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UER - Revue Technique - EBU

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<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong><br />

Publication trimestrielle<br />

Union Européenne de<br />

Radio-Télévision<br />

Ancienne Route 17A<br />

CH-1218 Grand-Saconnex<br />

Genève<br />

Suisse<br />

Tél : +41 22 717 21 11<br />

Fax : +41 22 717 22 00<br />

Télex : 415 700 ebu ch<br />

E-mail : revtech@ebu.ch<br />

Web : www.ebu.ch<br />

Editeur Responsable<br />

P. A. Laven<br />

Rédacteur version anglaise<br />

M.R. Meyer<br />

Rédacteur version française<br />

E. Piraux<br />

Publicité<br />

R. W. McKillop<br />

Couverture<br />

Ph. Juttens (<strong>UER</strong>)<br />

Vente et abonnements<br />

Abonnement annuel<br />

(4 numéros) :<br />

160 francs suisses<br />

Le numéro :<br />

70 francs suisses<br />

ISSN 1019-6595<br />

Imprimé en Suisse<br />

© <strong>EBU</strong> 1998<br />

N° 275 – Printemps 1998<br />

EDITORIAL<br />

2 La fin des services de télévision analogique<br />

P. A. Laven<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

4 La plate-forme multimédia domestique - un tour<br />

d’horizon<br />

J.-P. Evain<br />

11 MHEG-5 et Java – Le socle d’une API européenne<br />

commune ?<br />

A. Mornington-West<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

16 Cascade transparente de compressions MPEG<br />

N. Wells<br />

TÉLÉTEXTE<br />

24 Le télétexte de haut niveau dans ses oeuvres<br />

D. Kramer<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

28 Scénarios pour la télévision interactive<br />

E.J. Wilson<br />

EN LIBRAIRIE<br />

SOMMAIRE<br />

42 Les balbutiements de la télévision. Théorie et pratique de<br />

l’enregistrement audio stéréophonique. Audio et vidéo<br />

numériques. Réseaux ATM. Evaluation du matériel<br />

sonore des programmes<br />

COMITÉ TECHNIQUE DE L’<strong>UER</strong><br />

48 10e réunion du Comité <strong>Technique</strong><br />

AGENDA<br />

52 Réunions, séminaires et ateliers de l’<strong>UER</strong><br />

Conférences, expositions et symposiums internationaux<br />

sur la radiodiffusion<br />

La reproduction des articles de <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> n’est autorisée qu’avec l’accord préalable de l’éditeur.<br />

La reproduction des informations générales est permise moyennant la mention claire du nom de la <strong>Revue</strong>, de son numéro et de l’année de la parution.<br />

Les articles de <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.


<strong>UER</strong> - REVUE TECHNIQUE<br />

Éditorial<br />

La fin des services de télévision analogique<br />

Les perspectives en matière de télévision numérique ont amené plusieurs gouvernements et<br />

organismes de réglementation à avancer des dates pour l’arrêt des services TV analogiques. Aux<br />

Etats-Unis par exemple, la FCC (Federal Communications Commission) a annoncé que tous les services<br />

TV analogiques cesseront de fonctionner en 2006. Des propositions comparables ont été<br />

avancées en Allemagne (2007), en Italie (2008) et en Espagne (2010). Au Royaume-Uni on parle<br />

d’un délai de dix à quinze années 1 .<br />

LesradiodiffuseursquiintroduisentactuellementdesservicesTVnumériquesnedevraientpas<br />

manquer de se réjouir de ces décisions. L’annonce d’une date pour l’arrêt des services TV analogiques<br />

devrait en effet accentuer l’impression que la TV numérique va finalement remplacer<br />

l’analogique, avec pour effet immédiat une baisse des ventes des récepteurs analogiques et une<br />

adoption accélérée des services numériques. L’accessibilité améliorée des nouveaux services<br />

numériques entraînant un rapport coût/utilisateur plus avantageux devrait être tout bénéfice<br />

pour les radiodiffuseurs. D’autre part, la réduction de la durée d’exploitation simultanée des<br />

réseaux d’émetteurs numériques et analogiques (dénommée simulcasting) devrait elle aussi<br />

entraîner une baisse des charges pour les diffuseurs.<br />

Du fait des incertitudes qui pèsent sur la vitesse à laquelle les consommateurs adopteront la TV<br />

numérique et l’absence actuelle de service de télévision numérique par voie de Terre, il semble<br />

toutefois prématuré d’annoncer un calendrier précis pour le remplacement des services de télévision<br />

analogiques par des services numériques.<br />

Les radiodiffuseurs voudraient donc comprendre pourquoi les gouvernements et les organismesréglementairesavancentdescalendriersaussivolontairespourl’arrêtdesservicesTVanalogiques.<br />

Principale raison : accroître l’efficacité de l’exploitation du spectre radiofréquence.<br />

Dans nombre de pays le besoin en matière de spectre dépasse largement les possibilités. Cette<br />

situation n’ira pas en s’améliorant. Dès lors que la diffusion TV numérique par voie de Terre prometuneéconomiede4à1parrapportàl’analogique,latransitionaunumériquedevraitlibérer<br />

une bonne partie du spectre. Ce spectre libéré pourrait permettre d’augmenter le nombre de services<br />

de radiodiffusion (c’est-à-dire plus de services numériques ou aux Etats-Unis à la TVHD)<br />

ou encore être consacrés à d’autres services (services radiomobiles, etc.).<br />

Une autre raison invoquée est que certains organismes de régulation sont tentés par le concept<br />

d’enchères pour décider de l’attribution du spectre. Les perspectives financières sont fatalement<br />

beaucoup plus incertaines : certains « adjudicataires » de telles enchères entreprises aux<br />

Etats-Unis ont ainsi rétrocédé le spectre inutilisé au gouvernement. Il n’empêche que de nombreux<br />

gouvernements voient d’un bon oeil toute nouvelles possibilités d’accroître leurs ressources.<br />

L’adoption rapide de la TV numérique va manifestement bénéficier aux fabricants du secteur de<br />

l’électronique de loisirs. Les membres de l’<strong>UER</strong> doivent toutefois, en tant que radiodiffuseurs de<br />

service public, tenir compte aussi des besoins du public.<br />

D’après uneétudedemarchéauxEtats-Unis 2 , on estime que seulement 50% des foyers seront<br />

équipés de postes de télévision numériques à la date proposée pour l’arrêt des services analogi-<br />

1. Le gouvernement a publié un document consultatif intitulé « Digital television : the future » et un rapport intitulé « A study to<br />

estimate the economic impact of Government policies towards digital television ». Ces documents sont disponibles sur Internet à<br />

l’adresse http://www.culture.gov.uk/CONS.HTM.<br />

2. Par exemple en septembre 1997 Forrester Research estimait que « en 2007, 49% des foyers américains disposeront d’un récepteur<br />

numérique et suivront les émissions en numérique ». Pour de plus amples informations voir le site http://www.forrester.com/press/pressrel/970918PT.htm.<br />

2 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


ques. Autrement dit, 50% seront encore dépendants des émissions analogiques. On voit donc<br />

clairement le problème : ou bien les services analogiques devront être maintenus bien au-delà de<br />

la date limite prévue par la FCC, ou bien les conclusions de l’étude de marché ont largement<br />

sous-estimé le succès de la TV numérique.<br />

Il est important de ne pas se leurrer sur les perspectives de la télévision numérique. Peu de matériel<br />

électronique grand public atteint un taux de pénétration du marché de 3% après 3 ans. Seules<br />

les plus grandes réussites – le CD audio par exemple – peuvent se prévaloir d’une part de<br />

marché de 50% après 10 ans. Dans le cas de la télévision numérique, il faut s’attendre à une résistance<br />

de la part de certains utilisateurs qui soit n’auront pas les moyens de s’acheter un poste<br />

numérique, soit ne verront aucune raison de changer leur poste analogique. Qui plus est, de plus<br />

en plus de foyers disposent de plusieurs postes. Il faudra bien pourtant que tous les postes et<br />

tous les magnétoscopes soient remplacés ou complétés d’un terminal numérique avant l’arrêt<br />

desservicesanalogiques.<br />

Nous ne disposons pas d’une énorme expérience pour déterminer un calendrier réaliste pour<br />

l’arrêt des services TV analogiques. Seule expérience comparable : l’abandon des services en 819<br />

lignes en France et en 405 lignes au Royaume-Uni. L’expérience britannique a nécessité une<br />

période de quinze ans de diffusion simultanée qui a pris fin en 1984. On peut imaginer sans<br />

peine que la transition au numérique prendra encore bien plus de temps. En outre, les circonstances<br />

étaient bien différentes alors. Les derniers récepteurs à 405 lignes qui ont été fabriqués au<br />

Royaume-Uni jusqu’à la fin des années 60 utilisaient encore des tubes. L’espérance de vie de ces<br />

postes avoisinaient les huit ans. Autrement dit, il était quasiment impossible qu’un tel poste<br />

puisse encore fonctionner en 1984. Les récepteurs modernes par contre vivent bien plus longtemps.<br />

Avec une espérance de vie de 15 à 20 ans, il est imprudent de compter sur le remplacement<br />

naturel des téléviseurs pour catalyser la transition au numérique.<br />

La conversion (ou l’intention de le faire) par plusieurs radiodiffuseurs – en particulier dans les<br />

pays d’Europe orientale – de leurs services Sécam en PAL est plus récente. Cependant comme<br />

les postes les plus récents reçoivent aussi bien les signaux PAL que Sécam, cette transition est<br />

relativement indolore, sauf pour les personnes qui utilisent les plus vieux modèles de récepteurs<br />

couleur.<br />

Dans la plupart des pays ce sont les hommes politiques qui poussent à l’établissement d’un<br />

calendrier pour l’arrêt des services analogiques. Priver les téléspectateurs de leurs services de<br />

télévision n’est pourtant pas, on en conviendra, le meilleur argument électoral !<br />

Certes, on peut certes trouver des arguments en faveur d’un calendrier pour l’arrêt des services<br />

TV analogiques. Il n’en reste pas moins qu’il faudra encore pouvoir le réviser en fonction du succèsdelaTVnumérique.Danslesdiscussionsqu’ilsaurontavecleurgouvernementouavec<br />

leurs organismes de réglementation nationaux, les radiodiffuseurs ont intérêt à adopter une<br />

position réaliste quant à la date d’abandon des services analogiques.<br />

Mon opinion est qu’il faudra maintenir les services TV analogiques au moins quinze ans après le<br />

lancement des services numériques . . . Mais je peux me tromper !<br />

Philip Laven<br />

Directeur<br />

Département <strong>Technique</strong> de l’<strong>UER</strong><br />

<strong>UER</strong> - REVUE TECHNIQUE<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 3


Texte original en anglais – Traduction de l’<strong>UER</strong><br />

Manuscrit reçu le 29/5/98<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

La plate-forme multimédia<br />

domestique – un tour d’horizon<br />

J.-P. Evain<br />

Département <strong>Technique</strong> de l’<strong>UER</strong><br />

La plate-forme multimédia domestique (MHP) regroupe les périphériques et<br />

l’équipement multimédia connecté au travers du réseau numérique domestique. Cette<br />

solution fait appel à l’ensemble des techniques nécessaires pour mettre en œuvre le<br />

multimédia numérique interactif chez les particuliers, y compris les protocoles, les<br />

langages API communs, les interfaces et les recommandations d'utilisation.<br />

Partant d’un modèle établi à partir des modèles de référence DVB et UNITEL, cet article<br />

propose une introduction aux principes qui régissent la conception et l’harmonisation<br />

des récepteurs MHP.<br />

Introduction<br />

Au début de 1996, le programme ISIS de<br />

la Commission européenne mettait en<br />

placeleprojetUNITEL sur les terminaux<br />

numériques. Le projet visait avant<br />

tout à sensibiliser les esprits à l’intérêt<br />

qu’il y a à développer une plate-forme<br />

commune autorisant un accès transparent<br />

à la gamme de services multimédias<br />

la plus large possible. Depuis lors<br />

des progrès très prometteurs en matière<br />

d’harmonisation ont été réalisés sur ce<br />

qu’il est maintenant convenu d’appeler<br />

la plate-forme multimédia domestique<br />

(MHP).<br />

Le Groupe de lancement du MHP fut le<br />

fruit d’une initiative d’UNITEL visant à<br />

ouvrir le projet à des acteurs externes<br />

par le biais de réunions mixtes. Des<br />

représentants du Groupe stratégique à<br />

haut niveau (HLSG) y ont participé.<br />

Cette collaboration a finalement conduit<br />

au transfert de ces activités au sein du<br />

projet DVB. Les deux groupes de travail<br />

suivant ont été mis en place :<br />

➩ un groupe d'orientation commerciale,<br />

le DVB-MHP, en charge<br />

d'identifier les attentes de l’utilisateur<br />

et du marché en ce qui concerne<br />

les services de radiodiffusion améliorée<br />

et interactive dans un envi-<br />

ronnement domestique restreint au<br />

terminal et ses périphériques locaux<br />

(y compris l’accès à Internet).<br />

➩ un groupe technique, le DVB-TAM<br />

(traitant des sujets techniques en<br />

relation avec le MHP), pour travailler<br />

sur la spécification de l’interface<br />

de programmation d’application<br />

(API) DVB.<br />

➩ Le Groupe DVB-TAM examine<br />

actuellement<br />

possibles :<br />

➩ MHEG-5/Java ;<br />

➩ Mediahighway + ;<br />

plusieurs API<br />

➩ JavaTV ;<br />

➩ HTML/Java.<br />

L’API retenue par le DVB devra être une<br />

interface ouverte pour répondre aux<br />

attentes d’un marché horizontal. Elle<br />

devra être indépendante du système<br />

d'Accès Conditionnel (CA) mais compatible<br />

avec un environnement<br />

multi-CA.<br />

Modèle de référence<br />

Différents modèles de référence ont été<br />

définis pour chaque système MHP<br />

actuellement utilisé. UNITEL a pour sa<br />

part utilisé des outils de modélisation<br />

objet pour définir les classes d’application<br />

et les fonctions qui, en fin de<br />

compte, doivent permettre d'identifier<br />

les ressources matérielles et logicielles<br />

requises par le système MHP. Avec ce<br />

système, les utilisateurs devraient pouvoir<br />

accéder aux services :<br />

➩ de radiodiffusion améliorée ;<br />

➩ de radiodiffusion interactive ;<br />

➩ Internet.<br />

La figure 1 représente seulement une<br />

partie du modèle de référence UNITEL<br />

qui a été soumis au groupe ad hoc<br />

DVB-TAM chargé de la modélisation du<br />

système pour le DVB.<br />

Le DVB-TAM a réussi à définir un<br />

modèle de référence générique commun,<br />

illustré par la figure 2. Celui présenté<br />

figure 3 est une combinaison des modèles<br />

des figures 1 et 2.Lemodèledelafigure 3<br />

permet de développer des API et des<br />

applications de haut niveau, indépendante<br />

de l’infrastructure su système<br />

MHP.<br />

Ce modèle décrit un système modulaires<br />

sur la base d'interfaces clefs. Ces<br />

interfaces pourront maintenir la stabilité<br />

matérielle et logicielle des systèmes<br />

4 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


MHP au cours de leur évolution. La<br />

compatibilité ascendante devra être la<br />

plus large possible, en utilisant par<br />

exemple des applications modulables.<br />

Abréviations<br />

API Interface de programme<br />

d’application<br />

A/V Audio / vidéo (visuel)<br />

CA Contrôle d’accès<br />

CCETT (France Telecom) Centre<br />

Commun d'Etudes<br />

de Télédiffusion et de<br />

Télécommunications<br />

CPU Unité centrale (puce)<br />

DAVIC Digital Audio-Visual<br />

Council<br />

DRAM RAM dynamique<br />

DSM-CC (ISO) Digital storage<br />

media - command<br />

control<br />

DSM-CC UU<br />

DSM-CC, user-to-user<br />

DVB Digital Video Broadcasting<br />

DVB-SI DVB - Service Information<br />

EEPROM ROM programmable et<br />

effaçable électiquement<br />

E/S Entrée / sortie<br />

ISO Organisation internationale<br />

de normalisation<br />

JAVA Langage de programmation<br />

pour le Web<br />

(développé par<br />

Sun Micro-systems)<br />

MHEG (ISO / CEI) Multi- and<br />

Hyper-media coding<br />

Experts Group<br />

MHP Plate-forme multimédia<br />

domestique<br />

mips Million d’instructions<br />

par seconde<br />

MPEG (ISO) Moving Picture<br />

Experts Group<br />

NIU Unité d’interface réseau<br />

ROM Mémoire morte<br />

RTE Moteur temps réel<br />

TAM (DVB) Techiques en relation<br />

avec le MHP<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

Chacune des applications développées<br />

devra être suffisamment conforme au<br />

modèle de référence pour pouvoir fonctionner<br />

sur des plates-formes différentes<br />

dans un contexte concurrentiel. Cette<br />

obligation devrait conduire à des plates-formes<br />

hôtes sur lesquelles l’inté-<br />

Basic OS<br />

layer<br />

(Windows NT,<br />

Windows 95,<br />

Mac, OS9)<br />

grité de l’application est assurée et son<br />

environnement garanti stable et prévisible<br />

(d’où une qualité de service élevée).<br />

Le modèle de référence doit aussi définir<br />

les modes d’acheminement des données,<br />

d'exécution des instructions, de<br />

gestion de mémoire et des objets.<br />

Figure 1<br />

UNITEL : Ressources logicielles et matérielles de la MHP.<br />

Figure 2<br />

Modèle de référence DVB-TAM : couches système.<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 5


INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

Figure 3<br />

Modèle de référence : exemple d’API et de middleware pour les liens et les flux.<br />

Le modèle de référence comprend cinq<br />

couches.<br />

➩ Les composantes application (contenu,<br />

script) et média (audio, vidéo,<br />

sous-titres).<br />

➩ Les liens et flux de données (voir<br />

figure 4).<br />

➩ Les API et les fonctions de sélection.<br />

➩ Le logiciel ou middleware de la<br />

plate-forme / du système, y compris<br />

le moteur interactif, le moteur d'exécution<br />

en temps réel (RTE) ou la<br />

machine virtuelle, le gestionnaire<br />

d’application, etc. ;<br />

➩ les ressources matérielles, logicielles<br />

et logiciels associés.<br />

➩ Les fonctions principales sont :<br />

➩ le lancement et la commande de<br />

l’application, la gestion de la session<br />

et des événements ;<br />

➩ la sécurité et le contrôle d’accès ;<br />

➩ le chargement du contenu ;<br />

➩ la navigation et la sélection ;<br />

➩ le contrôle du contenu déclaratif et<br />

de la présentation des flux;<br />

➩ la communication et la commande<br />

des Entrées/Sorties ;<br />

➩ les fonctions de signalisation, transport,<br />

d'interface et de gestion.<br />

Applications<br />

L'environnement contrôlé défini par le<br />

modèle de référence permettra de créer<br />

et tester les applications. La conformité<br />

avec le modèle de référence garantira le<br />

fonctionnement de ces applications,<br />

indépendamment de l'implémentation<br />

de la plate-forme MHP. L’intégrité de<br />

l'apparence, de la convivialité et des<br />

fonctions de chaque application sera<br />

conservée ; la forme originale de l'application<br />

telle que définie par son créateur<br />

doit être préservée. Il doit être possible<br />

de concevoir des applications modulables<br />

qui restent compatibles sur une<br />

large gamme d'implémentation de<br />

récepteurs.<br />

Le groupe DVB-TAM a défini une application<br />

comme la mise en œuvre fonctionnelle<br />

d’un service interactif réalisé<br />

sous la forme de modules logiciels. Une<br />

application peut aussi être considérée<br />

comme un ensemble de fonctions organisées<br />

qui nécessitent l’activation de res-<br />

Figure 4<br />

Modèle de référence : liens d’applications et flux MPEG.<br />

6 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


sources matérielles et logicielles de la<br />

MHP (voir figure 5).<br />

Une application interactive est conçue<br />

essentiellement autour :<br />

➩ du script de l’application (qui peut<br />

être déclaratif et/ou analytique)<br />

➩ du contenu/ des scènes (interface<br />

déclarative et flux médias).<br />

L’interface déclarative est la représentation<br />

de l’interface homme-machine. Elle<br />

peut se présenter sous une forme graphique<br />

constituée d'un arrière-plan, de<br />

touches de sélection, d’images fixes, de<br />

texte, etc. Chaque séquence peut intégrer<br />

une série d’autres séquences,<br />

d’objets et d’attributs applicatifs. Les<br />

liens réalisent l’interconnexion entre<br />

séquences et fonctions concaténées.<br />

Les applications analytiques, qui<br />

s’appuient sur des fonctions et des primitives<br />

de bas niveau, sont utilisées dès<br />

qu’une optimisation rigoureuse devient<br />

nécessaire (par exemple pour minimiser<br />

les ressources de la plate-forme et optimiser<br />

l'utilisation des ressources de<br />

transmission). Les applications analytiques<br />

(de bas niveau) sont en général<br />

dépendantes de la plate-forme, et nécessite<br />

une vérification sur les différentes<br />

plates-formes cibles.<br />

Les applications déclaratives utilisent des<br />

fonctions et des primitives de haut<br />

niveau. Ceci permet de concevoir un<br />

modèle de référence indépendant de la<br />

plate-forme. On peut ainsi vérifier si ces<br />

applications se conforment bien aux<br />

conditions de compatibilité<br />

multi-plate-forme et de respect des performances.<br />

En réalité, les applications ne sont<br />

jamais ni pleinement déclaratives, ni<br />

pleinement analytiques. Par exemple,<br />

des applications déclaratives peuvent<br />

faire appel à des extensions analytiques<br />

pour augmenter leurs performances.<br />

Ceci permet de réduire la taille et le<br />

temps d’exécution de l’application en<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

utilisant des routines rédigées en code<br />

exécutable. L’indépendance à l’égard de<br />

laplate-formeestobtenuegrâceàdes<br />

machines virtuelles et autres moteurs<br />

interactifs intégrés. La conformité de la<br />

bibliothèque des routines compilées<br />

avec différentes plates-formes est plus<br />

difficile à réaliser si on n’en a pas tenu<br />

compte lors de la conception de ces plates-formes.<br />

Les applications sont identifiées et<br />

signalées afin d’indiquer leur disponibilité.<br />

Un mode d’accès approprié est proposé<br />

à l’utilisateur. Les applications sont<br />

démarrées automatiquement ou sur<br />

demande. La présentation des applications<br />

peut être en mode normal ou en<br />

mode réduit (si elle est modulable) ce<br />

qui optimise l’utilisation des ressources<br />

disponibles. La gestion de l’application<br />

comprend : les interruptions, les<br />

erreurs, les priorités et l’attribution<br />

dynamique des ressources. En fin d'exécution,<br />

l’application doit restituer les<br />

ressources système qu’elle a utilisées.<br />

Les mécanismes<br />

d’acheminement des<br />

applications<br />

Le script et le contenu des applications<br />

sont regroupés en objets applicatifs<br />

convertis en objets pour carrousel<br />

DSM-CC. Les DSM-CC ont été normalisés<br />

par MPEG pour la extraction et le<br />

transport de flux MPEG. Ils ont été<br />

adoptés par le DVB. L’interface<br />

DSM-CC UU permet d’extraire les<br />

objets du carrousel DSM-CC du flux<br />

principal radiodiffusé ou, via un accès<br />

interactif, d’un serveur éloigné.<br />

Les objets du carrousel DSM-CC permettent<br />

de transporter les objets relatifs<br />

àuneouplusieursapplicationsdansun<br />

seul module du carrousel de données.<br />

Les objets peuvent être aménagés en<br />

module pour optimiser les performances<br />

et l’utilisation de la mémoire. Le<br />

Figure 5<br />

DVB-TAM : relations entre entités matérielles, ressources et<br />

fonctions.<br />

DSM-CC comprend également des<br />

outils de compression (pour mettre en<br />

forme les objets applicatifs et les modules<br />

du carrousel), ainsi que des mécanismes<br />

qui permettent un téléchargement<br />

sécurisé des objets du carrousel.<br />

Définition de l’API<br />

Le groupe DVB-TAM a défini une API<br />

comme un ensemble de fonctions de<br />

haut niveau, de structures de données et<br />

de protocoles qui représente une interface<br />

normalisée pour des applications<br />

logicielles indépendantes de la<br />

plate-forme. Elle fait appel à des langages<br />

orientés objets et améliore la souplesse<br />

et la réutilisation des fonctionnalités<br />

des plates-formes.<br />

Une application se caractérise par un<br />

ensemble d’objets répondant à la définition<br />

des API de haut niveau. Elle définit<br />

l’interface (via le moteur interactif) entre<br />

les applications et les ressources logicielles<br />

et matérielles de la plate-forme<br />

hôte. Les primitives englobées dans les<br />

objets applicatifs sont interprétées et les<br />

ressources requises par les fonctions<br />

déclaratives et analytiques correspondantes<br />

sont activées. L’interpréteur est<br />

un code exécutable.<br />

En ce qui concerne l’API, le projet UNI-<br />

TEL a identifié les exigences suivantes.<br />

Elle doit être :<br />

➩ ouverte : spécifiée de telle manière<br />

qu’elle puisse être utilisée pour réaliser<br />

d’autres interfaces.<br />

➩ abstraite : ne pas révéler sa réalisation<br />

pratique, masquer tous les<br />

aspects matériels et logiciels<br />

sous-jacents.<br />

➩ évolutive : souple et facilement extensible.<br />

➩ modulable : indépendante du matériel<br />

pour pouvoir tirer profit des<br />

améliorations ultérieures du matériel<br />

et des caractéristiques des différentes<br />

réalisations matérielles. L’API<br />

elle-même peut être mise à jour ou<br />

complétée, par exemple par<br />

l’adjonction de nouvelles bibliothèques<br />

(extensions analytique, …) via<br />

téléchargement.<br />

En conformité avec le format applicatif,<br />

les API de bas et / ou de haut niveau<br />

seront utilisées respectivement avec des<br />

fonctions analytique et des fonctions<br />

applicatives :<br />

➩ Les API de bas niveau sont plutôt<br />

analytiques et tendent à accéder à<br />

des fonctions analytiques de bas<br />

niveau. L’API interprète la fonction<br />

applicative ou la primitive mais<br />

aussi sait comment activer les ressources.<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 7


INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

➩ Les API de haut niveau sont plus<br />

déclaratives. Plus la déclaration est<br />

de caractère abstrait, (c’est-à-dire<br />

plus la réalisation du système est<br />

cachée), plus l’indépendance du système<br />

est marquée. L’API interprète<br />

la fonction ou la primitive sans avoir<br />

à savoir comment les ressources correspondantes<br />

seront mises en<br />

œuvre.<br />

La spécification d’une API ouverte doit<br />

amener à intégrer cette fonction indépendante<br />

de l'implémentation dans les<br />

récepteurs DVB.<br />

Le groupe DVB-MHP a décidé que les<br />

API devaient :<br />

➩ supporter les applications sauvegardées<br />

localement ou téléchargées en<br />

temps réel ou différé ;<br />

➩ préserver l'apparence et la convivialité<br />

de l’application ;<br />

➩ permettrel’accèsauxbasesdedonnées<br />

(exemple, DVB-SI) ;<br />

➩ laisser un espace à la concurrence<br />

dans l'implémentation.<br />

Une API ouverte et évolutive (modulaire,<br />

portable, souple, extensible, etc.)<br />

est un élément vital pour la réalisation<br />

de plates-formes dans un marché horizontal<br />

homogène et non fragmenté. Elle<br />

permettra à différents fournisseurs de<br />

contenu et de services de partager des<br />

plates-formes conformes, bien que différentes<br />

en implémentation.<br />

Navigation / Sélection<br />

Les API peuvent aussi servir pour les<br />

programmes résidents telle que le navigateur<br />

intégré qui assure le premier<br />

niveau de navigation à la mise en marche<br />

du récepteur. On peut également les<br />

utiliser pour manipuler les flux de données<br />

et réaliser les fonctions de base telles<br />

que la sélection de canal ou de programme<br />

(zapping).<br />

Le navigateur peut être réalisé en code<br />

exécutable. Dans ce cas, il n’utilise ni<br />

l’API ni l’interpréteur. Dans le modèle<br />

DVB-TAM de la figure 3, le navigateur a<br />

donc été placé au même niveau que<br />

l’API pour pouvoir accéder aux liens et<br />

aux flux à la mise en service.<br />

Le navigateur de base devrait :<br />

➩ donner la liste de tous les programmes<br />

disponibles sans discrimination;<br />

➩ permettre un accès convivial à tous<br />

ces programmes à l’aide de raccourcis<br />

adaptés (p. ex., des boutons spécifiques<br />

sur les télécommandes).<br />

Les guides électroniques de programmes<br />

offrent un mode de navigation<br />

améliorée, avec l'ajout possible de fonctions<br />

telles que la définition d’un profil<br />

d’utilisateur ou la constitution de<br />

signets.<br />

Lancement et commande<br />

de l’application<br />

Les fonctions de lancement et les contrôles<br />

commande de présentation<br />

d'application fournissent les moyens<br />

d’exécution de cette application. Le<br />

code de l’application peut être soit résidant<br />

dans le STU, soit accessible par<br />

téléchargement depuis un serveur distant.<br />

Après son chargement, l’application<br />

est lancée et son exécution est prise<br />

en charge par le nouveau code.<br />

Il est de la responsabilité du contrôleur<br />

d’application de :<br />

➩ contrôler le code et l’intégrité des<br />

données ;<br />

➩ synchroniser les commandes et les<br />

informations ;<br />

➩ adapter le format de présentation<br />

graphique au mode d’affichage de la<br />

plate-forme ;<br />

➩ obtenir et mettre à disposition les<br />

ressources système ;<br />

➩ gérer les messages d’erreur et les<br />

exceptions ;<br />

➩ démarrer et arrêter toute nouvelles<br />

sessions ;<br />

➩ permettre le partage des variables et<br />

du contenu ;<br />

➩ clôturer d’une manière propre et<br />

structurée.<br />

Sécurité<br />

Le DVB a défini, en matière de sécurité,<br />

les exigences suivantes (le modèle de<br />

sécurité en soi n’a pas encore été<br />

défini) :<br />

➩ les API doivent être accompagnées<br />

d’unsystèmebasésurunmodèlede<br />

sécurité commun aux applications et<br />

aux données. Il doit permettre une<br />

compatibilité intégrale entre les<br />

signaux transmis par différents diffuseurs<br />

et fournisseurs de contenu.<br />

➩ le modèle de sécurité doit inclure<br />

une description des procédures et<br />

des entités qui doivent être mises en<br />

place pour supporter les éléments<br />

de gestion du secret. Il doit être<br />

indépendant des systèmes d'accès<br />

conditionnel. L’API du MHP doit<br />

permettre d’accéder aux fonctions<br />

d'accès conditionnel lorsque cela<br />

s’avère nécessaire.<br />

Lesélémentsdesécuritéimportantsqui<br />

doivent être assurés sont : la protection<br />

de la machine contre les appels abusifs<br />

aux ressources du système (p.ex.<br />

demandes excessives de mémoire), et ;<br />

la protection contre l’accès non autorisé<br />

à des données (p. ex. données privées).<br />

Middleware<br />

La possibilité de mettre en œuvre les<br />

API à l’aide d’un middleware est directement<br />

liée au format de l’application<br />

(déclarative ou analytique) et à l’utilisation<br />

d’une API de bas ou de haut<br />

niveau. Chacune des réalisations middleware,<br />

agissant comme le lien entre<br />

l'API et les couches matérielles de bas<br />

niveau, sera conçue pour un fonctionnement<br />

optimal de la plate-forme cible.<br />

Il y a diverses façons de réaliser le<br />

moteur temps réel interactif qui doit en<br />

général prendre en charge :<br />

➩ l’interpréteur du script d'application<br />

et de contenu ;<br />

➩ les bibliothèques ;<br />

➩ le gestionnaire d’événements (télécommandes<br />

et autres, actions de<br />

l’utilisateur, marqueurs, bases de<br />

temps, gestion des erreurs) ;<br />

➩ le pilote de chargement.<br />

Le moteur temps réel offre, suivant<br />

l’API qui est utilisée, un dispositif<br />

d’interfaçage de bas niveau avec les ressources<br />

logicielles et matérielles. Il peut<br />

faire appel à des programmes résidents<br />

capables d’utiliser une interface native<br />

propreàlaplate-formepouraméliorer<br />

les performances du système et diminuer<br />

les contraintes d’exploitation<br />

(p.ex., la taille des objets applicatifs téléchargés)<br />

au niveau déclaratif de l’application.<br />

Le moteur est en code exécutable.<br />

Il est adapté aux plates-formes et en<br />

ligneaveclemodèlederéférence.<br />

La machine virtuelle peut émuler des<br />

interfaces déclaratives mais elle est<br />

généralement employée pour exécuter<br />

des fonctions analytiques (calculs complexes,<br />

traitement de l’information et de<br />

texte, extraction des données, etc.), ou<br />

desprogrammesrésidentsquiaméliorent<br />

l’interface déclarative de l’application.<br />

L’API peut assurer l’indépendance des<br />

applications vis-à-vis de la plate-forme<br />

grâce à l’utilisation de moteurs temps<br />

réel et de machines virtuelles.<br />

8 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Ressources logicielles et<br />

matérielles<br />

La plate-forme multimédia domestique<br />

doit être conviviale. On trouve parmi<br />

les périphériques de base : un dispositif<br />

d’affichage, un dispositif de pointage,<br />

éventuellement un clavier et un dispositif<br />

mémoire permanent (interne ou<br />

externe). L’installation de ces périphériques<br />

devra se faire sur le principe du<br />

«branche et active ».<br />

Les ressources internes du récepteur<br />

MHP incluent un tuner, un démultiplexeur,<br />

les décodeurs, les filtres, une<br />

interface commune, une interface de<br />

communication, un système d'accès<br />

conditionnel, des mémoires et les gestionnaires<br />

associés.<br />

Pour le moment, DVB a définit trois<br />

profils qui nécessitent de 1 à 16 Mo de<br />

mémoireflashet1à32ModeDRAM,<br />

et un processeur travaillant à une<br />

vitesse de 20 à 100 mips. Dans certain<br />

cas, il est précisé que 70% des ressources<br />

du processeur seront réservées aux<br />

Jean-Pierre Evain est diplômé de<br />

l’ENSEA à Cergy-Pontoise (à côté de<br />

Paris), promotion 1983. Après avoir<br />

travaillé au CCETT à Rennes, il rejoint<br />

en tant qu’ingénieur principal le<br />

département <strong>Technique</strong> de l’<strong>UER</strong> à<br />

Genève en 1992.<br />

Actuellement, M. Evain travaille dans<br />

la division « Nouveaux systèmes et<br />

services ». Il est membre de plusieurs<br />

groupes de projets du BMC et<br />

représente l’<strong>UER</strong> dans divers consortiums<br />

internationaux et projets<br />

européens.<br />

Dans le cadre de ses activités relatives<br />

à la MHP et les API, Jean-Pierre Evain<br />

est chef de projet du projet UNITEL<br />

CEC DG3. Il a présidé le groupe de<br />

lancement MHP qui a finalement<br />

générer les travaux MHP au DVB, et a<br />

participé à la naissance du groupe de<br />

projet ICT-SB sur l’harmonisation MHP.<br />

Il est actuellement le secrétaire du<br />

groupe DVB-MHP et suit régulièrement<br />

les activités des Groupes<br />

DVB-TAM et DAVIC relatives aux API. Il<br />

représente enfin l’<strong>UER</strong> et UNITEL au<br />

sein du groupe ETSI-MTA (Terminaux<br />

multimédias).<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

applications, les 30% restant étant attribuées<br />

à la gestion système.<br />

Sont sauvegardés en ROM :<br />

➩ l’interpréteur d' API ;<br />

➩ les bibliothèques ;<br />

➩ le moteur temps réel et / ou la<br />

machine virtuelle ;<br />

➩ le programme de chargement ;<br />

➩ les outils système ;<br />

➩ le système de fichiers ;<br />

➩ le logiciel constructeur ;<br />

➩ le système d’exploitation (boot, gestion<br />

de mémoire, gestion de tâches,<br />

identification des ressources, alarmes<br />

et bases de temps, verrouillage<br />

des ressources) ;<br />

➩ les pilotes ou gestionnaires d'interface;<br />

➩ le navigateur.<br />

L’utilisation de mémoire flash ne permet<br />

qu'un nombre limité de mises à jour<br />

par téléchargement. Une partition de la<br />

mémoire flash permet de réserver des<br />

zones pour des utilisations différentes,<br />

mais aussi de pouvoir rafraîchir certain<br />

segments de mémoire de façon sélective.<br />

Lesapplicationsdistribuéesparlecarrousel<br />

DSM-CC sont sauvegardées en<br />

RAM. La RAM est aussi utilisée pour<br />

réaliser le décodage audio, vidéo et<br />

données, leur mémorisation temporaire,<br />

la gestion dynamique de la plate-forme<br />

(p. ex. Traitement des piles et files<br />

d’attente) et la mémorisation semi-permanentededonnéestellesquelesvariables<br />

d’application.<br />

La configuration de base du système et<br />

les réglages d’usine sont en général<br />

mémorisés sur EEPROM (habituellement<br />

moins de 10 Ko).<br />

Migration et exploitation<br />

ultérieure<br />

On entend par migration le processus<br />

de conversion d’un parc de récepteurs<br />

basés sur des logiciels propriétaires en<br />

unepopulationderécepteursMHPutilisant<br />

le système commun DVB-MHP<br />

(et en particulier l’API). Comme le<br />

groupe DVB-MHP le déclare : « la<br />

migration sera commencée lorsque les fournisseurs<br />

de services auront commencé à proposer<br />

des services dans un format compatible<br />

avec la solution MHP. »<br />

Les récepteurs DVB utilisent déjà une<br />

bon nombre d’éléments communs<br />

parmi lesquels on trouve : le système de<br />

modulation et de multiplexage, la vidéo<br />

et l’audio MPEG-2, l’interface et les pro-<br />

tocoles communs DSM-CC UU, l’interface<br />

commune (pour le contrôle d’accès<br />

et autres applications) et les données<br />

DVB-SI.<br />

Plusieurs éléments peuvent cependant<br />

changer d’une réalisation à l’autre. :<br />

➩ les mécanismes qui combinent dans<br />

desobjetsapplicatifslesscriptsetles<br />

codes des applications, ainsi que les<br />

données et contenus;<br />

➩ les outils de compression ;<br />

➩ le format des fonctions analytiques ;<br />

➩ les bibliothèques (p. ex. extensions<br />

analytiques, graphiques) ;<br />

➩ les carrousels de données et autres<br />

mécanismes de distribution cyclique<br />

des données ;<br />

➩ les procédures de téléchargement et<br />

de gestion (p. ex. files d’attente et<br />

corbeille à papier) ;<br />

➩ l’interactivité ;<br />

➩ lesformatsdesvariables;<br />

➩ les procédures de sécurité.<br />

Le DVB a demandé que, dans un cadre<br />

multi-fournisseurs/applications, les<br />

solutions MHP soient basées sur la<br />

séparation des données. Cela permettra<br />

à différentes applications agréées d'utiliser<br />

ces données (si elles sont en format<br />

commun), particulièrement sachant que<br />

différentes applications pourront être<br />

développées pour réaliser la même<br />

tâche. Il sera aussi possible de réserver<br />

une partie des données à des applications<br />

particulières.<br />

Au niveau du système, la migration<br />

devraêtreconduiteavecleplusgrand<br />

soin afin de parvenir à l'utilisation la<br />

pluslargepossibledesAPIDVB-TAM.<br />

La portabilité et la mobilité du récepteur<br />

en sera facilitée, en particulier dans le<br />

cas de la diffusion par voie de Terre où<br />

le nombre limité de programmes constitue<br />

une autre raison de soutenir des<br />

solutions qui favorisent un marché de<br />

détail horizontal. Le consommateur<br />

n’investira sans doute pas dans des<br />

récepteurs différents si la valeur ajoutée<br />

du contenu lui semble insuffisante.<br />

Cette migration ne sera pas facile. Elle<br />

demandera des efforts importants et<br />

une bonne collaboration, p. ex. pour<br />

maintenir la compatibilité avec les plates-formes<br />

actuelles.<br />

L'usage étendu d'une API commune<br />

soulèvera de nouvelles questions<br />

d’exploitation. Il faut s’attendre à des<br />

changements significatifs des modes de<br />

travail des exploitants de service qui<br />

ciblent, à l’heure actuelle, des plates-formes<br />

de réception bien identifiées et au<br />

fonctionnement démontré. Il faudra res-<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 9


INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

pecter certaines règles générales pour<br />

s'accommoder des contraintes liées aux<br />

différentes implémentations MHP,<br />

même si toutes utilisant une API commune,:<br />

➩ les applications seront téléchargeables<br />

et ne pourront compter sur une<br />

sauvegarde semi-permanente lorsque<br />

l’application est inactive ;<br />

➩ lesbibliothèquescommunes(extensions<br />

analytiques, graphiques, etc.)<br />

et les programmes résidents devront<br />

être intégrés pour limiter la taille de<br />

l’application ;<br />

➩ l’application, les données et les<br />

interfaces déclaratives seront organisées<br />

en conformité avec les sstructures<br />

génériques communs ;<br />

➩ un format commun d'objet de carrousel<br />

de données devra être utilisé,<br />

et les mécanismes de transport de<br />

ces objets dans les flux diffusés<br />

devront être identiques ;<br />

➩ dessystèmesdecompression communs<br />

devront être adoptés ;<br />

➩ les procédures de démarrage et<br />

d’arrêt des applications seront<br />

similaires ;<br />

➩ la taille de la mémoire flash ré-inscriptible<br />

disponible devra être bien<br />

définie.<br />

Les plates-formes MHP seront évolutives.<br />

Elles accepteront des applications<br />

plus compliquées et, dans la mesure du<br />

possible, des applications modulables.<br />

Ceci pourrait exiger que l'API soit<br />

elle-même étendue. Cette évolution<br />

devrait certainement viser à favoriser<br />

un accroissement du nombre de points<br />

communsentrelesélémentsdusystème<br />

et les procédures. Ceci devrait de ce fait<br />

contribuer à améliorer la rentabilité du<br />

système et à prolonger la durée de vie<br />

des équipements.<br />

Remerciements<br />

L’auteur voudrait remercier les membres<br />

des groupes DVB-MHP et TAM qui<br />

ont accepté de décrire leurs systèmes<br />

respectifs, ainsi que Philippe Bridel<br />

(France-Télécom/CCETT) qui a développé<br />

l’architecture UNITEL et son<br />

modèle de référence.<br />

Bibliographie<br />

[1] G. Luetteke (Philips): The DVB<br />

Multimedia Home Platform<br />

MUST’98, mai 1998.<br />

[2] Document 11A/107-11 de l’UIT-R :<br />

Exemples de structure API<br />

UIT/<strong>UER</strong>, avril 1997.<br />

[3] Document DVB TAM 029 rév. 5 :<br />

TAM Reference model.<br />

Georges Hansen<br />

1909-1998<br />

[4] M. Echiffre et al. (CSELT) : MHEG-5<br />

– Aims, concepts, and implementation<br />

issues<br />

IEEE 98.<br />

[5] J. van der Meer et C.M. Huizer<br />

(Philips) : Interoperability between<br />

different interactive<br />

[6]<br />

engines for digital television,<br />

problems and solutions<br />

Philips, June 1997.<br />

Spécification DAVIC 1.4 – Part 9<br />

[7] An API and an Operating System<br />

for Interactive Digital TV<br />

Decoders<br />

OpenTV, janvier 1998.<br />

[8] N. Birch (S&T): The UK MHEG profile<br />

as a response to DVB TAM<br />

RSD1<br />

UK Digital Television Group, avril<br />

1998.<br />

[9] UNITEL Deliverable 3.1: Characterisation<br />

and specification of<br />

the architecture reference<br />

model<br />

CCETT au nom du Consortium UNI-<br />

TEL, décembre 1997.<br />

Dans ce numéro...<br />

[10] A. Mornington-West : MHEG-5 et<br />

Java – Le socle d’une API<br />

européenne commune<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong>, n° 275,<br />

Printemps 1998.<br />

L’<strong>UER</strong> a appris avec une profonde tristesse le décès de Monsieur Georges Hansen, ancien directeur<br />

du Centre technique de l’<strong>UER</strong>, survenu le 21 février dernier.<br />

Monsieur Hansen a exercé la charge de directeur du Centre technique de l’<strong>UER</strong> à Bruxelles de<br />

1956 à sa retraite en 1974. Durant les 18 années de son mandat, les activités techniques de l’<strong>UER</strong><br />

ont connu un développement ininterrompu pour traiter petit à petit de toutes les questions de coopération<br />

internationale relatives à la radiodiffusion radiophonique et télévisuelle. Citons notamment,<br />

la profonde et rapide évolution de l’Eurovision et les travaux de recherche entrepris dans le<br />

domaine de la télévision en couleur, des satellites, des technologies numériques, tous largement<br />

redevables à son engagement personnel, à sa compétence professionnelle et au dynamisme de sa<br />

personnalité.<br />

Georges Hansen était membre de nombreuses associations professionnelles. En 1972, il avait reçu<br />

la Gold Medal de la Royal Television Society pour sa remarquable contribution au développement<br />

de la télévision. Il était Commandeur de l’Ordre de Léopold et titulaire de nombreuses décorations<br />

belges et étrangères.<br />

10 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Texte original en anglais – Traduction de l’<strong>UER</strong><br />

Manuscrit reçu le 17/3/98. .<br />

Introduction<br />

Si on se donne un moyen d’y acheminer<br />

des instructions complémentaires,<br />

le récepteur de télévision est à même<br />

de produire bien autre chose que du<br />

son et des images. Les instructions<br />

peuvent se présenter soit sous une<br />

forme exécutable par le récepteur, soit<br />

simplement sous une forme - un contenu<br />

- directement affichable ou audible.Lesinstructionssontrédigéesdans<br />

le langage de l’interface de programme d’<br />

application (API) installée dans le récepteur.<br />

Bien que la télédiffusion numérique<br />

n’existe que depuis fort peu de temps,<br />

les produits utilisant des API sous<br />

licence différentes ont envahi le marché.<br />

Dans ces produits, les besoins<br />

qu’elles ont à satisfaire différent quelque<br />

peu de ceux de l’informatique. En<br />

conséquence, les applications 1<br />

développées pour un type de<br />

récepteurs ne pourront pas être<br />

exploitées par un autre. En outre, les<br />

récepteurs associés à un fournisseur de<br />

service donné ne pourront être<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

MHEG-5 et Java – Le socle d’une<br />

API européenne commune ?<br />

pleinement efficace lorsqu’ils font<br />

appel à un fournisseur de service<br />

concurrent.<br />

Bien que les API sous licence aient facilitélelancementdesservicesdetélévision<br />

numérique, ils ont aussi permis<br />

aux radiodiffuseurs privés de choisir<br />

les caractéristiques du récepteur qu’ils<br />

voulaient favoriser pour s’assurer un<br />

avantage certain, sinon une position de<br />

monopole, sur le marché de la télévision<br />

numérique. Une telle stratégie va<br />

inévitablement aboutir à un marché<br />

éclaté. Otage d’une bagarre entre<br />

radiodiffuseurs qui cherche à détenir<br />

en exclusivité un chemin d’accès incontournable<br />

au téléspectateur, le consommateur<br />

se retrouvera le grand perdant.<br />

L’utilisation d’une API universelle<br />

seraient un choix autrement plus rentable.<br />

Dans ce cas, les fabricants pour-<br />

1. Dans le cadre de cet article le terme<br />

« application » est utilisé dans son acception<br />

informatique, c’est-à-dire une notion regroupant<br />

contenu exécutable et contenu visualisable ou<br />

audible qui forment ensemble le programme<br />

multimédia.<br />

A. Mornington-West<br />

ITVA UK<br />

La question de l’utilisation de différentes interfaces de programme d’application (API)<br />

sous licence dans les récepteurs de télévision numérique occupe un rôle prépondérant<br />

dans un marché éclaté. Otage d’une bagarre entre radiodiffuseurs qui cherchent ainsi à<br />

se réserver l’exclusivité d’un moyen d’accès incontournable, le téléspectateur se<br />

retrouve perdu.<br />

L’auteur souligne la nécessité de disposer d’une API ouverte universelle. Il montre<br />

comment satisfaire à cette nécessité en utilisant le décodeur de contenu MHEG-5 et la<br />

couche machine virtuelle Java. Il indique aussi comment réaliser pratiquement le<br />

passage de l’utilisation d’une interface sous licence à une API universelle unique.<br />

raient se consacrer au développement<br />

de récepteurs offrant une gamme de<br />

fonctions évoluées pour lesquelles le<br />

consommateur seraient prêts à payer.<br />

Les radiodiffuseurs chercheraient<br />

quant à eux à proposer des services à<br />

des prix intéressants qui attireraient<br />

tous les consommateurs.<br />

Pourquoi une API ?<br />

La configuration des produits à base<br />

logicielle peut s’interpréter en termes<br />

de couches. Chacune assume une série<br />

de fonctions et assure un service pour<br />

les couches au-dessus et en dessous.<br />

Dans une structure logicielle correctement<br />

organisée, il n’y a aucune raison<br />

de remplir dans une couche donnée<br />

une fonction particulière pour sauter<br />

une autre couche. Le modèle le plus<br />

souvent cité est le modèle OSI (Open<br />

Systems Interconnection) à sept couches.<br />

S’il n’est pas possible de concevoir tous<br />

les produits à base logicielle suivant ce<br />

modèle, le concept peut aider à imaginer<br />

la structure du produit.<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 11


INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

Abréviations<br />

API Interface de programme<br />

d’application<br />

CA Contrôle d’accès<br />

CEI Commission électrotechniqueinternationale<br />

DAVIC Digital Audio-Visual<br />

Council<br />

DVB Digital Video Broadcasting<br />

EPG Guide électronique de<br />

programme<br />

ESG Guide temporel des<br />

événements<br />

I/F Interface<br />

HTML Hyper-text markup<br />

language<br />

IRD Décodeur/récepteur intégré<br />

ISO Organisation internationale<br />

de normalisation<br />

JAVA Langage de programmation<br />

pour le Web<br />

(développé par Sun Microsystems)<br />

LMDS Système de distribution<br />

multipoint local<br />

MHEG (ISO/IEC) Multi- and<br />

Hyper-media coding<br />

Experts Group<br />

MMDS Système de distribution<br />

hyperfréquence<br />

multipoint<br />

MMI Interface homme/machine<br />

OSI Interconnexion des systèmes<br />

ouverts<br />

RTOS Système d’exploitation<br />

en temps réel<br />

SI Information du service<br />

STB Terminal numérique<br />

TVHD Télévision à haute définition<br />

VM Machine virtuelle<br />

Dans ce modèle, l’API du récepteur<br />

numériqueconstitueunecouchetampon<br />

cohérente entre le matériel et les<br />

applications exécutables orientées<br />

clients (figure 1).<br />

Les pilotes matériels des puces de<br />

décodage du récepteur sont en général<br />

fournis par les fabricants de semi-conducteurs.<br />

Il faut en effet souvent des<br />

compétences très spécialisées en ce<br />

domaine. Certaines réalisations font<br />

appel à une couche dite machine virtuelle<br />

(VM) qui masque les détails du<br />

processeur utilisé pour concevoir le<br />

récepteur.<br />

Les applications réalisables comprennent<br />

les interfaces homme/machine<br />

(MMI) de base du récepteur et leur<br />

télécommande. Les guides électroniques<br />

de programme (EPG) sont l’exemple<br />

le plus courant d’une application<br />

conçue spécialement pour les récepteurs.<br />

En principe, ils peuvent être installés<br />

soit comme une application<br />

locale, soit comme une application distribuée<br />

ou actualisée par le signal<br />

radiodiffusé. Certains récepteurs disposent<br />

d’un modem qui peut servir à<br />

réaliser la voie de retour pour que<br />

l’usager intervienne sur la source de<br />

l’information. L’utilisation principale<br />

du modem est, à l’heure actuelle, liée<br />

ausystèmedecontrôled’accèsquede<br />

nombreux récepteurs utilisent.<br />

L’utilisation d’une couche VM constitue<br />

un moyen pour rendre l’API indépendante<br />

du processeur qui l’accueille.<br />

Les possibilités des VM sont multiples<br />

et variées. Certaines permettent le contrôle<br />

complet de la gamme d’adresses<br />

auquel une application a accès ; elles<br />

produiront un message d’erreur si cette<br />

limite est dépassée.<br />

Certains des modèles OSI « oublient »<br />

le système d’exploitation en temps réel<br />

(RTOS) bien que ce traitement soit toujours<br />

nécessaire.<br />

Les API peuvent assurer un interfaçage<br />

fiable. Les applications peuvent dès<br />

lors être conçues sans que le programmeur<br />

connaissent les particularités<br />

matérielles du récepteur. En conséquence,<br />

on peut sans risque considérer<br />

qu’une application qui tourne sur un<br />

modèle de récepteur donné tournera<br />

aussi sur un autre modèle sous réserve<br />

condition que l’API soit la même.<br />

On peut évoquer en pratique deux raisons<br />

pour expliquer pourquoi une<br />

application téléchargée est souvent<br />

associée avec le système CA. Primo, il<br />

n’est en général pas commercialement<br />

intéressant pour un radiodiffuseur<br />

donné d’accorder à un concurrent un<br />

accès illimité à des récepteurs qu’il<br />

aurait subventionnés. Secundo, certaines<br />

applications isolées peuvent modifier<br />

le comportement des récepteurs<br />

d’une manière inattendue, situation<br />

qui peut déplaire aux téléspectateurs<br />

ou entraîner des appels au service onéreux.<br />

Il faut apporter une réponse à ces deux<br />

problèmes si l’on veut promouvoir un<br />

marché des récepteurs commerciaux<br />

ouvert. Rien ne devrait imposer la mise<br />

en place d’une fonctionnalité sous<br />

licence ; rien ne devrait donc favoriser<br />

un système CA particulier. Une API<br />

ouverte peut accroître le choix de<br />

Figure 1<br />

Modèle logiciel à couches d’un récepteur de télévision<br />

numérique faisant appel à une API sous licence.<br />

12 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


écepteurs à condition que les services<br />

susceptibles d’être reçus soient tous<br />

interfonctionnels. Pour protéger le<br />

récepteur des effets d’une application<br />

particulière, la machine virtuelle spécifiée<br />

devra être résistante et suffisamment<br />

sécurisée.<br />

Nous pouvons distinguer entre deux<br />

catégories d’API. La première, dénommée<br />

API déclaratives, traite en particulier<br />

le contenu des données. Exemples<br />

évidents : les navigateurs HTML, le<br />

MHEG, ou encore le système de télétexte<br />

normalisé au niveau mondial.<br />

Elles se caractérisent par l’importance<br />

accordée au décodage des données et à<br />

la présentation régulière et cohérente<br />

du contenu. Particularités des décodeurs<br />

de contenu : leur robustesse.<br />

Cette fiabilité est sans conteste une élément<br />

positif dès lors que les téléspectateurs<br />

se seront familiarisés avec le système<br />

et ne seront plus constamment<br />

obliger de se référer au mode<br />

d’emploi !<br />

La deuxième comprend les API plus<br />

conventionnelles dites API procédurales.<br />

Les programmeurs peuvent dans ce cas<br />

utiliser toute la panoplie des possibilités<br />

offertes par le langage informatique<br />

conventionnel. L’un des problèmes est<br />

de s’assurer que les récepteurs des<br />

divers fabricants traitent tous l’API de<br />

la même manière, de telle façon que<br />

l’exécution d’une application donnée<br />

sedérouledelafaçonattendue.Pour<br />

cela, il faudra peut-être envoyer les<br />

récepteurs chez le propriétaire de l’API<br />

afin qu’il réalise des essais de conformité.<br />

Cette contrainte, coûteuse en soi,<br />

pourrait de plus ralentir le rythme de<br />

développement des applications.<br />

Décodeur de contenu<br />

MHEG-5<br />

La philosophie MHEG trouve son origine<br />

dans les travaux entrepris par le<br />

DAVIC. L’objectif était de réaliser un<br />

décodeur de contenu qui serait intrinsèquement<br />

adapté aux principales<br />

caractéristiques du système de télévision<br />

numérique. Il devait donc :<br />

➩ tenircomptedetouslessystèmes<br />

de télévision numérique ;<br />

➩ tenir compte du principe de pixellisation<br />

propre au train DVB ;<br />

➩ tenir compte du contenu vidéo et<br />

audio ;<br />

➩ êtrecapabled’associerdutexteet<br />

des données graphiques à des événements<br />

spécialement minutés ;<br />

➩ offrir une méthode de présentation<br />

de blocs de texte et de textes continus<br />

exploitant un sous-ensemble de<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

Figure 2<br />

Modèle à couches d’un récepteur de télévision numérique à<br />

composantes DAVIC 1.5.<br />

marqueurs HTML pour contrôler le<br />

formatage du texte ;<br />

➩ offrir une série d’outils MMI susceptibles<br />

de fournir au téléspectateur<br />

des boutons et des curseurs<br />

pour la commande des niveaux, la<br />

saisie de caractères et la navigation<br />

sur l’écran, par exemple.<br />

Le MHEG-5 a été développé pour la<br />

distribution d’applications multimédias<br />

interactives sur différents types<br />

et marques de plates-formes. La plus<br />

grande partie du code est de type<br />

déclaratif mais il dispose d’une réserve<br />

pour faire appel à du code procédural<br />

si nécessaire. Le récepteur nécessitera<br />

évidemment un interpréteur run-time<br />

en mesure de traiter les commandes au<br />

fur et à mesure qu’elles arrivent.<br />

Le DAVIC a produit une série de spécifications<br />

qui intègrent la norme<br />

MHEG. Chacune est compatible avec<br />

la précédente.<br />

➩ DAVIC 1.0 (publiée en janvier<br />

1996) : spécifie un ensemble<br />

d’outils qui supporte les applications<br />

de base comme la distribution<br />

télévisuelle, la vidéo à la demande<br />

et quasi à la demande, et des formes<br />

de télé-achat simples.<br />

➩ DAVIC 1.1 (publiée en septembre<br />

1996) : y ajoute la « compatibilité<br />

Internet » de base, les réseaux de<br />

radiodiffusion hyperfréquences<br />

(MMDS et LMDS), les terminaux<br />

indépendants du réseau et les terminaux<br />

susceptibles de se comporter<br />

en machine virtuelle.<br />

➩ DAVIC 1.2 (publiée en décembre<br />

1996) ; comprend des outils pour<br />

pouvoir délivrer des services Internet<br />

à haut débit aux utilisateurs de<br />

PC et aux téléspectateurs via des<br />

réseaux TV, et définit les formats<br />

TVHD et les systèmes CA.<br />

➩ DAVIC 1.3 (version actuelle publiée<br />

en septembre 1997) ; offre en plus<br />

un système de gestion de réseau et<br />

de service très complet, des serveurs<br />

de radiodiffusion multiple, la<br />

réception mobile, une audio dimensionnable,<br />

des données et métadonnées<br />

en paquets, des API en Java<br />

pour l’information sur le service<br />

DVBetunnouveauconceptdeconfigurations<br />

(les configurations de<br />

radiodiffusion numérique amélioré et<br />

de radiodiffusion numérique interactive<br />

en constituent les premières<br />

applications).<br />

On travaille maintenant sur la version<br />

1.4, et l’on prévoit déjà une version 1.5<br />

pour décembre 1998. Ces versions<br />

devraient comprendre entre autres<br />

fonctionnalités une API en Java, des<br />

programmes résidents MHEG-5 pour<br />

accéder aux informations sur le service<br />

(SI) DVB, et une intégration plus poussée<br />

des contenus Internet et DAVIC. La<br />

taille des spécifications DAVIC implique<br />

d’utiliser le concept de<br />

configuration ; les fonctions devront<br />

être soigneusement sélectionnées dans<br />

l’ensemble pour remplir les tâches<br />

requises sans pour autant perdre de<br />

vue le coût de développement du logiciel.<br />

La figure 2 illustre la combinaison d’un<br />

décodeur de contenu MHEG-5 et d’une<br />

interface API Java.<br />

La figure montre que la couche API<br />

sous licence peut être écartée, par<br />

exemple dans le cas de récepteurs distribuésdansplusieursrégions.Ilyalà<br />

une possibilité évidente pour que le<br />

MHEG et Java soient ou bien résident<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 13


INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

Figure 3<br />

Situation intermédiaire lorsqu’une API sous licence coexiste<br />

avec une interface MHEG-5 et Java.<br />

dans le récepteur ou bien émis<br />

(airware). Une application MHEG-5<br />

résidente pourrait fournir les fonctions<br />

essentielles d’un guide temporel des<br />

événements (ESG) (ce type de guides<br />

utilise les tableaux de données DVB-SI<br />

publiés).<br />

Le MHEG est un environnement<br />

orienté objet dont les séquences successives<br />

peuvent être regroupées pour former<br />

l’application complète. Les objets<br />

d’une séquence comprennent notamment<br />

des graphiques, du son ou des<br />

images mais aussi la capacité de réagir<br />

à des actions locales, par exemple une<br />

pression sur un bouton. Le MHEG ne<br />

spécifie pas exactement la forme que<br />

doit prendre la télécommande ou le<br />

dispositif d’entrée, il précise seulement<br />

les fonctions qui doivent être assurées,<br />

indépendamment de l’approche adoptée.<br />

A un moment donné, ne peut être<br />

active qu’une seule application. Les<br />

ingrédients concernés par une séquence<br />

seront cependant disponibles pour les<br />

autres séquences actives. Les ingrédients<br />

comprennent :<br />

➩ des liaisons ;<br />

➩ des procédures ;<br />

➩ la palette ;<br />

➩ la police ;<br />

➩ la variable.<br />

Les ingrédients sont assez parlants ;<br />

par exemple, une liaison constitue un<br />

moyen pour traiter les choix que les<br />

téléspectateurs sont en mesure de faire.<br />

Le terme variable se rapporte à l’espace<br />

mémoire qui peut être utilisé pour<br />

échanger des valeurs entre procédures<br />

et autres objets MHEG. Ces objets sont<br />

regroupés en classes. Une des classes<br />

importantes est la classe visible. Elle réalise<br />

la présentation à l’écran des objets<br />

affichables – par exemple, des graphismes,<br />

des images, du texte, des curseurs<br />

et des boutons, etc.<br />

La migration<br />

L’introduction de la VM Java est<br />

importante. Elle apporte deux améliorations<br />

substantielles aux récepteurs<br />

numériques. La première est une définition<br />

du moteur de traitement qui peut<br />

être indépendant du processeur physique<br />

réel choisi par le fabricant (dans la<br />

mesure où les applications ont besoin<br />

de le connaître). Les récepteurs de différents<br />

fabricants devraient donc travailler<br />

de la même façon. La deuxième<br />

accroît la fiabilité. La machine VM a été<br />

en effet conçue pour protéger les applications<br />

des interférences mutuelles ou<br />

des interférences avec les tâches de<br />

fond du système d’exploitation.<br />

Les normes DAVIC préconisent l’utilisation<br />

des normes publiques existantes<br />

lorsque cela est possible. Une<br />

norme publique n’est cependant pas<br />

nécessairement libre des droits de propriété<br />

intellectuelle associés. Le DAVIC<br />

inclut de telles normes si nécessaire,<br />

pourvu que les droits soient équitables<br />

et non discriminatoires. L’auteur<br />

estime qu’en ce qui concerne le<br />

MHEG-5, la situation actuelle n’impose<br />

paslepaiementdedroits:cettesituation<br />

justifie en partie l’intérêt que les<br />

fabricants de postes de télévision<br />

numériques lui portent (les royalties<br />

résultant des API sous licence sont en<br />

effet assez importantes). L’autre raison<br />

de cet engouement est évidemment<br />

quelechoixd’uneseuleAPIpermet<br />

d’amortir les travaux de développement<br />

sur un marché plus grand, donc<br />

de réduire les coûts.<br />

L’interopérabilité des terminaux a été<br />

difficile à définir, au point de troubler<br />

quelques opérateurs qui ont hésité<br />

avant de se décider à commander un<br />

décodeur-récepteur intégré. La prochaine<br />

grande évolution sur le marché<br />

des téléviseurs numériques nécessitera<br />

probablement le développement de<br />

normes sur lesquelles le consommateur<br />

puisse compter pour assurer une vraie<br />

Allen Mornington-West est diplômé<br />

de l’université Durham (nord-est de<br />

l’Angleterre). Ses premières années<br />

professionnelles sont consacrées à la<br />

conception de matériel audio – tables<br />

de mélange, unités d’effets spéciaux,<br />

amplificateurs de puissance – chez<br />

divers fabricants. Il travaille ensuite<br />

près de huit années dans le domaine<br />

du contrôle de la qualité et des techniques<br />

de mesure dans les organismes de<br />

télévision indépendants.<br />

Il a été plus récemment directeur technique<br />

chez Quad Electroacoustics, où il<br />

avait comme mission d’aider l’Independent<br />

Broadcasting Association a<br />

relever le défi de la télévision numérique.<br />

Allen Mornington-West est un ingénieur<br />

expérimenté, membre de l’IEE et<br />

Fellow de l’Institute of Acoustics. Très<br />

actif dans le domaine de la normalisation,<br />

il a notamment pris part à l’établissement<br />

des normes EMC pour les<br />

produits audio et vidéo professionnels<br />

et à la norme de communication AES<br />

24. Il est membre ou préside divers<br />

groupes de travail (UIT-R, <strong>UER</strong>, DVB,<br />

DigiTag et DTG (UK)). Auteurs d’articles<br />

techniques, il est régulièrement<br />

invité à présenter des exposés aux conférences<br />

européennes et britanniques<br />

14 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


interopérabilité, non seulement entre<br />

signaux audio et vidéo primaires mais<br />

aussi entre toutes les autres composantes<br />

éventuelles. Les signaux de services<br />

de données sont les composantes les<br />

plus attendues : ces signaux permettent<br />

en effet aux récepteurs numériques de<br />

donner leur pleine mesure en matière<br />

d’interactivité.<br />

L’expansion de ce marché, et de celui<br />

des produits réalisables dans un contexte<br />

domestique numérique intégré,<br />

dépend probablement de l’existence<br />

d’une API unique (peut-être la dernière<br />

étape avant le retrait des technologies<br />

sous licence présentes dans les récepteurs<br />

actuels). Ces technologies impliquent<br />

des réalisations qui nuisent à<br />

une interopérabilité pleine et entière y<br />

compris au sein d’un même pays.<br />

La figure 3 illustre l’une des nombreuses<br />

possibilités d’encore utiliser les API<br />

sous licence actuelles dans les prochains<br />

récepteurs. Une des possibilités<br />

offertes par cet héritage serait de fournir<br />

un interpréteur du contenu MHEG.<br />

Bien que ce dernier puisse ralentir les<br />

performances, il permettrait aussi de<br />

mettre sur le marché un produit fiable<br />

relativement vite.<br />

Certaines applications héritées pourraient<br />

être supportées pendant toute la<br />

durée de vie du terminal numérique à la<br />

condition que les fournisseurs de service<br />

envoient pendant ces années le contenu<br />

des applications pour les anciens et<br />

les nouveaux récepteurs. Cela n’est<br />

cependant réalisable que si le prix de<br />

cette « double illumination » en airware<br />

reste dans des limites raisonnables.<br />

Ces problèmes ont constitué la toile de<br />

fond du travail du groupe plate-forme<br />

domestique multimédia DVB, avec,<br />

comme question centrale, la définition<br />

d’un schéma de migration tel que les<br />

récepteursquivontêtrelancéssurle<br />

marché – voire ceux qui y sont déjà –<br />

pourront être adaptés à une API normalisée<br />

unique.<br />

A l’heure actuelle ce travail est encore<br />

en cours. Il faut pourtant signaler que<br />

l’accent est mis maintenant sur une<br />

solution MHEG avec machine virtuelle<br />

Java. Cette solution est soutenue par un<br />

grand nombre de fabricants et de radiodiffuseurs,<br />

notamment ceux qui programment<br />

l’introduction de services de<br />

télévision numérique hertzienne.<br />

Bibliographie<br />

[1] J.-P. Evain: Plate-forme multimédia<br />

domestique – un tour<br />

d’horizon<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong>, n° 275,<br />

Printemps 1998.<br />

INTERFACE DE PROGRAMME D’APPLICATION<br />

Démonstrations DVB-T de TVHD en<br />

COFDM à la NAB 98<br />

Le projet européen DVB a réalisé à la NAB 98 des démonstrations de<br />

TVHD. Le système de modulation COFDM du DVB-T était utilisé pour la<br />

première fois aux Etats-Unis dans une transmission TVHD.<br />

Point fort de la télévision numérique : sa capacité à transmettre la télévision<br />

en haute définition et avec sa cinématique audio et vidéo propre. Les<br />

systèmes numériques offrent aussi la possibilité d’acheminer de nombreux<br />

canaux de télévision numérique améliorée (format 16/9) ou standard<br />

et même des données multimédias. Toutes ces possibilités ne<br />

nécessitent que la largeur de bande d’un canal de télévision analogique<br />

normal.<br />

Bien que les systèmes DTTB américains, japonais et européens fassent<br />

tous usage des mêmes options MPEG-2 pour comprimer les images, ils<br />

présentent d’importantes différences en ce qui concerne la modulation, le<br />

codage de source, et les informations de service. Les autres pays ont donc<br />

un choix difficile devant eux. Chacun des systèmes nécessite sa propre<br />

stratégiedemiseenoeuvre.<br />

Les radiodiffuseurs seront satisfaits d’apprendre qu’indépendamment<br />

du choix du système de modulation – BLR-8 de l’ATSC, COFDM du<br />

DVB-T, ou les propositions de la NHK DiBEG – les fabricants fourniront<br />

des équipements de codage SDTV et TVHD MPEG-2 adaptés au système<br />

de modulation qu’ils auront choisi.<br />

Grâce au consensus international en faveur du MPEG-2 pour le codage<br />

des images de télévision numérique, les multinationales peuvent penser<br />

leur marché globalement et réaliser des économies d’échelle. Le prix des<br />

nouveaux récepteurs numériques sera donc plus abordable pour le consommateur.<br />

Une antenne intérieure portative Radio Shack de 15 $, qui permettra sans<br />

difficulté la réception d’émissions de faible puissance directement sur le<br />

stand DVB, sera la vedette des démonstrations TVHD du DVB. Cet élément<br />

de technologie DVB « convenablement adapté » démontre à l’envi<br />

que seule la norme DTTB est en mesure de proposer des émissions de télévision<br />

numérique dans l’environnement normal des téléspectateurs.<br />

La démonstration DVB à NAB 98<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 15


Texte original en anglais – Traduction de l’<strong>UER</strong><br />

Manuscrit reçu le 17/3/98<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

Cascade transparente de compressions<br />

MPEG<br />

N. Wells<br />

BBC Research & Development<br />

Les techniques décrites ici permettent l'utilisation de la norme de compression MPEG<br />

d'une manière efficace et cohérente tout au long de la chaîne de diffusion.<br />

En utilisant un signal dit « MOLE » (taupe) intégré au flux de programme, il est possible<br />

de concaténer (c'est-à-dire de disposer en cascade) de nombreux codeurs et décodeurs<br />

MPEG sans diminuer pour autant la qualité audio ou vidéo.<br />

Les techniques décrites ici ont été développées au sein du projet ATLANTIC [1], une<br />

collaboration européenne conduite dans le cadre du programme ACTS.<br />

1. Introduction<br />

Touteunesériedenouveauxservices<br />

de télévision numérique vont utiliser la<br />

norme de compression MPEG 1 pour<br />

leur distribution. La norme MPEG est<br />

déjà utilisée dans les studios pour les<br />

signaux de contribution pour des questionsdelargeurdebandeetdelimitation<br />

de débit binaire sur certaines connexions<br />

d'entrée. D’autre part des<br />

pressions s'exercent en faveur de l'utilisation<br />

de taux de compression plus élevés<br />

dans les futurs systèmes d'archivage<br />

pour permettre d’accéder en ligne<br />

à des milliers d'heures de programme.<br />

La norme de compression MPEG-2<br />

pourrait s'avérer être le bon choix pour<br />

ce genre d'archivage, dans la mesure<br />

où elle permet un niveau de compression<br />

difficilement dépassable compte<br />

tenu des exigences en matière de qualité<br />

et de débit binaire, et de la diversité<br />

des matériels d’images à archiver [1].<br />

1. Dans le cadre de cet article, MPEG correspond<br />

au profil MP@ML de la norme de compression<br />

vidéo MPEG-2 et à la couche II de la norme de<br />

compression audio MPEG-1 .<br />

Une fois que le signal a été compressé,<br />

il devient délicat de réaliser les traitements<br />

de signal habituels de la chaîne<br />

de production et de distribution. Il<br />

n'est par exemple pas possible de simplement<br />

monter ou commuter deux<br />

flux MPEG sans rencontrer d’énormes<br />

difficultés avec un éventuel décodeur<br />

en aval. Dans l'idéal, il serait souhaitable<br />

que l'on puisse procéder avec le<br />

signal compressé de la même manière<br />

que l'on procède actuellement avec le<br />

signal PAL / NTSC. Cela nécessite ipso<br />

facto de décoder le signal avant de le<br />

traiter avec une table de mélange ou un<br />

banc de montage traditionnel puis de<br />

le ré-encoder à la sortie de l'équipement.<br />

Il ne faut donc pas s'étonner que<br />

le signal subisse ainsi sur l'ensemble de<br />

la chaîne de production et de distribution<br />

une série d'opérations de compression/décompression<br />

successives. Conséquence,<br />

la qualité du son et des<br />

images peut décliner très sensiblement<br />

aufuretàmesurequelenombrede<br />

générations augmente.<br />

Cette diminution de la qualité peut être<br />

contournée grâce à un recodage intelli-<br />

gent, ou « clonage », des signaux<br />

MPEG après leur décodage. Les techniques<br />

décrites ici éclairent les perspectives<br />

qu’offrent le MPEG en post-production<br />

et à toutes les étapes de la<br />

distribution à des débits binaires différents<br />

de ceux utilisés à la dernière<br />

étape, la radiodiffusion.<br />

2. La chaîne de<br />

production<br />

La figure 1 représente un modèle simplifié<br />

d'une chaîne de production et de<br />

transmission type dans le cadre de<br />

l'environnement télévisuel numérique<br />

MPEG de demain.<br />

Dans un studio, le montage d’un programme<br />

complet utilise diverses sourceslocales,voiredesarchivesoudes<br />

contributions par satellite déjà codées<br />

en MPEG. La réalisation du programme<br />

impliquera donc de commuter,<br />

de mélanger et de monter ces diverses<br />

contributions. Ces opérations ne<br />

peuvent être réalisées qu'avec des<br />

signaux décompressés / décodés à la<br />

16 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


normeetdansleformatdustudio.Il<br />

faut en effet pouvoir mélanger des<br />

signaux disponibles dans une série de<br />

formats source de nature différente (p.<br />

ex. bandes, serveurs vidéo, signaux en<br />

direct, etc.). A la sortie du studio, le<br />

programme final sera assemblé puis<br />

Abréviations<br />

ATM Mode de transfert<br />

asynchrone<br />

CBR Débit binaire constant<br />

CRC Contrôle de redondance<br />

cyclique<br />

DSM-CC (ISO) Contrôle des ordres<br />

sur les médias<br />

d’enregistrement numérique<br />

EDL Liste de décisions de<br />

montage<br />

ETSI European Telecommunication<br />

Standards<br />

Institute<br />

GoP Groupe d’images<br />

ISO Organisation de normalisationinternationale<br />

JPEG (ISO) Joint Photographic<br />

Experts Group<br />

MAP Maximum a posteriori<br />

PCM Prédiction à compensation<br />

de mouvement<br />

MIC Modulation d’impulsion<br />

codée<br />

MPEG (ISO) Moving Picture<br />

Experts Group<br />

PES Paquet binaire élémentaire<br />

SMPTE (US) Society of Motion<br />

Picture and Television<br />

Engineers<br />

TCD Transformée en cosinus<br />

discret<br />

TCDI Transformée en cosinus<br />

discret inverse<br />

TCP Protocole de commande<br />

de transmissio<br />

TVHD Télévision à haute définition<br />

VBR Débit binaire variable<br />

VLC Codeur à longueur variable<br />

VLD Décodeur à longueur<br />

variable<br />

MPEG-2<br />

Studio<br />

Assemblage du<br />

programme<br />

- routage<br />

- commutation<br />

- montage<br />

- mélange<br />

MPEG-2<br />

Archivage /<br />

rangement<br />

Studio<br />

Studio<br />

Entrée<br />

actualités<br />

MPEG-2<br />

Régie<br />

Sélection du<br />

programme<br />

Commutation<br />

MPEG-2<br />

MPEG-2<br />

Non comprimé<br />

comprimé en MPEG. Il intégrera en<br />

plus des signaux vidéo et audio principaux<br />

une série d'éléments complémentaires.<br />

Ces derniers pourront comprendre<br />

des sous-titres (sous-titres insérés),<br />

des canaux sonores, des références de<br />

pages Web, etc. Tous ces signaux et<br />

données complémentaires seront synchronisés<br />

avec le signal audio / vidéo<br />

principal grâce à la syntaxe MPEG.<br />

La régie finale (voir figure 1) est chargée<br />

du contrôle et de l'horaire des programmes<br />

à l'antenne, ainsi que des<br />

séquences de liaison entre ces divers<br />

programmes. A cause de ces composantes<br />

associées aux divers programmes<br />

individuels, le MPEG sera fort<br />

probablement le format d’entrée du<br />

flux binaire le mieux adapté au travail<br />

de la régie finale. Les programmes peuvent<br />

cependant lui être délivrés dans<br />

de nombreux formats - compressés et<br />

non compressés - différents. Ici aussi, la<br />

seule possibilité de commuter et de<br />

mélanger les divers matériels est de<br />

travailler sur des signaux décodés. A la<br />

sortie de la régie, le signal d'antenne<br />

sera compressé en un flux binaire continu<br />

pour être ensuite multiplexé avec<br />

d'autres flux afin de constituer un multiplex<br />

de programmes.<br />

La sortie finale peut être distribuée sur<br />

plus d’un réseau (p.ex. par satellite et<br />

par câble). Il n'est pas exclu qu'il faille<br />

alors adapter le débit binaire du signal<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

