paragraphes suivants :<br />

* l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres rési<strong>du</strong>els comme C2S, C4AF et laitier ;<br />

* l'hydratation secondaire à partir <strong>de</strong>s hydrates déjà formés tel<strong>les</strong> que CxSHy en CxSHy'(y'<br />

est plus élevé que y), C4AH13 en phase U et Na2S04 en Na2SÛ4.ÎOH2O ;<br />

* la dilution <strong>de</strong> la solution interstitielle, la diffusion <strong>de</strong>s ions vers le milieu extérieur et<br />

éventuellement la dissolution ou la précipitation <strong>de</strong>s hydrates, surtout la transformation <strong>de</strong> la<br />

phase U.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire en cas <strong>de</strong> contact avec <strong>de</strong> l'eau<br />

externe, nous pouvons calculer <strong>l'expansion</strong> potentielle par le bilan voîumique à partir <strong>de</strong> l'état<br />

ultime issu <strong>de</strong> l'hydratation avec l'eau <strong>de</strong> gâchage que nous avons obtenu <strong>dans</strong> la section<br />

précé<strong>de</strong>nte pour chaque configuration.<br />

Supposons que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire se réalise par la réaction suivante :<br />

0.9C4AH13 + l.lNa2S04 + 0.4CH + 4.5H=>C4Ao.9SuNo,5H16+ 1.2NaOH<br />

Les volumes molaires utilisés <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> composés sont indiqués <strong>dans</strong> l'annexe 3.03.<br />

La variation voîumique pour former une mole <strong>de</strong> la phase U secondaire V s'obtient :<br />

V = (370.96 + 1.2*18.78) - (277.46*0.9 + 53.00*1.1 + 33.22*0.4)<br />

= 72.19 cm-Vmoie<br />

L'expansion voîumique <strong>de</strong> chaque configuration <strong>de</strong>s enrobés peut se calculer donc à<br />

partir <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> la phase U formée avec l'eau externe (Tableau 3.09).<br />

Nous trouvons que <strong>l'expansion</strong> par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire pourrait se<br />

manifester <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> configurations sauf l'enrobé CPA20. En général, <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés CPA25, PLB25, PLC25 est plus importante que celle <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés CPA20,<br />

PLB20, PLC20, ce <strong>phénomène</strong> peut s'expliquer par le fait que la solution <strong>du</strong> sulfate utilisée<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> premiers est plus concentrée en Na2SC>4 (25%) que celle utilisée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers<br />

(20%), l'eau combinée en phase primaire est donc plus importante. Le rapport solution / liant<br />

pour CPA25 est exceptionnellement faible (0.33), le manque d'eau est évi<strong>de</strong>nt.<br />

152


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième partie<br />

. gfupß DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFA TES<br />

Tableau 3.09 : Expansion voíumique par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire<br />

Configuration<br />

<strong>de</strong>s enrobés<br />

CPA25<br />

PLB25<br />

PLC25<br />

CPA20<br />

PLB20<br />

PLC20<br />

Quantité <strong>de</strong> la phase U secondaire<br />

(g / litre ) / (mo<strong>les</strong> / litre)<br />

389.36/0.538<br />

189.38/0.262<br />

72.65/0.100<br />

0/0<br />

45.78/0.063<br />

51.81/0.072<br />

Expansion volumique<br />

L'expansion par formation <strong>de</strong> la phase U secondaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés est nettement<br />

faible. En effet, la modélisation a montré que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire est limitée<br />

par la consommation quasiment totale <strong>du</strong> sulfate avant l'épuisement <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage pour<br />

l'enrobé PLB20 et par la chaux insuffisante pour l'enrobé PLC20 (même cas pour PLC25).<br />

En tout cas, la formation <strong>de</strong> la phase U peut provoquer une expansion plus ou moins<br />

importante selon la configuration. Le mécanisme <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> doit rester toujours le même,<br />

c'est à dire par effet stérique, nous l'avons déjà décrit précé<strong>de</strong>mment.<br />

ÏÏI.3. Conclusions<br />

Les résultats <strong>de</strong>s essais con<strong>du</strong>its sur un système simple <strong>de</strong> C3A+C3S+Na2SC»4 avec un<br />

rapport eau/C3Â prédéterminé pour obtenir une hydratation initiale incomplète nous ont<br />

montré <strong>de</strong> façon claire que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire peut engendrer une<br />

expansion importante par le mécanisme d'effet stérique.<br />

L'expansion est autant plus importante que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire est plus<br />

abondante. Si <strong>les</strong> anhydres alumineux sont .suffisants, la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire<br />

peut avoir lieu par apport d'eau externe non seulement en consommant <strong>du</strong> sulfate interne, mais<br />

aussi en profitant <strong>du</strong> sulfate externe. Ce <strong>de</strong>rnier cas peut con<strong>du</strong>ire à une expansion plus<br />

importante.<br />

La modélisation <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> configurations par <strong>les</strong> bilans massique et volumique nous<br />

permet <strong>de</strong> déterminer théoriquement la répartition massique <strong>de</strong>s hydrates formés <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés et <strong>de</strong> suivre l'évolution quantitative <strong>de</strong> la minéralogie par apport d'eau externe. Les<br />

153<br />

(%)<br />

3.88<br />

1.89<br />

0.72<br />

0<br />

0.45<br />

0.52


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième parüe<br />

. EfUDEpu COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

résultats nous ont montré que <strong>l'expansion</strong> par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire peut se<br />

pro<strong>du</strong>ire plus ou moins, quasiment <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> configurations. La formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire constitue donc un <strong>de</strong>s facteurs <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> expansif <strong>de</strong>s enrobés.<br />

Pour rendre la modélisation plus réaliste, il est envisagé <strong>de</strong> mieux connaître <strong>les</strong><br />

conditions <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la phase U, <strong>les</strong> propriétés physico-chimiques <strong>de</strong> la phase U, la<br />

minéralogie présente <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés réels, le mécanisme d'hydratation <strong>du</strong> laitier <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés etc.<br />

Le modèle par le bilan massique et le bilan volumique n'est pas capable <strong>de</strong> répondre tout<br />

seul à la question sur la différence <strong>de</strong>s caractères <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong>s éprouvettes avec<br />

différents types <strong>de</strong> liant que nous avons observé <strong>dans</strong> le <strong>de</strong>uxième chapitre.<br />

154


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />

. EfUDEDU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

IV. DEGRADATION PAR TRANSFORMATION DE LA PHASE Ü EN ETTRINGITE<br />

Nous avons vu précé<strong>de</strong>mment que l'eau externe peut con<strong>du</strong>ire à l'hydratation secondaire<br />

dont la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire est la plus importante. Mais l'effet <strong>de</strong> l'eau externe<br />

ne se limite pas qu'à ça, plusieurs <strong>phénomène</strong>s ont lieu simultanément en réalité. Par exemple,<br />

la diffusion <strong>de</strong>s espèces vers l'extérieur peut changer progressivement la concentration <strong>de</strong> la<br />

phase interstitielle et déstabiliser <strong>les</strong> hydrates formés. L'objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> chercher à<br />

savoir ce qui se passe sur la phase U en contact avec <strong>de</strong> l'eau externe : la transformation <strong>de</strong> la<br />

phase U peut-elle provoquer une expansion? si oui, comment?.<br />

IV. 1, Conditions <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U<br />

En étudiant la formation <strong>de</strong> la phase en solution, Dosch et Zur,Strassen ont montré que<br />

la phase U n'est stable que <strong>dans</strong> la solution fortement alcaline. Dans leurs essais, une quantité<br />

constante d'ettringite (1.45g) était agitée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions d'aluminate <strong>de</strong> sodium <strong>de</strong><br />

différentes concentrations initia<strong>les</strong> pendant 28 jours. Les résultats ont été résumés <strong>dans</strong> la<br />

figure 2.21 (<strong>de</strong>uxième partie, page 99). Bien que <strong>les</strong> équilibres ne soient pas atteints pendant<br />

cette pério<strong>de</strong>, et donc que le diagramme ne puisse être considéré comme un diagramme<br />

d'équilibre, <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> formation préférentielle <strong>de</strong>s phases peuvent être déterminées à partir<br />

<strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s phases <strong>dans</strong> <strong>les</strong> précipités, sachant que <strong>les</strong> points portés décrivent la<br />

composition <strong>de</strong>s mélanges initiaux et non pas celle <strong>de</strong>s solutions à l'équilibre.<br />

Nous avons vu effectivement que la phase U <strong>de</strong>vient instable quand elle entre en contact<br />

avec l'eau pure ; elle se transforme progressivement en ettringite par l'intermédiaire <strong>de</strong><br />

C4AH13 et <strong>du</strong> monosulfoaluminate qui apparaissent successivement lors <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la<br />

concentration en sou<strong>de</strong> :<br />

phase U => C4AH13 => Monosulfoaluminate => Ettringite<br />

La concentration alcaline critique <strong>de</strong> cette transformation se situe entre 2 et 2.5 g/1 soit<br />

0.5 mole et 0.625 mole/1 selon <strong>les</strong> auteurs. Signalons que <strong>dans</strong> leur étu<strong>de</strong> sur l'hydrolyse et la<br />

décomposition <strong>de</strong> la phase U, <strong>les</strong> auteurs ont constaté que la transformation est réversible : en<br />

présence <strong>de</strong> faible quantité d'eau, la phase U se transforme en ettringite ; si l'on met en<br />

présence <strong>de</strong> l'ettringite avec une solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à plus <strong>de</strong> 2% (0.5 mole/1), elle se transforme<br />

en phase U.<br />

Cette transformation doit être prise en compte <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés que nous étudions lors<br />

<strong>de</strong> l'immersion <strong>dans</strong> l'eau. En effet, <strong>les</strong> conditions que nous avons constatées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés<br />

155


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partie . EJUDEDU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

favorisent la formation et la stabilité <strong>de</strong> la phase U, surtout quand la concentration alcaline<br />

<strong>dans</strong> la solution interstitielle est au moins <strong>de</strong> 3 mole /1. Mais lors <strong>du</strong> contact avec l'eau externe,<br />

cette concentration peut diminuer significativement au fur et à mesure <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong><br />

sodium vers l'extérieur, la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite est donc possible.<br />

ÏV.2. Mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite<br />

Dans cette section, nous nous proposons <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce expérimentalement la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lixiviation. Cette métho<strong>de</strong><br />

représente non seulement le cas le plus pénalisant pour la <strong>du</strong>rabilité <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> <strong>de</strong> stockage,<br />

mais elle repro<strong>du</strong>it aussi un milieu (avec le gradient <strong>de</strong>s alcalins) s'adaptant à la transformation<br />

<strong>de</strong>s hydrates que nous étudions. Nous commençons d'abord par une analyse théorique <strong>de</strong> la<br />

lixiviation, puis nous la vérifions avec <strong>les</strong> résultats expérimentaux, mais le but reste toujours le<br />

même : chercher à savoir si la transformation <strong>de</strong> la phase U et par conséquent une expansion<br />

peuvent se pro<strong>du</strong>ire.<br />

IV.2.1. Conception <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> lixiviation<br />

Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Dosch et zur Strassen (1967) sur la phase U ont été con<strong>du</strong>ites <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

différentes solutions obtenues par la dissolution <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s ou/et <strong>de</strong>s hydrates. El<strong>les</strong> ont éclairé<br />

la transformation en solution <strong>de</strong> la phase U en ettringite, mais el<strong>les</strong> n'ont pas permis <strong>de</strong><br />

répondre aux questions concernant le ciment hydraté. Est-ce que la transformation peut avoir<br />

lieu <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés ? Est-ce que la transformation peut provoquer <strong>l'expansion</strong> et pourquoi ?<br />

Si elle se pro<strong>du</strong>it, comment la transformation se fait-elle ?<br />

Dans ce chapitre, nous allons tenter <strong>de</strong> répondre à ces questions. Les essais ont été<br />

conçus pour déterminer <strong>les</strong> conséquences d'une évolution <strong>de</strong> la phase U déjà formée <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s<br />

enrobés sous effet d'eau externe et sous effet <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> sodium.<br />

TV.2. La. Formulation et préparation <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

L'hydratation <strong>du</strong> ciment est compliquée, <strong>les</strong> hydrates formés sont divers et il est difficile<br />

<strong>de</strong> contrôler la solution interstitielle. Cependant, on peut prévoir l'état rninéralogique ultime<br />

<strong>de</strong>s enrobés qui sera un mélange composé principalement <strong>du</strong> silicate <strong>de</strong> calcium hydraté, <strong>de</strong> la<br />

portlandite et <strong>de</strong> la phase U. Les <strong>de</strong>ux premiers sont issus <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong> C3S et C2S et le<br />

<strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> C3A et C4AF <strong>du</strong> ciment anhydre. Pour étudier la transformation <strong>de</strong> la phase U en<br />

ettringite en éliminant <strong>les</strong> facteurs indéterminab<strong>les</strong> mais sans perdre la représentativité <strong>de</strong>s<br />

enrobés, nous avons choisi un mélange <strong>de</strong> C3S + phase U hydraté par une solution<br />

156


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie . KJUDEDU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

représentative <strong>du</strong> milieu interstitiel (riche en NaOH).<br />

La proportion <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> le mélange a été déterminée par référence à la<br />

composition <strong>de</strong>s enrobés CPA et PLC. Nous supposons que AI2O3 et Fe2Ü3 sont combinés<br />

en phase U, ainsi nous pouvons calculer la quantité équivalente <strong>de</strong> la phase U à partir <strong>du</strong><br />

pourcentage <strong>de</strong> AI2O3 et Fe2Û3 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> liants. Quant à la quantité <strong>de</strong> C3S <strong>dans</strong> le mélange,<br />

nous avons aussi pris en compte une partie équivalente au pourcentage <strong>de</strong> C2S <strong>dans</strong> <strong>les</strong> liants,<br />

car C2S et C3S ne diffèrent que sur la cinétique d'hydratation, non pas sur l'état ultime. Ainsi<br />

nous avons obtenu <strong>de</strong>ux proportions massiques différentes <strong>de</strong> mélange :<br />

(1) U / C3S = 0.6894 qui correspond à la configuration <strong>de</strong> l'enrobé CPA,<br />

(2) U / C3S = 0.9744 qui correspond à la configuration <strong>de</strong> l'enrobé PLC,<br />

(3) U / laitier = 0.9744 qui diffère <strong>de</strong> (2) par le remplacement total <strong>de</strong> C3S par le laitier,<br />

(4) U / C3S = 0 sert au témoins .<br />

Le mélange (3) a été choisi pour comparer le comportement <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> l'état<br />

ultime d'origine <strong>de</strong> différents liants, c'est à dire <strong>les</strong> liants avec et sans clinker, sachant que la<br />

phase U peut également se former pendant l'hydratation <strong>du</strong> laitier. Le mélange (4), la pâte<br />

pure <strong>de</strong> C3S en effet, sert au témoin.<br />

La phase U est le pro<strong>du</strong>it synthétisé avec la meilleure métho<strong>de</strong> que nous avons décrite<br />

<strong>dans</strong> la <strong>de</strong>uxième partie. L'analyse par DRX a montré qu'elle est pratiquement pure, bien que le<br />

pro<strong>du</strong>it obtenu contienne probablement <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> car la synthèse se fait <strong>dans</strong> une sou<strong>de</strong> très<br />

concentrée et le filtrage, le lavage et le séchage <strong>dans</strong> l'acétone sont très diffici<strong>les</strong> à effectuer.<br />

Pour que le milieu interstitiel <strong>du</strong> mélange après l'hydratation <strong>de</strong> C3S soit représentatif <strong>de</strong><br />

celui <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés (riche en NaOH, 3 mole/1 approximativement) et aussi que la phase U<br />

préalablement intro<strong>du</strong>ite <strong>dans</strong> le mélange soit stable (sou<strong>de</strong> assez concentrée), <strong>les</strong> mélanges<br />

sont gâchés avec une solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1.5 mole/1. Un rapport massique <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> / C3S<br />

(sou<strong>de</strong> / laitier pour le mélange 3) égal à 0.70 est appliqué sur tous <strong>les</strong> mélanges quelle que soit<br />

la proportion <strong>de</strong> la phase U.<br />

Les éprouvettes sont effectivement petites afin qu'el<strong>les</strong> s'adaptent à la dimension <strong>du</strong><br />

récipient thermostaté. Une autre raison pratique est la difficulté <strong>de</strong> synthétiser la phase U en<br />

gran<strong>de</strong> quantité. Par ailleurs, ce choix peut accélérer l'effet expansif engendré par la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U, s'il existe bien sûr. Finalement la dimension <strong>de</strong>s éprouvettes que<br />

nous avons fabriquées est cylindrique, avec un diamètre d'environ 3 cm et une hauteur<br />

d'environ 3 cm.<br />

Les composants soli<strong>de</strong>s sont bien mélangés puis agités <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> gâchage. La<br />

157


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3iéme panie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

pâte est directement coulée <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s mou<strong>les</strong>. Les éprouvettes sont démoulées après 1 jour,<br />

puis conservées en sacs étanches pendant un mois jusqu'à la mise en route <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong><br />

lbdviation pour que l'hydratation <strong>de</strong> C3S soit assez complète. Toutes <strong>les</strong> manipulations se sont<br />

déroulées à la température ambiante (20°C environ).<br />

L'analyse <strong>de</strong>s échantillons à l'échéance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines montre que la plupart <strong>du</strong> C3S<br />

est hydraté et la phase U reste bien stable <strong>dans</strong> l'échantillon. Bien évi<strong>de</strong>mment, le C3S sera<br />

encore mieux hydraté à l'échéance d'un mois.<br />

IV.2J.b. Description <strong>de</strong>s montages expérimentaux<br />

Les dispositifs <strong>de</strong> lixiviation développés par A<strong>de</strong>not F. (1992) permettent <strong>de</strong> maintenir<br />

<strong>de</strong>s concentrations constantes <strong>de</strong>s différents ions <strong>de</strong> la solution agressive, ils représentent ou<br />

approchent le cas le plus pénalisant pour la <strong>du</strong>rabilité <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> <strong>de</strong> stockage. Nous avons<br />

amélioré ces dispositifs pour notre essai sur la transformation <strong>de</strong> la phase U en ajoutant la<br />

chaîne <strong>de</strong> mesure <strong>du</strong> gonflement en continu utilisée déjà <strong>dans</strong> la <strong>de</strong>uxième partie <strong>du</strong> présent<br />

rapport. Les dispositifs sont représentés <strong>dans</strong> la figure 3.13.<br />

Dans le premier dispositif, la solution agressive est <strong>de</strong> l'eau maintenue pure (pH - 7) par<br />

recirculation sur <strong>de</strong>s résines échangeuses d'ions. La circulation <strong>du</strong> lixiviat rapi<strong>de</strong>, en continu et<br />

sur lit mélangé <strong>de</strong> résines fortes échangeuses d'ions permet <strong>de</strong> maintenir l'eau désionisée et à<br />

pH = 7. Deux échantillons i<strong>de</strong>ntiques sont mis en position <strong>dans</strong> chaque récipient, l'un est<br />

suspen<strong>du</strong> à une balance munie d'un dispositif <strong>de</strong> pesée sous socle afin <strong>de</strong> suivre la cinétique <strong>de</strong><br />

lixiviation, l'autre est monté sur la chaîne <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> gonflement située <strong>dans</strong> le récipient pour<br />

mesurer l'effet expansif sous <strong>les</strong> mêmes conditions.<br />

Pour protéger le lixiviat et <strong>les</strong> échantillons contre la carbonataron et renforcer l'agitation<br />

<strong>de</strong> la solution par la recirculation (sans gradients <strong>de</strong> concentration), on effectue un bullage par<br />

<strong>de</strong> l'azote dépourvu <strong>de</strong> toute trace <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone.<br />

Ce premier dispositif permet <strong>de</strong> suivre la cinétique par mesure assez précise <strong>de</strong><br />

l'évolution <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> l'échantillon en fonction <strong>du</strong> temps, <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions bien définies<br />

et constantes. Malheureusement, il ne permet pas <strong>de</strong> suivre <strong>les</strong> espèces lixiviées car el<strong>les</strong> sont<br />

fixées par <strong>les</strong> résines échangeuses d'ions.<br />

Dans le <strong>de</strong>uxième dispositif, la solution agressive est ajustée à pH = 7 par une<br />

microburette automatique extrêmement précise (à 1 ul) contenant une solution d'aci<strong>de</strong> nitrique<br />

<strong>de</strong> 1 mole/1 (<strong>les</strong> nitrates sont considérés comme très peu réactif avec le ciment), la solution<br />

agressive est renouvelée régulièrement <strong>de</strong> telle manière que <strong>les</strong> concentrations y restent faib<strong>les</strong><br />

par rapport aux concentrations interstitiel<strong>les</strong> <strong>de</strong> la pâte.<br />

158


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3iéme Partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Résine ¿changeuses d'ions<br />

(1) Dispositif permettant le suivi <strong>de</strong> la cinétique par pesée hydrostatique et le suivi <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en continu<br />

HN03<br />

à 1.01<br />

1ST<br />

1<br />

Micro-bureti<br />

Automatique<br />

Electro<strong>de</strong> »<br />

v r<br />

Circulation,. ,.[<br />

thermostatée—<br />

pH mètre<br />

Régulateur<br />

Solution<br />

<strong>de</strong> chaux<br />

'mmmmmmmmmmsmmmmmmmm<br />

(2) Dispositif permettant le suivi <strong>de</strong> la cinétique par mocroburette automatique et par renouvellement régulier<br />

Figure 3.13 : Deux dispositifs expérimentaux pour suivre la cinétique <strong>de</strong> lixiviation et <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en continu<br />

159


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

sième Partje . ETUDE DU COMPOETEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

La solution thermostatée à 20°C est agitée avec un agitateur magnétique pour assurer<br />

l'homogénéité <strong>du</strong> milieu. Pour se prémunir contre la carbonatation <strong>du</strong> îixiviat et <strong>de</strong> l'échantillon,<br />

une surpression légère est maintenue <strong>dans</strong> le récipient par <strong>de</strong> l'azote <strong>de</strong>carbonate par passage<br />

<strong>dans</strong> une solution <strong>de</strong> chaux.<br />

Le <strong>de</strong>uxième dispositif a l'avantage <strong>de</strong> permettre le suivi <strong>de</strong>s espèces lixiviées, le<br />

relâchement <strong>de</strong>s alcalins peut être facilement déterminé et le Iixiviat renouvelé peut être<br />

chimiquement analysé. Le suivi <strong>de</strong> l'évolution massique <strong>de</strong> l'échantillon par pesée hydrostatique<br />

peut s'effectuer également sur ce dispositif.<br />

Ces <strong>de</strong>ux dispositifs sont comparab<strong>les</strong>. Les résultats obtenus par A<strong>de</strong>not (1992) ont<br />

montré que <strong>les</strong> variations <strong>de</strong> concentrations <strong>dans</strong> la solution agressive <strong>du</strong> <strong>de</strong>uxième dispositif<br />

ne modifient ni <strong>les</strong> mécanismes ni la cinétique <strong>de</strong> la lixiviation. Nous insistons sur ce point <strong>dans</strong><br />

l'exploitation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> notre essais.<br />

IV.2.2. Résultats <strong>de</strong> la lixiviation<br />

TV.2.2.a. Aci<strong>de</strong> ajouté et analyse <strong>du</strong> Iixiviat<br />

Nous reportons <strong>dans</strong> la figure 3.14 la quantité cumulée d'aci<strong>de</strong> ajouté en fonction <strong>de</strong> la<br />

racine carrée <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> lixiviation pour <strong>les</strong> mélanges <strong>de</strong> U / C3S = 0.6894 (1) et 0.9744 (2).<br />

Nous remarquons que <strong>les</strong> courbes sont quasi-linéaires pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mélanges, cependant el<strong>les</strong><br />

s'infléchissent plus en plus vers le bas au cours <strong>du</strong> temps et chaque configuration possè<strong>de</strong> un<br />

point <strong>de</strong> virage à partir <strong>du</strong> quel le changement <strong>de</strong> la pente <strong>de</strong>vient plus important.<br />

160.000<br />

140.000<br />

î<br />

3- 120.000<br />

1<br />

.£, 100.000<br />

£<br />

C 80.000<br />

|<br />

I 60.000<br />

"H<br />

u<br />

? 40.000<br />

20.000<br />

jér^<br />

0.000<br />

0.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000<br />

Racine carrée <strong>du</strong> temps (h)<br />

Figure 3.14 : Quantité cumulée d'aci<strong>de</strong> ajouté en fonction <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong> temps<br />

160<br />

^S[/T O<br />

• • • D - - • u+C3S(0.69)<br />

-"" °"~ U+C3S(0.97)<br />

L)roite(ü.6y><br />

" — "" Droite(0.y/;


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡terne Partje<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

La quantité cumulée <strong>du</strong> mélange (0.6894) est toujours inférieure à celle <strong>du</strong> mélange<br />

(0.9744) qui contient relativement plus <strong>de</strong> la phase U. Limité par <strong>les</strong> voies disponib<strong>les</strong> <strong>du</strong><br />

dispositif expérimental, nous n'avons malheureusement pas effectué <strong>les</strong> mêmes essais sur <strong>les</strong><br />

autres mélanges.<br />

L'analyse chimique <strong>du</strong> lixiviat régulièrement renouvelé nous apporte plus <strong>de</strong><br />

renseignements sur la cinétique <strong>de</strong> lixiviation. Nous avons dosé le calcium <strong>dans</strong> le lixiviat par<br />

EDTA (aci<strong>de</strong> citrique) et <strong>les</strong> résultats sont présentés sur la figure 3.15. Nous trouvons que la<br />

quantité cumulée <strong>de</strong> Ca^ 4 " lixivié est une fonction parfaitement linéaire <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong><br />

temps, mais contrairement à la quantité cumulée d'aci<strong>de</strong> ajouté, la quantité cumulée <strong>de</strong>s Ca^ +<br />

lixivies <strong>du</strong> mélange (U/C3S = 0.6894) est toujours supérieure à celle <strong>du</strong> mélange (U/C3S =<br />

0.9744) qui comprend relativement moins <strong>de</strong> C3S, donc moins <strong>de</strong> Ca(OH)2-<br />

0.00 5.00 10.00 15.00 20.00 25.00 30.00<br />

Racine carrée <strong>du</strong> temps (h)<br />

Figure 3.15: Quantité cumulée <strong>de</strong>s Ca^ + et Na + üxiviés en fonction <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong> temps<br />

La quantité cumulée <strong>de</strong> Na + lixivié se calcule à partir <strong>de</strong> la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté et <strong>de</strong><br />

la quantité <strong>de</strong>s Ca^ + lixivies. En effet, <strong>dans</strong> le système étudié, <strong>les</strong> concentrations en Ca^ + et en<br />

Na + sont beaucoup plus importantes que <strong>les</strong> autres espèces comme SO42- et Al(OH)4"<br />

résultant <strong>de</strong> la dissolution <strong>de</strong>s hydrates. Nous considérons donc que ce sont <strong>les</strong> ions<br />

hydroxy<strong>de</strong>s associés aux ions Ca^ + et Na + qui sont neutralisés par l'aci<strong>de</strong> ajouté pour<br />

maintenir pH = 7 <strong>dans</strong> la solution. Etant données la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté et la quantité <strong>de</strong><br />

Ca^ + , la quantité <strong>de</strong> Na + peut être dé<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> l'électroneutralité :<br />

[OH-3 = tH+], [Na + ] = [QH-]-2.[Ca2+j.<br />

161


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ferne partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Nous remarquons que la quantité <strong>de</strong>s Na + lixivies est très importante par rapport la<br />

quantité Ca^ + lixivies. En effet, <strong>les</strong> Na + lixivies ne peuvent provenir que <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux différentes<br />

sources : <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> intro<strong>du</strong>ite <strong>dans</strong> le système d'une part et <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase<br />

U lorsque pH diminue d'autre part. La quantité <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> le mélange (1) (U/C3S =<br />

0.6894) est moins importante que <strong>dans</strong> le mélange (2) (U/C3S = 0.9744), on a intro<strong>du</strong>it ainsi<br />

relativement plus <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> <strong>dans</strong> le mélange (1), mais le résultat nous indique que la quantité<br />

d'ions Na + lixivies <strong>dans</strong> le mélange (1) est plus faible que celle <strong>dans</strong> le mélange (2). La<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U est donc évi<strong>de</strong>nte.<br />

D'ailleurs, la cinétique <strong>de</strong> lixiviation <strong>de</strong> Na + est vraisemblablement linéaire pendant un<br />

premier temps (diffusion <strong>dans</strong> un milieu semi-infini) mais elle s'écarte plus en plus <strong>de</strong> la linéarité<br />

(à partir <strong>de</strong>s points A et B). Cet écart doit être lié directement au processus <strong>de</strong> transformation<br />

