PROPRIETES SENSORIELLES DES DENREES ET LEURS - Epsic

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26.09.2012 Views

- 3/1 - PROPRIETES SENSORIELLES DES DENREES ET LEURS MODIFICATIONS Les propriétés sensorielles ou organoleptiques d’une denrée (couleur, flaveur, texture) sont: - des propriétés importantes, qui déterminent l'appétence (attrait des denrées pour le consommateur, incitation à s'alimenter, appétit) - des critères d'appréciation importants pour le consommateur, qui déterminent son choix (identité, fraîcheur, qualité, etc.). - des critères de contrôle du producteur de denrées alimentaires, lui permettant de fournir au consommateur un produit qui lui plaît (critères d'appréciation) et qui possède des caractéristiques constantes d'aspect, de goût, de couleur, etc. Appréciation des propriétés sensorielles et additifs éventuellement ajoutés pour les modifier: Propriété Mode d'appréciation Additifs - couleur colorimétrie (analyse de couleur !) colorants - saveur ) examen organoleptique exhaust. de goût ) flaveur (dégustation) édulcorants - odeur ) arômes - consistance viscosimétrie (liquides) émulsifiants (texture) pénétrométrie (solides) gélifiants/ épaississants - température thermométrie 3.1 Couleur et colorants 3.1.1 La couleur Le consommateur accorde une très grande importance à cette propriété sensorielle (il est bien connu qu'il "mange avec les yeux", mais il "achète aussi avec les yeux"), qu'il utilise pour apprécier: - l'identité/authenticité des denrées (vins, yogourts aux fruits) - la qualité (fruits, légumes, viandes) - la fraîcheur (fruits, légumes, viandes) L'industrie est ainsi obligée de normaliser (standardiser) la couleur de certaines préparations (concentré de tomate, quel que soit le degré de maturité des fruits travaillés, AE/30senso.doc/27/08/99

- 3/1 -<br />

<strong>PROPRI<strong>ET</strong>ES</strong> <strong>SENSORIELLES</strong> <strong>DES</strong> <strong>DENREES</strong> <strong>ET</strong> <strong>LEURS</strong> MODIFICATIONS<br />

Les propriétés sensorielles ou organoleptiques d’une denrée (couleur, flaveur, texture) sont:<br />

- des propriétés importantes, qui déterminent l'appétence (attrait des denrées pour<br />

le consommateur, incitation à s'alimenter, appétit)<br />

- des critères d'appréciation importants pour le consommateur, qui déterminent son<br />

choix (identité, fraîcheur, qualité, etc.).<br />

- des critères de contrôle du producteur de denrées alimentaires, lui permettant de<br />

fournir au consommateur un produit qui lui plaît (critères d'appréciation) et<br />

qui possède des caractéristiques constantes d'aspect, de goût, de couleur,<br />

etc.<br />

Appréciation des propriétés sensorielles et additifs éventuellement ajoutés pour les<br />

modifier:<br />

Propriété Mode d'appréciation Additifs<br />

- couleur colorimétrie (analyse de couleur !) colorants<br />

- saveur ) examen organoleptique exhaust. de goût<br />

) flaveur (dégustation) édulcorants<br />

- odeur ) arômes<br />

- consistance viscosimétrie (liquides) émulsifiants<br />

(texture) pénétrométrie (solides) gélifiants/<br />

épaississants<br />

- température thermométrie<br />

3.1 Couleur et colorants<br />

3.1.1 La couleur<br />

Le consommateur accorde une très grande importance à cette propriété sensorielle (il est<br />

bien connu qu'il "mange avec les yeux", mais il "achète aussi avec les yeux"), qu'il utilise<br />

pour apprécier:<br />

- l'identité/authenticité des denrées (vins, yogourts aux fruits)<br />

- la qualité (fruits, légumes, viandes)<br />

- la fraîcheur (fruits, légumes, viandes)<br />

L'industrie est ainsi obligée de normaliser (standardiser) la couleur de certaines<br />

préparations (concentré de tomate, quel que soit le degré de maturité des fruits travaillés,<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/2 -<br />

boissons aux jus de fruits, flan caramel). Pour cela, il est nécessaire de mesurer la couleur<br />

de manière objective et reproductible.<br />

La spectrophotométrie est pratiquement inutilisable (elle est limitée aux solutions limpides,<br />

les informations contenues dans un spectre sont trop complexes).<br />

La couleur d’une denrée est mieux appréciée par son analyse trichromatique.<br />

Analyse trichromatique (colorimétrie): par réflexion, plusieurs standards définis, dont celui<br />

de la CIE (Commission internationale de l'éclairage):<br />

- source de lumière à utiliser = illuminant C<br />

- 3 couleurs fondamentales imaginaires ( X rouge, Y vert et Z bleu ultra-saturés)<br />

dont les combinaisons (quantités X, Y et Z) permettent de reconstituer la couleur de<br />

n'importe quel spectre de lumière réfléchie par un objet; à noter que le stimulus Y<br />

correspond exactement à la courbe de visibilité de l'oeil ainsi la valeur Y d'une<br />

couleur donne directement son intensité lumineuse physiologique (quantité Y<br />

appelée luminance)<br />

- "espace des couleurs" défini avec les paramètres x, y et z [x + y + z = 1] avec point<br />

central (C) achromatique (blanc-gris-noir) et enveloppe définie par les couleurs des<br />

rayonnements monochromatiques (sauf pour les pourpres/violets), 3 ème dimension<br />

avec luminance Y pour définir un "volume des couleurs"<br />

l'analyse trichromatique consiste à déterminer pour une couleur les quantités X, Y (=<br />

luminance) et Z des 3 couleurs fondamentales X, Y et Z (par exemple, par 3<br />

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mesures de lumière réfléchie sur un colorimètre à 3 filtres), de calculer x = X/X+Y+Z<br />

et y = Y/X+Y+Z et de reporter ces valeurs sur le diagramme de chromaticité.<br />

- sur le diagramme de chromaticité, chaque point défini par ses coordonnées et par<br />

les paramètres plus pratiques suivants:<br />

luminance (intensité physiologique de la couleur, par rapport au blanc pur =<br />

100 % et noir absolu = 0 %)<br />

longueur d'onde dominante (intersection droite C-X avec la courbe<br />

enveloppe)<br />

pureté (par rapport à couleur d'un rayonnement monochromatique pur) =<br />

100.CX/CA (en %)<br />

Exemples: Couleur Luminance Long. d'onde dom. Pureté<br />

rouge sang 17 % 600 nm 65 %<br />

chocolat 5 586 30<br />

vert olive 14 572 45<br />

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3.1.2 Les colorants<br />

- 3/4 -<br />

Parmi les substances qui colorent les denrées alimentaires, on peut distinguer 4 catégories:<br />

a. col. naturels chlorophylles, anthocyanes,<br />

myoglobine (viande)<br />

naturellement présents ou ajoutés (additifs)<br />

(limite ingrédients-additifs)<br />

jus de betterave rouge, jus de sureau (ingrédients)<br />

extrait de Tagetes erecta, de paprika (additifs)<br />

b. col. "naturels de synthèse" ß-carotène (additifs)<br />

("synthétiques identiques aux naturels")<br />

c. col. naturels modifiés chlorophylline cuivrique (additifs)<br />

d. col. artificiels [tartrazine = E 102], Ponceau 4R [E 124] (additifs)<br />

déclaration des additifs: "colorants" (+ identité ou code CE)<br />

a) Colorants se trouvant naturellement dans les denrées et ceux utilisés comme additifs<br />

- Myoglobine (hémoglobine)<br />

Pigments des viandes, dont les fonctions biologiques chez l'animal sont le transport<br />

de l'oxygène par le sang (hémo-) et le stockage de l'oxygène dans le muscle<br />

(myoglobine). Les structures sont analogues:<br />

HOOC<br />

H 3 C<br />

H 3 C<br />

H 2 C<br />

Globine<br />

HC<br />

N<br />

N Fe N<br />

N N<br />

N H<br />

CH 3<br />

CH<br />

CH 3<br />

CH 2<br />

H2C H2C CH2 CH2 COOH<br />

H 2 O<br />

- hème (anneau porphyrinique avec 4 cycles pyrrole et atome de fer-II<br />

hexacoordiné), Fe 2+ -protoporphyrine<br />

- globine (protéine associée au Fe de l'hème par liaison de coordination avec un des<br />

atomes de N du cycle imidazole de l'histidine), env. 17 kdal<br />

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- 3/5 -<br />

- myoglobine = 1 hème + 1 globine / hémoglobine = 4 hèmes + 4 globines<br />

- sixième liaison de coordination disponible pour fixer des molécules comme l'eau,<br />

l'oxygène, le monoxyde d'azote [NO], le monoxyde de carbone [CO], l'ion cyanure<br />