Radiodiffusion<br />

satellite<br />

MPEG-2<br />

MPEG-2<br />

Multiplexeur<br />

dynamique<br />

Radiodiffusion<br />

terrestre<br />

Flux de<br />

transport<br />

multiprogramme<br />

Figure 1<br />

Modèle de chaîne de<br />

radiodiffusion MPEG.<br />

en fonction des besoins propres à chacun<br />

des réseaux. Pour parvenir à adapter<br />

ce débit dans les meilleures conditions,<br />

un décodage / recodage plus ou<br />

moins important est nécessaire.<br />

Il faut éventuellement encore pouvoir<br />

ajouter aux éléments de la figure 1, un<br />

programme local dans un multiplex<br />

distribué à l'échelon national. Dans ce<br />

cas, l'un des programmes du multiplex<br />

national est remplacé par le programme<br />

local. Cette opération s'assimile<br />

à celle remplie par la régie finale<br />

et requière, elle aussi, un décodage et<br />

un recodage des canaux associés.<br />

En conséquence, le signal peut facilement<br />

subir jusqu'à cinq opérations de<br />

décodage / recodage successives tout<br />

au long du processus de production et<br />

de distribution. Ces opérations entraînent<br />

inévitablement d'importantes<br />

dégradations de la qualité du son et<br />

des images. Il faut donc trouver une<br />

solution qui permette de décoder puis<br />

de recoder le signal sans accumuler les<br />

dégradations dues à la compression. La<br />

solution développée dans le projet<br />

ATLANTIC exploite le concept<br />

«MOLE2 »(mole signifiant en français,<br />

taupe) présenté ci-dessous. Les techniques<br />

de base du concept ont été exposées<br />

pour la première fois dans [3].<br />

2. MOLE est une marque déposée par l'un des partenaires<br />

du projet ATLANTIC.<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 17


3. Introduction au<br />

concept MOLE<br />

3.1. Vidéo<br />

3.1.1. Cascade transparente<br />

Il est possible de décoder un signal<br />

vidéo MPEG et de le recomprimer à<br />

peu de chose près à l'identique<br />

(c’est-à-dire de réaliser un clone du<br />

flux initial), si le deuxième codeur est<br />

contraint de prendre exactement les<br />

mêmes décisions de codage que le premier.<br />

Cela n'est pas évident à réaliser<br />

dans la mesure où le signal à l'entrée<br />

du second codeur comprend aussi du<br />

bruitengendrédanslesignaldesource<br />

par le processus de codage / décodage<br />

du premier codeur. L’encadré ci-contre<br />

explique brièvement comment obtenir<br />

la transparence du processus de décodage<br />

/ recodage.<br />

Les décisions et les paramètres utilisés<br />

par le premier codeur qui doivent être<br />

utilisés par le second comprennent :<br />

➩ lesvecteursdemouvementdechaque<br />

macroblocs ;<br />

➩ le mode de prédiction utilisé pour<br />

chacun des macroblocs (image /<br />

trame, intra / inter, post / anté /<br />

bidirectionnel, etc.) ;<br />

➩ le type de TCD de chacun des<br />

macroblocs (image / trame) ;<br />

➩ le pas de quantification de chaque<br />

macrobloc ;<br />

➩ les matrices de pondération du processus<br />

de quantification.<br />

Ces paramètres sont obligatoirement<br />

déjà repris dans la syntaxe du flux<br />

MPEG. Ils sont en effet requis par le<br />

décodeur pour effectuer son travail de<br />

décodage. Il faut donc seulement définir<br />

une méthode pour acheminer ces<br />

paramètres également dans la vidéo<br />

décodée.<br />

La méthode proposée par ATLANTIC<br />

est de camoufler cette information<br />

dans le signal vidéo lui même. Le<br />

signal d'information caché est<br />

dénommé signal- « MOLE ». Pour<br />

acheminer le signal MOLE on peut<br />

recourir à une méthode assez simple :<br />

utiliser le bit le moins significatif (le<br />

dixième) de la composante chrominance<br />

de l'interface numérique standard<br />

pour les signaux vidéo en composantes<br />

(Recommandation 601 de<br />

l'UIT-R). Trois éléments prêchent en<br />

faveur de l'utilisation de ce choix dans<br />

le cas du système MOLE :<br />

➩ les données sont invisibles même<br />

avec le matériel d'essai le plus<br />

critique ;<br />

Vidéo<br />

originale<br />

Vidéo originale<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

Transcodage vidéo transparent<br />

Flux 1<br />

Vidéo<br />

Codeur 1 Décodeur<br />

décodée<br />

Codeur 2<br />

TCD<br />

Q 1<br />

VLC<br />

a 1<br />

b 1<br />

Codage/décodage/recodage transparent.<br />

La procédure représentée ci-dessus illustre un traitement simplifié avec un premier<br />

codeur MPEG-2 (Codeur 1), suivi d’un décodeur et ensuite d’un autre<br />

codeur MPEG-2 (Codeur 2).<br />

Dans le codeur 1, la différence (a 1) entre le signal de source et une prédiction de<br />

compensation de mouvement (pcm 1 ) subit une transformation en cosinus discret<br />

(TCD). Les coefficients de la transformée (b 1) sont quantifiés puis codés à<br />

l’aide d’un codeur à longueur variable (VLC). La prédiction pcm 1 résulte des<br />

trames codées (et décodées) antérieurement en sorte que le codeur et le décodeur<br />

puissent produire les mêmes signaux de prédiction.<br />

La processus de décodage est l’inverse de ce processus de codage. Le décodeur<br />

à longueur variable (VLD) « démonte » ce qu’a fait le codeur ; c 2 = c 1.<br />

Les valeurs des coefficients (b 2) à la sortie du « déquantificateur » (QI) subissent<br />

ensuite une transformation en cosinus discret inverse (TCDI). Le signal résultant<br />

(a 2) est ajouté à une prédiction de compensation de mouvement (pcm 2)pour<br />

donner le signal de sortie décodé. Comme dans les codeurs standard MPEG-2,<br />

le signal pcm 1 est traité pour donner un signal pcm 2 identique, la sortie décodée<br />

est donc égale au signal d’origine auquel se superpose un bruit de quantification<br />

dû au processus de quantification / déquantification<br />

Le signal décodé est injecté dans le codeur 2, et, comme dans le codeur 1, il calcule<br />

un signal de différence entre l’entrée et une prédiction pcm 3. Si cette prédiction<br />

peut être « normalisée » pour valoir pcm 2 (c.à.d. pcm 3 = pcm 2), a 3 = a 2.<br />

(Pour une trame I, la prédiction est en fait mise à zéro, donc pour cette trame<br />

pcm 3 = pcm 2 = 0. On peut démontrer que les prédictions des trames ultérieures,<br />

pcm 2 et pcm 3, dérivées de cette trame I, seront identiques si les vecteurs de mouvement<br />

et les décisions prévisionnelles sont identiques.)<br />

Puisque qu’une cascade TCDI -TCD est tranparente (la deuxième exécute<br />

l’inverse de la première), b 3 = b 2 .<br />

Dès lors que b 3 représente des valeurs de coefficients quantifiés, le processus de<br />

quantification Q 3 n’ajoutera pas de bruit de quantification supplémentaire si Q 3<br />

= Q 1. La cascade du déquantificateur (QI) et du quantificateur (Q 3)seratransparente,<br />

donc c 3 =c 2 , et partant c 3 =c 1 .<br />

Par conséquent, flux 1 = flux 2, si le deuxième codeur peut retrouver exactement<br />

les prédictions et décisions de codage du premier. C’est ce que permet MOLE.<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 18<br />

c 1<br />

TCDI<br />

IQ<br />

VLD<br />

a 2<br />

Vidéo décodée<br />

pcm 1 pcm 2 pcm 3<br />

Flux 1<br />

TCD<br />

Q 3<br />

VLC<br />

Codeur 1 Décodeur<br />

Codeur 2<br />

b 2<br />

c 2<br />

a 3<br />

b 3<br />

c 3<br />

Flux 2<br />

Flux 2


➩ le MPEG est fondamentalement un<br />

format à huit bits. Les deux bits les<br />

moins significatifs de l'interface<br />

standard à dix bits ne sont donc pas<br />

utilisés dans le cas d'un signal<br />

MPEG-2 décodé ;<br />

➩ les codeurs en aval (huit bits) ne<br />

coderont pas ces bits de chrominance.<br />

Relevons qu'aucune information supplémentaire<br />

ne doit être ajoutée à celles<br />

requises par le processus de décodage<br />

du flux binaire pour pouvoir générer le<br />

signal MOLE.<br />

3.1.2. Architecture MOLE<br />

La figure 2 illustre une architecture de<br />

commutation et de mélange vidéo classique<br />

qui utilise le principe MOLE. Elle<br />

fait appel à un mélangeur numérique<br />

en composantes standard alimenté par<br />

un décodeur MPEG ou un signal non<br />

compressé (caméra, …), ou par<br />

n'importe quel type de décodeur<br />

numérique (JPEG, …). Les décodeurs<br />

MPEG incorporent l'information<br />

MOLE dans leur signal de sortie décodée.<br />

Si on sélectionne à l’entrée du<br />

mélangeur une source MPEG décodée,<br />

le signal décodé et l'information MOLE<br />

traversent le mélangeur en conservant<br />

leur intégrité jusqu'au codeur aval<br />

« assisté » MOLE. Ce codeur enregistre<br />

la présence du signal MOLE et verrouille<br />

ses procédures décisionnelles<br />

internes sur les paramètres acheminés<br />

parla«taupe».LefluxbinaireMPEG<br />

de sortie est alors strictement le même<br />

que celui sélectionné à l'entrée.<br />

Au cours d’une commutation ou d’un<br />

fondu-enchaîné sur une autre entrée<br />

décodée du mélangeur, le signal MOLE<br />

sera incorrect ou corrompu durant<br />

quelques images. Le signal MOLE contient<br />

donc de l'information qui permet<br />

de contrôler la validité ou le caractère<br />

corrompu de l'information acheminée.<br />

Dans ce cas, le codeur substitue à<br />

l'information inutilisable les paramètres<br />

qu'il aura lui même calculés. A la<br />

fin de l'enchaînement, ou après la commutation,<br />

le deuxième signal MPEG<br />

décodé traversera le mélangeur sans<br />

aucune altération. Le signal MOLE<br />

acheminé redevient alors utilisable et le<br />

codeur aval peut de nouveau se verrouiller<br />

sur la nouvelle information.<br />

Après quelques images, le codeur produira<br />

un flux MPEG identique à celui<br />

qui alimente le deuxième décodeur.<br />

Une telle architecture est ainsi en<br />

mesure de passer insensiblement d'un<br />

signal MPEG à un autre, sans exigences<br />

particulières quant au type de chronologie<br />

ou à la chronologie relative de la<br />

structure du groupe d'images (GoP)<br />

des flux MPEG de source, ni quant aux<br />

images concernées par cette transition.<br />

Excepté durant la transition proprementdite,onneconstateaucunemodification<br />

de la qualité liée aux processus<br />

de décodage / codage successifs des<br />

flux binaires MPEG. Durant la transition<br />

les signaux sont effectivement<br />

décodés, manipulés puis recodés avec<br />

de nouveaux paramètres de codage<br />

(taille et type d'image, pas de la quantification,<br />

etc.). Des simulations et des<br />

essais en vraie grandeur ont cependant<br />

montré d'une manière crédible que la<br />

pertedelaqualitédel'imagepropreau<br />

processus de génération reste invisible<br />

durant la courte période de la transition<br />

[4].<br />

Comme la transition se réalise dans le<br />

domaine décodé, l'architecture autorise<br />

l'utilisation de la compression MPEG<br />

sansperteenmêmetempsquedessystèmes<br />

conventionnels qui n'utilisent<br />

pas de compression ou seulement une<br />

compression légère (Digibeta, JPEG,<br />

formats DV ou SX, etc.). Lorsque la<br />

source MPEG est sélectionnée, le signal<br />

sera recodé sans perte grâce à la présence<br />

du signal MOLE. Lorsque la<br />

source sélectionnée n'est pas MPEG, le<br />

signal MOLE cessera d'être pertinent et<br />

dès lors il disparaîtra. A cet instant, le<br />

codeur commencera à utiliser ses propres<br />

décisions pour passer sans heurts<br />

à un codage du nouveau signal de<br />

source en se comportant alors comme<br />

un codeur autonome.<br />

Unearchitectureexploitantleprincipe<br />

MOLE peut être utilisée aussi bien avec<br />

des flux vidéo MPEG-2 codés en mode<br />

Serveur<br />

MPEG-2<br />

Serveur<br />

JPEG<br />

Flux<br />

MPEG-2<br />

Source<br />

studio<br />

Décodeur<br />

MPEG<br />

Décodeur<br />

MPEG<br />

Décodeur<br />

JPEG<br />

Figure 2<br />

Commutation/mélange sur le principe MOLE.<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

à débit binaire variable (VBR), et avec<br />

des flux codés en mode à débit binaire<br />

constant (CBR).<br />

3.1.3. Format vidéo MOLE<br />

Un format a déjà été proposé pour le<br />

signal MOLE. Il est actuellement examiné<br />

en vue de sa normalisation par le<br />

Comité technique mixte <strong>UER</strong> / ETSI et<br />

la SMPTE [5].<br />

Dans ce format, les données MOLE<br />

sont verrouillées à la fois sur l'image et<br />

les macroblocs. Ceci veut dire que les<br />

données relatives à un bloc de 16 éléments<br />

d'images (pixels) x 16 lignes sont<br />

concomitantes de ces 256 pixels et localisées<br />

sur le dixième bit des échantillons<br />

de chrominance du macrobloc.<br />

La majorité de ces 256 bits disponibles<br />

par macrobloc sont traitées avec les<br />

données qui évoluent avec le macrobloc,<br />

par exemple le vecteur de mouvement.<br />

L'information qui évolue uniquement<br />

au rythme de l'image est<br />

distribuée sur toute l’image dans des<br />

créneaux réservés au sein du format<br />

des données du macrobloc. Cette information<br />

est répétée cinq fois sur<br />

l’ensemble de l’image pour le cas où<br />

des parties de l’image sont modifiées<br />

lors du mélange.<br />

Parmi les autres informations acheminées<br />

par les données MOLE on trouve<br />

encore un compteur des macroblocs<br />

actualisé constamment et un contrôle<br />

de la redondance cyclique (CRC) sur<br />

l’ensemble des données du macrobloc.<br />

Le compteur, qui n’est pas verrouillé<br />

sur l’image, peut être utilisé pour<br />

détecter un effacement ou un bascule-<br />

Mélange des<br />

diverses sources<br />

(10 bits)<br />

(montage,<br />

studio, régie)<br />

Codeur<br />

assisté MOLE<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 19<br />

MOLE<br />

MOLE<br />

Flux<br />

MPEG-2<br />

Vidéo non comprimée +<br />

audio MIC<br />

Signal MOLE


COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

ment entre deux séquences décodées<br />

différentes. Le CRC sert quant à lui à<br />

vérifier si les données MOLE ont été<br />

altérées lors du traitement de l’image<br />

réalisé sur ce macrobloc. Afin de<br />

réduire tout risque de visibilité des<br />

données MOLE, les données sont<br />

brouillées à l’aide d’une méthode dite<br />

de « signalement de la parité ». La<br />

parité d’un échantillon de chrominance<br />

(y compris le bit MOLE) et de l’échantillon<br />

de luminance suivant est rendu<br />

« impair » pour acheminer un bit de<br />

donnée égal à « 1 » et « pair » pour<br />

acheminer un bit « 0 ».<br />

3.1.4. Exemples d’utilisation<br />

L’insertion de légendes ou de logos<br />

dans une séquence MPEG décodée est<br />

un bon exemple de l’utilisation des<br />

données MOLE. Les macroblocs d’une<br />

image donnée qui ont été modifiés par<br />

l’insertion sont détectés à l’aide des<br />

données CRC. Le codeur peut recoder<br />

les macroblocs modifiés en utilisant<br />

des décisions optimales qu’il a lui<br />

même générées. Les parties de l’image<br />

qui n’ont subi aucune altération du fait<br />

de l’insertion peuvent être recodées à<br />

l’identique en utilisant les données<br />

MOLE restées valables.<br />

Le principe MOLE peut s’appliquer<br />

aussi lorsque la séquence MPEG originale<br />

est codée en un nombre de<br />

pixels / ligne (active) inférieur à celui<br />

stipulé dans la norme numérique de<br />

studio. Certains des dispositifs conformes<br />

à la norme MPEG destinés à la<br />

définition TV standard réalisés initialement<br />

ne codaient que 704 des 720<br />

pixels / ligne normalisés. Le signal<br />

MPEG peut aussi avoir été codé avec<br />

une fréquence d’échantillonnage horizontale<br />

inférieure, par exemple 528<br />

échantillons / ligne. Dans un tel cas,<br />

après décodage à la norme de studio<br />

standard (720 pixels / ligne), on peut<br />

s’il le faut recoder exactement le même<br />

flux binaire MPEG, avec le même nombre<br />

d’échantillons / ligne et avec les<br />

macroblocs identiquement positionnés<br />

par rapport à l’image. Les données<br />

MOLE doivent donc comprendre un<br />

code de synchronisation quelconque<br />

afin de pouvoir localiser les macroblocs<br />

originaux dans les données décodées.<br />

Il ne faut pas perdre de vue que la zone<br />

qui correspond à un macrobloc codé<br />

dans l’image décodée (et sur-échantillonnée)<br />

a une longueur supérieure à<br />

16 pixels. Dans un tel cas, il faudra<br />

encore que les procédures de<br />

sur-échantillonnage et de sous-échantillonnage<br />

vidéo consécutives soient<br />

transparentes. On utilise pour y parvenir<br />

un arrangement de filtres de conversion<br />

ascendante et descendante vers<br />

et depuis le taux d’échantillonnage<br />

total.<br />

3.1.5. Autres façons d’acheminer<br />

les données MOLE<br />

Dans certains cas, il est parfois recommandé<br />

de ne pas acheminer les données<br />

MOLE sur le bit le moins significatifdelacomposantedechrominance<br />

décodée. Il peut par exemple s’avérer<br />

nécessaire de devoir mémoriser la<br />

séquence MPEG sur un magnétoscope<br />

qui utilise un faible niveau de compression.<br />

Cette compression pourrait être<br />

suffisante pour altérer les données<br />

MOLE sans pour autant induire une<br />

dégradation perceptible du matériel<br />

image. L’information MOLE pourra<br />

dans ce cas être acheminée comme un<br />

signal auxiliaire. Une manière efficace<br />

de coder les informations MOLE est de<br />

conserver les données sous une forme<br />

pseudo MPEG-2 et d’écarter toutes les<br />

informations de coefficient vidéo (cette<br />

manière de faire traite la plus grosse<br />

partie du débit comme un flux binaire<br />

MPEG-2 classique).<br />

3.1.6. Sous-échantillonnage de<br />

la chrominance<br />

Le type ou la version du code MPEG-2<br />

qui sera utilisée en priorité pour la distribution<br />

est appelé « profil principal ».<br />

Afin d’obtenir la meilleure qualité<br />

d’ensemble de l’image pour un débit<br />

donné, ce profil utilise une fréquence<br />

d’échantillonnage verticale de la chrominance<br />

égale à la moitié de celle de la<br />

norme de studio (par exemple 4:2:0<br />

plutôt que 4:2:2). Chaque codeur doit<br />

donc préfiltrer verticalement la composante<br />

de chrominance avant de procéder<br />

à la réduction du taux d’échantillonnage<br />

avant codage. Chaque<br />

décodeur doit ensuite filtrer verticalement<br />

la sortie de chrominance jusqu’à<br />

ramener le taux d’échantillonnage vertical<br />

de la chrominance au taux plein.<br />

Dans la chaîne de décodages-recodages<br />

successifs illustrée à la figure 2, iln’est<br />

pas exclu que la mise en série de filtres<br />

ascendants et descendants induise une<br />

pertederésolutiondelacomposante<br />

de chrominance. Il est cependant facile<br />

de rendre la procédure transparente<br />

lors des conversions ascendantes et<br />

descendantes en s’assurant que la<br />

réponsecombinéedesfiltresdedécodage<br />

et de recodage est de type<br />

Nyquist. La présence (ou l’absence) de<br />

la « taupe » peut servir à déterminer si<br />

le signal vidéo a subi un filtrage antérieur<br />

et à adapter en conséquence le<br />

préfiltre du codeur<br />

3.2. Audio<br />

Le même principe MOLE peut être utiliser<br />

en audio pour éviter les dégradations<br />

introduites par le décodage et le<br />

recodage des signaux audio compressés.<br />

Ces cascades sont inévitables non<br />

seulementdanslachaînederadiodiffusion<br />

TV de la figure 1 mais elles se<br />

produiront aussi dans les chaînes de<br />

production et de distribution purement<br />

audio de la radiodiffusion numérique.<br />

Ici aussi le décodage et le recodage<br />

transparent impliquent que la procédure<br />

de codage aval fasse appel aux<br />

mêmes décisions que le codeur qui précède.<br />

En audio, les principales décisions<br />

qui doivent rester constantes sont<br />

les positions des limites des blocs<br />

audio et les pas de quantification des<br />

sous-bandes de fréquences de chaque<br />

bloc. Les limites de bloc dans le codage<br />

de couche II du MPEG se distribuent<br />

régulièrement : par exemple, dans le<br />

cas d’un échantillonnage à 48 kHz, les<br />

intervalles sont de 24 ms. Le pas de<br />

quantification est transmis dans le flux<br />

binairecomprimécommeunecombinaison<br />

de deux paramètres : le facteur<br />

d’échelle et l’allocation des bits dans la<br />

sous-bande.<br />

Comme en vidéo, l’information MOLE<br />

audio peut être acheminée par le bit de<br />

moindre poids du signal audio MIC<br />

décodé (par exemple, le 20e bit dans les<br />

installations audionumérique classiques).<br />

On propose de brouiller les données<br />

MOLE [6] grâce à un système de<br />

« signalement de la parité » dans lequel<br />

les données MOLE sont utilisées pour<br />

commander la parité de chaque échantillon<br />

audio MIC de vingt bits. Le 20e bit MOLE est totalement inaudible.<br />

Même le 16e (dans le cas d’une MIC à<br />

seize bits) n’est qu’à peine perceptible –<br />

et encore uniquement avec le matériel<br />

le plus critique écouté dans des conditions<br />

très soigneusement contrôlées.<br />

Les informations acheminées dans le<br />

signal audio MOLE destinées à la couche<br />

II du MPEG comprennent :<br />

➩ le mot de synchronisation de bloc ;<br />

➩ le nombre de bits de données MOLE<br />

par trame ;<br />

➩ une indication de la fréquence<br />

d’échantillonnage originale<br />

➩ le mode (monophonie, stéréophonie,<br />

etc.)<br />

➩ des marqueurs de copie et de droits ;<br />

➩ l’information sur le décalage<br />

temporel ;<br />

➩ les octets de contrôle d’erreurs.<br />

L’information sur le décalage temporel<br />

sert avant tout pour le montage et la<br />

20 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


commutation TV. Ce champ achemine<br />

une information sur les erreurs de<br />

« synchronisation des lèvres » qui peuvent<br />

survenir durant la commutation<br />

du fait de contrainte de continuité des<br />

trames vidéo et des trames audio sur le<br />

flux binaire. Comme les trames audio<br />

et vidéo n’ont pas la même période, il<br />

sera nécessaire d’avancer ou de retarder<br />

l’audio (jusqu’à 12 ms pour la couche<br />

II) par rapport à la vidéo après le<br />

point de commutation. L’information<br />

sur le décalage temporel peut être utilisée<br />

pour éviter que ce décalage ne<br />

s’accumule le long de la chaîne de<br />

radiodiffusion.<br />

Le signal MOLE audio permet de monter<br />

et de commuter des flux audio<br />

MPEG avec un équipement de studio<br />

audionumérique conventionnel tel<br />

qu’il peut exister dans une chaîne de<br />

production radio ou télévisuelle.<br />

Cependant, si le signal audio devait<br />

subir un traitement quelconque (commandédepuislesitedecommutation),<br />

le signal MOLE sera corrompu. Ceci<br />

veut dire que le gain ou l’égalisation en<br />

fréquence du signal audio ne peut être<br />

modifié si l’on veut réaliser un transcodage<br />

transparent. Cette exigence est en<br />

général mieux supportée en production<br />

TV qu’en radio. S’il faut vraiment<br />

modifier le signal audio, la concaténation<br />

transparente n’est plus possible.<br />

La qualité sera cependant très souvent<br />

conservéesilorsdurecodageontient<br />

compte de l’information MOLE qui est<br />

alors transmise par le biais d’un canal<br />

de données auxiliaires.<br />

4. Modification du taux<br />

binaire (transcodage)<br />

Le besoin de modifier le taux binaire<br />

du signal MPEG-2 se retrouvera tout<br />

au long de la chaîne de production et<br />

de distribution télévisuelle. Ce sera<br />

notamment le cas pour la composante<br />

vidéo du signal qui représente la<br />

majeure partie du débit binaire d’un<br />

programme. Le débit peut être modifié,<br />

par exemple après passage dans le<br />

pupitre mélangeur de la figure 2, si le<br />

flux de source MPEG a un débit plus<br />

élevé que celui qui est nécessaire pour<br />

la distribution.<br />

Dans un codeur MPEG, le taux binaire<br />

moyen dépend de la « finesse » de la<br />

quantification des coefficients TCD<br />

(transformée en cosinus discret). S’il<br />

n’y a pas de différence de taux lors du<br />

recodage, le quantificateur du recodage<br />

ne modifie pas la valeur des coefficients<br />

TCD (voir l’encadré de la page<br />

18). Toutefois, si le taux binaire devait<br />

changer, une seconde procédure de<br />

quantification doit être appliquée aux<br />

coefficients TCD ce qui introduit du<br />

bruitdanslesignal.Cebruitpeutêtre<br />

maintenu à un niveau minimum en utilisant<br />

les informations relatives à la<br />

quantification du codage antérieur<br />

acheminées par le signal MOLE. Un<br />

quantificateur optimal, spécialement<br />

adapté au transcodage, a été élaboré<br />

dans le cadre du projet ATLANTIC. Il<br />

s’agit du quantificateur MAP (maximum<br />

a posteriori) [7] [8]. Le quantificateur<br />

MAP spécifie comment la gamme<br />

de niveaux d’entrée est représentée<br />

dans les niveaux de sortie standard<br />

définis par la norme MPEG. Cette<br />

représentation s’appuie sur un modèle<br />

paramétrique des dégradations introduites<br />

par la quantification antérieure.<br />

En utilisant les statistiques de débit<br />

binaire du flux d’entrée acheminées<br />

par le signal MOLE, il est aussi possible<br />

de définir un contrôleur de débit à<br />

un passage de qualité satisfaisante que<br />

l’on peut utiliser avec le codeur de 2 e<br />

génération [9].<br />

Des expériences de transcodage ont été<br />

réalisées afin de comparer les caractéristiques<br />

de divers quantificateurs du<br />

codeur de 2 e génération. Les résultats<br />

démontrent que le quantificateur MAP<br />

fonctionne nettement mieux qu’un<br />

quantificateur optimalisé pour un<br />

codage simple génération autonome<br />

[9]. Ces expériences ont également<br />

montrés que pour un codage optimalisé<br />

à deux étages (par exemple, 5 à<br />

3 Mbit/s), la qualité subjective des<br />

images au taux final n’est pas plus<br />

mauvaise que celle obtenue en passant<br />

del’imagedesourceautauxbinaire<br />

final le moins élevé dans un codeur de<br />

simple génération lorsque le quantificateur<br />

a été optimalisé pour un codage<br />

de simple génération.<br />

Ce résultat est important. Il signifie en<br />

effet qu’il est permis de modifier le<br />

débit binaire vidéo aux points critiques<br />

de la chaîne de fabrication sans en<br />

subir des conséquences au niveau de la<br />

qualité subjective à la sortie finale<br />

décodée. Ceci permet donc d’utiliser la<br />

compression MPEG pour le stockage<br />

d’archives et la production de programmes<br />

à des débits binaires sensiblement<br />

plus élevés que ceux généralement<br />

requis actuellement pour la<br />

distribution. Le rapport qualité de<br />

l’image / taux binaire du matériel<br />

d’archives peut donc être tel qu’il convient<br />

tant aux exigences actuelles<br />

qu’aux exigences futures.<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

5. Montage et<br />

post-production<br />

5.1. Le signal MOLE et la<br />

post-production<br />

En utilisant une architecture MOLE<br />

telle qu’illustrée à la figure 2, il est possible<br />

de commuter ou de mélanger<br />

deux flux binaires MPEG sans aucune<br />

perte résultant de la concaténation,<br />

excepté une petite perte imperceptible<br />

au moment précis de la transition. Le<br />

point de commutation peut être précisé<br />

à la trame près en n’importe quel<br />

endroit de la structure GoP des flux<br />

MPEG d’entrée. Nous avons donc là un<br />

système susceptible d’être utilisé<br />

comme élément de base pour le montage<br />

des flux binaires MPEG ou le<br />

montagedefluxMPEGetdeformats<br />

qui utilisent d’autres formes de compression<br />

(voire aucune compression du<br />

tout).<br />

Pour les types de matériel de programme<br />

qui ne nécessitent pas de<br />

manipulationsd’imagestrèsélaborées<br />

durant la post-production, le tournage<br />

Nick Wells est diplômé de l’université<br />

de Cambridge. Il a été reçu docteur à<br />

l’université du Sussex pour une thèse<br />

sur la propagation des ondes radio<br />

dans les gaz conducteurs. Il travaille<br />

depuis 1977 au département R&D de<br />

la BBC, en particulier dans le domaine<br />

du codage vidéo numérique dans les<br />

applications de la chaîne de radiodiffusion.<br />

M.Wells a participé à nombre de<br />

travaux de normalisation en matière<br />

de compression numérique TV, tant à<br />

de l’<strong>UER</strong> qu’à l’UIT-T ou plus récemment<br />

au sein du groupe MPEG de<br />

l’ISO. Il a participé également à plusieurs<br />

collaborations européennes :<br />

citons, Eurêka 95 pour la TVHD, Eurêka<br />

VADIS pour la coordination du MPEG-2<br />

au niveau européen, RACE HIVITS pour<br />

la codage TV et TVHD, et dernièrement,<br />

les projets ACTS COUGAR et<br />

ATLANTIC.<br />

Nick Wells est actuellement chef du<br />

projet ACTS ATLANTIC.<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 21


COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

ATM<br />

public<br />

Archives<br />

vidéo/<br />

audio<br />

Convertisseu<br />

r<br />

Convertisseur<br />

de suivi de<br />

navigation<br />

Connexions ATM<br />

Serveur<br />

audio/<br />

vidéo<br />

principal<br />

Serveur<br />

de<br />

navigation<br />

et les opérations de post-production<br />

peuvent s’effectuer en MPEG au taux<br />

binaire qui sera retenu pour la distribution<br />

finale. Il est possible aussi de<br />

maintenir le taux binaire à une valeur<br />

légèrement plus élevée et le transcoder<br />

pour la distribution. Les avantages liés<br />

à l’utilisation du MPEG à faible débit<br />

binaire sont :<br />

➩ faible puissance des serveurs ;<br />

➩ bande passante des serveurs moins<br />

importante ;<br />

➩ bande passante du réseau moins<br />

importante.<br />

Le débit binaire type du signal MPEG<br />

pour la post-production en télévision<br />

traditionnelle pourrait être de 8 Mbit/s<br />

(ou 1 Mo/s). A un tel débit, il est possible<br />

d’utiliser les réseaux et les serveurs<br />

informatiques standard pour acheminer<br />

le matériel de programme. D’autres<br />

systèmes de compression proposent<br />

d’utiliser des débits binaires supérieurs<br />

à50Mbit/spourlaproductiondestudio.<br />

Dans ce cas, il faut faire appel à<br />

des réseaux adaptés à ces débits binairesélevésetàdesgrosserveursspécialisés.<br />

