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El Watan

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PHOTO : DR<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> LIRE<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 5 mai 2012<br />

■ GLISSEMENT DE TERRAIN<br />

À ILLILTEN (TIZI OUZOU)<br />

Deux villages<br />

évacués<br />

EN PAGE 28<br />

ÉDITION DU CENTRE<br />

N° 6551 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />

LIBERTÉ D’ASSOCIATION<br />

EN ALGÉRIE<br />

L’ONU émet<br />

des critiques<br />

◗ LIRE L’ARTICLE<br />

DE MADJID MAKEDHI EN PAGE 3<br />

LES MÉDIAS SOCIAUX EN DÉBAT<br />

LES BLOGS, UN FLUX À RÉGLEMENTER<br />

● «La liberté de la presse, un vecteur de<br />

transformation des sociétés : les nouvelles<br />

voix, les jeunes et les médias sociaux»<br />

est le premier thème abordé, hier, lors de<br />

la conférence sur la Journée mondiale<br />

de la liberté de la presse organisée par<br />

l’Unesco à Tunis.<br />

Tunis (Tunisie)<br />

De notre envoyée spéciale<br />

es experts et les<br />

L professionnels du secteur<br />

présents ont, à l’unanimité, mis<br />

en avant le rôle que jouent les<br />

médias sociaux ces dernières<br />

années dans la création des<br />

événements. Toutefois, il semble<br />

important de réglementer<br />

cette activité de<br />

manière à ne pas<br />

tomber dans la<br />

propagande.<br />

Mina Adel (Suite page 6)<br />

CHAMPIONNAT NATIONAL DE FOOTBALL<br />

UNE TUMULTUEUSE<br />

FIN DE SAISON<br />

■ La fi n de saison de la Ligue 1 est marquée<br />

par un vent de contestation aussi bien chez les<br />

supporters que chez les dirigeants<br />

■ Des scènes de violence ont été enregistrées<br />

mercredi au 5 Juillet en raison des soupçons des<br />

supporters d’un éventuel arrangement entre le<br />

MCA et l’USMA<br />

■ Mahfoud Kerbadj a doublement transgressé la loi<br />

en programmant dans un premier temps le derby<br />

NAHD–USMA à Bologhine avant de le reporter<br />

carrément. Un report qui arrange le leader.<br />

LIRE NOS ARTICLES EN PAGE 26 ET 27<br />

AYANT PERDU QUATRE APPELS EN JUSTICE<br />

Djezzy débourse<br />

44 milliards de dinars<br />

■ L’opérateur de téléphonie mobile<br />

Djezzy a perdu toutes les actions en<br />

justice intentées contre la Banque<br />

d’Algérie pour faire annuler le<br />

redressement fi scal<br />

■ Djezzy est accusé d’avoir commis de<br />

2007 à 2009 des infractions fi nancières<br />

multiples. Les appels introduits par OTA et<br />

OTH ont été jugés irrecevables.<br />

LIRE L’ARTICLE DE ZHOR HADJAM EN PAGE 8<br />

Arts & lettres<br />

BRÉSIL<br />

EXPÉRIENCE DE DÉVELOPPEMENT<br />

DU LIVRE ET DE LA LECTURE<br />

Malo do Livro<br />

Lire le supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16<br />

PHOTO : DR


A<br />

près une semaine de mobilisation<br />

et de solidarité<br />

avec la famille de l’otage,<br />

l’entrepreneur de Souk <strong>El</strong> Tenine<br />

(daïra de Maâtkas, à 25 km de<br />

Tizi Ouzou) a été libéré mercredi<br />

dernier vers 22h. Rencontré dans<br />

son domicile quelques heures<br />

après sa libération, Omar Rabahallah,<br />

42 ans, père de quatre<br />

enfants, nous a parlé des circonstances<br />

de son enlèvement et des<br />

conditions de sa séquestration.<br />

«Les ravisseurs ont contacté les<br />

membres de ma famille qui se<br />

sont déplacés à Ighil Oumenchar,<br />

entre Souk <strong>El</strong> Tenine et Mechtras,<br />

pour me récupérer. J’ai<br />

été kidnappé par des individus<br />

armés alors que j’étais à l’intérieur<br />

de mon bureau au siège<br />

de mon entreprise de travaux<br />

publics», nous a-t-il confié. Et<br />

de préciser qu’il était 20h quand<br />

les assaillants ont fait irruption<br />

à l’intérieur de son bureau, avant<br />

de le sommer à les accompagner<br />

à l’extérieur. Puis ils l’ont obligé<br />

à les emmener à bord de sa propre<br />

voiture jusqu’au lieudit Ighil<br />

Oumenchar.<br />

A cet endroit, les criminels ont<br />

abandonné le véhicule et appelé<br />

le frère du désormais ex-otage.<br />

«Les kidnappeurs, au nombre<br />

de quatre, m’ont bandé les yeux<br />

L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 2<br />

L’ACTUALITÉ<br />

APRÈS LA LIBÉRATION DE L’ENTREPRENEUR KIDNAPPÉ<br />

Soulagement à Maâtkas<br />

● La nouvelle de la libération de l’otage a vite fait le tour de la région,<br />

suscitant un grand soulagement de la population.<br />

Retour de l’otage parmi les siens<br />

pour me conduire vers une destination<br />

inconnue, dans la forêt. Je<br />

ne me rappelle pas de l’itinéraire<br />

emprunté. Au cours du déplacement,<br />

j’ai eu un malaise et je me<br />

suis évanoui à deux reprises. Je<br />

suis tombé. D’ailleurs, j’ai même<br />

une blessure», a-t-il témoigné,<br />

tout en précisant qu’il s’agissait<br />

d’islamistes armés. «Les kid-<br />

ALI LASKRI À MOSTAGANEM<br />

nappeurs récitaient souvent le<br />

Coran. Ils étaient âgés de 35 à<br />

45 ans», nous a confié Omar Rabahallah<br />

qui a passé une semaine<br />

dans une sorte de casemate où les<br />

terroristes lui apportaient de la<br />

nourriture. «Les premiers jours,<br />

je prenais seulement de la tisane<br />

car j’étais vraiment malade. Puis<br />

les ravisseurs me ramenaient des<br />

pâtes», a-t-il ajouté.<br />

La nouvelle de la libération de<br />

l’otage a vite fait le tour de la<br />

région, suscitant un grand soulagement<br />

de la population.<br />

Le président de l’APC de Souk <strong>El</strong><br />

Tenine, Moh Kalileche, a déclaré<br />

: «Nous appelons la population à<br />

rester vigilante et mobilisée car<br />

notre commune est devenue une<br />

zone rouge avec ce climat d’insécurité.»<br />

Le maire de Maâtkas, Bousaâd<br />

Zalouk, a souligné, pour sa part,<br />

que «Omar Rabahallah est un<br />

entrepreneur qui a aidé les populations<br />

des deux communes de<br />

la daïra. Il faut toujours garder<br />

cette mobilisation pour en finir<br />

avec ces kidnappings qui ont paralysé<br />

notre région».<br />

Notons que la wilaya de Tizi<br />

Ouzou a enregistré, depuis 2005,<br />

67 kidnappings, dont 13 ont eu<br />

lieu dans la daïra de Maâtkas.<br />

Hafi d Azzouzi<br />

«Cette histoire de quotas est un délire»<br />

ors d’un meeting à Mostaganem, le premier<br />

secrétaire du FFS a prévenu contre toute<br />

forme de fraude qui risquerait de plonger le<br />

pays dans des troubles. Intervenant après Miloud<br />

Kadi, tête de file de la liste FFS de Mostaganem,<br />

Ali Laskri a également dénoncé «une<br />

certaine presse aux ordres» qui a parlé d’un<br />

séjour de Hocine Aït Ahmed et d’une rencontre<br />

que ce dernier aurait eue avec les autorités<br />

supérieures du pays.<br />

Une rumeur savamment distillée par des officines,<br />

a-t-il dit, qui cherchent à discréditer le<br />

FFS et son premier responsable. Il a également<br />

réfuté toute forme de compromis avec quiconque<br />

en vue d’une distribution de quotas,<br />

ajoutant que cette manipulation ne passera pas<br />

et que le FFS n’est pas un parti «portable». Se<br />

voulant plus tranchant, il souligne avec fermeté<br />

que Aït Ahmed n’est pas rentré au pays<br />

et donc n’a rencontré personne, martelant que<br />

cette histoire de rencontre et de quotas est un<br />

délire.<br />

Abordant la question des législatives, il prévient<br />

que le FFS ne permettra pas une élection<br />

ABDELAZIZ BELKHADEM, SG FLN<br />

«Changement» dans les liens Alger-Paris<br />

si Hollande est élu<br />

e secrétaire général du Front de libération<br />

Lnationale (FLN) a estimé hier qu’il y aura<br />

un «changement» dans les relations francoalgériennes<br />

si le candidat socialiste François<br />

Hollande est élu président demain. «Il n’y a<br />

pas de doute que cela changera parce que<br />

les relations algéro-françaises sont denses»,<br />

selon Abdelaziz Belkhadem, cité par l’AFP.<br />

«Nous entretenons de bonnes relations au<br />

à la Naegelen (ancien gouverneur de l’Algérie<br />

coloniale des années 1950 rendu célèbre par<br />

une fraude massive au détriment des partis<br />

nationalistes), n’hésitant pas à faire le parallèle<br />

entre ce fraudeur en puissance et Ahmed Ouyahia,<br />

l’actuel Premier ministre et SG du RND.<br />

Profitant de la célébration de la Journée de<br />

la presse, il a rendu un vibrant hommage aux<br />

journalistes disparus, citant Mohamed Meceffeuk,<br />

correspondant d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> assassiné par<br />

un groupe terroriste dans le Dahra. Parlant de<br />

l’arrêt du processus électoral de janvier 1992,<br />

il a salué la clairvoyance et le patriotisme de<br />

Mouloud Hamrouche, Abdelhamid Mehri et<br />

du président martyr Mohamed Boudiaf. A<br />

Alger, Mustapha Bouchachi, qui conduit la<br />

liste du parti dans la capitale, a défendu le<br />

choix du FFS de prendre part aux législatives<br />

du 10 mai. «La décision de participer aux<br />

législatives n’est pas pour rendre service au<br />

régime, mais pour sauver l’Algérie», a lancé,<br />

hier, M. Bouchachi qui est intervenu dans un<br />

meeting électoral à Birkhadem. Selon M. Bouchachi,<br />

la participation aux élections est «le<br />

plan personnel comme au plan partisan», a<br />

souligné M. Belkhadem, en marge d’un rassemblement<br />

du FLN à Tipasa (ouest d’Alger)<br />

en vue des législatives du 10 mai. «Il faut que<br />

la France officielle reconnaisse les crimes de<br />

la colonisation», a-t-il réitéré. «Une fois cet<br />

obstacle levé, il n’y a pas de raison pour que<br />

les relations ne connaissent pas une embellie<br />

et je crois que le candidat François Hollande<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

Ali Laskri, premier secrétaire du FFS<br />

seul chemin» pour le changement afin d’éviter<br />

un éclatement violent dans le pays. «Nous ne<br />

voulons pas voir ce qui est arrivé à la Libye<br />

arrive à l’Algérie. Il existe un agenda occidental<br />

et nous ne voulons pas que l’Algérie soit<br />

affectée», s’est–il défendu. Yacine Alim<br />

va dans ce sens.» «Mais qu’il s’agisse du<br />

président Sarkozy ou du candidat François<br />

Hollande s’il est élu président, il y a nécessité<br />

de donner à la mémoire une place dans les<br />

relations entre les deux pays», a-t-il déclaré.<br />

Il a toutefois rappelé qu’«il n’y avait pas de<br />

grande différence entre la droite et la gauche»<br />

françaises durant les sept ans de Guerre de<br />

Libération. R. P.<br />

PHOTO : D. R.<br />

J<br />

BOUIRA<br />

Deux terroristes<br />

abattus à Zbarbar<br />

(Lakhdaria)<br />

eudi dernier vers 18h, les forces spéciales de<br />

l’ANP qui effectuaient un ratissage du côté des<br />

communes de Malla et de Zbarbar, relevant de la<br />

daïra de Lakhdaria, à 45 km à l’ouest de Bouira, réputées<br />

être un lieu de passage de groupes terroristes qui<br />

se déplacent fréquemment entre les wilayas de Bouira<br />

et Médéa, ont mis hors d’état de nuire deux terroristes<br />

et récupéré deux armes de guerre, a-t-on appris hier<br />

de sources sûres. Les deux terroristes ont été abattus<br />

au lieudit Thaâlba, dans les maquis de la commune<br />

de Zbarbar, à la lisère avec la wilaya de Médéa. Les<br />

corps des deux sanguinaires abattus, âgés entre 30 et<br />

40 ans, ont été acheminés vers l’hôpital de Lakhdaria<br />

pour identification.<br />

Le ratissage de l’armée, déclenché depuis le début de<br />

la semaine écoulée, touchera également les maquis de<br />

la wilaya de Médéa connus, au début du terrorisme,<br />

comme étant un fief des groupes armés. A. F.<br />

BOUMERDÈS<br />

Deux offi ciers<br />

supérieurs de l’ANP<br />

tués à Keddara<br />

U<br />

n lieutenant-colonel et un commandant de l’Armée<br />

nationale populaire (ANP) ont été tués,<br />

hier vers 11h, dans un guet-apens qui leur a été tendu<br />

par un groupe terroriste près de Keddara, à 25 km<br />

au sud de Boumerdès, a-t-on appris de source bien<br />

informée. Les victimes ont reçu des tirs de mortier<br />

artisanal entre Ben Hachlaf et Anssa, au moment où<br />

elles s’apprêtaient à rejoindre leur campement à bord<br />

d’un véhicule banalisé, ajoute notre source. Cette<br />

attaque-surprise des groupes armés a causé également<br />

de légères blessures à un soldat, apprend-on encore.<br />

Peu après, deux hélicoptères ont sillonné la région<br />

pour traquer les terroristes auteurs des tirs ayant coûté<br />

la vie aux deux officiers. Aussi, un nombre important<br />

de soldats de la caserne d’Anssa s’est redéployé sur<br />

le terrain pour cerner les endroits suspectés d’avoir<br />

abrité les résidus terroristes qui continuent de semer<br />

la mort dans la région. Des bombardements ont été<br />

entendus par des habitants de la région.<br />

A l’heure où nous mettons sous presse, aucune information<br />

n’a filtré sur le bilan de cette opération. Cet<br />

attentat intervient dans un contexte particulier, caractérisé<br />

par la recrudescence des actes terroristes dans<br />

la région. Il y a moins d’une semaine, une bombe a<br />

explosé au centre-ville de Baghlia, faisant sept blessés<br />

(quatre policiers et trois civils). Quelques jours auparavant,<br />

un citoyen a trouvé la mort et deux autres ont<br />

été blessés dans l’explosion d’une bombe artisanale<br />

sur la route reliant Si Mustapha aux Issers, à l’est de<br />

Boumerdès. Malgré les coups de boutoir qui leur ont<br />

été assénés ces derniers mois, les groupes terroristes<br />

semblent ne rater aucune occasion pour s’en prendre<br />

aux citoyens et aux forces de sécurité. R. K.<br />

TAMANRASSET<br />

34 bureaux de vote<br />

itinérants pour les<br />

localités enclavées<br />

our les élections législatives de 10 mai, 34<br />

P bureaux itinérants sont programmés dans les<br />

localités lointaines, a indiqué, avant-hier, le wali de<br />

Tamanrasset, Saïd Meziane. Il a souligné que les<br />

traditions électorales des nomades seront respectées<br />

et que toutes les dispositions nécessaires sont mises<br />

en place. Le transport des électeurs sera également<br />

assuré le jour du scrutin par la wilaya qui a mis à la<br />

disposition de chaque bureau de vote un bus pour<br />

faciliter les déplacements des votants.<br />

Répondant aux rumeurs sur la fraude qui circulent<br />

dans la ville des Imouhagh, le wali a indiqué : «Il<br />

n’y aura aucune possibilité à la fraude électorale. Je<br />

veille personnellement sur le bon fonctionnement de<br />

ces élections et je m’engage à ce que l’administration<br />

soit neutre pour que le scrutin se déroule en toute<br />

transparence et crédibilité.» Ravah Ighil


D<br />

écriée déjà en Algérie,<br />

la nouvelle loi sur<br />

les associations vient<br />

d’être remise en cause par les<br />

Nations unies. Le rapporteur<br />

spécial de l’ONU sur les libertés<br />

de réunion pacifique<br />

et d’association, Maina Kiai,<br />

relève un certain nombre de<br />

dispositions contenues dans<br />

ce texte, qui n’encourage pas<br />

l’émergence d’un mouvement<br />

associatif fort en Algérie. «Les<br />

prochaines élections législatives<br />

doivent permettre de<br />

répondre aux demandes légitimes<br />

de la société civile dans<br />

le domaine de la liberté d’association»,<br />

affirme l’expert<br />

onusien dans un communiqué<br />

rendu public hier à Genève<br />

(Suisse). Il exhorte, dans ce<br />

sens, les autorités algériennes<br />

à revoir lesdites dispositions<br />

pour les mettre «en adéquation<br />

avec les exigences du<br />

droit international des droits<br />

de l’homme».<br />

Maina Kiai déplore également<br />

le recul enregistré par l’Algérie<br />

dans ce domaine. «Alors<br />

que le Printemps arabe invite<br />

à un élargissement de la place<br />

octroyée à la société civile, il<br />

est tout à fait regrettable que<br />

l’Algérie se singularise par<br />

un retour en arrière dans le<br />

domaine de la liberté d’association,<br />

en limitant plus<br />

rigoureusement le périmètre<br />

d’action ou l’accès au financement<br />

des associations»,<br />

insiste-t-il dans son communiqué.<br />

Il ne cache pas non plus<br />

ses préoccupations à l’égard<br />

de nombreuses dispositions<br />

de cette loi qui, selon lui, impose<br />

de nouveaux contrôles et<br />

restrictions quant à la création<br />

des associations ainsi que sur<br />

leur accès au financement.<br />

Le rapporteur spécial critique<br />

d’emblée la possibilité offerte<br />

par ce texte à l’administration<br />

«de rejeter des demandes de<br />

création des associations sans<br />

recours à la justice». «La formation<br />

de toute association<br />

est désormais soumise à l’accord<br />

préalable des autorités,<br />

qui peuvent à présent refuser<br />

une demande d’enregistrement<br />

sans avoir besoin de<br />

recourir à un juge, tel que cela<br />

était le cas auparavant. Cette<br />

situation constitue un recul<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 3<br />

important par rapport à la<br />

loi 90-31 (1990) qui était en<br />

vigueur jusque-là», dit-il, en<br />

rappelant que cette nouvelle<br />

loi prévoit une peine d’emprisonnement<br />

et une lourde<br />

amende pour quiconque opère<br />

au nom d’une association non<br />

encore enregistrée ou agréée,<br />

suspendue ou dissoute.<br />

Le rédacteur de ce document<br />

remet également en cause<br />

l’article fixant les objectifs et<br />

les buts des associations qui<br />

«ne devront pas être contraires<br />

aux constantes et aux valeurs<br />

nationales et que toute<br />

L’ACTUALITÉ<br />

RESTRICTIONS ET CONTRÔLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE<br />