[CN - ]<br />

Le comportement chimique de la myoglobine détermine les propriétés de couleur de<br />

la viande (contribution de l'hémoglobine insignifiante):<br />

2 réactions en compétition:<br />

- fixation de l'oxygène ("oxygénation"): oxymyoglobine rouge vif (surface de<br />

la viande fraîche, max = 542 nm), par rapport à la myoglobine pourpre<br />

(intérieur du muscle, max = 555 nm):<br />

---------><br />

Mb 2+ + O 2


- 3/6 -<br />

- nitrite s'oppose au développement de bactéries toxinogènes anaérobies<br />

(Clostridium botulinum)<br />

- nitrate réduit en nitrite par l'action des systèmes enzymatiques de la flore<br />

bactérienne<br />

- conversion du nitrite en monoxyde d'azote [NO], qui s'associe à la myoglobine pour<br />

former la nitrosylmyoglobine rouge clair (Fe-II), stable vis-à-vis de l'oxydation de Fe-<br />

II en Fe-III<br />

également:<br />

MbNO 2+ [rouge clair]<br />

MetMbNO 3+ [rouge clair]<br />

- lors de la cuisson, la dénaturation de la globine forme le nitrosyl-ferrohémochrome,<br />

encore coloré en rose-rouge clair (couleur des salaisons cuites).<br />

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- Chlorophylles:<br />

Structure aussi porphirinique<br />

R<br />

I II<br />

N N<br />

Mg<br />

N N<br />

IV III<br />

CH 2<br />

CH 2<br />

COOCH 3<br />

COO phytyl<br />

- 3/7 -<br />

O<br />

R = CH 3<br />

(Chlorophylle a)<br />

R = CHO<br />

(Chlorophylle b)<br />

Pigment végétal (photosynthèse) qui, dans les fruits est graduellement dégradé en<br />

cours de maturation<br />

- avec démasquage des carotènes/flavonoïdes: virage au jaune/orange/rouge<br />

(oranges, pommes, abricots, etc.)<br />

- avec biosynthèse des carotènes: virage au rouge (tomate [lycopène])<br />

anthocyanes: virage au rouge (raisin rouge)<br />

Existe sous 2 formes (a avec R = -CH 3 [vert-bleu] et b avec R = -CHO [vert-jaune])<br />

avec, en général: a:b = 2-3:1<br />

Dégradations de la chlorophylle<br />

La dégradation in vitro peut se faire selon plusieurs voies:<br />

COOCH 3<br />

R<br />

COOC20H 39<br />

phéophytines<br />

-Mg ++<br />

-phytol<br />

milieu<br />

acide<br />

COOCH 3<br />

MgR<br />

COOC20H 39<br />

chlorophylles<br />

COOCH 3<br />

R<br />

COOH<br />

phéophorbide<br />

-phytol<br />

-Mg<br />

milieu<br />

acide<br />

COOCH 3<br />

MgR<br />

COOH<br />

chlorophyllides<br />

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- 3/8 -<br />

- (1) élimination de Mg 2+ : phéophytines a et b (vert olive-brun), conséquence de<br />

traitements thermiques en milieu acide (conserverie), remèdes:<br />

- traitements thermiques brefs à haute température, à pH env. 7<br />

(neutralisation à NaHCO 3 )<br />

- auparavant: reverdissage des légumes en conserve avec des sels de Cu<br />

(cf. Pline, 1er siècle AC, déjà) [catalyse de la dégradation de la vit. C] ou de<br />

Zn<br />

- (2) hydrolyse de la fonction ester (phytyle): chlorophyllides a et b (vert) sous l'effet<br />

de l'enzyme endogène chlorophyllase inactivée par le blanchiment (remède)<br />

en plus, en milieu acide: perte de Mg 2+ : phéophorbides a et b (vert olive), cf.<br />

processus de fermentation (cornichons, concombres)<br />

- (3) oxydation: ouverture du système cyclique: produits incolores (photooxydation,<br />

enzymes comme lipoxygénases [pois, blanchiment], lipides oxydés [R-OOH]).<br />

Denrée Traitement chlorophylles chlorophyllides phéophytines phéophorbides %<br />

a b a b a b a b<br />

haricots - 49 25 0 0 18 8 0 0<br />

bl. 4'/100° 37 24 0 0 29 10 0 0<br />

épinards - 48 20 26 7<br />

bl. 20'/116° 4 4 82 27<br />

1,6'/138° 28 16 48 11<br />

concombres - 67 33 0 0 0 0 0 0<br />

fermentés 6 j. 4 7 3 5 10 3 47 15<br />

24 j. 0 0 0 0 16 7 57 28<br />

haricots blanchis 8-9 %<br />

2 mois/-18° 68-83 %<br />

Colorants pour emploi alimentaire<br />

- chlorophylles: liposolubles, (reste phytyle C 20 ), peu stables<br />

- * chlorophylles-Cu-II: Mg 2+ remplacé par Cu 2+ , liposolubles, couleur avivée,<br />

stabilisée<br />

- * chlorophyllines-Cu-II: Mg 2+ remplacé par Cu 2+ , fonctions esters saponifiées,<br />

hydrosolubles (sels de Na, K)<br />

[ * considérés comme colorants artificiels par législation CH]<br />

Le sulfate de cuivre (II) ajouté dans certaines conserves de légumes (épinards,<br />

asperges) et fruits (kiwis) agit comme agent reverdissant par formation in situ de<br />

chorophylle cuivrique.<br />

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- Carotènes, caroténoïdes:<br />

β-carotène<br />

Lycopène<br />

Lutéine<br />

Capsantéine<br />

HO<br />

Canthaxanthine<br />

β-apo-8'-caroténal<br />

Violaxanthine<br />

Bixine<br />

Norbixine<br />

HO<br />

HOOC<br />

O<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

- 3/9 -<br />

COOR<br />

CHO<br />

O<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

R = CH 3 (bixine)<br />

R = H (norbixine)<br />

OH<br />

OH<br />

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- 3/10 -<br />

Pigments végétaux extrêmement répandus, pratiquement tous fruits et légumes,<br />

également pigments animaux (crustacés marins, crevettes, crabes [sous forme de<br />

chromoprotéine bleue/verte avant la cuisson, qui dénature la protéine], poissons à<br />

chair rose/orange [saumon, via crevettes ou via aliment contenant des colorants<br />

naturels de synthèse pour l'élevage])<br />

Palette de couleurs: jaune-orange-rouge (pas de nuance violette)<br />

Chimie très complexe, de manière très succincte:<br />

- carotènes: hydrocarbures C 40 avec 11-13 doubles liaisons C=C la plupart<br />

conjuguées, géométrie all-trans à l'état naturel, isomérisation (milieu acide, lumière):<br />

modification du spectre d'absorption dans le visible (complexe, triplet entre 420 et<br />

520 nm) donc de la couleur [et des propriétés pro-vitaminiques A]<br />

- caroténoïdes: dérivés oxygénés (aussi désignés xanthophylles) avec fonctions<br />

alcool, cétone, époxyde, hétérocycle oxygéné, toujours C 40<br />

- représentants à chaînes plus courtes:<br />

- bixine (C 24 ) du rocou (Bixa orellana), anatto, di-acide carboxylique, mono-<br />

ester méthylique, liposoluble<br />

- norbixine: produit de la saponification de la bixine, sous forme de sels de<br />

Na, K comme colorant hydrosoluble (Cheddar cheese)<br />

- crocine (C 20 ): colorant du safran [étamines de Crocus sativus] sous forme<br />

de di-ester du gentiobiose [glucopyranosyl-(1,6)-glucopyranose],<br />

hydrosoluble, le di-acide carboxylique est la crocétine<br />

- propriétés caractéristiques:<br />

liposolubles (à l'exception de la norbixine et de la crocine)<br />

très sensibles à:<br />

- oxydation (simple exposition à O 2 de l'air))<br />

Colorants pour emploi alimentaire<br />

- dégradation photochimique<br />

- milieu acide: isomérisation trans - cis<br />

- naturels: extraits de Tagetes erecta - lutéine (E 161b)<br />

huile de palme [rouge] - ß-carotène (E 160a)<br />

extrait de rocou (annato) - bixine, norbixine (E 160b)<br />

extrait de paprika - capsanthéine, capsorubine (E 160c)<br />

tous en réalité peu utilisés<br />

- synthétiques identiques aux naturels (ß-carotène, canthaxanthine - E 160g, ß-apo-<br />

8' caroténal- E 160e, ß-apo-8' caroténate de Me/Et - E 160f) comme colorants<br />

liposolubles (margarines, mayonnaise, [beurre]) et comme colorants pseudohydrosolubles<br />

[formulations dispersables dans l'eau, granules de colorants<br />

encapsulés dans de la gélatine] (boissons de table, glaces), coloration indirecte<br />