<strong>de</strong> phase U et la diminution <strong>de</strong> la concentration élevée en Na + au coeur <strong>de</strong> l'éprouvette.<br />

IV. 2.2. b. Variations massiques<br />

L'évolution massique <strong>de</strong>s échantillons peut nous fournir également <strong>les</strong> informations sur la<br />

cinétique <strong>de</strong> lixiviation. La figure 3.16 représente la perte relative <strong>de</strong> masse en fonction <strong>de</strong> la<br />

racine carrée <strong>du</strong> temps pour <strong>les</strong> mélanges (U/C3S=0.69) et (U/C3S=0.97) installés sur le<br />

dispositif aci<strong>de</strong>. Les échantillons sont hydrostatiquement pesés avec une très bonne précision.<br />

Nous avons suivi aussi l'évolution <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> compositions<br />

(cf. IV.2.1.a) montés sur le dispositif résine. Les résultats sont indiqués <strong>de</strong> la même manière<br />

sur la figure 3.17, Il faut noter que la mesure a été énormément perturbée, parce que chaque<br />

échantillon avait été mis au départ <strong>dans</strong> un filet pour prévenir la dispersion en cas d'expansion<br />

énorme et souvent <strong>de</strong>s bul<strong>les</strong> d'air apparaissent sur la paroi <strong>du</strong> filet. L'influence <strong>de</strong> ce<br />

<strong>phénomène</strong> est très importante surtout pendant le premier temps. Les résultats sont donc<br />

moins réalistes mais peuvent cependant être comparés avec <strong>les</strong> résultats précé<strong>de</strong>nts. Ils<br />

indiquent <strong>de</strong>s différences qualitatives entre <strong>les</strong> différents mélanges.<br />

On met en évi<strong>de</strong>nce un régime quasi-linéaire sur <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mélanges, mais la perte <strong>de</strong><br />

masse n'est pas la même. Plus le mélangé est riche en phase U, plus la perte <strong>de</strong> masse est<br />

importante, à l'exception <strong>du</strong> mélange U+laitier dont la perte est nettement inférieure aux autres<br />

(moins <strong>de</strong> Ca(OH)2 <strong>dans</strong> le mélange). On trouve également <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> virage (A, B) à partir<br />

<strong>de</strong>squels la perte <strong>de</strong> masse est accélérée. Ces points tombent quasiment à la même échéance<br />

que ceux présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> courbes <strong>de</strong> la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté pour chaque configuration.<br />

Pour transformer <strong>les</strong> résultats expérimentaux en véritable perte <strong>de</strong> masse à l'atmosphère,<br />

on admet que <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>phénomène</strong>s chimiques qui interviennent sur la perte <strong>de</strong> masse sont la<br />

162


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

dissolution <strong>de</strong> la portlandite et <strong>du</strong> CSH et la transformation <strong>de</strong> la phase U. Nous n'avons<br />

effectué la correction <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> masse qu'avec la dissolution <strong>de</strong> la portlandite car la plupart<br />

<strong>de</strong>s ions Ca^" 1 " lixivies proviennent <strong>de</strong> la dissolution <strong>de</strong> portlandite et <strong>de</strong>s alcalins Hxiviés <strong>de</strong> la<br />

phase interstitielle. Les résultats expérimentaux doivent tenir également compte <strong>de</strong> la<br />

perturbation d'une dilatation <strong>de</strong>s échantillons résultant d'une augmentation <strong>du</strong> volume. La<br />

correction s'effectue <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

Supposons que l'état initial d'un échantillon est :<br />

VQ : Volume apparent initial ;<br />

0 : Porosité initiale ;<br />

MQS : Masse initiale <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s ;<br />

D'où la masse totale <strong>de</strong> l'échantillon est MQJ = MQS + Vrj^O'Ph et * a pesée<br />

hydrostatique initiale est P0 = M^ - V0.ph (ph : <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l'eau = 1 g/cm 3 )<br />

A l'échéance t, l'échantillon marque une expansion axiale s, une perte <strong>de</strong> masse à<br />

l'atmosphère APa et une perte <strong>de</strong> masse hydrostatique APjj, l'état <strong>de</strong> l'échantillon s'exprime par<br />

V\ : Volume apparent à t ;<br />

Q>t : Porosité à t ;<br />

MfS : Masse <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s à t ;<br />

_ . dV n*dr dh „ dr dh<br />

Puisque — = 2 * — + — = 3e en supposant que — = — -s,<br />

V r h r h<br />

nous avons donc Vt = VQ.(1+38) ;<br />

V$> +xv +(V -V) k<br />

La porosité O, = - 2 — CH ' ^— et la masse <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s Mts = MQS - APa ; où<br />

x désigne le nombre <strong>de</strong> mo<strong>les</strong> Ca2 + lixivies et VQJ le volume molaire <strong>de</strong> Ca(OH)2, k<br />

représente le coefficient volumique <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its par <strong>l'expansion</strong> : la fraction <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s<br />

<strong>dans</strong> l'augmentation volumique <strong>du</strong>e <strong>l'expansion</strong>, il est lié en effet à l'état <strong>de</strong> fissuration <strong>de</strong><br />

l'éprouvette. Nous avons donc la masse totale <strong>de</strong> l'échantillon Mtt = Mis + Vt.t_pji et la<br />

pesée hydrostatique Pt = Mtt - V^.Ph<br />

Puisque AP^ = Prj - Pt, d'où on obtient : APa = AP^ + xvCHp|, - 3eVnPh(l-k)<br />

Les résultats <strong>de</strong> correction sont indiqués sur la figure 3.18. Nous remarquons également<br />

un régime quasi-linéaire comme la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté. Par rapport à la quantité d'aci<strong>de</strong><br />

ajouté au cours <strong>du</strong> temps, l'indication <strong>du</strong> transfert <strong>de</strong> la matière (<strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> diffusion) est<br />

plus nette.<br />

163


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3<br />

3îème partie<br />

E<br />

"9<br />

6.<br />

2.500<br />

2.000<br />

0.500<br />

0.000<br />

•<br />

•<br />

•<br />

•<br />

. ¡JUDE DUCOMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

•<br />

A<br />

-¿rf^ DT<br />

U+C3S(0.69)<br />

U+C3S(0.9"7)<br />

Utoite(ü.6»j<br />

Droite(B.97)<br />

A ^ ^<br />

"*D<br />

A<br />

,<br />

A .<br />

3"^"<br />

A^.<br />

D^-<br />

A / ^<br />

0.000 5.000 10.000 15.000 20.000<br />

Racine carrée <strong>du</strong> temps (h)<br />

A<br />

25.000 30.000<br />

Figure 3.16 : Perte <strong>de</strong> masse hydrostatique en fonction <strong>de</strong> VF (dispositif aci<strong>de</strong>) (sans correction)<br />

10 15 35<br />

Figure 3.17 : Perte <strong>de</strong> masse hydrostatique en fonction <strong>de</strong> VF (dispositif résine) (sans correction)<br />

3.500<br />

0.000<br />

0.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000<br />

'(h)<br />

Racine carrée <strong>du</strong> temps (h)<br />

k = 0 : sans fissuration malgré <strong>l'expansion</strong> k = 1 : fissuration maximale <strong>du</strong>e à <strong>l'expansion</strong><br />

Figure 18 : Perte <strong>de</strong> masse à l'atmosphère en fonction <strong>de</strong> VF (dispositif aci<strong>de</strong>) (avec la correction)<br />

164


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEKIENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

W.2.2.C. Suivi <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en continu<br />

La transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite apparaît lorsque la concentration en sou<strong>de</strong><br />

<strong>dans</strong> la solution interstitielle diminue significativernent. Cette transformation peut-elle pro<strong>du</strong>ire<br />

une expansion?<br />

Nous avons suivi la variation dimensionnelle <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> composition (1), (2) et<br />

(3) qui subissent une lixiviation <strong>dans</strong> <strong>de</strong> l'eau pure, c'est à dire une lixiviation sur le dispositif<br />

résine. Pour permettre une comparaison, <strong>l'expansion</strong> d'un échantillon <strong>de</strong> composition (2)<br />

subissant une lixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux a été également mesurée. Les<br />

résultats sont indiqués <strong>dans</strong> la figure 3.19.<br />

Tout d'abord l'on constate que <strong>l'expansion</strong> est très importante pour <strong>les</strong> échantillons<br />

(0.6894) et (0.9744) <strong>dans</strong> l'eau. Pour l'échantillon U+C3S(0.9744) lixivié <strong>dans</strong> la solution<br />

saturée en chaux et renouvelée régulièrement, nous trouvons que <strong>l'expansion</strong> démarre plus tard<br />

que celui <strong>dans</strong> l'eau (öOOh environ plus tard), puis se développe avec la même allure que la<br />

<strong>de</strong>rnière pendant un certain temps (voir la courbe en ligne discontinu courte AC) et augmente<br />

rapi<strong>de</strong>ment après le point C. Contrairement aux échantillons U+C3S (0.6894 ou 0.9744),<br />

l'échantillon U+laitier (0.9744) n'accuse pas d'expansion, il marque même un retrait léger au<br />

cours d'un premier temps et la dimension reste pratiquement stable jusqu'à l'achèvement <strong>du</strong><br />

présent rapport (18 mois <strong>dans</strong> l'eau <strong>de</strong> pH à 7).<br />

70000<br />

-10000<br />

•<br />

•<br />

1 U-HJJÜ(0.6y) (H2UJ<br />

— — U+C3S(0.97) (Chaux)<br />

. . . . u+C3S(0.97XCH-6O0h)<br />

U+Lai(0.W) (H20)<br />

A _^^L<br />

B<br />

J I<br />

: / /<br />

0.00 5.00 10.00 15.00 20.00 25.00 30.00 35.00<br />

Racine carrée <strong>du</strong> temps (h)<br />

Figure 3.19 : Variation dimensionnelle <strong>de</strong>s échantillon subissant une lixiviation<br />

<strong>dans</strong> l'eau pure ou <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux<br />

165<br />

40.00


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ièrne Partie . ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Nous avons reporté sur ce graphe d'expansion <strong>les</strong> points <strong>de</strong> virage (A, B) apparaissant<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> mesures précé<strong>de</strong>ntes. H est intéressant <strong>de</strong> trouver que ces points correspon<strong>de</strong>nt<br />

effectivement juste au démarrage <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> importante (1500 -2000 um/m environ). Ce<br />

<strong>phénomène</strong> pourrait signifier que <strong>les</strong> paramètres contrôlant la cinétique <strong>du</strong> transport <strong>de</strong> la<br />

matière comme la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté et la perte <strong>de</strong> masse marquent un changement grâce<br />

aux effets mécaniques par <strong>l'expansion</strong>.<br />

La figure 3.26 (page 182) montre <strong>les</strong> échantillons qui ont subi la lixiviation <strong>dans</strong> l'eau ou<br />

<strong>dans</strong> la solution saturée en chaux. Les échantillons U+C3S (0.6894 et 0.9744) immergés <strong>dans</strong><br />

l'eau restent toujours intègres malgré la fissuration énorme alors que l'échantillon U+C3S<br />

(0.9744) immergé <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> chaux éclate complètement en morceaux et l'échantillon<br />

U+laitier (0.9744) ne présente aucun caractère d'expansion (sauf le <strong>les</strong>sivage <strong>de</strong> la périphérie<br />

<strong>de</strong> l'échantillon par la solution).<br />

IV.2.2.d. Expansion liée au départ <strong>de</strong>s alcalins<br />

A partir <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> mesurée et <strong>du</strong> départ <strong>de</strong>s alcalins Na + calculé pour chaque<br />

échéance, nous avons développé la relation expansion - quantité d'alcalins lixivies qui est<br />

représentée par la figure 3.20, <strong>les</strong> chiffres sur <strong>les</strong> courbes indiquant la racine carrée <strong>du</strong> temps<br />

correspondant (en heure l/2 ).<br />

16000<br />

14000<br />

-S- 12000<br />

iÖOOu<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0 ö—<br />

0.00<br />

' U+C3S(0.69)<br />

-O-— u->


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Nous remarquons que pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mélanges, la plupart <strong>de</strong>s alcalins sont lixivies avant<br />

le démarrage <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> (45 mmo<strong>les</strong> environ). Passant par une augmentation modérée <strong>du</strong>e<br />

à la lixiviation d'une quantité beaucoup plus faible (5-10 mmo<strong>les</strong> environ) succédant à la<br />

lixiviation précé<strong>de</strong>nte, <strong>l'expansion</strong> croît rapi<strong>de</strong>ment et proportionnellement à la quantité <strong>de</strong>s<br />

alcalins lixivies.<br />

Nous pensons que <strong>les</strong> alcalins lixivies avant le démarrage <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>vraient<br />

correspondre à la quasi-totalité <strong>de</strong>s alcalins existant <strong>dans</strong> la solution interstitielle, le système<br />

pourrait être considéré comme semi-infini vis-à-vis <strong>de</strong> Na + pendant un premier temps.<br />

Pendant une pério<strong>de</strong> intermédiaire, <strong>les</strong> alcalins lixivies auraient pour origine la solution<br />

interstitielle d'une part et la dissolution faible <strong>de</strong> la phase U d'autre part ; le système commence<br />

à perdre son statut semi-infini.<br />

Finalement, il arrive un moment où la concentration en alcalins <strong>dans</strong> la solution<br />

interstitielle est sensiblement inférieure à la concentration critique <strong>de</strong> la phase U et la<br />

transformation <strong>de</strong>vrait se manifester. Pendant cette pério<strong>de</strong>, <strong>les</strong> alcalins lixivies auraient donc<br />

principalement pour origine cette transformation et la quantité cumulée <strong>de</strong>s alcalins lixivies<br />

<strong>de</strong>vrait être proportionnelle à <strong>l'expansion</strong> engendrée.<br />

IV.2.3. Analyse théorique <strong>de</strong> la lixiviation liée à la stabilité <strong>de</strong>s hydrates<br />

Lorsqu'une pâte <strong>de</strong> ciment est en contact avec une solution agressive, <strong>de</strong>ux <strong>phénomène</strong>s<br />

<strong>de</strong> transferts <strong>de</strong> matière se pro<strong>du</strong>isent :<br />

i) La pénétration <strong>de</strong> l'eau externe <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pores <strong>de</strong> la pâte. En effet, la pâte <strong>de</strong> ciment<br />

est un soli<strong>de</strong> poreux, la répartition <strong>de</strong>s pores couvre toutes <strong>les</strong> tail<strong>les</strong> entre <strong>les</strong> capillaires et <strong>les</strong><br />

micropores. Un écoulement d'eau en phase liqui<strong>de</strong> se pro<strong>du</strong>it <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> la pâte <strong>du</strong>rcie si<br />

elle est soumise à un gradient <strong>de</strong> pression hydraulique ou si la pâte, à l'état sec, subit une<br />

ascension capillaire d'eau d'origine externe.<br />

ii) La difiiision <strong>dans</strong> le réseau poreux <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment. La différence <strong>de</strong><br />

concentrations entre l'eau interstitielle <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment et la solution agressive engendre un<br />

transport global <strong>du</strong> constituant, orienté <strong>de</strong> la zone la plus concentrée vers la zone la moins<br />

concentrée.<br />

Signalons que le <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> convection n'est pas pris en compte ici car nous<br />

supposons que <strong>les</strong> pressions <strong>dans</strong> la solution agressive et la solution interstitielle <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong><br />

ciment sont i<strong>de</strong>ntiques et la taille <strong>de</strong>s pores est très petite.<br />

167


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Panie<br />

, ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Les processus <strong>de</strong> transferts s'accompagnent souvent <strong>de</strong> réactions chimiques <strong>dans</strong> la pâte<br />

<strong>de</strong> ciment, parce que <strong>les</strong> variations <strong>de</strong> concentrations <strong>dans</strong> l'eau interstitielle <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong><br />

ciment, provoquées par la diffusion, engendrent <strong>de</strong>s sous- ou sur-saturations par rapport à<br />

différentes phases soli<strong>de</strong>s, donc <strong>de</strong>s <strong>phénomène</strong>s <strong>de</strong> dissolution ou <strong>de</strong> précipitation.<br />

Le processus <strong>de</strong> pénétration d'eau externe est généralement très rapi<strong>de</strong> par rapport au<br />

processus <strong>de</strong> diffusion, il influence la diffusion donc seulement au début <strong>de</strong> la lixiviation. Dans<br />

la section suivante, nous n'analysons théoriquement que la diffusion pendant la lixiviation.<br />

IV, 2.3. a. Théorie <strong>de</strong> diffusion en milieu isotrope<br />

Le processus <strong>de</strong> diffusion est caractérisé par la première loi <strong>de</strong> Fick : <strong>dans</strong> le cas<br />

unidimensionnel, le flux <strong>de</strong> matière est proportionnel au gradient <strong>de</strong> concentration,<br />

âC<br />

F = -D^L fjj<br />

âx<br />

F : flux <strong>de</strong> la substance diffusante <strong>dans</strong> la direction x,<br />

D : coefficient <strong>de</strong> diffusion,<br />

âC<br />

âx<br />

: gradient <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> la substance diffusante <strong>dans</strong> la direction x.<br />

La <strong>de</strong>uxième loi <strong>de</strong> Fick, dérivée <strong>de</strong> la première loi <strong>de</strong> Fick, s'écrit par une équation<br />

différentielle sous forme générale :<br />

âC<br />

^- = div(DgradC) [2]<br />

at<br />

Dans le cas <strong>de</strong> diffusion unidirnensionnelie et <strong>du</strong> coefficient constant, elle <strong>de</strong>vient :<br />

^• = D ^ [21<br />

ât<br />

2<br />

âx<br />

L J<br />

L'équation [2] est souvent difficile à résoudre, on utilise généralement l'équation [2 1 ]. La<br />

plupart <strong>de</strong>s problèmes pratiques peuvent être simplifiés en un cas unidimensionnel.<br />

IV.2.3.b. Diffusion liée aux réactions chimiques <strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment<br />

Pour une pâte <strong>de</strong> ciment, le processus <strong>de</strong> diffusion s'accompagne pratiquement toujours<br />

<strong>de</strong> réactions chimiques. Il faudra donc combiner <strong>les</strong> lois <strong>de</strong> la diffusion avec <strong>les</strong> équations<br />

décrivant la cinétique <strong>de</strong>s réactions. Dans ce cadre, A<strong>de</strong>not (1992) a modéiisé le processus <strong>de</strong><br />

diffusion liée aux réactions chimiques <strong>dans</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment en se basant sur l'hypothèse <strong>de</strong><br />

168


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¿¿me partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

l'équilibre local. Cette hypothèse a été fréquemment utilisée pour traiter différents problèmes<br />

<strong>de</strong> transferts d'espèces chimiques interagissent avec <strong>de</strong>s phases soli<strong>de</strong>s <strong>du</strong> ciment hydraté (Buil,<br />

1989, A<strong>de</strong>not 1992). L'équilibre local est supposé exister entre <strong>les</strong> constituants en solution et<br />

<strong>les</strong> constituants <strong>dans</strong> la phase soli<strong>de</strong> car <strong>les</strong> réactions sont très rapi<strong>de</strong>s par rapport à la<br />

diffusion. Dans la suite, nous allons présenter le principe <strong>de</strong> la modélisation.<br />

La variation <strong>de</strong> concentrations <strong>dans</strong> la phase interstitielle provoquée par la diffusion peut<br />

être immédiatement équilibrée par la variation <strong>de</strong> concentration en phase soli<strong>de</strong>, par la<br />

dissolution ou par la précipitation, <strong>les</strong> endroits où certains hydrates en phase soli<strong>de</strong> sont<br />

dissous totalement caractérisent l'existence <strong>de</strong>s fronts. Dans chaque zone séparée par <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux<br />

frontières successives, un certain nombre <strong>de</strong> phases soli<strong>de</strong>s coexistent en équilibre avec la<br />

phase liqui<strong>de</strong>. Le système va s'organiser pour établir une succession <strong>de</strong> fronts et <strong>de</strong> zones,<br />

chacun d'entre eux étant le plus près possible <strong>de</strong> l'équilibre avec son environnement ionique<br />

immédiat. La figure 3.21 représente schématiquement l'idée <strong>de</strong> l'équilibre local.<br />

temps - 0 (sans diffusion) :<br />

Surface -» vers le coeur<br />

temps = t (avec diffusion) :<br />

Surface Front fj Front f\.\ Front fj Front fjf.i (<strong>de</strong>rnière zone<br />

immobile _> _^ _» _» stable ou non)<br />

Cy : concentration <strong>de</strong> l'espèce A¡ en solution interstitielle <strong>dans</strong> la zone j (1< i < n, 15 j < k-1),<br />

Sjj : concentration <strong>de</strong> l'espèce A¿ à l'état soli<strong>de</strong> <strong>dans</strong> la zone j,<br />

Swj : concentration <strong>de</strong> la phase soli<strong>de</strong> B <strong>dans</strong> la zone j ( 1


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. ETUDE DU COI^ORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Considérons qu'un système contient » espèces (ou constituants indépendants), désignées<br />

par Ai (l


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEAŒm'DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

AC, 1 A&,<br />

soit —' L = divm gradC,) - - L<br />

At K ,jS »' ®j At<br />

ou quand At-* 0 :<br />

âCH<br />

1 âSH<br />

AQ âCj ASj âSj<br />

sachant que iim —-=—- et lim —-=—-. Pour le cas unidimensionnel, <strong>les</strong> équations<br />

Ar-*o At ât Af-»o Ai ât<br />

[6] <strong>de</strong>viennent :<br />

âC„ d àCti i dSu<br />

ât âx K 9 âx


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième panje<br />

principa<strong>les</strong>, qui s'écrivent :<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

^ï — Ço »<br />

q = c?w,<br />

C -C<br />

Q = £?<br />

q =


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième pgnje<br />

. EjuDEDU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

souvent caractérisée par CQ(X = 0,t = t) = CQ = 0.<br />

Cas 1 : milieu semi-infini sans réaction.<br />

La condition initiale et la condition aux limites sont :<br />

C=0, JC = 0, t>0;)<br />

-, n > milieu senti - infini<br />

C=(ft 0


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Partie : ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

noter que c'est aussi vrai <strong>dans</strong> le cas où le coefficient <strong>de</strong> diffusion varie en fonction <strong>de</strong> la<br />

concentration.<br />

Cas 2 : milieu semi-infini avec réactions.<br />

Comme nous avons déjà dit, <strong>les</strong> solutions analytiques sont généralement impossib<strong>les</strong> à<br />

obtenir. Mais nous pouvons donner quelques éléments intéressants pour l'adaptation à la<br />

métho<strong>de</strong> numérique (A<strong>de</strong>not, 1992).<br />

La transformation <strong>de</strong> Boltzmann TJ= —j= s'applique <strong>dans</strong> [6'] et [7], sachant que :<br />

2yft<br />

dÇl = _JldÇ_<br />

ât~ 2i drj '<br />

ât ~ 2t drf<br />

Les équations [6'] et [7] <strong>de</strong>viennent :<br />

dr¡<br />

ÔC = 1 dC<br />

âx 2 VF drj '<br />

dx _ TJ<br />

2 ' drj dn 9 drj 2


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Part¡e<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT'DESENROBES DEDECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

âx 2<br />

soit D-—£- - pC<br />

C = f C,e- pt dt = -=^- x=±l,t>0<br />

h ' p<br />

— =f 0-e' p! dt = 0 x = 0, i>0<br />

dx Jo<br />

C = rC0e- pS dt = ^ 0 < x


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡teme partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

L'analyse théorique que nous avons effectuée montre que la cinétique <strong>de</strong> diffusion est<br />

caractérisée par la linéarité <strong>de</strong> la quantité diffusée en fonction <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong> temps, ceci<br />

est vrai non seulement pour <strong>les</strong> cas simp<strong>les</strong>, mais aussi pour beaucoup <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> diffusion plus<br />

complexes, par exemple si le coefficient <strong>de</strong> diffusion est variable en fonction <strong>de</strong> la<br />

concentration ou si la diffusion est liée aux réactions chimiques. Cette analyse explique <strong>les</strong><br />

résultats expérimentaux que nous avons obtenus précé<strong>de</strong>mment : la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté et la<br />

perte <strong>de</strong> masse présentent un régime quasi-linéaire en fonction <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong> temps.<br />

Mais à l'échéance très longue, cette hypothèse <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> moins en moins acceptable. Ce<br />

<strong>phénomène</strong> peut s'expliquer par <strong>de</strong>ux raisons :<br />

- l'échantillon doit être considéré comme un milieu fini avec réactions, et <strong>de</strong> ce fait la<br />

cinétique <strong>de</strong> diffusion s'éloigne plus en plus <strong>du</strong> régime <strong>de</strong> linéarité en -Jt quand l'échéance <strong>de</strong><br />

diffusion est très longue comme nous l'avons prévu <strong>dans</strong> le cas 3.<br />

- D'autre part, à l'échéance longue, <strong>l'expansion</strong> importante <strong>de</strong> l'échantillon engendre<br />

certainement beaucoup <strong>de</strong> fissures plus ou moins gran<strong>de</strong>s qui perturbent énormément la<br />

diffusion "normale".<br />

Un autre point plus important porté par l'analyse théorique est l'existence <strong>de</strong>s différents<br />

fronts <strong>du</strong>s aux différentes réactions <strong>dans</strong> le milieu. Dans le système étudié, comment <strong>les</strong><br />

réactions se passent-el<strong>les</strong> ? Quel<strong>les</strong> conséquences entraînent-el<strong>les</strong> sur le zonage <strong>du</strong> milieu ?<br />

Nous allons y répondre par l'analyse expérimentale <strong>de</strong>s échantillons après lixiviation.<br />

IV.2.4. Analyse expérimentale <strong>de</strong>s échantillons après lixiviation<br />

Les échantillons ont subi la lixiviation soit sur le dispositif résine, soit sur le dispositif<br />

aci<strong>de</strong>, soit <strong>dans</strong> une solution régulièrement renouvelée et saturée en chaux . Un mois après la<br />

lixiviation, <strong>les</strong> échantillons <strong>de</strong>s mélanges U+C3S(0.6894 et 0.9744) présentent une expansion<br />

très importante, <strong>les</strong> fissures engendrées à la surface sont bien visib<strong>les</strong>. Pour éviter l'éclatement<br />

complet <strong>de</strong> l'échantillon et ainsi permettre l'analyse assez précise, nous avons sorti <strong>les</strong><br />

échantillons U+C3S après un mois <strong>de</strong> lixiviation et puis effectué immédiatement l'analyse semiquantitative<br />

par DRX. La même procé<strong>du</strong>re a été effectuée sur l'échantillon U+laitier (0.9744)<br />

mais la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> lixiviation est beaucoup plus longue (18 mois environ) que <strong>les</strong> précé<strong>de</strong>nts.<br />

W.2.4.a. Analyse semi-quantitative par DRX<br />

Cette technique permet <strong>de</strong> déceler la présence <strong>de</strong> composés cristallisés ainsi que<br />

d'estimer l'évolution semi-quantitative <strong>de</strong> ces composés à partir <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s raies<br />

caractéristiques correspondantes.<br />

177


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partle<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Les échantillons ne subissent aucun traitement après la sortie <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> lixiviation.<br />

Il sont découpés au milieu suivant une section perpendiculaire à l'axe <strong>du</strong> cylindre, puis gratté<br />

soigneusement <strong>dans</strong> cette section <strong>de</strong> façon à recueillir <strong>de</strong>s échantillons à différentes distances<br />

<strong>de</strong> la surface (l'épaisseur <strong>de</strong> chaque couronne grattée est 0.2-0.4 mm environ) (figure 3.22). Le<br />

grattage se fait <strong>de</strong> la surface vers le coeur <strong>de</strong>s échantillons et en fonction <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong>s<br />

couronnes par rapport au centre <strong>du</strong> cylindre.<br />

Les prélèvements <strong>de</strong>s poudres ont été effectués <strong>dans</strong> un délai le plus court possible pour<br />

éviter la carbonataron. Les poudres recueillies sont ensuite modérément broyées et<br />

immédiatement mises sur un porte-échantillon spécial qui permet d'effectuer l'analyse DRX à<br />

très faible quantité. Pour que <strong>les</strong> poudres se répartissent <strong>de</strong> manière homogène et adhérent bien<br />

sur le porte-échantillon, nous avons ajouté une ou <strong>de</strong>ux gouttes d'acétone sur <strong>les</strong> poudres et<br />

puis fait vibrer légèrement le porte-échantillon.<br />

Cette métho<strong>de</strong> est particulièrement bien adaptée à la préparation <strong>de</strong> l'échantillon pour<br />

l'analyse <strong>de</strong> très faible quantité. En effet, elle ne perturbe pas la composition <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it,<br />

comme nous l'avons vérifié <strong>dans</strong> la <strong>de</strong>uxième partie <strong>du</strong> présent rapport.<br />