L’ONU critique le recul de la liberté<br />

d’association en Algérie<br />

ingérence dans les affaires<br />

internes du pays entraînera la<br />

suspension ou la dissolution<br />

de l’association concernée».<br />

«Ces dispositions sont particulièrement<br />

vagues et sujettes<br />

à des interprétations abusives.<br />

<strong>El</strong>les portent un coup grave à<br />

la jouissance du droit à la<br />

liberté d’association», met-il<br />

en garde.<br />

MAINA KIAI SOLLICITE<br />

UNE INVITATION<br />

OFFICIELLE D’ALGER<br />

Le rapporteur de l’ONU précise<br />

également que les asso-<br />

ciations constituent un moyen<br />

de première importance permettant<br />

à la population d’exprimer<br />

ses aspirations. «<strong>El</strong>les<br />

doivent pouvoir, et en ont<br />

même la responsabilité morale,<br />

de s’intéresser à la vie<br />

politique intérieure de leur<br />

propre pays», souligne-t-il.<br />

L’autre point critiqué est l’accès<br />

des associations au financement<br />

étranger. «Les associations<br />

algériennes seront<br />

privées de recevoir des fonds<br />

de toutes légations diplomatiques<br />

ou organisations non<br />

gouvernementales étrangères,<br />

en dehors des relations de<br />

coopération dûment établies.<br />

Il est à craindre que de telles<br />

dispositions soient utilisées<br />

pour entraver le travail des<br />

associations, notamment celles<br />

de défense des droits de<br />

l’homme», soutient-il, précisant<br />

que «l’accès au financement<br />

ne devrait pas être<br />

strictement restreint».<br />

Ce faisant, Maina Kiai invite<br />

le gouvernement et les partis<br />

engagés dans la course<br />

à l’APN à œuvrer pour la<br />

révision de ce texte. Dans<br />

la foulée, il indique avoir<br />

sollicité une invitation officielle<br />

pour conduire une visite<br />

en Algérie : «Je compte sur<br />

une réponse positive à cette<br />

demande. Je me tiens dès à<br />

présent à l’entière disposition<br />

des autorités algériennes<br />

pour toute coopération<br />

technique dont elles auraient<br />

besoin pour s’assurer que la<br />

loi sur les associations et son<br />

application soient conformes<br />

aux standards du droit international.»<br />

Madjid Makedhi<br />

CONDAMNATION DE ABDELKADER KHARBA À UNE ANNÉE<br />

DE PRISON AVEC SURSIS<br />

Des organisations nationales et des<br />

ONG internationales dénoncent<br />

a condamnation, jeudi dernier, du militant de<br />

L la LADDH, Abdelkader Kherba, à une année<br />

de prison avec sursis et 20 000 DA d’amende, suscite<br />

l’indignation des organisations nationales et<br />

internationales. En effet, la Ligue algérienne pour la<br />

défense des droits de l’homme (LADDH) appelle,<br />

dans un communiqué rendu public hier, les autorités<br />

à se conformer aux conventions internationales ratifiées<br />

par l’Algérie et lever les entraves «aux libertés<br />

d’expression et d’opinion». «Si la Ligue se réjouit<br />

de la libération de Abdelkader Kharba, en attendant<br />

que son dossier soit réexaminé en appel, elle<br />

rappelle que ce militant a été poursuivi uniquement<br />

pour avoir exprimé son soutien au mouvement de<br />

grève des greffiers, ce qui, au point de vue de la loi,<br />

ne constitue nullement un délit», note la Ligue dans<br />

son communiqué.<br />

Pour sa part, l’Observatoire pour la protection des<br />

défenseurs des droits de l’homme (OBS), programme<br />

conjoint de la FIDH et de l’Organisation<br />

mondiale contre la torture (OMCT), appelle «à<br />

l’abandon de toute forme de poursuites arbitraires<br />

à l’encontre de Abdelkader Kherba». Dans une<br />

déclaration transmise aux plus hautes autorités de<br />

l’Etat, l’OBS demande également la cession de<br />

«toute forme de harcèlement judiciaire à l’encontre<br />

de l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme<br />

en Algérie».<br />

Cette affaire a suscité aussi la réaction du ministère<br />

français des Affaires étrangères (MAE) qui rappelle<br />

«l’attachement de son pays à la liberté de manifestation».<br />

«La France rappelle son attachement à la<br />

liberté de manifestation, en Algérie, comme partout<br />

ailleurs dans le monde», déclare le porte-parole<br />

du MAE français, Vincent Floreani, au cours d’un<br />

point de presse animé, hier à Paris, en réaction à une<br />

question concernant la condamnation de Mohamed<br />

Kherba.<br />

L’association Rassemblement action jeunesse<br />

(RAJ), qui avait également affiché son soutien au<br />

militant de la LADDH dès son arrestation, dénonce<br />

aussi cette condamnation. «Le RAJ ne peut se réjouir<br />

que si la peine de prison avec sursis à l’encontre<br />

de notre camarade Kherba est levée. Nous<br />

ne sommes pas satisfaits du verdict et condamnons<br />

ce jugement injuste. Nous demandons son acquittement<br />

pur et simple», précise l’organisation dans un<br />

communiqué. L’association exige, en outre, l’arrêt<br />

des poursuites judiciaires et des intimidations à<br />

l’encontre des Algériens et particulièrement des<br />

militants. Tout en saluant la remise en liberté de<br />

Abdelkader Kherba, Hakim Addad, candidat du<br />

FFS aux législatives du 10 mai à Alger, appelle, lui<br />

aussi, au maintien de la mobilisation jusqu’à l’acquittement<br />

de Kherba. «Nous ne pouvons pas nous<br />

contenter de cette victoire qui, à mon avis, n’est pas<br />

totale. La mobilisation doit continuer et même s’accentuer<br />

pour que ce jugement soit revu en appel et<br />

que le militant soit purement et simplement acquitté<br />

et qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Il est<br />

inacceptable que soit prononcée une peine même<br />

avec sursis à l’encontre d’un citoyen ayant soutenu<br />

de manière pacifique des travailleurs grévistes.<br />

Accepter cela, c’est se préparer à de nouvelles<br />

arrestations et autres intimidations de militants à<br />

l’avenir», précise-t-il. M. M.<br />

L<br />

ARRÊTÉ MARDI<br />

À BELCOURT<br />

(ALGER)<br />

Tarik<br />

Mameri<br />

relâché<br />

e jeune Tarik Mameri, arrêté par la<br />

police mardi dernier dans la soirée,<br />

a été relâché hier. Son procès aura<br />

lieu le 30 mai. Contacté par nos soins,<br />

maître Sidhoum, l’avocat constitué dans<br />

cette affaire, a déclaré que «Tarik sera<br />

poursuivi pour quatre chefs d’inculpation».<br />

Cette poursuite intervient suite<br />

à la diffusion de vidéos le montrant en<br />

train d’exprimer son avis sur les élections<br />

législatives. Les chefs d’inculpation<br />

sont «destruction des biens d’autrui<br />

et de documents officiels». Pour ces<br />

deux premières accusations, le jeune<br />

chômeur va s’expliquer par rapport à la<br />

dégradation des panneaux d’affichage<br />

placés dans le cadre de la campagne<br />

électorale et la destruction de sa carte<br />

électorale dans la mesure où le jeune<br />

réfute l’idée d’aller voter.<br />

Deux autres chefs d’inculpation ont été<br />

retenus par le juge d’instruction, à savoir<br />

«incitation à l’attroupement et outrage à<br />

corps constitué».<br />

Maître Sidhoum s’est félicité de la décision<br />

du relâchement de son client. Il<br />

s’est montré tout de même inquiet quant<br />

au rétrécissement du champ des libertés,<br />

notamment le droit à l’expression d’un<br />

point de vue autre que le discours officiel.<br />

La famille de Tarik, quant à elle, se<br />

refuse à tout commentaire.<br />

Faut-il préciser que l’APC de Sidi M’hamed<br />

s’est constituée partie civile dans<br />

cette affaire ; elle est représentée par son<br />

président, M. Bourouina. La défense<br />

de l’accusé sera assurée par le Réseau<br />

des avocats algériens pour la défense<br />

des droits de l’homme (RADDH). Pour<br />

rappel, Tarik Mameri a été arrêté dans<br />

son quartier mardi soir. D’après Yacine<br />

Zaïd, militant des droits de l’homme,<br />

il avait été embarqué par des policiers<br />

en civil venus à bord d’un véhicule de<br />

type Caddy. Djedjiga Rahmani<br />

L’INCIDENT S’EST<br />

REPRODUIT<br />

La Maison<br />

des syndicats<br />

cambriolée<br />

L<br />

a Maison des syndicats, située à Dar<br />

<strong>El</strong> Beïda (Alger) a été encore une<br />

fois l’objet d’un cambriolage, dans la<br />

nuit de mercredi à jeudi. Les voleurs<br />

ont ciblé l’ordinateur du bureau du Syndicat<br />

national autonome du personnel<br />

de l’administration publique (Snapap).<br />

«Les cambrioleurs se sont introduits par<br />

la fenêtre qui donne sur le stade, puis<br />

la porte du bureau a été découpée au<br />

niveau de la serrure», déclare Fatouma<br />

Hireche, secrétaire nationale du bureau<br />

exécutif du Snapap. Et de poursuivre :<br />

«C’est le deuxième ordinateur qui fait<br />

l’objet de vol. Ces actes interviennent à<br />

chaque fois qu’il a annonce d’une action<br />

importante.» Il convient de rappeler<br />

que ce vol a été commis juste après l’annonce<br />

de la création de la Confédération<br />

nationale autonome des travailleurs algériens<br />

(CNATA), tandis que le premier<br />

était intervenu suite à l’installation de<br />

la Coordination nationale pour le changement<br />

et la démocratie (CNCD). Une<br />

plainte avait été déposée contre X lors<br />

du premier cambriolage, «restée sans<br />

suite», souligne Mme Hireche, qui ajoute<br />

qu’une autre plainte contre X a été déposée<br />

suite au deuxième. D. R.


L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 4<br />

REPORTAGE<br />

LA MAURITANIE GANGRENÉE PAR LA CORRUPTION<br />

DANS L’ENFER DE LA GABEGIE<br />

a corruption en Mauritanie est un véritable<br />

sport national, c’est une activité à laquelle<br />

tout le monde, ou presque, s’adonne. De-<br />

puis quelque temps, tout Nouakchott, capitale<br />

mauritanienne, s’est mis à parler de ce fléau en<br />

présence des représentants des Nations unies,<br />

venus prendre le pouls de la situation, dans ce<br />

pays où la bonne gouvernance est un vain mot.<br />

Les plus optimistes disent, pour un sujet aussi<br />

tabou, en discuter aujourd’hui c’est déjà un pas<br />

en avant. Parce que ce fléau, qui ronge tous les<br />

secteurs de la vie publique, n’est pas aussi mal<br />

vu dans la société. «C’est presque socioculturel»,<br />

commente un Mauritanien rencontré à<br />

Nouakchott. Les conséquences sont désastreuses<br />

et vérifiables sur le terrain. Dans une contrée<br />

aussi riche, ayant accédé à l’indépendance en<br />

1960, la capitale donne l’image d’un pays qui<br />

végète dans le sous-développement. Les trottoirs<br />

de Nouakchott sont poussiéreux. «Vous savez,<br />

quand les responsables sont nommés, ils pensent<br />

d’abord à se remplir les poches.» Au pays des<br />

mille poètes, on n’hésite pas à demander des<br />

commissions. «Ici, c’est monnaie courante.» Un<br />

fonctionnaire d’Etat, résumant la corruption en<br />

Mauritanie, raconte l’histoire d’un investisseur<br />

qui a renoncé à son projet aussitôt qu’il a voulu<br />

le lancer : «Le ministre lui a demandé 35%, le<br />

secrétaire général 20% et le comptable 10%.»<br />

A Nouakchott, les propriétaires de snacks, de<br />

restaurants, notamment les étrangers, sont pris<br />

en tenailles par une pratique quotidienne du racket.<br />

«Les policiers et les fonctionnaires de l’Etat<br />

pointent tous les jours pour nous voler, nous extorquer<br />

le résultat de notre travail», tempête un<br />

patron d’un restaurant situé non loin du quartier<br />

chic de la ville de Tavreghzina. «Ils demandent<br />

qu’on leur donne de l’argent pour faire le plein<br />

de gasoil. On paie tous les jours des recharges<br />

de crédit pour le téléphone.» C’est de «la corruption-extorsion».<br />

«Jusqu’à 2500 ouguiya,<br />

c’est le tarif fixé par les petits fonctionnaires.<br />

Pour les plus hauts responsables, la facture est<br />

plus salée et se chiffre à des dizaines de milliers<br />

d’ouguiyas.» Selon Hamada, citoyen de Nouakchott,<br />

«tout est monnayé ici, même l’accès aux<br />

soins». Le phénomène de la corruption mine la<br />

société mauritanienne et bloque son développement.<br />

En chiffres, l’ampleur de la corruption<br />

est estimée à 60 milliards d’ouguiyas. Plusieurs<br />

investisseurs étrangers ont fermé boutique à<br />

cause, entre autres, de la corruption pratiquée<br />

sous toutes ses formes. Des entreprises algériennes<br />

ont déclaré faillite à cause, en partie, de<br />

ces pratiques. C’est le cas, selon une source à<br />

Nouakchott, de Somagaz, une société mixte algéro-mauritanienne<br />

qui a longtemps activé dans<br />

la distribution de carburant. <strong>El</strong>le a été victime<br />

d’une véritable machination à la mauritanienne.<br />

<strong>El</strong>le a été tout simplement liquidée. Sa mise<br />

ET DES DÉTOURNEMENTS<br />

à mort est rocambolesque. Un cadre algérien,<br />

établi dans la capitale mauritanienne, raconte :<br />

«Les fonctionnaires de l’Etat venaient se servir<br />

à la pompe en promettant de payer plus tard. Les<br />

créances auprès des autorités mauritaniennes<br />

ont été telles que, pour survivre, l’entreprise a<br />

été contrainte de solliciter les services d’une<br />

banque dont un des deux actionnaires principaux<br />

est le milliardaire Mohamed Ould Bouamatou,<br />

qui n’est autre que le cousin de l’actuel président<br />

mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz.»<br />

LA BANQUEROUTE DES ALGÉRIENS<br />

À NOUAKCHOTT<br />

Ce n’est un secret pour personne que les deux<br />

s’épaulent et se soutiennent dans toute épreuve.<br />

Ce milliardaire mauritanien a été l’un des importants<br />

soutiens du président Abdelaziz lors de<br />

son coup d’Etat de 2009. Avec le temps, indique<br />

notre source, le paiement des taux d’intérêts a<br />

complètement asséché ce démembrement de<br />

Naftec en Mauritanie et les dettes ont fini par<br />

prendre le-dessus sur les créances. Résultat des<br />

courses : la banqueroute. Une banqueroute, bien<br />

entendu, programmée au nez et à la barbe des<br />

autorités algériennes. Les malheurs ne cesseront<br />

pas pour autant. Tout a été déployé pour que<br />

l’Etat algérien la brade en bonne et due forme.<br />

Selon notre source à Nouakchott, la vente aux<br />

enchères s’est avérée une énième mésaventure et<br />

un cas d’école en matière d’arnaque.<br />

Une véritable machination a été mise en place<br />

: quand le prix est adjugé, le soumissionnaire<br />

se désiste pour laisser place au moins-disant et<br />

ainsi de suite. L’affaire a même été portée devant<br />

la justice. Auparavant, Almap, une société<br />

algéro-mauritanienne opérant dans le secteur<br />

de la pêche, est passée à la trappe et elle a été<br />

dissoute dans les années 1990. Tout le monde<br />

s’étonne alors à Nouakchott, surtout les Algériens<br />

qui y viennent, de voir le ministre de la<br />

Pêche conseiller les Algériens d’aller investir<br />

dans ce secteur en Mauritanie. Pour des raisons<br />

diverses, Sonatrach a décidé de vendre une partie<br />

de ses biens dans la capitale mauritanienne.<br />

La gabegie, l’escroquerie et les détournements<br />

gangrènent l’économie mauritanienne. Même<br />

le FMI en a payé les frais. «<strong>El</strong> fedha», l’argent<br />

déroute les Mauritaniens. D’un don d’une coquette<br />

somme de huit millions de dollars, il n’en<br />

est resté que deux. L’affaire a défrayé la chronique<br />

à Nouakchott l’année passée. Lorsque les<br />

responsables du Fonds monétaire international<br />

ont découvert le pot aux roses, la presse locale<br />

a fait écho d’une histoire cousue de fil blanc.<br />

Comme par hasard, un jeune recruté dans le<br />

cadre du pré-emploi a, par inadvertance, détruit<br />

les données de la banque. La Mauritanie vit au<br />

rythme des détournements. Une autre affaire qui<br />

a fait les choux gras de la presse mauritanienne<br />

ces derniers temps est l’affaire d’escroquerie<br />

dont ont été victimes deux investisseurs indiens.<br />

Selon des informations recueillies à Nouakchott,<br />

un jeune Algérien, tenté par une aventure<br />

économique dans ce pays vierge, a difficilement<br />

échappé à la loi de la corruption pour lancer<br />

une petite entreprise dans les énergies renouvelables.<br />

Son dossier administratif a été bloqué<br />

pendant plusieurs semaines. Selon nos sources,<br />

un conseiller à la présidence lui a carrément<br />

proposé son aide moyennant une part de 40%<br />

dans la société.<br />

Un Nouakchottois raconte : «Ici, les responsables<br />

quand ils sont nommés commencent<br />

d’abord par se servir, en confondant en fait leur<br />

poche et les caisses de l’Etat.» Mais le gros de<br />

la corruption en Mauritanie est localisé dans<br />

le secteur des grands marchés publics où il y a<br />

énormément d’argent. Et l’ampleur des pots-<br />

de-vin se mesure au volume des contrats signés.<br />

Des contrats de gré à gré bien évidemment. Si<br />

corrompre et se faire corrompre ne provoque<br />

pas l’ire des Mauritaniens, la législation, très<br />

permissive et tolérante, incite et encourage une<br />

pratique qui a pris ancrage dans une société<br />

bridée par le tribalisme et peu encline à la modernité.<br />

Les lois incitent à l’enrichissement<br />

illégal et à l’extravagance. Dans les rues de<br />

Nouakchott, le décalage est très visible entre<br />

une caste qui roule en carrosse et une majorité<br />

qui traîne dans les rues poussiéreuses sans trottoirs<br />

de la ville, où les 4x4 dernier cri côtoient<br />

des chariots tirés par des ânes. Un conseiller à la<br />

Cour des comptes à Nouakchott résume la situation<br />

en quelques phrases : «Le code des marchés<br />

ne sanctionne pas les fonctionnaires. Il vise<br />

notamment les soumissionnaires qui ont recours<br />

à la corruption pour obtenir des marchés.» Le<br />

code pénal est également si laxiste qu’il autorise<br />

toutes sortes de manigances. Dans une affaire<br />

de détournement, quand le contrevenant restitue<br />

les deux tiers de la somme détournée, il n’est<br />

condamné qu’à un sursis. A Nouakchott, tout le<br />

monde le sait, les affaires de corruption sont instrumentalisées<br />

par le pouvoir en place. Un haut<br />

cadre de l’Etat affirme : «Beaucoup de gens ont<br />

été arrêtés ou suspectés de corruption, mais il<br />

y a eu peu de procès. Il faut une requalification<br />

des infractions relatives à la corruption.» Il<br />

faut dire aussi que la corruption en Mauritanie<br />

est loin d’être mal vue. Des membres d’une<br />

tribu sont sortis dans la rue pour manifester et<br />

demander la libération des cadres d’une banque<br />

accusés de détournement. La Mauritanie fonctionne<br />

ainsi. <strong>El</strong>le caracole aux dernières places<br />

dans les classements établis par les institutions<br />

et organismes internationaux sur le climat des<br />

affaires et le niveau de la corruption. Les seuls<br />

investissements qui restent encore attractifs<br />

concernent l’exploration et de l’exploitation<br />

pétrolière, de l’extraction minière dont le fer<br />

et l’or, des télécommunications avec l’acquisition<br />

de licences pour les lignes de téléphone<br />

portable et de la construction. Mais, dans un tel<br />

climat, ce sont les Chinois qui pointent avec un<br />

intérêt croissant pour des investissements dans<br />

l’exploitation, entre autres, des gisements de fer<br />

et la construction portuaire. La Radio internationale<br />

chinoise a déjà commencé à émettre dans<br />

les deux langues les plus usitées dans le pays<br />

des mille poètes, à savoir l’arabe et le français.<br />

Parmi les partenaires traditionnels, ce sont les<br />

Français qui occupent la première place.<br />

LES CLASSEMENTS DE LA MAURITANIE<br />

La Mauritanie est classée 143 e sur 178 pays,<br />

selon l’indice 2010 de perception de la corruption<br />

de Transparency international. 159 e sur 187<br />

pays, selon l’indice de développement humain<br />

2011 du Programme des Nations unies pour le<br />

développement, avec un taux de haut niveau de<br />

pauvreté de 40% de la population mauritanienne.<br />

Le classement «doing business» 2012 de la<br />

Banque mondiale a classé la Mauritanie 159 e sur<br />

183 pays pour la facilité de faire des affaires.<br />

Saïd Rabia<br />

CONVENTION INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE<br />

LA CORRUPTION<br />

La Mauritanie examinée en juin<br />

La Mauritanie va être examinée sur l’application de la mise en œuvre des dispositions de la<br />

convention internationale contre la corruption à partir de juin prochain. Le pouvoir en place, qui<br />

a peur que les soulèvements qui ont eu lieu dans certains pays arabes atteignent leur pays, se<br />

démène pour passer avec succès cette épreuve. Il a organisé un séminaire le 10 avril dernier<br />

pour s’y préparer. Les participants ont parlé sans tabous de ce phénomène qui ronge la<br />

Mauritanie. Mais pour beaucoup de Mauritaniens, c’est un boucan inutile. Un ancien ministre et<br />

actuellement conseiller, rencontré à Nouakchott, commente : «Parmi les présents, il y a des<br />

corrompus.»<br />

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<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 5<br />

REPORTAGE<br />

MAÎTRE AHMED SALEM BOUHOUBEYNI. Bâtonnier de l’Ordre national des avocats de Mauritanie<br />

«Les aff aires de corruption<br />

instrumentalisées par le pouvoir»<br />

Propos recueillis par<br />

Saïd Rabia<br />

Quelles sont, selon vous, les failles<br />

de la lutte contre la corruption en<br />

Mauritanie ?<br />

Je pense que pour ce faire, il faut<br />

une bonne volonté politique. Il faut<br />

une préparation de la société également,<br />

car je pense que chez nous,<br />

la perception de la corruption n’est<br />

pas si mauvaise que ça. Il faut donc<br />

que cela devienne quelque chose qui<br />

soit bannie par la société. Cependant,<br />

on n’en est pas encore à ce niveau.<br />

Aujourd’hui, la corruption n’est pas<br />

mal vue, c’est quelque chose de<br />

tout à fait normale. On est dans un<br />

pays où le phénomène n’est pas mal<br />

perçu, on peut dire alors que c’est<br />

mal parti pour la campagne contre<br />

la corruption. Pour lutter contre ce<br />

phénomène, il y a un préalable : il<br />

faut d’abord qu’il soit considéré<br />

comme quelque chose de mauvais,<br />

un obstacle à tout développement. On<br />

peut ensuite passer à une autre étape<br />

qui est celle de la mise en place des<br />

mécanismes, comme on est en train<br />

de le faire aujourd’hui, qui permettent<br />

de réaliser une véritable lutte<br />

contre la corruption. En Mauritanie,<br />

le grand obstacle de la lutte contre<br />

la corruption est qu’elle n’est pas si<br />

mal perçue que ça. Donc, il faudra<br />

faire un travail de sensibilisation, un<br />

travail d’éducation pour montrer que<br />

de tels comportement sont nuisibles<br />

au développement.<br />

Donc, pour vous, il faut d’abord<br />

sensibiliser, ce n’est donc pas une<br />

question de volonté politique ?<br />

Moi, je pense que les pouvoirs pu-<br />

blics actuels affichent depuis quelque<br />

temps une volonté politique. C’est<br />

vrai parfois, moi-même je le dis, cela<br />

ressemble à des slogans. Au fond,<br />

cela reste de petits slogans de rien du<br />

tout. Un discours de consommation.<br />

Mais c’est déjà bien. Parce qu’en<br />

parler n’est plus un tabou. C’est déjà<br />

bien que ça soit posé en ces termes.<br />

Et c’est fondamental. Avec ses insuffisances,<br />

cette volonté politique<br />

affichée est une bonne chose.<br />

Les lois n’interdisent pas la corruption<br />

en Mauritanie…<br />

Certains textes absolvent le contrevenant<br />

après la restitution de deux<br />

tiers du montant pris, c’est quand<br />

même une forme d’encouragement<br />

à la corruption… C’est vrai que<br />

cela est une petite faille dans notre<br />

système. C’est-à-dire qu’on ne considère<br />

pas que l’acte lui-même soit un<br />

acte répréhensible, que c’est un acte<br />

condamnable, parce que ce qu’on<br />

regarde, c’est le montant détourné.<br />

Dès qu’il est restitué, le reste s’efface.<br />

Pour être plus précis, on peut<br />

échapper aux poursuites si on paie<br />

deux tiers. En réalité, ce qui est pris<br />

en considération, c’est le manque à<br />

gagner pour l’Etat.<br />

Ne pensez-vous pas que la multiplication<br />

des organismes de lutte<br />

contre la corruption gêne cette<br />

lutte ?<br />

Moi, je ne trouve pas que la multiplicité<br />

des outils de lutte contre la<br />

corruption est une mauvaise chose<br />

en soi. Ce que je ne trouve pas bien<br />

par contre, c’est que ces organismes<br />

ne jouent pas leur rôle. Donc, moi je<br />

préfère deux organes efficaces à dix<br />

qui ne le sont pas et qui ne jouent pas<br />

leur rôle. J’ai donné l’exemple de la<br />

Cour des comptes. <strong>El</strong>le ne jouit pas<br />

pleinement de ses prérogatives, et les<br />

tribunaux judiciaires qui prennent<br />

ces prérogatives, et à tort d’ailleurs,<br />

sont mal placés, mal équipés en ressources<br />

humaines compétentes pour<br />

gérer ce genre de choses. Donc, je<br />

pense que les structures qui existent<br />

ne jouent pas pleinement leur rôle<br />

et n’assument pas pleinement leurs<br />

compétences.<br />

Pensez-vous que la lutte contre la<br />

corruption dépasse un peu l’institution<br />

judiciaire ?<br />

Je dis une chose très simple<br />

aujourd’hui : la lutte contre la gabegie,<br />

les détournements des deniers<br />

publics, la lutte contre la corruption<br />

peut être un slogan. C’est déjà bien<br />

d’afficher cette volonté. Mais on peut<br />

considérer aussi que c’est un moyen<br />

politique pour dire aux gens qui ont<br />

la tentation de s’opposer au pouvoir :<br />

«Attention, l’inspection peut venir<br />

si vous n’êtes pas gentils et si vous<br />

n’êtes pas tranquilles». Il y a du chantage<br />

dans la lutte contre la corruption.<br />

Du chantage surtout pour museler les<br />

opposants. Quand une action est déclenchée<br />

contre quelqu’un, cela veut<br />

dire que le pouvoir n’est pas d’accord<br />

avec cette personne. En effet, le pouvoir<br />

fait peur à la justice et à tout le<br />

monde. Et souvent, la personne prise<br />

pour cible n’a pas le bénéfice du doute.<br />

C’est la raison pour laquelle je dis<br />

que c’est le pouvoir exécutif qui gère<br />

les dossiers Les exemples, ce sont<br />

les quatre ou cinq dossiers qui sont<br />

aujourd’hui au niveau de la justice.<br />

Comme celui de l’ancien ministre des<br />

Droits de l’homme, Mohamed Lamine<br />

Ouled Dada, celui du cadre de<br />

la Capec, la caisse d’épargne, Ahmed<br />

Ouled Khatri. Les gens d’Air Mauritania<br />

à l’époque avec l’ancien Premier<br />

ministre Ouled Ouakef qui ont<br />

été poursuivis par la justice. Il y a eu<br />

par la suite un accord avec le pouvoir,<br />

ils ont été acquittés et ils n’ont jamais<br />

été jugés, comme beaucoup d’autres<br />

cas d’ailleurs. Dès que le pouvoir est<br />

d’accord avec eux, il les libère, mais<br />

quand il y a désaccord, il les arrête<br />

sous prétexte qu’il y a détournement.<br />

La justice ne gère pas réellement ces<br />

dossiers. Ce sont des gens qui sont<br />

là, entre parenthèses, en attendant<br />

que le pouvoir politique règle leurs<br />

problèmes. Quand le problème est<br />

réglé, la justice met la forme : elle<br />

donne une liberté, un acquittement<br />

ou elle prononce une condamnation<br />

équivalente à la période de la détention<br />

préventive.<br />

L’opinion n’arrive pas à comprendre<br />

cette dichotomie : la Mauritanie<br />

est bien classée par certaines<br />

ONG et organismes internationaux<br />

en matière des libertés des droits de<br />

l’homme, alors que le phénomène<br />

de la corruption est très répandu, il<br />

est endémique...<br />

C’est un tableau glorieux pour<br />

l’Etat mauritanien en matière d’Etat<br />

de droit. Je ne suis pas d’accord. Je<br />

pense qu’il y a encore des choses à<br />

faire. Et la lutte contre la corruption<br />

n’est pas souvent très claire, même<br />

si elle est affichée. Il n’y a pas beaucoup<br />

de preuves. Une fois que les<br />

actes de corruption sont découverts,<br />

les mécanismes ne fonctionnent pas.<br />

S. R.<br />

MOHAMED ABDELLAHI BELLIL. Président de la Coalition contre la corruption en Mauritanie<br />