(aliments pour poules pondeuses [oeufs bien jaunes-orange], aliments pour saumon<br />

d'élevage [chair bien rose-orange] avec canthaxanthine/astaxanthine)<br />

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- 3/11 -<br />

- Anthocyanes (E 163)<br />

colorants rouges, bleus et violets hydrosolubles. Les anthocyanes sont des glycosides<br />

formés de l'association d'un sucre et d'un aglycone appelé anthocyanidine.<br />

HO<br />

+<br />

O<br />

5<br />

OH<br />

OH<br />

sucre<br />

R<br />

R'<br />

OH<br />

Antocyanidines<br />

a) pelargonidine<br />

b) cyanidine<br />

c) péonidine<br />

d) delphinidine<br />

e) pétunidine<br />

f) malvidine<br />

R = R' = H<br />

R = OH, R' =H<br />

R = OCH 3 , R' = H<br />

R = R' = OH<br />

R = OCH 3 , R' = OH<br />

R = R' = OCH 3<br />

Les anthocyanes ne peuvent être extraits de que de fruits ou légumes cosmestibles, tels<br />

que fraises, mûres, framboises, cassis, myrtilles, sureau, raisin (oenocyanine).<br />

- Bétanine (E 162)<br />

colorant hydrosoluble rouge extrait de la betterave, formé de l'association d'un sucre<br />

(glucose) et l'un aglycone appelé bétanidine.<br />

RO<br />

HO N<br />

HOOC<br />

CH CH<br />

N<br />

H<br />

COO -<br />

COOH<br />

R = C 6 H 11 O 5 (β-D-glucopyranosyl)<br />

Le jus de betterave rouge est communément utilisé comme agent de coloration (yogourts<br />

aux fraises par exemple) mais n'est pas considéré comme un additif par la législation mais<br />

comme un ingrédient<br />

- Curcumine (E 100)<br />

colorant jaune extrait du rhizome de curcuma<br />

H 3 CO<br />

HO<br />

HO<br />

H 3 CO<br />

CH CH CO<br />

CH<br />

CH<br />

CO<br />

CH 2<br />

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- 3/12 -<br />

- Riboflavine ou vitamine B2 (E 101)<br />

colorant jaune, en général de synthèse; existe aussi sous forme de phosphate de<br />

riboflavine, hydrosoluble.<br />

H 3 C<br />

H 3 C<br />

CH 2 (CHOH) 3 CH 2 OH<br />

N<br />

N<br />

N O<br />

- Acide carminique (E 120)<br />

colorant rouge extrait d'un insecte Coccus cacti, colorant naturel considéré comme artificiel<br />

par la législation car ne se trouvant pas naturellement dans les denrées.<br />

b) Colorants artificiels<br />

HOOC<br />

HO<br />

CH 3 O<br />

O<br />

OH<br />

OH<br />

O<br />

CH<br />

H<br />

OH<br />

NH<br />

O<br />

OHH<br />

C<br />

C<br />

OH<br />

C<br />

OHH<br />

C<br />

H<br />

CH 2 OH<br />

Colorants qui n'ont aucune relation avec la nature, création de l'homme à partir de la fin du<br />

siècle passé (chimie des dérivés du benzène/goudrons du gaz de houille [Teerfarbstoffe]).<br />

Autorisés avec de plus en plus de parcimonie, en nombre limité (CH: 10, non compris le<br />

caramel, noir de carbone, dérivés Cu-II des chlorophyll(es)(ines)) (USA: encore moins, et ce<br />

ne sont pas les mêmes).<br />

Très grande prudence depuis la découverte des propriétés fortement cancérigènes du<br />

jaune de beurre (utilisé comme tel au début du siècle):<br />

(CH 3 ) 2 N N=N<br />

(azoïque, liposoluble)<br />

p-diméthylamino-azobenzène<br />

Etudes toxicologiques très sérieuses (comités mixtes FAO/OMS: JECFA, FDA aux USA)<br />

avant l'approbation pour l'emploi alimentaire/cosmétique (contact avec la<br />

peau/muqueuses).<br />

Les colorants effectivement autorisés font partie des catégories chimiques suivantes :<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- O3 S<br />

- O3 S<br />

- O<br />

I<br />

- O3 S<br />

HO<br />

I<br />

- O3 S<br />

O<br />

N<br />

O<br />

N=N<br />

I<br />

HO<br />

COO -<br />

O<br />

N<br />

NEt 2<br />

+ NEt2<br />

O<br />

I<br />

- 3/13 -<br />

SO 3 -<br />

Jaune orangé S<br />

(Tartrazine, Azorubine, Amarante,<br />

Ponceau 4R, Noir brillant BN)<br />

SO 3 -<br />

Bleu patenté V<br />

(Vert acide brillant BS)<br />

Erythrosine<br />

Indigotine<br />

(Jaune de quinoléine)<br />

- colorants azoïques sulfonés (hydrosolubles): jaune orangé S - E 110,<br />

[anciennement tartrazine - E 102, actuellement interdite en Suisse], azorubine - E<br />

122, amarante - E 123, Ponceau 4R - E 124, noir brillant BN - E 151 [bis-azo]<br />

- colorants "triarylméthane" sulfonés (hydrosolubles): bleu patenté V - E 131, vert<br />

acide brillant BS - E 142<br />

- colorants xanthéniques, dérivés de la fluorescéine: érythrosine - E 127 (sel de Na,<br />

hydrosoluble)<br />

- colorants "indigoïdes" sulfonés (hydrosolubles): jaune de quinoléine - E 104,<br />

indigotine [indigo sulfoné] - E 132.<br />

Propriétés caractéristiques:<br />

- tous hydrosolubles (plus de colorant artificiel liposoluble ou pigment, sauf pour les<br />

cosmétiques)<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/14 -<br />

- gamme de couleurs: jaune - noir avec [mélanges] toutes les couleurs et nuances<br />

intermédiaires [jaune + rouge + vert = brun]<br />

- potentiel de provoquer des pseudo-allergies chez le consommateur sensibilisé<br />

(surtout tartrazine, maintenant interdite) et aussi amarante, mais est-ce le colorant<br />

lui-même ou des impuretés ?<br />

Applications aussi limitées que possible:<br />

- articles de biscuiterie<br />

- desserts (flans, crèmes)<br />

- conserves de fruits (cerises, érythrosine)<br />

- articles de confiserie, sucreries<br />

- glaces (tendance à emploi de col. synth. identiques aux naturels)<br />

- sirops (certains, menthe, grenadine)<br />

- boissons de table/limonades (col. synth. identiques aux naturels)<br />

- confitures (rare, en pratique), etc.<br />

Problème des impuretés:<br />

- attention très particulière vouée à:<br />

- métaux toxiques: Pb, Hg, As, Cr (catalyseurs)<br />

- amines fortement cancérigènes:<br />

β-naphtylamine<br />

4-aminodiphényle<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

benzidine H2N NH2 AE/30senso.doc/27/08/99


Exemple de la synthèse du jaune orangé S<br />

(I) + (II)<br />

NH 2<br />

H 2 SO 4<br />

OH H 2 SO 4<br />

Milieu alcalin<br />

3.2 Odeur et arômes<br />

- 3/15 -<br />

HO 3 S NH 2<br />

- O3 S<br />

OH<br />

- O3 S N N<br />

NaNO 2 /H +<br />

HO<br />

(II)<br />

SO 3 -<br />

- O3 S N N NH SO 3 -<br />

- O3 S N 2 +<br />

L’odeur (arôme) est avec la saveur deux propriétés (pratiquement) indissociables qui<br />

forment la flaveur. La flaveur est aussi difficile à dissocier de la texture/consistance et de la<br />

température.<br />

« Conception globale » des propriétés sensorielles d’odeur, saveur et consistance:<br />

(I)<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


3.2.1 L’odeur<br />

- 3/16 -<br />

Cette propriété est associée à des sites qui se trouvent dans la cavité nasale<br />

Sites récepteurs: dans la cavité nasale, env. 100 000 000 sites (Moncrieff). 13 à 20 types<br />

de sites (selon les auteurs) pour caractériser env. 10 000 odeurs distinctes.<br />

Sensibilité très élevée, réponse pour 10 9 molécules dans le cas le plus favorable<br />

(allylmercaptan CH 2 =CH-CH 2 -SH), sensibilité encore 100x plus élevée chez le<br />

chien.<br />

Théories de la perception, d'intérêt académique, notamment:<br />

Amoore: 7 odeurs primaires avec sites spécifiques à géométrie bien définie (cléserrure)<br />

Davies: approche thermodynamique, principe de la perforation de la membrane<br />

