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Caractéristiques moléculaires de l'immunité des plantes induite par ...

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Immunisation <strong>de</strong>s <strong>plantes</strong> <strong>par</strong> les rhizobactéries 445<br />

sont avérés plus complexes. En effet, <strong>de</strong>s recherches<br />

réalisées sur Arabidopsis ont démontré que la souche<br />

B. subtilis GB03 pouvait induire l’ISR via une voie<br />

indépendante du facteur <strong>de</strong> transcription NPR1 (Ryu<br />

et al., 2004). De même, la souche P. aeruginosa<br />

7NSK2, précé<strong>de</strong>mment citée pour induire une<br />

résistance SA-dépendante, peut déclencher l’ISR chez<br />

<strong>de</strong>s plants Arabidopsis NahG (Ran et al., 2005). Enfin,<br />

les réponses <strong>induite</strong>s chez Arabidopsis, préalablement<br />

inoculée <strong>par</strong> diverses rhizobactéries (B. pumilus,<br />

S. marcescens et P. fluorescens) peuvent varier selon<br />

la variété du pathogène P. syringae (Ryu et al.,<br />

2003).<br />

5. MÉCANISMES DE DÉFENSE<br />

La <strong>de</strong>rnière étape importante dans l’établissement<br />

<strong>de</strong>s résistances systémiques est l’expression <strong>de</strong>s<br />

mécanismes <strong>de</strong> défense proprement dits qui doivent<br />

conférer à la plante la capacité <strong>de</strong> résister aux agents<br />

phytopathogènes. Pour cela, les <strong>plantes</strong> disposent <strong>de</strong><br />

plusieurs voies métaboliques inductibles et donc d’un<br />

important panel <strong>de</strong> molécules afin <strong>de</strong> lutter contre<br />

l’invasion <strong>par</strong> un phytopathogène.<br />

La production d’espèces oxydantes (poussée<br />

oxydative), sous forme d’intermédiaires (Reactive<br />

Oxygen Intermediates, ROI), comme l’anion<br />

superoxy<strong>de</strong>, le radical hydroperoxyl ou le peroxy<strong>de</strong><br />

d’hydrogène (H 2 O 2 ), est une <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong> la<br />

plante les plus précoces suite à la reconnaissance<br />

du pathogène (Kombrink et al., 2001). D’autres<br />

mécanismes, <strong>de</strong> nature physique et/ou biochimique<br />

comme le renforcement <strong>de</strong>s <strong>par</strong>ois ou la synthèse<br />

<strong>de</strong> protéines <strong>de</strong> défense, pourront intervenir afin <strong>de</strong><br />

limiter l’infection.<br />

Les protéines PR (Pathogenesis Related) ont à<br />

l’origine été définies comme <strong>de</strong>s protéines s’accumulant<br />

à l’intérieur ou à l’extérieur <strong>de</strong>s cellules végétales suite<br />

à une interaction avec le pathogène (HammondKosack<br />

et al., 1996). Toutefois, le terme a été étendu à d’autres<br />

protéines également impliquées dans les mécanismes<br />

<strong>de</strong> défense mais exprimées <strong>de</strong> façon constitutive,<br />

comme la phénylalanine ammonia-lyase (PAL) ou<br />

la lipoxygénase (LOX) (Van Loon et al., 2006). La<br />

PAL est une enzyme <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong> phénylpropanoï<strong>de</strong>s<br />

aboutissant, entre autres, à la synthèse d’AS, à celle<br />

<strong>de</strong> molécules composant la lignine ou à la synthèse <strong>de</strong><br />

précurseurs qui seront utilisés <strong>par</strong> d’autres branches<br />

métaboliques pour générer <strong>de</strong>s phytoalexines (voir<br />

plus loin) (Dixon et al., 2002). La LOX est impliquée<br />

dans la transformation <strong>de</strong> composés lipidiques et, via la<br />

voie <strong>de</strong>s oxylipines, est aussi à l’origine <strong>de</strong> molécules<br />

signal comme l’aci<strong>de</strong> jasmonique ou <strong>de</strong> composés<br />

fongitoxiques (Shah, 2005). Ces enzymes permettent<br />

donc la production <strong>de</strong> métabolites directement<br />

toxiques pour le pathogène mais pourraient également<br />

ralentir sa progression indirectement en favorisant la<br />

mort cellulaire via <strong>de</strong>s dommages sur les membranes<br />

<strong>de</strong>s cellules (HammondKosack et al., 1996). La<br />

plu<strong>par</strong>t <strong>de</strong>s protéines PR font <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> familles<br />