«C’est le volume des intérêts qui détermine<br />

celui de la corruption»<br />

Quelle est la mesure de la corruption<br />

aujourd’hui en Mauritanie ?<br />

Vous savez, pour mesurer la corruption, il y a<br />

plusieurs instruments et outils. Il y a le baromètre<br />

mondial, l’IPC (Indice de la perception de la<br />

corruption), où il est recommandé pour chaque<br />

pays d’imaginer lui-même des indicateurs des<br />

indices, selon ses spécificités culturelles, économiques<br />

ou politiques… parce que les pays<br />

n’ont pas les mêmes niveaux d’évolution. Ils<br />

n’ont pas connu les mêmes rythmes d’évolution<br />

historique. Chez nous, en Mauritanie, le<br />

rythme de l’évolution et l’indice de perception<br />

se mesurent par rapport à l’attitude de l’usager,<br />

du bénéficiaire, du citoyen par rapport à la<br />

fonction publique. Par rapport à l’argent public.<br />

Comment lui-même exprime sa satisfaction<br />

ou sa non-satisfaction par rapport au travail<br />

de l’agent public. Parce que l’agent public est<br />

là pour offrir le service public aux citoyens.<br />

Est-ce qu’il le reçoit bien, avec célérité ? Est-ce<br />

qu’il expédie rapidement ? Est-ce qu’il offre le<br />

service public gratuitement, ou alors est-il demandé<br />

une contrepartie ? Est-ce qu’il retarde,<br />

ou le fait de manière à obliger le bénéficiaire<br />

à payer un prix ? Il faut dire que malheureusement<br />

notre société, comme d’autres, à cause<br />

de la pauvreté, d’une certaine mentalité, probablement<br />

aussi du faible ancrage de l’Etat de<br />

droit, il y a encore des conditions qui poussent<br />

les agents publics qui n’offrent le service public<br />

qu’en monnayant quelque chose. C’est le<br />

bénéficiaire qui en souffre. Son administration<br />

est corrompue.<br />

Il est admis que le phénomène de la corruption<br />

est très répandu en Mauritanie.<br />

Quelle est la part de l’administration et du<br />

secteur économique ?<br />

Vous savez, les études entreprises au plan na-<br />

PHOTO : DR<br />

tional, souvent en partenariat avec les bailleurs<br />

de fonds, ont établi une certaine hiérarchie. Il<br />

y a d’abord le secteur du bâtiment et travaux<br />

publics BTP, ensuite, le secteur de la justice, le<br />

secteur des douanes et le secteur de la police.<br />

Mais ce qui est certain, c’est qu’au niveau des<br />

grands marchés, ce n’est pas au niveau de<br />

l’administration que la corruption prend une<br />

grande ampleur. Parce qu’il s’agit de sommes<br />

colossales et aussi de hauts fonctionnaires.<br />

Cela concerne des sociétés où il y a de gros intérêts.<br />

Il faut mesurer la corruption par rapport<br />

au service demandé. S’il y a un grand marché,<br />

la corruption sera grande. Plus le demandeur<br />

est un grand homme d’affaires, plus le volume<br />

de la corruption sera grand. Si le bénéficiaire<br />

de la corruption est un haut fonctionnaire, la<br />

corruption sera grande. Vous voyez donc que<br />

cela dépend des sphères. Et ce sont les grands<br />

marchés publics où il y a la plus grande corruption.<br />

Les gens parlent surtout de détournements<br />

de l’argent public…<br />

Les détournements sont assimilés à de la corruption.<br />

Les détournements, mais aussi l’abus<br />

de pouvoir.<br />

Est-ce que le fait de permettre aux corrompus<br />

de rembourser est une meilleure<br />

manière de lutter contre la corruption ?<br />

Non, pas forcément, mais là aussi c’est un<br />

PHOTO : D. R.<br />

débat parce que le code pénal mauritanien<br />

inspiré du code pénal français favorise ce genre<br />

d’arrangements. Il y a des gens qui appellent à<br />

la révision du code pénal, et il y a une commission<br />

qui planche sur cette question.<br />

Pourquoi la Mauritanie a mis plus d’un<br />

demi-siècle pour penser à la révision de ses<br />

textes ?<br />

Vous savez, moi je ne suis pas juriste. Toutes<br />

les juridictions, le droit d’une manière général,<br />

sont appelées à changer perpétuellement. Parce<br />

qu’ils gèrent les attitudes des personnes physiques<br />

et morales, donc ce n’est jamais complet.<br />

Même si on modifie le code pénal, demain on<br />

trouvera de nouvelles failles. Vous savez, cette<br />

lutte contre la corruption elle vient après quoi ?<br />

Après le programme d’ajustement structurel<br />

qui n’a pas donné les résultats qu’il faut ; après<br />

le programme de bonne gouvernance, après<br />

l’instauration du principe de l’initiative de<br />

transparence des industries extractives ; après<br />

le processus de kimberlite qui gère les métaux<br />

précieux. Parce que tous ces programmes ont<br />

prouvé leurs limites. Maintenant, on dit que la<br />

lutte contre la corruption doit être adaptée dans<br />

son approche.<br />

Et le montant avancé qui est de 60 milliards...<br />

C’est une autorité qui l’a avancé, je ne suis<br />

pas habilité à le commenter. S. R.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 6<br />

L’ACTUALITÉ<br />

Conférence organisée par l’Unesco sur la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis<br />

Suite de la page 1 Jazeera compte aller vers l’adop- idées. «Je connais des blogueurs<br />

eed Ahmad, chef des<br />

nouveaux médias à la M chaîne Al Jazeera, a<br />

souligné la nécessité de vérifier<br />

l’authenticité des produits médiatiques,<br />

notamment les images<br />

et les vidéos diffusées par des<br />

internautes. En effet, durant les<br />

révolutions des pays arabes, un<br />

flux d’informations d’origine<br />

peu connue ont été diffusées et<br />

ont largement influencé l’opinion<br />

publique.<br />

Si bon nombre de ces contenus<br />

médiatiques sont véridiques,<br />

c’est loin d’être le cas de tout le<br />

reste. Désormais, les logiciels,<br />

des outils technologiques en<br />

constante évolution, permettent<br />

des montages et des modifications<br />

que seul un érudit peut<br />

détecter. La chaîne qatarie <strong>El</strong><br />

tion de certains mécanismes permettant<br />

de vérifier les sources<br />

et la véracité des informations<br />

produites par les animateurs de<br />

blogs et les intervenants sur les<br />

réseaux sociaux. Cette chaîne,<br />

qui a connu des pics d’audience<br />

durant ces révolutions, a beaucoup<br />

repris de vidéos et photos<br />

faites par des personnes qui ne<br />

sont pas des journalistes. Quelque<br />

7000 vidéos ont été reçues<br />

par la chaîne depuis 2010, selon<br />

Meed Ahmad. «Ce sont les<br />

vidéos en provenance de Libye<br />

qui nous ont le plus posé problème<br />

quant à leur authenticité»,<br />

reconnaît-il.<br />

Soutenant cette idée, la blogueuse<br />

tunisienne, Lina Ben Henni,<br />

affirme que certains blogueurs<br />

servent de manipulateurs et sont<br />

payés pour propager certaines<br />

qui sont payés par des partis politiques<br />

pour faire de la propagande»,<br />

dit-elle. Lina Ben Henni<br />

estime qu’il est aujourd’hui nécessaire<br />

d’instaurer un cadre<br />

juridique définissant à la fois<br />

les devoirs et les droits des blogueurs<br />

qui semblent compléter<br />

la presse traditionnelle. En effet,<br />

au début de la révolution tunisienne<br />

par exemple, la principale<br />

source d’information sur ce qui<br />

se passait en Tunisie provenait de<br />

ces blogs et des partages faits sur<br />

les réseaux sociaux, facebook et<br />

Tweeter.<br />

Dans son intervention, Omar<br />

Belhouchet, directeur de publication<br />

du journal <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> a<br />

relevé qu’en plus du monopole<br />

que l’Etat garde sur les médias<br />

lourds, il y a aussi un contrôle de<br />

l’internet. «Le pouvoir a mis<br />

A<br />

LES MÉDIAS SOCIAUX EN DÉBAT<br />

Les blogs, un fl ux<br />

à réglementer<br />

en place une brigade de censure<br />

des réseaux sociaux. Il y a<br />

l’autoritarisme qui ne veut pas<br />

lâcher», a-t-il affirmé. Selon lui,<br />

le pouvoir algérien, qui éprouve<br />

une peur à cause des révoltes<br />

dans les pays arabes, a limité la<br />

marge de liberté des médias et<br />

de la société civile et politique :<br />

«Les événements dans le Monde<br />

arabe et la victoire des islamistes<br />

ont fait que les autorités, s’appuyant<br />

sur la peur, sont revenus<br />

à la case départ.»<br />

Et d’enchaîner : «La nouvelle loi<br />

sur l’information est en régression<br />

par rapport à l’ancienne.<br />

Il y a eu un alourdissement<br />

des peines, entre autres l’interdiction<br />

de certaines investigations<br />

économiques et politiques.<br />

Les conditions, du point de vue<br />

politique, ne se sont pas du tout<br />

améliorées.» M. A.<br />

REPORTERS SANS FRONTIÈRES ÉNUMÈRE<br />

LES PRÉDATEURS DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE<br />

21 journalistes et 6 net-citoyens tués<br />

dans le monde depuis le début de l’année<br />

l’occasion de la Journée mondiale de la<br />

liberté de la presse, coïncidant avec le 3<br />

mai, Reporters sans frontières (RSF) établit<br />

un constat sans appel du rythme effréné des<br />

violences contre les journalistes. RSF dénonce<br />

cette violence et explique que, depuis<br />

le 1er janvier 2012, un acteur de l’information<br />

est tué tous les cinq jours alors que 21 journalistes<br />

et 6 net-citoyens et citoyens journalistes<br />

ont été tués, notamment dans les zones<br />

de conflit comme la Somalie et la Syrie. En<br />

effet, l’organisation estime que les quatre<br />

premiers mois de 2012 ont été particulièrement<br />

violents pour ceux dont la vocation est<br />

d’informer.<br />

Dans ce sens, RSF actualise sa liste des prédateurs<br />

de la presse qui passent cette année à<br />

41 pays dont les présidents autoritaires et des<br />

groupes armés sont hostiles à la liberté d’in-<br />

former. «Nos crimes ne doivent pas souffrir<br />

de témoins», «aucune autre voix que la notre»,<br />

sont les mots d’ordre de ces prédateurs<br />

qui excellent, selon RSF, dans la répression<br />

des mouvements de contestation populaire et<br />

dans l’étouffement de l’opposition politique.<br />

Le premier semestre 2012 a largement<br />

démontré que ces prédateurs, à l’instar de<br />

Bachar Al Assad et des milices somaliennes,<br />

pouvaient se comporter en véritables<br />

bouchers.<br />

RSF déplore que les révoltes populaires de<br />

2011 n’aient malheureusement pas réussi<br />

à réduire le nombre global des ennemis de<br />

l’information «même si un certain nombre<br />

de dictateurs qui figuraient sur la liste des<br />

prédateurs sont tombés, tels <strong>El</strong> Gueddafi<br />

en Libye et Ali Abdellah au Yémen». «Mais<br />

d’autres ont émergé», lit-on dans le rapport<br />

de cette ONG qui cite, parmi les nouveaux<br />

prédateurs qui font leur entrée dans ce sinistre<br />

«club» en 2012, le groupe islamiste Boko<br />

Haram qui fait régner la terreur au Nigeria, le<br />

Conseil suprême des forces armées en Egypte,<br />

le ministre de l’Information, des Postes<br />

et Télécommunications du gouvernement<br />

fédéral de transition en Somalie, responsable<br />

de pressions et d’intimidations à l’encontre<br />

de la presse…<br />

RSF relève que «les Printemps sont loin<br />

d’avoir tenu toutes leurs promesses». «Nous<br />

devons rester vigilants face, d’une part, aux<br />

tentatives de manipulation de nouveaux<br />

gouvernements qui veulent faire passer les<br />

mouvements de contestation pour des “terroristes”<br />

et, de l’autre, face aux tendances<br />

liberticides de certains groupes protestataires»,<br />

écrit RSF. Nabila A.<br />

DE LA LIBERTÉ DE LA<br />

PRESSE À EL TARF<br />

La tombe de Frantz<br />

Fanon fl eurie<br />

Frantz Fanon était médecin, écrivain, philosophe et,<br />

ce que l’on sait moins, journaliste à <strong>El</strong> Moudjahid, à<br />

Tunis en 1957, dans l’équipe rédactionnelle de Rédha<br />

Malek. L’auteur de Les Damnés de la terre, son plus<br />

célèbre roman, est enterré dans le carré des martyrs<br />

de Aïn Karma, à 20 km au sud-ouest du chef-lieu d’<strong>El</strong><br />

Tarf. Les journalistes et les avocats d’<strong>El</strong> Tarf se sont<br />

recueillis sur sa tombe, jeudi, à l’occasion de la<br />

célébration de la Journée mondiale de la liberté de la<br />

presse. Après avoir rappelé le parcours<br />

révolutionnaire et intellectuel du «hakim» comme<br />

l’appellent les gens de la région, les représentants<br />

des deux corporations ont déclaré que les combats et<br />

les sacrifices des hommes, comme Frantz Fanon,<br />

devaient être pris en exemple en ces temps difficiles<br />

que connaît la liberté d’expression dans notre pays,<br />

avec la promulgation, en janvier dernier, de textes<br />

liberticides et les atteintes aux libertés des grévistes<br />

et des syndicalistes. A la maison de jeunes de la<br />

localité, où ils ont été reçus par des associations de<br />

jeunes, les journalistes et les avocats d’<strong>El</strong> Tarf ont<br />

émis le vœu de voir la création d’une fondation Frantz<br />

Fanon et de baptiser à son nom l’université d’<strong>El</strong> Tarf.<br />

Slim Sadki<br />

TIZI OUZOU<br />

Hommage<br />

au journaliste<br />

Smaïl Yefsah<br />

A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la<br />

presse, un hommage a été rendu les 3 et 4 mai au<br />

journaliste de la télévision, Smaïl Yefsah, assassiné par<br />

le Groupe islamique armé (GIA) le 18 octobre 1993 à Bab<br />

Ezzouar (Alger). Le programme élaboré par la direction<br />

de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration<br />

avec la famille Yefsah comportait plusieurs activités,<br />

dont une conférence-débat sur «La liberté de la presse à<br />

l’épreuve de l’ère numérique» animée par Nassim<br />

Bouguetaya, journaliste universitaire, des témoignages,<br />

un film documentaire sur la vie et le parcours<br />

journalistique du défunt ainsi qu’une exposition<br />

d’articles de presse, de photos et des écrits personnels<br />

de Smaïl Yefsah. «Situation politique tendue, lutte<br />

d’idées, lutte pour le pouvoir. Deux clans ont fini par<br />

émerger, les libéraux avec à leur tête Chadli et Khediri et<br />

d’autres», avait noté Smaïl Yefsah en octobre 1988. Dans<br />

une autre réflexion exposée au public, il avait écrit :<br />

«L’Unique chère télévision, 30 ans après l’indépendance,<br />

a beaucoup changé, mais n’a pas évolué, du moins très<br />

peu, si nous faisons une comparaison avec les<br />

programmes diffusés il y a quelques années. Beaucoup<br />

d’Algériens estiment que ces programmes n’ont acquis<br />

que la médiocrité.» Sur un autre tableau, des notes de<br />

voyages lors de la mission qu’il a effectuée en Irak en<br />

1991, des poèmes et une lettre de menace adressée par<br />

le GIA aux responsables de l’Entreprise nationale<br />

de télévision, après la mort de Smaïl Yefsah et Mustapha<br />

Abada, ex-directeur de l’ENTV, les sommant de ne plus<br />

diffuser les films égyptiens et les variétés. On y voit<br />

également un article d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> publié le 18 février 2001<br />

et dans lequel Omar Chikhi, ex-émir du GIA, reconnaît<br />

froidement avoir tué des journalistes et affirme,<br />

audacieux, «regretter aujourd’hui de ne pas avoir<br />

assassiné beaucoup d’autres». Hier, une cérémonie de<br />

dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Smaïl Yefsah a<br />

eu lieu à Tala Amara, son village natal, en présence de sa<br />

famille, des amis, des journalistes et des hommes du<br />

monde des arts et des lettres. A. Tahraoui<br />

PHOTO : EL WATAN JOURNÉE MONDIALE<br />

PRÉCISIONS D’UN ANCIEN<br />

MEMBRE DU CSI<br />

L’ancien membre du Conseil supérieur de<br />

l’information (CSI), Hamza Tedjini, réagit à notre<br />

article publié, jeudi 3 mai, sous le titre «Nacer Mehal :<br />

l’autorité de régulation sera installée fin juin». Il attire<br />

notre attention sur une malencontreuse erreur<br />

concernant le Conseil supérieur de l’information (CSI)<br />

qui a été effectivement installé en juillet 1990, mais<br />

qui a été dissous, pour des raisons occultes, sans<br />

pouvoir faire son travail. Nous le remercions et nous<br />

nous excusons auprès de nos lecteurs.


L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 7<br />

L’ACTUALITÉ<br />

AFFAIRE BIOTIC-SOLUPHARM<br />

Le procès en appel reporté au 24 mai<br />

e procès en appel de Rachid Zaouani (ex-<br />

DG de Biotic, fi liale du groupe Saidal) et de<br />

Benmechiche Fawzi (DG de Solupharm),<br />

condamnés en première instance par le pôle judiciaire<br />

spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed<br />

(Alger) à sept ans de prison ferme le 7 mars dernier,<br />

est renvoyé au 24 mai par la cour d’Alger.<br />

Ce renvoi intervient suite à la requête du collectif<br />

d’avocats de la défense de F. Benmechiche, qui<br />

observe une grève de la faim depuis dix jours, et de<br />

M. Zaouani, ainsi qu’à l’absence de témoins entendus<br />

en première instance dans cette affaire et de<br />

la partie civile constituée de M. Darkaoui (PDG de<br />

Saidal) et des directeurs des fi liales Biotic et Pharmal.<br />

Le président de la cour a déclaré que «si les<br />

parties civiles ne se présentent pas devant la cour<br />

d’Alger le 24 mai, des mandats d’amener seront<br />

délivrés contre eux le jour même», a-t-il déclaré<br />

aux avocats de la partie civile.<br />

Pour maître Dekkiche, il y a des témoins-clés dans<br />

cette affaire : «Leur présence est importante, c’est<br />

pourquoi nous avons souhaité le report de ce procès.»<br />

M. Bouhdiba, président du conseil d’administration<br />

de Biotic, cité dans cette affaire, est l’un<br />

d’entre eux ; il était absent lors de l’audience.<br />

L’affaire remonte à 2011, date à laquelle les deux<br />

accusés ont été mis sous mandat de dépôt pour «dilapidation<br />

de deniers publics et trafi c d’infl uence».<br />

Une affaire dans laquelle 13 autres cadres du groupe<br />

Saidal, de Biotic et de Solupharm ont été accusés<br />

et condamnés à des peines allant de 18 mois à<br />

5 années de prison ferme. Selon l’ordonnance de<br />

renvoi, l’affaire a éclaté quand l’Inspection géné-<br />

Tribunal d’Alger<br />

rale des fi nances a effectué, en 2011, une mission<br />

au niveau des deux fi liales du groupe Saidal et a<br />

découvert «une passation de contrats industriels<br />

avec des entreprises privées en violation de la loi<br />

portant préjudice aux fi lières Biotic et Pharmal<br />

du groupe Saidal». Ainsi, un contrat de façonnage<br />

a été conclu en 2003 entre Biotic et Solupharm<br />

«sans le respect des conditions exigées», lit-on<br />

dans l’ordonnance de renvoi. Pour le collectif<br />

d’avocats, cette affaire relève purement du commercial<br />

et non pas du pénal.<br />

«On reproche à M. Zaouani d’avoir utilisé la<br />

matière première appartenant à Saidal pour fabriquer<br />

un médicament au profi t de Solupharm,<br />

AFFAIRE SANOFI AVENTIS ALGÉRIE<br />

Lorsque le ministère de la Santé défend<br />

les importateurs<br />

PHOTO : D. R.<br />

censé lui-même fournir la matière première. Mais<br />

dans le cadre du contrat, cette matière première,<br />

utilisée seulement pour les premiers lots destinés<br />

au contrôle, a été rendue», nous expliquent<br />

les avocats. Pour maître Bahimi, avocat de M.<br />

Zaouani, «le seul bénéfi ciaire de cette affaire est la<br />

mafi a du médicament. Cela n’est pas bénéfi que à<br />

l’économie nationale», nous a-t-il confi é avant de<br />

dénoncer la non-application de la mesure de dépénalisation<br />

de l’acte de gestion. «Le seul parti politique<br />

dans ce pays est la bureaucratie qui arrive à<br />

mettre en échec même les dispositions édictées par<br />

le président de la République», a-t-il indiqué, avant<br />

d’ajouter : «C’est le moment pour les pouvoirs publics<br />

d’ouvrir le dossier sur le mal qui est fait aux<br />

cadres de la nation». L’avocat de M. Benmechiche,<br />

maître Bouakil, estime que le contrat conclu entre<br />

les deux parties (Biotic et Solupharm) «est tout à<br />

fait légal et cette affaire est commerciale», a-t-il<br />

déclaré. Pour rappel, dans une lettre qu’il lui a<br />

adressée, M. Zaouani exhorte le premier magistrat<br />

du pays à diligenter une commission d’enquête<br />

«afi n d’établir la vérité, toute la vérité», car il estime<br />

que «le traitement judiciaire du dossier et le<br />

verdict prononcé puisent leur essence d’interprétations<br />

et de suppositions et non pas de la véracité<br />

des faits, leur intégrité et leur sincérité, comme<br />

pourtant garantis par la loi et le droit. La sanction<br />

lourde et gratuite infl igée à l’endroit d’actes de<br />

gestion de mise en œuvre du partenariat Biotic-<br />

Solupharm est un parfait exemple d’injustice qui<br />

montre l’immense fossé qui sépare l’économie du<br />

judiciaire». Djamila Kourta<br />

● Rebondissement dans l’affaire Sanofi Aventis Algérie ● De nouveaux documents, parmi lesquels la lettre transmise par le secrétaire<br />

général du ministère de la Santé au directeur général des Douanes, montrent comment l’application de la loi peut être difficile lorsqu’il s’agit de<br />