(interface phase aqueuse membrane lipidique), relation odeur-énergie libre<br />

d'adsorption dans un système simulateur à 2 phases.<br />

Relations structure - odeur pratiquement impossible à établir. Pour s'en convaincre: série<br />

des acides carboxyliques aliphatiques:<br />

acide odeur<br />

HCOOH âcre, piquante<br />

CH3COOH âcre, vinaigre<br />

butyr. (4:0) rance, encore acide<br />

caproïque (6:0) bouc<br />

3.2.2 Approche descriptive des arômes<br />

palmit. (16:0) savon, faible<br />

Cette approche descriptive analytique se limite aux arômes les plus importants du point de<br />

vue pratique.<br />

constatation n°1 l'arôme d'une denrée est lié à une faible quantité de<br />

substances odorigènes, en gros: de 1 à 1000 mg/kg.<br />

constatation n°2 l'arôme d'une denrée est lié généralement à un grand nombre<br />

de substances (mélanges complexes)<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/17 -<br />

Denrée Quantité Nombre de sub. composantes<br />

totale identifiées inconnues<br />

(mg/kg) ___________ (sép. non iden)<br />

veau rôti 50 270 250<br />

café 50 468 (541) 500<br />

oignon 900 96 ?<br />

framboise 1,7 95 120<br />

fraise 10 324 ?<br />

ananas 11,3 59 ?<br />

fr. passion 12 194 50<br />

NB: ? car il est souvent impossible de déterminer si un composant volatil<br />

d'une denrée participe ou non à l'arôme.<br />

constatation n°3 notre odorat réagit avec une sensibilité extrèmement variable<br />

Exemples Seuils de perception (mg/l dans l’eau)<br />

éthanol 100<br />

maltol 35<br />

vanilline 0,02<br />

nootkatone (grapefruit) 0,001<br />

méthylmercaptan 0,000 02 (20 ng)<br />

NB: les composants significatifs d'un arôme ne peuvent être que ceux dont<br />

les teneurs dépassent les seuils de perception (postulat invérifiable)<br />

définition de la "valeur d'arôme" (Aromawert) A X pour un composant X<br />

A X<br />

[X] dans la denrée<br />

= -------------------------------<br />

seuil percep. de X<br />

exemple : arôme de "chips" (0,1 % d'arômes dans l'huile)<br />

composant proportion seuil de valeur<br />

ds l'arôme perception arôme<br />

(%) (µg/kg huile) _______<br />

méthional 2,0 0,2 100 000<br />

phényl-2 éthanal 18,0 22 8 180<br />

méthyl-3 butanal 5,0 13 3 850<br />

méthyl-2 butanal 7,4 140 530<br />

hexanal 2,1 120 175<br />

tr. nonène-2 al 1,5 150 100<br />

conclusion: le méthional est de loin le composant le plus<br />

"aromatiquement" significatif, le seul méthional simule<br />

acceptablement l'arôme de "chips".<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/18 -<br />

NB: le méthional est formé par dégradation de Strecker de la méthionine:<br />

Me-S-CH 2 -CH 2 -CH(NH 2 )-COOH -----------→ Me-S-CH 2 -CH 2 -CHO<br />

constation n° 4 en fonction de leurs caractéristiques, les arômes des denrées<br />

(simples) peuvent être divisés en 4 catégories:<br />

groupe 1 l'arôme est déterminé essentiellement par UNE substance ,<br />

les autres composants ne contribuent que secondairement<br />

("arrondissement")<br />

substances déterminante: "character impact compound" (CIC)<br />

exemples: banane, grapefruit, citron (fruits)<br />

cresson (légumes)<br />

vanille, anis (épices)<br />

groupe 2 l'arôme est déterminé par plusieurs substances dont l'une est<br />

particuliérement importante (CIC)<br />

exemples pomme Golden delicious, framboise (fruits)<br />

céleri, tomate (légumes)<br />

la plupart des épices<br />

groupe 3 l'arôme est déterminé par un relativement grand nombre de<br />

substances, sans CIC (arôme qu'il est encore possible de reconstituer<br />

par composants de synthèse)<br />

exemples: ananas, abricot, pêche (fruits)<br />

café, thé, pain frais, viande rôtie<br />

groupe 4 l'arôme est déterminée par un très grand nombre de<br />

substances, il n'est pas possible de le simuler, même avec des<br />

mélanges complexes de composants<br />

exemples cacao, bière<br />

fraise (fruits)<br />

3.2.3 Les substances aromatisantes<br />

Les arômes sont des préparations concentrées, isolées de matières végétales ou animales<br />

à propriétés aromatisantes (aromates) ou synthétisées, utilisées pour conférer une flaveur<br />

(saveur + odeur) aux denrées.<br />

Globalement, on peut faire la distinction entre :<br />

- arôme naturel:<br />

obtenu exclusivement par des procédés physiques à partir de matières végétales ou<br />

animales, ou de denrées alimentaires aromatiques.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/19 -<br />

En règle générale, les extrait d'arômes naturels sont composés d'un grand nombre de<br />

substances<br />

Prenons l'exemple de la vanille<br />

CHO<br />

OH<br />

vanilline<br />

OCH 3<br />

CHO<br />

OH<br />

p-hydroxybenzaldéhyde<br />

Un extrait naturel de vanille est composé principalement de vanilline, mais aussi d'autres<br />

aldéhydes (p-hydroxybenzaldéhyde, pipéronal, protocatéchique, anisique..) ainsi que des<br />

alcools (vanillique, p- hydroxybenzylique..) et acides (vanillique, p-hydroxybenzoïque,<br />

protocatéchique..).<br />

Dans ce type d'arôme, c'est la vanilline qui est la substance déterminante (ou CIC), les<br />

autres composants ne contribuent que secondairement ("arrondissement").<br />

Signalons que dans la vanille, la vanilline se trouve sous forme d'un glycoside<br />

(associée au glucose sous la forme d'un ß-vanilline-D-glucopyranoside) qui est<br />

inodore, et qui est hydrolysé lors du processus de fermentation du fruit par voie<br />

enzymatique (voir chapitre Glucides)<br />

- arôme naturel renforcé:<br />

c'est un arôme naturel auquel a été ajouté, en quantité limitée, un ou plusieurs de leurs<br />

propres constituants.<br />

Dans notre exemple, il s'agirait d'un extrait de vanille dont on a renforcé la flaveur en<br />

ajoutant une certaine quantité de vanilline de synthèse.<br />

- arôme synthétique-identique-au-naturel:<br />

mélange de substances aromatiques simples identiques aux naturelles, isolées de produits<br />

naturels par voie chimique ou obtenus synthétiquement<br />

Dans le cas particulier de l'arôme vanille, la vanilline de synthèse constitue à elle seule un<br />

arôme synthétique-identique-au-naturel. (Dans la plupart des autres cas, un mélange de<br />

plusieurs substances sera nécessaire pour obtenir un arôme de synthèse reconstitué).<br />

- arôme artificiel:<br />

c'est une simulation d'un arôme avec une ou plusieurs substances de synthèse, qui<br />

n'existent pas dans la nature.<br />

L'éthylvanilline, substance chimique de synthèse plus aromatique et plus "arrondie" que la<br />

vanilline mais qui ne se trouve pas dans l'arôme naturel de vanille, peut être utilisée comme<br />

arôme artificiel de vanille.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


Signalons aussi, comme arômes artificiels :<br />

- 3/20 -<br />

CHO<br />

OH<br />

OC 2 H 5<br />

- le 3-méthyl 3-phényl glycidate d'éthyle substance capable à elle seule de simuler très<br />

efficacement l'arôme de fraise (l'un des arômes naturels les plus complexes - plusieurs<br />

centaines de composants - hydrocarbures, alcools, composés carbonylés, acides, esters,<br />

etc - sans CIC)<br />

H 3 C O H<br />

COOC 2 H 5<br />

noter que seul l'isomère (2R, 3R) est actif, les autres; arôme faible, non spécifique.<br />

- le nitro-benzène (amande amère), connu depuis longtemps<br />

- ainsi que l'acétate de cyclohexyle qui constitue un "ananas" assez bien réussi.<br />

CH 3 COO<br />

Du point de vue légal, l'ordonnance sur les additifs ne donne pas de liste positive d'arômes<br />

mais renvoie aux listes de substances aromatisantes autorisées du Conseil de l'Europe.<br />

NO 2<br />

Applications: confiserie, biscuiterie, desserts, glaces, boissons..<br />

3.3 Saveur et additifs modifiant la saveur<br />

3.3.1 La saveur<br />

Seconde composante de la flaveur, la saveur est une propriété associée à des sites<br />

récepteurs qui se trouvent sur la langue<br />

- stimuli: agents non volatils<br />

- sites récepteurs: papilles gustatives avec protéines réceptrices plus ou moins<br />

spécifiques dans les membranes cellulaires (Dastoli et Price, 1966, sites de la<br />

saveur sucrée ?)<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/21 -<br />