La radiation utilisée pour l'analyse DRX est celle <strong>du</strong> cuivre Ka sous 40 kV et 25 mA. La<br />

vitesse <strong>de</strong> détection, le facteur le plus important, a été fixé à 3s/0.02°. D'après <strong>les</strong> diagrammes<br />

obtenus, nous avons i<strong>de</strong>ntifié toutes <strong>les</strong> phases présentes et suivi l'évolution <strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong><br />

leurs pics caractéristiques.<br />

Figure 3.22 : Découpage <strong>de</strong> l'échantillon au milieu suivant la section perpendiculaire à l'axe <strong>du</strong> centre et<br />

prélèvement <strong>de</strong>s poudres <strong>dans</strong> chaque couronne en fonction <strong>de</strong> la distance à l'axe <strong>du</strong> centre<br />

178


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡sème partie<br />

- Echantillons analysés :<br />

. grung DUCOMPORTEMENTDESENROBES DEDECHETSRADIOACTIFS SUIDATES<br />

i) Les échantillons U+C3S(0,9744 et 0.6894) ont subi la lixiviation <strong>dans</strong> l'eau maintenue<br />

à pH = 7 par le dispositif aci<strong>de</strong> pendant un mois environ. Le choix d'une telle échéance dépend<br />

uniquement <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong>s échantillons, c'est à dire que ceux-ci doivent avoir un bon noyau pour<br />

rendre l'analyse détaillée praticable.<br />

Les analyses préliminaires pour ces <strong>de</strong>ux échantillons ont montré que la répartition<br />

minéraiogique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons est i<strong>de</strong>ntique, la différence entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mélanges rési<strong>de</strong><br />

uniquement <strong>dans</strong> la quantité relative <strong>de</strong>s différents hydrates et <strong>dans</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> leur zone<br />

d'existence. En effet, cette différence peut s'expliquer simplement par <strong>les</strong> teneurs différentes en<br />

phase U initiale <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges. Nous avons donc particulièrement étudié l'échantillon (1)<br />

car <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong> celui-ci est moins importante et l'échantillon reste assez intègre.<br />

Nous avons analysé plus <strong>de</strong> 20 couronnes minces sur une couche d'épaisseur <strong>de</strong> 3 mm<br />

environ qui commence par l'interface entre la couronne périphérique fragile et le noyau intègre<br />

et finit à la composition invariable et quasi-constante par rapport à la composition initiale <strong>du</strong><br />

mélange. La couronne périphérique (2 mm environ pour le mélange (1) et 3 mm environ pour<br />

le mélange (2)) est analysée <strong>de</strong> façon moyenne car elle est très fragile, quasiment séparée <strong>de</strong><br />

l'échantillon principal (voir figure 3.26, page 182), et donc impossible d'être grattée couche par<br />

couche. L'ensemble <strong>de</strong> ces couronnes analysées représentent en réalité toutes <strong>les</strong> zones<br />

dégradées. L'analyse ponctuelle <strong>de</strong> ces zones peut éclairer la minéralogie et l'évolution<br />

minéraiogique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentes zones. Les diagrammes et le dépouillement sont indiqués en<br />

annexe 3.06(a).<br />

ii) Pour l'échantillon U+C3S(0.9744) immergé <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux et<br />

renouvelée très régulièrement, l'analyse détaillée est impossible, car l'évolution <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong><br />

est tellement rapi<strong>de</strong> dès sa manifestation que l'on ne peut pas la maîtriser. D'ailleurs<br />

l'échantillon éclate complètement comme nous avons vu sur la figure 3.26 (page 182).<br />

Cependant, nous avons pu effectuer <strong>de</strong>s analyses sur <strong>les</strong> débris très proches <strong>de</strong> la<br />

surface, sur <strong>les</strong> morceaux se trouvant entre la surface et le coeur, et sur <strong>les</strong> morceaux se situant<br />

au coeur pour observer l'évolution minéraiogique et évaluer la quantité d'hydrates <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

zones différentes (diagrammes en annexe 3.06(b)). En effet, ces trois points représentatifs sont<br />

suffisants pour illustrer la répartition minéraiogique <strong>dans</strong> cet échantillon, car la minéralogie et<br />

la répartition quantitative sont pratiquement constantes <strong>dans</strong> tout l'échantillon comme nous<br />

allons le voir <strong>dans</strong> la suite.<br />

iii) Pour l'échantillon U+laitier(0.9744), nous avons également effectué le grattage et<br />

l'analyse par DRX, mais chaque zone grattée est plus large que l'échantillon U+C3S (0.5 mm<br />

179


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième parHe<br />

. ZTUDEDU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

environ pour chaque zone et 20 zones sur l'épaisseur <strong>de</strong> 9 mm <strong>de</strong> la surface vers le coeur),<br />

signalons que cet échantillon a subi une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau à pH 7 pendant 18 mois environ<br />

et il ne gonfle pas (voir figure 3.26, page 182). Les diagrammes et le dépouillement sont<br />

indiqués en annexe 3,06c.<br />

V.2.4.K Elu<strong>de</strong> microscopique par MEB<br />

Le microscope électronique à balayage (MEB), équipé d'une son<strong>de</strong> à dispersion<br />

d'énergie, permet d'i<strong>de</strong>ntifier, <strong>de</strong> localiser et d'analyser qualitativement <strong>les</strong> pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong><br />

dégradation rencontrés <strong>dans</strong> différentes zones. Les observations au MEB ont été réalisées sur<br />

<strong>les</strong> mêmes échantillons analysés préalablement par DRX, soit U+C3S (0.6894) lixivié <strong>dans</strong><br />

l'eau à pH 7, U+C3S (0.9744) lixivié <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux et U+laitier (0.9744)<br />

lixivié <strong>dans</strong> l'eau à pH 7. Les résultats obtenus par ces <strong>de</strong>ux moyens d'investigation se<br />

confortent donc l'un à l'autre.<br />

Nous avons travaillé sur <strong>les</strong> sections <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> échantillons lixivies pour<br />

noter <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> morphologie entre phase. L'échantillon U+C3 S ayant subi la lixiviation<br />

<strong>dans</strong> l'eau à pH 7 présente nettement <strong>les</strong> différentes zones <strong>de</strong> dégradation, l'observation sur une<br />

section polie <strong>de</strong> cet échantillon a été particulièrement faite pour obtenir plus <strong>de</strong><br />

renseignements.<br />

V.2.4.C. Répartition minéralogique et observation morphologique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons<br />

ayant subi la lixiviation<br />

Les résultats d'analyse par DRX sont présentés sur ¡es figures 3.23, 3.24 et 3.25.<br />

L'axe Y représente la hauteur <strong>du</strong> pic caractéristique <strong>de</strong>s hydrates : d = 10.00Â pour îa<br />

phase U, d = 9.72Â pour l'ettringite, d = 4.92Â pour Phydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium et d = 8.91Â pour<br />

le monosulfoaluminate. L'axe X représente la distance <strong>de</strong> la couronne analysée à la surface <strong>de</strong><br />

l'échantillon. D faut signaler que <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> distance sont approximatives.<br />

Pour toutes <strong>les</strong> figures, <strong>les</strong> lignes continues sont tracées directement à partir <strong>de</strong>s points<br />

expérimentaux alors que <strong>les</strong> lignes discontinues sont obtenues selon l'analyse théorique. Nous<br />

avons reporté également la composition initialement homogène <strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons avant la<br />

lixiviation afin d'une comparaison.<br />

Il faut noter que la coexistence <strong>de</strong> C4AHX en faible quantité avec le mono-sulfoaluminate<br />

est probable.<br />

Les observations au MEB sont présentées sur <strong>les</strong> figures 3.27, 3.28 et 3.29.<br />

180


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

•fi<br />

-1»<br />

«<br />

g<br />

s<br />

i i i i i<br />

1 200<br />

t<br />

i<br />

-8<br />

1000<br />

3 ieme Partie : ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

- l<br />

(l)(2)(3a) (3 b) (4 a)<br />

í<br />

• '<br />

E<br />

c<br />

1<br />

f<br />

f<br />

t<br />

t<br />

n<br />

f<br />

líl ')<br />

¡ S Í > i<br />

í ' 7<br />

í<br />

f<br />

i<br />

t<br />

S<br />

¡<br />

1,<br />

f I<br />

t<br />

(<br />

¡<br />

(4.b)<br />

;*• á mi» '" n<br />

»<br />

*<br />

{4 c) (5)<br />

E<br />

i<br />

i<br />

i<br />

E<br />

Î<br />

6<br />

(<br />

'••* J<br />

> i<br />

t 1 !<br />

V * 1<br />

; ,


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

sieme partje<br />

. ETUDE DU COKÍPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

(<strong>de</strong> gauche à droite : U+laitier <strong>dans</strong> l'eau, U+C3S(1) <strong>dans</strong> l'eau, U+C3S(2) <strong>dans</strong> l'eau, U+C3S(2) <strong>dans</strong> chaux)<br />

Figure 3.26 : Observation <strong>de</strong>s échantillons ayant subi une lixiviation <strong>dans</strong> différents milieux<br />

* * . ï t<br />

, . S r<br />

• it<br />

*: * "% : ":"-. -"V'<br />

(i) Ettringite expansive en amas après lixiviation (ü) Phase U en plaquettes hexagona<strong>les</strong> avant lixiviation<br />

Figure 3.27 : Observation <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S (lixiviation <strong>dans</strong> la solution chaux)<br />

•» * * * * * ' A* il T>*<br />

-it-<br />

kir-:. '^/-l'ÄS<br />

.d<br />

l<br />

(i) Ettringite fine fibreuse bien cristallisée (toutes <strong>les</strong> zones) (ii) Plaquettes hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> la Phase U au coeur<br />

Figure 3.28 : Observation <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+laitier (lixiviation <strong>dans</strong> l'eau à pH 7)<br />

182


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ferne Partie , ETUDE DUCOMPORTEMENT DES ENROBESDE DECHETSRADIOACTIFS SULFATES<br />

- -••• jiiiiiiMffwinwmrwiia ,„<br />

Î(i)L(2)—JL (i) Vue générale <strong>de</strong>s zones dégradées<br />

" * * r*fè** *>'"<br />

'Ai*?<br />

(ii) Ettringite fibreuse parfaitement formée <strong>dans</strong><br />

la zone (3) (longueur > 50uan)<br />

NtâL<br />

Çs"/** ¡•P" fj<br />

(iii) Ettringite expansive en amas <strong>dans</strong> la zone (4) (iv) Ettringite et AFm <strong>dans</strong> la zone (4.c)<br />

-, • y i<br />

Remarque : La photo (i) comporte seulement<br />

<strong>les</strong> zones (1), (2), (3) et le début<br />

<strong>de</strong> la zone (4), en raison <strong>de</strong> la<br />

difficulté <strong>de</strong> saisir le champs<br />

global<br />

(v) La phase U <strong>dans</strong> le coeur <strong>de</strong> l'échantillon<br />

Figure 3.29a : Observation <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S (lixiviation <strong>dans</strong> l'eau à pH 7)<br />

183


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

& • *<br />

"JT<br />

* jf<br />

Î-Î*Î Ri». öS*<br />

*—**^*^Tl<br />

L .S<br />

ferne panje<br />

. ¿JUDE pu COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

(i) Vue générale <strong>de</strong>s zones dégradées<br />

(iii) Ettringite expansive en amas <strong>dans</strong> la zone (4)<br />

(ïi) Ettringite fibreuse parfaitement formée <strong>dans</strong><br />

la zone (3) (longueur > 50fun)<br />

•Î / at **;**i<br />

(iv) AFm, U et C3S rési<strong>du</strong>el <strong>dans</strong> ta zone (4.c)<br />

Remarque : La photo (i) ne comporte pas<br />

le coeur <strong>de</strong> l'échantillon,<br />

en raison <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong><br />

saisir le champs global<br />

(v) La phase TJ et C3S anhydre <strong>dans</strong> le cœur<br />

Figure 3.29b : Observation <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S (lixiviation <strong>dans</strong> l'eau à pH 7)<br />

184<br />

*\


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. EXUDE DU COMPORTEMENTDESENROBES DE DECHETS RADIOACTIFSSULFATES<br />

- Lixiviation <strong>de</strong> l'échantillon U+C3S <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7 :<br />

Les résultats d'analyse ont montré clairement l'évolution minéralogique à différentes<br />

distances. Nous avons distingué plusieurs zones :<br />

Zone (1) : C'est une couche totalement carbonatée et elle est très mince. Au<br />

moment <strong>du</strong> prélèvement <strong>de</strong> l'échantillon, c'est à dire à la fin <strong>de</strong> la<br />

lixiviation, elle se sépare très facilement <strong>de</strong> l'échantillon principal.<br />

L'analyse DRX a monté qu'elle se compose uniquement <strong>du</strong> carbonate <strong>de</strong><br />

calcium. La formation <strong>de</strong> cette couche est certainement <strong>du</strong>e à la<br />

carbonatation <strong>du</strong> calcium lixivié par le CO2 <strong>de</strong> l'air dissous <strong>dans</strong> l'eau<br />

malgré le dispositif sous la pression d'azote.<br />

Zone (2) et (3) : L'ensemble <strong>de</strong>s zones (2) et (3) forme une couronne<br />

particulièrement fragile et il est impossible d'effectuer l'analyse couche<br />

par couche sur cette couronne comme nous avons déjà dit. Pourtant<br />

l'analyse par DRX sur un morceau couvrant toute la couronne fragile<br />

indique l'existence abondante mais unique <strong>de</strong> l'ettringite. Selon l'analyse<br />

théorique précé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> diffusion et en nous basant sur <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong><br />

nombreux auteurs, nous estimons que cette couronne comporte <strong>de</strong>ux<br />

zones successives : la zone (2) sans l'ettringite, composée uniquement <strong>du</strong><br />

C-S-H <strong>du</strong> rapport Ca/Si très faible et <strong>du</strong> gel d'alumine (Revertégat et al.<br />

en 1992, A<strong>de</strong>not en 1992), la zone (3) composée essentiellement <strong>de</strong><br />

l'ettringite avec <strong>de</strong>s gels. Entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux zones, il subsiste éventuellement<br />

une zone d'interface correspondant à la disparition progressive <strong>de</strong><br />

l'ettringite que nous notons zone (3.a). La zone principale est la zone<br />

(3.b) où la teneur en ettringite reste constante.<br />

Les observations au MEB confirment l'analyse précé<strong>de</strong>nte : la<br />

zone (2) est dépourvue d'ettringite et <strong>de</strong> portlandite, elle présente<br />

l'aspect d'un gel avec un faible rapport Ca/Si et comporte encore <strong>de</strong><br />

l'aluminium. Quand on progresse vers la profon<strong>de</strong>ur plus importante, la<br />

portlandite est toujours absente, par contre, l'ettringite augmente<br />

rapi<strong>de</strong>ment et elle se présente <strong>de</strong> la façon prépondérante <strong>dans</strong> une zone<br />

assez large jusqu'à l'interface entre la couronne fragile et l'échantillon<br />

intègre. Dans cette zone, l'ettringite est parfaitement cristallisée en fibres<br />

avec une longueur <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50um (figures 3.29a(ii) et 3.29b(ii)) et<br />

cel<strong>les</strong> se trouvant <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s fissures et à l'interface sont souvent orientées<br />

parallèlement aux surfaces (figure 3.29a(i)).<br />

185


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ième Partíe<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SUU?ATES<br />

Nous sommes convaincus que l'ettringite observée ici serait<br />

formée à partir <strong>de</strong> la solution interstitielle par recristallisation, précédant<br />

certainement d'une solubilisation <strong>de</strong> l'ettringite formée <strong>dans</strong> la zone (4)<br />

que nous allons abor<strong>de</strong>r immédiatement. Ce type d'ettringite ne<br />

présenterait pas <strong>de</strong> caractère expansif.<br />

Zone (4) : Une analyse par DRX très soigneuse commence par cette zone.<br />

Elle se caractérise spécifiquement par une zone majeure (4.b) <strong>dans</strong><br />

laquelle tous <strong>les</strong> hydrates sont en équilibre et leurs quantités sont<br />

pratiquement constantes. Elle est précédée d'une zone (4. a) où<br />

l'ettringite augmente rapi<strong>de</strong>ment en rejoignant la zone (3) mais la chaux<br />

et le monosuîfoaluminate disparaissent brutalement. On peut donc la<br />

considérer comme une zone <strong>de</strong> passage entre (3) et (4). Elle est suivie<br />

d'une zone (4.c) où la portlandite a tendance à augmenter, le<br />

monosuîfoaluminate reste inchangé, la phase U commence à apparaître<br />

mais l'ettringite disparaît brutalement, elle peut également être<br />

considérée comme une zone <strong>de</strong> passage entre (4) et (5) que nous allons<br />

décrire. Le fait marquant <strong>de</strong> la zone (4) est la coexistence <strong>de</strong> l'ettringite<br />

avec portlandite, ceci fait la distinction entre la zone (3) et (4).<br />

La morphologie <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> phases détectées par DRX a été<br />

i<strong>de</strong>ntifiée par <strong>les</strong> observations au MEB. La figure 3.29a(iii) montre<br />

l'ettringite massive en amas observée <strong>dans</strong> la zone (4) et la figure<br />

3.29b(iii) décrit le même type d'ettringite située <strong>dans</strong> la même zone.<br />

Nous remarquons qu'elle ressemble véritablement à une éponge qui peut<br />

gonfler <strong>dans</strong> l'eau. Nous pensons que l'ettringite trouvée ici est<br />

expansive, d'origine <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U en présence <strong>de</strong><br />

chaux. C'est elle qui con<strong>du</strong>it à une expansion <strong>de</strong> l'échantillon global.<br />

On trouve également le monosuîfoaluminate et la phase U <strong>dans</strong><br />

îa zone (4.c), tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux en plaquette hexagonale, et parfois aussi<br />

l'ettringite bien cristallisée en aiguille mais <strong>de</strong> très faible fréquence<br />

d'apparition (figures 3.29a(iv) et 3.29b(iv)).<br />

Zone (5) : L'analyse DRX indique que <strong>dans</strong> cette zone, la portlandite et la<br />

phase U continuent à augmenter considérablement, tandis que le<br />

monosuîfoaluminate diminue fortement jusqu'à sa disparition. L'ettringite<br />

n'est plus présente <strong>dans</strong> cette zone qui ressemble à une zone<br />

intermédiaire entre (4) et (6).<br />

186


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jième Partie . grumpy COMPORTEMENTDESENROBESDE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Cette zone est difficile à saisir au MEB en raison <strong>de</strong> sa<br />

ressemblance minéralogique et morphologique avec la zone (4.c).<br />

Zone (6) : Cette <strong>de</strong>rnière zone correspond au noyau inattaqué qui gar<strong>de</strong><br />

toujours la même composition initiale : la phase U, la portlandite et le C-<br />

S-H. La présence <strong>de</strong> la phase U au MEB est très importante et<br />

l'existence <strong>du</strong> C3S anhydre n'est pas négligeable (figures 3.29a(v) et<br />

3.29b(v)).<br />

- Lixiviation <strong>de</strong> l'échantillon IJ+C3S <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux :<br />

On observe une répartition minéralogique pratiquement uniforme <strong>dans</strong> la majeure partie<br />

<strong>de</strong> cet échantillon. L'ettringite n'évolue pratiquement pas ; il en va <strong>de</strong> même pour la portlandite<br />

sauf au coeur où elle a tendance à augmenter. Quant au monosulfoaluminate, on détecte<br />

toujours sa présence mais en très faible quantité (nous le figurons donc en ligne discontinue).<br />

La phase U n'apparaît qu'à la périphérie <strong>du</strong> coeur.<br />

En comparant <strong>les</strong> résultats avec ceux obtenus à pH = 7, on remarque que la répartition<br />

minéralogique <strong>de</strong> l'échantillon lixivié <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux ressemble tout à fait à<br />

celle <strong>de</strong> la zone (4) sauf 4.a <strong>de</strong> l'échantillon lixivié <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7. Le manque<br />

<strong>de</strong>s zones (5) et (6) est dû probablement à la longue immersion <strong>de</strong> î'éprouvette <strong>dans</strong> le iixiviat<br />

: on <strong>les</strong> aurait observées si l'échéance <strong>de</strong> lixiviation avait été plus courte.<br />

La figure 3.27 illustre <strong>les</strong> observations <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> la même composition avec et<br />

sans lixiviation. Nous trouvons que la morphologie <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> l'échantillon lixivié<br />

(figure 3.27(i)) est pratiquement la même que <strong>dans</strong> la zone (4) <strong>de</strong> l'échantillon lixivié <strong>dans</strong> l'eau<br />

pH 7 (figure 3.29a(iii)). Il est évi<strong>de</strong>nt qu'elle est complètement différente <strong>de</strong> celle <strong>dans</strong><br />

l'échantillon sans lixiviation (figure 3.27(ii)).<br />

- Lixiviation <strong>de</strong> l'échantillon U+laitier <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7 :<br />

L'analyse minéralogique par DRX montre que <strong>les</strong> zones périphériques <strong>de</strong> l'échantillon<br />

sont i<strong>de</strong>ntiques à l'échantillon U+C3S lixivié <strong>dans</strong> l'eau à pH 7 : une zone carbonaté, une zone<br />

dépourvue d'ettringite et <strong>de</strong> portlandite suivie d'une zone intermédiaire où l'apparition <strong>de</strong><br />

l'ettringite commence et la quantité augmente rapi<strong>de</strong>ment.<br />

Cependant, la répartition minéralogique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones suivantes est différente. La<br />

quantité <strong>de</strong> l'ettringite reste stable <strong>dans</strong> une zone très large (épaisseur <strong>de</strong> 6-7 mm). Elle<br />

diminue progressivement vers le centre <strong>de</strong> l'échantillon, pourtant l'ettringite est toujours<br />

présente et même au plein coeur <strong>de</strong> l'échantillon. D est à noter que toutes ces zones<br />

187


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

sième Portie<br />

;E7VDE DU COMPORTEMEUT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

apparaissent dépourvues <strong>de</strong> portlandite mais le monosulfoaluminate est toujours détectable. Au<br />

centre <strong>de</strong> l'échantillon, on retrouve la phase U.<br />

Au MEB, on constate que la morphologie <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> zones est<br />

i<strong>de</strong>ntique : bien cristallisée, très fine (5—10 urn), sous forme fibreuse, sans orientation<br />

préférentielle (figure 3.28(i)). Cette morphologie est différente <strong>de</strong> cel<strong>les</strong> observées<br />

précé<strong>de</strong>mment <strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons U+C3S. D s'agit d'une ettringite non expansive,<br />

probablement formée <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U en absence <strong>de</strong> chaux.<br />

rv.2.5. Réflexions sur <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> liée à la transformation <strong>de</strong> la phase U<br />

en ettringite<br />

Les résultats obtenus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sections précé<strong>de</strong>ntes ne représentent que <strong>de</strong>s <strong>phénomène</strong>s<br />

apparents. La quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté et la perte <strong>de</strong> masse nous permettent <strong>de</strong> découvrir la<br />

cinétique <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> diffusion ; L'expansion importante signifie que la présence <strong>de</strong><br />

certains hydrates ayant le caractère expansif provoque <strong>de</strong>s déformations mécaniques <strong>du</strong><br />

matériau et <strong>l'expansion</strong> liée aux alcalins lixivies tra<strong>du</strong>it le relation entre la stabilité <strong>de</strong> la phase U<br />

et la concentration <strong>de</strong>s alcalins ; l'analyse minéraîogique par DRX et <strong>les</strong> observation au MEB<br />

met en évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> différents pro<strong>du</strong>its issus <strong>de</strong> réactions chimiques. On en dé<strong>du</strong>it que tous <strong>les</strong><br />

<strong>phénomène</strong>s se réunissent et se pro<strong>du</strong>isent simultanément par différents mécanismes éventuels.<br />

En nous basant sur <strong>les</strong> résultats et <strong>les</strong> observations obtenus, nous allons étudier<br />

indivi<strong>du</strong>ellement ces mécanismes afin d'obtenir une bonne compréhension sur <strong>les</strong> <strong>phénomène</strong>s<br />

intervenants.<br />

IV. 2,5. a. Aspect physique<br />

Les agressions qui peuvent engendrer la dégradation <strong>du</strong> béton sont diverses, mais la<br />

plupart <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> dégradation ont un élément commun : ils mettent en jeu un<br />

transport <strong>de</strong> matière <strong>dans</strong> le réseau poreux <strong>du</strong> béton, <strong>phénomène</strong> physique intervenant <strong>dans</strong> la<br />

<strong>du</strong>rabilité car il constitue généralement le facteur limitant pour la cinétique <strong>de</strong> la dégradation.<br />

Lorsque le béton ou le ciment est immergé, nous avons un transfert <strong>de</strong> matière par<br />

diffusion. Les résultats expérimentaux et le dépouillement théorique au cours <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes<br />

sections ont montré <strong>de</strong>ux points importants : d'une part la cinétique <strong>de</strong> diffusion se caractérise<br />

par un régime linéaire par rapport à la racine carrée <strong>du</strong> temps même si le coefficient <strong>de</strong><br />

diffusion est variable et quelle que soit la géométrie tant que le milieu peut être considéré<br />

comme infini ou semi-infini, et d'autre part, la porosité intervient <strong>dans</strong> la diffusion spécifique <strong>du</strong><br />

béton. Cette <strong>de</strong>rnière ne modifie pas le régime linéaire, mais peut changer évi<strong>de</strong>mment la<br />

188


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje . Ejypgpv COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFA TES<br />

vitesse <strong>de</strong> diffusion, précisément la pente <strong>de</strong> la droite cinétique.<br />

Le profil <strong>de</strong>s concentrations en phase interstitielle dépend non seulement <strong>du</strong> processus <strong>de</strong><br />

diffusion, mais aussi <strong>de</strong>s réactions chimiques éventuel<strong>les</strong>. Dans certains cas, il faut aussi tenir<br />

compte <strong>de</strong>s conséquences physiques ou mécaniques entraînées par <strong>les</strong> réactions, par exemp<strong>les</strong><br />

une fissuration faible peut augmenter énormément la capacité <strong>de</strong> diffusion, une fissuration<br />

importante rend le milieu étudié même non isotrope.<br />

Maintenant revenons à une question en suspens : pourquoi <strong>l'expansion</strong> d'un échantillon<br />

sous îixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux se manifeste plus tard qu'un autre échantillon<br />

avec la même composition et la même dimension mais sous Iixiviation <strong>dans</strong> l'eau maintenue à<br />

pH = 7?<br />

La réponse doit être reliée à une évolution différente <strong>de</strong> la porosité entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas. En<br />

effet, <strong>les</strong> ions impliqués <strong>dans</strong> la diffusion pour notre système simple sont principalement <strong>les</strong><br />

Na + et Ca2 + , ce <strong>de</strong>rnier ayant essentiellement pour origine la dissolution <strong>de</strong> la portlandite<br />

Ca(OH)2 quand la concentration en sou<strong>de</strong> diminue au <strong>de</strong>ssous d'une limite. Pour la Iixiviation<br />

<strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7, la dissolution <strong>de</strong> la portlandite est totale et a lieu <strong>dans</strong> une zone<br />

périphérique où le pH est inférieur au pH correspondant à la saturation <strong>de</strong> la portlandite, et<br />

cette zone s'élargit progressivement au fur et à mesure <strong>de</strong> la Iixiviation. Parallèlement, la<br />

porosité, liée étroitement aux concentrations <strong>de</strong>s phases soli<strong>de</strong>s, est <strong>dans</strong> cette zone importante<br />

<strong>du</strong> fait <strong>de</strong> la Iixiviation <strong>de</strong> la portlandite, et la cinétique est accélérée en conséquence. Par<br />

contre, pour la Iixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux, il n'existe effectivement pas cette<br />

dissolution totale car la portlandite est bien stable même <strong>dans</strong> le lixiviat (la dissolution <strong>de</strong><br />

portlandite en quantité très limitée <strong>du</strong>e à la baisse <strong>de</strong> la concentration en sou<strong>de</strong> n'est pas exclue,<br />

nous l'abor<strong>de</strong>rons <strong>dans</strong> l'action chimique), il n'y a donc pratiquement pas <strong>de</strong> changement <strong>de</strong><br />

porosité, et donc pas d'accélération <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> Iixiviation.<br />

La carbonatation est souvent difficile à éviter. La formation d'une couche protectrice à la<br />

surface <strong>de</strong> l'échantillon peut ralentir considérablement la cinétique <strong>de</strong> diffusion, mais seulement<br />

à l'échéance assez longue.<br />

IV.2.5.b. Aspect chimique<br />

Nous avons déjà vu que le transfert <strong>de</strong> matière modifiait progressivement l'équilibre entre<br />

la phase soli<strong>de</strong> et la phase interstitielle et provoquait la dissolution <strong>de</strong> certaines phases soli<strong>de</strong>s<br />

existantes ou la précipitation <strong>de</strong> nouveaux hydrates pour rétablir un nouvel équilibre.<br />