«grosses pointures»…<br />

L<br />

es services des Douanes procèdent<br />

à un contrôle a posteriori sur<br />

les opérations d’importation de<br />

Sanofi Aventis Algérie, antérieure à<br />

celles qui ont fait l’objet d’une plainte<br />

judiciaire, avons-nous appris de source<br />

sûre. Celle-ci affi rme que de nouveaux<br />

procès-verbaux de constatation<br />

d’infraction auraient été établis, sans<br />

pour autant donner de détail. En dépit<br />

des pressions allant dans le sens du<br />

classement de cette affaire, les nouveaux<br />

documents en notre possession<br />

montrent clairement que celle-ci n’est<br />

pas à sa fi n. Ainsi – comme précisé<br />

dans l’édition du mercredi dernier –<br />

le 19 septembre 2011, le directeur<br />

régional des Douanes informe son<br />

directeur général qu’au cours d’une<br />

La lettre du secrétaire général du ministère de<br />

la Santé, Bouchenak Kheladi, au directeur<br />

général des Douanes, M. Bouderbala, est sans<br />

commentaire : «J’ai (…) été saisi par un<br />

importateur en médicaments, installé en<br />

Algérie, sur sa difficulté à procéder au<br />

dédouanement de ses matières premières.<br />

Selon cette société, les motifs évoqués par les<br />

services des Douanes sont relatifs à des<br />

différences de prix entre les programmes<br />

prévisionnels antérieurs et les programmes<br />

prévisionnels pour l’année en cours. Si les<br />

faits évoqués sont les seules raisons ayant<br />

conduit au refus du dédouanement, permettezmoi<br />

de rappeler que la procédure de<br />

traitement, faite par la direction de la<br />

pharmacie, des programmes prévisionnels de<br />

matière première déposés par les opérateurs,<br />

répond et participe de la politique du<br />

gouvernement et du ministère qui commande<br />

d’offrir au patient algérien un médicament<br />

réunion tenue avec le responsable de<br />

Sanofi , il a été réitéré à ce dernier «la<br />

condition de la mainlevée par le dépôt<br />

d’une consignation de l’ordre de<br />

612 720 362,86 DA, représentant la<br />

valeur du corps de délit, constitué de<br />

la différence entre la valeur déclarée<br />

et celle retenue par le service. Le<br />

responsable déclare que sa société<br />

n’est pas en mesure de verser une<br />

somme aussi importante qui risque<br />

d’engendrer un déséquilibre fi nancier,<br />

dont les répercussions sont négatives<br />

sur les prochaines opérations de médicaments<br />

et de matières premières.<br />

Néanmoins, il se dit prêt à disposer, à<br />

titre de consignation, un montant de<br />

26 388 445,50 DA, représentant la valeur<br />

de la marchandise telle que recon-<br />

nue par notre service. S’agissant d’un<br />

produit périssable, dont la rétention ne<br />

profi te à aucune partie, l’autorisation<br />

de la mainlevée, contre paiement de<br />

sa valeur, telle que reconnue, semble<br />

la solution la plus appropriée». Dans<br />

un autre, le même directeur régional<br />

fait savoir à Sanofi que «suite à la<br />

réunion tenue le 19 septembre au<br />

siège de l’inspection divisionnaire<br />

des Douanes à l’aéroport Houari<br />

Boumediène fret, j’ai l’honneur de<br />

vous faire connaître que Monsieur<br />

le DG des Douanes a donné son accord<br />

pour l’enlèvement des matières<br />

premières pour médicaments, saisies<br />

dans le cadre d’infractions de change<br />

relevées à l’encontre de votre société,<br />

sous réserve de la consignation de<br />

leur valeur telle que reconnue par mes<br />

services. Par conséquent, il convient<br />

de vous rapprocher de mes services à<br />

l’aéroport pour la concrétisation de<br />

l’opération». Entre-temps, le tribunal<br />

d’<strong>El</strong> Harrach se dessaisit du dossier au<br />

profi t du pôle judiciaire spécialisé de<br />

Sidi M’hamed qui entame l’instruction.<br />

Le procès s’ouvre le 18 avril<br />

2012. Le prévenu plaide l’innocence.<br />

Ses avocats expliquent que «le X1<br />

trouvé dans les colis a été envoyé par<br />

erreur, et la fi rme allemande peut le<br />

confi rmer. Pour ce qui est des prix que<br />

contestent les services des Douanes,<br />

nous disons que les produits importés<br />

par Saidal sont moins chers parce qu’il<br />

ne s’agit pas de la même souche». Le<br />

parquet requiert une peine de 3 ans de<br />

LA LETTRE DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ AU DG DES DOUANES<br />

accessible, de qualité au moindre coût et de<br />

contenir l’augmentation globale de la facture<br />

du médicament. <strong>El</strong>le permet à mes services<br />

d’enregistrer chaque année de la part des<br />

importateurs de produits pharmaceutiques<br />

soit une révision des prix à la baisse pour des<br />

produits de leur gamme.<br />

Le programme prévisionnel introduit pour la<br />

nouvelle année comportera alors un prix<br />

inférieur à celui du programme de l’année<br />

précédente. Soit la reconduction des prix de<br />

l’année précédente. Il peut arriver que la<br />

société importatrice de matière première<br />

introduise un programme prévisionnel avec<br />

des prix à la hausse en raison de<br />

l’augmentation des coûts de la matière<br />

première sur le marché mondial. Dans ce cas,<br />

le ministère de la Santé demande<br />

systématiquement une justification. De la<br />

validation de cette justification dépend la<br />

délivrance ou non du programme prévisionnel<br />

d’importation. Il apparaît donc que le<br />

programme (...) d’importation signé par le<br />

ministère peut se présenter d’une année à une<br />

autre avec des prix de matières premières<br />

constants diminués ou parfois augmentés.<br />

Sauf que de considérer les niveaux des prix des<br />

médicaments, en général, et de la matière<br />

première, en particulier, ne relèvent pas des<br />

attributions du ministère de la Santé et sauf<br />

autres raisons réglementaires justifiant le nondédouanement<br />

des matières premières<br />

importées, je vous saurai gré d’intercéder<br />

auprès de vos services pour permettre le<br />

dédouanement des matières premières<br />

importées sur la base des programmes<br />

prévisionnels signés et remis par le ministère<br />

aux opérateurs pharmaceutiques (…) Pour une<br />

meilleure traçabilité du médicament et afin<br />

que nous puissions trouver à temps une<br />

alternance qui puisse nous permettre de<br />

répondre aux besoins des malades, nous<br />

prison ferme contre le PDG de Sanofi ,<br />

assortie d’une amende estimée à deux<br />

fois le montant de la transaction et une<br />

autre contre la société, d’une valeur de<br />

quatre fois le montant des transactions,<br />

soit en tout plus de 3,88 milliards de<br />

dinars. Le 2 mai, le tribunal de Sidi<br />

M’hamed condamne le patron de<br />

Sanofi à une année avec sursis et une<br />

amende de 1,3 milliard de dinars, et<br />

l’entreprise à une autre amende de 2,5<br />

milliards de dinars. Sanofi a exprimé sa<br />

«surprise et (son) incompréhension»<br />

et annoncé qu’elle fera appel, dans les<br />

plus brefs délais, «convaincue qu’elle<br />

a toujours agi en pleine conformité<br />

avec la législation algérienne». Appel<br />

que le parquet compte également introduire…<br />

Salima Tlemçani<br />

apprécierons que vos services puissent nous<br />

informer des refus de dédouanement opposés<br />

aux programmes prévisionnels d’importation<br />

(matières premières, vrac ou produits finis)<br />

introduits par les opérateurs…» Salima T.<br />

PRÉCISIONS<br />

Dans son édition du 18 avril 2012, <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> a<br />

publié la déclaration d’un groupe de militants du<br />

FFS se démarquant de la décision de leur parti de<br />

participer aux prochaines législatives. J’étais surpris<br />

de voir mon nom y fi gurer. Je tiens à informer<br />

l’opinion que c’est à travers le journal, comme tous<br />

les lecteurs, que j’ai eu connaissance de ce texte<br />

et qu’au-delà de la manière, je tiens à signaler que<br />

je ne partage guère le contenu, encore moins les<br />

objectifs. Par ailleurs, je n’ai aucun lien ni affi nité<br />

avec les inspirateurs de cette initiative.<br />

Aït Ouali Boubekeur,<br />

Ancien secrétaire de section du FFS


L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 8<br />

ÉCONOMIE<br />

DÉVELOPPEMENT DES HYDROCARBURES<br />

NON CONVENTIONNELS<br />

Sonatrach écarte les appels<br />

e nouvel amendement de la loi sur les<br />

hydrocarbures mettra-t-il fi n aux appels<br />

d’offres pour l’attribution de blocs d’ex-<br />

ploration d’hydrocarbures ? Il est diffi cile<br />

d’admettre une telle possibilité au moment où<br />

l’on évoque plutôt le lancement d’un nouvel<br />

appel d’offres dès la révision de la loi. Pourtant,<br />

les propos tenus jeudi par le PDG de<br />

Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, en marge<br />

du Sommet international du pétrole à Paris,<br />

militent en ce sens. Pour défendre cette option,<br />

M. Zerguine s’appuie sur un raisonnement simple<br />

: Sonatrach a besoin aujourd’hui d’acquérir<br />

de nouveaux savoir-faire technologiques, notamment<br />

pour ce qui a trait à l’exploitation<br />

des hydrocarbures non conventionnels. Or, les<br />

entreprises qui disposent de ces technologies<br />

sont connues. Il a ainsi dit à l’agence de presse<br />

Reuters qu’«il n’y a que quelques entreprises<br />

qui ont une maîtrise réelle de ce genre de technologies<br />

et il est préférable d’aller discuter<br />

directement avec elles». Il a aussi précisé que<br />

Sonatrach a beaucoup insisté sur les négociations<br />

directes (one-to-one) avec ce genre<br />

d’entreprises plutôt que de recourir à l’appel<br />

d’offres. Il va sans dire que les commentateurs<br />

s’avancent déjà pour affi rmer, selon Reuters,<br />

que les modifi cations à apporter à la loi pourraient<br />

se heurter à la résistance des forces en<br />

présence, qui militent pour une préservation<br />

accrue des ressources du sous-sol algérien.<br />

Toutefois, la révision ne touchera, selon ses<br />

initiateurs, que certains aspects fi scaux.<br />

M. Zerguine réaffi rme ainsi les propos du<br />

ministre de tutelle et souligne que Sonatrach<br />

restera partenaire majoritaire dans tous les<br />

projets d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures<br />

à venir.<br />

«Cela ne changera pas», a-t-il déclaré avant<br />

d’ajouter qu’«à 49%, les entreprises étrangères<br />

engrangent déjà beaucoup d’argent, mais<br />

la nature complexe des projets de réserves<br />

non conventionnelles signifi e que nous devons<br />

faire quelques ajustements». Des ajustements<br />

rendus nécessaires par l’échec des appels d’of-<br />

d’off res<br />

● Il est vrai aussi qu’en ce qui concerne le gaz, l’Algérie se trouve actuellement dans l’obligation de relever<br />

le niveau de ses réserves et de ses capacités de production afin de répondre aux besoins grandissants<br />

du marché local à ses engagements internationaux.<br />

jezzy a perdu toutes les actions en justice in-<br />

Dtentées contre la Banque d’Algérie pour faire<br />

annuler le redressement fi scal exigé par la Direction<br />

des grandes entreprises (DGE) en charge du<br />

recouvrement des impôts des entreprises qui réalisent<br />

un chiffre d’affaires de plus de 100 millions<br />

de dinars. L’opérateur de téléphonie mobile s’est<br />

ainsi acquitté de plus de 44 milliards de dinars<br />

suite aux quatre jugements rendus par le tribunal<br />

administratif d’Alger au profi t de la Banque d’Algérie<br />

en date du 18 avril 2012. L’annonce de ces<br />

condamnations a été faite à l’APS par l’avocat de<br />

la DGE, Me Houcine Bouakil, qui a rappelé que les<br />

redressements fi scaux ont été imposés à Orascom<br />

Télécom Algérie en 2010 après une vérifi cation de<br />

sa comptabilité par la DGE.<br />

L’opérateur de téléphonie mobile est accusé<br />

d’avoir commis, de 2007 à 2009, des infractions<br />

fi nancières multiples, et face au déni de l’opérateur<br />

incriminé, la justice a estimé que les appels<br />

introduits par OTA et OTH étaient irrecevables.<br />

Après plusieurs amendes décidées par la justice<br />

en 2010, OTA avait écopé d’une nouvelle amende<br />

en mars 2012 suite à un verdict de la justice qui a,<br />

cette fois-ci, assorti la condamnation fi nancière<br />

d’une peine de prison à l’encontre d’un membre<br />

Eric Besson, ministre français de l’Énergie, prenant la parole lors du 13 e Sommet du pétrole à Paris<br />

fres lancés depuis 2006. Ainsi, l’amendement<br />

tant attendu devrait intervenir avant la fi n de<br />

l’année, selon Ali Hached, conseiller du ministre<br />

de l’Energie et des Mines, qui a d’ailleurs<br />

précisé, en marge du sommet de Paris, que<br />

la production journalière de pétrole pourrait<br />

passer à plus de 1,5 million de barils à la fi n<br />

de l’année.<br />

Il est vrai aussi qu’en ce qui concerne le gaz,<br />

l’Algérie se trouve actuellement dans l’obligation<br />

de relever le niveau de ses réserves et de<br />

ses capacités de production afi n de répondre<br />

aux besoins grandissants du marché local et répondre<br />

à ses engagements internationaux. Selon<br />

les données, le débit gazier annuel a baissé,<br />

entre 2005 et 2010, passant de 88,2 milliards<br />

de mètres cubes à 80,4 milliards mètres cubes.<br />

Dans le même temps, la consommation interne<br />

de l’équipe dirigeante d’OTA pour les mêmes<br />

chefs d’accusation relatifs aux violations de la législation<br />

sur le change. Orascom Telecom Holding<br />

(OTH) avait alors tenté de faire bonne fi gure en<br />

rendant public, sur son site internet, un communiqué<br />

dans lequel elle récusait toutes les accusations<br />

et annonçait le dépôt d’un appel pour contrer le jugement<br />

prononcé à Alger. Un appel qui s’ajoutait<br />

à d’autres déposés depuis la survenue en 2009 de<br />

ce confl it entre l’opérateur alors en plein essor, et<br />

les pouvoirs publics algériens. OTH affi rmait que<br />

sa fi liale et le haut responsable de Djezzy incriminés<br />

par la justice algérienne «n’ont pas commis<br />

d’infractions à la réglementation algérienne», et<br />

que l’appel introduit auprès de la justice «devrait<br />

geler les condamnations rendues par la justice<br />

algérienne».<br />

Il s’avère aujourd’hui que la justice rejette les arguments<br />

d’OTH et confi rme les accusations de la<br />

Banque d’Algérie.<br />

Le feuilleton de Djezzy avec la justice se déroule<br />

alors que l’avenir de la société se joue sous<br />

le sceau du secret entre le ministère des Finances<br />

et le russe Vimpelcom Ltd. Les deux parties<br />

négocient toujours la valeur de Djezzy et aucun<br />

montant offi ciel n’a encore été fi xé pour permettre<br />

est passée de 23 à 28 milliards de mètres cubes.<br />

Les gaz de schiste apparaissent, pour les responsables<br />

du département de l’Energie et des<br />

Mines, comme une option économiquement<br />

viable. Pour M. Hached, l’Algérie dispose d’un<br />

grand potentiel en ce sens. D’ailleurs, sur les<br />

80 milliards de dollars d’investissements prévus<br />

par Sonatrach sur 5 ans, M. Zerguine parle<br />

de 60% destinés à l’exploration-production et<br />

12 milliards de dollars au développement des<br />

gaz de schiste. Selon ses prévisions, la production<br />

de gaz de schiste pourrait démarrer dans<br />

les trois prochaines années. Il précise qu’une<br />

étude récente a démontré que sur une zone de<br />

180 000 km 2 et en supposant un taux d’extraction<br />

de 20%, la production pourrait atteindre<br />

0,6 milliard de mètres cubes par kilomètre<br />

carré. Melissa Roumadi<br />

AYANT PERDU QUATRE APPELS EN JUSTICE<br />

Djezzy débourse 44 milliards<br />

de dinars<br />

au gouvernement algérien d’exercer son droit de<br />

préemption. Le 7 janvier 2012, les deux parties en<br />

négociation avaient signé un protocole d’accord<br />

dans lequel elles ont confi rmé leur intention de<br />

poursuivre les discussions en vue d’examiner les<br />

modalités d’une éventuelle cession à l’Etat algérien,<br />

d’une participation majoritaire dans le capital<br />

d’Orascom Telecom Algérie (OTA). Le ministre<br />

des Finances, Karim Djoudi, avait démenti récemment<br />

des informations faisant état d’un accord sur<br />

le montant que doit débourser l’Etat algérien pour<br />

détenir la majorité de Djezzy.<br />

Il précisera que la valeur de la transaction sera<br />

annoncée offi ciellement dans un communiqué<br />

commun signé par les deux parties dès la fi n des<br />

négociations.<br />

Le ministre tablait, il y a quelques semaines, sur<br />

un délai de plusieurs mois «au moins jusqu’à la<br />

fi n de l’année en cours», avait-il déclaré. Il est à<br />

rappeler que Djezzy avait été racheté en mars 2011<br />

par l’opérateur russe Vimpelcom qui avait ensuite<br />

accédé à la demande de l’Etat algérien, de faire<br />

prévaloir son droit de préemption, tout en exigeant<br />

un prix acceptable. Un prix sur lequel planche depuis<br />

lors, en totale discrétion, les négociateurs des<br />

deux parties. Zhor Hadjam<br />

PHOTO : D. R.<br />

SAFEX<br />

Ouverture<br />

du 15 e Salon<br />

international<br />

du bâtiment<br />

A<br />

ccompagné de plusieurs membres du<br />

gouvernement et de nombreux ambas-<br />

sadeurs de pays participants, le ministre<br />

de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nourredine<br />

Moussa, a procédé, jeudi dernier, à l’ouverture<br />

solennelle de la 15 e édition du Salon<br />

international du bâtiment, des matériaux de<br />

construction et des travaux publics (Batimatec)<br />

qui se tiendra jusqu’au 7 mai à la Foire<br />

internationale d’Alger.<br />

Cette importante manifestation, destinée aux<br />

professionnels de la construction, a, de nouveau,<br />

battu tous les records de participation,<br />

devenant ainsi le plus important salon de la<br />

Safex et, apprend-on du PDG de Batimatec-<br />

Expo, Sadok Stiti, le plus grand salon consacré<br />

au BTPH à l’échelle du continent africain.<br />

Cette 15 e édition coïncide avec le 50 e anniversaire<br />

du recouvrement de notre indépendance.<br />

Les organisateurs du Batimatec ont tenu à<br />

marquer cette symbolique par une rétrospective<br />

sur l’évolution du secteur de la construction<br />

tout au long de cette période, durant<br />

laquelle les réalisations ont été fort nombreuses<br />

et les capacités de production considérablement<br />

renforcées, comme le confi rment les<br />

contenus des stands d’un très large éventail<br />

d’entreprises algériennes de bâtiment, travaux<br />

publics et matériaux de construction. Avec un<br />

peu plus de 1000 exposants, parmi lesquels<br />

490 sociétés étrangères en provenance de<br />

24 pays et une superfi cie d’exposition de<br />

44 000 m 2 , le Salon Batimatec donne la<br />

mesure de l’attrait du secteur algérien de la<br />

construction, qui offre, comme on le sait, environ<br />

22 milliards de dollars de commandes<br />

publiques par an. Il revêt une importance particulière,<br />

aussi bien, pour les divers acteurs du<br />

BTP (architectes, urbanistes, entrepreneurs,<br />

promoteurs, producteurs de matériaux de<br />

construction, etc.) que pour les pouvoirs<br />

publics auxquels cette rencontre, à fréquence<br />

annuelle, permet de jauger les capacités de<br />

réalisation, les avancées technologiques existantes<br />

et celles qui méritent d’être largement<br />

diffusées. Les grands projets, parmi lesquels<br />

la Grande mosquée d’Alger, la ville nouvelle<br />

de Hassi Messaoud, dont les maquettes sont<br />

exposées dans un des stands du Batimatec,<br />

donnent la mesure de l’ampleur des réalisations<br />

à entreprendre durant les prochaines<br />

années et de la nature des moyens à mettre en<br />

place pour les construire dans les meilleures<br />

conditions, en associant à chaque fois que<br />

possible les entreprises algériennes à ces<br />

challenges. Le thème qui a été retenu pour<br />

cette édition, «Les progrès d’aujourd’hui, les<br />

défi s de demain», met en relief l’importance<br />

de l’aspect bilanciel qu’il est nécessaire de<br />

faire après un demi-siècle d’activité, mais<br />

aussi celle des challenges qui restent à mener<br />

durant les prochaines années, notamment<br />

ceux de la qualité du bâti et de l’urbanisme<br />

longtemps sacrifi és sur l’autel des impératifs<br />

de la quantité. Pour atteindre les niveaux de<br />

qualité souhaités, les organisateurs du salon<br />

feront, cette année encore, œuvre utile en<br />

organisant une série de conférences censées<br />

faire évoluer les connaissances et les technologies<br />

de la construction en tenant compte des<br />

préoccupations environnementales. Le BTPH<br />

algérien devant absolument suivre la tendance<br />

mondiale à l’écoconstruction, les journées<br />

techniques organisées en marge du salon porteront<br />

essentiellement sur ces problématiques<br />

écologiques et de développement durable,<br />

que les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre<br />

doivent absolument commencer à prendre en<br />

charge. Les experts qui s’exprimeront à la<br />

tribune du Batimatec traiteront des thèmes de<br />

l’architecture bioclimatique, des matériaux<br />

bio sourcés, des matériaux d’isolation alternatifs,<br />

de l’écoconception et des opportunités<br />

de coopération dans le domaine de l’écoconstruction.<br />

Nordine Grim


KHALIDA<br />

TOUMI À<br />

SOUK AHRAS<br />

«Que le<br />

secteur soit<br />

pourvoyeur<br />

de postes<br />

d’emploi»<br />

Lors de sa visite officielle,<br />

effectuée hier à Souk Ahras,<br />

Khalida Toumi, ministre<br />

de la Culture, n’a pas exclu<br />

la création d’un institut<br />

d’archéologie qui viendrait<br />

répondre à un besoin en<br />

matière d’encadrement, de<br />

formation et de recherche<br />

dans le domaine. Les vestiges<br />

de Khemissa qui s’étendent<br />

sur une superficie de 66 ha,<br />

ont été la deuxième escale<br />

du cortège officiel et c’est<br />

là que l’hôte de la wilaya<br />

a donné des instructions<br />

aux responsables locaux<br />

de son secteur pour<br />

que de tels sites soient<br />

pourvoyeurs de postes<br />

d’emploi. C’est d’ailleurs dans<br />

cette optique qu’elle a promis<br />

le recrutement imminent de<br />

13 jeunes, en plus de ceux<br />

exerçant depuis des années<br />

au niveau de ce site classé.<br />

A Madaure, les bâtisses<br />

millénaires de la cité antique<br />

ont amené Madame Toumi<br />

à redire toute l’importance<br />

que revêt ce patrimoine,<br />

qu’elle considère «purement<br />

algérien». Et d’ajouter :<br />

«Les Romains, venus en chefs<br />

guerriers, avaient besoin<br />

des constructeurs algériens.<br />

C’est des mains algériennes<br />

qui ont réalisé çà.»<br />

Le projet d’un pôle culturel au<br />

chef-lieu de wilaya, notamment<br />

une maison de la culture, d’un<br />

coût de 250 millions de dinars,<br />

et d’une école de musique,<br />

ainsi que 34 autres projets<br />

relevant du secteur ont fait<br />

l’objet de consignes relatives<br />

aux normes à respecter<br />

lors de leur réalisation.<br />

L’aménagement d’un parking,<br />

la conception d’une salle<br />

d’exposition, le respect<br />

de la sécurité des enfants<br />

et la bonne répartition<br />

des différentes sections<br />

des bâtisses sont autant de<br />

points importants qui doivent<br />

précéder la phase réception<br />

desdits projets. A. Dj.<br />

C<br />

our un pouvoir qui a beaucoup de choses<br />

P à se reprocher et pour des candidats qui<br />

n’ont que propagande et promesses dans leur<br />

besace, les règles du jeu sont déjà connues<br />

en ce qui concerne la prochaine consultation<br />

électorale. A Souk Ahras, des contestations<br />

tous azimuts sont signalées à travers les quatre<br />

coins de la wilaya, et les protestataires savent<br />

pertinemment que toute action ou réaction<br />

collective est prise au sérieux par les autorités<br />

locales, lesquelles sont depuis le lancement<br />

de la campagne sous la loupe du pouvoir centrale.<br />

Il y va de l’image d’un pays, lui-même<br />

sous observation internationale. Entre ceux<br />

qui bloquent la route pour exiger sa réhabilita-<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 9<br />