- mécanisme de l'interaction encore mal connu, mais il est certain que l'énergie<br />

d'interaction stimulus-récepteur est faible, et les interactions toujours réversibles,<br />

mais plus ou moins rapidement<br />

- la saveur peut être rationalisée (plus ou moins complètement) par une approche<br />

combinatoire, toute saveur = association de 4 saveurs de base, avec des sites plus<br />

ou moins bien localisés sur la langue:<br />

- sucrée (zone antérieure centrale de la langue, pointe)<br />

- salée (zones antérieures latérales)<br />

- acide (zones médianes/postérieures latérales)<br />

- amère (zone postérieure centrale)<br />

avec des sensibilités de nos perceptions qui paraissent être variables:<br />

- 0,5 % saccharose<br />

- 0,25 % NaCl<br />

- 0,007 % HCl<br />

- 0,0016 % chlorhydrate de quinine<br />

- saveurs secondaires qui échappent à cette analyse combinatoire:<br />

- alcaline (HO - )<br />

- astringente (tannins, borax, sels de Zn)<br />

- fraîche (menthol)<br />

- brûlante (poivre, piment, gingembre)<br />

- métallique (sels de Fe, Cu)<br />

Une relation structure-saveur a été montrée dans de nombreux cas (substances salées,<br />

sucrées, acides..).<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/22 -<br />

L'appréciation objective de la saveur est difficile, il n'existe pratiquement aucune approche<br />

instrumentale; par contre, l'intensité et la qualité des saveurs peuvent être appréciées par<br />

l'examen organoleptique (dégustation, avec divers protocoles pour objectiver au mieux, p.<br />

ex.: test triangulaire), emploi d'un jargon complexe<br />

Exemple: jargon utilisé pour le vin rouge<br />

3.3.2 Les additifs qui modifient la saveur<br />

3.3.2.1 Les édulcorants<br />

Les édulcorants sont des composés chimiques ne rentrant pas dans le groupe des hydrates<br />

de carbone, qui possèdent une saveur sucrée notablement supérieure à celle du<br />

saccharose, mais qui, en regard de leur pouvoir édulcorant, n'ont aucune valeur nutritive<br />

(ou très faible).<br />

En effet, si l’on compare les f sac (facteur saccharose = pouvoir sucrant d’une solution<br />

aqueuse d’édulcorant à 10%, par définition f sac = 1,00 pour le saccharose), on observe :<br />

- entre hydrates de carbone/polyols, différences peu significatives, au plus rapport<br />

3 : 1 (1,1 pour fructose : 0,4 pour lactose)<br />

- très élevés pour les édulcorants (30 à 300)<br />

Les édulcorants sont soit des produits de synthèse (édulcorants artificiels) soit des produits<br />

extraits de végétaux (édulcorants naturels).<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


Les édulcorants artificiels:<br />

Saccharine<br />

O<br />

N<br />

S<br />

O O<br />

f sac = env. 320<br />

- OOC<br />

H 3 N +<br />

Aspartame<br />

CH 2<br />

CH<br />

CO<br />

Na +<br />

K +<br />

Ca ++ /2<br />

NH<br />

CH<br />

CH 2<br />

f sac = 100 - 200<br />

COOCH 3<br />

- 3/23 -<br />

Cyclamate<br />

H NH SO 3 -<br />

f sac = env. 35<br />

O<br />

Acesulfame-K<br />

N -<br />

CH 3<br />

O<br />

S<br />

O<br />

f sac = 90 - 200<br />

Na +<br />

K +<br />

Ca ++ /2<br />

- saccharine: saveur sucrée de la saccharine [f sac = env. 320] seulement sous<br />

forme ionisée (sels de Na ou de K), en effet :<br />

O<br />

N<br />

S<br />

O O<br />

R<br />

R = Me, Et, -CH 2 -CH 2 -Br<br />

insipides<br />

CH 3<br />

O<br />

N<br />

S<br />

O O<br />

f sac = 200<br />

H<br />

modification mineure<br />

de la distribution<br />

électronique<br />

O 2 N<br />

O<br />

K +<br />

O<br />

N<br />

S<br />

O O<br />

très amer<br />

H<br />

modification majeure<br />

de la distribution<br />

électronique<br />

DJA de la saccharine de 0-2,5 mg/kg corp., très couramment utilisée, bon marché,<br />

stable à la cuisson, en milieu acide, mais arrière-goût métallique-amer-chimique peu<br />

plaisant, souvent associée à:<br />

- cyclamate [f sac = env. 35], DJA 0-4 mg/kg corp., avec son pouvoir édulcorant<br />

moindre, toxicologiquement plus défavorable. Interdit aux USA et en Grande-<br />

Bretagne dès 1969, après un seul de test de cancérogénicité positif, qui n'a jamais<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/24 -<br />

pu être reproduit, remplacé dans ces pays - et ailleurs aussi par deux édulcorants de<br />

saveurs plus plaisantes:<br />

- aspartame (Canderel R , Nutrasweet R ) [f sac = 133 (100 à 340 selon teneur en<br />

saccharose du témoin)], saveur très proche de celle du saccharose, très bien toléré<br />

[sauf par ceux qui souffrent de phénylcétonurie, intolérance à l'acide aminé L-phe],<br />

mais peu stable en milieu aqueux acide:<br />

aspartame ----> ----> ----> L-asp + L-phe + CH 3 -OH<br />

Ph<br />

CH 2<br />

H<br />

N O<br />

O N<br />

H<br />

CH2 COOH<br />

dicétopipérazide<br />

(pas de propriétés toxiques)<br />

- acésulfame-K (introduit en Suisse en 1984 seulement) [f sac = 90-200], DJA de 0-9<br />

mg/kg corp., de saveur plaisante et bien toléré, pas encore très couramment utilisé<br />

- DHC (dihydrochalcones) de la naringine et de la néohespéridine:<br />

la naringine et la néohespéridine sont des flavonoïdes (glycosides de flavanones):<br />

agents amers (très intenses parfois) des agrumes, dont:<br />

naringine (disaccharide = néohespéridose = rhamnosyl-(1,2)-glucose, R 1 =<br />

H, R 2 = OH), constituant amer du grapefruit [ou pamplemousse] (Citrus<br />

paradisi), très forte amertume, env. 20 % de celle de la quinine.HCl au moins<br />

α-L-rhamnose-(1-x)-D-glucose-β-O<br />

naringine :<br />

néohespéridine :<br />

hespéridine :<br />

O<br />

OH O<br />

R 1 = H R 2 = OH x = 2<br />

R 1 = OH R 2 = OCH 3 x = 2<br />

R 1 = OH R 2 = OCH 3 x = 6<br />

néohespéridine (disaccharide = néohespéridose, R 1 = OH, R 2 = OCH 3 ),<br />

HO -<br />

constituant amer de l'orange amère [de Séville] (Citrus aurantium)<br />

mais<br />

hespéridine même structure que la néohespéridine, sauf liaison rhamnose-<br />

(1,6)-glucose = rutinose, dans l'orange douce (Citrus sinensis): saveur neutre<br />

R 1<br />

R 2<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


naringine/<br />

néohespéridine<br />

- 3/25 -<br />

la conversion des glycosides de flavanones amers en dihydrochalcones (DHC)<br />

sucrées se fait en deux étapes:<br />

- ouverture du cycle en milieu alcalin<br />

- réduction de la double liaison<br />

HO-<br />

rha<br />

glu<br />

O<br />

OH<br />

OH O<br />

R 1<br />

R 2<br />

H 2 / Pd<br />

rha<br />

glu<br />

O<br />

OH O<br />

R 1<br />

OH R 2<br />

DHC de naringine: saveur sucrée très intense (même intensité que la<br />

saccharine), DHC de néohespéridine: saveur sucrée 20 fois plus intense que celle<br />

de la saccharine [en cours d'évaluation toxicologique comme édulcorant<br />

alimentaire], saveurs pures, lentes à se manifester mais rémanentes (gommes à<br />

mâcher.<br />

Les édulcorants naturels:<br />

- produits naturels assez prometteurs:<br />

DHC<br />

- thaumatine (autorisée en Suisse en 1984), protéine de 207 ac. aminés<br />

(env. 20 kdal), f sac = env. 2'000 - 2'500, extraite(s) [I et II] du fruit du<br />

Thaumatococcus daniellii (Afrique occidentale). Saveur liée à une<br />

modification de perception (?), avec effet renforçateur de saveur (?), mais<br />

évidemment ne résiste ni à la chaleur ni aux acides.<br />

- monelline protéine du fruit Dioscoreophyllum cumminsii avec un f sac = env.<br />

3'000, masse moléculaire de 11,5 kdal, constituée de 2 peptides (A et B) non<br />

liés de manière covalente. Saveur lente à apparaître et à disparaître, sans<br />

intérêt pratique.<br />

- aussi glycosides complexes de Stevia rebaudiana, plante originaire<br />

d'Amérique du sud, cultivée en Extrême-Orient, avec son stévioside [f sac =<br />

env. 300] (sucré avec arrière-goût amer un peu déplaisant) et ses<br />

rebaudiosides [f sac = env. 400 pour le A] (arrière-goût moins prononcé) plus<br />

plaisants. Commercialisés au Japon.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