L'état d'équilibre entre la phase soli<strong>de</strong> et la solution se caractérise par le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong><br />

solubilité, quel que soit le milieu. Pour une réaction <strong>de</strong> dissolution ou <strong>de</strong> précipitation, c'est le<br />

189


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Pgrtje . ßjypg DU COMPORTEMENT DES PROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s ions libérés <strong>de</strong> la dissociation <strong>du</strong> sel, chacune <strong>de</strong>s activités étant<br />

affectée d'un exposant lié à la stoechiométrie <strong>de</strong> la réaction. Lorsque le pro<strong>du</strong>it ionique sera<br />

égal au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité, l'équilibre sera atteint. Lorsqu'il est supérieur au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong><br />

solubilité, on se trouvera <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong> sursaturation <strong>du</strong> composé et ce composé aura<br />

tendance à précipiter, et inversement pour le domaine <strong>de</strong> sous-saturation et le composé aura<br />

tendance à se dissoudre progressivement afin <strong>de</strong> rétablir équilibre.<br />

Les hydrates présents <strong>dans</strong> notre système étudié sont la phase U, la portlandite, le<br />

monosulfoaluminate, l'ettringite et le silicate <strong>de</strong> calcium hydraté, l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium étant<br />

un pro<strong>du</strong>it parfaitement soluble et le carbonate n'étant pas pris en compte. Les dissociations et<br />

<strong>les</strong> pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> solubilité <strong>de</strong>s quatre principaux hydrates s'écrivent respectivement :<br />

U : 4CaO . 0.9Al2O3 . I.ISO3 . 0.5Na2O . 16H20<br />

=>4Ca 2+ + Na + + 1.8A1(0H)4" + 1.1S04 2 " + 50H" + 13.5H20<br />

(Ca 2+ ) 4 . (Na+) . (Al(OH)4-) 18 . (SO4 2 -) 11 . (OH-) 5 = 10-28.03 ;<br />

CH : Ca(OH)2 => Ca 2+ + 20H"<br />

(Ca 2+ ). (OH-) 2 =10-5-25;<br />

AFm : 4CaO . A1203 . SO3 . 12H20<br />

=> 4Ca 2+ + 2A1(0H)4- + S04 2 " + 40H" + 10H2O<br />

(Ca 2+ ) 4 . (Al(OH)4-) 2 . (S04 2 -). (OH-) 4 = 10" 29 ;<br />

AFt : 6CaO . A1203 . 3S03 . 32H20<br />

=> 6Ca 2+ + 2A1(0H)4- + 3S04 2 " + 40H" + 30H2O<br />

(Ca 2+ ) 6 . (A1(0H)4-) 2 . (S04 2 -) 3 . (OH") 4 = 10" 4 0 ;<br />

Ces quatre hydrates libèrent <strong>de</strong>s ions OH", ils ont donc chacun une solubilité variant en<br />

fonction <strong>du</strong> pH. La solubilité <strong>de</strong> la phase U est liée également aux ions Na + . En toute rigueur,<br />

la prévision <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong>s hydrates en fonction <strong>du</strong> pH nécessite la prise en compte <strong>de</strong><br />

toutes <strong>les</strong> concentrations ioniques et le calcul <strong>de</strong>s coefficients d'activité. Il est néanmoins<br />

possible <strong>de</strong> prévoir qualitativement l'ordre <strong>de</strong> dissolution <strong>de</strong>s hydrates à partir <strong>de</strong> leur solubilité.<br />

Dépouillons maintenant la répartition minéralogique pour la lixiviation <strong>de</strong> l'échantillon<br />

U+C3S <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7 et commençons par le noyau inattaqué <strong>de</strong> l'échantillon.<br />

190


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

sième partie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Initialement, la phase U se trouve en équilibre avec la solution interstitielle très basique où la<br />

portlandite est évi<strong>de</strong>mment très peu soluble. Dès la mise en lixiviation, tous <strong>les</strong> ions diffusent<br />

vers l'extérieur, et notamment <strong>les</strong> alcalins qui se lixivent en quantité importante <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> leur<br />

concentration élevée <strong>dans</strong> la phase interstitielle. Le départ <strong>de</strong>s Na + pro<strong>du</strong>it un double effet :<br />

l'abaissement <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s ions Na + , mais aussi <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s ions OH" en<br />

raison <strong>de</strong> î'électroneutralité. La phase U se dissout en conséquence. Loin <strong>de</strong> la surface où le<br />

gradient <strong>de</strong>s concentrations en solution est très faible, la quantité <strong>de</strong> phase U <strong>dans</strong> le soli<strong>de</strong> est<br />

importante, la moindre dissolution <strong>de</strong> la phase U libère suffisamment d'ions pour rétablir<br />

l'équilibre <strong>dans</strong> la phase interstitielle. Le noyau reste donc inattaqué (zone 6).<br />

Si nous nous approchons <strong>de</strong> la frontière entre la zone (6) et la zone (5) et entrons <strong>dans</strong> la<br />

zone (5) où le gradient <strong>de</strong>s concentrations en solution <strong>de</strong>vient très important mais la<br />

concentration <strong>de</strong> la phase U en sou<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient faible, elle n'est plus capable <strong>de</strong> se maintenir en<br />

équilibre avec la solution interstitielle, la chute brutale <strong>de</strong>s alcalins est donc immédiate et ainsi<br />

pour <strong>les</strong> ions OH" Parallèlement, la dissolution abondante <strong>de</strong> ¡a portlandite se pro<strong>du</strong>it aussi car<br />

la solubilité <strong>du</strong> portlandite est liée étroitement au pH, ce processus continue jusqu'à la<br />

dissolution totale <strong>de</strong> la phase U. En revanche, l'ettringite prend naissance par l'intermédiaire <strong>de</strong><br />

la précipitation <strong>du</strong> monosulfoaluminate grâce à l'augmentation <strong>de</strong> la concentration en<br />

Ca2 + (zone 4,c),<br />

Dans la zone (4.b), <strong>les</strong> quantités d'hydrates présents <strong>dans</strong> le soli<strong>de</strong> sont stab<strong>les</strong> sauf la<br />

portlandite qui diminue légèrement. Il s'agit d'un "effet tampon" <strong>de</strong> la portlandite <strong>dans</strong> la<br />

solution interstitielle. En effet, la variation <strong>de</strong>s concentrations en solution <strong>dans</strong> la zone (4.b) est<br />

freinée efficacement par la présence simultanée <strong>du</strong> monosulfoaluminate et <strong>de</strong> l'ettringite et<br />

surtout <strong>de</strong> la portlandite qui maîtrise rigoureusement le pH et la concentration en Ca2 + . Le<br />

gradient <strong>de</strong>s concentrations est vraisemblablement beaucoup plus faible que <strong>dans</strong> la zone (4.c)<br />

et (5) grâce à cet "effet tampon" <strong>de</strong> la portlandite. La présence <strong>de</strong> la portlandite désigne que le<br />

pH <strong>dans</strong> cette zone est au moins 12.5 environ, milieu favorable au monosulfoaluminate et à<br />

l'ettringite, leurs quantités sont donc stab<strong>les</strong>.<br />

Dans la zone (4. a), la plupart <strong>de</strong> la portlandite s'est dissoute à cause <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong>s<br />

ions. L'effet tampon n'existe plus lors <strong>de</strong> la disparition complète <strong>de</strong> la portlandite, le premier<br />

hydrate touché est le monosulfoaluminate qui est plus sensible au pH que l'ettringite car son<br />

pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité est beaucoup plus élevé. En revanche, l'ettringite reste encore stable <strong>dans</strong><br />

la solution interstitielle dont le pH est inférieur à celui <strong>de</strong> la solution saturée en chaux mais<br />

reste encore assez élevé. La dissolution <strong>du</strong> monosulfoaluminate donne naissance aux nouveaux<br />

cristaux d'ettringite mieux formés qui pourraient différer <strong>de</strong> ceux formés au pH plus élevé en<br />

présence <strong>de</strong> la portlandite. Ces cristaux anciens pourraient aussi changer <strong>de</strong> leur morphologie<br />

par un processus <strong>de</strong> dissolution - recristallisation en cas <strong>de</strong> l'abaissement <strong>du</strong> pH.<br />

191


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡ièrne Partie :E7VDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

L'ettringite reste stable tant que le pH est important, il subsiste probablement une zone<br />

comme (3.b) avant sa dissolution progressive <strong>dans</strong> la zone (3.a). Enfin le pH finit par baisser<br />

au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 9 environ, aucun hydrate basique n'est plus stable, y compris l'ettringite, même<br />

le silicate <strong>de</strong> calcium hydraté dont le rapport Ca / Si diminue progressivement, nous<br />

atteindrons la zone (2) et puis la zone carbonatée (1).<br />

Pour la lixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux, se passent exactement <strong>les</strong> mêmes<br />

réactions <strong>de</strong>s zones (4.b), (4.c), (5) et (6) <strong>de</strong> la lixiviation <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7. La<br />

portlandite se présente en permanence <strong>dans</strong> tout l'échantillon grâce à la saturation en chaux <strong>du</strong><br />

üxiviat et la présence permanente <strong>de</strong> la portlandite rend l'ettringite et l'hydrate intermédiaire<br />

monosulfoaluminate stab<strong>les</strong>. Ces hydrates sont bien en équilibre avec la phase interstitielle.<br />

IV.2.5.C. Aspect dynamique<br />

Nous avons constaté une expansion importante <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> lixiviation. L'analyse<br />

minéralogique nous montre la répartition <strong>de</strong>s hydrates et la théorie <strong>de</strong> l'action chimique nous<br />

permet <strong>de</strong> comprendre comment <strong>les</strong> dissolutions et <strong>les</strong> précipitations <strong>de</strong>s hydrates se<br />

pro<strong>du</strong>isent. Mais qui parmi eux engendre <strong>l'expansion</strong> et comment ?<br />

Au cours <strong>de</strong> la première partie, nous avons présenté <strong>les</strong> différentes théories <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> par <strong>les</strong> sulfoaluminates <strong>de</strong> calcium hydratés. En effet, la théorie <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par<br />

l'ettringite prime beaucoup sur celle <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par le monosulfoaluminate, mais <strong>les</strong> points<br />

<strong>de</strong> vue sur <strong>les</strong> mécanismes créant cette expansion restent partagés :<br />

1) : Expansion par croissance <strong>de</strong> l'ettringite. L'expansion est <strong>du</strong>e à <strong>de</strong>s pressions<br />

internes engendrées par l'augmentation <strong>de</strong> volume <strong>du</strong> cristal d'ettringite et la taille<br />

<strong>de</strong>s cristaux d'ettringite, liée à la présence plus ou moins abondante <strong>de</strong> portlandite,<br />

qui conditionne <strong>l'expansion</strong>. Ce mécanisme a été vérifié par <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> Cottin<br />

(1979) et par nos propres essais sur <strong>les</strong> mélanges <strong>du</strong> ciment alumineux avec <strong>du</strong><br />

gypse (2ème partie).<br />

2) : Expansion d'ettringite par absorption d'eau. Ce mécanisme a été développé par<br />

Mehta (cf. première partie). Il suggère que la formation <strong>de</strong> l'ettringite suit un<br />

mécanisme <strong>de</strong> "solubilisation - cristallisation" et que, lorsque la phase interstitielle<br />

est saturée en chaux, l'ettringite apparaît sous forme colloïdale amorphe, <strong>de</strong> très<br />

gran<strong>de</strong> surface spécifique et chargée négativement. Ces particu<strong>les</strong> d'ettringite<br />

colloïdale peuvent donc attirer <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> d'eau polaires qui entourent <strong>de</strong>s<br />

cristaux et ce processus pro<strong>du</strong>irait <strong>l'expansion</strong>.<br />

3) : Expansion par pression <strong>de</strong> cristallisation. L'expansion est engendrée par la<br />

192


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHET RADIOACTIFS SUIDATES<br />

croissance <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> un müieu confiné (<strong>les</strong> pores capillaires) dont la<br />

solution interstitielle est sursaturée, ainsi l'ettringite se forme contre <strong>les</strong> surfaces<br />

<strong>de</strong>s pores et la force dynamique est l'indice <strong>de</strong> sursaturation <strong>de</strong> la solution<br />

interstitielle.<br />

4) : Pression osmotique. <strong>l'expansion</strong> est <strong>du</strong>e à la différence <strong>de</strong> concentrations entre la<br />

solution interstitielle et <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong>s anhydres séparée par une couche <strong>de</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>its d'hydratation qui joue le rôle d'une membrane semi-perméable.<br />

Dans nos essais, <strong>les</strong> analyses par DRX et <strong>les</strong> observations au MEB ont monté que<br />

l'ettringite provenant <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U se présente sous différentes formes<br />

morphologiques. En présence <strong>de</strong> chaux ( <strong>dans</strong> la zone 4 pour la lixiviation <strong>dans</strong> l'eau et <strong>dans</strong><br />

tout l'échantillon pour la lixiviation en solution chaux), l'ettringite cristallise mal. Par contre, en<br />

l'absence <strong>de</strong> chaux, c'est le cas <strong>de</strong> l'échantillon U+laitier lixivié <strong>dans</strong> l'eau et <strong>de</strong> la zone (3) <strong>de</strong><br />

l'échantillon U+C3S lixivié <strong>dans</strong> l'eau, l'ettringite cristallise bien. Ceci pourrait signifier que <strong>les</strong><br />

cristaux <strong>de</strong> l'ettringite se forment rapi<strong>de</strong>ment <strong>dans</strong> la zone (4) et <strong>dans</strong> l'échantillon conservé<br />

<strong>dans</strong> la solution chaux. Par contre, <strong>les</strong> cristaux <strong>de</strong>vraient se former lentement <strong>dans</strong> la zone (3)<br />

et <strong>dans</strong> l'échantillon U+laitier.<br />

Nous pensons que pour l'ettringite formée en présence <strong>de</strong> chaux <strong>dans</strong> la zone 4 <strong>de</strong><br />

l'échantillon subissant une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau et <strong>dans</strong> tout l'échantillon subissant une<br />

lixiviation <strong>dans</strong> la solution chaux, <strong>les</strong> cristaux se sont mal formés, il s'agit donc <strong>de</strong> l'ettringite<br />

colloïdale. La solution interstitielle est très concentrée en sou<strong>de</strong> au départ, l'ettringite formée<br />

s'adapte à la circonstance et reste parfaitement en équilibre. Lorsque <strong>les</strong> ions d'alcalins diffusent<br />

vers l'extérieur <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> conservation, <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> d'ettringite colloïdale,<br />

négativement chargée, se liant initialement par <strong>les</strong> alcalins positivement chargés, s'éloigneraient<br />

par la force <strong>de</strong> répulsion électrique (figure 3.30). Plus importante est la quantité <strong>de</strong>s alcalins<br />

diffusée, plus forte est la force <strong>de</strong> répulsion électrique entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> d'ettringite colloïdale.<br />

Cette augmentation <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l'ettringite colloïdale con<strong>du</strong>it à une expansion apparente<br />

<strong>du</strong> système global.<br />

Cette hypothèse <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> liée à l'ettringite colloïdale et au départ <strong>de</strong>s alcalins <strong>dans</strong><br />

la solution extérieure est effectivement bien vérifiée par nos résultats expérimentaux. La<br />

solution interstitielle est initialement très concentrée en sou<strong>de</strong> <strong>dans</strong> notre système étudié.<br />

Lorsque l'éprouvette subit une lixiviation, <strong>les</strong> alcalins difiusent <strong>dans</strong> le lixiviat et <strong>l'expansion</strong> se<br />

manifeste en conséquence. Les résultats <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> mesurée en fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong>s<br />

alcalins lixivies (figure 3.20) nous ont montré clairement leur corrélation <strong>de</strong> linéarité et donc<br />

conforté cette hypothèse.<br />

193


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3 lême Partie : ETUDE DU COMPORTEMENTDES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

t = 0 t =ôt<br />

© ©<br />

@ @ _<br />

Figure 3.30 : Représentation schématique <strong>du</strong> mécanisme expansif<br />

par répulsion électrique <strong>de</strong> l'ettringite colloïdale<br />

La présence <strong>de</strong> chaux est un facteur important. L'ettringite formée <strong>dans</strong> la zone (4)<br />

(présence <strong>de</strong> chaux) <strong>de</strong> la lixiviation <strong>dans</strong> l'eau est colloïdale et donc expansive. Par contre,<br />

celle formée en absence <strong>de</strong> chaux (<strong>dans</strong> l'échantillon U+laitier) ou par recristallisation (<strong>dans</strong> la<br />

zone (3) <strong>de</strong> l'échantillon U+C3S) est bien cristallisée et ne crée pas d'expansion. De même,<br />

l'ettringite formée <strong>dans</strong> tout l'échantillon subissant une lixiviation <strong>dans</strong> la solution chaux<br />

possè<strong>de</strong> la propriété expansive. Ceci peut expliquer pourquoi <strong>l'expansion</strong> et <strong>les</strong> caractères <strong>de</strong><br />

décomposition <strong>de</strong>s éprouvettes subissant une lixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux<br />

diffèrent <strong>de</strong> celle subissant une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7 et pourquoi<br />

l'échantillon U+laitier ne gonflement pas même la dégradation a déjà touché le centre <strong>de</strong><br />

l'échantillon.<br />

IV.2.5.d Aspect mécanique<br />

Si le matériau est assez résistant à la propriété expansive <strong>de</strong> rettringite formée <strong>de</strong> la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U conditionnée par la lixiviation, nous pouvons imaginer que le<br />

milieu reste toujours isotrope, la diffusion et <strong>les</strong> réactions peuvent atteindre un état<br />

stationnaire. Malheureusement ce n'est pas le cas, l'action dynamique est tellement importante<br />

qu'elle se manifeste finalement par une action mécanique.<br />

Sous l'effet <strong>de</strong> l'ettringite expansive, le matériau subit une déformation qui dépend <strong>de</strong> la<br />

propriété mécanique comme le mo<strong>du</strong>le d'élasticité E et le coefficient <strong>de</strong> Poisson v. Cette<br />

déformation apparente est représentée par <strong>l'expansion</strong>. Seule l'ettringite formée en présence <strong>de</strong><br />

194


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partie<br />

. EWDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

chaux possè<strong>de</strong> la propriété expansive, <strong>les</strong> profils <strong>de</strong>s contraintes et <strong>de</strong> déformation dépen<strong>de</strong>nt<br />

donc non seulement <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> ces cristaux mais aussi <strong>de</strong> leur localisation, c'est à dire la<br />

gran<strong>de</strong>ur et la position <strong>de</strong> la zone couverte par ces cristaux.<br />

Quand <strong>les</strong> contraintes loca<strong>les</strong> atteignent la limite <strong>de</strong> contraintes (critère <strong>de</strong> contraintes)<br />

ou la déformation locale atteint la limite <strong>de</strong> déformation (critère <strong>de</strong> déformations), <strong>les</strong><br />

microfissures apparaissent. Selon la mécanique d'endommagement, ces fissure peuvent se<br />

propager désormais sous contraintes même moins importantes (théorie <strong>de</strong> Griffith).<br />

En effet, <strong>les</strong> <strong>phénomène</strong>s physique, chimique et mécanique sont étroitement liés l'un à<br />

l'autre. La fissuration <strong>du</strong> matériau va accélérer la diffusion ou rend même le milieu non<br />

isotrope, ainsi la zone <strong>de</strong> l'ettringite expansive avance plus vite et <strong>les</strong> fissures se développent<br />

encore plus vite. En toute rigueur, le calcul nécessite la connaissance sur <strong>les</strong> paramètres<br />

mécaniques et <strong>les</strong> paramètres chimiques et thermodynamiques <strong>de</strong> l'ettringite expansive. On<br />

peut donner toutefois quelque idées pratiques <strong>de</strong> l'action mécanique.<br />

Quel que soit le type <strong>du</strong> lixiviat, la zone <strong>de</strong> l'ettringite est très étroite au départ <strong>de</strong><br />

lixiviation. Cette zone s'élargit avec modération au fur et à mesure <strong>de</strong> la lixiviation et le milieu<br />

reste encore parfait pendant un certain temps, la déformation est donc bien limitée, la<br />

différence <strong>du</strong> lixiviat ne jouant pas un rôle important pendant cette pério<strong>de</strong>. H peut arriver un<br />

moment où <strong>les</strong> contraintes ou la déformation dépassent la limite et <strong>les</strong> premières fissures<br />

apparaissent. L'apparition <strong>de</strong>s premières fissures est un point caractéristique <strong>de</strong> l'état<br />

mécanique <strong>du</strong> milieu ; nous avons constaté ce point (<strong>de</strong> virage) sur la courbe <strong>de</strong> la quantité<br />

d'aci<strong>de</strong> ajouté en fonction <strong>du</strong> temps, la courbe <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> masse et la courbe <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>.<br />

Après leur apparition, <strong>les</strong> premières fissures se développent <strong>de</strong> manière stable pendant un<br />

certain temps car l'apparition <strong>de</strong>s fissures relâche momentanément <strong>les</strong> contraintes jusqu'à un<br />

nouveau sta<strong>de</strong>. Après el<strong>les</strong> se développent avec différentes allures selon le type <strong>du</strong> lixiviat.<br />

Pour la lixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux, l'ettringite colloïdale exerce <strong>de</strong>s forces<br />

<strong>dans</strong> toute la zone dégradée qui font se propager rapi<strong>de</strong>ment <strong>les</strong> fissures. Par contre pour îa<br />

lixiviation <strong>dans</strong> l'eau, la zone d'ettringite colloïdale n'est qu'une partie <strong>de</strong> la zone dégradée, la<br />

zone expansive avance plus vite qu'avant, mais avec une vitesse moins importante que <strong>dans</strong> le<br />

cas <strong>de</strong> la chaux. C'est pourquoi l'échantillon subissant une lixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en<br />

chaux donne <strong>les</strong> mêmes expansions que l'échantillon subissant une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau<br />

maintenue à pH = 7 pendant une certaine <strong>du</strong>rée après le démarrage <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> (en éliminant<br />

le décalage <strong>du</strong> départ, voir l'explication <strong>dans</strong> l'aspect physique), puis il éclate rapi<strong>de</strong>ment et<br />

complètement bien que <strong>l'expansion</strong> totale n'atteigne pas encore une valeur plus élevée, alors<br />

que l'échantillon <strong>dans</strong> l'eau s'est maintenu toujours intègre malgré une fissuration énorme et<br />

<strong>l'expansion</strong> atteint un niveau extrêmement important jusqu'à la <strong>de</strong>struction définitive.<br />

195


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3' ème Partie : ETUDE DUCOMPORTEMENTDESENROBES DEDECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

En effet, ces intereffets réagissent simultanément l'un sur l'autre. Les <strong>phénomène</strong>s<br />

apparents sont <strong>de</strong>s résultats communs <strong>de</strong> ces mécanismes.<br />

rv.3. Dégradation <strong>de</strong>s enrobés par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite<br />

Les analyses minéralogiques sur <strong>les</strong> enrobés immergés <strong>dans</strong> l'eau ont mis en évi<strong>de</strong>nce la<br />

présence d'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> débris tombés <strong>de</strong> l'éprouvette et la présence unique <strong>de</strong> la phase U<br />

<strong>dans</strong> le noyau <strong>de</strong> l'éprouvette. En effet, l'immersion <strong>de</strong>s enrobés <strong>dans</strong> l'eau non renouvelée peut<br />

pro<strong>du</strong>ire <strong>les</strong> mêmes effets physique, chimique, dynamique et mécanique que la lixiviation <strong>dans</strong><br />

l'eau pure. La différence rési<strong>de</strong> uniquement <strong>dans</strong> la cinétique qui doit être plus lente <strong>dans</strong> le cas<br />

<strong>de</strong>s enrobés.<br />

La minéralogie <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés est plus compliquée que <strong>dans</strong> notre système simple <strong>de</strong><br />

C3S + phase U. On doit prendre en compte la présence <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre et<br />

l'hydratation continue <strong>du</strong> reste <strong>de</strong>s anhydres <strong>du</strong> liant hydraulique. Pour chaque configuration<br />

<strong>de</strong>s enrobés, la teneur différente <strong>du</strong> laitier rend évi<strong>de</strong>mment la minéralogie , la quantité <strong>de</strong>s<br />

hydrates et la composition <strong>de</strong> la phase interstitielle différentes. L'hydratation <strong>du</strong> laitier a une<br />

influence importante sur la morphologie <strong>de</strong>s cristaux d'ettringite provenant <strong>de</strong> la transformation<br />

<strong>de</strong> la phase U dont <strong>l'expansion</strong> engendrée au cours <strong>de</strong> la transformation dépend fortement<br />

comme nous l'avons constaté <strong>dans</strong> la section précé<strong>de</strong>nte. L'expansion est liée donc non<br />

seulement à la quantité <strong>de</strong> la phase U transformée, mais également à la circonstance<br />

minéralogique <strong>de</strong> la transformation, surtout la présence ou absence <strong>de</strong> chaux, et à la<br />

circonstance aqueuse <strong>de</strong> la transformation, surtout le pH.<br />

L'estimation <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> totale par la transformation nécessite <strong>les</strong> connaissances sur<br />

tous <strong>les</strong> paramètres physiques, chimiques, thermodynamiques et mécaniques qui dépassent le<br />

cadre <strong>du</strong> présent travail. Dans une première approximation, nous pouvons néanmoins donner la<br />

gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> directement liée à la quantité <strong>de</strong> la phase U transformée <strong>de</strong> tous <strong>les</strong><br />

types <strong>de</strong>s enrobés. Il faut savoir que cette variation volumique par le mécanisme <strong>de</strong> l'effet<br />

stérique ne constitue qu'une fraction <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> totale <strong>dans</strong> l'éprouvette.<br />

La quantité totale <strong>de</strong> la phase U (primaire et secondaire) <strong>dans</strong> chaque configuration est<br />

obtenue déjà par la modélisation <strong>du</strong> chapitre II <strong>de</strong> ia présente partie. La transformation <strong>de</strong> la<br />

phase U en ettringite se passe en réalité par l'intermédiaire <strong>de</strong> C4AH13 et <strong>du</strong><br />

monosulfoaluminate, pourtant nous ne considérons que <strong>les</strong> réactions fina<strong>les</strong> <strong>de</strong> la<br />

transformation car <strong>les</strong> éventuel<strong>les</strong> transformations intermédiaires ne provoquent généralement<br />

pas d'expansion. En plus, nous étudions la transformation pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas : en présence <strong>de</strong><br />

chaux et en absence <strong>de</strong> chaux, <strong>les</strong> réactions peuvent s'écrire :<br />

196


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième Partie<br />

. E7VDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

3C4A0.9SijN0.5Hi6 + CH + 8.5H=> 1.1C6AS3H32 + 1.6C4AH13 + 3NaOH ;<br />

3C4A0.9SjjN0.5Hi6 + 7H => 1.1C6AS3H32 + 1.35C4AHi3 + 0.25AH3 + 3NaOH ;<br />

Les volumes molaires utilisés <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> composés présents <strong>dans</strong> ces réactions sont<br />

indiqués <strong>dans</strong> l'annexe 3.03 :<br />

La variation volumique V pendant la transformation complète d'une mole <strong>de</strong> la phase U<br />

s'obtient donc :<br />

en présence <strong>de</strong> chaux, V = [(725.51*1.l+277.46*1.6+18.78*3)-(370.96*3+33.22)]/3<br />

= 50.75 cm 3 /mole<br />

en absence <strong>de</strong> chaux, V = [(725.51*1.l+277.46*1.35+65*0.25+18.78*3)-358.10*3]/3<br />

= 44.11 cm-Vmole<br />

L'expansion directement liée à la quantité <strong>de</strong> la phase U transformée pour chaque<br />

configuration <strong>de</strong>s enrobés peut donc se calculer à partir <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> la phase U totale <strong>dans</strong><br />

chaque enrobé. Nous l'avons distingué en <strong>de</strong>ux parties : celle par la transformation <strong>de</strong> la phase<br />

U primaire et celle par la transformation <strong>de</strong> la phase U totale (Tableau 3.10).<br />

Les résultats indiquent que la transformation <strong>de</strong> la phase U provoque une expansion<br />

beaucoup plus importante que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire ( chapitre II) même sans<br />

compter <strong>les</strong> fractions <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par <strong>les</strong> autres effets semblant aussi ou plus forts que l'effet<br />

stérique, comme la répulsion électrique.<br />

Configurado<br />

n<br />

Tableau 3.10 : Expansion directement liée à la quantité <strong>de</strong> la phase U transformé<br />