RÉGION EST<br />

RENCONTRE RÉGIONALE DES CADRES<br />

DE LA SANTÉ À CONSTANTINE<br />

Djamel Ould Abbes<br />

interpellé sur plusieurs<br />

dossiers sensibles<br />

● Les greffes d’organes demeurent fortement pénalisées par des lenteurs<br />

administratives et par des blocages en tous genres.<br />

omme il fallait s’y attendre,<br />

Djamel Ould Abbes, ministre<br />

de la Santé, de la Population<br />

et de la Réforme Hospitalière, a fait<br />

salle comble, hier, à l’auditorium de<br />

la faculté de médecine de Constantine<br />

où les directeurs de la santé et de<br />

la population (DSP) et autres cadres<br />

du secteur, relevant de l’Est et du<br />

Sud-Est du pays, se sont donné rendez-vous<br />

pour prendre bonne note<br />

du dispositif de couverture sanitaire<br />

mis en œuvre par les pouvoirs<br />

publics en prévision des élections<br />

législatives du 10 mai prochain. Une<br />

échéance électorale qui mobilisera,<br />

selon le premier responsable du secteur<br />

de la santé, une bonne partie du<br />

personnel médical et paramédical,<br />

en sus de 66 000 policiers affectés<br />

à l’encadrement sécuritaire. Après<br />

avoir livré son message quand aux<br />

directives phares de ce dispositif,<br />

notamment la nécessité de faire<br />

preuve d’une vigilance à toute<br />

épreuve s’agissant des mesures sanitaires<br />

à prendre en amont et en<br />

aval de ce dispositif, Djamel Ould<br />

Abbes se prêtera, bon gré mal gré,<br />

à une cascade de questions sortant<br />

du cadre préparatif des élections. En<br />

ligne de mire, le problème récurrent<br />

des greffes et des transplantations<br />

d’organes, un dossier ultra sensible<br />

fortement pénalisé, dira un professeur<br />

en médecine interne, par des<br />

lenteurs administratives et, disons<br />

le franchement, par des blocages<br />

en tous genres. Loin de se dérober,<br />

le ministre reconnaît les faits avant<br />

de s’engager à prendre une série de<br />

mesures visant à sortir ce dossier<br />

de l’enlisement et de l’oubli. Il<br />

fera au passage un clin d’œil à la<br />

wilaya de Constantine en promettant<br />

de la désigner comme pôle à<br />

privilégier en matière de greffe et de<br />

transplantation d’organes. C’était<br />

l’occasion également pour lui de<br />

livrer quelques chiffres qui révèlent<br />

à eux seuls l’ampleur du problème.<br />

Ainsi, 15 000 personnes seraient en<br />

attente d’une greffe rénale en Algérie,<br />

alors que des milliers seraient<br />

en attente d’une greffe de cornée. Il<br />

faut savoir, à titre indicatif, qu’une<br />

cornée importée coûte à l’Etat 20<br />

000 dollars. Tant que persisteront les<br />

tabous et autres idées reçues, dira un<br />

intervenant, les malades en attente<br />

d’une greffe de cornée n’auront<br />

«que leurs yeux pour pleurer».<br />

Djamel Ould Abbes sera également<br />

interpellé sur la pénurie de réactifs,<br />

une carence qui frappe de plein<br />

fouet les établissements publics de<br />

santé. «Une commission interministérielle<br />

planche sérieusement sur ce<br />

dossier et je reste optimiste quand<br />

son règlement rapide», dira-t-il. Par<br />

ailleurs le représentant du gouvernement<br />

a annoncé que son secteur a<br />

bénéficié, pour le compte de l’année<br />

2012, d’un budget de 459 milliards<br />

de dinars. Ahmed Boussaïd<br />

Un programme LPA de 40 000<br />

logements pour la wilaya<br />

es 40 000 demandes de logement promotionnel<br />

L aidé (LPA), qui répondent aux critères exigés seront<br />

satisfaites par le programme attribué à la wilaya», a<br />

affirmé le wali de Constantine, Noureddine Bedoui,<br />

lors d’une récente sortie à la nouvelle ville Ali Mendjeli.<br />

Au cours de cette visite, il a dénoncé les fausses<br />

déclarations véhiculées par des inconnus qui ignorent<br />

la situation de ce programme. «Nous avons engagé 67<br />

promoteurs pour la prise en charge de ce programme.<br />

Il y a une disponibilité de moyens financiers et d’assiettes<br />

foncières afin de réaliser des logements à la<br />

hauteur de la promotion immobilière avec l’accompagnement<br />

des souscripteurs en toute transparence»,<br />

a-t-il assuré. Le même responsable a annoncé que la<br />

wilaya a bénéficié de 800 aides destinées aux agents de<br />

la Sûreté nationale et 2 000 au profit des éléments de<br />

l’ANP et de la Gendarmerie nationale. «Ces aides ont<br />

été accordées par le ministère de l’Habitat, alors que<br />

QUELLE CAMPAGNE?<br />

Zeste de propagande<br />

tion et ceux qui observent des sit-in cycliques<br />

en passant par ceux qui signent une moyenne<br />

de trois pétitions par semaine, c’est toute une<br />

population qui s’implique dans le conjoncturel.<br />

Les tenants du «maintenant ou jamais»<br />

sont passés depuis plus d’un mois à l’offensive,<br />

et ce sont toutes les structures officielles<br />

qui lâchent du lest et fléchissent devant les<br />

exigences des uns et des autres. La route qui<br />

mène à la cité du 17 Octobre a été revêtue en<br />

24 heures pour calmer l’émeute des riverains.<br />

Des associations sportives, caritatives et<br />

sociales ont eu droit à des sommes faramineuses<br />

sous forme de subsides sans contrôle ni<br />

vérification des documents comptables, alors<br />

les gardes communaux seront pris en charge par un<br />

programme de wilaya», a conclu le chef de l’exécutif.<br />

Pour rappel, la date du 15 mai a été fixée comme délai<br />

limite pour la présentation des études des projets de ce<br />

type de logement, par les promoteurs concernés, devant<br />

la commission ad hoc, a-t-on appris auprès de la cellule<br />

de communication de la wilaya. Ces mesures ont été<br />

prises lors d’une réunion présidée par le secrétaire général<br />

de la wilaya en présence des directeurs de l’exécutif,<br />

des chefs de daïras et des P/APC. L’on saura ainsi<br />

que 5 promoteurs publics et 18 privés se sont partagé<br />

la réalisation du premier quota LPA, estimé à 12 000<br />

unités. Par la même occasion, les chefs de daïra ont été<br />

instruits de transmettre à la direction du logement et des<br />

équipements publics (DLEP) la liste de la deuxième<br />

tranche des souscripteurs au programme LPA, lequel<br />

concerne aussi la construction de 12 000 logements.<br />

Ratiba B.<br />

que des dossiers de demandeurs de logement<br />

ont fait l’objet d’un traitement de faveur. Des<br />

promotions décidées depuis des directions<br />

centrales, à la demande des animateurs locaux<br />

de la campagne, ont été consenties.à plus<br />

d’un. Des centaines de baraques prolifèrent en<br />

milieux urbain et semi-urbain au vu et au su<br />

de tous. Pour les candidats novices, beaucoup<br />

d’argent a coulé à tort poussant des centaines<br />

de jeunes oisifs à faire le tour des permanences<br />

pour «monnayer» séparément des promesses<br />

de soutien et de propagande à tous les<br />

postulants à la députation, avant de retourner,<br />

le soir, au quartier, heureux d’avoir trompé les<br />

trompeurs. A. Djafri<br />

P<br />

OUM EL BOUAGHI<br />

Légère baisse<br />

des accidents<br />

de la route<br />

robablement résultat des nombreuses campagnes<br />

de sensibilisation menées en permanence<br />

par les différents corps de sécurité et les servi-<br />

ces relevant du ministère des transports en direction<br />

des automobilistes et autres usagers de la route, le<br />

nombre d’accidents de la circulation a connu une<br />

légère baisse durant le premier trimestre de l’année<br />

en cours. La Gendarmerie nationale a comptabilisé,<br />

pendant la période allant de janvier à fin mars, 105<br />

accidents ayant fait 15 morts et 192 blessés, alors<br />

qu’au cours du dernier trimestre de l’année écoulée, il<br />

a été enregistré 130 accidents ayant provoqué le décès<br />

de 21 personnes et occasionné des blessures à 241<br />

autres. Il n’en demeure pas moins que ces chiffres<br />

restent élevés. A noter que les causes principales des<br />

drames seraient le non-respect du code de la route,<br />

l’excès de vitesse, les dépassements dangereux et le<br />

mauvais état de certaines chaussées. L. Baâziz<br />

GUELMA<br />

Plus de 1000 sportifs au<br />

mémorial du 8 Mai 1945<br />

lus de 1 000 athlètes, entre professionnels et ama-<br />

P teurs des jeux de boules, venus de 22 wilayas,<br />

participent, depuis hier, au tournoi national dédié,<br />

comme chaque année, à la commémoration des massacres<br />

du 8 Mai 1945. Deux disciplines sont à l’honneur,<br />

indiquent les organisateurs, il s’agit du jeu long,<br />

avec 98 doublettes (94 garçons et 4 filles), et de la pétanque,<br />

qui voit la participation de 300 triplettes (294<br />

garçons et 6 filles). Pour ce faire, trois aires de jeu<br />

sont mises à la disposition des joueurs: le grand parking<br />

de l’OPOW Souidani Boudjmaâ, l’aire de jeu de<br />

la cité Guehdour Taher et le boulodrome de la ville de<br />

Guelma. Notons qu’à l’issue des qualifications dans<br />

les 2 disciplines, 2 finales auront lieu aujourd’hui (5<br />

mai) et seront suivies d’une cérémonie de remise des<br />

prix, précisent nos interlocuteurs. Karim Dadci<br />

TÉBESSA<br />

Saisie de 10 000 litres<br />

de carburant<br />

ors d’une patrouille de routine, les éléments du<br />

L groupement des gardes frontières (GGF), relevant<br />

de Bir <strong>El</strong> Ater, ont intercepté, avant-hier, 5 camionnettes<br />

de marque Toyota transportant au total 10 000 l<br />

de carburant devant être écoulés en Tunisie, apprendon<br />

de source sûres. Les contrebandiers ont été arrêtés<br />

et les véhicules comme le carburant ont été saisis.<br />

Lakehal Samir<br />

AVIS DE DÉCÈS<br />

La famille Hannachi de Constantine a l’immense<br />

douleur d’annoncer le décès survenu, hier à l’âge<br />

de 67 ans, de leur cher et regretté<br />

Achour<br />

L’enterrement aura lieu aujourd’hui samedi 5 mai<br />

2012 au cimetière central de Constantine<br />

A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.<br />

CONDOLÉANCES<br />

Le directeur du bureau régional d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> à<br />

Constantine et tout le personnel, très attristés par<br />

le décès de Achour Hannachi, frère de leur ami<br />

et collègue Yassine Hannachi, directeur des éditions<br />

Média-Plus de Constantine, présentent à ce dernier<br />

ainsi qu’à toute la famille Hannachi leurs sincères<br />

condoléances et prient Dieu d’accueillir le défunt en<br />

Son Vaste Paradis.<br />

A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 9<br />

KABYLIE INFO<br />

OULED MOUSSA (BOUMERDÈS)<br />

Détresse<br />

à Haouch <strong>El</strong> Makhfi<br />

● Les habitants du quartier se plaignent de nombreux problèmes, comme l’absence de couverture<br />

sanitaire, l’insalubrité, le manque d’eau et l’insécurité.<br />

L<br />

es habitants de la localité de Haouch<br />

<strong>El</strong> Makhfi, dans la commune de<br />

Ouled Moussa, se débattent dans des<br />

difficultés d’un autre âge. Ce quartier, appelé<br />

aussi <strong>El</strong> Mziraâ, accuse un manque<br />

criard en matière d’infrastructures devant<br />

permettre aux 7000 âmes qui habitent d’y<br />

vivre dans de bonnes conditions. Absence<br />

de couverture sanitaire, pénurie d’eau,<br />

délabrement des routes, prolifération des<br />

ordures ménagères, manque de transport,<br />

insécurité… la liste des carences soulevées<br />

par les résidants est longue.<br />

Cette agglomération distante de 3 km<br />

du chef-lieu communal est abandonnée<br />

par les pouvoirs publics. Les habitants<br />

vivent dans le dénuement le plus total.<br />

«Les démarches entreprises par notre<br />

association pour améliorer notre vécu<br />

n’ont pas abouti. On s’est réuni avec tous<br />

les responsables, mais ils ne nous ont fait<br />

que des promesses. Et pourtant, tout le<br />

monde sait que le pays est riche», déplore<br />

un membre de l’association <strong>El</strong> Wafa qui<br />

revient sur les difficultés endurées par ses<br />

concitoyens depuis des lustres.<br />

Notre interlocuteur se plaint en premier<br />

lieu de l’absence de salle de soins, rappelant<br />

le long parcours qu’effectuent les<br />

patients du village pour se faire soigner.<br />

«C’est le calvaire. Nos malades partent<br />

jusqu’au chef-lieu pour une moindre<br />

consultation médicale. Ce qui n’est pas<br />

une mince affaire en raison du manque<br />

de transport en commun et la dégradation<br />

des routes», déplore-t-il avant de dénoncer<br />

la sourdre oreille dont font preuve les services<br />

concernés pour répondre à ces doléances.<br />

«À chaque fois que nous venons<br />

réclamer, on nous demande de patienter.<br />

Les responsables locaux tentent de se<br />

justifier par l’absence de terrain alors que<br />

d’importantes assiettes on été occupées<br />

illégalement par de tierces personnes sans<br />

es habitants de la localité de Timezrit subissent l’anarchie qui<br />

Lcaractérise la distribution d’eau potable. Les robinets sont<br />

à sec dans tous les villages de la commune et les citoyens sont<br />

dépourvus d’eau depuis plusieurs semaines. Les ruptures en<br />

eau sont devenues très fréquentes dans cette commune montagnarde<br />

sise à 21 km au sud-est du chef-lieu de la daïra d’Isser. La<br />

cause principale, selon les habitants, est l’absence des services de<br />

l’ADE au niveau de cette localité. On note l’absence de contrôle<br />

des anciennes conduites, qui ne sont pas encore renouvelées.<br />

Les villageois, qui se plaignent de la « négligence de la part des<br />

autorités locales et la légèreté dont les élus prennent en charge<br />

ce problème vital », ont recours à des sources pour s’alimenter<br />

en eau. Ceux qui disposent de voitures se déplacent à plus de 15<br />

km pour remplir des bidons depuis les fontaines du voisinage,<br />

D<br />

Les citoyens de la localité peinent à sortir de la précarité<br />

qu’aucun ne daigne lever le petit doigt»,<br />

s’indigne-t-il. L’indisponibilité du terrain<br />

est durement ressentie par la population<br />

locale, affirme le responsable de ladite<br />

association. «Récemment, c’est un privé<br />

qui nous a cédé gratuitement un terrain de<br />

200m 2 pour la construction d’un bureau<br />

de poste et une annexe d’état civil. Mais<br />

les deux projets ne sont pas encore lancés<br />

et ce malgré les multiples réclamations<br />

des habitants. Les deux infrastructures<br />

devaient être construites en R+1. L’APC<br />

nous a informés qu’elle avait dégagé une<br />

somme de 6 millions de dinars pour ce<br />

faire, mais les travaux ne sont toujours pas<br />

entamés», explique-t-il.<br />

En attendant, les habitants continuent à se<br />

déplacer jusqu’au chef-lieu pour retirer<br />

leur dû, envoyer un courrier ou se faire<br />

délivrer les documents administratifs.<br />

Ces problèmes qui tardent à être résolus<br />

par l’administration sont aggravés par<br />

l’absence des réseaux AEP et de gaz de<br />

ville. «Certaines familles ont effectué des<br />

raccordements au réseau d’eau potable de<br />

manière illicite. Les autres se débrouillent<br />

comme elles peuvent», dira un quadragénaire<br />

qui déplore les retards pris pour le<br />

lancement des projets.<br />

Les citoyens relèvent en outre le manque<br />

d’éclairage public et ses conséquences sur<br />

leur sécurité. Ils appellent ainsi les autorités<br />

à prendre les mesures nécessaires pour<br />

instaurer la quiétude au niveau de leur localité.<br />

Comme ils dénoncent le bricolage<br />

constaté dans la qualité des travaux du<br />

réseau d’assainissement réalisé au début<br />

de l’année en cours, qualifiant le projet<br />

«de véritable scandale». Les villageois<br />

souhaitent enfin à ce que les promesses<br />

qui leur ont été faites par les autorités<br />

soient traduites en actes pour sortir de la<br />

précarité qui caractérise leur vécu depuis<br />

des années. Ramdane Koubabi<br />

Timezrit sans eau depuis des semaines<br />

es odeurs nauséabondes incommodent<br />

les habitants et les visiteurs<br />

de la ville des Issers ces derniers jours.<br />

<strong>El</strong>les proviennent des ordures ménagères<br />

que les habitants de la ville jettent<br />

anarchiquement, mais aussi des déchets<br />

commerciaux.<br />

Les bennes n’arrivent pas à contenir ces<br />

tas de déchets ménagers, malgré le net-<br />

ISSERS<br />

d’autres ont recours à l’achat de bouteilles d’eau minérale et de<br />

citernes à des prix exorbitants.<br />

Dans les villages, les enfants sont mis à contribution dans la recherche<br />

de l’eau. Ils remplissent quotidiennement des jerricans<br />

pour leur familles, et ce aux dépens de leur scolarité.<br />

Notons aussi que l’absence de contrôle de la plupart des puits et<br />

fontaines de la région met en danger la santé des citoyens et les<br />

expose aux maladies à transmission hydrique.<br />

«Nos responsables ne bougent pas le petit doigt pour régler ce<br />

problème alors que le mercure commence à monter et annonce<br />

une saison estivale très dure», fait remarquer un citoyen. «Devant<br />

l’absence totale de toutes les commodités de base, les autorités<br />

disent vouloir nous fixer dans nos villages par les aides à la<br />

construction !», ajoute-t-il. Y. Azemour<br />

Insalubrité au chef-lieu<br />

toyage quotidien assuré par les services<br />

municipaux. «La saleté qui envahit la<br />

ville, et spécifiquement les alentours du<br />

Marché et la station des bus, constitue<br />

un climat favorable pour la prolifération<br />

de maladies. Il y a un vrai danger sur la<br />

santé publique, surtout pour les enfants»,<br />

s’insurge un citoyen. Cet état favorise<br />

aussi la multiplication des animaux er-<br />

rants, vecteurs de plusieurs maladies. Les<br />

travaux d’assainissement entamés depuis<br />

plusieurs mois aggravent le problème<br />

d’insalubrité au centre-ville.<br />

Les habitants réclament l’intervention des<br />

autorités pour faire face à cette situation<br />

intenable. Ils appellent au renforcement<br />

des équipes de nettoyage et la création de<br />

jardins publics. Y. Azemour<br />

PHOTO: EL WATAN<br />

TIGRINE (TIZI OUZOU)<br />

«RENDEZ-NOUS NOTRE<br />

VILLAGE ! »<br />

I<br />

ls étaient une centaine de citoyens du village Tigrine, (commune<br />

d’Aït Chaffa) à manifester jeudi dernier devant le siège de<br />

la daïra d’Azeffoun. Les villageois ont déployé des banderoles<br />

où l’on pouvait lire : «Rendez-nous notre village».<br />

Le village Tigrine, situé à 20 km à l’est du chef-lieu communal,<br />

est mitoyen de la célèbre forêt de Bounamane. Actuellement<br />

aucun civil n’y habite, hormis des unités de l’ANP installées<br />

depuis 2002 dans ce vaste territoire devenu zone opérationnelle.<br />

Les membres du comité de village dressent un bilan de la situation.<br />

«Nous avons quitté le village en 1995 suite à l’insécurité<br />

qui y régnait. En 2000, pensant que la question sécuritaire s’est<br />

améliorée, nous avions entamé un timide retour au village. En<br />

2002, les unités de l’Armée nationale se sont installées dans le<br />

village, vu que la sécurité n’y était toujours pas assurée. La localité<br />

est devenue une zone opérationnelle, plutôt interdite aux civils.<br />

Nous avions demandé à cette époque des solutions au maire<br />

d’Aït Chaffa et en collaboration avec le chef de daïra d’Azeffoun.<br />

Ils nous avaient aidés et avaient opté pour une délocalisation<br />

du village dans un terrain (mechmel), loin de la zone à risque.<br />

La décision a été approuvée par une commission de daïra, mais<br />

la conservation forestière s’y était opposée car ce terrain a été<br />

reboisé, mais les multiples incendies ont fini par le dénuder.<br />

Nous avions continué nos démarches et les forestiers ont fini par<br />

céder en nous délimitant la partie à occuper, sans toutefois nous<br />

délivrer un écrit. Nous avions été reçus ensuite par l’ex wali qui<br />

avait donné son accord de principe. Il suffisait juste de suivre<br />

une procédure. Avec les lenteurs administratives, la délocalisation<br />

n’a toujours pas abouti. Le wali actuel ne nous a toujours<br />

pas reçus malgré nos demandes maintes fois reformulées.<br />

Aujourd’hui nous sommes déterminés à obtenir une solution.<br />

Faire aboutir ce problème de délocalisation ou bien qu’on nous<br />

restitue notre village, avec toutes les commodités : routes, électricité,<br />

eau, aides à la reconstruction, dédommagements. Notre<br />

village a payé un lourd tribut durant la Révolution. Il compte 45<br />

chahid et 75 moudjahid. C’était le PC du colonel Amirouche en<br />

1957, à Bounamane, forêt mitoyenne du village. Le village était<br />

évacué en 1957». Interrogés sur leurs lieux actuels de résidence,<br />

les villageois indiquent que c’est plutôt la débrouille : certains se<br />

sont installés à Alger, d’autres à Azeffoun. Beaucoup ont loué un<br />

peu partout : Azazga, Azeffoun etc. Il y a même quelqu’un, étant<br />

seul, qui vit dans une hutte en forêt à proximité d’Aït Chaffa.<br />

«Nous sommes des SDF depuis l’apparition du terrorisme», dira<br />

un citoyen, excédé. M. Benyakoub<br />

BOUIRA<br />

LES PATRIOTES<br />

RÉCLAMENT LEURS<br />

DROITS<br />

P<br />

lus de deux cents patriotes qui accompagnaient les éléments<br />

de l’Armée nationale populaire (ANP) dans le cadre de la<br />

lutte antiterroriste depuis les années 1990, sur les hauteurs de la<br />

région de Lakhdaria, à l’ouest de Bouira, ont été déclarés inaptes<br />

par les autorités militaires de la wilaya, et ce, depuis janvier<br />

2010. Ainsi, 29 mois après, ces patriotes qui gardent encore leurs<br />

armes de service n’ont pas perçu leurs salaires. «Nous avons travaillé<br />

pendant 15 ans dans la montagne, à Z’barbar, Mâala, etc.,<br />

des patriotes ont perdu leur vie, d’autres ont vu leurs maisons<br />

incendiées par des terroristes», souligne l’un d’eux qui s’est<br />

déplacé, récemment, à notre bureau.<br />

En janvier 2010, les patriotes affirment avoir fourni tout un<br />

dossier sans savoir pour quelle raison. En janvier 2011, ils ont<br />

refait le même dossier. «À ce moment-là nous avons cru qu’enfin<br />

les choses allaient changer pour nous. Mais en début de l’année<br />

2012, ils nous ont signifié qu’ils ne pouvaient rien faire pour<br />

notre cas», ont-ils ajouté. Deux années plus tard, le sort est<br />

toujours incertain pour ces hommes et leurs familles. «Ils ont<br />

attendu jusqu’à l’année 2010 pour nous remercier. Pourquoi ne<br />

pas le faire quand le terrorisme battait son plein ?», s’interroge<br />

notre interlocuteur qui se dit abandonné par l’Etat, et ce, après<br />

avoir risqué sa vie dans la sinistre région de Z’barbar et ses<br />

environs. «Comment se fait-il qu’un terroriste qui a massacré et<br />

tué des innocents, bénéficie de privilèges et nous, nous sommes<br />

aujourd’hui abandonnés», regrette-t-il. Ali C.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