H 3 C<br />

H O H<br />

H<br />

H<br />

OH<br />

HO<br />

CH2OH H O<br />

O<br />

H<br />

OH<br />

HO<br />

H<br />

H<br />

H<br />

H 3 C<br />

CH 2 OH<br />

H<br />

CO<br />

O<br />

CH2OH H O<br />

H<br />

H<br />

OH<br />

HO H<br />

H<br />

OH<br />

O<br />

OH<br />

CH 2<br />

(1) Stevioside (f sac = env. 250 - 300)<br />

- 3/26 -<br />

CH 2 OH<br />

O<br />

OH<br />

H<br />

H<br />

H O<br />

H<br />

HO<br />

H<br />

OH<br />

H 3 C<br />

CH2OH H O H<br />

H<br />

H<br />

HO<br />

CH2OH H O<br />

O<br />

H<br />

OH<br />

HO<br />

H<br />

H<br />

H<br />

H 3 C<br />

H<br />

CO<br />

O<br />

CH2OH H O<br />

H<br />

H<br />

OH<br />

HO H<br />

H<br />

OH<br />

O<br />

OH<br />

CH 2<br />

(2) Rebaudioside (f sac = env. 350 - 450)<br />

- à citer encore la glycyrrhizine [f sac = 100] de la racine de réglisse<br />

(Glycyrrhiza glabra), à saveur particulière et à structure stéroïdique, avec une<br />

activité cortisonique jugée inadmissible, pas autorisée comme édulcorant<br />

Acide Glycyrrhizique<br />

comme sel de Ca, K<br />

HO<br />

COOH<br />

O<br />

OH<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

H3C OH<br />

2x ac. glucuronique<br />

O COOH<br />

OH<br />

O<br />

CH 3<br />

H<br />

CH3 CH 3<br />

H<br />

H 3 C<br />

H CH 3<br />

COOH<br />

CH 3<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/27 -<br />

Applications: exclusivement aliments diététiques et spéciaux destinés à une alimentation<br />

sans sucre (denrées à calories réduites).<br />

3.3.2.2. Les acides<br />

Les acides sont des additifs très couramment utilisés, qui en plus de l'acidité apportent aux<br />

denrées qui les contiennent une nuance de saveur.<br />

- les acides organiques présentent des nuances de saveur complémentaires suivantes:<br />

ac. tartrique (raisin, vin) "dure" E 334<br />

HOOC-CH(OH)-CH(OH)-COOH<br />

ac. malique (fruits pas mûrs, "vert" E 296<br />

vin non rétrogradé)<br />

- CO 2<br />

HOOC-CH 2 -CH(OH)-COOH ------><br />

ac. lactique (rétrogradation malo- "neutre" E 270<br />

lactique dans le vin, fermentations<br />

lactiques [yogourts, choucroute,<br />

"pickles"]<br />

CH 3 -CH(OH)-COOH<br />

ac. acétique "vinaigre" (E 260) ou<br />

ingrédient<br />

ac. citrique (additif dans les "frais" E 330<br />

conserves de fruits/légumes)<br />

HOOC-CH 2 -C(OH)(COOH)-CH 2 -COOH<br />

N.B.: aussi antioxydant (effet synergique)<br />

ac. oxalique (rhubarbe) "très vert" (toxique)<br />

ac. phosphorique ("Coca-Cola") H 3 PO 4 E 338<br />

Dans la même catégorie d’additifs, on trouve des bases et des sels utilisés comme<br />

neutralisants ou complexants, citons:<br />

Applications:<br />

- carbonates de Ca, Na ou NH4<br />

- bicarbonate de Na<br />

- hydroxyde de Ca<br />

- phosphates de Na et de K..<br />

- acides: boissons, confitures, desserts, confiserie, biscuiterie, fruits et légumes traités<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/28 -<br />

- bases et sels: sirops, crème, crèmes glacées, soupes, produits laitiers, préparations de<br />

viande...<br />

3.3.2.3 Les substances amères<br />

- quinine (alcaloïde de l'écorce de quinquina), saveur très appréciée dans les<br />

boissons de type "tonic" ("Indian Water", "Bitter Lemon"), saveur perceptible à partir<br />

de 16 mg/l, utilisable (CH) comme additif à une teneur maximale de 80 mg/l (en<br />

chlorhydrate), sapide seulement sous forme protonée<br />

CH 3 O<br />

OH<br />

CH<br />

N<br />

CH N +<br />

H<br />

CH 2<br />

CH 2<br />

CH 2<br />

CH<br />

CH 2<br />

CH-CH=CH 2<br />

- caféine, amère mais plus modérément que la quinine (seuil de perception 0,8 - 1,2<br />

mmole/l), aussi stimulant du système nerveux central, de la circulation sanguine et<br />

de la respiration<br />

- théobromine, aussi une substance amère mais qui n'est pas utilisée comme additif<br />

Caféine<br />

Théobromine<br />

H 3 C<br />

O<br />

N<br />

O<br />

N<br />

CH 3<br />

CH 3<br />

N<br />

1<br />

6<br />

5 7 8<br />

2 3 4 9<br />

N<br />

1,3,7-triméthyl xanthine<br />

H<br />

O<br />

N<br />

O<br />

N<br />

CH 3<br />

CH 3<br />

N<br />

1<br />

6<br />

5 7 8<br />

2 3 4 9<br />

N<br />

3,7-diméthyl xanthine<br />

- naringine et néohespéridine (voir édulcorants)<br />

à noter que dans la technologie des jus d'agrumes, on se débarrasse des<br />

constituants amères par voie enzymatique: action d'une α-rhamnosidase et d'une ß-<br />

glucosidase (mélange):<br />

3.3.2.4 Les exhausteurs de la saveur<br />

naringine ------> naringénine + rhamnose + glucose<br />

(aglycone insipide)<br />

Les exhausteurs de la saveur sont des substances organiques qui, sans avoir une saveur<br />

propre prononcée, ont néanmoins la propriété d'accentuer la saveur et le goût des denrées.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/29 -<br />

Pour les saveurs de produits de viandes (plats salés, en général):<br />

- sel monosodique de l'acide glutamique (MSG = monosodium glutamate), seulement<br />

la forme L, seulement le monoanion (- zwitterion), déjà connu pour ses propriétés en<br />

1908 (Ikeda, Japon), isolé de l'algue Laminaria japonica utilisée pour rehausser la<br />

saveur des soupes. Très utilisé aujourd'hui [extrait des hydrolysats de protéines de<br />

blé, de soja, des hydrolysats de caséine, comme sous-produit de l'extraction du<br />

sucre de la betterave]. Principe actif des "condiments", "aromates", "sauce de soja".<br />

Utilisé à raison de 0,2 à 0,5 % habituellement dans les préparations de viandes,<br />

préparations pour soupes, bouillons, sauces, etc.<br />

Consommé en trop grande quantité, peut induire le fameux "syndrome de la cuisine<br />

chinoise" (somnolence, maux de tête et d'estomac, raideur des articulations) de peu<br />

de gravité et réversible.<br />

- 5'-nucléotides 5'-inosinate (IMP) et 5'-guanylate (GMP) sous forme de dianions,<br />

monophosphate en position 5'- sur le ribose seule active (isomères 2'et<br />

3'- inactifs), seulement ribosides (désoxy-2 ribosides inactifs),<br />

seulement nucléotides avec -OH en position 6 du cycle purine.<br />

Propriétés analogues à celles du MSG, plus actifs par un facteur 10 - 20 (utilisés à<br />

raison de 75 - 500 mg/kg = 0,0075 à 0,05 %, avec des effets complémentaires<br />

qualifiés de "fraîcheur", "naturel", impression d'une augmentation de la viscosité<br />

pour les denrées liquides, plus de "corps".<br />

synergie très nette pour les associations de MSG avec IMP ou GMP<br />

H 3 N +<br />

2 Na +<br />

ou<br />

2 K +<br />

ou<br />

Ca ++<br />

CH COO<br />

CH2 CH2 -<br />

COO -<br />

O<br />

O -<br />

P<br />

O -<br />

O<br />

6<br />

Na + sel monosodique de<br />

l'acide glutamique<br />

MSG<br />

CH 2<br />

OH<br />

C<br />

N C<br />

N<br />

C<br />

C C<br />

X N N<br />

5'<br />

O<br />

C<br />

H<br />

C<br />

H<br />

H<br />

C<br />

H<br />

C<br />

OH OH<br />

H<br />

5'-inosinate<br />

(X = H)<br />

5'-guanylate<br />

(X = NH 2 )<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/30 -<br />

Applications: bouillons, potages, sauces, plats cuisinés..<br />

Pour les saveurs sucrées:<br />

H<br />

H<br />

C<br />

O<br />

C<br />

C<br />

C O C<br />

OH<br />

CH 3<br />

maltol<br />

- maltol (cf. Maillard), amplification des saveurs sucrées avec une saveur propre<br />