<strong>de</strong>s enrobés<br />

CPA25<br />

PLB25<br />

PLC25<br />

CPA20<br />

PLB20<br />

PLC20<br />

Quantité <strong>de</strong> la phase U transf.<br />

prim./(prim.+second.) (g / litre )<br />

514.43/903.785<br />

852.64 / 1042.02<br />

847.45 / 920.09<br />

777.19/777.19<br />

808.01/853.78<br />

802.18/853.99<br />

Expansion volumique<br />

prim./(prim.+second.)(%)<br />

3.61/6.34<br />

5.98/7.31<br />

5.17/5.61<br />

5.45 / 5.45<br />

5.67 / 5.99<br />

4.89/5.21<br />

Situation<br />

minéralogique<br />

chaux présente<br />

chaux présente<br />

chaux absente<br />

chaux présente<br />

chaux présente<br />

chaux absente<br />

Un autre fait marquant consiste à <strong>l'expansion</strong> plus importante <strong>de</strong> l'enrobé PLB que celle<br />

<strong>de</strong>s CPA et PLC. Deux raisons pourraient renforcer ce point intéressant.<br />

197


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième panie<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE PECHÉIS RADIOACTIFS SULFATES<br />

- le manque d'eau est plus important pour CPA25, la plupart <strong>de</strong> la phase est secondaire<br />

alors que le cas est inversé pour <strong>les</strong> PLB et PLC. En pratique, la formation <strong>de</strong> la phase U doit<br />

être plus faible que la formation théorique car la lixiviation superposée sur l'hydratation<br />

secondaire ne favorise pas toujours la formation <strong>de</strong> la phase U.<br />

- la transformation <strong>de</strong> la phase U se pro<strong>du</strong>it toujours en présence <strong>de</strong> chaux <strong>dans</strong> PLB (et<br />

CPA), l'ettringite formée est colloïdale ; par contre la transformation <strong>de</strong> la phase U a lieu<br />

théoriquement toujours en absence <strong>de</strong> chaux <strong>dans</strong> PLC, l'ettringite formée n'est pas la même<br />

que <strong>dans</strong> PLB (et CPA).<br />

Ce <strong>de</strong>rnier fait marquant pourrait expliquer partiellement pourquoi le caractère <strong>de</strong><br />

décomposition <strong>de</strong> i'éprouvette PLB diffère <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s éprouvettes CPA et PLC. Rappelons<br />

que I'éprouvette PLB immergée <strong>dans</strong> l'eau s'est détruite complètement en débris alors que<br />

cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s CPA et PLC se sont cassées en morceaux le long d'une section.<br />

IV.4. Conclusions<br />

La mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la phase U <strong>dans</strong> I'éprouvette conservée en sac<br />

étanche et <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> I'éprouvette immergée <strong>dans</strong> l'eau s'accompagnant<br />

par une expansion importante nous fait penser au mécanisme <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite.<br />

Nous avons choisi d'abord un système simple <strong>de</strong> C3S + phase U représentant le cas <strong>du</strong><br />

liant hydraté par la solution <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium. Les mélanges ont été préparés avec <strong>de</strong>s<br />

proportions comparab<strong>les</strong> aux types CPA et PLC (30%CPA + 70% laitier) <strong>de</strong>s enrobés et ils<br />

sont tous hydratés par une solution représentative <strong>du</strong> milieu interstitiel (riche en NaOH). En<br />

raison <strong>de</strong> comparaison, un mélange <strong>de</strong> laitier pur avec la phase U a été aussi mis en examen.<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lixiviation <strong>dans</strong> l'eau maintenue à pH = 7 par burette automatique avec<br />

une solution d'aci<strong>de</strong> nitrique et <strong>dans</strong> l'eau désionisée par <strong>de</strong>s résines échangeuses d'ions peut<br />

pro<strong>du</strong>ire efficacement un milieu représentatif <strong>du</strong> cas extrême <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets<br />

radioactifs et permet d'étudier précisément la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite. La<br />

solution saturée en chaux a été également choisie comme un autre type <strong>du</strong> lixiviat représentant<br />

l'eau percolée <strong>dans</strong> le massif <strong>du</strong> béton <strong>de</strong> stockage.<br />

La quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté, la perte <strong>de</strong> masse et la quantité <strong>de</strong>s alcalins lixivies nous<br />

permettent <strong>de</strong> découvrir un régime quasi-linéaire par rapport à la racine carrée <strong>du</strong> temps. Cette<br />

cinétique peut s'expliquer par la théorie <strong>de</strong> diffusion basée sur <strong>les</strong> lois <strong>de</strong> Fick. L'analyse<br />

théorique <strong>de</strong>s quatre cas confirme que la diffusion se caractérise par le régime linéaire pour <strong>les</strong><br />

198


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

¡terne Partíe . EWDE Du COMPORTEMENTDES ENROBES DEDECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

milieux infinis ou semi-infinis et pendant <strong>les</strong> premiers temps pour <strong>les</strong> milieux finis même avec<br />

<strong>de</strong>s réactions chimiques.<br />

Nous avons constaté une expansion importante pour <strong>les</strong> mélange C3S + phase U <strong>dans</strong><br />

tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> lixiviat : l'eau pure et la solution saturée en chaux, mais le caractère<br />

expansif n'est pas le même, <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> l'eau présente un caractère plutôt classique alors<br />

que celle <strong>dans</strong> la solution chaux augmente rapi<strong>de</strong>ment après le démarrage et se termine par une<br />

décomposition complète <strong>de</strong> l'échantillon en débris. La corrélation entre <strong>l'expansion</strong> et la<br />

quantité <strong>de</strong>s alcalins lixivies a montré que <strong>l'expansion</strong> provoquée par transformation <strong>de</strong> la<br />

phase U est une fonction quasi-linéaire <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong>s alcalins dégagés par la<br />

transformation. Contrairement aux mélanges C3S + phase U, on n'a pas observé le <strong>phénomène</strong><br />

expansif sur le mélange laitier + phase U, pourtant la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite<br />

a eu lieu <strong>dans</strong> tout l'échantillon.<br />

Les analyses par DRX et <strong>les</strong> observations au MEB <strong>de</strong>s échantillons après la lixiviation<br />

permet <strong>de</strong> déterminer la répartition minéralogique et d'observer la morphologie <strong>de</strong>s phases. Les<br />

étu<strong>de</strong>s sur la différence minéralogique, sur la différence morphologique et sur <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s<br />

mélanges U+C3S et U+laitier aboutissent aux quatre réflexions sur <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite :<br />

- le processus <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> est conditionné par diffusion <strong>de</strong>s ions ;<br />

- la diffusion <strong>de</strong>s ions con<strong>du</strong>it aux réactions <strong>de</strong> dissolution ou <strong>de</strong> précipitation <strong>de</strong>s<br />

hydrates, parmi eux l'ettringite est la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>. La stabilité <strong>de</strong> ces hydrates<br />

détermine leur répartition <strong>dans</strong> l'échantillon ;<br />

- l'ettringite négativement chargée ayant la propriété colloïdale uniquement en présence<br />

<strong>de</strong> chaux pourrait pro<strong>du</strong>ire <strong>les</strong> contraintes d'expansion par répulsion électrique au für et à<br />

mesure <strong>du</strong> départ progressive <strong>de</strong>s alcalins initialement se trouvant entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong><br />

d'ettringite.<br />

- la déformation <strong>de</strong> l'échantillon <strong>du</strong>e aux contraintes d'expansion dépend <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />

l'ettringite colloïdale, <strong>de</strong> ses paramètres thermodynamiques et <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong><br />

l'échantillon. La définition <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> habituellement utilisée n'exprime que la déformation<br />

apparente <strong>de</strong> l'échantillon total.<br />

Une modélisation réaliste <strong>de</strong> la déformation par la transformation <strong>de</strong> la phase U en<br />

ettringite doit relier ces quatre réflexions et nécessite donc <strong>de</strong>s connaissances parfaites sur tous<br />

<strong>les</strong> paramètres concernés.<br />

199


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3 ième Partie : ETÜDE DUCOMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Dans une première approximation, nous n'avons pris en compte que <strong>l'expansion</strong> par effet<br />

stérique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés. Les résultats ont montré que <strong>l'expansion</strong> par transformation <strong>de</strong> la<br />

phase U en ettringite est plus importante que par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire. Les<br />

différents caractères <strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong>s éprouvettes entre <strong>les</strong> trois types d'enrobés ont été<br />

partiellement expliqués.<br />

200


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

V. DEGRADATION PAR HYDRATATION DE LA THENARDITE EN MIRABILITE<br />

Compte tenu <strong>de</strong> la présence <strong>du</strong> sulfate anhydre <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés i<strong>de</strong>ntifié par DRX,<br />

l'hydratation <strong>de</strong> thénardite en mirabilite par apport d'eau externe est toujours possible en cas <strong>de</strong><br />

la décroissance <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s alcalins. Puisque le processus <strong>de</strong> l'hydratation est<br />

expansif, nous abordons donc spécialement le mécanisme <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par l'hydratation <strong>du</strong><br />

sulfate anhydre <strong>dans</strong> ce chapitre.<br />

V.l. Hydratation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite et variation volumique<br />

La solubilité <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>dans</strong> le système H20-NaOH-Na2S04 a été étudiée<br />

par certains auteurs. La figure 3.31 représente l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Zemaitis et al. (1986) qui ont résumé<br />

<strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s autres auteurs.<br />

i mirabilite Molarité <strong>de</strong> saturation:<br />

—x- Expérimentation Sei<strong>de</strong>ll<br />

Prédiction <strong>de</strong> Bromiey<br />

Prédiction <strong>de</strong> Meissner<br />

— Prédiction <strong>de</strong> Pitzer<br />

—• Notre supposition<br />

4 6 8<br />

Molarité irité <strong>de</strong> NaOH<br />

Figure 3.31 : Diagramme <strong>de</strong> solubilité <strong>du</strong> Na2SC>4 <strong>dans</strong> le système H^O-NaOIM^SO^Zemaitis et al.,1986)<br />

201


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3 ième Partie : ETUDEDU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

Nous trouvons que la concentration en NaOH joue un rôle déterminant sur la solubilité<br />

<strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>dans</strong> l'eau. Il est très peu soluble (4) précipite quand la<br />

solution atteint l'état <strong>de</strong> saturation ou sursaturation. Mais elle augmente rapi<strong>de</strong>ment jusqu'à la<br />

molarité <strong>de</strong> 1.8 environ lorsque la concentration en NaOH diminue progressivement <strong>de</strong> 10 à 3<br />

mo<strong>les</strong>/1 environ. Uniquement à ce point invariant peuvent coexister <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux formes <strong>du</strong> sulfate :<br />

thénardite et mirabilite (Na2SO4.10H2O). A partir <strong>de</strong> ce point, la solubilité <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong><br />

sodium varie très légèrement (quasi-stable) même si la concentration en NaOH continue à<br />

diminuer (inférieur à la molarité 3 mo<strong>les</strong>/1) et la nùrabiiite est le seul précipité en cas <strong>de</strong><br />

saturation ou sursaturation <strong>de</strong> la solution.<br />

D en résulte que la thénardite va se transformer en mirabilite lorsque la concentration en<br />

NaOH diminue :<br />

Na2S04 + 10H2O => Na2SO4.10H2O<br />

La manifestation naturelle <strong>de</strong> cette transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite se passe<br />

souvent lors <strong>de</strong> cyc<strong>les</strong> <strong>de</strong>ssiccation - humidification et provoque une dégradation par la<br />

pression <strong>de</strong> cristallisation.<br />

Il est bien connu que cette transformation s'accompagne d'une augmentation volumique<br />

<strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s V résultant <strong>du</strong> caractère topochimique <strong>de</strong> la réaction qui peut se calculer à partir<br />

<strong>de</strong>s volumes molaires <strong>de</strong> la thénardite et <strong>de</strong> la mirabilite (cf. annexe 3.03) :<br />

V = 220.64 -53.00 = 167.64 cm 3 /mole.<br />

V.2. Discussion sur ¡'hydratation <strong>de</strong> la thénardite eu mirabilite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés<br />

Nous avons trouvé systématiquement la présence <strong>de</strong> la thénardite <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> types <strong>de</strong>s<br />

enrobés bien que la modélisation <strong>de</strong> l'état ultime par le bilan massique aboutisse à la<br />

consommation totale <strong>du</strong> sulfate pour certains types d'enrobés. Ce fait indique que la solution<br />

interstitielle <strong>de</strong>s enrobés <strong>dans</strong> laquelle le sulfate retrouve la forme <strong>de</strong> thénardite <strong>de</strong>vrait être très<br />

concentrée en alcalins (supérieure à 3 mole/litre).<br />

Au cours <strong>de</strong> la caractérisation <strong>de</strong> la solution interstitielle par <strong>de</strong>s essais d'extraction <strong>dans</strong><br />

le chapitre I, nous avons obtenu la concentration en sulfate <strong>de</strong> 1.72 à 1.99 mole/litre <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

liqui<strong>de</strong>s extraits en trouvant simultanément <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux formes <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium : thénardite et<br />

mirabilite et nous en avons donc conclu que la concentration en NaOH <strong>de</strong>vrait être très proche<br />

<strong>de</strong> 3 mo<strong>les</strong>/htre. Les analyses approximatives <strong>de</strong>s lixiviáis <strong>de</strong>s enrobés montrent la même<br />

202


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

jeme Part¡e . ¡juDEjyu COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

tendance. Ces résultats renforcent donc la réflexion précé<strong>de</strong>nte issue <strong>de</strong> la présence <strong>du</strong> sulfate<br />

<strong>de</strong> sodium anhydre <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés.<br />

A priori, on <strong>de</strong>vrait prendre en compte le <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> dégradation par transformation<br />

<strong>de</strong> la thénardite en mirabilite quand <strong>les</strong> enrobés sont en contact avec <strong>de</strong> l'eau externe car la<br />

pénétration <strong>de</strong> l'eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés fournit une source d'eau pour îa transformation et dilue<br />

<strong>les</strong> concentrations <strong>de</strong> la solution, et la diffusion <strong>de</strong>s ions con<strong>du</strong>isant au départ <strong>de</strong>s alcalins rend<br />

la solution interstitielle favorable à la transformation. L'expansion engendrée par cette<br />

transformation pour tous <strong>les</strong> types <strong>de</strong>s enrobés peut se calculer à partir <strong>de</strong> la quantité <strong>du</strong> sulfate<br />

<strong>de</strong> sodium à l'état ultime, c'est à dire au moment où l'eau <strong>de</strong> gâchage s'épuise complètement, ou<br />

à l'hydratation complète <strong>du</strong> liant. Les résultats regroupés <strong>dans</strong> le tableau 3.11 se basent sur la<br />

modélisation par bilan massique au cours <strong>du</strong> chapitre IL<br />

Tableau 3.11: Expansion maximale par la transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite (à l'état ultime)<br />

1 Configuration<br />

<strong>de</strong>s enrobés<br />

| CPA25<br />

PLB25<br />

PLC25<br />

CPA20<br />

PLB20<br />

PLC20<br />

Quantité <strong>du</strong> Na2SÛ4 à l'état<br />

ultime / complète (g / litre )<br />

84.10/0<br />

33.72/0<br />

35.71/26.27<br />

13.01 / 13.01<br />

0/0<br />

0/0<br />

Expansion volumique<br />

ultime / complète (%)<br />

9.93/0<br />

3.98/0<br />

4.21/3.10<br />

1.54 /1.54<br />

0/0<br />

0/0<br />

Situation<br />

minéralogique<br />

chaux présente<br />

chaux présente<br />

chaux absente<br />

chaux présente<br />

chaux présente<br />

chaux absente<br />

Malheureusement, la mirabilite n'a jamais été observée ni sur <strong>les</strong> enrobés réels, ni sur nos<br />

propres éprouvettes, immergés tous <strong>dans</strong> l'eau. Ce fait semble être contradictoire avec la<br />

réflexion faite et la présence <strong>de</strong> la mirabilite <strong>dans</strong> la solution extraite.<br />

Cette contradiction ne peut pas tout à fait s'expliquer par l'influence <strong>du</strong> traitement<br />

(<strong>de</strong>ssiccation) <strong>de</strong> l'échantillon pour l'analyse DRX car la mirabilite n'est jamais présente même<br />

<strong>dans</strong> <strong>de</strong>s échantillons qui ne subissent aucun traitement.<br />

Nous pensons qu'il faut faire intervenir le <strong>phénomène</strong> <strong>de</strong> surface pour expliquer cette<br />

contradiction. En effet, l'eau est constituée d'un atome d'oxygène et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux atomes<br />

d'hydrogène, par la liaison O-H <strong>de</strong> type covalent <strong>dans</strong> une molécule isolée qui contribue aux<br />

propriétés chimiques <strong>de</strong> l'eau et par <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> Van <strong>de</strong>r Waals et <strong>les</strong> liaisons hydrogènes<br />

entre <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> qui sont responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong>s propriétés physiques <strong>de</strong> l'eau. Elle existe sous<br />

203


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

trois formes <strong>dans</strong> le béton : libre, adsorbée et combinée. L'eau libre et l'eau adsorbe se trouvent<br />

<strong>dans</strong> la structure poreuse <strong>du</strong> béton, c'est à dire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pores et <strong>les</strong> capillaires alors que l'eau<br />

combinée est fixée <strong>dans</strong> la structure <strong>de</strong>s hydrates.<br />

L'adsorption d'eau par <strong>les</strong> soli<strong>de</strong>s créant un champ électrique et un potentiel superficiel<br />

correspond à une accumulation <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> ou d'atomes sur <strong>les</strong> surfaces mettant en jeu <strong>de</strong>s<br />

énergies <strong>de</strong> liaison variable. On distingue <strong>de</strong>ux types d'adsorption :<br />

- L'adsorption physique caractérisée par <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> Van <strong>de</strong>r Waals s'effectue en<br />

couches multimoléculaires. Elle est réversible.<br />

- L'adsorption chimique pro<strong>du</strong>ite par <strong>les</strong> forces chimiques ou interatomiques beaucoup<br />

plus fortes que <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> Van <strong>de</strong>r Waals faisant intervenir <strong>de</strong>s échanges électroniques sans<br />

mobilisation <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> sur sites cristallins réceptifs.<br />

A cause <strong>de</strong> l'adsorption sur la paroi <strong>de</strong>s pores, le pouvoir solvant <strong>dans</strong> la solution<br />

interstitielle serait plus élevé que <strong>dans</strong> une solution <strong>de</strong> grand volume. La solubilité <strong>de</strong>s sels<br />

comme Na2S(>4 <strong>dans</strong> la solution interstitielle <strong>de</strong>vrait donc être plus importante que <strong>dans</strong> une<br />

solution <strong>de</strong> grand volume.<br />

De ce point <strong>de</strong> vue et à partir <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux formes <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong><br />

sodium <strong>dans</strong> la solution extraite, on peut supposer que la solubilité <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>dans</strong><br />

la solution interstitielle suit la courbe en ligne continue en gras <strong>dans</strong> la figure 3.27.<br />

A l'échéance déterminée, il est supposé que la solubilité se trouve au point (A) où la<br />

solution interstitielle est saturée en Na2SC«4 et en équilibre avec la thénardite <strong>dans</strong> la phase<br />

soli<strong>de</strong>. L'extraction <strong>de</strong> la solution interstitielle élimine <strong>les</strong> effets électriques et le potentiel<br />

supêifîciel provoqué par <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s, la solubilité <strong>de</strong>vient celle <strong>du</strong> point (B) <strong>dans</strong><br />

l'eau naturelle. Dans ce cas-là, la solution extraite est sursaturée par rapport à la mirabilite et<br />

nous trouvons donc la précipitation <strong>de</strong> la mirabilite, mais cette précipitation affecte la solubilité<br />

car la précipitation <strong>de</strong> la mirabilite combine beaucoup d'eau, elle entraîne la conséquence<br />

d'augmentation <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> (<strong>de</strong> la concentration en sulfate également), la<br />

solubilité évolue donc en suivant la courbe <strong>de</strong> solubilité jusqu'à point (C : point invariant) où<br />

<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux formes <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium coexistent. La quantité relative <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux formes <strong>du</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> sodium au point (C) dépend évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s conditions initia<strong>les</strong> au point (A). C'est<br />

pourquoi nous pouvons observer la présence <strong>de</strong> la thénardite seule <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés mais <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>ux formes <strong>dans</strong> la solution interstitielle extraite.<br />

Pour l'éprouvette immergée <strong>dans</strong> l'eau, la transformation ne peut pas avoir lieu bien que<br />

la diffusion <strong>de</strong>s ions pro<strong>du</strong>ise une zone périphérique <strong>dans</strong> laquelle la concentration en sou<strong>de</strong><br />

204


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

slème panje<br />

. EjuDEDu COMPORTEMENT DESENROBES DEDECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

peut diminuer rapi<strong>de</strong>ment, car le pH dépend principalement <strong>de</strong> la concentration en Na + ; la<br />

thénardite pourrait se dissoudre complètement avant que <strong>les</strong> concentrations atteignent le point<br />

<strong>de</strong> coexistence dont la concentration en sulfate est beaucoup plus élevée et celle en sou<strong>de</strong> est<br />

beaucoup moins élevée. Nous ne trouvons donc pas la transformation <strong>dans</strong> l'éprouvette<br />

immergée.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> l'eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pores et capillaires <strong>du</strong> béton nécessite une<br />

connaissance approfondie <strong>de</strong>s <strong>phénomène</strong>s <strong>de</strong>s surfaces et doit être confirmée par <strong>de</strong>s résultats<br />

expérimentaux. L'analyse <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> la transformation <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>dans</strong> nos cas<br />

par effets <strong>de</strong> surface reste très sommaire. L'expansion par la transformation <strong>de</strong> la thénardite en<br />

mirabilite ne peut donc pas être exclue définitivement.<br />

V.3. Conclusions<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la solubilité <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium <strong>dans</strong> le système H20-NaOH-Na2S04 a<br />

montré que la transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite aura lieu quand la concentration en<br />

sou<strong>de</strong> est inférieure à 3 mo<strong>les</strong>/litre environ. D est très connu que le processus <strong>de</strong> la<br />

transformation s'accompagne par une augmentation volumique énorme <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s.<br />

Pourtant la transformation n'a jamais été observée expérimentalement <strong>dans</strong> aucune<br />

éprouvette sauf <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions interstitiel<strong>les</strong> extraites. La théorie <strong>de</strong> la chimie colloïdale, <strong>les</strong><br />

effets <strong>de</strong> surfaces précisément, pourrait apporter une explication préliminaire.<br />

L'expansion par la transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite ne peut cependant pas<br />

être exclue définitivement. Une confirmation expérimentale plus réaliste et une connaissance<br />

approfondie sur la théorie <strong>de</strong> la chimie colloïdale sont nécessaires.<br />

205


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partje<br />

. ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DEMETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

VL CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />

Dans cette troisième partie, nous nous somme orientés vers l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> comportement <strong>de</strong><br />

différents types <strong>de</strong> ciment vis-à-vis <strong>du</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium ; ces configurations correspon<strong>de</strong>nt<br />

souvent à <strong>de</strong>s cas réels rencontrés <strong>dans</strong> le conditionnement <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés. On<br />

s'est intéressé surtout à la phase U, très peu étudiée pour le moment en milieu ciment, qui<br />

semble être responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> le système ciment alumineux + sulfate <strong>de</strong> sodium.<br />

En nous basant sur l'observation expérimentale <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et l'analyse <strong>de</strong> la<br />

minéralogie <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éprouvettes conservées en sac étanche et <strong>dans</strong> l'eau, nous avons retenu<br />

comme mécanismes expansifs possib<strong>les</strong> soit la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire par apport<br />

d'eau extérieure, soit la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite liée au départ <strong>de</strong>s alcalins,<br />

soit la transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabihte lors <strong>de</strong> l'abaissement <strong>de</strong> la concentration en<br />

sou<strong>de</strong>.<br />

Les essais con<strong>du</strong>its sur un système simple constitué <strong>de</strong> C3A+C3S+Na2S04 avec un<br />

rapport em/C^A prédéterminé pour une hydratation initiale incomplète nous ont montré <strong>de</strong><br />

façon claire que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire peut engendrer une expansion<br />

importante par le mécanisme d'effet stérique.<br />

La modélisation <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> configurations par <strong>les</strong> bilans massique et volumique nous<br />

permet <strong>de</strong> déterminer théoriquement la répartition massique <strong>de</strong>s hydrates formés <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

enrobés et <strong>de</strong> suivre l'évolution quantitative <strong>de</strong> la minéralogie par apport d'eau externe. Les<br />

résultats nous ont montré que <strong>l'expansion</strong> par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire peut se<br />

pro<strong>du</strong>ire plus ou moins, quasiment <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> configurations.. La formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire constitue donc un <strong>de</strong>s facteurs <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> expansif <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés réels, mais<br />

l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> reste généralement modérée.<br />

Pour vérifier l'hypothèse <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite, nous avons<br />

choisi d'abord un système simple <strong>de</strong> C3S + phase U représentant le cas <strong>du</strong> liant hydraté par la<br />

solution <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> sodium. Les mélanges ont été préparés avec <strong>de</strong>s proportions<br />

comparab<strong>les</strong> aux enrobés CPA et PLC (30%CPA + 70% laitier) et ils sont tous hydratés par<br />

une solution représentative <strong>du</strong> milieu interstitiel (riche en NaOH). A titre <strong>de</strong> comparaison, un<br />

mélange <strong>du</strong> laitier pur avec la phase U a été aussi examiné. Les échantillons ont été soumis à<br />

trois types <strong>de</strong> lixiviation : l'eau désionisée par <strong>les</strong> résines échangeuses d'ions, l'eau maintenue à<br />

pH = 7 par microburette automatique et la solution saturée en chaux renouvelée régulièrement.<br />

Les résultats sur la quantité d'aci<strong>de</strong> ajouté, la perte <strong>de</strong> masse et la quantité <strong>de</strong>s alcalins<br />

lixivies et l'analyse théorique ont abouti. Ds ont mis en évi<strong>de</strong>nce le régime <strong>de</strong> linéarité par<br />

206


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

3ième partie<br />

. EpjjDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SULFATES<br />

rapport à la racine carrée <strong>du</strong> temps comme la cinétique <strong>de</strong> lixiviation.<br />

Nous avons constaté une expansion importante pour <strong>les</strong> mélange C3S + phase U <strong>dans</strong><br />

tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> lixiviat : l'eau pure et la solution saturée en chaux, mais le caractère<br />

expansif est différent. La corrélation entre <strong>l'expansion</strong> et la quantité <strong>de</strong>s alcalins lixivies nous a<br />

bien montré que <strong>l'expansion</strong> provoquée par transformation <strong>de</strong> la phase U est une fonction<br />

quasi-linéaire <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong>s alcalins dégagés par la transformation. Contrairement aux<br />

mélanges C3S + phase U, on n'a pas observé le <strong>phénomène</strong> expansif sur le mélange laitier +<br />

phase U, pourtant la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite a eu lieu considérablement <strong>dans</strong><br />

ce mélange.<br />

Les étu<strong>de</strong>s sur la différence <strong>de</strong> la répartition minéralogique et <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> lixiviation et sur la différence entre <strong>les</strong> mélange C3S + phase U et laitier + phase<br />

U aboutissent aux quatre réflexions sur <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par transformation <strong>de</strong> la<br />

phase U en ettringite :<br />

- le processus <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> est conditionné par la diffusion <strong>de</strong>s ions ;<br />

- la diffusion <strong>de</strong>s ions con<strong>du</strong>it aux réactions <strong>de</strong> dissolution ou <strong>de</strong> précipitation <strong>de</strong>s<br />

hydrates, parmi eux l'ettringite est la responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong>. La stabilité <strong>de</strong> ces hydrates<br />

détermine leur répartition <strong>dans</strong> l'échantillon ;<br />

- l'ettringite négativement chargée ayant <strong>de</strong>s propriétés colloïda<strong>les</strong> uniquement en<br />

présence <strong>de</strong> chaux pourrait pro<strong>du</strong>ire <strong>les</strong> contraintes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par répulsion électrique <strong>de</strong>s<br />

particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'ettringite colloïdale.<br />

- la déformation <strong>de</strong> l'échantillon <strong>du</strong>e aux contraintes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> dépend <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />

l'ettringite colloïdale, <strong>de</strong> ses paramètres thermodynamiques et <strong>de</strong>s performances mécaniques <strong>de</strong><br />

l'échantillon. La définition <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> habituellement utilisée n'exprime que la déformation<br />

apparente <strong>de</strong> l'échantillon total.<br />

Pour la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite, nous n'avons tenu compte que <strong>de</strong> la<br />

fraction <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> par effet stérique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés réels. Les résultats issus <strong>du</strong> tel<br />

approche ont déjà montré que <strong>l'expansion</strong> par transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite est<br />

beaucoup plus importante que par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire, la transformation <strong>de</strong><br />

la phase U en ettringite est donc le facteur prédominant <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong>s enrobés réels.<br />