Bureau de TIZI OUZOU<br />

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N°1. (Axe école paramédicale-stade du 1 er novembre). Tizi<br />

Ouzou Tél. : 026 21 76 86


TIARET<br />

Des protestataires<br />

arrêtés puis<br />

relâchés<br />

En signe de protestation devant<br />

la station de pompage de<br />

Sonatrach située dans la localité<br />

de Naïma, 35 km au sud<br />

de Tiaret, depuis dimanche<br />

passé, les agriculteurs ont été<br />

délogés par les forces antiémeutes<br />

de la Gendarmerie.<br />

Au moins quarante personnes<br />

ont été arrêtées puis relâchées<br />

sous la pression des<br />

protestataires devant la brigade<br />

d’Aïn-Dheb. Un des porte-parole<br />

des fellahs nous a<br />

fait savoir hier que «ses pairs<br />

n’entrevoient de règlement du<br />

conflit qu’à travers l’implication<br />

de Sonatrach et non des<br />

autorités locales». Même un<br />

cadre de Sonatrach, un sousdirecteur<br />

dépêché sur les<br />

lieux, n’avait pas le pouvoir<br />

de décision. Le problème du<br />

passage des 13 pipes date<br />

depuis voilà quarante-huit<br />

ans. Sonatrach, qui a traversé<br />

certains terrains privés, a<br />

indemnisé certains de leurs<br />

propriétaires. A. F.<br />

GHAZAOUET<br />

Les ouvriers de<br />

Ceramig en grève<br />

Les ouvriers de la société<br />

nouvelle de la céramique sanitaire<br />

reviennent à la charge<br />

et enclenchent une grève<br />

générale d’une durée indéterminée<br />

pour protester contre<br />

la lenteur de la direction générale<br />

quant à la mise en application<br />

de la promesse des<br />

augmentations des salaires,<br />

décidée il y a un an, en vertu<br />

d’un accord entre la section<br />

syndicale et l’employeur. Les<br />

ouvriers protestataires exigent,<br />

par la même occasion,<br />

une répartition juste et équitable<br />

des primes, notamment<br />

la prime de stimulation. Les<br />

employés de cette entreprise<br />

sont déterminés à poursuivre<br />

ce mouvement de grève<br />

jusqu’à satisfaction totale de<br />

leurs revendications. O. E. B.<br />

AÏN TÉMOUCHENT<br />

Une journée<br />

dédiée aux<br />

personnes âgées<br />

La maison Dar <strong>El</strong> Ihsen de<br />

l’association des personnes<br />

âgées d’Aïn Témouchent a<br />

célébré recemment la Journée<br />

nationale des Personnes<br />

âgées dans son siège.<br />

Une collation a été organisée.<br />

Une excursion à la station<br />

thermale de Chigueur a été<br />

au menu de cette journée.<br />

Le président et son adjoint<br />

M. Ykhlef Zénagui et Benkhal<br />

Mimoun ont souhaité que les<br />

responsables du secteur de la<br />

santé facilitent la tâche pour<br />

les consultations et la prise<br />

en charge médicale des personnes<br />

âgées. O. S.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 9<br />

RÉGION OUEST<br />

DANS CERTAINES COMMUNES DE SAÏDA<br />

Les deux tiers des fi lles<br />

sont analphabètes<br />

● Les données indiquent que le phénomène de l’analphabétisme<br />

touche particulièrement la gent féminine considérée victime<br />

des tabous et des préjugés sociaux.<br />

S<br />

elon les chiffres avancés<br />

par la wilaya de Saïda,<br />

le taux d’analphabétisme<br />

est de 28,5% à travers les<br />

16 communes que compte la<br />

wilaya contre 71,4% représentant<br />

le pourcentage d’alphabétisation.<br />

Les données ont<br />

démontré que le phénomène de<br />

l’analphabétisme touche particulièrement<br />

la gent féminine<br />

considérée victime des tabous<br />

et des préjugés sociaux. En<br />

effet, si nous procédons à une<br />

simple étude comparative entre<br />

le nombre de filles scolarisées<br />

et celui des garçons à travers<br />

la wilaya, nous pouvons<br />

constater que le taux d’alphabétisation<br />

des filles est toujours<br />

inférieur par rapport à celui<br />

des garçons, particulièrement<br />

dans les régions enclavées. À<br />

titre d’exemple, dans la commune<br />

de Tircine, le taux de<br />

garçons analphabètes est de<br />

48,6% alors que celui des filles<br />

est de 66,4%. Toutefois, le taux<br />

d’analphabétisme est réduit au<br />

niveau du chef- lieu de la<br />

commune de Saïda où l’on a<br />

enregistré un pourcentage de<br />

12,2% garçons analphabètes<br />

contre 24,6% filles, eu égard à<br />

la disponibilité des infrastructures<br />

éducatives ainsi qu’à la<br />

nature des esprits ouverts au<br />

développement. Afin de faire<br />

un diagnostic fiable du phénomène,<br />

nous nous sommes rapprochés<br />

de quelques femmes<br />

de différents âges.<br />

PRIVÉES DE SAVOIR<br />

Fatima, mère de quatre enfants,<br />

nous dira : «C’est notre grand<br />

frère qui s’est occupé de nous<br />

après la mort de notre père.<br />

Il nous a privées, ma sœur et<br />

moi, de l’école, pourtant, nous<br />

étions excellentes». Ce qui est<br />

révoltant, c’est que ses filles<br />

ont eu droit à l’instruction et ont<br />

obtenu des diplômes universitaires.<br />

Kheira, une autre jeune<br />

fille, a quitté l’école dans les<br />

années 70 car elle habitait très<br />

loin du CEM Albert Camus.<br />

À l’époque, ses parents ont<br />

jugé utile de ne pas la laisser<br />

poursuivre ses études. Donc,<br />

ils ont préféré l’enfermer à la<br />

maison en attendant qu’elle<br />

se marie. À l’Académie, les<br />

chiffres du mois de mars 2012,<br />

communiqués par le service<br />

des examens, montrent que le<br />

nombre de garçons scolarisés<br />

est supérieur à celui des filles<br />

mais uniquement pour les deux<br />

cycles du primaire et du moyen.<br />

En effet, le nombre de garçons<br />

scolarisés au cycle primaire est<br />

de 17 729 contre 16 487 filles,<br />

soit un total de 34 216 élèves.<br />

Au cycle moyen, le même service<br />

a enregistré la scolarisation<br />

de14 838 garçons et 13 674<br />

filles. Avec 5 015 lycéens et 6<br />

121 lycéennes, soit un taux de<br />

11 136 élèves, les chiffres des<br />

élèves scolarisés au secondaire<br />

sont relativement satisfaisants,<br />

apprend-on de même source.<br />

Selon un responsable du secteur<br />

de l’Éducation, les filles sont<br />

plus motivées que les garçons.<br />

D’ailleurs, beaucoup d’entre<br />

eux abandonnent leurs études<br />

au secondaire pour se consacrer<br />

à une formation professionnelle<br />

ou à un métier dans le secteur<br />

privé ou étatique. Sid Ahmed<br />

TIGHENNIF (MASCARA)<br />

Les villageois réclament<br />

l’extension du cimetière<br />

es habitants du douar Deraouiche et autres lo-<br />

Lcalités, relevant de la commune de Tighennif,<br />

à 20 km de Mascara, ont interpellé les pouvoirs<br />

publics de la wilaya pour l’inscription d’une<br />

opération d’extension du cimetière Sidi Tami.<br />

Actuellement saturé, ce cimetière est, selon les<br />

habitants, ceinturé par des terres inexploitées.<br />

«Certaines parcelles de ces terres en jachère, qui<br />

font partie d’une Exploitation agricole collective<br />

(EAC) à Tighennif, pourraient être intégrées<br />

dans le cimetière Sidi Tami, où, d’ailleurs, sont<br />

enterrés les morts issus de trois douars, à savoir<br />

Deraouiche, Ouled Sidi Tami et Ouled Sidi Abdellah»,<br />

dira un citoyen. Selon notre interlocuteur,<br />

le cimetière en question a bénéficié, ces derniers<br />

temps, d’un projet de réalisation d’un mur de<br />

clôture. Signalons que la majorité des cimetières<br />

des différentes localités de la wilaya enregistrent<br />

un état de saturation total. Faute d’espace, des familles<br />

procèdent à l’ouverture des plus anciennes<br />

sépultures de leurs proches pour enterrer un nouveau<br />

membre décédé. A. Souag<br />

PHOTO : DR<br />

L<br />

PRESSE<br />

Le journal<br />

<strong>El</strong> Djoumhouria<br />

lance un forum<br />

e journal <strong>El</strong> Djoumhouria a inauguré, jeudi, son forum. En<br />

lançant ce nouveau rendez-vous mensuel, ce quotidien his-<br />

torique compte contribuer à la consécration d’un débat fruc-<br />

tueux au bénéfice de la ville d’Oran et de l’Algérie.<br />

Le choix de la date du 3 mai n’est pas fortuit. En effet, <strong>El</strong> Djoumhouria<br />

a préféré faire coïncider le lancement de son premier<br />

débat avec la Journée mondiale de la Liberté de la presse. Le forum<br />

verra défiler des personnalités du monde de la politique, des<br />

universitaires et des hommes de la culture. «Cet espace est dédié<br />

à la liberté d’expression, le but étant de consacrer un dialogue<br />

constructif», explique Boukhalfa Benameur, directeur de ce grand<br />

journal. La première conférence organisée au siège de cet organe<br />

de presse à Oran a été animée par le Docteur Mahiedine Amimour,<br />

écrivain, ex-sénateur et ancien ministre de la Communication. Ce<br />

dernier a animé une communication retraçant une rétrospective<br />

d’un demi-siècle de la presse algérienne.<br />

Fondé en 1963 sous l’emblématique appellation «La République»,<br />

le journal était une référence à tel point qu’il avait battu des records<br />

en nombre de tirages, détrônant ainsi les quotidiens algérois. En<br />

1977, le journal, qui était jusqu’alors un quotidien francophone, a<br />

lancé sa première édition en langue arabe.<br />

«La République» fut une véritable institution et une grande école<br />

de journalisme. Le pays doit à ce journal de grands reporters qui<br />

ont écrit les plus belles pages de la presse algérienne. Des grands<br />

journalistes qui ont pour nom Zouaoui Benhamadi, Mohamed<br />

Abassa, Bouziane Ben Achour, Abdelmalek Ouasti, Abdelkader<br />

Djemaï, Hadj Cheikh Bouchane, Aïssa Adjima, mais aussi des<br />

responsables de la technique, à l’image de Youcef Benallal et<br />

Mohamed Choucha. A l’occasion de l’inauguration de ce forum,<br />

le journal <strong>El</strong> Djoumhouria a tenu à honorer deux grandes figures<br />