"caramel", utilisé à raison de 5 à 75 mg/kg, permet de réduire la proportion de sucre<br />

(de 15 %) dans le chocolat, confitures, biscuits, etc. Peut aussi masquer la saveur<br />

amère de produits tels que le houblon, le cola. Formé "naturellement" dans les<br />

processus de Maillard. C'est aussi un antioxydant (structure réductone).<br />

- éthyl-maltol (groupe Et- à la place de Me-) est un arôme artificiel (à déclarer comme<br />

tel), effet 4 à 6 fois plus marqué, emploi limité à 50 mg/kg denrée prête à la<br />

consommation, cf. listes Conseil de l'Europe, MSDA.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/31 -<br />

Parenthèse Transformation biologique: cas des organismes génétiquement modifiés<br />

(OGM)<br />

Un cas particulièrement intéressant de « amélioration » de la saveur d’un légume - tomate -<br />

a été obtenu par modification génétique et non pas par adjonction d’un additif.<br />

Il s’agit de la « Flavr Savr Tomatoe » de Calgene, qui est le premier organisme<br />

génétiquement modifié mis dans le commerce (USA - 1992).<br />

En quoi consiste les OGM, comment les détecter ? Sujet de cette parenthèse.<br />

Rappels<br />

L’ADN (acide déoxyribonlucéique) est une suite de 4 nucléotides, formés chacun d’une<br />

base (purique: adénine A ou guanine G, ou pyrimidique: cytosine C ou thymine T), d’un<br />

sucre (le déoxyribose) et d’acide phosphorique.<br />

L’ADN existe dans le noyau des cellules sous forme d’une hélice formée de 2 brins liés par<br />

ponts hydrogène entre les bases A et T d’une part et C et G d’autre part.<br />

N<br />

o<br />

NH 2<br />

N<br />

NH<br />

Adénine<br />

N<br />

NH 2<br />

NH<br />

N<br />

H 2 N<br />

HN<br />

o<br />

N<br />

NH<br />

Guanine<br />

NH<br />

Cytosine Thymine<br />

5'<br />

HOH2C OH<br />

O<br />

4' 1'<br />

3' 2'<br />

o<br />

HOH2C OH<br />

O<br />

OH OH<br />

OH<br />

1'<br />

2'<br />

o<br />

HN<br />

O<br />

O<br />

4<br />

3 5<br />

2<br />

1 6<br />

HN<br />

NH<br />

Uracile<br />

N<br />

CH 3<br />

- O<br />

- O<br />

O<br />

P<br />

O<br />

O<br />

P<br />

O<br />

O<br />

H 2 C O<br />

- O<br />

O<br />

5'<br />

H2C O<br />

O<br />

P<br />

O<br />

5' 3'<br />

O<br />

H 2 C O<br />

3'<br />

OH<br />

3'<br />

Brin 1<br />

A T<br />

Base<br />

Base<br />

Base<br />

C G<br />

Base<br />

A T<br />

Base<br />

Base<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

CH 2<br />

O<br />

P<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

P<br />

O<br />

O -<br />

CH 2<br />

5'<br />

Brin opposé 2<br />

O<br />

P<br />

O<br />

O -<br />

CH 2<br />

O -<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/32 -<br />

Un gène est une portion d’ADN qui « code » pour une protéine bien définie (protéine de<br />

structure, enzyme, hormone, anticorps, récepteurs).<br />

Cette synthèse se fait en deux étapes: d’abord la transcription (écartement des 2 brins<br />

d’ADN, transcription du gène en ARN messager) puis la traduction (lecture du mARN dans<br />

les ribosomes et assemblage des acides aminés par l’intermédiaire des ARN de transfert<br />

selon le code génétique - 3 nucléotides ou codon pour un acide aminé).<br />

Remarque : l’ARN (acide ribonucléique) diffère de l’ADN par le sucre - ribose au lieu de<br />

déoxyribose - et une base pyrimidique - uracile au lieu de thymine.<br />

Gène<br />

A un gène est toujours lié un « promoteur » qui initie la synthèse de la protéine et un<br />

« terminateur » qui la stoppe.<br />

Un OGM est un organisme (bactérie, levure, végétal ou animal) dont le génome a été<br />

modifié par inhibition d’un gène ou adjonction d’un gène étranger.<br />

Un exemple d’OGM : le RR-soja ou Round-up Ready soja - soja tolérant à l’herbicide<br />

glyphosate (principe actif du Round-Up voir schéma page suivante).<br />

le glyphosate est un herbicide de synthèse qui peut être confondu par l’enzyme<br />

EPSPS de la plante avec le phosphoénolpyruvate au niveau de la synthèse des<br />

acides aminés, qui ainsi est perturbée d’où l’effet herbicide obtenu.<br />

Pour que le soja devienne résistant à l’herbicide, il faut qu’il ait un enzyme EPSPS<br />

qui ne fasse pas la confusion entre le phosphoénolpyruvate et le glyphosate, donc<br />

qu’il possède dans son génome un gène capable de synthétiser un tel enzyme.<br />

Ce gène a été trouvé dans une bactérie du sol - Agrobacterium tumefaciens - et il a<br />

été introduit par génie génétique dans le génome du soja (coupure par enzymes de<br />

restriction, introduction dans une plasmide et transfert du plasmide dans la plante<br />

par la méthode biolistique).<br />

Le gène introduit se compose de la partie principale - CP4EPSPS - qui synthétise<br />

l’enzyme, du CTP séquence nécessaire pour le transport de l’enzyme dans les<br />

chloroplaste, du promoteur - 35S provenant d’un virus végétal et du terminateur -<br />

NOS- provenant d’une bactérie. Le tout fait environ 2200 nucléotides.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


Principe d’action du glyphosate<br />

P<br />

- 3/33 -<br />

Phosphoénolpyruvate + Erythrose-4-phosphate<br />

P<br />

O<br />

COO -<br />

OH<br />

H HO H H<br />

O<br />

H<br />

HO<br />

COO -<br />

H<br />

O - P<br />

Shikimate-5-phosphate<br />

O<br />

O -<br />

O<br />

O - P<br />

O -<br />

O<br />

H<br />

C<br />

H<br />

CH 2<br />

CH 2<br />

C<br />

N<br />

H<br />

COO - Phosphoénolpyruvate<br />

H<br />

C<br />

H<br />

COO -<br />

O C COO<br />

H<br />

-<br />

3-énolpyruvyl-shikimate-5-phosphate<br />

Chorismate<br />

Phénylalanine Tyrosine Tryptophane<br />

Glyphosate (Roundup)<br />

N-(phosphonométyl)glycine<br />

Détection du soja OGM par Polymérase Chain Reaction (PCR)<br />

- Principe de la PCR<br />

La PCR est basée sur la propriété de réplication de l’ADN c’est à dire de se dédoubler. La<br />

PCR est une réplication partielle et répétitive in vitro.<br />

L’ADN extrait de la denrée est additionnée de:<br />

- 2 amorces (primers) qui sont des oligonucléotides (env. 20 nucl.) qui<br />

correspondent au début et à la fin de la séquence recherchée dans le génome<br />

- des 4 nucléotides nécessaires pour la synthèse<br />

- d’un enzyme qui catalyse cette synthèse à haute température (polymérase)<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/34 -<br />

Le tout est mis dans un appareil qui exécute une programme cyclique de température. Un<br />

cycle correspond à 3 étapes<br />

- dénaturation de l’ADN à 94°C<br />

- fixation des amorces à 40 - 65°C<br />

- synthèse de la séquence recherchée à 72°C<br />

Programme de température de l’appareil PCR et opérations correspondantes<br />

Au premier cycle de l’amplification, l’ADN est répliqué à partir des amorces hybridées de<br />

chaque côté de la séquence cible.<br />

A partir des cycles suivants, seule la séquence cycle est amplifiée.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/35 -<br />

Cycles 0 à 4 de l’amplification par PCR<br />

La quantité d’ADN correspondant à la séquence cible double donc à chaque cycle et en<br />

faisant une quarantaine de cycles, cette quantité est suffisante pour être séparée par<br />

électrophorèse sur gel d’agarose.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- PCR spécifique du RR-soja<br />

- 3/36 -<br />

Ainsi pour détecter le RR-soja et le différencier du soja « normal », on a choisi comme<br />

séquence cible une portion de 509 nucléotides, située à la fin du gène CP4EPSPS et le<br />

début du promoteur. Cette séquence est unique et ne peut donc pas être trouvée dans du<br />

soja non modifié.<br />

Les amorces ajoutées RR01 et RR02 correspondent au début et à la fin de la séquence<br />

cible.<br />

Après amplification par PCR, le fragment de 509 nucléotides forme une bande bien<br />

distincte sur le gel, identifiée par comparaison au fragment obtenu avec un RR-soja de<br />

contrôle.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/37 -<br />

Pour confirmer la détection de l’OGM, il est encore possible de faire une seconde PCR sur<br />

le fragment déjà synthétisé lors de la première, avec 2 nouvelles amorces RR04 et RR05<br />

qui donnent cette fois un fragment plus petit de 180 nucléotides. Cette technique appelée<br />

double-PCR (nested PCR) permet d’éviter les éventuels résultats faux positifs.<br />