Les différents caractères <strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong>s éprouvette entre <strong>les</strong> trois types d'enrobé ont été<br />

partiellement expliqués.<br />

La transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite est un processus expansif, cependant elle<br />

207


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

y ème Partie : ETUDE DU COMPORTEMENT DES ENROBES DE DECHETS RADIOACTIFS SUIDATES<br />

n'a jamais été observée expérimentalement <strong>dans</strong> aucune configuration <strong>de</strong>s enrobés sauf <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

solutions interstitiel<strong>les</strong> extraites. Nous avons expliqué très sommairement ce <strong>phénomène</strong> par<br />

<strong>les</strong> effets <strong>de</strong> surface. Cependant on ne peut pas exclure définitivement l'hypothèse <strong>de</strong> la<br />

transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite.<br />

Dans une étu<strong>de</strong> plus systématique que le temps imparti pour la présente thèse ne permet<br />

pas, ¡es points suivants sont spécialement envisagés :<br />

Les connaissances plus approfondies sur <strong>les</strong> propriétés physico-chimiques <strong>de</strong> la phase U<br />

sont indispensab<strong>les</strong>.<br />

Les conditions <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la phase U semblent très importantes. Il est nécessaire <strong>de</strong><br />

bien connaître <strong>les</strong> compositions <strong>du</strong> liant et l'évolution <strong>de</strong> la température interne liée à<br />

l'hydratation <strong>de</strong>s ciments.<br />

L'expansion est une définition globale <strong>de</strong> déformations <strong>dans</strong> l'éprouvette. Les<br />

déformations liées à la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite peuvent être modélisées en<br />

connaissant :<br />

- <strong>les</strong> paramètres concernant le processus <strong>de</strong> la diffusion, soit îe coefficient <strong>de</strong> diffusion<br />

(en évolution), la porosité <strong>du</strong> matériau (en évolution)<br />

- <strong>les</strong> différentes réactions aboutissant à <strong>de</strong>s minéraux différents <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions<br />

variab<strong>les</strong> (en particulier îa concentration en alcalins) dont <strong>les</strong> constantes d'équilibre sont <strong>les</strong><br />

plus importantes.<br />

- <strong>les</strong> caractéristiques expansives <strong>de</strong> l'ettringite colloïdale, c'est à dire <strong>les</strong> contraintes liées<br />

à l'ettringite colloïdale formée en présence <strong>de</strong> chaux.<br />

- <strong>les</strong> caractéristiques mécaniques, le mo<strong>du</strong>le d'élasticité, le coefficient <strong>de</strong> Poisson, le<br />

critère <strong>de</strong> rupture <strong>du</strong> matériaux et éventuellement <strong>les</strong> paramètres concernant la mécanique<br />

d'endommagement.<br />

En ce qui concerne l'hypothèse <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite, l'étu<strong>de</strong><br />

expérimentale et la connaissance approfondie sur la théorie <strong>de</strong> la chimie colloïdale sont<br />

également envisagées.<br />

208


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

CONCLUSIONS GENERALES


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES<br />

CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES<br />

L'objectif <strong>de</strong> notre travail consiste à apporter une meilleure compréhension <strong>de</strong>s<br />

mécanismes <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>sulfatique</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>bétons</strong>, en vue d'une application à la <strong>du</strong>rabilité<br />

<strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong>s déchets radioactifs sulfatés.<br />

Dans ce but, nous avons étudié d'abord <strong>de</strong>ux systèmes expansifs CaO-Al203-S03-H20<br />

et CaO-Al203-S03"Na20-H20 constitués respectivement par <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux<br />

- gypse et ciment alumineux - Na2S04.<br />

Dans le système expansif CaO-Al203-S03-H20, c'est la formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

secondaire par apport d'eau extérieure qui con<strong>du</strong>it à <strong>l'expansion</strong> importante par effet stérique.<br />

En effet, lorsque la proportion <strong>de</strong> gypse dépasse le seuil qui dépend <strong>du</strong> rapport Eau / Soli<strong>de</strong><br />

initial, la quantité d'eau <strong>de</strong> gâchage est insuffisante pour que la formation <strong>de</strong> l'ettringite<br />

primaire consomme tout le gypse. Une expansion importante se pro<strong>du</strong>it en raison <strong>de</strong> la<br />

formation d'ettringite secondaire avec apport d'eau extérieure. Une teneur critique en SO^ - ,<br />

correspondant à la consommation complète <strong>de</strong>s sulfates et <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> gâchage pour former <strong>de</strong><br />

l'ettringite dite primaire a été déterminée théoriquement et confirmée parfaitement par<br />

l'expérimentation. Pour <strong>de</strong>s mélanges <strong>de</strong> rapport Eau / (Fon<strong>du</strong> + Gypse) égal à 0.30, ce seuil<br />

critique correspond au rapport Gypse/(Fon<strong>du</strong> + Gypse) égal à 0.27.<br />

Dans le système expansif CaO-A¡203-S03-Na20-H20, il ne se forme plus d'ettringite<br />

primaire, ni secondaire. Les concentrations élevées en alcalins <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mélanges <strong>de</strong> Fon<strong>du</strong> +<br />

Na2S04 favorisent la formation d'une nouvelle phase dite U, une phase analogue au<br />

monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté. Elle appartient au groupe <strong>de</strong>s structures stratifiées<br />

hexagona<strong>les</strong> <strong>de</strong> type AFm, mais elle se différencie <strong>du</strong> monosulfoaluminate <strong>de</strong> calcium hydraté<br />

par l'incorporation et <strong>du</strong> sodium en position interfoliaire. La composition chimique plausible<br />

établie est 4CaO . 0.9Al2O3 . 1.1 SO3 . 0.5Na2O.16H2O avec <strong>de</strong>s hydrates à 16, 12 et 8 H20.<br />

Les résultats expérimentaux montrent qu'aux premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hydratation <strong>de</strong>s anhydres, la<br />

phase U primaire se forme avec l'eau <strong>de</strong> gâchage, et pendant l'immersion <strong>de</strong>s éprouvettes,<br />

l'hydratation se poursuit par apport d'eau extérieure en donnant naissance à la phase U<br />

secondaire. C'est en effet la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire qui semble être la responsable<br />

<strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes immergées <strong>du</strong> système expansif CaO-<br />

Al203-S03-Na20-H20.<br />

La phase U est très peu étudiée <strong>dans</strong> la littérature et elle n'est jamais observée en milieu<br />

ciment. Nous avons établi la constante liée au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité (pK <strong>de</strong> 28.0) et étudié sa<br />

209


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES<br />

stabilité. La fiche <strong>de</strong>s distances interréticulaires <strong>de</strong> la phase U a été reconstituée et plusieurs<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse dé la phase U ont été développées.<br />

Le système chimique résultant <strong>de</strong> la cimentation <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés, très<br />

concentré en alcalins et en sulfates, favorise également à la formation <strong>de</strong> la phase U. En nous<br />

basant sur l'observation expérimentale <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et l'analyse <strong>de</strong> la minéralogie <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

éprouvettes conservées en sac étanche et <strong>dans</strong> l'eau, nous avons retenu comme mécanismes<br />

expansifs possib<strong>les</strong> soit la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire par apport d'eau extérieure, soit<br />

la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite liée au départ <strong>de</strong>s alcalins, soit la transformation<br />

<strong>de</strong> la thénardite en mirabilite lors <strong>de</strong> l'abaissement <strong>de</strong> la concentration en sou<strong>de</strong>.<br />

Sur un système simplifié <strong>de</strong> C3A + C3S hydraté par une solution Na2S04, nous avons<br />

montré clairement que la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire peut engendrer une expansion<br />

importante par le mécanisme d'effet stérique. La modélisation par bilans massique et volumique<br />

montre que <strong>l'expansion</strong> par la formation <strong>de</strong> la phase U secondaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés réels<br />

pourrait se pro<strong>du</strong>ire plus ou moins, quasiment <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> configurations.<br />

La transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite lors <strong>de</strong> l'abaissement <strong>de</strong> la concentration en<br />

sou<strong>de</strong> constitue une cause principale <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s éprouvettes<br />

immergées. Nous avons montré que, lorsqu'un mélange <strong>de</strong> C3S et <strong>de</strong> phase U subit une<br />

lixiviation <strong>dans</strong> différents lixiviats, une expansion importante se pro<strong>du</strong>it par la transformation<br />

<strong>de</strong> la phase U en ettringite ; en revanche, le mélange laitier + phase U ayant également subi une<br />

lixiviation <strong>dans</strong> l'eau ne présente pas d'expansion bien que la transformation importante <strong>de</strong> la<br />

phase U en ettringite se manifeste <strong>dans</strong> tout l'échantillon. Nous avons retenu un mécanisme<br />

d'expansion par répulsion électrique <strong>de</strong> rettringite colloïdale. Toutefois, l'ettringite colloïdale<br />

ne pourrait se former qu'en présence <strong>de</strong> chaux et <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>vrait être liée au départ <strong>de</strong>s<br />

alcalins entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> d'ettringiie colloïdale.<br />

Certaines réflexions ont été faites au niveau <strong>du</strong> processus physique (diffusion), <strong>du</strong><br />

processus chimique (dissolution et précipitation <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s), <strong>du</strong> processus dynamique<br />

(mécanisme d'expansion) et <strong>du</strong> processus mécanique, en envisageant une modélisation <strong>du</strong><br />

processus d'expansion.<br />

La transformation <strong>de</strong> la thénardite en mirabilite est un processus expansif, cependant<br />

cette transformation n'a pas été observée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enrobés que nous étudions, une étu<strong>de</strong><br />

approfondie est nécessaire.<br />

En conclusion, selon l'état <strong>du</strong> système résultant <strong>de</strong> la cimentation <strong>de</strong> déchets sulfatés<br />

avant sa mise en contact avec une source d'eau externe, on observera <strong>de</strong>ux mécanismes<br />

expansifs principaux se manifestant indivi<strong>du</strong>ellement ou simultanément :<br />

210


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES<br />

- Si l'hydratation <strong>de</strong>s réactifs initiaux en donnant la phase U primaire n'est pas complète<br />

faute d'un manque d'eau <strong>de</strong> gâchage, la réaction se poursuivra en présence d'eau externe. Cette<br />

formation secondaire <strong>de</strong> Sa phase U provoque une expansion liée à un effet stérique. A ce<br />

mécanisme d'expansion par effet stérique, peut s'ajouter un autre mécanisme expansif lié à la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U (primaire et secondaire) en ettringite décrit ci-après.<br />

- Si tous <strong>les</strong> réactifs initiaux ont réagi pour donner naissance à la phase U primaire, celleci<br />

sera déstabilisée lors <strong>de</strong> la lixiviation <strong>de</strong>s alcalins par l'eau externe et se transformera en<br />

ettringite. Nous pensons qu'en présence <strong>de</strong> chaux, l'ettringite nouvellement formée est <strong>de</strong><br />

nature colloïdale ; <strong>dans</strong> ce cas le mécanisme expansif serait lié à l'apparition <strong>de</strong> forces <strong>de</strong><br />

répulsion électrique interparticulaire.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier cas présente le risque majeur pour <strong>les</strong> enrobés <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés<br />

sous l'action d'eau externe.<br />

Les différents résultats obtenus <strong>dans</strong> ce travail nous permettent finalement <strong>de</strong> conclure<br />

que l'enrobage <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés par <strong>les</strong> liants hydrauliques étudiés n'est pas<br />

recommandé et il reste à chercher un liant qui peut éliminer le <strong>phénomène</strong> expansif. Le choix<br />

d'un liant dont l'hydratation ne con<strong>du</strong>it pas à la formation <strong>de</strong> chaux semble être la meilleure<br />

façon ; ce <strong>de</strong>rnier aspect <strong>de</strong>vrait faire l'objet d'une étu<strong>de</strong> supplémentaire.<br />

Etant donné l'existence <strong>de</strong> nombreux colis <strong>de</strong> déchets radioactifs cimentés comportant<br />

<strong>de</strong>s effluents et concentrais à teneur élevée en sulfates, il semble légitime <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s<br />

<strong>phénomène</strong>s évoqués <strong>dans</strong> cette étu<strong>de</strong> afin d'évaluer plus précisément la <strong>du</strong>rabilité en situation<br />

<strong>de</strong> stockage. Ce travail ne constitue cependant qu'une première étape importante et nécessaire<br />

concernant la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> la dégradation <strong>sulfatique</strong>. Il conviendra à l'avenir<br />

<strong>de</strong> le compléter en examinant l'influence <strong>de</strong> différents paramètres et en étudiant précisément<br />

l'impact sur la sûreté <strong>du</strong> stockage. Il est donc préconisé d'entreprendre <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s suivantes :<br />

- La prédiction <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rabilité <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>stinée au stockage <strong>de</strong> ces enrobés, à<br />

partir <strong>de</strong>s mécanismes mis en évi<strong>de</strong>nce par le présent travail en prenant en compte <strong>les</strong><br />

éventuel<strong>les</strong> attaques <strong>de</strong> la structure par <strong>les</strong> sulfates et <strong>les</strong> alcalins diffusés <strong>de</strong>s enrobés. Les<br />

principaux paramètres à mesurer sont <strong>les</strong> perméabilités, <strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> diffusion, le gradient<br />

<strong>de</strong> pression d'eau et la composition <strong>de</strong> la phase interstitielle.<br />

- La recherche <strong>de</strong>s moyens fiab<strong>les</strong> pour conserver ces enrobés. Cette recherche <strong>de</strong>vrait<br />

cibler notamment la stabilité <strong>de</strong> la phase U.<br />

211


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

BIBLIOGRAPHIQUES<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Abréviations utilisées <strong>dans</strong> la liste <strong>de</strong> références bibliographiques :<br />

ISCC : the xth International Symposium on the Chemistry of Cement ;<br />

ICCC : the xth International Congress on the Chemistry of Cement ;<br />

CCR : Cement and Concrete Research ;<br />

ACI: Journal of the Américain Concrete Institut ;<br />

Aardt J.H.P., Visser S. (1985) - "Influence of alkali on the sulphate resistance of ordinary<br />

Portland cement mortars", Cement and Concrete Research, Vol 15, pp. 485-494, 1985 ;<br />

A<strong>de</strong>not F. (1992) - "Durabilité <strong>du</strong> béton : caractérisation et modélisation <strong>de</strong>s processus<br />

physiques et chimiques <strong>de</strong> dégradation <strong>du</strong> ciment", Thèse doctorat présentée à l'Université<br />

d'Orléans, 1992 ;<br />

Ahmed S. J. et Taylor H. F. W. (1967) - "Cristal Structures of the Lamellar Calcium<br />

Alumínate Hydrates", Nature No 215, pp. 622 ;<br />

Ahmed S. J., Dent Classer L. S. et Taylor H. F. W. (1969) - 5th ISCC (Tokyo), Vil 2, pp.<br />

118;<br />

Bentur A. et Ish-Shalom M. (1974) - "Properties of type K expansive cement of pure<br />

components-part 2: proposed mechanism of ettringite formation and expansion in unrestrained<br />

paste of pure expansive component", CCR, Vol 4, No 5, pp. 709-721, 1974 ;<br />

Berger A. S. et aï. (1974) - "On metastable equilibrium of calcium hydroaluminates in<br />

solutions of hydroxi<strong>de</strong>s of alkali metals", 6th ICCC (Moscow), Vol III, III-4, pp.! ;<br />

Brown P. W. (1986) - "The Implications of Phase Equilibria on Hydration in the Tricalcium<br />

Silicate-Water and the Tricalcium Aluminate-Gypsum-Water Systems", 8th ICCC (Rio), Vol<br />

3, pp. 231 ;<br />

Brown P. W. et Bothe J. V. (1993) - "The stability of ettringite", Advanced in Cement<br />

Research, No 18, pp. 47 ;<br />

Brown P. W. et Shi D. (1992) - "A mo<strong>de</strong>l for the variations in solution chemistry <strong>du</strong>ring<br />

tricalcium silicate hydration", Advanced in Cement Research, No 4, pp. 17 ;<br />

Buil M. (1989) - "Modélisation <strong>de</strong> la lixiviation <strong>de</strong> la chaux d'une pâte <strong>de</strong> ciment CPA :<br />

Réflextion sur <strong>les</strong> approches possib<strong>les</strong> et présentation d'une modélisation simplifiée", Rapport<br />

interne CEA, NTSESD/89.41, 1989 ;<br />

212


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBUOGR.APHÍ0UES<br />

CEA/SGN (1991) - "Influence of sulfate on the <strong>du</strong>rability of concrete barriers", rapport<br />

internal, august 1991;<br />

Chatterji S. (1969) - "Mechanisms of sulphate expansion of har<strong>de</strong>ned cement pastes".<br />

Supplementary paper 111-138, pp. 336-341, Proc. 5th ISCC (Tokyo), 1969 ;<br />

Chatterji S. (1980) - "Mechanisms of sulfate expansion a reappraisal of literature", 7th ICCC<br />

(Paris), Vol 4, pp. 586-591, 1980 ;<br />

Chatterji S. (1982) - "Mechanisms of sulfate expansion", Seminary on calcium aluminates,<br />

Torino, Italy, thème 3, pp. 325-333 (sept. 14-16, 1982) ;<br />

Chatterji S. et Jeffery J. W. (1963) - "A new hypothesis of sulphate expansion". Magazine of<br />

Concrete Research, Vol. 15, No 44, pp. 84-86, 1963 ;<br />

Chen S., Mehta P. K. (1982) - "Zeta potential and surface area measurements on ettringite",<br />

CCR, Vol. 12, pp. 257-259, 1982 ;<br />

Cohen M. D. (1983) - "Theories of expansion in sulfoaluminate- Type expansive cements:<br />

Schools of Thought", CCR, Vol. 13, pp. 809-818, 1983 ;<br />

Collepardi M. et al. (1978) - "Tricalcium alumínate hydration in the presence of lime, gypsum<br />

or sodium sulfate", CCR, Vol. 8, No 5, pp. 571-580, 1978 ;<br />

Copeland L. E. et Kantro D. L. (1960) - "Kinetics of the Hydration of Portland Cement",<br />

Proc. 4th ISCC (Washington), Vol 1, pp. 443-453, 1960 ;<br />

Cottin B. (1979) - "Hydratation et expansion <strong>de</strong>s ciments", Anna<strong>les</strong> <strong>de</strong> Chimie, Vol. 4, pp.<br />

139-144, 1979 ;<br />

Cottin B. (1979) - "Hydratation et expansion <strong>de</strong>s ciments", Verres et ciments, Ann. Chim. Fr.<br />

4, pp. 139-144, 1979 ;<br />

Crank J. (1979) - The Mathematics of Diffusion, second edition, Clarendon press, Oxford ;<br />

D'Ans J. et Eick H. (1953) - "Das System CaO-Al203-CaS04-H20 bei 20°C", Zement-<br />

Kalk-Gips, 6, pp. 302 ;<br />

Damidot D. et al. (1990) - "Sulphate attack on concrete: limits of the AFt stability domain",<br />

CCR, Vol. 22, pp. 229 ;<br />

Damidot D. et Glasser F. P. (1993) - "Thermodynamic investigation of the CaO-A1203-<br />

CaS04-H20 system at 25°C and the influence of Na20", CCR, Vol. 23, pp. 221 ;<br />

Deng M. et Tang M. (1994) - "Formation and expansion of ettringite crystals", CCR, Vol. 24,<br />

pp. 119-126, 1994 ;<br />

Divet L. (1991) - "Evolution <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s Ciments Portland Artificiels <strong>de</strong> 1964 à<br />

1989. Exemp<strong>les</strong> d'utilisation <strong>de</strong> la banque <strong>de</strong> données <strong>du</strong> LCPC sur <strong>les</strong> ciments", Bulletin <strong>de</strong><br />

Liaison LPC, Nov.-Dec, No 176, pp. 73 ;<br />

213


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Bosch W. et Keller H. (1976) - 6th ICCC (Moscow), Vol. 3, pp. 141 ;<br />

Dosch W. et zur Strassen BL (1967) - "Ein alkalihaltiges calciumaluminatsulfathydrat<br />

(Natrium-Monosulfat)", Zement-Kalk-Gips, No.9, pp.392-401,1967;<br />

Dron R (1974) - "Mécanisme <strong>de</strong> la prise <strong>du</strong> laitier granulé sous activation alcaline", Rapport<br />

<strong>de</strong> recherche <strong>du</strong> Laboratoire Central <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, No 38, 1974 ;<br />

Dron R et I. A. Voinovitch (1982) - "L'activation hydraulique <strong>de</strong>s laitiers, pouzzoîaniques et<br />

cendres volantes", Le Béton Hydraulique, Presses <strong>de</strong> l'Ecole Nationale <strong>de</strong>s Ponts et<br />

Chaussées, pp. 237, 1982 ;<br />

Dron R. et Brivot F. (1986) - "Contribution à l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> gonflement ettringitique", 8th ICCC<br />

(Rio), Vol. 2, pp. 115 ;<br />

Dron R. et Brivot F. (1986) - "Contribution à l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> gonflement ettringite", 8th ICCC<br />

(Rio), Vol. 4, thème 2, pp. 115-120, 1986 ;<br />

Dron R. et Brivot F. (1989) - "Le gonflement ettringitique", Bull, liaison labo. P. et Ck, No<br />

161, pp. 25-32, mai-juin 1989 ;<br />

Eitel W. (1957) - "Recent Investigations of the System Lime-Alumina-Calcium Sulfate-Water<br />

and its Importance in Building Research Problems", ACI, Vol. 28, pp. 679 ;<br />

Fujii K. et Kondo W. (1981) - "Heterogeneous Equilibium of Calcium Silicate Hydrate in<br />

Water at 30°C", J. Chem. Soc. Dalton, pp. 645 ;<br />

Ghorab et al. (1980) - "On the stability of calcium alumínate sulphate hydrtaes in pure<br />

systems and in cements", 7th ICCC (Paris), Vol. IV, pp. 496 ;<br />

Hadley D. W. (1964) - Transp. Res. Record, 45, 1(1964), adapté par Kurdowski W. et<br />

Sorrentino F. <strong>dans</strong> "Structure and Performance of cements" édité par Barnes P., Elsevier<br />

Science publishing CO., INC., New York, USA, pp.513 ;<br />

Hansen W. C. (1944) - "Studies relating to the mechanism by which the alkali-aggregate<br />

reaction pro<strong>du</strong>ces expansion in concrete", J. of ACI, 15, 1944 ;<br />

Hansen W. C. (1976) - "Disscusion of the paper MEHTA 1976", CCR, Vol. 6, No 4, pp. 595-<br />

596, 1976 ;<br />

Hansen W. C. (1976) - "Disscusion of the paper Mehta 1976", CCR, Vol. 6, No 4, pp. 595-<br />

596, 1976 ;<br />

Ish Shalom M. et Bentur A. (1974 et 1975) - "Properties of type K expansive cements of<br />

pure components", Parti et 3, CCR, Vol. 4, No 4, pp. 519-532 et Vol. 5, No 2, pp. 135-152 ;<br />

Jaspers M. J. (1977) - "Contribution à l'étu<strong>de</strong> expérimentale <strong>de</strong> la résistance chimique <strong>de</strong>s<br />

ciments mesurée selon la métho<strong>de</strong> d'immersion <strong>de</strong> microprismes en solution agressives", Revue<br />

<strong>de</strong>s Matériaux <strong>de</strong> Construction, No 704 (1977) ;<br />

214


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Jawed L, Skalny J. (1978) - " Alkalies in cement: a review - II, Effets of alkalies on hydration<br />

and performance of portland cement", Cement and Concrete Research, Vol.8, pp.37 ;<br />

Jones F. E. (1944) - "The quaternary system CaO-Al203-CaS04-H20 at 25°C. Equilibria<br />

with Cristalline AI2O3.3H2O, Alumina Gels and Solid Solution", Journal of Physic and<br />

Chemistry, Vol. 48, pp. 311 ;<br />

Jones F. E. (1944) - "The quinary system CaO-Al203-CaS04-K20-H20 (1% KOH) at<br />

25°C", Journal of Physic and Chemistry, Vol. 44, pp. 379 ;<br />

Jones F. E. (1944) - "The quinary system CaO-A^C^-CaSCV^O-f^O (1% NaOH) at<br />

25°C", Journal of Physic and Chemistry, Vol. 44, pp. 356 ;<br />

Jones F. E. et Roberts M. H. (1962) - Adopté par H. F. W. Taylor, Cement Chemistry, St<br />

Edmundsbury Press Ltd, Bury StEdmwids, Suffolk, 1991, pp. 190 ;<br />

Kalousek G. L. (1954) -ACI, Vol 26, pp. 233 ;<br />

Kalousek G. L. et Benton E. J. (1970) - "Mechanism of sea water attack on cement pastes",<br />

ACI, Vol. 67, No 2, pp. 187-192, 1970 ;<br />

Klein A. et Mehta P. K. (1968) - "Nature of hydration pru<strong>du</strong>cts in the system 4CaO .<br />

3 A1203 . SO3 - CaS04 - CaO - H20", 5th ISCC (Tokyo), Vol 4, pp. 203, 1968 ;<br />

Krassilnikov K. G., Nikitina L. V. et Skoblinskaya N. N. (1974) - "Physico-chemistry of<br />

cement expansion processes", 6th ICCC (Moscou), paper III-5, 22pages ;<br />

Lafunia H. (1929, 1930) - "Théorie <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s liants hydrauliques", Revue <strong>de</strong>s<br />

Matériaux <strong>de</strong> Construction, No 243, pp. 441-444 (1929), No 244, pp. 4-8 (1930) ;<br />

Le Bescop P. (1991) - "Minéralogie d'enrobés <strong>de</strong> concentrats sulfatés cimentés", Rapport<br />

interne CEA, NT SCS/91.49, 1991 ;<br />

Lea A.F. (1970) - The Chemistry of Cement and Concrete, 3ème édition, Arnold ;<br />

Longuet P., Burglen L. et Zelwer A. (1974) - "La phase liqui<strong>de</strong> <strong>du</strong> ciment hydraté",<br />

publication technique Cerilch No219, adapté par Regourd M. - " l'eau ", Le Béton<br />

Hydraulique, presse <strong>de</strong> l'Ecole Nationale <strong>de</strong>s Pontes et Chaussées (1982), pp. 65 ;<br />

Mather B. (1973) - "Disscusion of the paper MEHTA 1973", CCR, Vol. 3, No 5, pp. 653-<br />

654, 1973 ;<br />

Mather B. (1973) - "Disscusion of the paper MEHTA 1973", CCR, Vol. 3, No 5, pp. 651-<br />

654, 1973 ;<br />

Mather K. (1980) - "Factors affecting sulfate resistance of mortars", 7th ICCC (Paris), Vol.<br />

4, pp. 575-579, 1980 ;<br />

Matousek M. et Saaman Z. (1974) - "Contribution to the hydration of expansive cement on<br />

the basis of metakaolinite", CCR, No 4, pp. 113-122, 1974 ;<br />

215


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Mehta P. K. (1969) - "Morphology of calcium sulfoaluminates hydrates", Journ. of the<br />

Americ. Ceramic Soc., Vol. 52, No 9, pp. 521-522, 1969 ;<br />

Mehta P. K. (1973) - "Mechanism of expansion associated with ettringite formation", CCR,<br />

Vol. 3, pp. 1-6, 1973 ;<br />

Mehta P. K. (1980) - "Durability of concrete in sea water. A review", International<br />

Conference on Performance of Concrete in Marine Environnement, St, Andrews, Canada,<br />

1980 ;<br />

Mehta P. K. (1983) - "Mécanism of sulfate attack on portland cement concrete - another<br />

look", CCR, Vol. 13, pp. 401-406, 1983 ;<br />

Mehta P. K. (1983) - "Mechanism of sulfate attack on Portland cement concrete-another<br />

look", CCR, Vol. 13, pp. 401-406, 1983 ;<br />

Mehta P. K. (1986) - "Concrete - Structure, Properties and Materials", Prentice Hall, INC,<br />

Englewood Cliffs, New Jersey 07632, 1986 ;<br />

Mehta P. K. et al. (1979) - "Properties of alite cements", CCR, Vol. 9, pp. 439-450, 1979 ;<br />

Mehta P. K. et Hu F. (1978) - "further evi<strong>de</strong>nce for expansion of ettringite by water<br />

adsorption", Journ. of the Americ. Ceramic Soc, Vol. 61, pp. 179-181, 1978 ;<br />

Mehta P. K. et Wang S. (1973) - "Mechanism of expansion associated witn ettringite<br />

formation", CCR, Vol. 3, pp. 1-6, 1973 ;<br />

Mehta P. K. et Wang S. (1982) - "Expansion of ettringite by water adsorption", CCR, Vol.<br />

12(1), pp. 121-122, 1982 ;<br />

Millet J. et al. (1980) - "Sur le dosage <strong>de</strong> î'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pâtes <strong>de</strong> ciment et <strong>les</strong> mortiers"<br />