Deux raisons principales justifient les<br />

débits binaires élevés proposés pour<br />

ces autres systèmes de compression :<br />

d’une part, ils n’utilisent pas – ou peu –<br />

de compensation de mouvement afin<br />

de permettre une capacité de montage<br />

à la trame près ; d’autre part, ils maintiennent<br />

une qualité élevée pour éviter<br />

des dégradations perceptibles dans le<br />

cas de générations successives. Les<br />

problèmes qui résultent de ces deux<br />

Commutation<br />

suivant<br />

instructions de<br />

montage<br />

Figure 3<br />

Studio de petite taille élaboré sur une structure<br />

de réseau ATM MPEG.<br />

raisons (montage à la trame près et<br />

multigénération) peuvent être résolus<br />

en utilisant intelligemment le MPEG<br />

associé à un signal MOLE sur toute la<br />

chaîne de fabrication. Cette solution<br />

sera particulièrement intéressante pour<br />

réaliser des économies en post-production<br />

TVHD, technologie dans laquelle<br />

les signaux présentent des débits binaires<br />

nettement plus élevés.<br />

5.2. Architecture de<br />

référence pour les<br />

petits studios<br />

5.2.1. Le fonctionnel<br />

Serveur<br />

de progr.<br />

finis<br />

Le projet ATLANTIC a choisi de développer<br />

pour la post-production des<br />

équipements prototypes et des applications<br />

adaptés à l’architecture de référence<br />

pour les studios de la figure 3.<br />

Danscettearchitecturedestudio,les<br />

signaux MPEG qui y entrent traversent<br />

un convertisseur de format qui sépare les<br />

composantes audio et vidéo et les<br />

assemble sous la forme de paquets normalisés<br />

(tels que les paquets « PES »<br />

MPEG, avec une « unité d’accès » ou<br />

« trame » par paquet PES). Ces flux<br />

binaires normalisés sont mémorisés<br />

sous la forme de fichiers sur le serveur<br />

principal en compagnie de fichiers<br />

d’indexation qui associent le code temporel<br />

d’une trame donnée avec l’octet<br />

correspondant du fichier de données<br />

compressées. Les composantes audio et<br />

vidéo sont traitées séparément, de<br />

nombreux studio modernes exigeant<br />

de travailler en « bi-média »,<br />

c’est-à-dire d’utiliser le même studio et<br />

le même matériel de source pour les<br />

services de production radio et TV. Si<br />

l’accès à l’information vidéo et à<br />

l’information audio est justifiée seulement<br />

par la composante audio, ces studios<br />

pourraient toutefois utiliser les<br />

bandes passantes du réseau et des serveurs<br />

d’une manière assez inefficace.<br />

L’un des désavantages de l’utilisation<br />

du format MPEG pour la post-production<br />

résulte du fait qu’il n’existe pas de<br />

format de navigation dans les données<br />

particulièrement adapté. L’algorithme<br />

de codage utilise en effet une prédiction<br />

inter-trame qui implique qu’une<br />

série de fonctions (reproduction en<br />

marche arrière, avance rapide et retour<br />

rapide, etc.) ont des performances radicalement<br />

limitées. Dans l’architecture<br />

de la figure 3, où les fichiers MPEG sont<br />

dans le serveur principal, les signaux<br />

sont donc transcodés dans un<br />

deuxième format plus adapté à la navigation<br />

et au repérage des points de<br />

montage ; il pourrait s’agir par exempled’unformatJPEGdequaliténavigateur<br />

comme ceux qui sont utilisés<br />

dans nombre de consoles de montage<br />

non linéaire conventionnelles. Le format<br />

de navigation qui a été choisi par<br />

ATLANTIC donne uniquement une<br />

trame I MPEG de basse résolution à un<br />

débit binaire d’environ 4Mbit/s. Les<br />

données du navigateur sont également<br />

accompagnées d’un fichier d’indexation<br />

qui associe le code temporel de<br />

chaque image avec son octet du fichier<br />

de navigation. Les données du navigateur<br />

peuvent être mémorisées dans un<br />

serveur de navigation séparé.<br />

Les décisions de montage sont donc<br />

prises « hors ligne »sur des consoles de<br />

montage non linéaire utilisant les données<br />

du navigateur. Les listes de décisions<br />

de montage sont ensuite transférées<br />

sur un « transcripteur de<br />

montage », fondamentalement une<br />

console de montage et de commutation<br />

de type MOLE (figure 2), mais fonctionnant<br />

automatiquement. Les listes de<br />

décisions commandent la sélection des<br />

données dans le fichier MPEG de<br />

source approprié sur le serveur principal<br />

à l’aide des fichiers d’indexation<br />

associés. Le programme monté est<br />

enregistré sous sa forme définitive<br />

prête à l’emploi sur un serveur de programme<br />

fini. La procédure peut aussi<br />

être exécutée à l’aide d’un logiciel en<br />

temps différé plutôt qu’avec ce transcripteur<br />

de montage en temps réel.<br />

5.2.2. Infrastructure réseau<br />

Dans le studio de référence ATLANTIC<br />

illustré à la figure 3, tous les composants<br />

sont interconnectés via un réseau<br />

22 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


ATM. La souplesse remarquable de<br />

l’ATM, son adaptabilité, sa réserve en<br />

matière de bande passante disponible à<br />

la demande et sa capacité à répondre à<br />

toute une gamme d’exigences en<br />

matière de qualité de service (débit<br />

binaire garanti) sont à l’origine de ce<br />

choix [10].<br />

Dans un studio, il est indispensable de<br />

disposer de données sûres et exemptes<br />

d’erreurs de transmission. Afin de respecter<br />

cette exigence, il a été décidé<br />

d’utiliser le protocole TCP pour transférer<br />

les données. Le TCP tient compte<br />

en effet de la transmission de paquets<br />

de données imparfaites. Pour l’adressage<br />

et le routage des données entre les<br />

dispositifs mis en réseau le protocole<br />

qui a été retenu est l’IP classique pour<br />

ATM. Les performances de ces connexions<br />

ont été vérifiées sur une série<br />

de plates-formes et de systèmes<br />

d’exploitation différents. Une marge<br />

pour le débit de transfert des données<br />

de 70Mbit/s a pu en général être maintenue<br />

sur une connexion ATM unique.<br />

La commande des serveurs utilise un<br />

protocole conforme à la norme<br />

DSM-CC (ISO/CEI-13818-10 : Commande<br />

des médias de stockage numérique)<br />

qui appartient à la famille de<br />

normes MPEG-2.<br />

5.2.3. Synchronisation du<br />

décodeur<br />

En général, dans un environnement<br />

studio on exige que le décodeur soit<br />

synchronisé sur un signal de référence<br />

propre au studio. De plus, pour pouvoir<br />

commander la reproduction automatique<br />

et la transcription en temps<br />

réel des listes de montage, le moment<br />

oùunetramedécodéedonnéeapparaît<br />

àlasortiedudécodeurdoitêtreprécisément<br />

contrôlé. Dans le système<br />

ATLANTIC, ce contrôle est réalisé par<br />

le marquage de toutes les informations<br />

de commande temporelle dans le flux<br />

MPEG lorsqu’il transite du réseau<br />

ATM vers le décodeur. Il faut pour cela<br />

que l’interface ATM du décodeur soit<br />

alimentée avec le code temporel<br />

SMPTE et l’information de commande<br />

de la reproduction appropriée présentée<br />

sous la forme de commandes de<br />

magnétoscope ou de commandes de<br />

serveur « Louth ».<br />

6. En résumé<br />

Le projet ATLANTIC a développé des<br />

techniques de commutation et de montage<br />

des flux binaires MPEG qui font<br />

appel à une technique de codage et<br />

recodage successifs des flux comprimés<br />

transparente. Les techniques utilisées<br />

exploitent une « taupe » (MOLE)<br />

qui achemine l’information relative<br />

aux décisions de codage audio et vidéo<br />

originales insérée dans les signaux<br />

décodés.<br />

Les architectures de type MOLE permettent<br />

l’utilisation du MPEG de<br />

manière conventionnelle et cohérente à<br />

touteslesétapesdelachaînedeproduction<br />

et de distribution. L’utilisation<br />

du MPEG assure d’importantes économies<br />

en matière de taille et de largeur<br />

de bande des serveurs et de largeur de<br />

bandeduréseauencomparaisonavec<br />

les autres formats de compression qui,<br />

eux, utilisent des débits binaires nettement<br />

supérieurs (plusieurs fois). Ces<br />

économies sont particulièrement évidentes<br />

dans le cas de la TVHD. Les<br />

architectures de type MOLE permettent<br />

aussi d’utiliser le MPEG sans pertes<br />

en même temps que d’autres formats<br />

de compression.<br />

Des propositions visant à normaliser<br />

les signaux MOLE ont été soumises<br />

aux comités <strong>UER</strong> /ETSI et SMPTE.<br />

Le projet ATLANTIC développe<br />

actuellement du matériel pour réaliser<br />

en 1998 des démonstrations sur une<br />

chaîne de montage et de distribution<br />

complète.<br />

Remerciements<br />

L’auteur tient à remercier les nombreux<br />

collaborateurs du projet ATLANTIC<br />

qui ont contribué au développement<br />

des idées ou participé aux travaux<br />

décrits ici. Les participants à ce projet<br />

sont : la BBC (GB), Snell & Wilcox (GB),<br />

CSELT (IT), EPFL (CH), ENST (FR),<br />

FhG (D), INESC (PT) et Electrocraft<br />

(GB). Un remerciement particulier<br />

pour les collègues de la BBC et de S &<br />

W pour leurs contributions relatives à<br />

l’utilisation et au développement de<br />

l’architecture MOLE, ainsi qu’à ceux de<br />

l’INESC pour les solutions proposées<br />

aux problèmes relatifs au mode ATM et<br />

à l’intégration des réseaux.<br />

L’auteur remercie enfin la BBC d’avoir<br />

permis la publication de cet article.<br />

COMPRESSION NUMÉRIQUE<br />

Bibliographie<br />

[1] Site Web ATLANTIC :<br />

http://www.bbc.co.uk/atlantic<br />

[2] T. Sikora : MPEG-4 and Beyond –<br />

When Can I Watch Soccer on<br />

ISDN<br />

Actes du 20 e Symposium international<br />

de Télévision, Montreux,<br />

juin 1997.<br />

[3] M.J. Knee et N.D. Wells : Seamless<br />

Concatenation – A 21 st<br />

Century Dream<br />

Actes du 20 e Symposium international<br />

de Télévision, Montreux,<br />

juin 1997.<br />

[4] P.J. Brightwell, S.J. Dancer et M.J.<br />

Knee : Flexible switching and<br />

editing of MPEG-2 video bitstreams<br />

International Broadcast Convention<br />

(IBC97), Amsterdam, 12-16<br />

septembre 1997<br />

IEE Conference Publication.<br />

[5] Norme SMPTE pour la télévision,<br />

proposée par by Snell & Wilcox et<br />

la BBC : MOLE – MPEG Coding<br />

Information Representation in<br />

4:2:2 Digital Interfaces.<br />

Site Web ATLANTIC<br />

http://www.bbc.co.uk/atlantic.<br />

[6] Proposition de Norme SMPTE de la<br />

BBC : Audio MOLE: Coder control<br />

data to be embedded in<br />

decoded audio pcm.<br />

Site Web ATLANTIC :<br />

http://www.bbc.co.uk/atlantic.<br />

[7] O.H. Werner : Generic Quantizer<br />

for Transcoding of Hybrid<br />

Video<br />

Actes du Picture Coding Symposium<br />

1997, Berlin, 10-12 septembre.<br />

[8] O.H. Werner : Transcoding of<br />

MPEG-2 Intra Frames<br />

Communication publiée par IEEE<br />

Trans. on Comm.<br />

[9] P.N. Tudor et O.H. Werner :<br />

Real-time transcoding of<br />

MPEG-2 video bitstreams<br />

International Broadcast Convention<br />

(IBC97), Amsterdam, 12-16<br />

septembre 1997<br />

IEE Conference Publication.<br />

[10] A. Alves et al. : The ATLANTIC<br />

news studio: Reference Model<br />

and field trial<br />

Actes de l’European Conference<br />

on Multimedia Applications Services<br />

and <strong>Technique</strong>s (ECMAST),<br />

Milan, 21-23 mai 1997.<br />

<strong>UER</strong> <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 23


Texte original en français<br />

Manuscrit reçu le 31/1/98<br />

TÉLÉTEXTE<br />

Le télétexte de haut niveau<br />

dans ses oeuvres<br />

D.Kramer<br />

Swiss TXT<br />

Le télétexte de niveau 2,5 présente d'incontestables avantages sur la norme actuelle<br />

de télétexte (dit de niveau 1,5). Primo, le télétexte de niveau 2,5 admet plusieurs jeux<br />

de caractères différents et le crénage des caractères. Secundo, il permet des<br />

possibilités graphiques améliorées, par exemple l'usage des logos. Tertio, sa palette de<br />

couleurs est nettement plus riche. Enfin, il dispose d'un potentiel supérieur pour la<br />

réception sur écran élargi au format 16/9.<br />

L'auteur décrit les heurs et malheurs de l'introduction des services de télétexte de<br />

niveau 2,5 en Suisse (introduit depuis la fin janvier 1998), notamment les problèmes<br />

résultant du manque de rigueur des fabricants de matériel et de logiciel dans<br />

l'application de la spécification du niveau 2,5.<br />

Introduction<br />

La norme actuelle de télétexte, définie<br />

commede«niveau 1,5 », existe depuis<br />

environ 20 ans. Elle permet de reproduire<br />

les caractères utilisés dans différentes<br />

langues européennes, caractéristique<br />

introduite pour tenir compte des<br />

besoins des radiodiffuseurs qui proposentdesservicestélétextedansdeslangues<br />

différentes, jusqu’à trois dans le<br />

cas de la Suisse.<br />

Le télétexte de niveau 1,5 a cependant<br />

ses limites :<br />

➩ il n’utilise qu’un seul type de caractères<br />

régulièrement espacés ;<br />

➩ les graphismes sont très<br />

rudimentaires ;<br />

➩ le choix des couleurs est des plus<br />

limités.<br />

C'est à l'initiative de certains fabricants<br />

d'appareils de télévision que plusieurs<br />

radiodiffuseurs mais aussi l'<strong>UER</strong> se<br />

Ecran de télétexte niveau 2.5 (Sony). Il s’agit d’une page réalisée<br />

par Swiss TXT pour le compte du canal par satellite 3sat.<br />

sont assis à une même table pour discuter<br />

de la possibilité de faire évoluer<br />

la norme de télétexte de niveau 1.5.<br />

C'est en un temps record de quelques<br />

mois qu'un accord a pu être obtenu.<br />

Conditions de base de tous les radio-<br />

24 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


diffuseurs: il fallait que la compatibilité<br />

entre le niveau 1,5 et le niveau proposé<br />

dit 2,5 soit garantie dans les deux sens.<br />

Cela signifiait que les services du<br />

niveau 2,5, du moins leur contenu<br />

essentiel, devaient pouvoir être reçus<br />

aussi bien par un téléviseur du niveau<br />

1,5 que les services du niveau 1,5<br />

devaient l’être avec les téléviseurs du<br />

niveau 2,5.<br />

La norme a été soumise en 1995 à<br />

l'EACEM pour approbation, puis à<br />

l'ETSI pour en faire une norme européenne.<br />

Avantages du niveau 2,5<br />

Le télétexte permettait jusqu'à présent<br />

de n'employer qu'un type de caractère<br />

à espace fixe. La nouvelle forme ne<br />

contient pas seulement plusieurs types<br />

de caractères mais aussi des écritures proportionnelles.<br />

Cela n'a pu être réalisé<br />

que grâce à une définition de 12x10<br />

points par caractère, ce qui a non seulement<br />

augmenté les possibilités typographiques<br />

mais aussi la lisibilité du<br />

télétexte.<br />

Il va sans dire que cette amélioration a<br />

également permis d'étendre les possibilités<br />

graphiques pures. La reproduction<br />

de sigles ou de logos, un élément indispensable<br />

dans les services de textes<br />

commerciaux, n'est plus limitée à des<br />

reproductions simplifiées et rudimentaires.<br />

Cela a pu être réalisé grâce aux<br />

DRCS (Dynamically Redefinable Characters)<br />

qui sont cependant limités à 24<br />

caractères par page. De plus, l'éditeur<br />

peut définir des "objets" combinantgraphismes,<br />

logos et couleurs qu'il est possible<br />

de surimposer à une page con-<br />

Abréviations<br />

DRC Caractères redéfinissables<br />

dynamiquement<br />

DVB Digital Video Broadcasting<br />

EACEM European Association<br />

of Consumer Electronics<br />

Manufacturers<br />

EPG Guide électronique de<br />

programme<br />

ETSI European Telecommunication<br />

Standards<br />

Institute<br />

HTML Hyper-text markup<br />

language<br />

VBI Intervalle de suppression<br />

de trame<br />

ventionnelle de télétexte. Il va sans dire<br />

que ces objets ne peuvent pas être<br />

reproduits par des décodeurs du<br />

niveau 1,5.<br />

Enfin, c'est aussi la palette des couleurs,<br />

limitée à 32 nuances, qui a été<br />

étendue à 4'016 couleurs différentes.<br />

Cette amélioration a permis là aussi<br />

d'augmenter la lisibilité en permettant<br />

de mieux accorder les couleurs de fond<br />

et les écritures.<br />

En Europe, les écrans modernes ne<br />

sont en général plus au rapport 4/3<br />

(largeur/hauteur). Aujourd'hui, les<br />

ventes de récepteurs 16/9 sont monnaie<br />

courante. Les panneaux latéraux<br />

que l'on gagne avec l'élargissement de<br />

l'écran sont en général inutilisés pour<br />

le télétexte. Le niveau 2,5 permet de les<br />

remplir avec des graphiques ou des<br />

textes explicatifs additionnels. Là<br />

encore, inutile de souligner que les<br />

récepteurs du niveau 1,5 ne sont pas<br />

capables de reproduire les informations<br />

des panneaux latéraux.<br />

On voit donc que le télétexte du niveau<br />

2,5 permet d'améliorer sensiblement<br />

l'apparence de ce média. Cette amélioration<br />

aurait encore été plus évidente si<br />

les radiodiffuseurs n'avaient pas insisté<br />

sur la compatibilité bidirectionnelle<br />

entre les niveaux 1,5 et 2,5. Cette exigence<br />

a imposé de nombreuses restrictions<br />

sur la nouvelle norme. Les pages<br />

HTML que l'on rencontre sur Internet<br />

ont en conséquence nettement plus de<br />

ressources que le nouveau télétexte.<br />

L'énumération des améliorations<br />

apportées par le niveau 2,5 serait<br />

incomplète sans NexTView. Il s'agit<br />

d'un logiciel particulier implanté dans<br />

les nouveaux téléviseurs avec décodeur<br />

du niveau 2,5 qui propose à l'utilisateur<br />

un véritable guide électronique<br />

TÉLÉTEXTE<br />

Ecran NexTView (Philips). Il s’agit d’un service réalisé par Swiss<br />

TXT pour le compte du canal de langue allemande SF1.<br />

des programmes. L'ancien téléviseur<br />

du niveau 1,5 ne reconnaîtra pas ces<br />

informations car ces dernières se<br />

basent sur un format non décodable<br />

par l'ancien niveau.<br />

Difficultés pour la<br />

production<br />

En tant que producteur de contenus de<br />

télétexte, Swiss TXT a connu quelques<br />

momentstrèsdifficileslorsdel'introduction<br />

du niveau 2,5. Les plus grands<br />

problèmes provenaient du fait que les<br />

fabricants de logiciels de production<br />

n'ont pris connaissance que très superficiellement<br />

des spécifications. De plus,<br />

la mise en oeuvre des nouvelles fonctionsdansdeslogicielsexistantsaprovoqué<br />

des dysfonctionnements très<br />

importants au niveau de la production<br />

des pages.<br />

Après une année expérimentale, il faut<br />

malheureusement constater que les<br />

problèmes ne sont toujours pas entièrement<br />

résolus. Certaines fonctions prévues<br />

par les spécifications du niveau<br />

2,5 n'ont toujours pas pu être implantées.<br />

En outre, un service entièrement<br />

constitué de panneaux latéraux n'est<br />

toujours pas possible. Espérons que ces<br />

difficultés seront éliminées d'ici peu.<br />

Au niveau exploitation, il faut relever<br />

que la possibilité de placer des objets<br />

ou des couleurs dans une mémoire<br />

intermédiaire afin de pouvoir les<br />

reprendre dans d'autres pages, est un<br />

avantage incontesté. Par contre, la limitation<br />

du nombre de caractères DRCS<br />

par page, mais aussi par service, est un<br />

sérieux inconvénient, notamment pour<br />

lespagesetlesservicescomportantde<br />

la publicité. Enfin, Swiss TXT s'est<br />

rendu compte qu'il était indispensable<br />

de pouvoir commuter rapidement<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 25


TÉLÉTEXTE<br />

entre la représentation du niveau 1,5 et<br />

du niveau 2,5 au studio de production<br />

même pour mieux juger du résultat<br />

avant de lancer la page dans le serveur<br />

d'émission.<br />

Récepteurs du niveau 2,5<br />

Il faut malheureusement faire les<br />

mêmes remarques qu'au paragraphe<br />

précédent. Les fabricants ne semblent<br />

ici aussi ne pas avoir lu très attentivement<br />

les spécifications. Comment<br />

expliquer le fait que selon la marque,<br />

les couleurs de fond ou les graphismes<br />

de certaines pages sont représentés<br />

avec des différences significatives ?<br />

Autre motif d'inquiétude : certains<br />

récepteurs déclarés du niveau 2,5 par<br />

le fabricant ne fonctionnent en réalité<br />

qu'au niveau 1,5. Le fabricant semble<br />

être au courant de ce défaut mais continue<br />

à laisser ce type de décodeur sur le<br />

marché.<br />

Bien que l'amélioration du graphisme<br />

ait été relevée par le grand public, il<br />

semble qu'une particularité du décodeur<br />

le dérange. Lors du passage en<br />

fonction télétexte, l'appareil ne montre<br />

d'abord que l'information du niveau<br />

1,5 et ce n'est qu'après plusieurs secondes<br />

qu'il passe au mode 2,5, rajoutant<br />

ensuite d'abord les couleurs, puis les<br />

objets.<br />

Ce n'est qu'en décembre 1997 que<br />

Swiss TXT a reçu les premières questions<br />

de la part de téléspectateurs au<br />

sujet du télétexte de niveau 2,5. Les raisons<br />

en sont simples. La majorité des<br />

fabricants n'est en mesure de livrer des<br />

récepteurs équipés du décodeur de<br />

niveau 2,5 que depuis peu. Dans de<br />

nombreux cas en outre, la fiche technique<br />

ne mentionne même pas la nouvelle<br />

fonction. Le revendeur de son<br />

côté ne connaît que d'une façon très<br />

lacunaire le niveau 2,5 ou alors il<br />

ignore carrément la nouveauté.<br />

Il semblerait que l'industrie n'ait fait<br />

aucun effort pour faire connaître le<br />

télétexte de niveau 2,5 !<br />

Soutien de l'industrie<br />

Nous en arrivons maintenant au problème-clé<br />

de l'introduction du télétexte<br />

niveau 2,5. Depuis des années, l'industrie<br />

se plaint de la chute des ventes de<br />

récepteurs de télévision. Comme chacun<br />

sait, la relance ne passe en général<br />

pas par une simple baisse des prix mais<br />

par l'introduction de nouveautés<br />

apportant au téléspectateur un plus ou<br />

une amélioration significative.<br />

Le télétexte du niveau 2,5 mais aussi<br />

NexTView, qui lui est très étroitement<br />

associé, était une stratégie de relance<br />

définie par l'industrie. Relevons<br />

d'abord comme point positif l'association<br />

dès la première heure des radiodiffuseurs<br />

et des prestataires de contenus.<br />

Cette bonne collaboration s'est malheureusement<br />

achevée dès la fin de la normalisation.<br />

L'industrie a ensuite déterminé<br />

toute seule la stratégie<br />

d'introduction et de lancement sur le<br />

marché du télétexte niveau 2,5.<br />

Aujourd'hui, seuls quelques téléviseurs<br />

sont équipés des décodeurs nécessaires<br />

mais le grand public n'a toujours pas<br />

été informé sérieusement à ce sujet.<br />

Quant aux prestataires de contenus, ils<br />

sont encore très sceptiques quant à<br />

savoir s'il vaut la peine de consentir<br />

aux investissements nécessaires à une<br />

technologie qui risque bien de ne<br />

jamais être introduite.<br />

Situation chez les<br />

radiodiffuseurs<br />

Le télétexte niveau 2,5 n'est utilisé<br />

aujourd'hui que par ARTE, l'ARD /<br />

ZDF, Bayern 3 et Swiss TXT. En ce qui<br />

concerne nexTView, la situation est<br />

encore moins encourageante. A part<br />

quelques essais en Belgique, en France<br />

et en Hollande, seule la société Swiss<br />

TXT diffuse ce nouveau standard en<br />

service régulier sur trois de ses services<br />

en Suisse ainsi que sur TV5 et Euronews.<br />

On peut espérer que deux ou<br />

trois autres diffuseurs de télétexte suivront<br />

d'ici peu.<br />

Malgré cette situation décevante, la<br />

réaction du public est plus vive que<br />

prévue. Swiss TXT reçoit depuis quelque<br />

temps des appels de Suisse et de<br />

l'étranger pour demander la liste des<br />

autres radiodiffuseurs qui diffusent<br />

déjà un télétexte au niveau 2,5. En Allemagne<br />

notamment, l'intérêt semble<br />

particulièrement élevé à ce sujet. C'est<br />

donc la preuve qu'avec une meilleure<br />

coordination et une plus grande motivation<br />

des prestataires de télétexte,<br />

mais aussi une meilleure information<br />

du grand public au sujet de cette nouvelle<br />

technologie, on aurait pu obtenir<br />

de meilleurs résultats.<br />

Futurs développements<br />

du télétexte<br />

Notreexpérienceaveclenouveautélétexte<br />

permet aussi de répondre, du<br />

moins partiellement, à la question sui-<br />

vante: où allons-nous avec le télétexte<br />

dans un environnement qui devient de plus<br />

en plus numérique ?<br />

Comme décrit plus haut, même le télétexteduniveau2,5aun"look"unpeu<br />

vieux jeu si on le compare au protocole<br />

HTML utilisé notamment sur Internet.<br />

Ainsi il existe déjà un circuit intégré<br />

pour une carte d'ordinateur permettant<br />

de transporter via les intervalles de<br />

suppression de trame (VBI) un protocole<br />

HTML. Ce service ne conserve<br />

cependant que très peu de chances de<br />

se développer puisqu'il ne reste pratiquement<br />

plus de capacités VBI disponibles<br />

dans la majorité des services de<br />

télévision actuels.<br />

Les perspectives de développement<br />

d'un télétexte de niveau 3,5, qui serait<br />

compatible bidirectionnel avec les normes<br />

existantes 1,5 et 2,5, semblent fortement<br />

compromises : il serait en effet<br />

probablement rapidement dépassé par<br />

les services de données et de télévision<br />

numérique.<br />

Pour la télévision numérique, la situation<br />

est un peu différente. Pour des raisons<br />

économiques, l'introduction des<br />

normes DVB se déroule déjà à grande<br />

Daniel Kramer a été diplômé ingénieur<br />

en électronique à l'Ecole polytechnique<br />

fédérale (EPF) en 1969. Il a<br />

ensuite été recruté comme assistant à<br />

l'Institut de technique de la haute fréquence<br />

s'investissant en particulier<br />

dans des travaux sur la télévision.<br />

En 1972, il entre à la Société suisse de<br />

radiodiffusion et télévision en tant<br />

qu'assistant du directeur technique. Il<br />

est chargé des opérations lors des<br />

Championnats du monde de ski de St.<br />

Moritz en 1974. Il est ensuite nommé<br />

responsable Production et <strong>Technique</strong><br />

du centre de la DRS à Zurich, où il<br />

assume la responsabilité sur tous les<br />

moyens de production et l'ensemble<br />

du personnel derrière les caméras.<br />

De 1984 à 1997, M. Kramer exerce la<br />

fonction de directeur technique de la<br />

SSR à Berne. Actuellement il est directeur<br />

de Swiss TXT à Bienne.<br />

26 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


vitesse, d'abord sur le satellite mais<br />

aussi sur le câble. Le téléviseur quant à<br />

lui ne va pas changer de sitôt : dans<br />

l'immédiat la plupart des téléspectateurs<br />

achèteront simplement un récepteur<br />

DVB complémentaire qui se connectera<br />

sur leur poste actuel. Le<br />

radiodiffuseur qui voudra, pour l'une<br />

ou l'autre raison, passer au numérique<br />

s'efforcera en premier lieu de continuer<br />

avec le télétexte "analogique" puisque<br />

les téléviseurs actuels ne peuvent capter<br />

que cette norme. Quant au téléviseur<br />

totalement numérique, il mettra<br />

encore des années à s'affirmer sur le<br />

marché. Veillons donc en priorité à<br />

assurer les services existants !<br />

Enfin, relevons que les radiodiffuseurs<br />

et l'industrie ont encore une tâche très<br />

importante à accomplir. Le standard<br />

DVB utilisé en Europe pour la télévision<br />

numérique permet le transport de<br />

données. Une norme spécifique y a été<br />

associée. Ce qui manque par contre,<br />

c'est toute la structure d'un service de<br />

données qui se base sur le protocole<br />

HTML. Le but de ce développement est<br />

simple: le téléviseur numérique et sa<br />

télécommande doivent pouvoir gérer<br />

ces données d'une façon bien définie.<br />

Cela demandera un décodeur de données<br />

comme nous connaissons<br />

aujourd'hui le décodeur de télétexte.<br />

Ce n'est qu'en Grande-Bretagne, où<br />

l'introduction de la télévision numérique<br />

terrestre est en cours, que l'on sem-<br />

TÉLÉTEXTE<br />

ble avoir réalisé l'urgence à agir dans<br />

ce sens.<br />

Espérons que les efforts britanniques<br />

n'aboutiront pas simplement à une<br />

norme seulement insulaire : l'information<br />

sous forme de textes et d'images<br />

diffusées en parallèle à un programme<br />

de télévision est en effet un mode de<br />

transmission acquis pour toute<br />

l'Europe !<br />

Bibliographie<br />

[11] ETS 300 706: Enhanced Teletext<br />

specification<br />

ETSI, 1997.<br />

http://www.etsi.fr/<br />

Textes techniques officiels de l’<strong>UER</strong> – Edition 1998<br />

Les premiers Textes techniques officiels, nom collectif donné aux Normes, Recommandations, Déclarations et<br />

Informations techniques de l’<strong>UER</strong>, ont été publiés en 1979. Ces textes couvrent quasiment l’ensemble des<br />

techniques utilisées en radiodiffusion et en cours d’opération. Ils visent avant tout à harmoniser les techniques<br />

et méthodes de travail en sorte de faciliter les opérations de radiodiffusion à tous les niveaux. Depuis<br />

1979, le nombre de textes publiés a régulièrement augmenté pour arriver aujourd’hui à plus de 130 textes<br />

en vigueur. La publication des textes a récemment cessé d’être individuelle et a été remplacée par la publication<br />

d’un recueil annuel de tous les textes en vigueur à la date de publication.<br />

L’édition 1998 des Textes techniques officiels de l’<strong>UER</strong> est disponible auprès des publications de l’<strong>UER</strong> au prix<br />

de250francssuisses(ycomprislesfraispostauxnormaux).LesenvoishorsdeSuissesontexemptésde<br />

TVA,pourlaSuisseilfautajouterle2%deTVA.Surdemandeetmoyennantunsupplémentde50francs<br />

suisses l’envoi peut se faire par avion.<br />

L’édition 1998 comprend les nouveaux textes suivants :<br />

N19 Echange de données de sous-titrage (réédition)<br />

R22 Conditions d’écoute pour l’évaluation subjective de matériel de programme (réédition)<br />

R37 Synchronisation relative des composantes audio et vidéo d’un signal de télévision (réédition)<br />

R62 Trame dominante recommandée pour le traitement vidéo en 625 lignes/50 Hz (réédition)<br />

R76 Version entrelacée de la norme de production en TVHD 1250/50 (réédition)<br />

R88 Préservation des images sur film cinématographique menacées de dégradations<br />

R89 Echange de programmes sonores sur disques compacts enregistrables, CD-R<br />

R90 L’évaluation subjective de la qualité du matériel de programmes audio<br />

R91 Attribution des pistes et niveaux d’enregistrement dans le cadre d’échanges de signaux audio<br />

multivoies<br />

D50 Décalage temporel du son et de l’image en télévision (réédition)<br />

D62 Choix des caractéristiques d’un système de production TVHD (réédition)<br />

D69 Echange de données de sous-titrage (réédition)<br />

D82 Le M-JPEG dans la production télévisuelle en réseau de demain<br />

Pour commander l’édition 1998 des Textes techniques officiels de l’<strong>UER</strong> veuillez utiliser le bon de la page 45.<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 27


Texte original en anglais – Traduction de l’<strong>UER</strong><br />

Manuscrit reçu le 29/4/98.<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

Scénarios pour le lancement de<br />

la télévision interactive<br />

E.J. Wilson<br />

Département technique de l'<strong>UER</strong><br />

Cet article est l’adaptation d'un rapport [1] rédigé dans le cadre du Projet ACTS<br />

INTERACT de l'UE 1 . Il porte sur les différentes stratégies envisagées pour le lancement<br />

des services de télévision interactive, considérés comme un complément passionnant,<br />

voire une solution de remplacement à l'attitude généralement « passive » des<br />

téléspectateurs en leur offrant des possibilités d'intervenir et de réagir aux programmes.<br />

Il évoque les solutions susceptibles d'ouvrir à l'interactivité la radio-télévision, tant<br />

analogique que numérique, où la technique des voies de retour pourrait se révéler<br />

indispensable pour assurer la sécurité en matière de contrôle d'accès et permettre le<br />

paiement à la séance. Le succès de ces nouveaux services dépendra avant tout de la<br />

coexistence de trois facteurs : technologie, infrastructure et contenu.<br />

Le marché des services interactifs est très prometteur en Europe, notamment en raison<br />

de l'attrait qu'il exerce sur les jeunes générations. Toutefois, il est indéniable qu'il<br />

n'existe pas encore « d'application décisive ». Les éléments-moteurs du marché et le<br />

lancement progressif des services interactifs sont analysés dans le contexte<br />

extrêmement hétérogène prévalant dans les différents pays européens.<br />

1. Le rapport duquel s'inspire cet article est le fruit d'une collaboration entre l'auteur et des collègue des divers partenaires du projet INTERACT. Il convient de remercier<br />

tout particulièrement le Dr Robert Allan (ERA-Royaume-Uni) pour sa contribution relative aux options pour la technique de chaînes interactives.<br />

1. Introduction<br />

La notion de télévision interactive<br />

englobe toute une gamme de services<br />

et de systèmes. Elle signifie tout simplement<br />

que le téléspectateur est en<br />

mesure de faire connaître une réaction<br />

personnelle et exercer une certaine<br />

influence sur ce qu'il voit, entend ou<br />

reçoit. Sa réaction peut ne pas aller plus<br />

loin que les circuits électroniques de<br />

son poste de télévision, ou être communiquée<br />

au prestataire du service ou<br />

au fournisseur du programme par le<br />

biais d'une « voie d'interaction ».<br />

L'intervention du téléspectateur peut<br />

aller de la participation à une activité<br />

créée par le récepteur (p. ex. un jeu), à<br />

un vote concernant le programme diffusé<br />

ou encore au choix pur et simple<br />

de l'ensemble du programme regardé.<br />

Il faut bien comprendre que l'interactivité<br />

couvre une vaste gamme de systèmes<br />

et de services (influant sur le degré<br />

d'interaction et ses répercussions éventuelles<br />

sur le programme) et qu'elle est<br />

désormais inextricablement liée à la<br />

notion de multimédia. Littéralement, la<br />

notion de multimédia se réfère à toute<br />

présentation, tout programme ou enregistrement<br />

composés d'images, de son,<br />

de graphismes, de textes ou autres<br />

représentations visualisables. En pratique,<br />

ces éléments (appelés parfois<br />

objets de programmes) sontreliésentre<br />

eux par une certaine interactivité, au<br />

sens où le téléspectateur ou l'utilisateur<br />

peut commander l'assemblage des éléments,<br />

ou se déplacer de l'un à l'autre<br />

en communiquant sa réaction. Le multimédia<br />

marie donc l'utilisation d'un<br />

ou plusieurs objets de programme à<br />

l'interactivité.<br />

La question de l'interactivité des<br />

médias est aussi quasiment indissociabledelaquestiondelaconvergence<br />

des<br />

médias, c'est-à-dire le rapprochement<br />

progressif des techniques utilisées pour<br />

la radiodiffusion, les télécommunications,<br />

l'informatique et l'édition. Ce<br />

sont ces courants qui poussent les<br />

radiodiffuseurs vers le mode interactif<br />

et favorisent l'élaboration des techniques<br />

lui donnant vie.<br />

Il existe toute une série de solutions<br />

susceptibles d’ouvrir aux utilisateurs<br />

l'accès à des services interactifs. Pour<br />

l'heure, il n'existe ni consensus universel<br />

ni preuves éclatantes pour prévoir<br />

le type d'interactivité qui donnerait au<br />

secteur des médias les plus grandes<br />

28 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


chances de progrès (au-delà des services<br />

actuels de radiodiffusion linéaire).<br />

Certains systèmes et certaines idées ont<br />

été essayées, d'autres pas. Certains<br />

s'inscrivent dans le droit fil des services<br />

existants et d'autres constituent des<br />

solutions entièrement nouvelles pour<br />

les producteurs et les utilisateurs. Les<br />

opérateurs de réseau attendent des<br />

indications claires concernant la direction<br />

à suivre.<br />

2. Le projet ACTS<br />

INTERACT<br />

Le projet ACTS INTERACT s'est penché<br />

sur une grande catégorie de systèmes<br />

interactifs et, dans cette catégorie,<br />

sur deux applications particulières. La<br />

catégorie retenue est celle où une voie<br />

de retour (plus généralement, une voie<br />

d'interaction) est ajoutée à une chaîne<br />

de radiodiffusion existante. Les deux<br />

applications sont :<br />

➩ le recours à une voie hertzienne en<br />

B.dm pour le retour, probablement<br />

au travers de l'antenne de réception<br />

du téléspectateur et d'un récepteur<br />

collecteur local en B.dm ;<br />

➩ le recours à une voie câblée pour le<br />

trajet entrant et le trajet sortant (sur<br />

uneautrepartiedelabandedefréquences<br />

du câble).<br />

Malgré les limites de cette technique,<br />

elle permettrait néanmoins l'acheminement<br />

d'une gamme relativement vaste<br />

de services interactifs.<br />

Les concepts qui président à la radiodiffusion<br />

numérique ont évolué depuis<br />

le lancement du projet INTERACT, et<br />

ils continueront à le faire. Le nouveau<br />

modèle de radiodiffusion numérique<br />

envisagé se présente sous la forme d'un<br />

conteneur de données numériques plutôt<br />

que comme un mécanisme de transport<br />

destiné à une chaîne précise de<br />

programmes de radio ou de télévision.<br />

Les données seront constituées par un<br />

mélange de programmes linéaires et<br />

d’éléments multimédias.<br />

Dans un certain sens, la télévision analogique<br />

européenne actuelle s'inspire<br />

de la même philosophie, c'est-à-dire<br />

d'un mélange de programmation<br />

linéaire et de radiodiffusion hors ligne,<br />

connue sous le nom de télétexte. Le<br />

télétexte pourrait être considéré, en<br />

tant que service d'information, comme<br />

le précurseur du multimédia. Les nouveaux<br />

multimédias, qui reprendront<br />

dans un environnement numérique le<br />

rôle actuellement dévolu au télétexte,<br />

fourniront sans doute le même genre<br />

de services d'information (par exemple,<br />

des informations sur l'actualité, la<br />

météooulesport).Ilsseronttoutefois<br />

plus agréables à regarder, car ils permettront<br />

de créer des combinaisons<br />

sophistiquées d'images fixes et animées,<br />

de sons, de sous-titres, de textes<br />

et de graphismes. Ils pourraient s'inscrire<br />

dans la ligne des magazines<br />

actuels sur papier glacé.<br />

Les fonctions de la radiodiffusion multimédia<br />

à l'ère du numérique ne s'arrêteront<br />

pas là. Il sera possible de lier<br />

directement des éléments du multimédia<br />

au programme diffusé. Ces éléments<br />

seront sans doute accessibles en<br />

cours de diffusion au moyen d'icones.<br />

En outre, le multimédia comprendra<br />

probablement des programmes en langage<br />

informatique susceptibles de réaliser<br />

des fonctions dans le récepteur.<br />

Cesprogrammesseraientqualifiésde<br />

contenu exécutable. Ce contenu fonctionnera<br />

en temps réel pendant que le<br />

téléspectateur utilise le service et, si<br />

possible, pendant la diffusion d'un programme<br />

linéaire.<br />

Dans les scénarios de radiodiffusion<br />

numérique intégrant la composante<br />

interactive, il faudra envisager la radiodiffusion<br />

comme un moyen d'acheminer<br />

des programmes multimédias exécutables.<br />

2.1. Le modèle du<br />

« temple grec »<br />

Dans notre analyse, le recours à des<br />

modèlespeutnouspermettredemieux<br />

saisir les points critiques des stratégies<br />

de lancement de la télévision interactive.<br />

Une étude récente [2] prétend que<br />

le modèle du « temple grec » permettrait<br />

de prédire l'échec ou la réussite<br />

des nouveaux systèmes de médias. Il<br />

part de l'hypothèse que la réussite, à<br />

l'instar du toit d'un temple grec, repose<br />

sur trois piliers. Si l'un des piliers est<br />

défaillant, le toit s'effondre. Il ne peut<br />

tenir que si les trois piliers sont solides.<br />

Les piliers de la télévision interactive<br />

sont la technologie, l'infrastructure et le<br />

contenu.<br />

Le pilier de la technologie pose la<br />

question de savoir si le système est réalisable<br />

et s'il existe une technologie permet-<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

tant la production de masse. Silaréponse<br />

est positive, le pilier de la technologie<br />

est solide.<br />

Le pilier de l'infrastructure pose la<br />

question de savoir s'il existe une infrastructure<br />

permettant d'acheminer cette<br />

technologie et si les moyens d'acheminement<br />

(c'est-à-dire les émetteurs, les<br />

liaisons de distribution et les récepteurs)<br />

sont d’ores et déjà disponibles, ou pourront<br />

l'être, à un coût correspondant à la valeur<br />

ajoutée escomptée des services fournis. Si<br />

la réponse est positive, le pilier de<br />

l'infrastructure est solide. On peut considérer<br />

qu'elle comprend une série de<br />

segments correspondant aux parties de<br />

la chaîne de valorisation, du stade de la<br />

production à l'utilisateur. INTERACT a<br />

également eu recours à ce modèle par<br />

couches de la chaîne de valorisation<br />

pour étudier les critères à intégrer [3].<br />

Le pilier du contenu pose la question<br />

de savoir si le contenu apporte au consommateur<br />

une valeur ajoutée suffisante<br />

pour justifier le coût du matériel ou des<br />

abonnements. En dernière analyse, le<br />

pilier du contenu est toujours l'élément<br />

décisif des nouveaux systèmes de<br />

médias. Le public n'achète pas des fils<br />

ou des résistances, ni de la technologie<br />

pure. Il achète un moyen de regarder<br />

les programmes qu'il apprécie ou de<br />

recevoir les services qu'il désire. Une<br />

technique n'a de valeur que par son<br />

contenu.<br />

Ce modèle devrait nous permettre de<br />

prédire les chances de tout nouveau<br />

système d'acheminement de médias.<br />

Le World Wide Web constitue l’exemple<br />

de système d'acheminement de médias<br />

au succès retentissant. Le succès fulgurant<br />

d'Internet donne à penser qu'il<br />

repose sur trois piliers très solides. Son<br />

infrastructure et son contenu sont<br />

effectivement sans faille. Internet<br />

donne accès à un éventail énorme de<br />

contenu qu'il est pratiquement impossible<br />

de se procurer ailleurs (la<br />

« télévision aux 5 millions de<br />

chaînes »). La force de l'infrastructure<br />

tient à ce que le récepteur du système<br />

est un simple PC, déjà très répandu<br />

dans les foyers.<br />

La technologie utilisée sur le Web<br />

pourrait être son talon d'Achille. La<br />

technique d'Internet s'est constituée au<br />

fil des ans et peut difficilement être<br />

considéré comme un chef-d'œuvre<br />

d'ingénierie au sens classique du<br />

terme. Mais il donne satisfaction et,<br />

finalement, c'est la seule chose qui<br />

compte.<br />

Les réseaux à large bande ou réseaux<br />

de services complets (FSN) n'ont pas<br />

remporté le même succès. Plus d'une<br />

douzaine d'essais ont été réalisés dans<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 29


TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

le monde en articulant ces services<br />

autour de la vidéo à la demande (VoD).<br />

Au mieux, les résultats peuvent être<br />

considérés comme ambigus. A l'heure<br />

actuelle, aucun opérateur ayant effectué<br />

des essais VoD / FSN n'a annoncé<br />

son intention de maintenir le service<br />

au-delà de la période d'essai (comme le<br />

montre le rapport du projet ACTS<br />

BIDS). Dans la plupart des cas, ces<br />

essais n'ont connu qu'un succès relatif<br />

(en général dû au contenu proposé qui<br />

ne présentait qu'un intérêt modéré<br />

pour le téléspectateur et n'était guère<br />

supérieur à celui disponible via<br />

d'autres canaux, tels que la diffusion<br />

hertzienne ou les vidéocassettes). <strong>Technique</strong>ment,<br />

les systèmes VoD étaient en<br />

général excellents. Le pilier de la tech-<br />

ADSL Ligne d’abonné numérique<br />

asynchrone<br />

API Interface de programmation<br />

d’application<br />

CATV Télévision à antenne collective<br />

DAM Module d’authentification<br />

DECT<br />

DAVIC Digital Audio-Visual<br />

Council<br />

DECT Télécommunications numériques<br />

améliorées<br />

DSP Profils de services de<br />

données<br />

DVB Digital Video Broadcasting<br />

DVB-RC DVB - Voie de retour<br />

EDB Configuration de radiodiffusion<br />

numérique<br />

améliorée<br />

ETSI European Telecommunication<br />

Standards Institute<br />

FI Fréquence intermédiaire<br />

FSN Réseau de services complets<br />

GSM Système mondial de<br />

communications mobiles<br />

HTML Langage de balisage hypertexte<br />

IB dans la bande<br />

Abréviations<br />

nologie, très solide, n'a pas suffi à assurer<br />

la réussite du système. Il conviendrait<br />

d'en tirer une leçon pour le<br />

lancement de toute nouvelle technique<br />

média.<br />

Si les coûts d'infrastructure d'un nouveau<br />

système sont sans commune<br />

mesure avec la valeur de son contenu,<br />

il ne s’imposera pas ou, au mieux, il<br />

mettra très longtemps à le faire.<br />

3. Le modèle DAVIC<br />

Autre élément important dont il faut<br />

tenir compte, le projet sur les systèmes<br />

interactifs mené par le Conseil de<br />

l'audiovisuel numérique (DAVIC). Le<br />

IDB Configuration de radiodiffusion<br />

numérique interactive<br />

ISO Organisation internationale<br />

de normalisation<br />

LAN Réseau local<br />

LMDS Système de distribution<br />

multipoint local<br />

MPEG (ISO) Moving Picture Experts<br />

Group<br />

OOB hors bande<br />

OSI Interconnexion des systèmes<br />

ouverts<br />

PPV Paiement à la séance<br />

RNIS Réseau numérique à intégration<br />

de service<br />

RTPC Réseau téléphonique<br />

public commuté<br />

SFDMA Synchronous frequency<br />

division multiple access<br />

SMATV Satellite master antenna<br />

TV<br />

SMC Centre de gestion des<br />

abonnés<br />

TCP/IP Protocole de commande<br />

de transmission / Protocole<br />

Internet<br />

TDMA Time-division multiple<br />

access<br />

URL Localisateur de ressource<br />

VDSL Ligne d’abonnés à haut<br />

débit<br />

VoD Vidéo à la demande<br />

DAVIC a adopté pour les systèmes<br />

d'acheminement interactifs un modèle<br />

généralisé censé couvrir toutes les catégories<br />

de systèmes. A l'origine il était<br />

cependant conçu pour répondre au<br />

besoin le plus pressant à l'époque :<br />

l'élaboration d'un modèle destiné à<br />

l'acheminement de la vidéo ou de services<br />

à la demande. Ce modèle est bien<br />

pensé et bien adapté à son objectif.<br />

Les membres du DAVIC sont cependant<br />

assez déçus de constater que les<br />

systèmes DAVIC destinés à la VoD ne<br />

sont pas utilisés en pratique. Non pas à<br />

cause de défauts techniques dans la<br />

technologie mise au point, mais plutôt<br />

du fait de l'absence de projets concrets<br />

de lancement des services VoD<br />

(peut-être pour la raison mentionnée<br />

plus haut : un contenu insuffisamment<br />

porteur).<br />

Malgré tout, le DAVIC a récemment<br />

porté son attention sur l'élaboration de<br />

spécifications de systèmes d'acheminement<br />

hybrides qui associent une chaîne<br />

de radiodiffusion numérique à Internet.<br />

C'est ainsi qu'est née la configuration<br />

de la Radiodiffusion numérique améliorée<br />

(EDB), qui comporte deux<br />

variantes. La première prévoit l'acheminement<br />

de signaux en format Internet<br />

par le biais d'une voie unilatérale<br />

de radiodiffusion numérique fonctionnant<br />

en parallèle d'une voie de programmation<br />

linéaire. La seconde<br />

variante couple la voie aller numérique<br />

à une voie Internet, qui fournit l'interactivité<br />

nécessaire pour les pages<br />

transmises par Internet et permet<br />

d'envoyer, si nécessaire, des informations<br />

en retour concernant la voie<br />

linéaire.<br />

La configuration EDB, qui semble particulièrement<br />

intéressante pour la télévision<br />

interactive, mérite une attention<br />

toute particulière dans la formulation<br />

desstratégiesdelancement.<br />

4. Télévision analogique<br />

Partant du principe qu'il existe depuis<br />

longtempsdanstouslespaysd'Europe<br />

un service de télévision populaire ou<br />

un bouquet de programmes concurrents<br />

ou complémentaires, voyons<br />

comment l'interactivité pourrait s'intégrer<br />

dans la programmation. L'interactivité<br />

s'est déjà fait une place à l'échelon<br />

local par le biais du télétexte. Le<br />

parc de récepteurs de télétexte installés<br />

est très vaste et la plupart des téléspectateurs<br />

ont recours à ce service plusieurs<br />

minutes par semaine.<br />

La faille du télétexte a toujours été le<br />

temps d'attente qu'il fait subir au téléspectateur.<br />

Bien que cet aspect du ser-<br />

30 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


vice ait beaucoup progressé avec le<br />

temps, avant tout grâce à l'augmentation<br />

de la taille de la mémoire des<br />

récepteurs (compte tenu du prix), mais<br />

aussi au recours à une capacité de<br />

transmission supérieure (dans les limites<br />

imposées par l'intervalle de suppression<br />

de trame des signaux PAL et<br />

Sécam), il reste encore à gérer avec<br />

intelligence la capacité mémoire afin de<br />

prévoir l'usage que le téléspectateur<br />

fera du service. La page de télétexte<br />

devrait déjà être mémorisée dans le<br />

récepteur avant même que le téléspectateur<br />

ne la consulte.<br />

Enfin, reste encore à résoudre le problème<br />

du changement de chaîne, qui<br />

implique une remise à plat de la<br />

mémorisation du contenu du magazine<br />

télétexte. Le télétexte est en service<br />

depuis plus de vingt ans, mais il est en<br />

perfectionnement permanent (voir<br />

l'article pp. 24 - 27 [4]). Le télétexte est<br />

unetechniqueéprouvéequipermetde<br />

gérer la diffusion de tous les types de<br />

donnéesinteractivesprésentéessousla<br />

forme de « carrousel ».<br />

L'interactivité ne saurait être complète<br />

sans voie de retour. La principale difficulté<br />

à résoudre est le bon vieux problème<br />

« de l'œuf et de la poule » appliqué<br />

aux investissements des<br />

radiodiffuseurs et des fabricants de<br />

matériel de grande consommation.<br />

Pour le radiodiffuseur, le lancement<br />

d'un nouveau service ne justifiera les<br />

lourds investissements en contenu de<br />

programmes que lorsque le public<br />

équipé pour la réception et l'utilisation<br />

des services sera suffisamment vaste,<br />

c'est-à-direlorsquelenombrederécepteursvendusserasuffisant.A<br />

contrario,<br />

pour le fabriquant, le marché grand<br />

public ne justifiera une production à<br />

grande échelle et ne permettra de réaliser<br />

les économies d'échelle requises<br />

pourqueleprixdecesproduitssoit<br />

compétitif que lorsque les services proposés<br />

par les radiodiffuseurs présenteront<br />

un intérêt suffisant pour le téléspectateur.<br />

La phase de démarrage est donc difficile.<br />

Souvent, les radiodiffuseurs doivent<br />

lancer un nouveau type de service<br />

qui ne peut être reçu que par un très<br />

petit public équipé de récepteurs prototypes<br />

onéreux. Ce n'est qu'ensuite<br />

que les fabricants de matériel grand<br />

public peuvent se lancer dans la production<br />

de masse, processus qui prend<br />

en général de 18 à 24 mois. Le radiodiffuseur<br />

doit donc chercher à justifier<br />

l’exploitation d’un nouveau service<br />

dont l'audience est pratiquement nulle<br />

pendant près de deux ans. Pour favoriser<br />

un démarrage plus rapide, les<br />

radiodiffuseurs pourraient acheter de<br />

grandes quantités de récepteurs de<br />

première génération ou subventionner<br />

l'achat d'un matériel dont le prix peut,<br />

dans un premier temps, sembler exorbitant<br />

pour le public.<br />

Dans le cas des services de télévision<br />

analogique, la valeur ajoutée des services<br />

interactifs, telle qu’elle est perçue<br />

par le téléspectateur, doit être égale (et<br />

les justifier) au surcoût inévitable que<br />

constituent l’abonnement et l'achat ou<br />

la location de l’indispensable terminal.<br />

Deux modèles de services réellement<br />

interactifs semblent se profiler. Ils reposent<br />

sur deux visions différentes de<br />

l'expérience interactive. Dans le premier,<br />

le téléspectateur, assis bien confortablement<br />

dans son fauteuil, regarde<br />

le programme sur un poste de télévision<br />

et interagit à l'aide d'une ou de<br />

plusieurs télécommandes manuelles.<br />

Two Way TV en est l'illustration parfaite<br />

[5].<br />

Dans le second modèle, le téléspectateur<br />

est - seul - devant son PC et<br />

regarde la télévision dans une<br />

« fenêtre » occupant environ un quart<br />

de l'écran. D'autres fenêtres présentent<br />

des outils de navigation, par exemple<br />

les arborescences de répertoires, et<br />

d'autres encore contiennent des informations<br />

concernant les programmes de<br />

télévision. Le système Intercastenest<br />

un bon exemple [6].<br />

Le modèle Two Way TV<br />

En utilisant du matériel électronique,<br />

ce modèle introduit une réelle interactivité<br />

dans ce qui constituait auparavant<br />

une situation de pseudo-interactivité :<br />

l'expérience familiale de la télévision.<br />

LespromoteursdeTwo Way TV ont<br />

constaté que l'un des aspects intéressants<br />

des jeux télévisés était la petite<br />

rivalité s'instaurant entre les membres<br />

du foyer et entre eux et les concurrents.<br />

La technique de Two Way TV donne<br />

un caractère formel à la rivalité entre<br />

les téléspectateurs en leur permettant<br />

d'enregistrer leurs performances (rapidité<br />

des réponses, nombre de réponses<br />

correctes) dans le terminal et de comparer<br />

ensuite leurs résultats avec ceux<br />

desconcurrents,maisaussiavecceux<br />

detouslesautresspectateurséquipés<br />

de matériel interactif.<br />

Dans un premier temps, les essais ont<br />

porté surtout sur des programmes tels<br />

que les jeux et les concours télévisés,<br />

les feuilletons mélo et les compétitions<br />

sportives. Deux cents ménages ont pris<br />

part gratuitement aux essais. Le service<br />

a ensuite été proposé aux téléspectateurs<br />

désireux de s'abonner et de louer<br />

ou d'acheter un terminal. La présentation<br />

de la partie interactive a été soigneusement<br />

conçue pour s'intégrer<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

dans le programme diffusé, de telle<br />

sorte que, par exemple, le texte en<br />

incrustation qui donne le résumé des<br />

épisodes précédents ne cache pas<br />

l'action en cours.<br />

Le modèle Intercast<br />

La technique d'Intercast s'apparente<br />

davantage au mode d'utilisation d'un<br />

PC qu'à celui d'un poste de télévision.<br />

Le matériel interactif pourrait être présenté<br />

sur un téléviseur, mais le mode<br />

d'utilisation se situe dans le droit fil<br />

d'Internet et de « Windows », dans une<br />

version permettant de faire le lien avec<br />

la télédiffusion. Le rôle du programme<br />

de télévision, affiché dans une petite<br />

fenêtre sur l’écran (une image dans<br />

l'image) s'en trouve ainsi considérablement<br />

réduit. L'image TV animée est<br />

entourée de zones proposant des fonctions<br />

informatiques classiques. On y<br />

trouve un gestionnaire de fichiers permettant<br />

de sélectionner et d'afficher les<br />

fonctions supplémentaires offertes par<br />

les options liées au programme.<br />

Le téléspectateur peut disposer d'une<br />

interactivité locale sous la forme<br />

d'accès libre aux données diffusées et<br />

d'une interactivité complète sous la<br />

forme d'un lien avec les adresses URL<br />

d'Internet via un modem et une connexion<br />

Internet.<br />

4.1. Technologie pour la<br />

voie de retour<br />

Detouteévidence,lecâbleoffreune<br />

capacité de signalisation bidirectionnelle<br />

naturelle. Les réseaux de construction<br />

relativement récente devraient<br />

pouvoir gérer le trafic de la voie de<br />

retour. Toutefois, la voie de retour des<br />

services de télévision analogique passe<br />

en général par un modem et une<br />

liaison téléphonique. Le taux d’équipementdesfoyersdestéléspectateursen<br />

lignes téléphoniques est tel que le<br />

potentiel de raccordement est virtuellement<br />

universel – ce qui ne signifie pas<br />

qu'il soit toujours simple. En outre, il<br />

pourrait s’avérer peu pratique d'établir<br />

la connexion physique entre le terminal<br />

et la ligne téléphonique. La connexion<br />

d’antenne ou du câble est en<br />

effet souvent assez éloignée de la prise<br />

téléphonique.<br />

4.2. Protocoles pour les<br />

chaînes interactives<br />

L'utilisation du réseau téléphonique<br />

pour la voie de retour ou d'interaction<br />

offre deux modes de connexion possibles.<br />

Dans le premier, la connexion<br />

s'établit avec l'opérateur du service<br />

interactif. Dans la seconde, la con-<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 31


TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

nexion s'établit dans un premier temps<br />

avec un fournisseur d'accès Internet,<br />

puis les messages d'interaction circulent<br />

entre l'opérateur du service interactif<br />

et l'utilisateur par l'intermédiaire<br />

des protocoles traditionnels d'Internet.<br />

Lerecoursàdesnumérosd'appelspéciaux<br />

et à l'automatisation de l'acheminement<br />

des appels permet d’établir les<br />

deux types de connexion au tarif téléphonique<br />

local.<br />

A l'heure actuelle, les terminaux du<br />

type utilisés par Two Way TVcomposent<br />

directement le numéro d'appel de<br />

l'opérateur du service à l'aide d'un protocole<br />

d'interaction sous licence. Le<br />

principal avantage vient du fait que le<br />

système est sous surveillance étroite et<br />

que l'établissement et la clôture de<br />

l'appel est rapide. Lorsqu’une synergie<br />

avec Internet existe déjà – c’est le cas<br />

pour le service Intercast – le choix se<br />

porte tout naturellement sur les protocolesInternetTCP/IPetsurlesstructures<br />

de données du Web telles HTML.<br />

Le système Intercast utilise le protocole<br />

TCP/IP adapté à l'acheminement<br />

unidirectionnel dans l'intervalle de<br />

suppression de trame de la télévision et<br />

la structure de données HTML pour le<br />

matériel complémentaire de type Web<br />

accompagnant le programme de télévision.<br />

Dans la plupart des services interactifs,<br />

la durée des appels doit être aussi limitée<br />

que possible pour toute une série<br />

de motifs (taxe d'appel, besoins des<br />

autres usagers, rapidité des réponses,<br />

gestion automatique de l'encombrement<br />

du réseau, etc.). Il serait donc<br />

logique que la connexion s'établisse<br />

directement avec l'opérateur du service<br />

interactif par le biais, le cas échéant,<br />

d'un routeur automatique avec taxation<br />

d’appel locale.<br />

4.3. Programmes<br />

envisageables<br />

Le caractère novateur de la télévision<br />

interactive a incité certains à chercher<br />

« l'application décisive », qui serait à<br />

même de générer un marché de masse.<br />

Les revenus d’un tel service rendrait<br />

viable l'installation de l'infrastructure<br />

destinée à la voie de retour ainsi que<br />

les investissements visant à compléter<br />

le contenu des programmes. De nombreux<br />

essais ont été réalisés dans le but<br />

de découvrir cette application. Aucun<br />

n'a donné le résultat escompté. Chaque<br />

essai a bien dû conclure que si certaines<br />

fonctions intéressaient nombre<br />

d'utilisateurs, mis bout à bout, ces services<br />

ne constituaient cependant<br />

qu'une série de créneaux commerciaux<br />

cloisonnés qui ne pourraient être pleinement<br />

exploités qu'en développant le<br />

service et le contenu sous tous leurs<br />

aspects.<br />

Toutes celles et ceux qui ont pris part à<br />

des essais interactifs ont en général fait<br />

preuve de bien plus d’intérêt pour la<br />

version interactive des programmes<br />

que pour leur version passive ou pour<br />

les autres types de contenu proposés.<br />

La plupart des essais ont porté sur des<br />

services similaires, tels que l'offre<br />

d'options lors de jeux télévisés, de<br />

retransmissions sportives (par ex. les<br />

prises de vue sous d'autres angles, la<br />

mise à jour des résultats, etc.), d'émissions<br />

d'actualité (élections/sondages),<br />

le télé-achat, la banque à domicile, les<br />

réponses promotionnelles liées à la<br />

publicité et les programmes éducatifs.<br />

L'expérience tirée de ces nombreux<br />

essais a appris la prudence aux fournisseurs<br />

de services potentiels. Ils commencent<br />

à réaliser que la demande ne<br />

se déchaînera pas du jour au lendemain<br />

(« l'application décisive » n’est<br />

pas pour demain). Au contraire, l'intérêt<br />

augmentera lentement – mais sûrement<br />

– et l'investissement ne portera<br />

ses fruits que tardivement. Si le point<br />

de vue adopté consiste à voir le lancement<br />

de services interactifs comme une<br />

opération à long terme, il s'agira essentiellement<br />

de susciter l'intérêt du<br />

public et de lui apprendre à utiliser les<br />

fonctions interactives. Il se pourrait<br />

quelepassaged’uneexpériencetélévisuelle<br />

entièrement passive à une attitude<br />

pleinement interactive se fasse<br />

par étapes. Nous devons notamment<br />

nous attendre à ce que l'interaction<br />

locale demeure une caractéristique<br />

importante du développement de la<br />

radiodiffusion interactive. D’autant<br />

plus dans le cas d’une réelle radiodiffusion<br />

de masse à des millions de téléspectateurs<br />

où une réponse active pourrait<br />

engorger le réseau.<br />

4.4. Les divers contextes<br />

nationaux<br />

Le continent européen est caractérisé<br />

par une multitude d'infrastructures de<br />

radiodiffusion différentes. Par conséquent,<br />

de nombreux scénarios peuvent<br />

être envisagés pour le lancement de<br />

l'interactivité.<br />

Dans certains pays, l'infrastructure<br />

câblée est quasiment inexistante.<br />

D'autres sont câblés à pratiquement<br />

100%. Certains pays viennent tout juste<br />

d'inaugurer leur second service national<br />

de programmes analogiques par<br />

voie de Terre prévu dans le cadre du<br />

plan de fréquences élaboré en 1961 à<br />

Stockholm. D'autres pays disposent<br />

d'un nombre de services bien supérieur<br />

à ce qui avait été initialement prévu, la<br />

seule limite étant souvent le brouillage<br />

provoqué par les émissions non autorisées.<br />

Les raisons de cette diversité sont complexes.<br />

Les facteurs sont parfois évidents,<br />

la topographie par exemple, et<br />

parfois moins évidents, par exemple<br />

l'histoire, les critères économiques et<br />

commerciaux et la déréglementation<br />

politique. Le projet INTERACT a tenu<br />

compte, dans la limite de ses ressources,<br />

des différences existant entre les<br />

pays.<br />

5. Télévision numérique<br />

La télédiffusion numérique est un secteur<br />

tout à fait nouveau. Plusieurs services<br />

de programmes par satellite ont<br />

été lancés en 1996. Les exploitants de<br />

ces services d'avant-garde ont considéré<br />

pour des raisons commerciales<br />

qu’il était important, voire indispensable,degérerl'ensembledelachaînede<br />

transmission, de la fourniture du programme<br />

à la fabrication des terminaux.<br />

Il existe aujourd'hui différents exemples<br />

de telles structures dites<br />

« d’exploitation verticale ». L'analyse<br />

des différences de résultats, qui peuvent<br />

être considérés comme relativement<br />

satisfaisants à court terme,<br />

s’avère riche d'enseignements.<br />

La plupart des services numériques<br />

comportaient dès leur lancement des<br />

fonctions interactives. Le matériel que<br />

l’usager devait posséder représentait<br />

un lourd investissement pour les fournisseurs<br />

du service, qui ont défini dans<br />

les moindres détails les spécifications<br />

des fonctions du terminal externe et<br />

négocié leur production de masse avec<br />

un ou plusieurs fabricants. Même<br />

durantlaphaseinitialedefabrication<br />

(la plus onéreuse), la spécification des<br />

fonctions offertes devait tenir compte<br />

de la durée de vie du matériel, qui<br />

oscille généralement entre 5 et 7 ans<br />

surlemarchédel'électroniquegrand<br />

public. La commercialisation des nouveaux<br />

services numériques a misé<br />

principalement sur l'intérêt du public<br />

pour les retransmissions sportives et<br />

les films « en exclusivité », qui nécessitent<br />

souvent un abonnement ou qui<br />

font l'objet de suppléments de PPV<br />

(paiement à la séance).<br />

Quand le PPV occupe une place essentielle,<br />

il faut absolument établir une<br />

interaction directe entre le terminal et<br />

le centre de gestion des abonnés. Les<br />

boîtiers sont dans ce cas équipés d’un<br />

modem. Le paiement exigé en rémunération<br />

des programmes de télévision<br />

que l’usager regarde est donc l’élément<br />

moteur pour réaliser les infrastructures<br />

interactives. Une fois établie, l'infras-<br />

32 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Programme<br />

Voie d’interaction<br />

aller<br />

Radiodiffuseur Utilisateur<br />

Voie d’interaction<br />

retour<br />

Figure 1<br />

Système de télévision interactive.<br />

tructure de la voie de retour ou d'interaction<br />

présente des avantages sur le<br />

plan de la sécurité du système de contrôle<br />

d’accès, qui peut ainsi interroger<br />

la carte à puce du terminal. Elle peut<br />

aussi servir à d'autres transactions, telles<br />

que le télé-achat ou l'utilisation des<br />

cartes bancaires, transactions qui<br />

seront normalisées en Europe dès 1999.<br />

La radiodiffusion numérique exige des<br />

investissements pour créer de nouveaux<br />

équipements de réception, qu'ils<br />

soient subventionnés puis loués au<br />

téléspectateur ou financés conjointement<br />

par les opérateurs de services<br />

verticaux (ce qui ferait baisser le prix<br />

de détail à un niveau susceptible<br />

d'intéresser le client). Dans un cas<br />

comme dans l'autre, l’installation d'un<br />

modem dans le terminal externe ne<br />

représente qu'un surcoût minime. Ici<br />

aussi, la connexion au réseau téléphonique<br />

peut se révéler compliquée pour<br />

l'utilisateur, surtout si les prises sont<br />

dans des pièces différentes.<br />

La solution retenue pour développer<br />

les services et les récepteurs est différente<br />

pour les supports autres que le<br />

satellite. Les câblo-opérateurs ont déjà<br />

consenti de lourds investissements<br />

pour réaliser leur infrastructure analogique.<br />

Les anciens systèmes ont souvent<br />

une capacité très limitée. Des<br />

pressions s’exercent pour passer au<br />

numérique et éliminer ainsi le goulet<br />

d'étranglement qui en résulte.<br />

Dans certains pays cet engorgement est<br />

considéré comme une chance permettant<br />

d’exploiter l'infrastructure analogique<br />

avec des réseaux numériques<br />

hertziens afin d'obtenir un accroissement<br />

significatif et rapide de la capacité<br />

de transmission. La plupart des<br />

câblo-opérateurs, qui ont une marge de<br />

manœuvre limitée (par des franchises<br />

ou des licences), ont formé des associa-<br />

Transmissions<br />

en partie DVB-T<br />

Transmissions<br />

utilisateur<br />

tions dans le but de réaliser des économies<br />

d'échelle dans la production des<br />

terminaux externes pour le câble. Ces<br />

associations ont formulé et publié des<br />

spécifications communes pour le terminal<br />

à l'intention des fabricants.<br />

L'Eurobox, spécification élaborée par<br />

l'association européenne des communications<br />

par câble, en est un excellent<br />

exemple. Elle offrira l'interactivité par<br />

l'intermédiaire du câble et fonctionnera<br />

en parallèle avec d'autres applications,<br />

telles que la téléphonie.<br />

Dansplusieurspayseuropéens,lemarché<br />

des services numériques hertziens,<br />

qui a adopté la norme DVB-T, est en<br />

train de prendre corps. Le marché de la<br />

radiodiffusion hertzienne est le plus<br />

ancien. Dans nombre de pays, son<br />

objectif affiché est d'arriver à une couverture<br />

de la population proche de<br />

100%. Ce marché, presque entièrement<br />

gratuit, fonctionnait jusqu'à présent de<br />

manière « horizontale », c'est-à-dire<br />

que les fabricants étaient libres de mettre<br />

sur le marché une gamme d’équipement<br />

qui permettait de regarder tous<br />

lesprogrammesquel’usagerétaiten<br />

mesure de recevoir. Sur ce marché, les<br />

radiodiffuseurs sont en général soumis<br />

à des règles strictes. Les fabricants qui<br />

proposeraient à la vente un produit<br />

incompatible ou de qualité médiocre<br />

seraient immédiatement « punis » par<br />

les consommateurs.<br />

La mise en service de chaînes numériques<br />

hertziennes pouvant menacer les<br />

services en place, le législateur est dans<br />

tous les pays étroitement impliqué<br />

dans l'élaboration des plans de lancement<br />

du nouveau service.<br />

D'une manière générale, le lancement<br />

de la radiodiffusion numérique implique<br />

la vente ou la location de terminaux<br />

qui sont, du moins pour l'instant,<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

des dispositifs techniques assez chers.<br />

Les premiers appareils lancés sur le<br />

marché grand public devraient être<br />

amortis sur 5 à 7 ans. Ils devront continuer<br />

à fonctionner pendant ces années<br />

et même devront pouvoir s'adapter à<br />

de nouveaux services et à de nouvelles<br />

fonctions à valeur ajoutée dont les<br />

détails restent encore à préciser. Les<br />

terminaux ont dont été dotés d'une<br />

grande souplesse, qui leur permet de<br />

s'adapter aux nouvelles versions des<br />

logiciels (p. ex. le système d'exploitation,<br />

l'API, les EPG, voire le « look » et<br />

la convivialité de l'interface utilisateur).<br />

Il existe différents moyens de procéder<br />

à ces mises à jour, mais la possibilité<br />

d'interroger le terminal via une voie<br />

interactive garantit une gestion et une<br />

commande efficaces de la mise à jour.<br />

Tout prône donc en faveur de l'introduction<br />

de fonctions interactives dans<br />

les terminaux numériques, d’autant<br />

quelecoûtreprésentéparlaprésence<br />

d'un simple modem est tout à fait<br />

modique comparé à tous les autres éléments<br />

techniques.<br />

5.1. Technologies pour la<br />

voie d'interaction<br />

La télévision interactive exige la présence<br />

d'une voie aller et d'une voie<br />

retour (voir figure 1). Un nouveau<br />

mécanisme pour transférer les données<br />

vers le radiodiffuseur (la voie d'interaction<br />

de retour) est notamment indispensable.<br />

5.1.1. Voie aller<br />

En télédiffusion numérique, les informationsdelavoieallerpeuventêtre<br />

multiplexées comme si elles faisaient<br />

partie de la transmission DVB, probablement<br />

sous la forme de service de<br />

données « privé ». Comme le débit<br />

binaire de la voie aller est fixé par le<br />

fournisseur du service, la capacité de la<br />

voie dépend du contenu du programme.<br />

Unechaînedetélé-achat,parexemple,<br />

peut décider d'attribuer un débit<br />

binaire élevé à la voie aller et un débit<br />

binaire relativement faible au matériel<br />

dont est constitué le programme<br />

(l'image transmise). Elle consacrera ses<br />

ressources limitées à la satisfaction des<br />

besoins particuliers des usagers (p. ex.<br />

la description des produits, des informations<br />

sur la manière de passer des<br />

commandes, etc.) plutôt qu'au contenu<br />

général du programme.<br />

A l'autre bout du spectre de l'interactivité,<br />

une chaîne de programmes qui<br />

propose des sondages d'opinion<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 33


TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

Méthode de<br />

diffusion<br />

pourra n'attribuer qu'un petit débit<br />

binaire à la voie aller utilisée pour<br />

interroger le téléspectateur.<br />

5.1.2. Voie retour<br />

La voie retour est plus complexe que la<br />

voie aller, car elle exige des fonctions<br />

supplémentaires à la fois de l’équipement<br />

de l’usager et de celui du radiodiffuseur.<br />

Il est peu probable qu'une<br />

solution optimale unique puisse jamais<br />

voir le jour. Les alternatives doivent<br />

par conséquent tenir compte des éléments<br />

suivants :<br />

➩ les frais d'utilisation ;<br />

Norme<br />

ETSI<br />

RTPC Oui Elevés 1<br />

Câble Oui 3<br />

Hertzienne B.dm Projet au sein du<br />

DVB<br />

DECT Oui 4<br />

SMATV Oui 6<br />

➩ les frais d'équipement pour<br />

l'usager ;<br />

➩ l'infrastructure de radiodiffusion.<br />

Les différentes solutions envisagées<br />

pour la voie de retour ont été résumées<br />

tableau 1. Si cela est possible, il vaut<br />

toujours mieux utiliser l'infrastructure<br />

existante. Toutefois, pour la télévision<br />

hertziennecommepourcelleparsatellite,<br />

il pourrait se révéler opérationnellement<br />

avantageux que l'opérateur du<br />

système conserve une mainmise totale<br />

sur la voie de retour plutôt que de faire<br />

appel à une tierce partie (par ex. le<br />

RTPC). Cette solution pourrait présenter<br />

des inconvénients dans les zones à<br />

forte densité d'utilisateurs, où il faudrait<br />

peut-être prévoir des points de<br />

distribution locale, ce qui augmenterait<br />

les exigences en matière d'infrastructure.<br />

Coûts<br />

d’utilisation<br />

(usager)<br />

a) Le RTPC<br />

La solution la plus simple pour la voie<br />

de retour consiste à brancher un modem<br />

sur une ligne téléphonique standard.<br />

C'est d’ailleurs la démarche utilisée<br />

aujourd'hui. Etant donné la modicité<br />

Utilisateur Diffuseur<br />

Ligne téléphonique Banc de modem<br />

Modem Capacité téléphonique<br />

Tableau 2<br />

Equipement pour le RTPC.<br />

Avantages Désavantages<br />

Equipement de<br />

l’usager simple<br />

Equipement du<br />

radioffuseur minimum<br />

Utilisable avec toutes<br />

les voies de<br />

retour<br />

Largeur de bande<br />

de la voie de retour<br />

relativement<br />

importante<br />

Coûts des<br />

équipements<br />

(usager)<br />

Tarification à<br />

l’appel<br />

Recettes acquises<br />

aux opérateurs<br />

télécom et non aux<br />

prestataires de services,<br />

sauf si utilisation<br />

de lignes très<br />

demandées<br />

Surcharges des<br />

lignes téléphoniques<br />

Doit être proche de<br />

la connexion téléphonique<br />

- portabilité<br />

réduite<br />

Tableau 3<br />

Avantages et désavavantages<br />

comparés du RTPC.<br />

Coûts<br />

d’infrastructure<br />

(diffuseur)<br />

Très faibles Faibles Peu 2<br />

des coûts d'infrastructure pour l'usager<br />

et le radiodiffuseur, ce système est idéal<br />

pourlespetitsprojetspilotes.Ilpeutde<br />

plus être aisément adapté aux projets<br />

plus vastes au fur et à mesure de l'augmentation<br />

du nombre d’utilisateurs.<br />

La capacité maximale de la voie de<br />

retour d’une connexion réalisée avec un<br />

modem individuel de la série V est limitée<br />

à 56 kbit/s, sans qu'il soit nécessaire<br />

de partager des structures. Ce système<br />

devrait suffire pour la grande majorité<br />

des applications interactives couramment<br />

envisagées.<br />

Le tableau 2 présente le matériel nécessaire<br />

pour une voie de retour RTPC. Le<br />

tableau 3 expose les avantages et les<br />

inconvénients de cette technique.<br />

Il existe une norme ETSI pour la voie de<br />

retour RTPC [7].<br />

Plusieurs essais portant sur les nouvelles<br />

techniques « xDSL » (ADSL, VDSL,<br />

etc.) sont également en cours. Ils visent<br />

à augmenter la capacité grâce à des<br />

débits potentiels supérieurs ou à fournir<br />

des mécanismes évitant d'entraver le<br />

service téléphonique standard.<br />

b) Le câble<br />

Développementstechniques<br />

Fonction du service Moyens Faibles Quelques uns<br />

Fonction du service Elevés Elevés Importants<br />

Elevés Moyens Elevés 5<br />

Fonction du service Très élevés Faibles 7<br />

Moyens<br />

Moyens<br />

1) A l’heure actuelle il faut établir un appel pour chaque réponse de l’usager. Comme cet appel utilise une ligne téléphonique normale,<br />

cela peut vite devenir cher. Les prochains systèmes pourraient fonctionner sur un principe de paiement à l’utilisation.<br />

2) Ils peuvent aussi tirer profit des améliorations des techniques d’accès Internet générales.<br />

3) Soumis à l’approbation définitive.<br />

4) D’autres propositions sont en cours de discussion au sein de INTERACT et ailleurs.<br />

5) Il se peut qu’une infrastucture existe déjà pour les télécommunications en général.<br />

6) Plusieurs alternatives ont été proposées. Certaines sont en cours de discussion au sein du projet DVB.<br />

7) Ils pourraient aussi être élevés s’ils prennent en compte une intervention visant à réduire les coûts de l’équipement de l’usager.<br />

Tableau 1<br />

Technologies de la voie de retour.<br />

Dans les zones équipées d'un réseau<br />

câblé, le câble est la solution idéale pour<br />

la voie de retour d'interaction. Elle offre<br />

une largeur de bande considérable et ne<br />

nuit à aucun autre service. Il est aussi<br />

possible d'augmenter la capacité de la<br />

voie aller en lui dédiant un canal de fréquences<br />

libre.<br />

La voie de retour par câble est définie<br />

par une norme ETSI [8][9]. Toutefois,<br />

pour la distribution CATV, il existe aussi<br />

34 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Flux aller<br />

Flux retour<br />

une norme américaine rivale [10] et,<br />

comme la majorité des câblo-opérateurs<br />

britanniques sont des filiales de<br />

sociétés américaines, des pressions se<br />

font sentir au Royaume-Uni pour que<br />

cette norme soit préférée à la norme<br />

européenne. Un article résumant les différentes<br />

solutions câblées figure en [11].<br />

La figure 2 présente une attribution du<br />

spectre envisageable pour la CATV. Des<br />

lignes directrices sont fournies pour utiliser<br />

de préférence (sans que cela soit<br />

obligatoire) les gammes de fréquences<br />

suivantes :<br />

➩ 70 - 130 MHz et/ou 300 - 862 MHz<br />

pour la voie aller (hors-bande aval) ;<br />

➩ 5 - 65 MHz pour la voie de retour (en<br />

amont) en total ou en partie.<br />

Utilisateur Radiodiffuseur<br />

Modem câble Récepteur pour<br />

canal à fréquence<br />

supplémentaire<br />

Tableau 4<br />

Equipement pour le câble.<br />

Avantages Désavantages<br />

Equipement relativement<br />

simple<br />

Equipement réduit<br />

pour le diffuseur<br />

...<br />

5 - 65 MHz<br />

Largeur de bande<br />

des voies de retour<br />

70 - 130 MHz<br />

...<br />

L’utilisateur doit<br />

avoir un raccordement<br />

au câble<br />

Tableau 5<br />

Avantages et désavantages<br />

du câble.<br />

Canaux MAQ DVB-C 7/8 MHz<br />

Canaux interactifs retour (1 Mhz,<br />

2 MHz ou 200kHz) en MDPQ<br />

Figure 2<br />

Gammes de fréquence recommandées par le DVB pour les systèmes<br />

CATV interactifs.<br />

Pour éviter les problèmes de filtrage<br />

dans les amplificateurs vidéo bidirectionnels<br />

et dans les terminaux, la limite<br />

supérieure (65 MHz) du flux amont ne<br />

devra pas être combinée avec la limite<br />

inférieure (70 MHz) du flux aval dans le<br />

même système.<br />

Pour les systèmes par câble, l'utilisateur<br />

n'a besoin que d'un matériel limité,<br />

qu'en général il possède déjà, lorsqu'il<br />

souhaite disposer d'un accès à Internet<br />

en large bande.<br />

Les spécifications du câble permettent<br />

de disposer de 3,088 Mbit/s maximum<br />

sur la voie de retour partagée par tous<br />

les utilisateurs.<br />

Lematérielexigéparunevoiederetour<br />

de CATV est donné tableau 4. Les avantages<br />

et les inconvénients de ce système<br />

sont présenté tableau 5.<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

c) Le LMDS<br />

Les spécifications du système de distribution<br />

multipoint local (LMDS) [9] sont<br />

très proches de celles du câble. Cependant,<br />

dans ce cas, l'acheminement final<br />

passe par une liaison hertzienne à<br />

courte distance dans laquelle la voie de<br />

retour peut exploiter une FI dans la<br />

bande de 950 à 2150 MHz. Le système<br />

vise à permettre la distribution locale à<br />

grande vitesse à partir d'un réseau de<br />

distribution général dans lequel chaque<br />

terminal n'est pas directement câblé.<br />

Pour les voies de retour, deux choix sont<br />

possibles :<br />

➩ la signalisation hors bande (OOB). Pour<br />

assurer la compatibilité avec le matériel<br />

actuel conforme à la spécification<br />

ETS 300 800 [8], il est possible d'utiliser<br />

la bande 70 - 130 MHz pour la<br />

voie aller et 5 - 65 MHz pour la voie<br />

de retour ;<br />

➩ la signalisation dans la bande (IB). Pour<br />

tenir compte de la compatibilité en<br />

amont avec les spécifications actuelles<br />

du câble, et pour dégager une<br />

capacité supérieure pour les services<br />

interactifs et multimédias futurs,<br />

l'attribution est la bande 5 - 305 MHz.<br />

La figure 3 résume ces informations.<br />

La voie aller LMDS fournit un débit de<br />

3,088 Mbit/s pour les signaux hors<br />

bande et des multiples de 8 kbit/s pour<br />

les signaux dans la bande. La voie de<br />

retour devrait pouvoir accueillir jusqu'à<br />

1000 utilisateurs.<br />

Le matériel requis pour une voie de<br />

retour LMDS est précisée tableau 6. Les<br />

avantages et les inconvénients de ce système<br />

le sont tableau 7.<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 35<br />