qui avaient écrit de magnifiques pages de ce valeureux quotidien.<br />

Il s’agit de Mohamed Kaouche, ancien directeur de ce journal, et<br />

l’ancien grand reporter et rédacteur en chef, Maazouz Rezigui. Ce<br />

dernier avait occupé le poste de directeur de régulation du Conseil<br />

supérieur de l’information, au lendemain de l’ouverture de la presse<br />

écrite au secteur privé. Cherif Lahdiri<br />

Hommage aux journalistes<br />

à Tindouf et à Chlef<br />

l’occasion de célébration de la Journée mondiale de la<br />

À Liberté d’expression et de la presse, le wali de Tindouf a<br />

rendu hommage à la presse locale. M. Chater Abdelhakim, qui<br />

a accueilli les confrères lors d’une réception en leur honneur, ce<br />

jeudi, a réaffirmé sa position vis-à-vis de la presse sous toutes ses<br />

formes qu’il considère comme «un chaînon entre le citoyen et les<br />

responsables élus ou nommés».<br />

Pour le wali, ce «métier noble», exercé de manière professionnelle<br />

– «objectivement et en toute neutralité» – permet aux décideurs<br />

d’être au courant des problèmes que vivent les citoyens et de mettre<br />

en place des stratégies pour les prendre en charge.<br />

À Chlef, le wali Mahmoud Djamaa a rencontré, jeudi dernier, au<br />

siège de la wilaya, la corporation de la presse.<br />

Il a saisi l’opportunité pour rendre hommage aux journalistes et<br />

correspondants de la wilaya. Le chef de l’exécutif de wilaya a mis<br />

en relief le rôle de la presse dans la vie socioéconomique locale.<br />

Dans ce cadre, il a souligné l’apport des journalistes dans le processus<br />

de développement local. M. M. et A. Y.<br />

ORAN<br />

Un plan pour les urgences<br />

médicales<br />

D<br />

jamel Ould Abbès, ministre de la Santé publique, a réuni,<br />

jeudi à la salle des conférences de l’Etablissement hospitalier<br />

universitaire du 1er Novembre (EHU), les cadres de la santé publique<br />

des 17 wilayas de l’Ouest et du Sud-ouest algérien. Au cours<br />

de son intervention, le premier responsable du secteur a mis en<br />

exergue la nécessité d’une couverture médicale lors de la journée<br />

du 10 mai. À ce titre, il a annoncé la mise en place d’un système<br />

de protection médicale, 2 jours avant et 2 jours après la journée des<br />

élections, soit une mobilisation H24 de tous les moyens humains<br />

et matériels dont disposent les secteurs sanitaires. Un responsable<br />

du ministère de la Santé a parlé, lors de son intervention, d’un<br />

plan d’organisation des SAMU des 787 urgences médicochirurgicales<br />

implantées dans le territoire national. C’est ainsi qu’il est<br />

prévu, poursuit l’orateur, la mobilisation de 80% des effectifs dont<br />

13,1% de médecins généralistes, 11, 27% de médecins résidents et<br />

2 ,65% de spécialistes. M. Ould Abbès a indiqué que des instructions<br />

ont été données à toutes les pharmacies et officines de rester<br />

ouvertes le jour du scrutin. Hadj Sahraoui


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 10<br />

INTERNATIONALE<br />

PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE<br />

Ralliement de Bayrou<br />

à Hollande, choc à droite<br />

En déclarant jeudi soir qu’à<br />

titre personnel, il votera<br />

dimanche pour François<br />

Hollande et qu’il ne donne<br />

aucune «consigne générale»<br />

à ses électeurs, libres de<br />

choisir «en conscience», le<br />

président du MoDem<br />

provoque un véritable séisme<br />

politique à moins de trois<br />

jours de l’élection<br />

présidentielle.<br />

La gauche, favorite de ce<br />

scrutin, en est confortée ; la<br />

droite crie à la trahison.<br />

Quant aux militants<br />

centristes, ils sont partagés.<br />

L<br />

Paris<br />

De notre correspondante<br />

a décision de François Bayrou est<br />

intervenue alors que les deux fi-<br />

nalistes à l’élection présidentielle<br />

française de demain, Nicolas Sarkozy<br />

et François Hollande, tenaient leurs<br />

derniers grands meetings, le premier<br />

à Toulon, ville à forte dominante Front<br />

national, le second à Toulouse, ville<br />

symbolique pour la gauche. La campagne<br />

électorale du deuxième tour s’est<br />

officiellement terminée hier soir.<br />

«Je ne peux pas voter blanc, cela serait<br />

de l’indécision et dans ces circonstances,<br />

l’indécision est impossible. Reste<br />

le vote pour François Hollande, c’est<br />

le choix que je fais» a déclaré jeudi<br />

soir le président du MoDem, éliminé<br />

au premier tour de la présidentielle<br />

(9,13%). «Il s’est prononcé de manière<br />

claire sur la moralisation de la<br />

vie publique dans notre pays, il aura<br />

fort à faire. J’ai dit ce que je pensais<br />

de son programme économique. Je ne<br />

partage pas ce programme», a ajouté<br />

M. Bayrou. M. Bayrou a justifié son<br />

choix au nom des valeurs humanistes<br />

Par Mohammed Larbi<br />

’avenir de l’Afghanistan, dans ses rapports avec<br />

L l’étranger et les alliances qu’il pourrait nouer,<br />

semblait clair depuis le dernier sommet de l’Organisation<br />

du traité de l’Atlantique-Nord (OTAN) au<br />

Portugal en novembre 2010. La fin de la présence<br />

étrangère dans ce pays était alors scellée, avec un<br />

retrait qui sera total en 2014. Quant aux alliances,<br />

ce pays venait d’en conclure avec le Royaume-Uni,<br />

la France, l’Italie et l’Allemagne. Cette question de<br />

retrait est même devenue un thème de campagne<br />

électorale, alors qu’il y avait concertation.<br />

C’est pourquoi, la question soulevée par la Russie<br />

n’a rien d’étonnant. <strong>El</strong>le vient, en effet, de demander<br />

aux Etats-Unis de fournir «des clarifications» sur<br />

le maintien de leur présence militaire en Afghanistan,<br />

après 2014. Car il vient d’y avoir un accord en<br />

ce sens, qui plus est, a été signé en pleine nuit et à<br />

l’occasion d’un voyage secret en Afghanistan du président<br />

des Etats-Unis. Mais avant cette cérémonie,<br />

organisée la nuit d’un 1er mai, le secrétaire américain<br />

à la Défense, Leon Panetta, avait annoncé le maintien<br />

des forces américaines après 2014 en Afghanistan,<br />

ce qui, pour Moscou, nécessite une «clarification<br />

supplémentaire», prévoyant même de «débattre de<br />

cette question lors des prochains contacts avec (ses)<br />

partenaires américains, ainsi que dans le cadre du<br />

François Bayrou François Hollande<br />

que le centre défend depuis toujours<br />

et qui lui semblent, aujourd’hui, en<br />

contradiction avec les prises de position<br />

de M. Sarkozy. Cette ligne «est<br />

violente», elle est «en contradiction<br />

avec nos valeurs, mais aussi celles<br />

du gaullisme autant que celles de la<br />

droite républicaine et sociale», a-t-il<br />

souligné. «Je ne suis pas un homme de<br />

gauche. Je suis un homme du centre et<br />

j’entends le rester», a-t-il souligné, en<br />

se disant «certain qu’il faudra le jour<br />

venu associer une partie de la droite<br />

républicaine à l’œuvre de redressement<br />

de la France». François Bayrou<br />

a rompu avec des décennies d’alliance<br />

entre le centre et la droite.<br />

«C’est la dernière étape de la preuve<br />

de notre indépendance. Cela va créer<br />

un séisme susceptible de faire bouger<br />

les lignes», s’est félicité l’eurodéputé<br />

MoDem Robert Rochefort,<br />

en se disant convaincu que François<br />

Hollande sera contraint «au réalisme<br />

économique».«Nous sommes comptables<br />

de la reconstruction du pays.<br />

La crise qui est devant nous est suffisamment<br />

importante pour qu’on aille<br />

vers le plus grand rassemblement<br />

possible», a approuvé l’eurodéputé<br />

Jean-Luc Bennahmias. «L’essentiel, a<br />

assuré Nicolas Sarkozy sur Europe1,<br />

REPÈRES<br />

c’est que la quasi-totalité des élus qui<br />

soutiennent François Bayrou m’ont<br />

rejoint, je les en remercie, pour le reste<br />

chacun est libre d’exprimer le vote de<br />

son choix».Henri Guaino, conseiller<br />

spécial du président Sarkozy, a jugé<br />

«blessant et insultant» le discours du<br />

centriste.<br />

Pour François Hollande, c’est un choix<br />

«entre un sortant qui malmène les<br />

valeurs de la République et celui que<br />

je suis, socialiste et de gauche, qui préserve<br />

l’essentiel de ce qui est notre République».<br />

«Il n’y a pas d’alliance qui<br />

se prépare, il n’y a pas de tractations»,<br />

a-t-il insisté. A deux jours du vote,<br />

Nicolas Sarkozy a jeté ses dernières<br />

forces dans la bataille.<br />

Le candidat de la droite parie sur une<br />

très forte mobilisation des électeurs.<br />

Alarmiste à dessein, il a souligné hier<br />

qu’en cas de victoire socialiste, la<br />

France risquait de connaître la situation<br />

économique de l’Espagne. Nicolas<br />

Sarkozy a lancé jeudi son «appel de<br />

Toulon» au peuple de France pour qu’il<br />

se mobilise dans les urnes et «évite»<br />

dimanche le «retour au pouvoir d’une<br />

gauche» qu’il a accusé d’«abîmer la<br />

République» par son «laxisme face au<br />

communautarisme, à la délinquance,<br />

à l’immigration légale», sa «dévalo-<br />

Le casse-tête afghan<br />

dialogue entre la Russie et l’OTAN, et il y aura plusieurs<br />

questions fondamentales portant notamment<br />

sur les objectifs et le mandat pouvant permettre<br />

aux Etats-Unis de maintenir leur présence militaire<br />

après 2014 en Afghanistan». Certainement pas un<br />

coup de gueule, mais beaucoup plus un questionnement,<br />

alors même que les Etats-Unis semblaient décidés<br />

et même pressés de se désengager de ce pays,<br />

envisageant même une solution qui serait conclue<br />

par le pouvoir en place et les talibans.<br />

Ce qui ne semble plus à l’ordre du jour, puisque l’accord<br />

en question, bien qu’il ne prévoie pas de bases<br />

militaires permanentes en Afghanistan, engage ce<br />

pays à donner «accès et jouissance aux forces américaines<br />

jusqu’en 2014 et au-delà» et la possibilité que<br />

des forces américaines y restent après cette date pour<br />

«former les forces afghanes et viser les éléments d’Al<br />

Qaîda restants», selon la Maison-Blanche. L’autre<br />

signe majeur de ce pacte intervient sous la forme<br />

d’un statut que les Etats-Unis attribuent à quelques<br />

rares pays (Japon, Jordanie et Egypte), et l’Afghanistan<br />

devrait y figurer, puisqu’il doit être désigné<br />

«allié majeur non membre de l’OTAN».<br />

Tout, en fait, est lié comme le prévoit le texte en<br />

question intitulé «Accord de partenariat stratégique<br />

durable entre l’Afghanistan et les Etats-Unis». Selon<br />

le négociateur afghan, «le document fournit un<br />

fondement solide pour la sécurité en Afghanistan, la<br />

région et le monde, et constitue un document pour le<br />

risation du travail» et son «refus de<br />

l’autorité».<br />

FRANÇOIS HOLLANDE NE VEUT<br />

PAS D’UNE VICTOIRE «ÉTRIQUÉE»<br />

Pour son dernier grand meeting, il a<br />

choisi de s’exprimer à Toulon, terre<br />

de droite mais aussi l’une des quatre<br />

villes de France gérées dans le passé<br />

par le Front national, dont il tente de<br />

séduire les 17,9% d’électeurs du premier<br />

tour. «Quand l’autorité de toutes<br />

les institutions est contestée, quand<br />

l’Etat est abaissé, quand les frontières<br />

sont effacées, ce n’est pas la République,<br />

c’est le système socialiste»,<br />

a-t-il dit. François Hollande, qui devait<br />

passer la journée d’hier dans le<br />

département industriel de Moselle, a<br />

déclaré : «Si les Français doivent faire<br />

un choix, qu’ils le fassent clairement,<br />

massivement, qu’ils donnent à celui<br />

qui sera investi toutes les capacités<br />

et les moyens d’agir, ne faites pas un<br />

vainqueur étriqué.» «Les problèmes<br />

du pays ne vont pas disparaître avec<br />

le départ éventuel de Nicolas Sarkozy,<br />

il ne va pas emmener avec lui la dette<br />

publique, le chômage, les urgences<br />

sociales, je vois bien ce qui m’est demandé»,<br />

a-t-il ajouté. Dans son dernier<br />

meeting, jeudi à Toulouse, le candidat<br />

socialiste a fait la promesse d’être «un<br />

président qui ressemblera au candidat<br />

qu’il est», «un candidat normal, pour<br />

une présidence normale, au service de<br />

la République». Il a toutefois mis en<br />

garde contre la tentation de la démobilisation<br />

qui naîtrait des bons sondages<br />

en sa faveur : «Rien n’est fait, rien<br />

n’est acquis, rien n’est conquis.» Pour<br />

sa part, Marine Le Pen, qui a annoncé<br />

mardi dernier qu’elle voterait blanc,<br />

est déjà en pleine préparation des<br />

législatives de juin qui, prédit-elle, verront<br />

l’implosion de l’UMP à son profit<br />

après la défaite de Nicolas Sarkozy<br />

due, selon elle, à son refus de nouer des<br />

alliances avec le Front national.<br />

Nadjia Bouzeghrane<br />

développement de la région». Côté américain, il est<br />

plus question d’aider l’Afghanistan à se transformer<br />

en «un Etat unifié, démocratique, stable et sûr».<br />

C’est donc un partenariat stratégique qui vient d’être<br />

conclu, et s’il intervient à quelques jours du sommet<br />

de l’OTAN, prévu les 20 et 21 mai à Chicago, cela<br />

ne serait pas non plus du simple hasard. Il s’agira<br />

certainement d’envisager l’application des décisions<br />

du sommet précédent sur l’Afghanistan, mais aussi<br />

de préparer l’après-2014, les Etats-Unis en donnant<br />

déjà le ton avec un accord sur au moins dix années.<br />

L’on sait à ce sujet que les 28 pays membres de l’Alliance<br />

multiplient les réunions afin d’élaborer une<br />

feuille de route, même si certains d’entre eux ont<br />

déjà pris les devants, cédant parfois à des considérations<br />

de stricte politique intérieure.<br />

Ce qui cessera d’être le cas, quand il s’agira pour eux<br />

de se projeter sur les dix prochaines années, leur intervention<br />

consistant d’abord à «soutenir activement<br />

les forces afghanes sur le long terme», avec un coût<br />

financier évalué à 4,1 milliards de dollars par an entre<br />

2015 et 2017, dont plus de la moitié serait prise en<br />

charge par Washington.<br />

Dans le cas contraire, souligne une étude qualifiée<br />

de sérieuse, le régime en place pourrait connaître<br />

le même sort que celui du président Najibullah qui<br />

s’était écroulé en 1991, dès l’arrêt du soutien financier<br />

et militaire des Soviétiques. Un vrai cauchemar.<br />

M. L.<br />

ÉGYPTE<br />

Plusieurs<br />

blessés<br />

au Caire<br />

Plusieurs personnes ont été<br />

blessées hier dans des heurts<br />

entre manifestants hostiles au<br />

pouvoir militaire et soldats<br />

près du ministère de la<br />

Défense au Caire, faisant<br />

encore monter la tension à<br />

l’approche de la présidentielle<br />

prévue à la fin du mois.<br />

Les affrontements ont eu lieu<br />

dans le quartier de Abbassiya, à<br />

proximité du ministère de la<br />

Défense dont les accès étaient<br />

barrés par l’armée.<br />

D’autres manifestants se sont<br />

rassemblés, dans le calme, sur<br />

la place Tahrir dans le centreville,<br />

et une manifestation a<br />

également eu lieu à Alexandrie,<br />

deuxième ville du pays et fief<br />

islamiste. L’armée a émis dès<br />

jeudi de fermes avertissements<br />

de ne pas menacer les<br />

bâtiments et installations<br />

militaires.<br />

Ces manifestations sont<br />

soutenues par plusieurs<br />

mouvements pro-démocratie<br />

ainsi que par des organisations<br />

islamistes comme les Frères<br />

musulmans, première force<br />

politique du pays.<br />

Mercredi, des affrontements<br />

extrêmement violents entre des<br />

manifestants réunis à proximité<br />

du ministère de la Défense et<br />

des assaillants en civil ont fait<br />

neuf morts selon les autorités,<br />

20 selon des sources<br />

médicales. L’Egypte a connu de<br />

nombreuses manifestations,<br />

parfois meurtrières, contre le<br />

pouvoir militaire depuis la chute<br />

de Hosni Moubarak en février<br />

2011 et la prise de contrôle du<br />

pays par le Conseil suprême des<br />

forces armées (CSFA). De<br />

nombreux manifestants, venus<br />

défiler vendredi, ont exprimé la<br />

crainte de voir l’armée<br />

manipuler l’élection<br />

présidentielle historique dont le<br />

premier tour est prévu les 23 et<br />

24 mai. Treize candidats sont<br />

en compétition, après que dix<br />

autres aient vu leur candidature<br />

invalidée. Le CSFA a promis<br />

jeudi que cette présidentielle, la<br />

première depuis le départ de<br />

Moubarak, serait «honnête et<br />

transparente». Il a aussi rappelé<br />

son engagement de revenir à un<br />

pouvoir civil avant la fin juin,<br />

dès que le nouveau chef de<br />

l’Etat aura été élu. Le CSFA a<br />

dans le même temps fermement<br />

prévenu qu’il ne tolérerait<br />

aucune atteinte aux bâtiments<br />

de l’armée. Deux des principaux<br />

candidats sont des anciens de<br />

l’ère Moubarak : l’ex-ministre<br />

des Affaires étrangères et<br />

ancien chef de la Ligue arabe,<br />

Amr Moussa, et le dernier<br />

Premier ministre du régime<br />

déchu, Ahmad Chafiq. Le camp<br />

islamiste est principalement<br />

représenté par un candidat des<br />

Frères musulmans, Mohammed<br />

Morsi, et un dissident de la<br />

confrérie, Abdel Moneim Aboul<br />

Foutouh, soutenu par un large<br />

éventail politique allant des<br />

salafistes à de jeunes militants<br />

pro-démocratie. AFP


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

ZESTE D'ÉCRITURE<br />

«Le sens allégorique et moral que<br />

Dante tente de mettre dans sa Divine<br />

Comédie, se rencontre avant lui chez<br />

les soufis et spécialement Ibn Arabi<br />

de Murcie.»<br />

Mohammed Ben Cheneb<br />

Sources musulmanes<br />

dans «La Divine Comédie» (1919)<br />

L’année dernière, tandis que les<br />

«pays avancés» subissaient<br />

encore la crise économique, le<br />

Brésil est devenu la 6 e puissance<br />

économique du monde,<br />

devant la Grande-Bretagne.<br />

Les analystes estiment que<br />

cette année, il devrait ravir la<br />

cinquième place détenue par la France.<br />

Cette émergence est le résultat d’un redressement<br />

spectaculaire de cette nation,<br />

et notamment de l’action du président<br />

Luiz Ignacio Lula da Silva et des<br />

forces sociales et élites politiques, scientifiques<br />

et culturelles qui l’ont accompagné<br />

dans la conception et la mise en<br />

œuvre de son programme.<br />

Cet effort admirable, quand on sait d’où<br />

revient ce pays, s’est concentré sur la<br />

question économique et sociale, mais il<br />

s’est aussi exercé sur la sphère culturelle<br />

en en faisant une alliée et un tremplin du<br />

changement global. Cela est visible<br />

dans plusieurs domaines et tout<br />

particulièrement dans celui du livre et<br />

de la lecture.<br />

Le travail de recherche très intéressant<br />

d’un universitaire brésilien sur les bibliothèques<br />

privées et les pratiques de<br />

lecture dans le Brésil colonial a pu montrer<br />

que ce pays n’avait pas de grandes<br />

traditions en la matière. Au XVI e siècle,<br />

on ne comptait que peu de livres et on<br />

signalait comme un recordman, un certain<br />

Rafael Olivi, Italien installé à Ilhéus,<br />

dans l’Etat actuel de Bahia, qui<br />

possédait 27 livres. Au XVIII e siècle,<br />

les bibliothèques privées se développent<br />

un peu et commencent à abriter des<br />

ouvrages de science et de littérature,<br />

sans affecter la domination des livres religieux.<br />

Au XIX e siècle, l’urbanisation<br />

attire dans les grandes villes naissantes<br />

des lettrés qui viennent travailler dans<br />

les administrations, les tribunaux ou les<br />

services. L’exigence de la lecture chez<br />

ces catégories entraîne une plus grande<br />

présence du livre. Mais le livre et la lec-<br />

ture sont loin de se répandre dans la société<br />

où la pratique la plus courante reste<br />

la lecture à haute voix de livres à des<br />

groupes d’auditeurs se recrutant dans<br />

les classes aisées ou moyennes. Fondamentalement,<br />

le livre, bien que progressant,<br />

restera en position de faiblesse durant<br />

la première moitié du XX e siècle,<br />

malgré les progrès de la scolarisation<br />

qui connaîtra une avancée marquée qu'à<br />

Samedi 5 mai 2012 - 11<br />

ARTS LETTRES &BRÉSIL EXPÉRIENCE DE DÉVELOPPEMENT DU LIVRE ET DE LA LECTURE<br />

FRONTON<br />

Tristes tropismes<br />

PAR AMEZIANE FERHANI<br />

Entendu lors d’une émission culturelle à la radio, de<br />

la bouche d’une personne qui, par ailleurs, semblait<br />

tout à fait sensée : «C’est avec les toiles des<br />

orientalistes qu’on découvre les traditions et modes<br />

de vie anciens en Algérie». La phrase a de quoi<br />

révolter. Mais, plus que cela, c’est surtout de la<br />

tristesse qu’elle amène.<br />

Tristesse de constater que la peinture orientaliste,<br />

née dans le giron de la colonisation, et qui a<br />

globalement périclité après les indépendances – sauf<br />

dans les ventes aux enchères –, soit devenue un<br />

modèle dans les pays où elle s’élaborait. Tristesse<br />

qu’en Algérie, et au Maghreb en général, le goût pour<br />

cette école n’ait jamais été aussi répandu, comme s’il<br />

plaisait à certains que leurs ancêtres aient été<br />

dépeints comme des «objets» et non des «sujets».<br />

Tristesse qu’au-delà d’un attrait artistique, on confère<br />

à cette peinture un rôle de témoignage, sinon de<br />

validation socio-historique. Tristesse encore devant<br />

l’engouement de peintres algériens à pasticher les<br />

orientalistes, sans leur talent souvent, créant ainsi ce<br />

que nous avons nommé un auto-orientalisme.<br />

Tristesse de voir de nombreux décideurs, dans leurs<br />

intérieurs, mais aussi pour l’espace public,<br />

encourager la reproduction de gravures et peintures<br />

orientalistes, croyant, souvent sincèrement, qu’elles<br />

incarnent notre passé. Tristesse d’une ignorance<br />

artistique dont l’Ecole et la Télévision sont<br />

grandement responsables.Qu’on s’entende. Chacun<br />

est libre de peindre ce qu’il veut et d’aimer ce qui lui<br />

chante. Par ailleurs, les peintres orientalistes<br />

n’étaient pas tous d’affreux défenseurs de<br />

l’oppression. La plupart d’entre eux, relais artistiques<br />

de l’idéologie coloniale, en étaient mêmes les<br />

victimes. Attirés par la lumière de l’Afrique du Nord,<br />

mais aussi sa mythologie (car en quoi les clairsobscurs<br />

des peintres flamands seraient-ils moins<br />

fascinants ?), ils ont peint parfois des œuvres<br />

sublimes. Mais, forme et contenu étant inséparables,<br />

cette qualité était vouée à la mise en scène de ce que<br />

l’Europe voulait voir et qu’on leur avait inculqué. Le<br />

fantasme sexuel des «femmes arabes», en odalisques<br />

constamment disponibles. Le fantasme de l’homme<br />

indigène, absent de leurs toiles, dans l’idée du «terra<br />

nullius» (territoires sans maîtres) justifiant les<br />

conquêtes, ou soumis, paresseux, fanatique, violent…<br />

Le fantasme du désert, mythe magnifique et<br />

trompeur, mirage dans le miracle naturel. On ne peut<br />

cependant leur reprocher de ne pas avoir été<br />

Algériens à notre place ! Il s’agit simplement de ne<br />

pas sombrer dans l’aberration où nous sommes à leur<br />

égard. Comment expliquer qu’à ce jour, nous n’ayons<br />

pas donné lieu à une peinture figurative échappant à<br />

l’orientalisme ? Quand donc un peintre algérien<br />

figuratif peindra un jeune couple d’aujourd’hui au<br />

Jardin d’Essai, des pêcheurs de Jijel tressant leurs<br />

filets ou un coucher de soleil sur les derricks de Hassi<br />

Messaoud ?<br />

Malo do Livro<br />

MAIS ENCORE...<br />

Peut-on faire augmenter<br />

de 50% l’indice national<br />

de lecture ?<br />

la fin des années 90' et au début des années<br />

2000 avec le président Cardoso.<br />

C’est que le Brésil, pays immense de 8,5<br />

millions de km² (près de 4 fois l’Algérie),<br />

avec plus de 185 millions d’habitants,<br />

a connu des disparités sociales<br />

énormes entre une infime partie richissime<br />

de la population et la grande majorité<br />

pauvre ou misérable. Cette disparité<br />

est accrue par des déséquilibres régionaux<br />

terribles qui voient la moitié des<br />

richesses du pays concentrées sur 15%<br />

du territoire, soit la région du Sud-Est. A<br />

cela, s’ajoutait un déficit du budget public,<br />

un endettement extérieur lourd et<br />

un manque flagrant d’infrastructures et<br />

d’équipements sociaux parfois effroyable,<br />

comme en Amazonie. Dès son élection<br />

en 2003, le président Lula da Silva<br />

a placé la question culturelle, et notamment<br />

celle du livre et de la lecture, comme<br />

un élément important de sa politique<br />

globale. Il «a clairement exprimé sa volonté<br />

de créer les conditions nécessaires<br />

à l’accession des classes moyennes et<br />

défavorisées à la culture, et en particulier<br />

au livre, soulignant que la culture<br />

écrite et la lecture sont des instruments<br />

indispensables à l’époque contemporaine<br />

pour que l’individu développe<br />

pleinement ses capacités, à titre personnel<br />

et au sein de la collectivité.»<br />

Suite page 12<br />

■ À L'AFFICHE Suite : Brésil, expérience de développement du livre et de la lecture 12<br />

■ À LA VOLÉE Mosta-théâtre amateur/FIBDA/Constantine/Aït Menguellet/Concours littéraire/Sfax 13<br />

■ À SUIVRE Lecture : revue «Oxymore»/Librairie des Beaux-arts : appel à la sauvegarde 14<br />

■ À LA PAGE Parution : essai sur «Les Mille et Une Nuits»/Abécédarius 15<br />

■ À NAÎTRE Patrimoine : sur les traces des Aït Waghlis / Réseau 50 : ouvertures maximales 16<br />

Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : arts-lettres@elwatan.com<br />

PHOTO : D. R. BIBLIOTHÈQUE DE SAO PAULO


PHOTO : D. R.<br />

Deux moments importants ont matérialisé cette<br />

volonté. Le premier, en 2003, s’est traduit par<br />

l’adoption d’une Loi du Livre obligeant l’Etat<br />

fédéral, les Etats fédérés et les municipalités à<br />

consacrer une part de leur budget à l’entretien<br />

des bibliothèques et à l’acquisition de livres. Dans un<br />

deuxième temps, en 2006, le gouvernement a adopté le<br />

Plan national du livre et de la lecture (PNLL) en procédant<br />

parallèlement à la fusion du ministère de la Culture<br />

et du ministère de l’Education, en vue de «doter le<br />

Brésil d’une politique de lecture publique pérenne».<br />

Quatre objectifs principaux, correspondant à quatre<br />

étapes ont été retenus dans ce plan : «démocratiser<br />

l’accès au livre en implantant de nouvelles bibliothèques,<br />

en renforçant le réseau déjà existant et en poursuivant<br />

les campagnes de distribution de livres ; former<br />

des médiateurs et inciter à la lecture à travers des<br />

projets sociaux, des prix littéraires et l’informatisation<br />

du réseau ; valoriser la lecture par des campagnes<br />

de communication nationales et médiatiques ;<br />

enfin, développer la chaîne de production du livre grâce<br />

à des aides aux auteurs, éditeurs, libraires et distributeurs<br />

et promouvoir à l’extérieur la production brésilienne».<br />

Ce programme impliquait 14 ministères,<br />

des organisations privées, et des organisations non<br />

gouvernementales. Le premier objectif, lié à la création<br />

de bibliothèques, s’est avéré bien difficile du fait<br />

des insuffisances et disparités. Le Brésil comptait environ<br />

4000 bibliothèques sur son territoire et il lui fallait<br />

en avoir «au minimum 10 000 pour atteindre un<br />

niveau de couverture européen». Sur ces 4000 bibliothèques,<br />

un cinquième se localisait dans deux Etats du<br />

sud-est et 1000 communes en étaient dépourvues. De<br />

plus, les bibliothèques existantes ne disposaient souvent<br />

d’aucun moyen et se contentaient de dons de<br />

vieux livres. Cette situation perdurait malgré le programme<br />

«Une bibliothèque dans chaque commune»<br />

qui, en 1996, visait à doter 6000 communes. Ce projet<br />

réussit néanmoins à en créer 1000 et à en rénover 500.<br />

La majorité de ces actions eurent lieu encore dans le<br />

Sud-Est, car le programme obligeait les communes,<br />

généralement pauvres, à fournir le local, le mobilier et<br />

payer les salariés, l’Etat fédéral leur allouant 10 000<br />

euros pour le fonds initial. Toujours avant Lula, le ministère<br />

de l’Education distribuait aux écoles les livres<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 12<br />

BRÉSIL EXPÉRIENCE DE DÉVELOPPEMENT DU LIVRE ET DE LA LECTURE<br />

●●●<br />

Une mesure<br />

importante a<br />

consisté à<br />

supprimer tous<br />

les impôts sur le<br />

livre, faisant<br />

baisser son prix<br />

de 10 pour cent<br />

selon les éditeurs<br />

scolaires et littéraires, touchant, en 1999, environ<br />

36 000 établissements sur 170 000, dont seulement<br />

49 000 disposant d’une bibliothèque. Cela a conduit<br />

en 2001 à changer de méthode par le biais du programme<br />

«Littérature dans ma maison» distribuant à 8,5<br />

millions d’élèves, de 10 et 11 ans, des lots de 5 livres<br />

(recueil de poésie, nouvelle, conte, œuvre classique,<br />

pièce de théâtre ou livre de tradition populaire) qu’ils<br />

pouvaient emporter chez eux. Cette opération, qui<br />

concernait aussi les établissements formant les jeunes<br />

désirant reprendre leurs études, aurait coûté chaque<br />

année 14 millions d’euros. <strong>El</strong>le a été remise en cause,<br />

entres autres raisons, du fait de la qualification insuffisante<br />

des enseignants pour accompagner la lecture des<br />

enfants, d’où un programme pour les sensibiliser euxmêmes<br />

et les former à cette nouvelle tâche pédagogique.<br />

Le gouvernement Lula a poursuivi le travail entrepris<br />

en introduisant des changements inspirés des<br />

expériences de certaines municipalités gérées par sa<br />

formation, le Parti des Travailleurs et surtout celle de<br />

Ribeiàro Preto, ville de 500 000 habitants dans l’Etat<br />

de Sao Paulo. En 2001, les élus de cette ville ont créé<br />

80 bibliothèques, dotées chacune de 3000 livres neufs,<br />

avec comme objectif d’atteindre le ratio d’une bibliothèque<br />

pour 6000 habitants. Ces créations ont eu lieu<br />

dans les quartiers mais aussi les hôpitaux, les prisons,<br />

les associations, les syndicats, les églises… Ceci s’est<br />

accompagné de la naissance d’un Salon du Livre, devenu<br />

rapidement le 2 e du pays, avec 300 000 visiteurs<br />

par an et autant de livres vendus. Cet événement périodique<br />

a dynamisé le goût de la lecture, d’autant qu’il<br />

est soutenu, tout au long de l’année, par d’innombrables<br />

manifestations littéraires, généralement abritées<br />

par les bibliothèques. En 2004, une enquête d’un cabinet<br />

privé a montré qu’à Ribeiàro Preto, l’indice de lecture<br />

est passé en trois ans de 1,8 (l’indice national) à<br />

9,7 livres par an et par habitant. Durant l’enquête, un<br />

tiers des habitants lisait au moins un livre et 75% déclaraient<br />

aimer lire. Une révolution.<br />

Cet exemple a beaucoup inspiré la politique du livre de<br />

Lula qui est poursuivie actuellement par sa remplaçante,<br />

Dilma Rousseff, membre de son parti et ancienne<br />

chef de son cabinet. Il s’agit de créer 1000 bibliothèques<br />

dans les communes qui en sont privées, de<br />

continuer la distribution des livres en fournissant près<br />

d’un million de livres par an aux Etats et un million<br />

d’autres, accompagnant les cestas basicas (lots de<br />

nourriture de base vendus à petit prix aux familles démunies<br />

ou distribués dans des cadres sociaux). Il s’agit<br />

aussi de multiplier les salons du livre locaux et de promouvoir<br />

le livre et la lecture dans les médias par des<br />

campagnes dans la presse et surtout à la télévision et à<br />

la radio. D’ailleurs, même les novellas (feuilletons télévisés)<br />

ont vu leurs personnages se mettre à lire ou à<br />

parler de leurs lectures ! Autres objectifs : la multiplication<br />

par 10 des librairies et l’aide aux éditeurs pour<br />

augmenter leurs tirages qui étaient de 4000 en 1990<br />

avant de chuter de moitié. Le programme visait aussi à<br />

former les professionnels du livre, par l’intermédiaire<br />

d’un Observatoire du Livre et de la Lecture, et notamment<br />

de 1000 médiateurs de lecture en 2006. Une me-<br />

À L'AFFICHE<br />

sure importante a consisté à supprimer tous les impôts<br />

sur le livre, faisant baisser son prix de 10% selon les<br />

éditeurs. En contrepartie de cette exonération totale,<br />

l’Etat prélève 1% sur chaque livre vendu. Ce prélèvement<br />

a permis d’alimenter le Fonds du livre de 12,5<br />

millions d’euros par an, en plus des 15 millions dotant<br />

l’Institut national du livre et de la lecture.<br />

Les observateurs ont estimé que ces moyens financiers<br />

restaient dérisoires au vu de l’objectif ambitieux<br />

d’augmenter l’indice de lecture de 50% au Brésil. La<br />

question financière a constitué un frein réel car, si le<br />

Brésil a réalisé des performances économiques formidables,<br />

il éprouve encore des difficultés au plan des<br />

budgets et au regard de l’ampleur de l’entreprise. Cependant,<br />

le Plan National du Livre et de la Lecture<br />

aurait déjà connu une réalisation à 30% de ses actions,<br />

bien que près de la moitié concerne encore le Sud-Est,<br />

ce qui peut s’expliquer par le fait qu’elles ont relevé à<br />

45% des municipalités et que celles disposant de<br />

moyens se trouvent dans cette région.<br />

Le décalage entre les objectifs et la réalité des moyens<br />

est sans doute un obstacle. Mais, d’un autre côté, il<br />

faut reconnaître à Lula d’avoir su prolonger les mesures<br />

positives de ses prédécesseurs et de les avoir amplifiées<br />

et approfondies. De même, alors que son action<br />

en la matière se poursuit avec la Présidente actuelle,<br />

on peut constater que ce programme a surtout<br />

réussi à enclencher une dynamique sociétale et citoyenne,<br />

renforcée par le développement des couches<br />

moyennes, quasi-inexistantes ou paupérisées auparavant,<br />

et que la croissance économique du pays régénère.<br />

Ces nouvelles couches moyennes sont fortement<br />

demandeuses de livre et de lecture et leur engouement<br />

se répercute sur la chaîne du livre, autant pour l’éducation<br />

de leurs enfants que leurs propres besoins professionnels,<br />

scientifiques et littéraires. Et le goût pour le<br />

livre s’est répandu aussi dans les classes sociales défavorisées.<br />

Ici et là, les expériences des municipalités<br />

sont encouragées ou promues. Brasilia, la capitale du<br />

pays, qui était pourtant indigente dans le domaine, a<br />

pris des initiatives originales. L’une d’elles, fruit de<br />

l’imagination d’une bibliothécaire, a donné, en 1990,<br />

l’opération Malo do Livro, Bibliothecas domiciliares<br />

(Valise des livres, biblio à domicile). Ce programme a<br />

proposé aux habitants d’accueillir dans leurs maisons<br />

des petites collections disponibles pour leurs voisins et<br />

à susciter ainsi des échanges de proximité. Une campagne<br />

de dons a permis en 1997 de recueillir 300 000<br />

livres dans les stations services avec une moyenne de<br />

3000 livres par mois. C’est la conjonction du programme<br />

national avec les initiatives locales, qui servent<br />

d’exemples ailleurs, qui pourra sans doute amener à la<br />

réussite des objectifs. En attendant des évaluations<br />

plus récentes et au-delà des chiffres, le programme<br />

Lula est surtout une transformation des mentalités à<br />

l’égard du livre et de la lecture. Othmane Djendir<br />

Sources : «Les politiques de lecture publique au Brésil», Cécile Le<br />

Tourneau, Bulletin des bibliothèques de France, 2005 ; «L’édition jeunesse<br />

et bande dessinée au Brésil», Gilliane Joly, BIEF, 2009 ; «Biblio<br />

privées et pratiques de lecture au Brésil colonial» de Luiz Carlos Villalta,<br />