Fin de la parenthèse.<br />

3.4 Texture et additifs modifiant la texture<br />

3.4.1 La texture (ou consistance)<br />

Une denrée est soit liquide, semi-solide (ou semi-liquide) ou solide.<br />

Au niveau de la recherche et développement de l’industrie agro-alimentaire, l’appréciation<br />

de cette consistance est le domaine complexe de la rhéologie.<br />

La rhéologie consiste principalement à étudier les propriétés de viscosité dynamique et de<br />

viscoélasticité des substrats étudiés.<br />

- la viscosité dynamique η est la mesure du rapport entre la force de<br />

cisaillement σ observée et la contrainte appliquée à la denrée<br />

technique: système de mesure cylindrique ou cône-plan, application d'un gradient<br />

de rotation γ (contrainte) et mesure de la force de cisaillement<br />

Grossièrement, on rencontre deux cas:<br />

σ (Pa)<br />

η (Pa.s) = ⎯<br />

γ (s -1 )<br />

- les produits newtoniens (ex. eau, solutions sucrées, miels...) pour lesquels la<br />

relation entre σ et γ est linéraire<br />

- et les produits rhéofluidisants (ketchup, mayonnaise...), pour lesquels la viscosité<br />

n'est pas linéaire. Ces derniers sont caractérisés par un indice de consistance k et<br />

un indice de comportement à l’écoulement (n = log σ/log γ); de plus, ils présentent<br />

généralement un seuil d’écoulement.<br />

- la viscoélasticité est une mesure qui permet d’évaluer pour un produit semi-solide<br />

la part de viscosité (fluide) et la part d'élasticité (solide)<br />

technique: système de mesure cône-plan avec méthode d'oscillation (application<br />

d'un gradient de rotation sinusoïdal et mesure du déphasage de la force de<br />

cisaillement)<br />

Dans le cas plus simple du contrôle de la texture des denrées produites, on se limitera à<br />

des mesures simples adaptées au produit à contrôler.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


Ces mesures pourront être par exemple:<br />

- 3/38 -<br />

- pour les denrées plus ou moins liquides, un test de viscosité:<br />

- mesure de l'écoulement dans un capillaire au moyen d'un<br />

viscosimètre d'Ostwald (ne convient pas pour les fluides non<br />

newtoniens, si ce n'est pour des mesures grossières)<br />

- mesure de la vitesse de chute d'une sphère de métal pour les<br />

liquides de viscosité élevée<br />

- mesure directe de la viscosité dynamique au moyen d'un<br />

viscosimètre à rotation (mesures précises, aussi pour les liquides<br />

non newtoniens)<br />

- pour les denrées plus ou moins solides, un test de pénétration (mesure de<br />

la profondeur de pénétration de divers poinçons dans la masse de la denrée<br />

- pénétrométrie)<br />

- mesures de compression, couplées dans certains cas avec la mesure du<br />

liquide libéré par compression (fruits, légumes)<br />

- mesures de résistance à la rupture par traction et de l'élasticité au moyen<br />

d'un extensomètre (pâte boulangère, gomme à mâcher..)<br />

Il existe enfin divers appareils ou techniques spécifiques d'un aliment particulier. Par<br />

exemple, les appareils appelés "alvéographe, amylographe, extensographe ou<br />

farinographe" utilisés spécifiquement dans le domaine des céréales et produits de la<br />

mouture.<br />

3.4.2 Les additifs qui modifient la texture<br />

3.4.2.1 Les émulsifiants<br />

Les émulsifiants sont des substances organiques tensio-actives qui rendent possible ou<br />

facilitent l'homogénéisation dans les denrées alimentaires de plusieurs constituants non<br />

miscibles, et forment ainsi des émulsions stables.<br />

La propriété émulsifiante est due à la présence dans la même molécule de fractions<br />

respectivement lipo- et hydro-philes.<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


R 2<br />

partie lipophile<br />

CO<br />

O<br />

- 3/39 -<br />

CH2 O CO R1 CH O<br />

CH 2 O P O CH 2 CH 2 N + (CH 3 ) 3<br />

O -<br />

partie hydrophile<br />

- lécithines (E 322), aussi antioxydant, utilisé comme tel (E 322)<br />

- mono- et di-glycérides (E 471)<br />

- esters d'acides gras du saccharose (E 473), du sorbitol (hexitol), des sorbitanes<br />

(éthers cycliques obtenus par traitement du sorbitol avec des acides gras en<br />

présence de NaOH ou H 2 SO 4 à 180-250°):<br />

HO<br />

1<br />

O<br />

OH<br />

5<br />

CH 2 O<br />

OH<br />

C=O<br />

R<br />

HO OH<br />

O<br />

CH<br />

OH<br />

CH 2 O C R<br />

Les caractéristiques des émulsifiants sont qualifiées par la valeur HLB hydrophilic-lipophilicbalance,<br />

malaisée à mesurer.<br />

Applications ménagères (mayonnaise) et industrielles (chocolat, margarines, cacao<br />

instantané, crèmes glacées, sauces, desserts, etc.).<br />

Méthodes d'analyse<br />

- lécithine: méthode enzymatique<br />

- mono et di-glycérides: méthodes des matières grasses<br />

3.4.2.2 Les agents gélifiants et épaississants (AGE)<br />

Les AGE sont des substances (le plus souvent organiques hydrophiles) qui ont la propriété<br />

de former, avec les denrées alimentaires, des solutions ou des suspensions visqueuses ou<br />

des gels élastiques et stables. Ces agents ont généralement un effet stabilisant sur les<br />

mélanges hétérogènes.<br />

Ils sont très nombreux et d'origine diverses:<br />

- végétale terrestre: amidons et dérivés<br />

pectines<br />

farines et gommes<br />

cellulose et ses dérivés<br />

- végétale marine: gélose (agar-agar)<br />

alginates<br />

carraghénanes<br />

- animale: gélatine<br />

1<br />

4<br />

O<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/40 -<br />

A part la gélatine, se sont tous des polysaccharides, formés de l'association d'hexoses, de<br />

pentoses et d'acides uroniques.<br />

Produit<br />

Sucres constitutifs des agents gélifiants et épaississants<br />

Hexoses Pentoses Méthylpentoses<br />

Acides uroniques<br />

Amidon +++<br />

Gélose +++<br />

Carraghénane +++<br />

Farine de graines<br />

de caroubes<br />

++ +++<br />

Farine de guar +++ +++<br />

Alginates (+) (+) +++ +<br />

Pectines + + + + + +++<br />

Gomme arabique +++ ++ + +<br />

Gomme adragante + + +++ ++ (+) + +++<br />

Gomme<br />

xanthane<br />

de ++ ++ +<br />

Farine des graines<br />

du tamarinier<br />

+++ ++ ++ (+)<br />

Farine de konjak +++ +++<br />

Carboxyméthylcellulose<br />

+++<br />

Méthylcellulose + et divers méthylglucoses, ne se prête à l'identification qu'en l'absence d'autres<br />

AGE<br />

Applications: - épaississants: desserts, biscuits, sauces soupes..<br />

- gélifiants: confitures, gelées, flans..<br />

- stabilisants: confiserie, boissons, mayonnaise, crèmes glacées<br />

3.4.2.3 Autres additifs modifiant la texture<br />

- antiagglomérants<br />

Les antiagglomérants pourraient aussi être classés dans les agents de texture; en effet, ce<br />

sont des substances ajoutées aux denrées hygroscopiques, généralement sous forme de<br />

poudre, aux fins d'en empêcher l'agglomération ou d'en maintenir la fluidité; ils agissent<br />

comme barrière.<br />

Les plus utilisés:<br />

- ferrocyanure de K, K4[Fe(CN)6] 5 mg/kg dans le sel<br />

- stéarates Ca, Mg, Al (E 470)<br />

- carbonates Ca, Mg (E 170) 10 mg/kg dans le sucre<br />

- silicates Ca, Mg<br />

AE/30senso.doc/27/08/99


- 3/41 -<br />

- agents humectants: utilisés surtout dans les articles de biscuiterie pour éviter un<br />

dessèchement et assurer ainsi une texture moelleuse<br />

exemples: glycérol (E 422), sorbitol (E 420), propylène glycol..<br />

- liants: paraffine, stéarine, gélatine, amidon...<br />

par exemple pour assurer la cohésion dans le sucre en tablettes, tout en permettant une<br />

dispersion et dissolution rapides des petits cristaux dans la boisson à sucrer (café, thé).<br />

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