...<br />

Canaux interactifs aller OOB<br />

(1 ou 2 MHz) en MDPQ<br />

Flux aller<br />

Flux retour<br />

300 - 862 MHz<br />

...<br />

5 - 65 MHz<br />

Fréq. (MHz)<br />

70 - 130 MHz<br />

...<br />

Canaux interactifs retour<br />

(2 MHz) en MDPQ<br />

Canaux LMDS, 950 à 2150 MHz<br />

950 - 2150 MHz<br />

Figure 3<br />

Gammes FI recommandées par le DVB pour les systèmes interactifs<br />

LMDS (OOB).<br />

...<br />

Canaux interactifs aller OOB<br />

(2 MHz) en MDPQ<br />

Fréq. (MHz)


TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

.<br />

Utilisateur Radiodiffuseur<br />

Equipement pour<br />

liaison hyperfréquences.<br />

d) La voie de Terre B.dm<br />

Points de distribution<br />

locaux<br />

Modem câble Récepteur pour<br />

canaux à fréquence<br />

supplémentaire<br />

Tableau 6<br />

Equipement pour le LMDS.<br />

Avantages Désavantages<br />

Pas de câble entre<br />

le réseau local et<br />

les maisons<br />

Largeur de bande<br />

des voies de retour<br />

Réserves en liaisons<br />

hyperfréq. et en<br />

câble assoc.<br />

Exploitation en vue<br />

directe<br />

Tableau 7<br />

Avantages et désavantages<br />

comparés du LMDS.<br />

Ce serait à l'avantage des radiodiffuseurs<br />

hertziens que l'ensemble du système<br />

interactif demeure dans leur<br />

domaine.Unevoiederetourtransmise<br />

danslaB.dmdévolueàlaradiodiffusion<br />

semblerait donc extrêmement intéressante.<br />

Cette solution pose cependant<br />

problème. L'acheminement des services<br />

de télévision en B.dm ne dépend pas de<br />

la densité d'utilisateurs, alors que c'est<br />

lecaspourlavoiederetourenbande<br />

décimétrique. Une telle voie peut très<br />

bien fonctionner dans les zones rurales<br />

(où la densité d'utilisateurs est faible),<br />

mais se révéler très limitative dans les<br />

zones urbaines (forte densité d'utilisateurs).<br />

INTERACT [12] a proposé une solution<br />

à ce problème. Elle repose sur une<br />

infrastructure cellulaire. Le principe de<br />

modulation SFDMA, qui prévoit quatre<br />

modes de fonctionnement différents,<br />

permet une architecture modulable<br />

pouvant être enrichie de cellules supplémentaires<br />

au fur et à mesure de<br />

l'augmentation du nombre d'utilisateurs,<br />

sans que les usagers déjà présents<br />

s'en ressentent. Le déploiement d'un tel<br />

système pourrait donc se révéler particulièrement<br />

intéressant, les grandes cellules<br />

initiales (pouvant aller jusqu'à<br />

75 km) étant progressivement remplacées<br />

par des cellules plus petites<br />

(jusqu'à 1,15 km). Etant donné qu'un<br />

intervalle d’un mégahertz suffit pour<br />

chaque station cellulaire, il est possible<br />

de réutiliser les fréquences (les cellules<br />

voisines étant les seules à devoir recou-<br />

rir à des fréquences différentes). La largeur<br />

de bande totale du système est<br />

donc minime.<br />

Lespectreestunedenréerare.Lalargeurdebandedelavoiederetourdoit<br />

donc être partagée par tous les utilisateurs.<br />

Suffisante pour la majorité des<br />

applications prévues dans le cadre de la<br />

télévision interactive (par ex. le<br />

télé-vote, le télé-achat, etc.) elle est<br />

cependant nettement inférieure à celle<br />

offerte par le RTPC ou le câble.<br />

L’équipement indispensable à l'utilisateur<br />

est relativement complexe et comprend<br />

un émetteur décimétrique de faible<br />

puissance. Le récepteur, qui n'est pas<br />

relié à d'autres services, peut toutefois<br />

être très facilement déplacé dans toute<br />

la maison.<br />

Le matériel nécessaire pour une voie de<br />

retour en B.dm figure tableau 8 et les<br />

avantages et les inconvénients de ce système<br />

sont résumés tableau 9.<br />

Le concept en B.dm offre une solution<br />

modulable dans les limites de la bande<br />

décimétrique de radiodiffusion existante.<br />

Les aspects financiers dépendent<br />

du nombre d'utilisateurs, mais le concept<br />

est particulièrement bien adaptée<br />

aux zones à faible densité d'utilisateurs<br />

Utilisateur Radiodiffuseur<br />

Terminal intégrant<br />

le modulateur et<br />

l’émetteur dm<br />

Infrastructure de<br />

réception cellulaire<br />

Tableau 8<br />

Equipement pour la B.dm<br />

hertzienne.<br />

Avantages Désavantages<br />

Laisse au diffuseur<br />

en B.dm la maîtrise<br />

de l’ensemble<br />

du système<br />

Mobilité de l’équipement<br />

(aucune<br />

connexion externe<br />

nécessaire)<br />

Réglage facile pour<br />

l’utilisateur<br />

Coût de l’équipement<br />

pour l’utilisateur<br />

Infrastructure du<br />

diffuseur<br />

Bande de la voie<br />

de retour limitée<br />

Interférences<br />

Disponibilité en<br />

spectre dm.<br />

Tableau 9<br />

Avantages et désavantages<br />

comparés de la B.dm hertzienne.<br />

et à infrastructure peu développée<br />

(c’est-à-dire lorsqu'un seul site de réception<br />

suffit), par exemple les pays du<br />

tiers-monde souhaitant transmettre des<br />

programmes éducatifs. Elle est aussi<br />

intéressante du fait de la facilité de<br />

déplacement du matériel (par ex. location<br />

de matériel pour réaliser des<br />

enquêtes de marché).<br />

Il reste encore des questions de<br />

brouillage en suspens, car chaque transmission<br />

d'un utilisateur pourrait<br />

brouiller la réception avoisinante des<br />

canaux de télévision. Le projet INTE-<br />

RACT se penche actuellement sur cette<br />

question. Une très grande sélectivité est<br />

indispensable pour la transmission de<br />

voies de retour adjacentes à des voies de<br />

télévisions existantes. Il faudra sans<br />

doute placer la voie de retour à une<br />

extrémité de la bande décimétrique disponible<br />

(ce qui ne serait possible que<br />

lors de la prochaine réattribution officielle<br />

des fréquences radioélectriques).<br />

Une bande distincte pourrait toutefois<br />

induire des difficultés lorsque la transmission<br />

de l'usager est émise par<br />

l'antenne de réception existante, car elle<br />

pourrait être limitée en largeur de<br />

bande. Les antennes de réception utilisées<br />

sont souvent installées depuis de<br />

nombreuses années et il pourrait se<br />

révéler risqué de vouloir réutiliser cette<br />

«ressource»d'infrastructure.<br />

e) Les télécommunications<br />

numériques améliorées (DECT)<br />

Dans les zones à forte densité de population<br />

(par exemple les immeubles à<br />

appartements) un système cellulaire<br />

exigeant des microcellules constitue une<br />

infrastructure fort onéreuse. Le système<br />

DECT est une solution de rechange<br />

offrant des microcellules relativement<br />

bon marché. Il fonctionne dans la bande<br />

de fréquences de 1880 à 1900 MHz, remplit<br />

la fonction de réseau d'accès et peut<br />

diffuser les données par l'intermédiaire<br />

d'autres réseaux (RNIS, RTPC, GSM,<br />

etc.). Cependant, à ces fréquences, la<br />

communication est considérablement<br />

affaiblie par les murs et autres éléments<br />

semblables. Le fonctionnement en visibilité<br />

quasi directe est donc indispensable.<br />

Le DECT dispose de fonctions pouvant<br />

être adaptée à un système DVB interactif<br />

[13] dans lequel l'acheminement final<br />

depuis le récepteur DECT jusqu'au<br />

radiodiffuseur ferait appel à des structures<br />

RTPC ou RNIS standard. Le DECT<br />

peut supporter un grand nombre d'usagers<br />

dans une zone restreinte (situation<br />

urbaine ou suburbaine) et acheminer<br />

une vaste gamme de services. La couverturepeutêtreagrandiegrâceàun<br />

relais radio. La planification tradition-<br />

36 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Utilisateur Radiodiffuseur<br />

Terminal intégrant<br />

l’équipement DECT<br />

Infrastructure<br />

microcellulaire<br />

(peut être déjà présente<br />

pour les télécommunications)<br />

Tableau 10<br />

Equipement pour les DECT.<br />

Avantages Désavantages<br />

Bande de la voie de<br />

retour raisonnable<br />

Mobilité du terminal<br />

Les cellules de<br />

dimensions réduites<br />

nécessitent une<br />

lourde infrastructure<br />

Innaplicable sur<br />

longue distance<br />

Exploitation en vue<br />

quasi directe<br />

Tableau 11<br />

Avantages et désavantages<br />

comparés des DECT.<br />

nelle des fréquences est inutile, car le<br />

DECT fait appel à la sélection dynamique<br />

des voies.<br />

La gamme maximum étant restreinte,<br />

le nombre de microcellules requises est<br />

considérable. Ce système ne convient<br />

donc pas aux zones rurales. Comme<br />

ces zones seraient bien desservies par<br />

le système en B.dm, ces deux solutions<br />

pourraient être considérées comme<br />

complémentaires. Toutefois, les radiodiffuseurs<br />

ou les usagers pourraient ne<br />

pas avoir les moyens de s'offrir ces<br />

deux technologies.<br />

Les débits binaires nets du système<br />

DECT standard sont les suivants :<br />

➩ champ B à 8 kbit/s (trafic) par demi<br />

intervalle (mode non protégé) ;<br />

➩ champ B à 6,4 kbit/s (trafic) par demi<br />

intervalle (mode protégé) ;<br />

➩ champ B à 32 kbit/s (trafic) par intervalle<br />

entier (mode non protégé) ;<br />

➩ champ B à 25,6 kbit/s (trafic) par<br />

intervalle entier (mode protégé) ;<br />

➩ champ A à 80 kbit/s (trafic) par intervalle<br />

double (mode non protégé) ;<br />

➩ 64 kbit/s champ B (trafic) par intervalle<br />

double (mode protégé) ;<br />

➩ 6,4 kbit/s champ A (commande/signalisation)<br />

par demi intervalle,<br />

intervalle entier et double.<br />

La norme DECT comprend les services<br />

de données. Les services et les liens<br />

entre les différents profils sont décrits<br />

au [14]. Les profils de services de données<br />

(DSP) constituent une famille se<br />

complétant mutuellement, dont le but<br />

est d'assurer la connexion des terminaux<br />

acheminant des services non<br />

vocaux à une infrastructure privée et<br />

publique. L'application détermine le<br />

profil qu'il faut utiliser sur la base de<br />

paramètres tels que le débit de données,<br />

le temps d'attente, la fiabilité et la consommation<br />

électrique. Tous exploitent<br />

les puissants services de données de la<br />

couche inférieure du système DECT,<br />

spécialement conçus pour les LAN, le<br />

multimédia et le traitement des données<br />

en série. Chaque profil de la famille a<br />

été optimisé pour un type différent de<br />

service aux utilisateurs.<br />

Le DECT utilise des algorithmes<br />

d'authentification de la station de base<br />

et du terminal, ainsi qu'un système de<br />

cryptage simple, le support de carte<br />

DAM (module d'authentification<br />

DECT).<br />

Le matériel nécessaire pour une voie de<br />

retour DECT standard à 1900 MHz<br />

approximativement figure tableau 10.<br />

Les avantages et les inconvénients de ce<br />

système sont présentés tableau 11.<br />

INTERACT étudie actuellement cette<br />

technologie. La solution qu'elle fournit<br />

pour les services interactifs a fait l'objet<br />

de recherches. Différentes modifications<br />

ont été proposées pour améliorer son<br />

efficacité et lui donner un caractère plus<br />

adapté aux services interactifs. Des<br />

modifications du système de modulation,<br />

d'égalisation des voies et de la mise<br />

en œuvre d'un mode d'accès par<br />

paquets efficace (mode paquets vrai)<br />

sont notamment à l'étude.<br />

f) Le satellite<br />

L'augmentation du nombre d’émissions<br />

par satellite de radiodiffusion<br />

indique les exigences que devra satisfaire<br />

un système interactif par satellite.<br />

Un système idéal acheminerait donc<br />

directement les informations émises en<br />

retour par l'utilisateur jusqu'au satellite,<br />

conformément à la proposition de système<br />

hertzien.<br />

Toutefois, même si le prix des récepteurs<br />

satellite a considérablement diminué,<br />

le prix du matériel de transmission<br />

n'a pas suivi. Il est donc peu probable<br />

que la transmission directe jusqu'au<br />

satellite soit rapidement rentable. 2<br />

2. La prochaine génération de satellites permettra<br />

les communications mobiles par satellite. Cependant,<br />

les taxes d'appel et les coûts de l’équipement<br />

donnent à penser que ce système pourrait<br />

difficilement fournir aux utilisateurs une solution<br />

réaliste pour une structure interactive standard.<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

On envisage donc un système proche de<br />

la réception SMATV, prévoyant que plusieurs<br />

utilisateurs soient reliés à un<br />

point de distribution du signal reçu par<br />

satellite. Des solutions utilisant une partie<br />

en coaxial à faible débit TDMA [15]<br />

ou une section en coaxial DECT sont à<br />

l'étude [13][16]. Le terminal externe de<br />

l'usager doit donc pouvoir recevoir ce<br />

signal local. Différentes solutions sont<br />

possibles pour ce faire.<br />

Une autre solution consiste à créer une<br />

liaison directe entre l'usager et le satellite<br />

dans les bandes Ka/Ku, Ku/Ku ou<br />

Ka/Ka. Cette solution est étudiée en ce<br />

moment par le DVB-RC. Pour l'instant,<br />

les émetteurs individuels des usagers<br />

sont à des prix prohibitifs.<br />

L'avantage du satellite est qu'il permet<br />

d’exploiter une largeur de bande relativement<br />

grande. Mais en pratique des<br />

facteurs de coûts donnent à penser que<br />

seuleunelargeurdebandelimitéesera<br />

disponible.<br />

Le matériel nécessaire pour une voie de<br />

retour par satellite figure tableau 12. Ces<br />

avantages et inconvénients sont présentés<br />

tableau 13.<br />

Utilisateur Radiodiffuseur<br />

Emetteur VSAT<br />

(probabl. partagé)<br />

Accès à un émetteur<br />

VSAT<br />

Voie satellite supplémentaire<br />

Tableau 12<br />

Equipement pour satellite.<br />

Avantages Désavantages<br />

Couverture de<br />

zone étendue<br />

Equipement du<br />

radiodiffuseur<br />

réduit<br />

Capacité de la voie<br />

de retour variable<br />

Laisse la maîtrise<br />

du service à l’opérateur<br />

satellite<br />

Les moyens satellite<br />

de l’usager sont<br />

disponibles pour<br />

d’autres services<br />

Infrastructure<br />

locale nécessaire<br />

pour se connecter à<br />

l’équipement VSAT<br />

Equipement de<br />

l’utilisateur coûteux<br />

(si terminal<br />

VSAT personnel)<br />

Coût d’utilisation<br />

élevé (usager)<br />

Tableau 13<br />

Avantages et désavantages<br />

comparés du satellite.<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 37


TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

g) Le GSM<br />

Une solution via GSM a aussi été proposée<br />

[17]. Le DVB-RC doit encore étudier<br />

la question et donner son approbation<br />

initiale. Le projet ACTS-MEMO étudie<br />

une proposition pour cette solution.<br />

5.1.3. Les choix techniques<br />

Il n'existe probablement pas de solution<br />

unique susceptible de fournir une voie<br />

de retour optimale pour tous les usagers<br />

européens. Les radiodiffuseurs et les<br />

fabricants de récepteurs grand public<br />

doivent en avoir conscience et chercher<br />

à concevoir des applications et des<br />

appareils suffisamment modulaires<br />

pour pouvoir fonctionner avec les différentes<br />

solutions envisagées.<br />

Idéalement, les opérateurs du système<br />

souhaitent conserver la mainmise sur le<br />

système interactif dans leur domaine.<br />

Par conséquent, les radiodiffuseurs<br />

hertziens préfèrent la création d'un<br />

réseau terrestre, et les opérateurs de<br />

satellite celle d'un réseau satellite. Toutefois,<br />

il reste encore un certain nombre<br />

de points techniques et de questions<br />

d'infrastructure à résoudre.<br />

A l'heure actuelle, la voie interactive des<br />

systèmes effectivement en exploitation<br />

utilise le réseau téléphonique. Les<br />

inconvénients inhérents à cette utilisation<br />

diminueront avec le temps. Ce système<br />

offre au radiodiffuseur l'avantage<br />

de ne pas coûter très cher en infrastructure<br />

(et de pouvoir s'adapter facilement<br />

à l'augmentation du nombre d’utilisateurs).Desoncôté,l'utilisateurbénéficie<br />

d'un accès relativement bon marché aux<br />

nouveautés techniques, aux dépens des<br />

charges d'utilisation.<br />

Hormis les réseaux câblés, qui offrent<br />

aussi un support facilement disponible<br />

pour la voie de retour, le réseau téléphonique<br />

devrait donc continuer à se tailler<br />

la part du lion dans le développement<br />

dessystèmesinteractifs.<br />

5.2. Protocole de la voie<br />

d’interaction<br />

Le projet DVB utilise un modèle à couches<br />

pour l’interconnexion des systèmes<br />

ouverts (OSI) pour définir la référence<br />

du système générique de protocole<br />

d'interaction. Ceci permet d'assurer une<br />

certaine cohérence tout en conservant<br />

autant de caractéristiques communes<br />

que possible (par ex., le protocole<br />

empile les différents supports de distribution<br />

et d'interaction).<br />

La figure 4 présente une version simplifiée<br />

du modèle de référence du système.<br />

Le projet DVB a commencé à élaborer<br />

les critères commerciaux et les spécifications<br />

techniques des systèmes interactifs<br />

plusieurs années après le démarrage de<br />

son programme d'étude. Toutes les<br />

caractéristiques des premières applications<br />

des systèmes interactifs ne sont<br />

pas conformes à l'approche privilégiée<br />

plus récemment par le DVB. Les conséquences<br />

ne devraient pas être bien lourdes,<br />

car ces premières applications sont<br />

destinées au « marché vertical » où<br />

l’interopérabilité n'est généralement pas<br />

essentielle. Si la situation devait évoluer,<br />

l’interopérabilité pourrait être mise en<br />

place grâce à un dédoublement des services.<br />

L'exploitation des différents protocoles<br />

d'interaction fera l'objet d'une normalisation<br />

croissante ou, au minimum,<br />

d'accordssignésparlesassociationsde<br />

prestataires de services. Si le terminal<br />

externe n’est pas un appareil sous<br />

licence mais une plate-forme à norme<br />

ouverte, il faudra veiller à ce que tous<br />

les prestataires de services puissent<br />

accéder aux fonctions et utilisent des<br />

caractéristiques telles que la voie interactive<br />

de façon cohérente et normalisée.<br />

L'accès aux éléments matériels et<br />

logiciels du terminal via l’API commune<br />

devra être normalisé pour permettre<br />

à l'utilisateur de choisir les services<br />

offerts par la plus vaste gamme<br />

possible de prestataires et sur n'importe<br />

quel support d'acheminement et d'interaction.<br />

5.3. Modes de<br />

programmation<br />

envisageables<br />

La gamme de services interactifs déjà<br />

disponibles ou susceptibles de l’être<br />

grâce à la radiodiffusion numérique<br />

n'est limitée que par la créativité des<br />

prestataires de services et par les caractéristiques<br />

des terminaux et autres produitsgrandpublic.Ilseratoujourspossible<br />

d'intégrer dans le récepteur une<br />

« structure » optimale de traitement et<br />

de mémoire ne modifiant pas exagérément<br />

le coût pour le consommateur<br />

(qu'il s'agisse du prix de vente au détail<br />

ou des frais mensuels de location).<br />

Une fois que cette structure aura été<br />

définie pour un service précis, elle sera<br />

gravée dans la pierre. Tous les services<br />

interactifs devront alors se conformer à<br />

cette plate-forme « héritée » jusqu'à ce<br />

qu'il soit possible de les remplacer, cinq<br />

à sept ans plus tard. La perception<br />

qu'aura l'utilisateur de la rapidité et de<br />

la puissance des services interactifs disponibles<br />

dépendra alors de la capacité<br />

du flux retenu par le prestataire de services<br />

pour acheminer les données<br />

jusqu'à la plate-forme, ainsi que de l'effi-<br />

Couche<br />

application<br />

Couche<br />

transport<br />

Couche<br />

réseau<br />

Couche<br />

physique<br />

Protocoles sous licence<br />

Protocoles indépendant du<br />

réseau<br />

Protocoles dépendant du<br />

système (mécanismes<br />

d’accès, structures des<br />

paquets, etc.)<br />

Fonctions particulières au<br />

support (modulation, codage<br />

de canal, fréquences, filtres,<br />

etc.)<br />

Figure 4<br />

Modèle de référence simplifié<br />

de système à couches.<br />

cacité des voies d'interaction, plutôt que<br />

des limites imposées par la puissance de<br />

traitement et la capacité mémoire du<br />

récepteur.<br />

Il pourrait être aussi possible d'ajouter<br />

des unités enfichables ou complémentaires<br />

pour augmenter régulièrement la<br />

puissance de traitement du terminal<br />

sous réserve que cette exigence soit prévue<br />

et que l'interface requise soit disponible.<br />

Il était encore récemment difficile de<br />

consulter le milieu des producteurs de<br />

programmes traditionnels pour leur<br />

demander ce qu'ils feraient de l'interactivité<br />

si elle leur était offerte. Les créateurs<br />

sont en général uniquement préoccupés<br />

des problèmes du moment.<br />

Tout nous indique que c'est la planification<br />

des programmes et des services<br />

acheminés par de nouveaux supports<br />

numériques qui constitue le problème<br />

du moment. Beaucoup de radiodiffuseurs<br />

ont lancé ou lancent aujourd'hui<br />

des services numériques par satellite.<br />

Les services numériques hertziens<br />

devraient voir le jour en 1998. Comme<br />

cette technologie permet l'interactivité,<br />

les créateurs de programmes commencent<br />

à réfléchir à ce qu'elle pourrait leur<br />

apporter.<br />

Dans le monde de la radiodiffusion, les<br />

acteurs souhaitent tous que le public<br />

soit incité à faire connaissance avec les<br />

nouveaux services à son propre rythme,<br />

et non à la vitesse sidérante du cycle de<br />

renouvellement du matériel et des logiciels<br />

informatiques. Le lancement des<br />

services et des fonctions interactives<br />

devrait bénéficier d'une mise en œuvre<br />

progressive s'étalant sur un laps de<br />

temps relativement prolongé, qui permette<br />

d'apporter les corrections imposées<br />

par l'expérience et d'éviter que le<br />

téléspectateur ne soit désorienté par un<br />

passage précipité de la télévision pas-<br />

38 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


sive à la télévision interactive. Les éventuelles<br />

étapes du lancement de l'interactivité<br />

peuvent être divisées en deux<br />

catégories selon qu'il s'agisse de caractéristiques<br />

complémentaires indépendantes<br />

ou liées aux programmes.<br />

Services complémentaires<br />

indépendants : étapes du<br />

lancement progressif<br />

➩ présentation et convivialité nettement<br />

améliorées pour le télétexte,<br />

grâce aux capacités de traitement et<br />

d'affichage permises par la technologie<br />

MPEG. Appel au Web pour certaines<br />

sources de matériel ;<br />

➩ élaboration d'un flux parallèle<br />

d'informations plus ou moins liées<br />

aux programmes, créé dans un environnement<br />

Internet pour fournir un<br />

service d'information « push »novateur<br />

(incluant par ex. la commande<br />

de la sélection du programme et du<br />

service) ;<br />

➩ lancement d'une voie de<br />

retour / d’interaction permettant de<br />

passer des commandes et de régler le<br />

paiement de produits et de kits<br />

d'assistance technique, de voter et de<br />

jouer à des jeux impliquant plusieurs<br />

foyers ;<br />

➩ trajet interactif utilisé pour personnaliser<br />

les demandes d'information<br />

(météo locale, circulation routière,<br />

etc.) ;<br />

➩ accès Internet complet présentant<br />

l'avantage, par rapport à l'appel au<br />

moyen d'un modem, de permettre<br />

un téléchargement rapide des pages<br />

lespluspopulaires.<br />

Services interactifs liés aux<br />

programmes : étapes du lancement<br />

progressif<br />

➩ mise à disposition de bases de données<br />

statiques dont l'accès n'exigera<br />

pas de référence à l'heure de diffusion<br />

du programme ;<br />

➩ synchronisation approximative des<br />

informations dynamiques destinées à<br />

repérer le programme en cours de<br />

diffusion ;<br />

➩ synchronisation temporelle précise<br />

utilisée pour du matériel tel que les<br />

jeux de questions-réponses ;<br />

➩ recours à la voie de retour pour participer<br />

à un jeu télévisé collectif ou une<br />

compétition nationale.<br />

Un certain nombre de questions<br />

devront être abordées au cours du développement<br />

de la programmation interactive<br />

et les téléspectateurs devront<br />

être formés à utiliser les nouvelles fonctions.<br />

Un programme linéaire doté de<br />

caractéristiques interactives devra par<br />

exemple conserver de l'intérêt en tant<br />

que tel. L'interactivité pourrait en effet<br />

détourner le public d'une série d'émissions<br />

(soigneusement) programmées ou<br />

un élément de programme pourrait susciter<br />

une très forte interaction avec le<br />

publicàunmomentdonné(etdoncsurchargerlavoiederetour).<br />

Au point de vue du contenu, bien des<br />

questions cherchent encore leur<br />

réponse. La production de contenu<br />

coûte cher et l'ajout de caractéristiques<br />

interactives pourrait considérablement<br />

alourdir la note. Pour limiter les frais<br />

d'ensemble d'un programme, il faudra<br />

réutiliser le matériel et s'adresser à un<br />

auteur unique pour les différents modes<br />

d'acheminement. La présentation sur<br />

un récepteur de télévision pourrait exiger<br />

une approche conceptuelle différente<br />

de l’informatique. Il faudra bien<br />

réfléchir à la façon de gérer la dimension,<br />

la rapidité et l'intérêt d'un public<br />

interactif.<br />

5.4. Situations nationales<br />

Le lancement des services de radiodiffusion<br />

numérique en Europe a mis en<br />

relief les grandes différences entre pays.<br />

La pression pour introduire les services<br />

numériques a surtout été le fait des opérateurs<br />

les plus avancés, qui ont lancé<br />

des services destinés à combler les lacunes<br />

identifiées dans le paysage audiovisuel<br />

de certains pays. Il n'y a pas eu de<br />

modèle de lancement pour ces services :<br />

il était prévu de lancer en 1995 un certain<br />

nombre de services numériques par<br />

satellite mais, pour différentes raisons,<br />

aucun n'a vu le jour à la date prévue.<br />

En France, où, de tout temps, la pénétration<br />

des services analogiques par satellite<br />

était restée faible, le marché des services<br />

numériques par satellite s'est<br />

révélé particulièrement dynamique et<br />

concurrentiel. Trois services ont été<br />

créés : par Canal+ (Canal Satellite), TPS<br />

(Télévision par satellite) et AB Sat. Au<br />

coursdelamêmepériode,lenombrede<br />

terminaux numériques de réception<br />

satellite installés en Allemagne a été nettement<br />

inférieur. Deux facteurs expliquent<br />

la nette différence existant entre la<br />

France et l'Allemagne : le niveau<br />

d'investissement dans le domaine du<br />

câbleetlemarchépréexistantdesprogrammes<br />

analogiques par satellite. En<br />

Allemagne, Deutsche Telekom a installé<br />

au cours des dix dernières années un<br />

énorme réseau câblé couvrant plus de<br />

80% de la population. De plus tous les<br />

programmes nationaux et régionaux<br />

hertziens sont distribués simultanément<br />

par satellite.<br />

Au Royaume-Uni, les services analogiques<br />

par satellite ont rapporté des som-<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

mes rondelettes à BSkyB, principal opérateur.<br />

Il est donc logique de penser que<br />

l'annonce du lancement imminent de<br />

services numériques par satellite aurait<br />

un effet néfaste et déstabilisateur sur les<br />

ventes de terminaux et d'abonnements<br />

analogiques. En l'occurrence, BSkyB a<br />

l'intention de lancer à l'été 1998 des services<br />

numériques sur Astra 2A (dont le<br />

lancement a aussi été repoussé). Cette<br />

nouvelle date pourrait être liée plus à la<br />

concurrence émanant des services de<br />

télévision numérique hertzienne, prévus<br />

pour la fin 1998, qu'à la demande<br />

des consommateurs. Les projets de<br />

satellites numériques au Royaume-Uni<br />

incluent effectivement une forte composante<br />

d'interactivité et se distinguent<br />

par la création d'une alliance stratégi-<br />

Edgar J. Wilson est ingénieur principal<br />

au département <strong>Technique</strong> de<br />

l'<strong>UER</strong> depuis dix ans. Avant l'<strong>UER</strong>, il a<br />

travaillé sur nombre de projets de<br />

recherche dans le domaine de la radiodiffusion<br />

à l’Independent Broadcasting<br />

Authority (Royaume-Uni). Parmi ces<br />

projets, citons : une antenne orientable<br />

électroniquement pour la réception<br />

des rediffusions qui a permis aux<br />

Iles anglo-normandes de recevoir la<br />

télévision en couleur en 1976, un système<br />

de codec et de modem PAL<br />

numérique à 60 Mbit/s utilisé avec le<br />

satellite d'essais orbitaux OTS en 1980,<br />

des modulateurs analogiques et numériques<br />

combinés destinés au système<br />

TV C-MAC en 1983, et plus tard les dispositifs<br />

MAC de radiodiffusion audio<br />

et vidéo à commutation de paquets.<br />

A l'<strong>UER</strong>, M. Wilson a assurer la coordination<br />

de l'évolution des techniques<br />

de radiodiffusion des données. Il s'est<br />

intéressé de près au Projet DVB dès<br />

son démarrage, en 1993, et a été à la<br />

tête du Bureau du Projet DVB jusqu'en<br />

1997. Ed Wilson est aujourd'hui Chef<br />

de projet du DigiTAG (le Groupe<br />

d'action pour la télévision numérique<br />

par voie de Terre). A ce titre, il se consacre<br />

maintenant à la mise en œuvre<br />

des services DVB par voie de Terre.<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 39


TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

que connue sous le nom de BIB (British<br />

Interactive Broadcasting) rassemblant<br />

BSkyB, British Telecom, une banque et<br />

un fabricant d'équipement grand<br />

public.<br />

La situation commerciale et politique<br />

desautrespayseuropéensestassezdifférente.<br />

6. Conclusions<br />

Il existe toute une gamme de techniques<br />

et de protocoles pour le lancement de la<br />

« télévision interactive » au sens le plus<br />

large du terme. Il n'est pas possible de<br />

prévoir avec certitude lesquels donneront<br />

de bons résultats. La meilleure<br />

solution à ce stade (ou probablement à<br />

tout autre stade dans une atmosphère<br />

d'évolution technique rapide) consiste à<br />

déterminer quelles sont les directions<br />

paraissant les plus prometteuses.<br />

Une nouvelle technique ne peut s'imposer<br />

que lorsque la technologie, l'infrastructure<br />

et le contenu sont tous trois suffisamment<br />

solides. L’intérêt du contenu<br />

est particulièrement important et se<br />

mesure à la différence entre le nouveau<br />

système et ce qui était jusqu'alors proposé.<br />

Il est possible qu'il faille différentes formules<br />

pour assurer la réussite dans des<br />

zones géographiques différentes,carlecontenu<br />

déjà disponible et l'infrastructure<br />

en place différeront. Tout cela aura des<br />

répercussions sur la forme et la taille<br />

des « piliers » de la réussite. Par exemple,<br />

de façon générale, la tradition écrite<br />

(littérature) occupe une place plus<br />

importante dans les loisirs en Europe<br />

du Nord qu'en Europe du Sud. Il existe<br />

aussi une disparité considérable dans<br />

les infrastructures susceptibles d'acheminer<br />

les systèmes interactifs, dans les<br />

tarifs téléphoniques, etc.<br />

Les clés de la réussite pourront varier à<br />

l'intérieur d'un environnement national<br />

et local, car différents schémas de comportement<br />

vis-à-vis des médias se font<br />

jour dans une société donnée. Un classement<br />

récent divise le public national en<br />

quatre groupes caractérisés par des différences<br />

de comportement vis-à-vis des<br />

médias :<br />

➩ les personnes travaillant dans le<br />

domaine des connaissances ;<br />

➩ les individus pressés ;<br />

➩ les personnes cherchant à occuper<br />

leurs loisirs ;<br />

➩ les fanatiques de l'informatique.<br />

Chacune de ces catégories peut se sentir<br />

plus ou moins attirée par les services<br />

interactifs.<br />

Pour s'imposer, un système interactif<br />

devra s'appuyer sur un public constituant<br />

une taille de clientèle raisonnable.<br />

Il devra présenter un intérêt pour au<br />

moins un (de préférence davantage) des<br />

groupes d'utilisateurs susmentionnés. Il<br />

faudra aussi sans doute qu'il puisse<br />

intéresser plus d'un Etat européen, pour<br />

bénéficier de suffisamment de ventes.<br />

Le contenu constitue l'un des points fondamentaux<br />

de l'analyse. L'essentiel<br />

pour l'utilisateur est le contenu. Quel<br />

type de contenu, et à quel prix, acheminera-t-il<br />

une valeur ajoutée suffisante pour<br />

intéresser l'un (ou plus) des groupes d'utilisateurs<br />

mentionnés dans plus d'un Etat<br />

européen ?<br />

Lesinformationsfourniespardesessais<br />

en vraie grandeur sur des réseaux complets<br />

de services sont ambiguës. Bien<br />

qu’on ne puisse parler d’échec, le fait<br />

qu'aucun service à la demande permanent<br />

n'ait encore été annoncé semble<br />

indiquer qu’en Europe, l’heure ne soit<br />

pas encore à la « télévision interactive »,<br />

au sens de services VoD en large bande.<br />

L'accueil pour un tel système pourrait<br />

varier à l'intérieur du continent.<br />

Le succès universel du World Wide Web<br />

ne fait pour sa part aucun doute. Il est<br />

certain, vu la disponibilité de l'infrastructure<br />

et sa gamme de contenu suffisamment<br />

large (qu’il est d’ailleurs<br />

impossible de se procurer facilement<br />

par d'autres moyens), que les utilisateurs<br />

seront nombreux à adopter cette<br />

nouvelle technologie.<br />

La « nébuleuse » de la télévision interactive<br />

se situe à mi-chemin entre services<br />

en ligne et télévision - linéaire - normale.<br />

Les services qui présentent les<br />

meilleures chances de réussite devraient<br />

être ceux qui reprennent, voire exploitent,<br />

les caractéristiques éprouvées de la<br />

radiodiffusion et des services en ligne.<br />

Ils constitueront sans doute les constellations<br />

composant la nébuleuse, et mériteront<br />

à ce titre la plus grande attention.<br />

L’Internet, tout comme la télévision<br />

radiodiffusée, est un service dont la<br />

popularité ne fait plus de doute. Conclusion,<br />

le succès consistera à proposer<br />

des services associant les deux. Cela<br />

pourrait s’appeler la Télévision Internet.<br />

Les services offrant aux téléspectateurs<br />

la possibilité de regarder des programmes<br />

linéaires, tout en proposant un<br />

accès rapide au Web, semblent pour<br />

l'instant présenter les plus grandes<br />

chances de succès.<br />

Le Projet DAVIC a élaboré des protocoles<br />

pour les services radiodiffusés combinant<br />

la télévision et les fonctions du<br />

Web. Il s'agit de la configuration de radiodiffusion<br />

numérique améliorée (EDB), qui<br />

prévoit le téléchargement des pages<br />

Web susceptibles d'offrir une interactivité<br />

locale au récepteur, et de la configuration<br />

de radiodiffusion numérique (IDB),<br />

qui prévoit le téléchargement de pages<br />

Web ainsi qu'une connexion Internet<br />

supplémentaire qui pourra être utilisée<br />

en même temps que le programme.<br />

Cette deuxième configuration est donc<br />

essentielle pour la réussite de la télévision<br />

interactive.<br />

Les services les mieux placés sont ceux<br />

qui ne seront disponibles nulle par<br />

ailleurs tout en étant éminemment désirables,<br />

notamment les services reliant le<br />

contenu du programme aux pages Web.<br />

Il pourrait s'agir par exemple de l'interaction<br />

du public lors de jeux télévisés,<br />

de transactions commerciales et d'accès<br />

à l'information complémentaire.<br />

Dans un environnement dans lequel<br />

l'accès aux services du Web passe souvent<br />

par l'utilisation d'un système IDB,<br />

le fournisseur de programmes TV occuperait<br />

une position de force pour susciter<br />

l'intérêt du public et l'entretenir. Il pourrait<br />

aussi être en mesure, s'il le souhaitait,<br />

de s'arroger une position dominante<br />

en tant que prestataire de services Internet.<br />

Le système d'acheminement de la voie<br />

interactive Internet pourrait être :<br />

➩ le RTPC ;<br />

➩ le RNIS ;<br />

➩ unevoiealleretderetourdetélédiffusion<br />

en B.dm ;<br />

➩ des réseaux câblés disposant de voies<br />

de retour en B.km ;<br />

➩ le V-SAT par collecteur ou un autre<br />

réseau.<br />

Le système le plus prometteur pourrait<br />

dépendre de l'infrastructure nationale<br />

disponible. Par exemple, certains radiodiffuseurs<br />

n'ont pas la possibilité d'utiliser<br />

le RTPC du fait de l'absence de<br />

lignes téléphoniques dans certaines parties<br />

du monde.<br />

Lorsqu'un pays dispose effectivement<br />

d'un RTPC fiable et bien développé, ce<br />

dernier constituera sans doute le mode<br />

d'accès à l'interactivité le moins onéreux<br />

sur le plan de l'infrastructure. Dansuntel<br />

cas, le système pourrait se convertir au<br />

RNIS au fur et à mesure de la mise en<br />

œuvre du RNIS. L'intérêt du service<br />

pourrait être sérieusement remis en<br />

causesilecoûtdel'accèslocalàInternet<br />

devenait moins marginal.<br />

Lorsqu'un pays dispose d'un RTPC<br />

moins fiable ou moins bien développé, le<br />

recours à un système de voie de retour hertzienne<br />

en B.dm pourrait représenter une<br />

solution viable. Si un système câblé est<br />

disponible, il constituerait bien évidem-<br />

40 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


ment la meilleure infrastructure pour la<br />

mise en œuvre du canal interactif.<br />

Un système de radiodiffusion numérique<br />

interactive intéressera sans doute<br />

davantage les « personnes travaillant<br />

dans le domaine des connaissances »,<br />

les « individus pressés » et les<br />

« fanatiques de l'informatique » que les<br />

« personnes cherchant à occuper leurs<br />

loisirs ». Par la suite, le recours au service<br />

pourrait se répandre aussi parmi<br />

les personnes cherchant à occuper leurs<br />

loisirs, car les prochaines générations<br />

seront familiarisées avec l'informatique.<br />

Au début d'un service interactif, il sembleraisonnablededonnerlaprioritéà<br />

une forme d'interactivité portant sur les<br />

éléments relatifs aux programmes et<br />

susceptibles d'intéresser les trois premiers<br />

groupes d'utilisateurs.<br />

Remerciements<br />

L'auteur souhaite remercier ses collègues<br />

du Projet ACTS AC086 INTE-<br />

RACT pour leur contribution à cet article<br />

qui s'est appuyé sur leurs propres<br />

rapports. Il adresse des remerciements<br />

tout particuliers à M. Robert Allan<br />

(ERA, Royaume-Uni), M. Paul Gardiner<br />

(ITC, Royaume-Uni), Mlle Pilar<br />

Pérez-Prado (Retevisión, Espagne),<br />

M. John van der Waal (Nozema,<br />

Pays-Bas), M. Jens Vollmer (Bosch, Allemagne)<br />

et M. David Wood (<strong>UER</strong>,<br />

Suisse).<br />

Bibliographie<br />

[1] Report on Preliminary Introduction<br />

Scenarios<br />

ACTS INTERACT, AC086/<strong>EBU</strong>/<br />

[2]<br />

DE003, décembre 1997.<br />

D. Wood: Broadcasting over the<br />

Internet and beyond<br />

(UIT) Telecom Inter@ctive, Genève,<br />

septembre 1997.<br />

[3] Preliminary Report on System<br />

Requirements, Deliverable<br />

ACTS INTERACT, AC086/<strong>EBU</strong>/<br />

[4]<br />

DE001, mars 1996.<br />

D. Kramer: Le télétexte de haut<br />

niveau dans ses oeuvres<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> n° 275,<br />

printemps 1998.<br />

[5] http:/.twowaytv.com<br />

[6] http:/www.intercast.org<br />

[7] ETS 300 801: Digital Broadcasting<br />

systems for television,<br />

sound and data services; DVB<br />

interaction return channel<br />

[8]<br />

through PSTN/ISDN.<br />

prETS 300 800: Digital Broadcasting<br />

systems for television,<br />

sound and data services; DVB<br />

interaction channel for Cable<br />

TV distribution system (CATV).<br />

[9] prEN 301 199: Digital Broadcasting<br />

systems for television,<br />

sound and data services; DVB<br />

interaction channel for Local<br />

Multipoint<br />

tems (LMDS)<br />

Distribution Sys-<br />

L’introduction du DAB et l’Europe du DVB-T<br />

A sa réunion d’avril 1998, l’Assemblée <strong>Technique</strong> de l’<strong>UER</strong> a approuvé la déclaration suivante :<br />