Bull, liaisonLabo. P. et Ck, No 109, sept.-oci. 1980, pp. 91-95 ;<br />

Moldoman V. et Butucescu N. (1980) - "Sur le mécanisme <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong>s ciments<br />

expansifs", 7th ICCC (Paris), Vol. 3, thème 5, pp. 1-5, 1980 ;<br />

Moore A. E. et Taylor H. F. W. (1970) - "Crystal structure of ettringite", Acta cryst, B26,<br />

1970, pp. 386 ;<br />

Mori et al. (1974) - Proc. of 6th ICCC (Moscow), suppl. paper ;<br />

Mortureux B, Hornain H. et Regourd M (1980) - "Rôle <strong>de</strong> C3A <strong>dans</strong> l'attaque <strong>de</strong>s ciments<br />

par <strong>les</strong> eaux sulfatées", 7thICCC (Paris), Vol 4, pp. 570-574, 1980 ;<br />

Negro A., Bachiorrini A. (1982) - "Expansion associated with ettringite formation at different<br />

temperatures", CCR Vol. 12, N06, pp. 677-684, 1982 ;<br />

Neville A. M. - Properties of Concrete. Pitman, 1963, adapté par Folliot A. et Buil M. <strong>dans</strong><br />

"La structuration progressive <strong>de</strong> la pierre <strong>de</strong> ciment", Le Béton Hydraulique, Presses <strong>de</strong><br />

l'Ecole Nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, pp. 223, 1982 ;<br />

216


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Nicol A. - "Aperçu bibliographique sur <strong>les</strong> agents et <strong>les</strong> causes <strong>de</strong> la corrosion <strong>du</strong> béton",<br />

Revue <strong>de</strong>s Matériaux <strong>de</strong> Construction, No 414 et 415 (mars et avril, 1950) ;<br />

Nikitina L. V. et al. (1980) - "La nature physico-chimique <strong>de</strong>s auto-contraintes <strong>de</strong>s ciments<br />

expansifs", 7thICCC (Paris), Vol. 3, thème 5, pp. 39-44, 1980 ;<br />

Ogawa K. et Roy D. M. (1981, 1982) - "C4A3S hydration ettringite expansion and its<br />

expansion mechanism", CCR, Vol. 11, pp. 741-750 (1981), Vol. 12, pp. 101-109 (1982), Vol.<br />

12, pp. 247-256 (1982) ;<br />

Paillère A. M. (1985) - "Influence <strong>du</strong> ciment sur la dégradation <strong>du</strong> béton en milieu marin",<br />

Bull, liaison Labo. P. et Ch., No 135, janv.-févr. 1985 ;<br />

Pollitt H. W. W. et Brown A. W. (1968) - Proc. ofSth ISCC (Tokyo), Vol. 1, pp. 322 ;<br />

Ponomarev. I. F. et al, (1980) - "Réglage <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> la structure et <strong>de</strong>s propriétés <strong>du</strong><br />

ciment", 7th ICCC (Paris), Vol. 3, thème 4, pp. 147-152 ;<br />

Powers T. C. (1958) - "Structure and physical properties of Portland cement paste", II. Am.<br />

Ceramic Society 41, pp. 1-6, adapté par Folliot A. et Buil M. <strong>dans</strong> Le Béton Hydraulique,<br />

Presses <strong>de</strong> l'Ecole Nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, 1982, pp. 231;<br />

Regoud M., Hornan H., Mortureux B - "Microstructure <strong>de</strong>s ciments <strong>de</strong> laitier", Revue <strong>de</strong>s<br />

Matériaux <strong>de</strong> Construction, No. 699, pp. 83-86, mars-avril 1976 ;<br />

Regourd M. (1982) - "L'hydratation <strong>du</strong> ciment Portland" <strong>dans</strong> Le Béton Hydraulique, pp. 193,<br />

Presse <strong>de</strong> l'Ecole Nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, 1982;<br />

Regourd M. (1982) - "La résistance <strong>du</strong> béton aux altérations physiques et chimiques", Le<br />

Béton Hydraulique, Presse <strong>de</strong> VEcole <strong>de</strong>s Ponts et Chaussérs, pp. 513, 1982<br />

Regourd M. (1982) - "Microstructures et propriétés <strong>de</strong>s ciments, mortiers et <strong>bétons</strong>".<br />

Ciments, Bétons, Piastres et Chaux, 734(1), pp. 41-48;<br />

Regourd M. et al. (1980) - "Résistance <strong>du</strong> béton aux attaques physico-chimiques", 7th ICCC<br />

(Paris), Vol 3, thème 7, pp. 104-109, 1980 ;<br />

Regourd M., Hornain H. et Mortureux B. (1976) - "Microstructure <strong>de</strong>s ciments <strong>de</strong> laitier",<br />

Revue <strong>de</strong>s Matériaux <strong>de</strong> Construction, No 699, pp. 83-86, mars-avril 1976 ;<br />

Regourd M., Mortureux B, Gautier E., Hornain H. et Volant J. (1980) - "Caractérisation<br />

et activiation thermique <strong>de</strong>s ciments au laitier", 7thICCC (Paris), Vol. II, pp. 105-111., 1980 ;<br />

Regourd M., Thomassin J. H., Baillif P. et Touray J. C. (1980) - "Study of the early<br />

hydration of Ca3Si(>5 by X-ray photoelectron spectrometry", CCR, Vol. 10, pp. 223 ;<br />

Report of Commuée 223 ACI (1970) - "Expansive cement concrete- Present state of<br />

knowledge", ACI, pp. 583-610, 1970 ;<br />

Revertégat E., Riebet C, Gegout P. (1992) - "Effet of pH on the <strong>du</strong>rability of cement<br />

pastes", CCR, Vol. 22, pp. 259-272;<br />

217


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Seligmann P. et Greening N. R. (1968) - "Phase Equilibria of Cement - Water", 5 th ISCC<br />

(Tokyo), Vol. 2, pp. J 79-200, 1968;<br />

Skalny J. ef Maycock N. (1974) - "Scanning electron microscopy of in<strong>du</strong>strial cement<br />

clinkers", J. Amer. Ceram. Soc. Vol.57, pp. 253 ;<br />

Stein G. A. M. (1977) - "Influence <strong>de</strong> Na20 sur l'hydratation <strong>du</strong> C3A, partie 1 et 2", CCR,<br />

col. 6, pp. 256 ;<br />

Steinour H. H. (1954) - Adopté par H. F, W. Taylor, Cement Chemistry, St Edmundsbury<br />

Press Ltd, Bury St Edmunds, Suffolk, 1991, pp. 154 ;<br />

Swenson E. G. et Giliot J. E. - Transp. Res. Record, 45, 21(1964), adapté par Kurdowski W.<br />

et Sorrentino F. <strong>dans</strong> "Structure and Performance of cements" édité par Barnes P., Elsevier<br />

Science publishing CO., INC., New York, USA, pp.513 ;<br />

Taylor H. F. W. (1973) - "Cristal structures of some double hydroxi<strong>de</strong> minerals",<br />

MineralogicalMagazine, Vol. 39, No 304, pp. 377 ;<br />

Taylor H. F. W. (1990) - "Cement Chemistry", Aca<strong>de</strong>mic Press, London, 1990;<br />

Taylor H. F. W., Barret P., Brown P. W., Double D. D., FrohnsdorfT G., Johansen V.,<br />

Ménétrier-Sorrentino D., Odler I., Parrott L. J., Pommersheim J. M., Regourd M. et<br />

Young J. F. (1984) - "The Hydration of tricalcium silicate", Matériaux <strong>de</strong> construction, No<br />

17, pp. 457;<br />

Wang S., Ji S., Liu Y., Hu K. (1986) - "Effet of alkali on the expansive properties of<br />

sulfoaluminate cement pastes", SthlCCC (Rio), Vol. IV, pp. 301-305, 1986 ;<br />

Way S.J., Shayan A. (1989) - "Early hydration of portland cement in water and dosium<br />

hydroxi<strong>de</strong> solutions: composition of solutions and nature of solid phases", CCR, Vol. 19, pp.<br />

759<br />

Xie P., Beaudoin J.J. (1992) - "Mechanism of sulphate expansion - I. Thermodynamic<br />

principle of crystallization pressure. II. Validation of Thermodynamic Theory ", CCR, Vol. 22,<br />

pp. 631-640 et pp. 845-854, 1992 ;<br />

Zelwer A., Buil M. (1989) - "Extraction <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ciments <strong>du</strong>rcis", Bull. Liaison<br />

Labo. P. et Ck, 163, pp.93, sept.-oct. 1989 ;<br />

Zemaitis J. F., Clark D. M., Rafal M. et Scrivner N. (1986) - Handbook of aqueous<br />

electrolyte thermodynamic, The Américain Institute of Chemical Engineers, New York, USA<br />

218


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

1600<br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

600<br />

a 400<br />

I<br />

-g 200<br />

J<br />

1 *<br />

Í 600<br />

1 ^<br />

200<br />

0<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

ANNEXES<br />

Annexe 2.01(a) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s éprouvettes fon<strong>du</strong>-gypse à différentes<br />

AFt<br />

^ ^ ^<br />

teneurs en gypse conservées en sacs plastiques pendant 4 mois<br />

AFt<br />

I *? I CA f»* 0 AFt AFt AFt<br />

I l


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

1600<br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

600<br />

Il 400<br />

I<br />

^ 200<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

ANNEXES<br />

Annexe 2.01(b) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s éprouvettes fon<strong>du</strong>-gypse à différentes<br />

Apt<br />

teneurs en gypse conservées <strong>dans</strong> l'eau pendant 4 mois<br />

AR<br />

AFt<br />

AFt<br />

AFI - ettringite<br />

CA-C*O.A1203<br />

^i^AM<br />

dUAjUU^<br />

J^MJi^^<br />

AFt<br />

oLkL-,<br />

10 15 20 25 30<br />

20 (°)<br />

AFt<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0.01°)<br />

220<br />

AFt<br />

AFt<br />

35 40 45 50


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

•S<br />

2400<br />

2000<br />

1600 I-<br />

1200<br />

800<br />

ANNEXES<br />

Annexe 2.02(a) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s éprouvettes fon<strong>du</strong>-Na2S04 à différentes<br />

teneurs en Na2SÛ4 conservées en sacs plastiques pendant 4 mois<br />

400 h<br />

400<br />

400<br />

400<br />

400 NScqlQ<br />

10 15 20 25 30 35 40 45 50<br />

26 (°)<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0.01°)<br />

221


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

2400<br />

2000 U<br />

1600<br />

1200<br />

800<br />

400<br />

400<br />

400<br />

400<br />

ANNEXES<br />

Annexe 2.02(b) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s éprouvettes fon<strong>du</strong>-Na2SC>4 à différentes<br />

teneurs en Na2SC>4 conservées <strong>dans</strong> l'eau pendant 4 mois<br />

C2S+<br />

U+<br />

CAH10+<br />

AH3+<br />

CAH10<br />

U+CA<br />

400 1 ICAH10 u , i<br />

tu<br />

JCAHIO<br />

U<br />

ÜJJ^M^z<br />

" ^ ^ ^<br />

1 !<br />

10 15 20 25 30<br />

26 (°)<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0,01°)<br />

222<br />

NSeq20<br />

NSeqlO<br />

35 40 45 50


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Annexe 2.03 : Diagrammes DRX pour différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la phase U<br />

5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

Métho<strong>de</strong> 1<br />

Métho<strong>de</strong> 2<br />

Métho<strong>de</strong> 3<br />

Métho<strong>de</strong> 4<br />

Métho<strong>de</strong>s<br />

Métho<strong>de</strong> 6<br />

Variante J <strong>de</strong>Dosch et zur Strassen (Mélange NaOH-Al-CaSO+Wfl-CaipH)j)<br />

Mélange NaOH'Âl-CaSO4.2H£>-Ca(0H)2 selon la composition <strong>de</strong> la phase U<br />

Mélange NaOH-AUAl^S04)^Caf>H)2 sflßn ia composition <strong>de</strong> ¡a phase U<br />

Mélange NaOH-Al-CJa-CaSO4.2H20-Ca(0H)2 selon la composition <strong>de</strong> ¡a phase U<br />

Mélange NaOH-CjA-NazSOj-CajOH) 2 selon la variante J <strong>de</strong>Dosch et zur Strassen<br />

Mélange NaOH-Al-Na2SOfCa(OH)2 selon la variante J <strong>de</strong> Dosch et tur Strassen<br />

Métho<strong>de</strong> 6a : Mélange NaOH-Al-Na2SOlf-Ca(OH)2 avec une ré<strong>du</strong>ction d'Aï <strong>dans</strong> ¡a métho<strong>de</strong> 6<br />

Métho<strong>de</strong> 6b : Mélange NaOH-Al-Na£O4-Ca(0H)2 avec une ré<strong>du</strong>ction d'Aï <strong>dans</strong> la métho<strong>de</strong> 6a<br />

Métho<strong>de</strong> 7 : Mélange NaOH-AI-Na2S04-Ca(OH)2 selon la composition <strong>de</strong> la phase U<br />

M ^HWB^^^tfrl^Sî .-JUL<br />

*****- ' A J<br />

l<br />

10 15 20 25<br />

2e(°)<br />

. I Métho<strong>de</strong> 4<br />

l , w» .LA* »A^-À -„rirAi^.in , /Ifl „m<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0.02°)<br />

223<br />

30 35 40 45


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

10 15 20 25 30<br />

26(°)<br />

(DRX : 40kV/25mA, K


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.01(a) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s enrobés CPA25 conservés en sacs étanches<br />

A l'échéance <strong>de</strong> 28 jours<br />

A l'échéance <strong>de</strong> 182 jours<br />

(DRX : 40kV/40mA, Ka(Cu), 0.15s/0.01°)<br />

225


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.01(b) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s enrobés PLB2S conservés en sacs étanches<br />

UiOf<br />

A l'échéance <strong>de</strong> 28 jours<br />

c»ît ûif<br />

ce fï<br />

"Tfî ' fïrî »M ST" XI lit itî it» ST" ïtr<br />

2$<br />

A l'échéance <strong>de</strong> 182 jours<br />

(DRX : 40kV/40mA, Ka(Cu), 0.15s/0.01°)<br />

226<br />

H.I


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.01(c) : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s enrobés PLC25 conservés en sacs étanches<br />

tut<br />

KO<br />

A l'échéance <strong>de</strong> 28 jours<br />

10, t TsTT lit "T5Îï 5Îî" TTï SäcP -sîr ~Wi î£î~<br />

2$<br />

A l'échéance <strong>de</strong> 1S2 jours<br />

(DRX : 40kV/40mA, Ka(Cu), 0.15s/0.01°)<br />

227<br />

îtï Si


ANNEXES<br />

Annexe 3.02(a) : Comportement <strong>de</strong> Hxiviation <strong>de</strong>s ions - enrobés CFA25<br />

(conservation en sacs étanches pendant <strong>les</strong> premiers 28 jours)<br />

Temps<br />

(jours)<br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

14<br />

21<br />

28<br />

42<br />

56<br />

70<br />

84<br />

104<br />

117<br />

131<br />

146<br />

160<br />

174<br />

188<br />

202<br />

216<br />

230<br />

244<br />

258<br />

272<br />

286<br />

300<br />

328<br />

358<br />

386<br />

412<br />

440<br />

468<br />

496<br />

524<br />

552<br />

1 580<br />

Na +<br />

(mg/1)<br />

262<br />

304<br />

424<br />

498<br />

612<br />

675<br />

636<br />

806<br />

858<br />

942<br />

902<br />

1070<br />

990<br />

940<br />

950<br />

970<br />

1520<br />

1760<br />

1720<br />

1680<br />

1680<br />

1660<br />

1680<br />

1640<br />

1740<br />

1720<br />

1700<br />

1660<br />

1570<br />

1510<br />

1410<br />

1240<br />

1100<br />

1190<br />

1030<br />

940<br />

(mg/I)<br />

40.0<br />

21.0<br />

66.0<br />

61.0<br />

80.0<br />

90.0<br />

92.0<br />

108.0<br />

112.0<br />

118.0<br />

124.0<br />

151.0<br />

132.0<br />

130.0<br />

132.0<br />

136.0<br />

192.0<br />

218.0<br />

212.0<br />

216.0<br />

220.0<br />

218.0<br />

224.0<br />

214.0<br />

220.0<br />

212.0<br />

212.0<br />

204.0<br />

195.0<br />

184.0<br />

165.0<br />

148.0<br />

139.0<br />

131.0<br />

119.0<br />

109.0<br />

C*2+<br />

(mg/1)<br />

128.0<br />

165.0<br />

186.0<br />

234.0<br />

264.0<br />

211.0<br />

181.0<br />

143.0<br />

120.0<br />

93.8<br />

74.0<br />

69.0<br />

58.8<br />

57.8<br />

550.0<br />

460.0<br />

383.0<br />

317.0<br />

246.0<br />

198.0<br />

134.0<br />

116.0<br />

55.5<br />

6.8<br />

8.5<br />

22.9<br />

15.6<br />

20.6<br />

43.8<br />

36.2<br />

51.9<br />

66.8<br />

36.0<br />

45.4<br />

40.6<br />

24.8<br />

Al3+<br />

(mg/I)<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

N.D<br />

1.8<br />

2.0<br />

3.0<br />

3.8<br />

4.1<br />

3.5<br />

2.2<br />

2.6<br />

3.4<br />

N.D<br />

1.2<br />

2.0<br />

2.6<br />

2.7<br />

2,9<br />

Si02<br />

(mg/I)<br />

5.67<br />

5.39<br />

12.84<br />

15.66<br />

13.97<br />

5.03<br />

5.03<br />

6.81<br />

4.28<br />

6.33<br />

8.58<br />

7.70<br />

8.67<br />

9.59<br />

12.10<br />

15.90<br />

15.30<br />

15.60<br />

18.20<br />

21.00<br />

23.00<br />

26.60<br />

42.70<br />

54.30<br />

70.30<br />

70.30<br />

75.10<br />

77.20<br />

91.70<br />

114.0<br />

113.00<br />

137.00<br />

144.00<br />

142.00<br />

138.00<br />

140.00<br />

so4 2 -<br />

(mg/1)<br />

255<br />

268<br />

380<br />

349<br />

435<br />

453<br />

464<br />

491<br />

473<br />

406<br />

462<br />

606<br />

450<br />

418<br />

353<br />

385<br />

1230<br />

1690<br />

1250<br />

1260<br />

1340<br />

1340<br />

1330<br />

1230<br />

1580<br />

1480<br />

1600<br />

1450<br />

1300<br />

1180<br />

1120<br />

1030<br />

1010<br />

926<br />

805<br />

692<br />

pH<br />

12.1<br />

12.2<br />

12.3<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.6<br />

12.6<br />

12.6<br />

12.9<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.7<br />

12.7<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.7<br />

12.9<br />

12.9<br />

12.7<br />

13.0<br />

13.0<br />

12.7<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.3<br />

11.2<br />

11.8<br />

11.8<br />

11.9<br />

11.9<br />

12.0<br />

OH-<br />

(mM/1)<br />

13.9<br />

16.8<br />

22.3<br />

28.7<br />

33.7<br />

33.1<br />

29.7<br />

35.2<br />

36.6<br />

40.6<br />

37.0<br />

79.4<br />

63.1<br />

63.1<br />

63.1<br />

50.1<br />

50.1<br />

63.1<br />

63.1<br />

63.1<br />

50.1<br />

79.4<br />

79.4<br />

50.1<br />

100.0<br />

100.0<br />

50.1<br />

31.6<br />

31.6<br />

20.0<br />

1.6<br />

6.3<br />

6.3<br />

7.9<br />

7.9<br />

10.0<br />

228<br />

tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


ANNEXES<br />

Annexe 3.02(b) : Comportement <strong>de</strong> lixiviation <strong>de</strong>s ions - enrobés PLB25<br />

(conservation en sacs étanches pendant <strong>les</strong> premiers 28 jours)<br />

1 Temps<br />

(jours)<br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

14<br />

21<br />

28<br />

42<br />

56<br />

70<br />

84<br />

104<br />

117<br />

131<br />

146<br />

160<br />

174<br />

188<br />

202<br />

216<br />

230<br />

244<br />

258<br />

272<br />

286<br />

300<br />

328<br />

358<br />

386<br />

412<br />

440<br />

468<br />

496<br />

524<br />

552<br />

580<br />

Na +<br />

(œg/1)<br />

266<br />

304<br />

428<br />

507<br />

642<br />

780<br />

652<br />

1010<br />

1080<br />

1170<br />

1210<br />

14%<br />

1420<br />

1370<br />

1280<br />

1320<br />

1260<br />

1160<br />

1120<br />

1060<br />

1020<br />

960<br />

960<br />

880<br />

1900<br />

960<br />

960<br />

975<br />

960<br />

980<br />

950<br />

970<br />

920<br />

900<br />

870<br />

850<br />

(mg/I)<br />

18.8<br />

21.2<br />

32.2<br />

31.5<br />

37.8<br />

45.0<br />

53.7<br />

69.1<br />

70.0<br />

81.8<br />

84.2<br />

103.0<br />

92.0<br />

90.0<br />

91.0<br />

94,0<br />

90.0<br />

85.0<br />

83.0<br />

80.0<br />

77.0<br />

75.0<br />

73.0<br />

67.0<br />

67.0<br />

62.0<br />

63.0<br />

63.0<br />

64.0<br />

66.0<br />

62.0<br />

64.0<br />

62.0<br />

60.0<br />

59.0<br />

56.0<br />

Ca2+<br />

(mg/l)<br />

57.0<br />

66.6<br />

42.6<br />

69.6<br />

68.7<br />

38.7<br />

36.4<br />

27.5<br />

24.6<br />

10.1<br />

7.6<br />

11.8<br />

4.2<br />

18.9<br />

12.6<br />

19.0<br />

12.8<br />

8.6<br />

12.6<br />

9.8<br />

8.0<br />

7.7<br />

4.9<br />

2.4<br />

8.2<br />

4.7<br />

10.0<br />

9.4<br />

7.0<br />

8.3<br />

12.5<br />

12.4<br />

14.6<br />

13.0<br />

14.1<br />

10.4<br />

Al 3+<br />

(mg/l)<br />

N.D.<br />

1.3<br />

1.5<br />

1.1<br />

1.8<br />

2.1<br />

3.3<br />

4.9<br />

4.2<br />

6.3<br />

5.6<br />

7.3<br />

5.2<br />

4,0<br />

10.9<br />

12.3<br />

11.5<br />

11.1<br />

11.3<br />

10.4<br />

10.4<br />

10.4<br />

10.6<br />

10.1<br />

10.7<br />

9.4<br />

8.8<br />

5.4<br />

6.4<br />

6.3<br />

7.4<br />

7.1<br />

7,2<br />

6.5<br />

6.5<br />

6.3<br />

Si02<br />

(mg/l)<br />

7.32<br />

8.45<br />

19.26<br />

27.60<br />

26.10<br />

17.86<br />

22.89<br />

31.45<br />

34.66<br />

41.94<br />

47.93<br />

47.90<br />

48.20<br />

49.00<br />

53,50<br />

56.70<br />

56.90<br />

61.00<br />

63.90<br />

62.10<br />

64.30<br />

65.10<br />

72.00<br />

70.30<br />

74.10<br />

70.60<br />

71.80<br />

71.60<br />

71.70<br />

71.30<br />

70.50<br />

73.00<br />

70.60<br />

72.10<br />

72.30<br />

74.70<br />

so4 2 -<br />

(mg/I)<br />

268<br />

303<br />

370<br />

449<br />

467<br />

539<br />

628<br />

648<br />

751<br />

720<br />

642<br />

779<br />

776<br />

745<br />

594<br />

618<br />

633<br />

621<br />

547<br />

524<br />

521<br />

491<br />

475<br />

420<br />

485<br />

423<br />

473<br />

493<br />

457<br />

453<br />

451<br />

407<br />

514<br />

473<br />

424<br />

389<br />

pH<br />

12.0<br />

12.1<br />

12.2<br />

12.3<br />

12.4<br />

12.4<br />

12.3<br />

12.6<br />

12.6<br />

12.6<br />

12.7<br />

12.9<br />

12.9<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.7<br />

12.7<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.6<br />

12.7<br />

12.7<br />

12.5<br />

12.8<br />

12.8<br />

12.5<br />

12.4<br />

12.5<br />

12.6<br />

12.8<br />

12.4<br />

12.2<br />

12.3<br />

12.2<br />

12.3<br />

OH-<br />

(mM/1)<br />

9.8<br />

11.5<br />

15.3<br />

18.9<br />

24.5<br />

27.2<br />

20.3<br />

36.2<br />

37.1<br />

42.0<br />

45.6<br />

79.4<br />

79.4<br />

63.1<br />

63.1<br />

63.1<br />

50.1<br />

50.1<br />

63.1<br />

63.1<br />

39.8<br />

50.1<br />

50.1<br />

31.6<br />

63.1<br />

63.1<br />

31.6<br />

25.1<br />

31.6<br />

39.8<br />

63.1<br />

25.1<br />

15.8<br />

20.0<br />

15.8<br />

20.0<br />

229<br />

tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


ANNEXES<br />

Annexe 3.02(c) : Comportement <strong>de</strong> lixiviation <strong>de</strong>s ions - enrobés PLC25<br />

(conservation en sacs étanches pendant <strong>les</strong> premiers 28 jours)<br />

Temps<br />

Gours)<br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

14<br />

21<br />

28<br />

42<br />

56<br />

70<br />

84<br />

104<br />

117<br />

131<br />

146<br />

160<br />

174<br />

188<br />

202<br />

216<br />

230<br />

244<br />

258<br />

272<br />

286<br />

300<br />

328<br />

358<br />

386<br />

412<br />

440<br />

458<br />

496<br />

524<br />

552<br />

580<br />

Na +<br />

(mg/1)<br />

216<br />

246<br />

304<br />

432<br />

480<br />

528<br />

548<br />

598<br />

622<br />

671<br />

645<br />

810<br />

750<br />

720<br />

700<br />

650<br />

600<br />

560<br />

500<br />

490<br />

460<br />

420<br />

410<br />

360<br />

460<br />

555<br />

420<br />

398<br />

392<br />

384<br />

378<br />

372<br />

366<br />

372<br />

369<br />

357<br />

(mg/1)<br />

11.9<br />

12.0<br />

18.8<br />

20.4<br />

22.8<br />

24.6<br />

25.8<br />

29.0<br />

30.5<br />

32.7<br />

36.8<br />

41.4<br />

36.6<br />

35.1<br />

36.9<br />

36.3<br />

33.9<br />

31.5<br />

29.4<br />

26.7<br />

25.2<br />

27.6<br />

22.5<br />

20.7<br />

20.7<br />

18.6<br />

18.8<br />

18.2<br />

18.2<br />

18.6<br />

17.1<br />

17.0<br />

16.6<br />

17.0<br />

16.6<br />

16.1<br />

(mg/1)<br />

32.9<br />

44.2<br />

2.3<br />

56.8<br />

64.0<br />

45.2<br />

37.4<br />

22.2<br />

15.8<br />

16.3<br />

9.7<br />

14.0<br />

3.3<br />

7.5<br />

8.9<br />

6.9<br />

6.4<br />

3.0<br />

3.1<br />

2.1<br />

2.4<br />

2.4<br />

1.9<br />

3.0<br />

3.3<br />

8.3<br />

7.2<br />

9.0<br />

5.1<br />

4.0<br />

6.3<br />

4.6<br />

4.9<br />

4.5<br />

3.2<br />

2.5<br />

Al 3+<br />

(mg/1)<br />

1.9<br />

2.5<br />

3.3<br />

3.7<br />

2.2<br />

3.5<br />

3.6<br />

3.4<br />

4.2<br />

5.1<br />

4.8<br />

6.7<br />

4.5<br />

3.5<br />

9.3<br />

11.9<br />

12.4<br />

12.2<br />

11.4<br />

6.5<br />

4.9<br />

5.4<br />

4.9<br />

5.0<br />

5.7<br />

5.8<br />

5.7<br />

4.1<br />

4.1<br />

4.1<br />

4.4<br />

4.4<br />

4.8<br />

4.2<br />

4.2<br />

4.0<br />

Si02<br />

(mg/1)<br />

8.82<br />

10.27<br />

29.96<br />

33.59<br />

32.52<br />

23.32<br />

25.89<br />

27.82<br />

23.75<br />

32.10<br />

31.88<br />

40.70<br />

39.60<br />

40.40<br />

44.90<br />

56.70<br />

68.50<br />

76.30<br />

77.50<br />

53.90<br />

49.20<br />

52.70<br />

50.90<br />

47.10<br />

51.50<br />

42.20<br />

58.50<br />

58.80<br />

60.00<br />

61.00<br />

61.40<br />

61.30<br />

56.70<br />

56.90<br />

57.80<br />

58.20<br />

so4 2 -<br />

(mg/1)<br />

208<br />

220<br />

269<br />

276<br />

278<br />

273<br />

283<br />

288<br />

292<br />

299<br />

301<br />

312<br />

314<br />

292<br />

255<br />

255<br />

257<br />

255<br />

215<br />

215<br />

231<br />

219<br />

206<br />

188<br />

188<br />

140<br />

160<br />

147<br />

127<br />

122<br />

116<br />

107<br />

131<br />

131<br />

114<br />

109<br />

pH<br />

11.9<br />

12.0<br />

12.0<br />

12.3<br />

12.3<br />

12.3<br />

12.4<br />

12.4<br />

12.4<br />

12.4<br />

12.4<br />

12.7<br />

12.7<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.5<br />

12.3<br />

12.3<br />

12.3<br />

11.1<br />

11.3<br />

11.6<br />

11.5<br />

11.5<br />

11.8<br />

11.8<br />

11.7<br />

11.7<br />

11.7<br />

11.7<br />

11.9<br />

11.5<br />

11.3<br />

11.4<br />

11.4<br />

11.4<br />

OH-<br />

(mM/1)<br />

7.8<br />

9.6<br />

10.6<br />

19.0<br />

21.3<br />

22.1<br />

22.6<br />

24.1<br />

24.6<br />

27.3<br />

25.9<br />

50.1<br />

50.1<br />

31.6<br />

31.6<br />

31.6<br />

20.0<br />

20.0<br />

20.0<br />

1.3<br />

2.0<br />

4.0<br />

3.2<br />

3.2<br />

6.3<br />

6.3<br />

5.0<br />

5.0<br />

5,0<br />

5.0<br />

7.9<br />

3.2<br />

2.0<br />

2.5<br />

2.5<br />

2.5<br />

230<br />

tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Composés<br />

C2S<br />

c3s<br />

C3A<br />

C4AF<br />

CaS04.2H20<br />

Ca(OH)2<br />

C3AH«<br />

C4AH13<br />

C4AH19<br />

C2AH8<br />

CAH10<br />

Al(OH)3<br />

C6AS3H32 (Aft)<br />

C4ASH12 (AFm)<br />

C4Ao.9SLjN0.5Hi6 (U)<br />

Na2S04<br />

Na2SO4.10H2O<br />

NaOH<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.03 : Caractéristiques physico-chimiques <strong>de</strong> différents composés<br />