conservées chez les différentes espèces <strong>de</strong> plante.<br />

Elles sont <strong>induite</strong>s <strong>par</strong> l’accumulation d’AS, <strong>de</strong> JA<br />

ou d’éthylène et certaines possè<strong>de</strong>nt en elles-mêmes<br />

<strong>de</strong>s propriétés antimicrobiennes comme les chitinases<br />

et les glucanases (Van Loon et al., 2006). Dans les<br />

phénomènes d’induction <strong>de</strong> résistance, la protéine<br />

PR1 est souvent considérée comme un marqueur<br />

spécifique <strong>de</strong> la SAR. Cependant, plusieurs exemples<br />

<strong>de</strong> rhizobactéries induisant l’expression <strong>de</strong> protéines<br />

PR sont désormais disponibles (Park et al., 2000 ;<br />

Tjamos et al., 2005). Chez le haricot, P. putida BTP1<br />

accroît l’activité LOX dans les feuilles infectées <strong>par</strong><br />

B. cinerea aboutissant à une concentration plus<br />

élevée en Z-3-hexenal, un composé fongitoxique<br />

(Ongena et al., 2004). La même souche peut aussi<br />

retar<strong>de</strong>r l’infection <strong>de</strong> plants <strong>de</strong> concombre <strong>par</strong><br />

P. aphani<strong>de</strong>rmatum grâce à l’accumulation <strong>de</strong><br />

phytoalexines (Ongena et al., 2000). Ces <strong>de</strong>rnières<br />

sont <strong>de</strong>s composés antimicrobiens, lipophiles et <strong>de</strong><br />

faible poids moléculaire qui s’accumulent rapi<strong>de</strong>ment<br />

au niveau du site d’infection. Les phytoalexines<br />

ont <strong>de</strong>s structures variées et dérivent <strong>de</strong> diverses<br />

voies métaboliques comme celles menant aux<br />

phénylpropanoi<strong>de</strong>s, flavonoi<strong>de</strong>s, isoflavonoi<strong>de</strong>s ou<br />

encore sesquiterpènes et polyketi<strong>de</strong>s (Hammerschmidt,<br />

1999). Dans la majorité <strong>de</strong>s cas, leur synthèse nécessite<br />

la <strong>par</strong>ticipation <strong>de</strong> plusieurs enzymes, suggérant une<br />

coordination dans les voies <strong>de</strong> signalisation <strong>de</strong>s cellules<br />

infectées. Leur <strong>par</strong>ticipation dans l’immunisation<br />

conférée <strong>par</strong> <strong>de</strong>s PGPR a initialement été remarquée<br />

chez l’œillet (Van Peer et al., 1991) et le haricot<br />

(Zdor et al., 1992) mais les exemples d’induction <strong>de</strong><br />

phytoalexines dans le contexte <strong>de</strong> l’ISR restent assez<br />

rares.<br />

Enfin, les <strong>plantes</strong> peuvent faire face à l’invasion<br />

d’un pathogène en ralentissant sa pénétration dans<br />

les tissus végétaux. Ce retar<strong>de</strong>ment est assuré<br />

<strong>par</strong> l’épaississement <strong>de</strong>s <strong>par</strong>ois <strong>par</strong> apposition<br />

<strong>de</strong> lignine ou <strong>de</strong> callose (un polymère <strong>de</strong> B-1,3<br />

glucane difficilement dégradable), sous la forme<br />

d’une excroissance intracellulaire, ou papille, au<br />

niveau du site d’infection (Huckelhoven, 2007).<br />

Par ailleurs, les précurseurs <strong>de</strong> la lignine ainsi que<br />

les radicaux libres produits pendant les réactions <strong>de</strong><br />

polymérisation peuvent affecter la plasticité <strong>de</strong> la<br />

membrane ou inactiver les enzymes <strong>de</strong> pathogènes.<br />

Parmi les quelques exemples, nous pouvons citer<br />

B. pumilus SE34, qui agit sur le pois contre<br />

F. oxysporum (Benhamou et al., 1996), ou P.<br />

fluorescens 63-28 et B. amyloliquefaciens EXTN-1,<br />

qui renforcent le concombre respectivement contre

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