TÉLÉVISION INTERACTIVE<br />

[10] Cable-TV access method and<br />

physical layer specification<br />

IEEE Project 802.14/a Projet 2,<br />

Révision 2, juillet 1997.<br />

[11] C. Smythe et al: Standards for<br />

Interactive Multimedia across<br />

CATV Infrastructures<br />

IBC-97, septembre 1997.<br />

[12] Interim Specification for DVB<br />

Interaction Channel for Terrestrial<br />

Systems - based on<br />

SFDMA<br />

Module technique DVB, juin 1997.<br />

[13] prEN 301 193: Digital Broadcasting<br />

systems for television,<br />

sound and data services; DVB<br />

interaction channel for DECT.<br />

[14] ETR 185: Radio Equipment and<br />

Systems (RES); Digital European<br />

Cordless Telecommunications<br />

(DECT) Data services<br />

profile. Profiles overview.<br />

[15] DVB Interaction channel for<br />

small SMATV<br />

Projet de spécification, DVB-RC<br />

226, rév. 2.0.<br />

[16] DVB Interaction Channel for<br />

Master Antenna TV (S)MATV<br />

systems<br />

DVB-RC-254, rév. 1.<br />

[17] prEN 301 205: Digital Broadcasting<br />

systems for television,<br />

sound and data services; DVB<br />

interaction channel for Global<br />

System for Mobile Communications<br />

(GSM).<br />

La communauté radiophonique d’Europe et le secteur technique de l’<strong>UER</strong> ont fermement soutenu le développement<br />

de la radiodiffusion sonore numérique en Europe. Une série de nouveaux services DAB sont maintenant<br />

disponibles dans plusieurs régions du continent. Cet important nouveau média est prêt pour une croissance rapide.<br />

Pour répondre aux initiatives déjà mises en place par les radiodiffuseurs, les fabricants doivent maintenant<br />

chercher à offrir des récepteurs DAB à des prix accessibles au grand public. Le succès du DAB dépend de l’engagement<br />

de l’industrie de l’électronique de loisirs. La manière dont le DAB sera traité ne manquera pas d’influencer<br />

l’intérêt des radiodiffuseurs pour les nouvelles technologies et la manière dont ils les introduiront. Pour<br />

valoriser les services DAB, il faut absolument que le grand public puisse disposer de récepteurs à un prix abordable.<br />

Les membres de l’<strong>UER</strong> ont également soutenu le développement du système DVB-T de télévision numérique<br />

par voie de Terre, système qui poursuit un autre but et des objectifs conceptuels différents de ceux du DAB. Les<br />

deux systèmes sont cependant complémentaires et répondront à des besoins particuliers dans l’audiovisuel de<br />

demain. Chacun à ses points forts et tous les deux sont nécessaires. Comme les radiodiffuseurs offriront les deux<br />

services, le DAB et la DVB-T, les deux types de récepteurs trouveront leur marché.<br />

Le Groupe de projet de l’<strong>UER</strong> B/MM (Multimédia mobile), présidé par Kjell Engströem (SR), se penche actuellement<br />

sur le problème de l’acheminement multimédia vers les mobiles.<br />

<strong>UER</strong> – <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 41


LES LIVRES<br />

En librairie<br />

Un bon de commande pour et seulement pour les documents publiés par l’<strong>UER</strong> suit cette rubrique.<br />

Les renseignements relatifs aux autres documents présentés ici doivent être demandés directement à la maison d’édition concernée.<br />

La jeunesse de la télévision<br />

Le 22 e volume de la série History of Technology<br />

de l'IEE vient de paraître. Plusieurs<br />

volumes de cette collection sont<br />

consacrés à la radio et à la télévision. Le<br />

professeur R.W. Burns, auteur de cet<br />

ouvrage,adéjàcontribuéàlasérieavec<br />

destitrescommeBritish Television, the formative<br />

years et Radar developments to 1945.<br />

Ce volume évoque les temps forts des<br />

grands travaux de recherche pendant la<br />

période de 1878 à 1940. Une télévision,<br />

en 1878 ? Pas exactement. Le professeur<br />

Burns commence son histoire à l'époque<br />

où apparaissent les premières images<br />

réalisées de main d'homme. Dans le premier<br />

chapitre, il remonte même au théâtre<br />

d'ombres et à la lanterne magique. La<br />

télévision que nous connaissons s'est<br />

vraisemblablement développée du jour<br />

où ont été découvertes les propriétés<br />

photoconductrices du sélénium ; c'était<br />

en 1873, à la station de télégraphie transatlantique<br />

de l'île Valencia, sur la côte<br />

sud-ouest de l'Irlande. Cette découverte<br />

a encouragé les scientifiques et ingénieurs<br />

à expérimenter les possibilités «<br />

d'envoi électrique des images ».<br />

Le cinquième chapitre, intitulé « Vision à<br />

distance»,portesurlapériodede1880à<br />

1920. A l'heure du multimédia et de la<br />

télévision interactive, il est intéressant de<br />

se pencher sur une reproduction conservée<br />

dans les Archives nationales de<br />

Washington, qui montre comment le<br />

XIX e siècle imaginait la télévision interactive<br />

de l'an 2000. L'on y voit une famille<br />

réunie devant une télévision à large<br />

écran (sans doute de la haute définition),<br />

équipée d'une caméra, d'un microphone<br />

et d'un casque d'écoute pour obtenir une<br />

communication interactive image et son.<br />

Prédire l'avenir de la télévision a toujours<br />

été un passe-temps très prisé à toutes<br />

les époques.<br />

Le professeur Burns fait allusion à la<br />

comédiedeGeorgeBernardShaw,«En<br />

remontant à Mathusalem », dont une<br />

scène décrit les ministres du gouvernement<br />

participant, en 2170, à ce que nous<br />

appelons aujourd'hui une « visioconférence<br />

».<br />

L'ouvragedécritletravaildepionnier<br />

effectué pendant les années 1920 et le<br />

début des années 1930, époque où se<br />

joua le développement de la télévision. Il<br />

s'étend quelque peu sur les travaux de<br />

John Logie Baird (Royaume-Uni) et la<br />

contribution de gens comme Shoenberg<br />

à l'EMI. Ce volet de l'histoire est évidemment<br />

déjà traité dans le précédent<br />

ouvrage de l'auteur. Ce qui est nouveau,<br />

et le plus intéressant pour le lecteur européen<br />

en tout cas, ce sont les détails des<br />

développements intervenus hors<br />

d'Europe : au Japon et aux Etats-Unis,<br />

par exemple.<br />

Un ingénieur d'origine hongroise, du<br />

nom de Mihaly, a présenté un système de<br />

télévision reposant sur le disque de<br />

Nipkow, lors de l'Exposition sur la radio<br />

à Berlin en 1929. Avec une résolution de<br />

30 lignes, le système offrait une qualité<br />

somme toute acceptable. Chaque jour, les<br />

images étaient transmises d'un émetteur<br />

local de Berlin, sur une longueur d'ondes<br />

de 475,7 m. Après son succès en Allemagne,<br />

Mihaly a cherché à implanter son<br />

invention en Angleterre ; malgré tous ses<br />

efforts, il n'a pas réussi à avoir l'appui<br />

des Postes et Télégraphes britanniques ni<br />

celui de la BBC.<br />

Les Jeux olympiques de 1940 étaient prévus<br />

à Tokyo; le radiodiffuseur national<br />

japonais, la NHK, s'apprêtait à en assurer<br />

le reportage télévisé et à diffuser les images<br />

dans un rayon de 19 km. Il avait déjà<br />

aménagé un laboratoire de recherche et<br />

investidefortessommesdanslamiseau<br />

point technique d'un système de « télévi-<br />

sion haute définition » pour ces Jeux.<br />

Vint la guerre de 1939 en Europe, et la fin<br />

des plans olympiques japonais.<br />

La description de l'évolution de la télévision<br />

aux Etats-Unis est de loin la partie la<br />

plus intéressante du livre. La plupart de<br />

la documentation, pour ces pages d'histoire<br />

à tout le moins, s'appuie sur des<br />

recherches récentes. Les travaux de célèbres<br />

ingénieurs de la télévision y sont<br />

bien entendu évoqués. On retiendra surtout<br />

le nom du Dr V.K. Zworykin, dont le<br />

tube iconoscopique apporta le maillon<br />

fondamentaldelachaînedetélévision<br />

électronique. L'ouvrage s'étend longuement<br />

sur les travaux des laboratoires de<br />

Westinghouse et de la Radio Corporation<br />

of America.<br />

Les passages particulièrement intéressants<br />

sont ceux qui décrivent avec force<br />

détails les travaux du Dr E.F.W. Alexanderson.<br />

Du Dr Alexanderson (proche<br />

parentdudirecteurdelaradiodel'<strong>UER</strong>,<br />

M. Thomas Alexanderson), on se souvient<br />

surtout comme de l'inventeur des<br />

alternateurs utilisés par Marconi dans<br />

ses émetteurs télégraphiques radio au<br />

début du siècle. Ernst Alexanderson est<br />

un ingénieur suédois qui, jeune homme,<br />

avait émigré aux Etats-Unis. Employé de<br />

la General Electric Company, il devint<br />

unefiguredeprouedudéveloppement<br />

des alternateurs haute fréquence<br />

employés sur les émetteurs de télégraphie<br />

sans fil. Ses travaux ont conduit à la<br />

création de la Radio Corporation of<br />

America (RCA) où il occupa pendant de<br />

nombreuses années le poste d'ingénieur<br />

en chef. Il a commencé ses travaux sur la<br />

télévision en 1924 et a toujours été partisan<br />

de la projection sur grand écran.<br />

Cet ouvrage d'environ 660 pages apporte<br />

une contribution significative à l'histoire<br />

de la radiodiffusion ; lecture incontournable<br />

pour tous ceux qui s'intéressent<br />

42 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


aux origines de notre profession, il peut<br />

fièrement prendre place aux côtés des 21<br />

autres volumes de la collection IEE qui<br />

retrace l'histoire de la technologie.<br />

Television: An international history<br />

of the formative years<br />

IEE History of Technology Series, No. 22<br />

R.W. Burns<br />

Volume de 661 pages<br />

The IEE in association with the Science<br />

Museum, Londres, 1998<br />

Réf. : ISBN 0 85296 914 7. Prix : £75,00.<br />

George T. Waters<br />

Enregistrement du son stéréo :<br />

théorie et pratique<br />

Quelelecteurneseméprennepassurle<br />

titre anglais de cet ouvrage ! L'expression<br />

anglaise « sound recording » peut être<br />

comprise de plusieurs manières et il ne<br />

faut pas s'attendre à un livre détaillant<br />

les caractéristiques techniques de tous les<br />

formats d'enregistrement.<br />

Le chapitre 2 en définit bien la portée :<br />

➩ l'opération durant laquelle on procèdeàunajustementdelamodulationdumicroetdelaqualitéduson,<br />

afin de pouvoir diffuser ou enregistrer<br />

les données sonores ;<br />

➩ l'ensemble de procédures destinées à<br />

créer une perception sonore spatiale<br />

par la captation des sources sonores<br />

et l'emploi d'équipement électroacoustique.<br />

L'ouvrage est un guide pratique des<br />

techniques de production audio, portant<br />

à la fois sur les phases d'enregistrement<br />

et de diffusion. Il décrit, en termes simples<br />

et concrets, les diverses techniques<br />

de captation et de traitement des sons.<br />

Les deux auteurs ont une très grande<br />

expérience de la radiodiffusion et des<br />

industries de l'enregistrement. Ils ne veulent<br />

pas dicter des solutions mais au contraire<br />

expliquer le pourquoi des diverses<br />

méthodes suggérées, charge au lecteur<br />

de décider comment exploiter ces idées<br />

dans son travail quotidien. Les mathématiques<br />

sont quasiment absentes dans<br />

cet ouvrage mais les auteurs n'hésitent<br />

pas à recourir s'il le faut à la théorie pour<br />

faciliter la compréhension des techniques<br />

qu'ils décrivent.<br />

Les auteurs se préoccupent essentiellement<br />

du son direct, autrement dit, celui<br />

qui caractérise les spectacles vivants donnésdansdessitesréels,etnonceluiquia<br />

été obtenu à grand renfort de manipulations<br />

techniques. Après un bref historique<br />

de l'enregistrement, dépourvu de<br />

tout caractère technique, les auteurs traitent<br />

des notions fondamentales – techniques<br />

et opérationnelles - de la profession.<br />

Après des chapitres portant sur le son et<br />

l'acoustique, la préparation des séances<br />

d'enregistrement, ils abordent le thème<br />

central du livre : les techniques de microphone,<br />

qu'ils expliquent à l'aide de nombreux<br />

diagrammes très clairs.<br />

L'ouvrage contient aussi de bien utiles<br />

glossaires ; des corrélats permettent au<br />

lecteur de s'y retrouver dans la jungle<br />

confuse et les recoupements des titres,<br />

fonctions et formations du personnel<br />

oeuvrant dans les différents pays pour le<br />

compte des diverses industries et branches<br />

industrielles.<br />

Les étudiants et professionnels y trouveront<br />

une introduction complète à leur<br />

discipline d'étude ou de travail. Ce guide<br />

demeurera un ouvrage de référence très<br />

utile sur « l'art et les mystères » de la captation<br />

du son.<br />

Stereophonic Sound Recording:<br />

Theory and Practice<br />

Hugonnet and Walder<br />

Volume de 291 pages<br />

John Wiley and Sons, Chichester,<br />

Royaume-Uni,1998<br />

Réf. : ISBN 0-471-97487-0. Prix : £29,95.<br />

Richard Chalmers<br />

L'audiovisuel numérique<br />

L'étudiant comme le professionnel de la<br />

radiodiffusion trouvera dans ce livre tout<br />

ce qu'il faut savoir sur les techniques<br />

actuelles de radio et télévision qui servent<br />

à produire et à diffuser les programmes.<br />

De bons résumés des actuels<br />

systèmes TV analogiques conduisent le<br />

lecteur aux techniques numériques.<br />

Description des principes fondamentaux<br />

de numérisation, données élémentaires<br />

de l'image et du son, systèmes de<br />

production audio/vidéo, conversion<br />

analogique-numérique, caméras vidéo,<br />

transmission numérique (y compris<br />

aspectspratiquesdesrécepteursnumériques),<br />

traitement numérique du signal,<br />

compression des données, présentations<br />

vidéo, enregistrement numérique, postproduction<br />

et multimédias numériques,<br />

tout y est. L'ouvrage passe en revue les<br />

nouvelles formes de distribution telles<br />

queleWebetlavidéoàlademandeet<br />

comporte un glossaire des termes utilisés.<br />

A défaut d'entrer dans le détail des nombreux<br />

sujets traités, l'ouvrage n'en constitue<br />

pas moins une introduction utile et<br />

LES LIVRES<br />

relativement limpide à l'actuelle technologie<br />

de la radiodiffusion. Ecrit certes<br />

dans une perspective américaine, il peut<br />

néanmoins intéresser un cercle de lecteursdansd'autrescontinentsetpays.<br />

Principles of Digital Audio<br />

and Video<br />

A.C. Luther<br />

Volume de 405 pages<br />

Artech House, Londres, 1997<br />

Réf. : ISBN 0-89006-892-5. Prix : £60,00.<br />

David Wood<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 43<br />

ATM<br />

Onze chapitres, deux annexes, 173 illustrations<br />

et 259 références bibliographiques<br />

regroupées en fin d’ouvrage<br />

composent cet ouvrage que nous devons<br />

à deux spécialistes de Siemens Allemagne.<br />

Les auteurs commencent par situer<br />

l'ATM, pierre angulaire du RNIS à large<br />

bande, dans le contexte des développements<br />

passés et futurs des infrastructures<br />

de télécommunications numériques<br />

dans le monde (chapitre premier). Dans<br />

un deuxième chapitre, ils décrivent les<br />

rudiments de la technologie ATM avant<br />

de développer (chapitres 3 et 4) l'architecture<br />

du système et le protocole en couches.<br />

La distribution et le multiplexage statique<br />

sont traités dans le chapitre 5. Suivent<br />

quatre chapitres sur les principes de<br />

réseau et d'acheminement ATM, les<br />

applications de ce mode de transfert, ses<br />

concepts de service et structures de<br />

réseau. Les connexions ATM sont décritesdanslechapitre10.<br />

Les auteurs expliquent ensuite (chapitre<br />

11) les principes et protocoles<br />

fondamentaux : tout ce qu'il faut savoir,<br />

en somme, pour comprendre les chapitres<br />

précédents. Les deux annexes donnent<br />

la liste complète des normes ATM et<br />

les coordonnées d'un certain nombre<br />

d'agences spécialisées et du Forum ATM<br />

(qui existe depuis1991). Le lecteur y trouvera<br />

notamment des paramètres qui se<br />

préparaient pendant que l'ouvrage prenait<br />

forme, ainsi que la liste des abréviations<br />

utilisées.<br />

Ce livre, bien écrit, entend apporter aux<br />

cadres supérieurs des télécommunications<br />

multimédias, employés par l'industrie<br />

de l'informatique et des réseaux<br />

commutés, des éléments techniques en<br />

suffisance pour une étude autodidacte.<br />

Relativement peu de connaissances techniques<br />

sont requises pour aborder cet


LES LIVRES<br />

ouvrage dont l'utilité ne fait aucun<br />

doute.<br />

TATM – Infrastruktur für die<br />

Hochleistungs-kommunikation<br />

E. Rathged and E. Wallmeier<br />

Volume de 535 pages<br />

Springer, Berlin, 1997<br />

Réf. : ISBN 3-540-60370-0. Prix : DM 178.<br />

Dietmar Kopitz<br />

Guide vidéo non linéaire<br />

Pasplustardqu'hier,semble-t-il,nous<br />

parcourions les pages de ce Guide de<br />

l'acheteur paru chez Sypha. C'était<br />

l'année dernière et voici qu'une 4 e édition<br />

vient de paraître en avril 1998.<br />

Le lecteur y trouvera les détails de plus<br />

de 500 consoles de montage non linéaire,<br />

consoles de montage hybrides, enregistreurs<br />

de disques et serveurs vidéo. Les<br />

systèmes de montage en ligne et hors<br />

ligne y figurent également, avec toutes<br />

les variantes de qualité et de prix : systèmes<br />

complets, cartes enfichables pour<br />

ordinateurs et progiciels. Les enregistreurs<br />

de disques et serveurs d'accès<br />

direct y sont répertoriés séparément. Les<br />

informations techniques fournies portent<br />

sur les applications ciblées, les caractéristiques<br />

et exigences du matériel et du<br />

logiciel, le mode d'exploitation, la gestion<br />

et les fichiers de données EDL, les supports<br />

de réseaux et l'importation/exportation<br />

de fichiers audiovisuels. Les futurs<br />

plans de développement, les configurations<br />

typiques, les tarifs et renseignements<br />

concernant les fournisseurs, y sont<br />

également évoqués. Comme la précédente,<br />

cette 4 e version conseille les acheteurs<br />

potentiels pour qu’ils puissent<br />

évaluer leurs besoins d'archivage et<br />

donne des indications sur le vocabulaire<br />

utile et les termes spécialisés.<br />

Dans ce domaine qui évolue rapidement,<br />

même un guide annuel peut paraître<br />

insuffisant. Laissons au moins à ses<br />

auteurs le mérite d'avoir fait un effort<br />

louable pour convaincre les fabricants<br />

d'annoncer à temps leurs nouveaux produits.<br />

The Non-linear Video Buyers Guide<br />

Sous la dir. deY. Hashmin<br />

Volume de 104 pages<br />

Sypha Publications, Londres, 1998<br />

Réf. : ISBN 1-901950-00-X. Prix : £22,50.<br />

Richard Chalmers<br />

Un nouvel ouvrage sur le RDS<br />

Un nouveau livre intitulé RDS – The<br />

Radio Data System, écrit par Dietmar<br />

Kopitz et Bev Marks, va être publié<br />

encore cette année chez Artech<br />

House. Les deux auteurs travaillent sur<br />

cette technique à l’<strong>UER</strong>, su sein du<br />

Forum RDS et pour la Commission<br />

européennes dès lors que le RDS-TMC<br />

est impliqué.<br />

Les matières abordées traiteront :<br />

➩ du système RDS et de ses applications ;<br />

➩ des différences entre RDS et RBDS ;<br />

➩ d’un résumé des modifications par<br />

la dernière spécification ;<br />

➩ des fonctions RDS d’aide au<br />

réglage ;<br />

➩ des fonctions RDS relatives au programme<br />

radio ;<br />

➩ des services d’informations<br />

routières ;<br />

➩ des systèmes de transport intelligent<br />

et du RDS-TMC ;<br />

➩ de la messagerie radio MF de base<br />

et améliorée ;<br />

➩ des applications ODA et AID ;<br />

➩ du GPS différentiel ;<br />

➩ des protocoles de communication<br />

du codeur RDS et du codeur<br />

universel ;<br />

➩ des démodulateurs et décodeurs<br />

RDS ;<br />

➩ des perspectives du RDS comparées<br />

à celles d’autres systèmes de radiodiffusion<br />

de données ;<br />

➩ de la modulation du signal de donnée<br />

RDS ;<br />

➩ du décodage des données RDS ;<br />

➩ de la fiabilité de la réception RDS ;<br />

➩ des taux de répétition des données<br />

relatives aux fonctions de<br />

programme ;<br />

➩ des limites de la capacité de transmission<br />

des données RDS ;<br />

➩ du codage PI du RDS et du RBDS ;<br />

➩ des codes d’identification nationale<br />

ou géographique ;<br />

➩ de l’affichage PTY en différentes<br />

langues ;<br />

➩ des ensembles de caractères pour<br />

l’affichage alphanumérique ;<br />

➩ des fonctions RDS mises en oeuvre<br />

dans divers pays ;<br />

➩ du site internet du Forum RDS ;<br />

➩ des commandes des messages<br />

UECP ;<br />

➩ des termes et abréviations utilisées.<br />

Ce premier guide de référence de<br />

quelque 350 pages se veut l’introduction<br />

aux services RDS-TMC demandés<br />

par la Commission européenne (ISBN<br />

0-98006-744-9).<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> ne manquera<br />

pas de rendre objectivement<br />

compte de l’ouvrage dès sa parution.<br />

Evaluation des programmes son<br />

L'« audition » fait partie intégrante de la<br />

confection des programmes radiophoniques<br />

et télévisuels. Seule l'oreille<br />

humaine est capable de juger des qualités<br />

artistiques et esthétiques des matériels<br />

de programme, voire de certains<br />

aspects de la qualité technique. Cependant,<br />

pour que l'oreille soit à même de<br />

porter un jugement sûr et objectif, il faut<br />

qu'elle se trouve dans un environnement<br />

favorable.<br />

Les conditions d'écoute précisées dans<br />

cette réédition du document Tech 3276<br />

de l'<strong>UER</strong> s'appliquent pour l'essentiel<br />

dans deux situations, à savoir :<br />

➩ Locaux d'écoute de référence : locaux<br />

servant à l'évaluation critique et à la<br />

sélection de matériels destinés à être<br />

incorporés dans des programmes de<br />

radiodiffusion sonore et télévisuelle.<br />

➩ Locaux de contrôle du son de haute<br />

qualité : locaux de contrôle du son<br />

destinés à l'évaluation critique de la<br />

qualitédusonenphasedeproduction<br />

de programmes de radiodiffusion<br />

sonore et télévisuelle.<br />

La fiabilité et la qualité des conditions<br />

d'écoute dépendent des caractéristiques<br />

du champ sonore qui interviennent sur<br />

l'ouïe de l'auditeur. Leur définition imposerauncertainnombrederèglesdeconception<br />

en ce qui concerne les<br />

paramètres des haut-parleurs servant au<br />

contrôle et les propriétés du local<br />

d'écoute. A noter toutefois qu'en cas<br />

d'utilisation de casques, les caractéristiques<br />

du local n'ont pratiquement aucune<br />

influence sur les conditions d'écoute.<br />

Le corps du texte est consacré aux exigences<br />

élémentaires posées aux paramètres<br />

du champ sonore. Quatre Annexes<br />

contiennent des recommandations sur la<br />

marche à suivre pour respecter ces exigences.<br />

Les conditions d'écoute précisées dans ce<br />

document peuvent inspirer peu ou prou<br />

la mise en oeuvre de moyens d'écoute<br />

dans d'autres contextes : salons/expositions<br />

consacrés aux programmes, évaluations<br />

de programmes présentés à des<br />

concours, essais subjectifs de la qualité<br />

technique des systèmes audio.<br />

<strong>UER</strong> – Conditions d’écoute pour<br />

l’évaluation du matériel de<br />

programmes sonore<br />

(2 e édition)<br />

(en version anglaise actuellement)<br />

Document Tech. 3276 de l’<strong>UER</strong><br />

<strong>UER</strong>, Genève, 1998<br />

Prix : 70 francs suisses.<br />

44 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


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A Gratuit I 230<br />

B 15 J 250<br />

C 35 K 300<br />

D 70 L 350<br />

E 100 M 400<br />

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Catalogue des publications (édition de mai 1998) A<br />

Total (francs suisses) :<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 45<br />

Prix


PUBLICATIONS DE L‘<strong>UER</strong><br />

Les normes européennes des télécommunications (ETS) et les Rapports techniques de l’ETSI (ETR) qui ont été<br />

approuvés par la Commission <strong>Technique</strong> mixte <strong>UER</strong>/ETSI/CENELEC sont disponibles auprès des Publications<br />

de l’<strong>UER</strong>.<br />

Veuillezcompléterlebondecommandedelapage 45 en n’oubliant pas d’indiquer le numéro de référence du<br />

(des) document(s).<br />

Référence Titre<br />

Radiodiffusion de données<br />

Catégorie<br />

de prix <strong>UER</strong><br />

ETS 300 231 Television Systems; Specification of the domestic video Programme Delivery<br />

Control system (PDC)<br />

........................ F<br />

ETS300706 EnhancedTeletextspecification ........................G<br />

ETR287 CodeofpracticeforenhancedTeletext ........................ C<br />

ETR288 CodeofpracticeforanElectronicProgrammeGuide(EPG) ........................D<br />

ETS 300 401<br />

(2 e édition)<br />

Radiodiffusion sonore numérique (DAB)<br />

Radio broadcasting systems; Digital Audio Broadcasting (DAB) to mobile, portable<br />

and fixed receivers<br />

ETS 300 799 Digital Audio Broadcasting (DAB); Distribution interfaces; Ensemble Transport<br />

Interface (ETI)<br />

Radiodiffusion vidéo numérique (DVB)<br />

........................G<br />

........................ E<br />

ETS 300 421 Digital broadcasting systems for television, sound and data services;<br />

Framing structure, channel coding and modulation for 11/12 GHz satellite services<br />

........................ C<br />

ETS 300 429 Digital broadcasting systems for television, sound and data services;<br />

Framing structure, channel coding and modulation for cable systems<br />

........................ C<br />

ETS 300 468<br />

(2e édition)<br />

ETS 300 472<br />

(2e édition)<br />

Normes européennes<br />

de radiodiffusion<br />

Digital Video Broadcasting (DVB); Specification for Service Information (SI) in DVB<br />

systems<br />

Digital Video Broadcasting (DVB); Specification for conveying ITU-R System B<br />

Teletext in DVB bitstreams<br />

........................ E<br />

........................ C<br />

ETS 300 473 Digital broadcasting systems for television, sound and data services;<br />

Satellite Master Antenna Television (SMATV) distribution systems<br />

........................ C<br />

ETS300743 DigitalVideoBroadcasting(DVB);Subtitlingsystems ........................D<br />

ETS 300 744 Digital Video Broadcasting (DVB); Framing structure, channel coding and<br />

modulation for digital Terrestrial television (DVB-T<br />

........................D<br />

ETS 300 748 Digital Video Broadcasting (DVB); Framing structure, channel coding and<br />

modulation for MVDS at 10 GHz and above<br />

........................ C<br />

ETS 300 749 Digital Video Broadcasting (DVB); Framing structure, channel coding and<br />

modulation for MMDS systems below 10 GHz<br />

........................ C<br />

ETS 300 801 Digital Video Broadcasting (DVB); Interaction channel through Public Switched<br />

Telecommunications Network (PSTN) / Integrated Services Digital Networks (ISDN)<br />

........................ C<br />

46 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Référence Titre<br />

ETS 300 802 Digital Video Broadcasting (DVB); Network-independent protocols for DVB<br />

interactive services<br />

ETR 154<br />

(3 e édition)<br />

Digital Video Broadcasting (DVB); Implementation guidelines for the use of<br />

MPEG-2 Systems, Video and Audio in satellite, cable and terrestrial<br />

broadcasting applications<br />

ETR 162 Digital broadcasting systems for television, sound and data services; Allocation of<br />

Service Information (SI) codes for Digital Video Broadcasting (DVB) systems<br />

ETR 211 Digital broadcasting systems for television; Implementation guidelines for the<br />

use of MPEG-2 systems; Guidelines on implementation and usage of service<br />

information<br />

PUBLICATIONS DE L’<strong>UER</strong><br />

........................ C<br />

........................ C<br />

........................ C<br />

........................ C<br />

ETR 289 Digital Video Broadcasting (DVB); Support for use of scrambling and Conditional<br />

Access (CA) within digital broadcasting systems<br />

........................ C<br />

ETR290 DigitalVideoBroadcasting(DVB);MeasurementguidelinesforDVBsystems ........................ F<br />

Systèmes de radiodiffusion<br />

ETS 300 751 Radio broadcasting systems; Systems for Wireless Infotainment Forwarding and<br />

Teledistribution (SWIFT)<br />

EN50067:1996<br />

(2 e édition)<br />

Système de radiodiffusion de données (RDS)<br />

........................ E<br />

Specificationoftheradiodatasystem(RDS) ........................ D<br />

Systèmes de télévision<br />

ETS 300 163 Television systems; NICAM 728: Specification for transmission of two-channel<br />

digital sound with terrestrial television systems B, G, H, I and L<br />

........................ C<br />

ETS300250 Televisionsystems;SpecificationoftheD2-MAC/Packetsystem ........................ G<br />

ETS 300 294<br />

(3e édition)<br />

Televisionsystems;625-linetelevision:WideScreenSignalling(WSS) ........................ C<br />

ETS300352 Televisionsystems;SpecificationoftheD2-HDMAC/Packetsystem ........................ G<br />

ETS300355 Televisionsystems:SpecificationoftheD-MAC/Packetsystem ........................ G<br />

ETS300708 Televisionsystems;DatatransmissionwithinTeletext ........................ C<br />

ETS 300 731 Television Systems: Enhanced 625-line Phased Alternate Line (PAL)<br />

television; PALplus<br />

........................ H<br />

ETS 300 732 Television Systems: Enhanced 625-line PAL/SECAM television;<br />

Ghost Cancellation Reference (GCR) signals<br />

........................ C<br />

ETR 140 Television Systems; Allocation of Service Identification (SI) codes for Multiplexed<br />

Analogue Component (MAC)/Packet services<br />

........................ B<br />

Stations d’émission<br />

ETS 300 384 Radio broadcasting systems; Very High Frequency (VHF), frequency modulated,<br />

sound broadcasting transmitters<br />

ETS 300 750 Radio broadcasting systems; Very High Frequency (VHF), frequency modulated,<br />

sound broadcasting transmitters in the 66 to 73 MHz band<br />

ETR 132 Radio broadcasting systems; Code of practice for site engineering Very High<br />

Frequency (VHF), frequency modulated, sound broadcasting transmitters<br />

Catégorie<br />

de prix <strong>UER</strong><br />

........................ C<br />

........................ C<br />

........................ E<br />

Note : Les commandes pour les normes ETS et ETR non reprises dans la liste ci-dessus sont à adresser à l’ETSI (fax : (+33) 493 65 47 16).<br />

Les commandes pour les normes EN également non-reprises ici sont à adresser à l’organe national de normalisation membre du<br />

CENELEC ou à son bureau de vente.<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 47


COMITÉ TECHNIQUE DE L’<strong>UER</strong><br />

Le Professeur U. Messerschmid (ARD /<br />

ZDF / IRT), Président, souhaite la bienvenue<br />

à M. Guennady Kachalov, nouveau<br />

représentant de la RTR. M. Kachalov<br />

explique au Comité <strong>Technique</strong> la situation<br />

dans laquelle se trouve actuellement la<br />

radiodiffusion publique en Russie.<br />

Analyse des activités<br />

L'analyse des activités est une initiative<br />

menée actuellement par le Conseil<br />

d'administration et la Présidence consistant<br />

à passer en revue les tâches et les priorités<br />

des Comités de l'<strong>UER</strong>. M. Philip<br />

Laven (<strong>UER</strong>) précise qu'à la suite de la<br />

réunion du Comité <strong>Technique</strong> du mois<br />

d'octobre dernier, une synthèse des débats<br />

du Comité sur cette question a été rédigée,<br />

puis présentée à la Présidence en décembre<br />

1997. La Présidence a réservé un<br />

accueil favorable à ce document.<br />

Dans un second temps, le Comité sera<br />

chargé, toujours dans le cadre de cette<br />

étude, de se pencher sur ses priorités et<br />

celles du département <strong>Technique</strong>, en<br />

tenant compte de la ventilation des coûts<br />

du département <strong>Technique</strong> pour 1997,<br />

dont les chiffres seront présentés à l'occasion<br />

de la réunion du Comité du mois<br />

d'avril 1998.<br />

LeComitédiscutedesaproprestructure<br />

administrative, composée de l'Assemblée<br />

<strong>Technique</strong>,duComité <strong>Technique</strong> et des trois<br />

Comités de gestion (BMC, NDC et PMC).<br />

D'une façon générale, cette structure<br />

donne le sentiment d'être lourde et onéreuse<br />

et dans certains cas, par exemple<br />

l'Assemblée, d'avoir des objectifs peu<br />

clairs.LeComitéconclutque,dumoins<br />

pourcequiestdescomitésdegestion,<br />

aucune structure de remplacement plus<br />

légère n'est facile à imaginer. En outre,<br />

l'efficacité du travail réalisé dépend probablement<br />

de l'aide considérable fournie<br />

parlepersonneldel'<strong>UER</strong>.<br />

Liaison avec le Comité<br />

Télévision<br />

MM. Arie Smit (NOS) et Laven ont représentéleComité<strong>Technique</strong>auxréunions<br />

du Comité Télévision. Ils indiquent que le<br />

Comité Télévision a consacré beaucoup<br />

de temps à l'analyse des activités, mais<br />

qu'il n'accorde toujours pas une importance<br />

primordiale aux questions de stratégie,<br />

car d'autres questions continuent à<br />

primer.<br />

Liaison avec le Comité Radio<br />

MM. Daniel Sauvet-Goichon (GRF/TDF)<br />

et David Wood (<strong>UER</strong>) ont représenté le<br />

Comité <strong>Technique</strong> aux réunions du<br />

Comité Radio. Le Comité Radio devrait<br />

être bientôt saisi d'un certain nombre de<br />

sujets, parmi lesquels la radio par satellite et<br />

les filigranes.<br />

Au cours de sa dernière réunion, le<br />

Comité <strong>Technique</strong> avait proposé de confier<br />

au Comité Radio l'initiative de la mise<br />

sur pied d’un Forum multimédia pour<br />

l’échanges d'information relatives à des<br />

projets d'applications multimédias (idée<br />

émanant à l'origine du BMC). Le Comité<br />

Radio s'est attelé à la tâche. Il étudiera en<br />

mars 1998 une proposition plus détaillée<br />

concernant ce Forum. Le Comité <strong>Technique</strong>seraappeléàapportersacontribution<br />