Masses molaires<br />

(g/mole)<br />

172.25<br />

228.33<br />

270.20<br />

485.98<br />

172.17<br />

74.09<br />

378.00<br />

560.48<br />

668.00<br />

358.24<br />

338.00<br />

156.00<br />

1255.14<br />

622.52<br />

723.38<br />

142.04<br />

322.19<br />

40.00<br />

231<br />

Densité (Lea, 1970)<br />

(g/cm3)<br />

3.28<br />

3.13<br />

3.00<br />

3.77<br />

2.32<br />

2.23<br />

2.52<br />

2.02<br />

1.81<br />

1.95<br />

1.72<br />

2.40<br />

1.73<br />

L99<br />

1.95 (mesurée)<br />

2.68<br />

1.46<br />

2.13<br />

Volume molaire<br />

(cm3/mole)<br />

52.52<br />

72.95<br />

90.07<br />

128.91<br />

74.21<br />

33.22<br />

150.00<br />

277.47<br />

369.06<br />

183.71<br />

196.51<br />

65.00<br />

725.51<br />

312.82<br />

370.96<br />

53.00<br />

220.68<br />

18.78


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.04 : Equations <strong>de</strong> la modélisation préliminaire par bilan massique<br />

(formation <strong>de</strong> îa phase U supplémentaire <strong>dans</strong> six configurations <strong>de</strong>s enrobés)<br />

Répartition massique (g/1) en fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> C4AH13 (mole/1) §<br />

CPA25<br />

C-S-H =<br />

PLB25<br />

U =<br />

NS =<br />

Π=<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

C-S-H =<br />

PLC25<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

C-S-H =<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

(Cj 5SH2 3)<br />

1137,74<br />

983.17-819,14*C4AH13<br />

-13.16+ 173.60*C4AH13<br />

354.96 + 32.93*C4AH13<br />

42.69-53.33*C4AH13<br />

9.98<br />

34.16<br />

-331.92 + 90.08*C4AH13<br />

9.71<br />

774.22<br />

1048.79- 811.20*C4AH13<br />

-3.61 + 173.60*C4AH13<br />

85.03 + 32.93*C4AH13<br />

51.97 - 53.33*C4AH13<br />

7.26<br />

48.80<br />

-101.46+ 90.08*C4AH13<br />

14.70<br />

832.15<br />

1246.46 - 808.26*C4AH13<br />

- 46.46+ 173.60*C4AH13<br />

-137.95 + 32.93*C4AH13<br />

64.64 - 53.33*C4AH13<br />

7.12<br />

63.51<br />

-148.35 + 90.08*C4AH13<br />

19.40<br />

CPA20<br />

C-S-H=<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

xCM =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

PLB20<br />

C-S-H =<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

PLC20<br />

C-S-H =<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

Remarque : Conditions aux limites NH ¿ 0 pour toutes 1 es six configurations<br />

232<br />

(C15SH23) 1<br />

916.59 I<br />

792.07-819.14*C4AHl3<br />

13.01 + 173.60*C4AH13<br />

285.96+ 32.93*C4AH13<br />

34.39 -53.33*C4AH13<br />

8.04<br />

27.52<br />

-61.65+ 90.08*C4AH13<br />

7.83<br />

843.% I<br />

1143.26-811.20*C4AH13<br />

-63.72 + 173.60*C4AH13<br />

92.69 + 32.93*C4AH13<br />

56.66 - 53.33*C4AH13<br />

7.91<br />

53.19<br />

-157.10+ 90.08*C4AH13<br />

16.02<br />

915.63<br />

1371.49 - 808.26*C4AHo<br />

-113.59+173.60*C4AH13<br />

-151.78+ 32.93*C4AH13<br />

71.12 - 53.33*C4AH13<br />

7.8<br />

69.88<br />

-219.13+ 90.08*C4AH13<br />

21.35<br />

1<br />

S


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.05 : Equations <strong>de</strong> la modélisation améliorée par bilan massique<br />

(formation <strong>de</strong> la phase U supplémentaire <strong>dans</strong> six configurations <strong>de</strong>s enrobés)<br />

Enrobés type CPA : répartition massique en fonction <strong>du</strong> taux d'hydratation <strong>de</strong> C4ÂF I<br />

CPA25:<br />

C-S-H=<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

C-S-H=<br />

U =<br />

C4AH13 =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

(pour 0^TawcC44F^0.8815) :<br />

1137.74 - 451.16*(l-TauxC2S)<br />

983.17 - 524.04*(l-TauxC4AF)<br />

-13.16+ 111.06*(l-TauxC4AF)<br />

354.96 - 9Q.03*(l-TauxC2S)<br />

+ 115.86*(l-TauxC4AF)<br />

42.69 - 34.12*(l-TauxC4AF)<br />

9.98<br />

34.17<br />

-331.92 + 122.58*(l-TauxC2S)<br />

+ 184.40*(l-TauxC4AF)<br />

9.71<br />

(pour 0.881S^TauxC^F^l) :<br />

1137.74 -451.16*(l-TauxC2S)<br />

921.08<br />

43.65 - 368.40*(l-TauxC4AF)<br />

357.45 - 90.03*(l-TauxC2S)<br />

+ 94.80*(l-TauxC4AF)<br />

38.65<br />

9.98<br />

34.17<br />

-325.09 + 122.58*(l-TauxC2S)<br />

+ 126.78*(l-TauxC4AF)<br />

9.71<br />

(masse en gramme pour un litre <strong>de</strong> pâte)<br />

CPA20:<br />

Remarque : taux d'hydratation <strong>de</strong> C2S = 0.5 * taux d'hy dratation <strong>de</strong> C4AF<br />

233<br />

(pour 0


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Enrobés type PLB : répartition massique en fonction <strong>du</strong> taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

. _ --<br />

PLB25<br />

C-S-H=<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

C-S-H=<br />

U =<br />

C4AH13 -<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

(pour 0


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

ANNEXES<br />

Enrobés type PLC : répartition massique en fonction <strong>du</strong> taux d'hydratation <strong>de</strong> laitier<br />

PLC25<br />

C-S-H-<br />

U =<br />

NS =<br />

CH =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

C-S-H=<br />

u =<br />

NS =<br />

AH3 =<br />

NH =<br />

KH =<br />

MH =<br />

H20 =<br />

Autre=<br />

(pour 0


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

I (Nombre <strong>de</strong> coups)<br />

en<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0.02°)<br />

236<br />

><br />

s<br />

a<br />

X<br />

Ut<br />

»9<br />

cro<br />

6S<br />

5<br />

3<br />

n<br />

se<br />

o<br />

a<br />

g"<br />

«<br />

S<br />

»<br />

V)<br />

N<br />

O<br />

S<br />

«<br />

es<br />

D<br />

v.<br />

er<br />

o<br />

p<br />

+<br />

o<br />

ai<br />

!»<br />

s g.<br />

e<br />

er<br />

RM«<br />

S<br />

B<br />

»<br />

S'<br />

5"<br />

S"<br />

S"<br />

B<br />

a<br />

D<br />

B<br />

m


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

t/1<br />

CL,<br />

3<br />

O<br />

3000<br />

2800<br />

2600<br />

2400<br />

2200<br />

2000<br />

1800<br />

•S 1600<br />

X)<br />

S<br />

©<br />

G<br />

SU<br />

'en<br />

C<br />

1><br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

ANNEXES<br />

Annexe 3.06(b): Diagramme DRX <strong>de</strong> l'échantillon U+C3S ayant subi une<br />

Iixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux et renouvelée<br />

CH<br />

I AFt 1 m<br />

AFt<br />

CC+<br />

AFt CSH Ml<br />

CH<br />

AFt<br />

Coeur <strong>de</strong> l'échantillon!<br />

Zone intermédiaire<br />

IKMÀU^JW<br />

Proche <strong>de</strong> la surface<br />

K^UOw<br />

j . X<br />

10 15 20 25 30 35 40 45 50<br />

20 (°)<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0.02°)<br />

237


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

w<br />

OS<br />

(DRX : 40kV/25mA, Ka(Cu), 3s/0.02°)<br />

238<br />

I<br />

a<br />

m'<br />

5<br />

3<br />

S<br />

ö<br />

a<br />

»<br />

a<br />

I<br />

3<br />

s<br />

5<br />

D<br />

3<br />

a<br />

»<br />

9<br />

«A<br />

(£<br />

n<br />

»<br />

S<br />

e<br />

£<br />

B<br />

f<br />

!<br />

i<br />

¡<br />

!<br />

•a<br />

!<br />

if


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEA UX


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Figures <strong>dans</strong> l'intro<strong>du</strong>ction :<br />

USTÉ DES FIGURES ET DES TABLEAUX<br />

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX<br />

Figure 0.01 : Processus <strong>de</strong> détérioration <strong>du</strong> béton par <strong>les</strong> attaques chimiques (Mehta, 1986), p.2<br />

Figure 0.02 : Structure <strong>du</strong> stockage en surface <strong>de</strong>s déchets radioactifs à vie courte, p. 3<br />

Figures <strong>dans</strong> la première partie :<br />

Figure 1.01 : Diagramme ternaire CaO-SiC^-A^C^ - domaines <strong>de</strong> composition <strong>de</strong>s liants hydrauliques, p. 9<br />

Figure 1.02 : Diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-SiC^-r^O à température ambiante<br />

(Taylor et al., 1984), p. 11<br />

Figure 1.03 : Variation <strong>du</strong> rapport C/S <strong>dans</strong> le C-S-H en fonction <strong>de</strong> la concentration en Ca^ + <strong>dans</strong> la solution<br />

(Steinour, 1954), p. 11<br />

Figure 1.04 : Diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-I^O (Jones et Roberts, 1962), p. 12<br />

Figure 1.05 : Diagramme d'équilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-SC^-J^O (Eitel, 1957), p.13<br />

Figure 1.06 : Schéma d'un modèle <strong>de</strong> l'hydratation initiale <strong>de</strong> C3S (Regourd et al., 1980), p.15<br />

Figure 1.07 : Domaines d'hydratation <strong>de</strong>s liants <strong>du</strong> système CaO - AI2O3 - S1O2 (Dron, 1974), p. 17<br />

Figure 1.08 : Système CaO - A1203 - Si02 - H20 (Dron, 1974), p.18<br />

Figure 1.09 : Domaines d'hydratation <strong>de</strong>s liants <strong>du</strong> système CaO-A^C^-SC^-SiC^<br />

(Dron et Voinovitch, 1982), p. 18<br />

Figure 1.10 : Evolution <strong>de</strong> volume en fonction <strong>de</strong> l'avancement d'hydratation (Neville, 1963), p.20<br />

Figure 1.11: Composition <strong>de</strong> la pâte <strong>de</strong> ciment à différentes étapes <strong>de</strong> l'hydratation (powers, 1958), p.20<br />

Figure 1.12 : Evolution <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la phase interstitielle aqueuse (Longuet et al., 1974), p.23<br />

Figure 1.13 : Equilibre <strong>du</strong> système CaO-A^C^-CaSCfy-î^O sans et avec Na20 (Damidot et Glasser, 1993), p.26<br />

Figure 1.14 : Décomposition <strong>du</strong> béton perméable par l'eau <strong>de</strong> mer (Mehta, 1980), p. 31<br />

Figure 1.15 : Structure <strong>de</strong> la couche principale {Ca2Al(OH)g] + (AFm) dérivée <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Ca(OH)2,<br />

comparaison entre la structure idéale et la structure réelle (Taylor, 1973), p.33<br />

Figure 1.16 : Structure <strong>de</strong> l'ettringite (Taylor, 1973), p.35<br />

Figure 1.17 : Expansion <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux avec gypse (Cottin, 1979), p.38<br />

Figure 1.18 : Expansion <strong>de</strong> l'ettringite et la corrélation avec la quantité d'eau adsorbée (Mehta et Hu, 1978), p.40<br />

Figure 1.19 : Allongement (ASTM) en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> % C3A (moyenne d'intervalle)<br />

(Jaspers, 1977), p.48<br />

Figure 1.20 : Evolution <strong>du</strong> gonflement en fonction <strong>de</strong>s teneurs en C3A et SO3<br />

(conservation <strong>dans</strong> l'eau <strong>de</strong> mer à un an) (Paillère et al., 1985), p.49<br />

Figure 1.20 : Effet <strong>de</strong>s concentrations sur <strong>l'expansion</strong> <strong>de</strong> la pâte (Wang et al., 1980), p.50<br />

239


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

Figures <strong>dans</strong> la <strong>de</strong>uxième partie :<br />

USTÉ DES FIGURES ET DES TABLEAUX<br />

Figure 2.01 : Evolution <strong>de</strong>s volumes relatifs <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>, d'eau et <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> l'hydratation et <strong>de</strong> l'immersion<br />

<strong>du</strong> ciment, p.59<br />

Figure 2.02 : Montage servant à la mesure en continu <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> en milieu confiné, p.65<br />

Figure 2.03 : Dispositif <strong>de</strong> compression pour l'extraction <strong>de</strong>s solutions interstitiel<strong>les</strong>, p.66<br />

Figure 2.04 : Dispositif servant à la mesure <strong>de</strong>s contraintes d'expansion,p,67<br />

Figure 2.05 : Expansion <strong>de</strong>s mélanges Fon<strong>du</strong>-gypse en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation, p.69<br />

Figure 2.06 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> ER en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse, p.72<br />

Figure 2.07 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> un faible volume d'eau en fonction <strong>du</strong> temps, p.74<br />

Figure 2.08 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservés <strong>dans</strong> un faible volume d'eau en fonction <strong>de</strong> la teneur<br />

en gypse, p.74<br />

Figure 2.09 : Variations relatives <strong>de</strong> masse en fonction <strong>du</strong> temps (conservation <strong>dans</strong> ER), p.76<br />

Figure 2.10 : Variations relatives <strong>de</strong> masse en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse (conservation <strong>dans</strong> ER), p.76<br />

Figure 2.11: Relation entre <strong>l'expansion</strong> et <strong>les</strong> variations relatives <strong>de</strong> masse (conservation <strong>dans</strong> ER), p.76<br />

Figure 2.12 : Evaluation semi-quantative <strong>de</strong>s composés en fonction <strong>de</strong> la teneur en gypse <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> mélanges, p.79<br />

Figure 2.13 : Comportement <strong>de</strong>s ions <strong>dans</strong> la solution interstitielle et la solution <strong>de</strong> conservation, p.81<br />

Figure 2.14 : Evolution <strong>de</strong>s contraintes au cours <strong>du</strong> temps <strong>de</strong>s mélanges G27 et G40, p. 82<br />

Figure 2.15 : Expansion <strong>de</strong>s mélanges Fon<strong>du</strong>-Na2SC>4 en fonction <strong>du</strong> temps et <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation, p.86<br />

Figure 2.16 : Expansion <strong>de</strong>s éprouvettes conservées <strong>dans</strong> l'eau en fonction <strong>de</strong> la teneur en Na2SC«4, p.89<br />

Figure 2.17 : Variations relatives <strong>de</strong> masse en fonction <strong>du</strong> temps (conservation <strong>dans</strong> l'eau), p.89<br />

Figure 2.18 : Diagramme DRX <strong>de</strong>s éprouvettes NS^Q conservées en sacs plastiques et <strong>dans</strong> l'eau distillée<br />

pendant quatre mois, p. 92<br />

Figure 2.19 : Evolution <strong>de</strong> l'intensité <strong>du</strong> pic d = 10Â (non i<strong>de</strong>ntifiée) en fonction <strong>du</strong> temps <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éprouvettes<br />

<strong>de</strong> la série NS~eq32 conservées <strong>dans</strong> sac plastique (SP) et <strong>dans</strong> î'eau (ED), p.93<br />

Figure 2.20 : Evaluation semi-quantative <strong>de</strong>s composés en fonction <strong>de</strong> la teneur en Na2S04 <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> mélanges, p.94<br />

Figure 2.21 : Transformation <strong>de</strong> l'ettringite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solutions <strong>de</strong> l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium (Dosch, 1967), p.99<br />

Figure 2.22 : Observation expérimentale <strong>de</strong>s mélanges fon<strong>du</strong>-gypse et fon<strong>du</strong>-Na2S04 conservs <strong>dans</strong> l'eau,p. 113<br />

Figure 2.23 : Observations au MEB <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong> l'ettringite et <strong>de</strong> la phase U, p. 114<br />

Figures <strong>dans</strong> la troisième partie :<br />

Figure 3.01 : Exemple <strong>de</strong> structure d'un stockage <strong>de</strong>s déchets, p. 117<br />

Figure 3.02 : Chaleur d'hydratation <strong>du</strong> ciment contenant 73% C3S et 4% C3A à différente température<br />

(Regourd, 1982),p.l21<br />

240


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX<br />

Figure 3.03 : Evolution <strong>de</strong> la température d'hydratation au cours <strong>du</strong> temps, p. 122<br />

Figure 3.04 : Diagramme DRX <strong>de</strong> l'enrobé PLB25 conservé en sac étanche pendant 3mois. p. 124<br />

Figure 3.05 : Observation au MEB <strong>de</strong> la phase U présente <strong>dans</strong> l'enrobé PLB25<br />

(conservation en sac étanche pendant 3 mois), p. 125<br />

Figure 3.06 : Diagrammes DRX <strong>du</strong> laitier hydraté par la solution Na2S04 à 20% à différentes températures<br />

(conservation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mou<strong>les</strong> étanches pendant un jour), p. 126<br />

Figure 3.07 : Observation expérimentale <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enrobés immergés <strong>dans</strong> l'eau, p. 129<br />

Figure 3.08 : Diagrammes DRX d'enrobé PLB25 immergé pendant 98 jours après 28 jours en sac étanche, p. 131<br />

Figure 3.09 : Expansion linéaire <strong>du</strong> mélange C3A- C3S - N?T- H2O conservé <strong>dans</strong> la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à<br />

3 mole/1 (3M) et la solution <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> à 3 mole/1 saturée en sulfate <strong>de</strong> sodium (3M(N§T)), p. 138<br />

Figure 3.10 : Diagrammes DRX <strong>de</strong>s éprouvettes C3A - C3S - N§" - H2O avant et après l'immersion, p. 140<br />

Figure 3.11 : Modélisation préliminaire <strong>de</strong> la répartition massique <strong>de</strong>s enrobés, p. 144<br />

Figure 3.12 : Modélisation améliorée <strong>de</strong> la répartition massique <strong>de</strong>s enrobés, p. 149<br />

Figure 3.13 : Deux dispositifs expérimentaux pour suivre la cinétique <strong>de</strong> lixiviation, p. 159<br />

Figure 3.14 . Quantité cumulée d'aci<strong>de</strong> ajouté en fonction <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong> temps, p. 160<br />

Figure 3.15 : Quantité cumulée <strong>de</strong>s Ca^+ et Na + lixivies en fonction <strong>de</strong> la racine carrée <strong>du</strong> temps, p. 161<br />

Figure 3.16 : Perte <strong>de</strong> masse hydrostatique en fonction <strong>de</strong> \t (dispositif aci<strong>de</strong>) (sans correction), p.164<br />

Figure 3.17 : Perte <strong>de</strong> masse hydrostatique en fonction <strong>de</strong> y/t (dispositif résine) (sans correction), p. 164<br />

Figure 3.18 : Perte <strong>de</strong> masse à l'atmosphère en fonction <strong>de</strong> yjt (dispositif aci<strong>de</strong>) (avec la correction), p.164<br />

Figure 3.19 : Variation dimensionnelle <strong>de</strong>s échantillon subissant une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau pure ou<br />

<strong>dans</strong> la solution saturée en chaux, p. 165<br />

Figure 3.20 : L'expansion axiale en fonction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong>s Na + lixivies, p. 166<br />

Figure 3.21 : Différents zones et fronts en équilibre avec leurs environnement ionique à un temps donné, p. 169<br />

Figure 3.22 : Découpage <strong>de</strong> l'écliantillon au milieu suivant la section perpendiculaire à l'axe <strong>du</strong> centre et<br />

prélèvement <strong>de</strong>s poudres <strong>dans</strong> chaque couronne en fonction <strong>de</strong> la distance à l'axe <strong>du</strong> centre p. 178<br />

Figure 3.23 : Répartition minéralogique <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S subissant une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau pure<br />

pendant un mois environ, p. 181<br />

Figure 3.24 : Répartition minéralogique <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S subissant une lixiviation <strong>dans</strong> la solution<br />

saturée en chaux pendant un mois et <strong>de</strong>mi environ, p. 181<br />

Figure 3.25 : Répartition minéralogique <strong>dans</strong> l'échantillon U+laitier subissant une lixiviation <strong>dans</strong> l'eau pure<br />

pendant 18 mois, p. 181<br />

Figure 3.26 : Observation expérimentale <strong>de</strong>s échantillons lixivies <strong>dans</strong> différents milieux, p. 182<br />

Figure 3.27 : Observation au MEB <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S<br />

(lixiviation <strong>dans</strong> la solution saturée en chaux), p. 182<br />

Figure 3.28 : Observation au MEB <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+laitier<br />

(lixiviation <strong>dans</strong> l'eau à pH 7), p. 182<br />

241


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

LISTE DES FIGURES m DES TABLEAUX<br />

Figure 3.29 : Observation au MEB <strong>de</strong> la morphologie <strong>dans</strong> l'échantillon U+C3S<br />

(îixiviation <strong>dans</strong> l'eau à pH 7), p. 183<br />

Figure 3.30 : Représentation schématique <strong>du</strong> mécanisme expansif par répulsion électrique <strong>de</strong> l'ettringite<br />

colloïdale, p. 194<br />

Figure 3.31 : Diagramme <strong>de</strong> solubilité <strong>du</strong> Na2SC>4 <strong>dans</strong> le système H20-NaOH-Na2S04<br />

(Zemaitis et al., 1986), p.201<br />

Tableaux <strong>dans</strong> ta première partie :<br />

Tableau 1.01 : Action <strong>de</strong>s eaux souterraines sulfatées, p.30<br />

Tableau 1.02 : Action <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer, p.30<br />

Tableaux <strong>dans</strong> la <strong>de</strong>uxième partie :<br />

Tableau 2.01 : Caractéristiques principa<strong>les</strong> <strong>du</strong> ciment Fon<strong>du</strong> Lafarge, p.60<br />

Tableau 2.02 : Composition <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - gypse, p.63<br />

Tableau 2.03 : Expansion <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - gypse à un mois (um/m), p.68<br />

Tableau 2.04 ; Résumé <strong>de</strong> l'analyse minéralogique <strong>du</strong> système expansif CaO-AljC^-SC^-ï^O, p.79<br />

Tableau 2.05 : Composition <strong>de</strong>s mélanges ciment alumineux - Na2SC«4, p.85<br />

Tableau 2.06 : Expansion <strong>de</strong>s mélange ciment alumineux - Na2S04 à 22 jours, p.85<br />

Tableau 2.07 : Résumé <strong>de</strong> l'analyse minéralogique <strong>du</strong> système expansif CaO-Al203-SC


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010


tel-00523043, version 1 - 4 Oct 2010<br />

RESUME<br />

Le problème d'attaque <strong>de</strong>s <strong>bétons</strong> par sulfates <strong>de</strong>meure d'actualité dims le domaine <strong>du</strong><br />

stockage <strong>de</strong>s déchets radioactifs, parce que certains déchets contiennent <strong>de</strong>s sulfates. Le<br />

présent rapport contribue à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enrobés <strong>de</strong> déchets<br />

radioactifs par sulfate.<br />

Les systèmes expansifs CaO-A^Oß-SC^-F^O sans et avec alcalins ont été étudiés.<br />

Dans le système sans alcalins, c'est la formation <strong>de</strong> l'ettringite secondaire par apport d'eau<br />

externe qui con<strong>du</strong>it à <strong>l'expansion</strong> importante par effet stérique. Dans le système avec alcalins,<br />

<strong>les</strong> comportements d'expansion sont complètement différents. Un nouveau minéral baptisé<br />

"phase U", <strong>de</strong> type AFm incorporant <strong>du</strong> sodium, a été mis en évi<strong>de</strong>nce. Il semble être le<br />

responsable <strong>de</strong> <strong>l'expansion</strong> observée. Les conditions <strong>de</strong> formation, le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> solubilité, <strong>les</strong><br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse et <strong>les</strong> distances interréticulaires <strong>de</strong> la phase U ont été discutés.<br />

Les différentes configurations <strong>de</strong>s enrobés réels ont été ensuite étudiés, le comportement<br />

étant lié notamment à la phase U, très peu étudiée jusqu'à présent en milieu <strong>de</strong> ciment. Nous<br />

avons retenu comme mécanismes expansifs possib<strong>les</strong> soit la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire, soit la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite, soit la transformation <strong>de</strong> la<br />

thénardite en mirabilite.<br />

La première hypothèse a été validée sur un système simplifié, la modélisation <strong>de</strong> toutes<br />

<strong>les</strong> configurations <strong>de</strong>s enrobés par <strong>les</strong> bilans massique et volumique nous permet <strong>de</strong> déterminer<br />

théoriquement la répartition massique <strong>de</strong>s hydrates et d'estimer <strong>l'expansion</strong> par formation <strong>de</strong> la<br />

phase U secondaire. La <strong>de</strong>uxième hypothèse a été aussi parfaitement vérifiée : l'observation <strong>de</strong><br />

<strong>l'expansion</strong> et l'analyse minéralogique <strong>de</strong>s échantillons contenant la phase U et subissant la<br />

lixiviation <strong>dans</strong> différentes solutions nous permettent <strong>de</strong> supposer que <strong>l'expansion</strong> est<br />

provoquée par la répulsion électrique interparticulaire d'ettringite colloïdale, issue <strong>de</strong> la<br />

transformation <strong>de</strong> la phase U initiale et formée en présence <strong>de</strong> chaux. La cinétique <strong>de</strong><br />

transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite a été suivie expérimentalement et analysée avec la<br />

théorie <strong>de</strong> la diffusion. La troisième hypothèse^n'a pas été validée.<br />

En conclusion, la phase U peut provoquer une expansion par <strong>de</strong>ux principaux<br />

mécanismes se manifestant indivi<strong>du</strong>ellement ou simultanément : la formation <strong>de</strong> la phase U<br />

secondaire et la transformation <strong>de</strong> la phase U en ettringite colloïdale en présence <strong>de</strong> chaux. Le<br />

présent travail constitue une première étape importante et nécessaire pour prédire la <strong>du</strong>rabilité<br />

d'une structure <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong> déchets radioactifs sulfatés.<br />

Mots clefs : expansion, sulfate, alcalins, ettringite, phase U, mécanismes, enrobé

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!