à cette initiative.<br />

Commission technique<br />

Inter-Unions<br />

La prochaine réunion de la Commission<br />

technique Inter-Unions précédera de peu<br />

celle du Comité <strong>Technique</strong> en avril. Le<br />

Comitéexamineleprojetd'ordredujour<br />

de cette réunion et propose que la Commission<br />

se penche en priorité sur son rôle<br />

et ses activités futures. En outre, la Commission<br />

devra se doter à l'occasion de<br />

cette réunion d'un nouveau Président et<br />

d'un nouveau Vice-président.<br />

10 e réunion<br />

du Comité <strong>Technique</strong><br />

Genève, les 17 et 18 février 1998<br />

Comité de gestion BMC<br />

(Systèmes de radiodiffusion)<br />

M. Jan Doeven (NOS/NOZEMA), Président<br />

du BMC, présente les récentes activités<br />

du BMC sur la base du rapport de sa<br />

dernière réunion. Le rapport est<br />

approuvé.LeComité<strong>Technique</strong>donne<br />

son aval à la nomination de M. Kjell Engström<br />

(SR) au BMC et propose à M. Doeven<br />

de demander à M. Juha Vesaoja (YLE)<br />

d'assister aux réunions du BMC à titre<br />

d'invité pour le restant de l'année, en<br />

attendant la formation du nouveau BMC<br />

pour la période 1999/2000.<br />

A l'occasion de sa réunion du mois d'octobre,<br />

le Comité <strong>Technique</strong> devra procéder à<br />

la nomination de l'ensemble des membres<br />

des trois comités de gestion pour leur prochain<br />

mandat de deux ans. Les présidents<br />

des comités de gestion pourront faire des<br />

propositions.<br />

Le Comité accepte la proposition du BMC<br />

visant à nommer différentes catégories de<br />

membres :<br />

➩ membres ordinaires, issus des membres<br />

de l'<strong>UER</strong> ;<br />

➩ membres d'organisations extérieures,<br />

lorsque leur contribution apporte<br />

un plus aux activités et qu'elle bénéficiedel'avaldesmembresdel'<strong>UER</strong><br />

participant au groupe ;<br />

➩ membres virtuels (figurant sur une<br />

liste de courrier électronique).<br />

Le BMC reconnaît que la publication de la<br />

<strong>Revue</strong> technique de l'<strong>UER</strong> sur support<br />

électronique présente de nombreux avantages,<br />

mais demande le maintien de la<br />

version sur papier.<br />

Plusieurs groupes ont été dissous lors de<br />

la dernière réunion, tandis que d'autres<br />

ont été créés. Les nouveaux groupes créés<br />

sont le B/CAI (miseenoeuvredel'accord<br />

de Chester sur la planification des fréquences<br />

pour la télévision numérique de<br />

Terre) et le B/RFI (qui prend le relais du<br />

B/EMC chargé des effets de l'exposition<br />

48 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


aux rayonnements radioélectriques). Les<br />

groupes dissous sont le B/SVP, le B/SAP,<br />

le B/TVP, le B/EMC et le B/TCPD. Le<br />

tableau ci-contre synthétise la situation<br />

actuelle des groupes du BMC.<br />

M. Doeven souligne que la décision de<br />

supprimer le groupe B/SVP et le manque<br />

d'intérêt que suscite la création d'un nouveau<br />

groupe de projet chargé de la planification<br />

de la radiodiffusion par satellite<br />

représentent un tournant historique dans<br />

laviedel'<strong>UER</strong>.<br />

Le Comité examine le travail accompli au<br />

sein du B/CASE, qui se lancera prochainement<br />

dans une comparaison entre les<br />

systèmes de codage du son MPEG-2 et<br />

AC3, à différents débits binaires. Les<br />

retombées commerciales de l'étude vont<br />

sûrement faire de cette question un sujet<br />

très délicat.<br />

Le Comité examine la proposition du<br />

BMC consistant à créer un groupe pluridisciplinaire<br />

sur le « sur mesure » des<br />

offres groupées multimédias pour les différents<br />

supports d'acheminement. Le<br />

Comité est d'avis que ce travail doit être<br />

réalisé. Toutefois, pour simplifier la procédure<br />

administrative, cette activité pourrait<br />

être menée dans le cadre d'un Groupe de<br />

projet du BMC, auquel le PMC et, le cas<br />

échéant, d'autres spécialistes prêteraient<br />

main-forte. Le BMC est chargé de rédiger<br />

un document comportant des lignes<br />

directrices qu'il présentera lors de la prochaine<br />

réunion du Comité.<br />

M. Doeven explique que la réunion<br />

annuelle Forecast 98 se tiendra dans la<br />

deuxième semaine d'octobre 1998. Une<br />

proposition antérieure concernant une<br />

réunion spécialisée traitant de l'avenir de<br />

la radio a été reportée à 1999. Toutefois,<br />

une réunion spécialisée sur l'état d'avancement<br />

des travaux du DAVIC devrait<br />

avoir lieu dans le courant de l'année.<br />

Comité de gestion PMC<br />

(<strong>Technique</strong>s de production)<br />

M. Maurizio Ardito(RAI), Président du<br />

PMC, présente les récentes activités<br />

menées au sein du PMC en se référant au<br />

rapport de sa dernière réunion. Le rapport<br />

est approuvé. Il évoque notamment les<br />

points suivants.<br />

Le Groupe P/AFT travaille en coopération<br />

avec l'AES à la mise au point de systèmes<br />

sonores de métadonnées. Le PMC<br />

incite vivement le Groupe à s'assurer que<br />

son activité va dans le même sens que le<br />

travail sur les métadonnées réalisé par le<br />

Groupe d'action <strong>UER</strong>/SMPTE.<br />

Les rangs du Groupe d'action ne cessent<br />

de s'étoffer, les nouveaux membres étant<br />

principalement des fabricants. Un rapport<br />

Groupe<br />

de projet<br />

circonstancié sera présenté cette année à<br />

l'occasion de la Convention NAB 1998,<br />

mais il restera encore bien des problèmes à<br />

résoudre et le travail devra se poursuivre.<br />

Le Groupe d'action <strong>UER</strong>/SMPTE se réunira<br />

pendant la NAB pour se pencher sur<br />

les arrangements administratifs concernant<br />

son activité future. La coopération<br />

devrait se poursuivre de manière étroite,<br />

sur la base d'une nouvelle structure<br />

(accueillant, si possible davantage d'utilisateurs),<br />

qui devra être approuvée par la<br />

SMPTE.<br />

Le Groupe d'action n'a pu se mettre<br />

d'accord sur un format unique d'échange<br />

d'images compressées. Il a donc adopté<br />

deux formats. Cependant, une autre proposition<br />

a été présentée. Elle vise l'adop-<br />

COMITÉ TECHNIQUE DE L’<strong>UER</strong><br />

Sujet Statut Suivi<br />

Développement de systèmes<br />

B/API API Prolongé<br />

B/CASE Codage du son Prolongé<br />

B/DAVIC Soutient du DAVIC Prolongé<br />

B/MM Multimédia vers les mobiles Prolongé<br />

B/WB Radiodiffusion sur le Web Prolongé<br />

B/TPEG Information sur le trafic Prolongé<br />

B/PCS Systèmes de contrôle parental Réexamen en avril 98<br />

Nombre de groupes = 7<br />

Planification des fréquences<br />

B/TAPI Mise en oeuvre du DAB Prolongé<br />

B/TDP Propagation Prolongé<br />

B/DSI Gestion des fréquences à long<br />

terme.<br />

Dissous<br />

B/EMC Compatibilité électromagnétique Dissous Voir B/RFI<br />

B/SAB Radiodiffusion auxiliaire Dissous Voir B/CAI<br />

B/SAP Planification S-DAB Dissous<br />

B/SVP Planification TV par satellite Dissous<br />

B/TVP Planification DVB-T Dissous Voir B/CAI<br />

B/TPCP Logiciel de planification TV Dissous<br />

B/RFI Radiation Nouveau<br />

B/CAI Mise en oeuvre DVB-T Nouveau<br />

B/INB Radiodiffusion internationale Réexamen en avril 98<br />

Nombre de groupes = 5<br />

Groupes du BMC – février 1998.<br />

tion d'un troisième format<br />

(Motion-JPEG ), qui, bien qu'il soit fréquemment<br />

utilisé en tant que concept, se<br />

présente sous différentes formes, généralement<br />

incompatibles. L'<strong>UER</strong> a fait une<br />

déclaration s'opposant à l'adoption de ce<br />

format.<br />

Le séminaire concernant les applications<br />

de la télévision par paquets organisé<br />

récemment par le PMC à Genève dans le<br />

sillage des travaux du groupe d'action a<br />

remporté un franc succès, tant financièrement<br />

que sur le plan de la participation<br />

(173 participants, dont plus de 100 représentants<br />

des membres de l'<strong>UER</strong>).<br />

Le PMC a adopté le rapport présenté par<br />

le P/DTR concernant l'évaluation du format<br />

Digital S. Ce rapport sera distribué<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 49


COMITÉ TECHNIQUE DE L’<strong>UER</strong><br />

aux membres de l'<strong>UER</strong>. La qualité de ce<br />

format se rapproche de celle du Betacam<br />

numérique. Le groupe mettra également à<br />

l'essai les versions à 50 Mbit/s des formats<br />

SX et DVCpro, ainsi que la transmission<br />

de signaux comprimés à une vitesse supérieure<br />

au temps réel. De plus, il déterminera<br />

les critères d'utilisation du DVD pour<br />

l'acquisition. Cette initiative tombe à pic.<br />

Une commission prépare en effet au Japon<br />

la normalisation d'un système de caméscope<br />

utilisant le DVD comme support<br />

d'enregistrement et elle a demandé à<br />

l'<strong>UER</strong> de prendre part à cette activité.<br />

Le Comité demande que les activités prévues<br />

soient subdivisées en tâches, confiées<br />

à des groupes qui seraient officiellement<br />

dissous une fois leur mission accomplie.<br />

De nouveaux groupes, dont la composition<br />

demeurerait inchangée, pourraient<br />

être créés mais il ne faudrait pas considérer<br />

leur travail comme la poursuite des<br />

travaux déjà engagés. M. Ardito affirme<br />

qu'en ce qui concerne les activités en<br />

cours, le P/DTR peut se passer de l'aide<br />

administrative du département <strong>Technique</strong>.<br />

Une réunion ne sera organisée que<br />

lorsque l'ensemble des essais sera terminé.<br />

Le PMC a l'intention de créer un nouveau<br />

groupe de projet, subdivisé en groupes<br />

spécialisés, qui se chargera des archives.<br />

Par ailleurs, le PMC prévoit de créer un<br />

groupe de projet chargé de vérifier la qualité<br />

de bout en bout des critères de fonctionnement<br />

et des méthodes utilisés dans<br />

un environnement numérique. Les critères<br />

nécessaires pour garantir une production<br />

et un archivage de haute qualité sont<br />

en effet souvent mal compris. Les circuits<br />

de contribution seront forcément concernés.<br />

Le Comité estime que cette activité<br />

devra faire l'objet d'une liaison avec le<br />

NDC.<br />

Comité de gestion NDC<br />

(Développement du réseau<br />

<strong>UER</strong>)<br />

M. Dat Pham Tat (GRF/TDF), Président<br />

du NDC, explique les récentes activités de<br />

sonGroupeenseréférantaurapportdesa<br />

dernière réunion. Le rapport est<br />

approuvé. Les activités présentées portent<br />

notamment sur les points qui suivent.<br />

Un nouveau groupe de projet, le N/MT,<br />

présidé par M. Herbert Hofmann<br />

(ARD/ZDF-IRT), a été créé afin d'évaluer<br />

le recours au MPEG pour les liaisons de<br />

contribution et de distribution.<br />

Le Groupe de projet N/Diginet a préparé<br />

un rapport concernant l'état d'avancement<br />

de la numérisation du réseau Eurovision.<br />

Il présente la structure des<br />

répéteurs destinée aux services numéri-<br />

ques, qui comportera des créneaux à 24 et<br />

à8Mbit/s.<br />

Le Comité demande quelles seront les dispositions<br />

prises pour que la division des<br />

Opérations Eurovision se charge des frais<br />

encourus par le département <strong>Technique</strong><br />

au titre des activités relatives au réseau<br />

Eurovision. M. Laven pense que le département<br />

des Opérations assurera un financement<br />

partiel à partir de 1999.<br />

Les travaux du Groupe N/VSAT prendront<br />

fin cette année. L'antenne parabolique<br />

de réception a suscité des difficultés,<br />

qui ont ensuite été résolues.<br />

Le Groupe N/Services a préparé une liste<br />

des nouveaux services que le réseau Eurovision<br />

numérique pourrait envisager de<br />

fournir. Ils ont fait l'objet d'une discussion<br />

avec le département des Opérations télévision<br />

Il estime que trois de ces services<br />

sont dignes d'intérêt mais demande à ce<br />

que certains soient soumis à l'examen du<br />

Département TV. D'autres sont considérés<br />

comme dépourvus d'intérêt à court terme.<br />

M. Pham Tat considère qu'il s'agit d'une<br />

réponse satisfaisante aux propositions.<br />

Le Comité reconnaît la valeur du travail<br />

réalisé par le groupe N/Services, mais certains<br />

membres ont le sentiment que le<br />

département des Opérations fait preuve<br />

d'une prudence excessive vis-à-vis des<br />

nouveaux services susceptibles de donner<br />

unavantageconcurrentielauréseauEurovision<br />

et en mesure de contribuer à lui<br />

assurer un avenir serein. M. Pham Tat propose<br />

de soumettre un résumé de ces nouveaux<br />

services à l'attention de<br />

l'Assemblée.<br />

Le Comité décide de supprimer la Recommandation<br />

de 1993 en faveur du système<br />

ETSI à 34 Mbit/s étant donné que l'Eurovision<br />

a opté pour le système MPEG-2.<br />

Groupes européens de<br />

coordination<br />

M. Laven, se référant au Groupe stratégique<br />

à haut niveau (HLSG), indique que<br />

l'<strong>UER</strong> n'a pas encore été en mesure<br />

d'envoyer une délégation au grand complet<br />

(4 membres). Le HLSG ne parvient<br />

pas à circonscrire ses débats à des questions<br />

d'ordre stratégique, mais l'<strong>UER</strong> doit<br />

néanmoins continuer de prendre part à<br />

ses travaux, car le Groupe jouit de toute la<br />

considération de la Commission européenne.<br />

Le Groupe ICT-SB (Conseil des<br />

Normes relatives à l'informatique et aux<br />

télécommunications) continue à se perdre<br />

dans des contentieux territoriaux concernant<br />

la normalisation.<br />

Groupes d'application et de<br />

pré-normalisation<br />

DigiTAG<br />

Herman van Wijk, Président du DigiTAG,<br />

présente un exposé traitant de l'évolution<br />

des travaux du DigiTAG. Il appelle de ses<br />

vœux une collaboration entre l'<strong>UER</strong> et le<br />

DigiTAG qui pourrait prendre la forme<br />

d’une collaboration plus étroite entre le<br />

Groupe d'utilisateurs de l'<strong>UER</strong> et le Digi-<br />

TAG.<br />

Groupes de liaison et<br />

Groupes interdisciplinaires<br />

I/EPGDB<br />

Le Groupe interdisciplinaire sur les Guides<br />

de programmes électroniques a rédigé<br />

fin 1997 un rapport qui vient d'être publié<br />

(BPN 015). Le groupe a l'intention de créer<br />

un groupe d'utilisateurs d'EPG et autres<br />

applications et veut lancer cette initiative<br />

lors d'une réunion au mois de mai 1998.<br />

En outre, il étudie la contribution qu'il<br />

pourrait apporter en matière d'API.<br />

Le BMC dispose aussi d'un groupe de<br />

projet B/API, qui évalue les différents systèmes<br />

API sous un angle technique. M.<br />

Wolfgang Graf (ARD/ZDF-IRT), Président<br />

de ce groupe, a proposé la création<br />

d'un Forum européen de coordination<br />

(MESA) chargé d'effectuer la migration<br />

des API existantes à une API européenne<br />

unique, une fois que cette dernière aura<br />

été définie.<br />

Le Groupe I/EPGDB a débattu de cette<br />

proposition avec M. Graf et a pris les conseils<br />

de M. Doeven. Il en a conclu qu'il<br />

n'était pas nécessaire de créer un nouveau<br />

Forum, mais que le travail pourrait plutôt<br />

être pris en charge par le Groupe<br />

I/EPGDB en collaboration avec le Groupe<br />

B/API.<br />

A première vue, il existe deux voies possibles<br />

pour la migration. La première est un<br />

processus par étapes consistant à télécharger<br />

des logiciels afin de parvenir à l'utilisation<br />

d'un système commun. La seconde<br />

implique de déterminer une date butoir<br />

pour l'utilisation exclusive et universelle<br />

de la nouvelle API et de demander aux<br />

instances européennes de contribuer au<br />

financement des coûts supplémentaires<br />

entraînés par la transition. Le Comité considère<br />

que ces deux solutions sont irréalisables,<br />

même si la première pourrait<br />

fonctionner dans certains pays.<br />

Le Groupe I/EPGDB se réunira certainement<br />

avec le Groupe B/API au cours de<br />

l'été pour examiner les différentes possibilités<br />

à la lumière des progrès enregistrés<br />

par le projet DVB en matière de système<br />

commun.<br />

50 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Groupe de liaison <strong>UER</strong>-ATSC<br />

En principe, l'<strong>UER</strong> et l'ATSC (Advanced<br />

Television Sytems Committee, Etats-Unis)<br />

organisent des réunions de liaison au<br />

cours des conférences internationales, du<br />

NAB, de Montreux et de l'IBC. Une réunion<br />

devrait avoir lieu lors de la convention<br />

NAB et la discussion devrait<br />

notamment porter sur les progrès techniques<br />

des récepteurs. Après consultation, il<br />

semble que peu de membres du Comité<br />

<strong>Technique</strong> actuel auraient l'intention de<br />

s’y rendre cette année. Si la délégation<br />

n'est pas assez nombreuse, le NAB devra<br />

en être informé. La réunion pourrait être<br />

déplacée et se tenir à l'IBC en septembre.<br />

Toutefois, l'occasion pourrait être bonne<br />

pour demander à l'ATSC si le Groupe a<br />

encore une raison d'être. Le moment<br />

pourrait être venu de le dissoudre. Le<br />

département <strong>Technique</strong> consultera l'ATSC<br />

àcepropos.<br />

Groupe de liaison <strong>UER</strong>-EACEM<br />

Le Groupe de liaison tiendra une réunion<br />

officielle en octobre 1998. M. Laven indique<br />

que le département <strong>Technique</strong> et<br />

l'EACEM examinent actuellement la<br />

façon d’améliorer l'efficacité des contacts<br />

entre l'<strong>UER</strong> et l'EACEM. Cette discussion<br />

pourrait déboucher sur des propositions.<br />

Divers membres du Comité pensent que<br />

le moment est sans doute venu de se mettre<br />

officiellement en contact avec le secteur<br />

informatiqueplutôtquedeseconcentrer<br />

uniquement sur le secteur de l'électronique<br />

grand public.<br />

Conférences et forums futurs<br />

Des membres du Comité proposent<br />

l'inclusion de certains points à l'ordre du<br />

jour de l'Assemblée <strong>Technique</strong>. MM.<br />

Laven et Messerschmid feront un dernier<br />

tri en tenant compte du temps à disposition.<br />

Les propositions sont les suivantes :<br />

➩ présentation des résultats de la<br />

CAMR 97 ;<br />

➩ présentation de l'application pratique<br />

des SFN pour le DVB-T ;<br />

➩ présentation de la situation la plus<br />

récente en matière d'API et d'EPG ;<br />

➩ dernières informations sur le webcastingetlesdomainesconnexes;<br />

➩ examen du Livre vert et des observations<br />

de l'<strong>UER</strong> s'y rapportant ;<br />

➩ présentation du système d'archivage<br />

élaboré par la RAI avec<br />

démonstrations ;<br />

➩ sériedeprésentationsparlesmembres<br />

concernant l'état d'avancement<br />

de la numérisation dans leur<br />

organisme ;<br />

➩ développements-clés du MPEG-4/<br />

MPEG-4 pour la radiodiffusion ;<br />

➩ balayage progressif et récepteurs à<br />

écran plat ;<br />

➩ conclusions et retombées des travaux<br />

du Groupe d'action <strong>UER</strong>/SMPTE ;<br />

➩ présentation de l'évolution potentielle<br />

des services Eurovision (pourrait<br />

être inclue dans la présentation<br />

du NDC).<br />

En outre, il faudra consacrer un certain<br />

temps à l'analyse des activités ainsi qu'à<br />

une évaluation du travail du département<br />

<strong>Technique</strong>.<br />

LeComitéestimequelerôledel'Assemblée<br />

doit être revu. Il est notamment proposé<br />

qu'elle soit chargée de fournir un<br />

panorama d'ensemble des principales<br />

technologies dans la perspective des<br />

radiodiffuseurs du service public.<br />

Divers<br />

Teleweb<br />

Ces deux dernières années, deux nouveaux<br />

systèmes combinant Internet et la<br />

radio-télévision analogique sont apparus.<br />

Le premier, appelé Intercast, profite des<br />

lignes inutilisées de l'intervalle de suppression<br />

de trame pour transmettre du<br />

multimédia compatible Web, qui peut être<br />

visualisé sur un PC équipé à cet effet. Le<br />

second, intitulé Web TV, quiseprésente<br />

sous la forme d'un terminal, permet d’afficher<br />

des pages Web sur l’écran TV grâce à<br />

une réception téléphonique.<br />

Lors de la réunion du Groupe de liaison<br />

<strong>UER</strong>/EACEM d'octobre 1997, l'EACEM a<br />

invité l'<strong>UER</strong> à participer à l'élaboration<br />

d'un système destiné à afficher sur le<br />

récepteur de télévision traditionnel des<br />

données compatibles Web acheminées<br />

dans l'intervalle de suppression de trame.<br />

L'<strong>UER</strong>aacceptédeparticiperaugroupe<br />

EACEM. Les progrès réalisés permettent à<br />

l'EACEM d'envisager maintenant l'élaboration<br />

des spécifications et la présentation<br />

de systèmes de démonstration aux organesdel'<strong>UER</strong>.Lemomentestsansdoute<br />

venu de prendre une décision claire concernantl'avenirdecesystème.<br />

Le Comité débat longuement de la question,<br />

en tenant compte d'un certain nombredefacteurstelsqueladuréedevie<br />

probable de la télévision analogique et les<br />

COMITÉ TECHNIQUE DE L’<strong>UER</strong><br />

autres mécanismes susceptibles de fournir<br />

les mêmes services. Le Comité conclut<br />

que, bien que le travail réalisé jusqu'à présent<br />

ait été sérieux et approfondi, l'avenir<br />

d'un tel système laisse dubitatif. Les investissements<br />

en matière de télévision analogique,<br />

dont les jours sont comptés,<br />

doivent mener à la création de services de<br />

première importance. L'intervalle vertical<br />

n'offre qu'un espace limité pour les données<br />

du Teleweb. En outre des services tel<br />

quelesystèmeWebTVpermettrontaux<br />

particuliers d'avoir accès à une palette nettement<br />

supérieure de pages Web et autres<br />

services par l'intermédiaire de leur téléviseur.<br />

En résumé, même si l'idée du<br />

Teleweb est intéressante, il ne semble pas<br />

qu'elle vaille la peine d'être développée. Il<br />

est donc inutile de prévoir des démonstrations<br />

destinées aux organes de l'<strong>UER</strong>.<br />

L'une des solutions envisageables consisterait<br />

à réorienter les travaux sur des systèmes<br />

d’acheminement numérique des<br />

données du Web passant par la mémorisationsurdisquedurdanslerécepteur.<br />

Elections à la 4 e Assemblée<br />

<strong>Technique</strong><br />

Le Prof. Messerschmid annonce qu'il ne<br />

souhaite pas demander le renouvellement<br />

de son mandat de président, ce qui ne<br />

l'empêchera pas de participer aux travaux<br />

du Comité jusqu'à fin 1998.<br />

Balayage progressif<br />

Les membres du Comité se penchent sur<br />

le rapport d'un petit groupe créé lors de sa<br />

dernière réunion pour étudier la question<br />

du balayage progressif. Ils le trouvent très<br />

intéressant et enrichissant. Le rapport est<br />

approuvé. En outre, le Comité <strong>Technique</strong><br />

demande au BMC de préparer des directives<br />

destinées à un nouveau groupe de<br />

projet (avec participation du PMC) chargé<br />

de cette question. Le cas échéant, il faudra<br />

demander à des spécialistes du contenu<br />

de se joindre au groupe.<br />

Prochaines réunions<br />

La 11 e réunion du Comité se tiendra à Cracovie,<br />

Pologne, à l’invitation de la<br />

PRT/TVP le lundi 27 avril, à la veille de la<br />

4 e Assemblée <strong>Technique</strong> (28 et 29 avril<br />

1998).<br />

La 12 e réunion du Comité se tiendra à Prague,<br />

République Tchèque, à l’invitation de<br />

CSTA / CT, les 6 et 7 octobre 1998.<br />

<strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998 51


AGENDA<br />

Vos rendez-vous . . .<br />

Octobre Comité <strong>Technique</strong> (11 e réunion)<br />

Prague, République tchèque<br />

6 - 7 octobre 1998<br />

Novembre 6 e Eurotravel<br />

Namur, Belgique<br />

17 - 18 novembre1998<br />

Décembre<br />

Janvier<br />

Octobre<br />

Octobre<br />

Novembre<br />

Decembre<br />

Juin<br />

Septembre<br />

Décembre<br />

Séminaire – New television technologies<br />

Sofia, Bulgarie<br />

3 - 4 décembre 1998<br />

Atelier – Programme archives for the year 2000<br />

<strong>UER</strong> Genève, Suisse<br />

Janvier 1999<br />

Réunions, séminaires et ateliers de l’<strong>UER</strong><br />

Contact : Geneviève Juttens<br />

Tél. : (+41 22) 717 27 05<br />

E-mail : genevieve.juttens@ebu.ch<br />

Contact : Jean Pol Hecq<br />

Tél.: (+32 2) 737 4023<br />

E-mail : jhe@rtbf.be<br />

Web: //www.rtbf.be/eurotravel<br />

Contact : David Wood<br />

Tél. : (+41 22) 717 27 31<br />

E-mail : wood@ebu.ch<br />

Contact : Jean-Jacques Peters<br />

Tél. : (+41 22) 717 27 21<br />

E-mail : peters@ebu.ch<br />

Réunions, séminaires ou ateliers d’autres organisations<br />

DVB – Assemblée générale<br />

<strong>UER</strong> Genève, Suisse<br />

8 octobre 1998<br />

Fprum WorldDAB – Assemblée générale<br />

Stockholm,Suède<br />

22 - 23 octobre 1998<br />

Forum RDS – Assemblée générale<br />

Namur, Belgique<br />

16 novembre 1998<br />

DigiTAG – Assemblée générale<br />

<strong>UER</strong> Genève, Suisse<br />

3 décembre 1998<br />

Contact : Peter MacAvock<br />

Tél. : (+41 22) 717 27 19<br />

E-mail : dvb@dvb.org<br />

Web : //www.dvb.org<br />

Contact : Julie Unsworth<br />

Tél. : (+44 171) 896 9050<br />

E-mail : unsworth@worlddab.org<br />

Web : //www.worlddab.org<br />

Contact : Dietmar Kopitz<br />

Tél. : (+41 22) 717 27 11<br />

E-mail : kopitz@ebu.ch<br />

Web : //www.rds.org.uk<br />

Contact : Edgar Wilson<br />

Tél. : (+41 22) 717 27 33<br />

E-mail : digitag@ebu.ch<br />

Web : //www.digitag.org<br />

Conférences, expositions et autres événements internationaux<br />

Atelier HuMIDAB – On the user-friendliness of<br />

DAB services<br />

Londres, Royaume-Uni<br />

30 juin 1998<br />

IBC98<br />

Amsterdam, Pays-Bas<br />

11 - 15 septembre 1998<br />

Cable and Satellite Asia 98<br />

SICEC, Singapour<br />

9 - 11 décembre 1998<br />

Contact : World DAB Forum<br />

Té. : (+44 171) 896 9050<br />

E-mail : unsworth@worlddab.org<br />

Web : //www.worlddab.org<br />

Contact : IBC Ltd<br />

Tél. : (+44 171) 240 3839<br />

E-mail : show@ibc.org.uk<br />

Web : //www.ibc.org.uk/ibc<br />

Contact : Reed Exhibitions PTE Ltd<br />

Tél. : (+65 434) 3675<br />

E-mail : chuilan.chia@reedexpo.com.sg<br />

52 <strong>UER</strong> - <strong>Revue</strong> <strong>Technique</strong> - Printemps 1998


Membres actifs de l’<strong>UER</strong> (dernière mise à jour : janvier 1998)<br />

Algérie<br />

Entreprise Nationale de Télévision / Entreprise<br />

Nationale de Radiodiffusion Sonore /<br />

Télédiffusion d'Algérie<br />

Allemagne<br />

Arbeitsgemeinschaft der<br />

öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten<br />

der Bundesrepublik Deutschland (ARD),<br />

compenant :<br />

– Bayerischer Rundfunk<br />

– Hessischer Rundfunk<br />

– Mitteldeutscher Rundfunk<br />

– Norddeutscher Rundfunk<br />

– Östdeutscher Rundfunk Brandenburg<br />

– Radio Bremen<br />

– Saarländischer Rundfunk<br />

– Sender Freies Berlin<br />

– Süddeutscher Rundfunk<br />

– Südwestfunk<br />

– Westdeutscher Rundfunk<br />

– Deutsche Welle<br />

– DeutschlandRadio<br />

Zweites Deutsches Fernsehen<br />

Autriche<br />

Österreichischer Rundfunk<br />

Bélarus<br />

Belaruskaja Tele-Radio Campanija<br />

Belgique<br />

Vlaamse Radio en Televisie et Radio-Télévision<br />

Belge de la Communauté française<br />

Bosnie-Herzégovine<br />

Radio Televizija Bosne i Hercegovine<br />

Bulgarie<br />

Bâlgarsko Nationalno Radio<br />

Bâlgarska NationalnaTelevizija<br />

Croatie<br />

Hrvatska Radiotelevizija<br />

Chypre<br />

Cyprus Broadcasting Corporation<br />

Danemark<br />

Danmarks Radio<br />

TV2/Danmark<br />

Egypte<br />

Egyptian Radio and Television Union<br />

Espagne<br />

Radiotelevisión Española<br />

Sociedad Española de Radiodifusión<br />

Estonie<br />

Eesti Raadio<br />

Eesti Televisioon<br />

Finlande<br />

MTV Oy<br />

Oy Yleisradio Ab<br />

France<br />

Groupement des radiodiffuseurs français,<br />

comprenant :<br />

– Télévision Française 1<br />

– France 2<br />

– France 3<br />

– Canal Plus<br />

– Radio France<br />

– Radio France Internationale<br />

– TéléDiffusion de France<br />

Europe 1<br />

Grèce<br />

Elliniki Radiophonia – Tileorassi SA<br />

Hongrie<br />

Magyar Rádió<br />

Magyar Televízió<br />

Islande<br />

Ríkisútvarpid<br />

Irlande<br />

Radio Telefís Éireann<br />

Israël<br />

Israel Broadcasting Authority<br />

Italie<br />

RAI–Radiotelevisione Italiana<br />

Jordanie<br />

Jordan Radio and Television Corporation<br />

Lettonie<br />

Latvijas Valsts Televizija<br />

Latvijas Valsts Radio<br />

Liban<br />

Radio Liban / Télé-Liban<br />

Libye<br />

Libyan Jamahiriya Broadcasting<br />

Lituanie<br />

Lietuvos Radijas ir Televizija<br />

Luxembourg<br />

CLT Multi Media<br />

Etablissement de Radiodiffusion<br />

Socioculturelle du Grand-Duché de<br />

Luxembourg<br />

Ex-République Yougoslave de Macédoine<br />

MKRTV<br />

Malte<br />

Broadcasting Authority – Malta / Public<br />

Broadcasting Services Ltd – Malta<br />

Maroc<br />

Radiodiffusion-Télévision Marocaine<br />

Moldova<br />

Teleradio-Moldova<br />

Monaco<br />

Groupement de Radiodiffuseurs<br />

monégasques, comprenant :<br />

– Radio Monte-Carlo<br />

– Télé Monte-Carlo<br />

– Monte-Carlo Radiodiffusion<br />

Norvège<br />

Norsk rikskringkasting<br />

TV 2 AS<br />

Pays-Bas<br />

Nederlandse Omroep Stichting (NOS),<br />

compenant :<br />

– Algemene Omroepvereniging AVRO<br />

– Vereniging de Evangelische Omroep<br />

– Katholieke Radio Omroep<br />

– Nederlandse Christelijke Radio Vereniging<br />

– Nederlandse Programma Stichting<br />

– Omroepvereniging VARA<br />

– Omroepvereniging VPRO<br />

– TROS<br />

Pologne<br />

Polskie Radio i Telewizja, comprising:<br />

– Telewizja Polska SA<br />

– Polskie Radio SA<br />

Portugal<br />

Radiodifusão Portuguesa SA<br />

Radiotelevisão Portuguesa SA<br />

Roumanie<br />

Societatea Româna de Radiodifuziune<br />

Societatea Româna de Televiziune<br />

Royaume-Uni<br />

British Broadcasting Corporation<br />

United Kingdom Independent Broadcasting,<br />

comprenant :<br />

Independent Television: The Network Centre,<br />

regroupant :<br />

– Anglia Television<br />

– Border Television<br />

– Carlton Television<br />

– Central Independent Television<br />

– Channel Television<br />

– Grampian Television<br />

– Granada Television<br />

– HTV<br />

– London Weekend Television<br />

– Meridian Broadcasting<br />

– Scottish Television<br />

– Tyne Tees Television<br />

– Ulster Television<br />

– Westcountry Television<br />

– Yorkshire Television<br />

– Independent Television News<br />

Channel 4, Sianel 4 Cymru<br />

Commercial Radio Companies Association<br />

Fédération de Russie<br />

Obshchtestvennoe Rossijskoe Televidenie<br />

Radio Dom Ostankino, comprising:<br />

– Radio Mayak<br />

– Radio Orpheus<br />

– Voice of Russia<br />

Rossijskoe Televidenie<br />

Saint-Marin<br />

San Marino RTV<br />

Slovaquie<br />

Slovensky Rozlas<br />

Slovenská Televizia<br />

Slovénie<br />

Radiotelevizija Slovenija<br />

Suède<br />

Sveriges Television och Radio Grupp,<br />

comprenant :<br />

– Sveriges Television Ab<br />

– Sveriges Radio Ab<br />

– Sveriges Utbildningsradio Ab<br />

Suisse<br />

Société Suisse de Radiodiffusion et Télévision<br />

République Tchèque<br />

Cesky Rozhlas<br />

Ceská Televize<br />

Tunisie<br />

Établissement de la Radiodiffusion-Télévision<br />

Tunisienne<br />

Turquie<br />

Türkiye Radyo – Televizyon Kurumu<br />

Ukraine<br />

Natsionalna Radiokompanya Ukraïny<br />

Natsionalna Telekompanya Ukraïny<br />

Vatican (Cité du)<br />

Radio Vaticana


Membres associés de l’<strong>UER</strong> (dernière mise à jour : janvier 1998)<br />

Afrique du Sud<br />

South African Broadcasting Corporation<br />

Albanie<br />

Radiotelevisione Shqiptar<br />

Armenie<br />

Hayastani Azgayin Radio and Hayastani<br />

Azgayin Heroustatesoutun<br />

Australie<br />

Australian Broadcasting Corporation<br />

Federation of Australian Commercial<br />

Television Stations<br />

Special Broadcasting Service<br />

Bangladesh<br />

National Broadcasting Authority of<br />

Bangladesh<br />

La Barbade<br />

Caribbean Broadcasting Corporation<br />

Brésil<br />

TV Globo Ltda<br />

Canada<br />

Canadian Broadcasting Corporation<br />

Chili<br />

Corporación de Televisión de la Universidad<br />

Católica de Chile<br />

(Canal 13)<br />

Corée (Republique de)<br />

Korean Broadcasting System<br />

Munhwa Broadcasting Corporation<br />

Cuba<br />

Instituto Cubano de Radio y Televisión<br />

Emirats Arabes Unis<br />

Emirates Broadcasting Corporation<br />

United Arab Emirates Radio and Television –<br />

Dubai<br />

Etats-Unis<br />

Capital Cities / American Broadcasting<br />

Companies Inc<br />

CBS Inc<br />

Corporation for Public Broadcasting/Public<br />

Broadcasting Service / National Public Radio<br />

/ Public Radio International<br />

National Broadcasting Company Inc<br />

Turner Broadcasting System Inc<br />

United States Information Agency<br />

WFMT<br />

Groenland<br />

Kalaalit Nunaata Radioa<br />

Hong Kong<br />

Asia Television Ltd<br />

Radio Television Hong Kong<br />

Television Broadcasts Ltd<br />

Inde<br />

All India Radio<br />

Iran<br />

Islamic Republic of Iran Broadcasting<br />

Japon<br />

Asahi National Broadcasting Co. Ltd<br />

(TV Asahi)<br />

Fuji Television Network Inc<br />

National Association of Commercial<br />

Broadcasters in Japan<br />

Nippon Hoso Kyokai<br />

Nippon Television Network Corporation<br />

Tokyo Broadcasting System Inc<br />

Tokyo FM Broadcasting Co. Ltd<br />

Malaisie<br />

Radio Television Malaysia<br />

Malawi<br />

Malawi Broadcasting Corporation<br />

Maurice<br />

Mauritius Broadcasting Corporation<br />

Mexique<br />

Televisa SA de CV<br />

Népal<br />

Nepal Television Corporation<br />

Nouvelle-Zélande<br />

Radio New Zealand<br />

Television New Zealand Ltd<br />

Oman<br />

Oman Directorate General of Radio and<br />

Television<br />

Pakistan<br />

Pakistan Television Corporation<br />

Sri Lanka<br />

Sri Lanka Broadcasting Corporation<br />

Syrie<br />

Organisme de la Radio-Télévision Arabe<br />

Syrienne<br />

Venezuela<br />

Corporación Venezolana de Televisión CA<br />

Radio Caracas Televisión / Radio Caracas Radio<br />

Zimbabwe<br />

Zimbabwe Broadcasting Corporation<br />

Participants agréés<br />

Antenna Hungária<br />

ARTE<br />

Euronews<br />

Israeli Educational Television<br />

Middle East Broadcasting Centre Ltd<br />

TV5

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