Université fédérale de Ouro Preto, Brésil.<br />

PHOTO : D. R. STATION DE MÉTRO DÉCORÉE EN BIBLIOTHÈQUE


BRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES<br />

MOSTA<br />

Théâtre amateur<br />

La 45 e édition du Festival national<br />

du théâtre amateur de Mostaganem,<br />

l’un des plus vieux d’Algérie, se<br />

tiendra du 26 août au 3 septembre, a<br />

annoncé le commissariat de ce<br />

festival. Cette édition revêtira un<br />

cachet particulier du fait qu’elle<br />

coïncidera avec le cinquantenaire de<br />

l’indépendance. <strong>El</strong>le verra la<br />

participation de douze troupes du<br />

théâtre amateur, issues de<br />

différentes régions du pays. Des<br />

conférences et des représentations<br />

théâtrales, ayant pour thème la<br />

guerre de Libération nationale, ont<br />

été retenues pour cette manifestation<br />

culturelle. La troupe «Mesrah <strong>El</strong><br />

Bahr» (Théâtre de la Mer) de<br />

Mostaganem a remporté, rappelle-ton,<br />

le grand prix en 2011 avec sa<br />

pièce «<strong>El</strong> intiquam» (La<br />

Vengeance).<br />

BANDE DESSINÉE<br />

Le FIBDA s’annonce<br />

Le Festival international de la BD<br />

d’Alger, FIBDA, a déjà pris ses<br />

marques en annonçant, dès<br />

maintenant, sa cinquième édition<br />

qui se tiendra du 6 au 13 octobre,<br />

soit huit jours au lieu des quatre<br />

habituels. Cette édition sera placée<br />

sous le signe du Cinquantenaire de<br />

l'Indépendance. Et donc, le pays à<br />

l'honneur sera... l'Algérie. Dans ce<br />

cadre, une exposition retraçant 50<br />

ans de BD algérienne sur 1000 m 2<br />

constituera le clou de cette<br />

rencontre. <strong>El</strong>le rassemblera, sur une<br />

scénographie originale et<br />

thématique, tous les auteurs qui ont<br />

marqué la BD algérienne, depuis<br />

Arram jusqu’à L'Andalou, jeunes et<br />

anciens dans le même espace. Une<br />

forte délégation étrangère, l’une des<br />

marques de fabrique du Festival<br />

avec son travail de promotion en<br />

direction des jeunes (concours,<br />

ateliers, édition…), permettra de<br />

présenter les auteurs d’une trentaine<br />

de pays, et parmi eux des pays qui<br />

ont accompagné le mouvement<br />

national algérien. On comptera ainsi<br />

Cuba, les USA, la Belgique, mais<br />

aussi le Japon, la Belgique, la<br />

Suisse, ainsi que de nombreux<br />

grands pays de BD, comme<br />

l'Angleterre, l'Italie... Le Maghreb et<br />

le Machreq seront représentés par<br />

des bédéistes marocains, tunisiens,<br />

égyptiens, libanais...<br />

CONSTANTINE<br />

A la carte !<br />

L’originalité et la variété des cartes<br />

postales anciennes ornant les murs<br />

du somptueux palais du Bey de<br />

Constantine, transformé pour la<br />

circonstance en immense galerie<br />

d’exposition, suscitent un surcroît<br />

d’excitation chez les visiteurs déjà<br />

subjugués par la beauté des lieux. La<br />

collection, exposée dans le cadre du<br />

Mois du Patrimoine, offre<br />

l’occasion de découvrir des images<br />

superbes, parfois étonnantes. Les<br />

places, carrefours, boulevards et<br />

venelles de la ville du Vieux Rocher,<br />

où déambulent librement des<br />

passants... Des scènes prises sur le<br />

vif, difficiles à imaginer de nos<br />

jours, font pousser des soupirs de<br />

nostalgie aux plus âgés parmi les<br />

visiteurs dont l’un a affirmé : «C’est<br />

le progrès, on n’y peut rien, mais<br />

que voulez-vous, moi je préfère cette<br />

autre ville». (d’après APS)<br />

AÏT MENGUELLET<br />

Cap Canada<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts &Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 13<br />

Le chanteur Lounis Aït Menguellet<br />

animera un concert le 1 er juin<br />

prochain à la salle «Olympia» de<br />

Montréal, à la grande joie de la<br />

grande et jeune communauté<br />

algérienne établie au Canada, a<br />

appris l’APS auprès de son<br />

coordonnateur artistique à<br />

Paris. «Ce concert signe le retour de<br />

Lounis auprès de ses fans au<br />

Canada, après 17 ans d’absence<br />

artistique dans ce pays», a indiqué<br />

Farid Ouahmed. Le grand artiste a<br />

déclaré : «C’est un véritable plaisir<br />

de revoir les nôtres de Montréal.<br />

J’ai gardé un excellent souvenir de<br />

mon précédent gala en 1995, en<br />

espérant que ce sera un bonheur<br />

renouvelé.» Avant son voyage<br />

transatlantique, Lounis Aït<br />

Menguellet se produira en France le<br />

11 mai prochain, dans un centre<br />

culturel en Picardie. Il est aussi<br />

attendu le 16 septembre à Paris, et le<br />

18 novembre à Lille. Toujours aussi<br />

prolifique et talentueux, le barde a<br />

gardé son entrain pondéré.<br />

PARIS<br />

Algérie sur Seine<br />

L’Algérie demeure constamment<br />

présente dans les programmations<br />

culturelles en France, notamment en<br />

cette période de cinquantenaire de<br />

l’Indépendance. Du 11 au 13 mai, se<br />

tient à la Halle des Blancs<br />

Manteaux, à Paris, le Salon du livre<br />

Libertaire. Cette rencontre met en<br />

avant, parmi les auteurs invités,<br />

Jeanne Puchol qui vient de publier<br />

un témoignage intitulé «Charonne-<br />

Bou-Kadir, 1961-1962, une enfance<br />

à la fin de la guerre d’Algérie», un<br />

ouvrage qui devrait «livrer de<br />

surprenants secrets» (le 12, aprèsmidi).<br />

Conférence : les individus sont-ils solubles dans le capitalisme ?<br />

Philippe Corcuff, maître de conférences de<br />

science politique à l’IEP de Lyon présente à<br />

Alger une conférence sur le thème «Individus,<br />

critique du capitalisme et émancipation». A<br />

rebours de la marginalisation de l’individu à<br />

gauche à travers la domination d’un logiciel<br />

«collectiviste», il est aujourd’hui possible de<br />

réévaluer la place de l’individualité, en lien avec<br />

des valeurs coopératives et solidaires, tant du<br />

côté de la critique du capitalisme que de la<br />

perspective d’émancipation. Cela permettra de<br />

découvrir la part individualiste de<br />

l’anticapitalisme de Marx, mais aussi d’explorer<br />

de nouvelles pistes émancipatrices : le langage<br />

renouvelé du rap, la tension entre biens<br />

communs et singularité individuelle chez<br />

Levinas ou encore le bricolage de soi émergeant<br />

des interférences entre Marx, Oscar Wilde et<br />

Michel Foucault. Philippe Corcuff est membre<br />

du laboratoire du Centre de Recherche sur les<br />

liens sociaux) à l’université de Paris Descartes. Il<br />

publie ce mois «Philosophie, cultures ordinaires<br />

et engagements» (Ed. La Découverte). Institut<br />

Français d'Alger, dimanche 6 mai, de 17 à 19 h.<br />

À LA VOLÉE<br />

CONCOURS LITTÉRAIRE<br />

Jeunes, vos papiers !<br />

Le 5 e Festival International de la<br />

Littérature et du Livre de Jeunesse<br />

(FELIV), qui se tiendra du 14 au 22<br />

juin 2012, à Riad <strong>El</strong> Feth, a lancé<br />

depuis le 20 avril 2012 un concours<br />

de nouvelles dans les trois langues<br />

(arabe, tamazight, français) pour<br />

les jeunes Algériens de 18 à 30 ans,<br />

résidant en Algérie. Pour cette<br />

édition, le concours sera axé autour<br />

de la thématique «Dire l’Algérie»<br />

et parrainé par des auteurs algériens<br />

de renom : Inaâm Bayoud pour la<br />

langue arabe, Rachid Mokhtari<br />

pour la langue tamazight et Maïssa<br />

Bey pour la langue française. Les<br />

nouvelles devront être rédigées<br />

dans le prolongement des amorces<br />

écrites par les auteurs sus-cités et<br />

que vous retrouverez sur le site web<br />

du festival : www.feliv.dz. Les<br />

modalités de participation, ainsi<br />

que le règlement du concours sont<br />

également disponibles sur le même<br />

site.<br />

COUPE D’ALGÉRIE<br />

La musique du foot<br />

We are the world est sans doute une belle chanson. Œuvre de Michael<br />

Jackson et Lionel Richie, elle a été créée en 1985 pour contribuer à la<br />

lutte contre la faim en Ethiopie. Pour cela et pour sa qualité artistique,<br />

elle mérite le respect. Mais étaient-ce des raisons suffisantes pour en<br />

faire le fond musical de la remise, le 1 er mai, par le président de la<br />

République de la coupe d’Algérie à la méritante Entente de Sétif ? Sans<br />

se fermer aux autres, on aurait pu considérer que dans cette joute sportive<br />

entre Algériens, une chanson du terroir aurait donné plus de chaleur à la<br />

fête ?<br />

MARCHÉ DE L’ART<br />

Record d’une vente à la criée<br />

Une version du «Cri», pastel du peintre norvégien Edvard Munch, a été<br />

adjugée dans la nuit de mercredi à jeudi chez Sotheby's à New York pour la<br />

somme record (pour une vente privée) de 119,92 millions de dollars (91<br />

millions d'euros), devenant l’œuvre d'art la plus chère jamais vendue aux<br />

enchères. La vente, très disputée entre sept acheteurs, a duré seulement 12<br />

minutes, s’achevant par des applaudissements nourris de la salle<br />

archicomble de Sotheby's. Ce pastel, réalisé en 1895 et représentant un<br />

homme criant, les mains sur les oreilles, sur fond de ciel ensanglanté à Oslo,<br />

était la seule des 4 versions du «Cri» encore détenue par un particulier. Le<br />

record était jusqu'à aujourd'hui détenu par une œuvre de Picasso, «Nu au<br />

plateau de sculpteur», qui avait été attribuée pour 81 millions d'euros chez<br />

Christies's, le 4 mai 2010.<br />

SFAX<br />

Les bons contes…<br />

La ville tunisienne de Sfax accueille jusqu’au<br />

12 mai prochain le Festival international du<br />

conte. Une trentaine de conteurs, issus<br />

d’Algérie, de Tunisie, de Libye, d’Egypte, du<br />

Yémen, du Maroc, de Palestine, de France et<br />

d’Italie prennent part à la manifestation<br />

organisée par l’association «Dounia el<br />

Hikaya» (Le Monde du Récit) en partenariat<br />

avec diverses institutions locales et<br />

européennes. Le conteur bien connu, Salah<br />

Eddine Turki, y représente l’Algérie avec un<br />

répertoire bien de chez nous.<br />

PHOTOS : D. R


LECTURE<br />

Une publication admirable, œuvre des étudiants de<br />

l’EHEC d’Alger.<br />

E<br />

lle a tout d’une grande, cette petite revue trimestrielle<br />

de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales<br />

d’Alger, sise à Ben Aknoun. Une<br />

identité originale d’abord avec son titre bien<br />

recherché, Oxymore, qui désigne une expression<br />

aux termes contradictoires, comme les célèbres<br />

«silence assourdissant» et «clarté sombre». Une belle<br />

façon d’affirmer une volonté d’informer et de commenter,<br />

sans parti pris et en recherchant, à chaque<br />

fois, les contrastes et angles de vues différents d’un<br />

sujet. L’identité, c’est aussi celle de la forme. Oxymore<br />

se distingue par un format très pratique (un demi-A4)<br />

adapté à la vie estudiantine, et une maquette très classe,<br />

oscillant entre l’académisme et des audaces créatives<br />

qui créent encore du contraste et permettent surtout<br />

une lecture aisée. Parvenue à son troisième numéro, ,<br />

daté d’avril dernier, la revue confirme la validité d’une e<br />

belle aventure rédactionnelle.<br />

Entièrement conçue et réalisée par les étudiants de cette e<br />

école, la qualité de ses articles a de quoi honorer son n<br />

équipe et leur établissement. Une bonne et parfois ex-<br />

cellente maîtrise de la langue, une construction ration-<br />

nelle des textes, un sens marqué de l’analyse. A bien des<br />

égards, Oxymore se présente, d’ores et déjà, comme une<br />

véritable pépinière de futures plumes du journalisme ou<br />

de la littérature. Cela peut paraître paradoxal dans une<br />

école d’études commerciales. Mais, si l’on se penche<br />

sur l’évolution actuelle du monde, on constate qu’après<br />

les déboires d’une spécialisation forcenée qui, durant<br />

près d’un siècle, avait isolé les mondes de la science, de<br />

l’art et de l’entreprise, la tendance est revenue vers un<br />

certain universalisme. Dans la formation et le recrutement<br />

des élites économiques et financières, la culture<br />

générale a repris une place importante. Et, dans le monde<br />

entier, les entreprises les plus en pointe, accordent<br />

désormais un intérêt particulier au mécénat d’art et au<br />

sponsoring culturel tout en encourageant, en interne, la<br />

valorisation des talents. Il y a quelques années, un des<br />

plus grands groupes bancaires suisses d’envergure internationale<br />

avait, pour dirigeant numéro deux, un docteur<br />

en histoire de l’art et jamais sa compétence n’a été<br />

mise en défaut. L’initiative éditoriale des étudiants de<br />

l’EHEC d’Alger est donc bien dans le ton de l’évolution<br />

managériale contemporaine, où l’on recherche plus des<br />

gens capables de penser, d’imaginer et de se projeter au<br />

diapason des nouvelles configurations et idées du mon-<br />

LIBRAIRIE DES BEAUX-ARTS<br />

L<br />

a Librairie des Beaux-arts, 28 rue Didouche<br />

Mourad, Alger, est à nouveau menacée de<br />

disparaître. Une décision d’expulsion a été<br />

prononcée par la justice à l’encontre du gérant<br />

actuel. Son exécution est imminente et<br />

nul ne sait après ça ce qu’il adviendra de ce lieu<br />

mythique. Deviendra-t-elle un lieu de restauration<br />

rapide, ou un magasin de chaussures et maroquinerie<br />

de marques toutes plus contrefaites les unes que<br />

les autres, ou enfin se transformera-t-elle en boutique<br />

franchisée de vêtements made in China ?<br />

Cette librairie qui existe depuis les années 50 symbolise<br />

un patrimoine culturel et historique cher à<br />

plusieurs générations d’étudiants, artistes et écrivains<br />

algériens qui y ont acquis les livres, les disques,<br />

les toiles qui ont compté dans leurs vies, leurs<br />

formations ainsi que leurs carrières professionnel-<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 14<br />

REVUE «OXYMORE», TRIMESTRIEL ESTUDIANTIN<br />

La grandeur d’une petite<br />

Le sommaire du<br />

troisième numéro<br />

est d’une densité<br />

et d’une diversité<br />

qui étonneraient<br />

même des<br />

professionnels<br />

de que de calculer et de mesurer, ce dont se chargent<br />

aujourd’hui de simples applications informatiques ou<br />

progiciels d’entreprises. Le sommaire du troisième numéro<br />

de la revue Oxymore est d’une densité et d’une<br />

diversité qui étonneraient même des professionnels. Et<br />

si les articles, bien fouillés, font montre parfois d’une<br />

certaine naïveté ou maladresse, c’est toujours au bénéfice<br />

d’une fraîcheur salvatrice. Impossible ici de relater<br />

tout le sommaire de la revue qui fourmille de sujets sur<br />

la vie internationale, nationale, l’environnement, l’architecture,<br />

la société, la culture, l’art… Signalons quelques<br />

articles qui ont attiré notre attention. «Business,<br />

what else ?» : sous ce titre décapant, Selma Hammada<br />

se livre à une analyse géostratégique de la crise mondiale.<br />

Ibrahim Beltas tente de montrer en quoi la zakat,<br />

appliquée à l’économie mondiale, guérirait l’humanité<br />

des affres de la pauvreté et de la faim. Yacine<br />

Grimouche fait découvrir la dynamique association de<br />

jeunes SOS Bab <strong>El</strong> Oued. Dans une chronique acerbe,<br />

le rédacteur en chef, Sofiane Mezache, s’en prend aux<br />

«princes de la mort» et Joy Cara, pseudonyme d’une<br />

jeune Algérienne, raconte «Le journal intime d’une carte<br />

de séjour» en France. Aldjia Benaïssa nous fait découvrir<br />

Assia Bennouar-Abdedaïm, médecin constanti-<br />

MENACE DE DISPARITION<br />

Appel à la sauvegarde<br />

les et culturelles. Vincent Grau, libraire de ce lieu,<br />

avait choisi de lier son destin à l’Algérie après l’indépendance<br />

et de poursuivre son engagement en<br />

restant à son poste durant les années de terreur. Il a<br />

été lâchement assassiné dans cette librairie le 22<br />

février 1994.<br />

Devons-nous accepter passivement que de tels<br />

lieux se transforment en simples boutiques de<br />

consommation ? Qu’ils disparaissent de la mémoire<br />

de la ville d’Alger et de nos âmes ? N’est-il pas<br />

possible d’agir pour refuser cette issue fatale et rechercher<br />

ensemble les voies et moyens de maintenir<br />

l’activité de librairie en ce lieu ? Des femmes et<br />

des hommes de culture de tout le pays, des habitants<br />

du quartier, des amoureux de la ville et des livres<br />

se sont consultés pour signer cet appel afin de<br />

faire prévaloir l’intérêt général sans porter préju-<br />

À SUIVRE<br />

noise passionnée d’égyptologie qui a trouvé une solution<br />

possible au mystère de la construction de la Pyramide<br />

de Chéops ! Norya propose la «Chronique d’une<br />

Algérienne en Chine». Un beau portfolio nous invite à<br />

visiter Alger by night avec des photos de Mustapha<br />

Sellali et des textes de Neïla Zouambi. En Culturelle,<br />

nous avons noté une présentation intéressante par Hind<br />

Djiari de Zineddine Bessaî, artiste contemporain prometteur<br />

dont la dernière prestation au Mama, «H-Out»,<br />

dessine la cartographie des harraga. Son œuvre reproduite,<br />

précède un amusant portrait de Charles<br />

Bukowski, «Doublement foutu», signé Aymen Anis<br />

Allache. Quant à Awel Houati, avec un sens remarquable<br />

de la critique de cinéma et de musique, elle se livre à<br />

une analyse, à la fois juste et sensible, du film-action <strong>El</strong><br />

Gosto de Safinez Bousbia, soulignant qu’il veut «renouer<br />

avec la Nost’Alger au détriment de l’histoire».<br />

Oxymore propose encore bien des surprises, avec notamment<br />

des pages d’expression littéraire. On notera<br />

qu’en bons futurs «commerciaux», ses animateurs ont<br />

réussi à attirer des annonceurs qui méritent d’être félicités.<br />

Enfin, bien sûr, une rubrique est consacrée à l’Ecole<br />

et en révèle le dynamisme et le bouillonnement professionnel<br />

et intellectuel. A. F.<br />

dice aux droits de propriété garantis par la Constitution<br />

que nul ne remet en cause.<br />

Nous en appelons aux autorités compétentes, ministère<br />

de la Culture, wilaya d’Alger, APC d’Alger,<br />

procureur de la République, pour user de leurs prérogatives<br />

afin d’assurer la pérennité de la Librairie<br />

des Beaux-arts selon des formules à trouver dans le<br />

cadre des lois et règlements.<br />

Nous lançons cet appel à toutes les bonnes volontés<br />

pour nous rejoindre et nous regrouper sous les<br />

formes appropriées afin de veiller avec vigilance à<br />

ce que la Librairie des Beaux-arts demeure un lieu<br />

de rayonnement des livres et des arts au centre-ville<br />

d’Alger.<br />

Pour rejoindre l’appel, écrire à :<br />

librairiedesbeauxarts@gmail.com


PARUTION ESSAI SUR «LES MILLE ET UNE NUITS»<br />

Eternelle Shahrazade<br />

Une extraordinaire fascination qui est loin de<br />

s’épuiser.<br />

Shahrazade,<br />

figure<br />

emblématique<br />

jusqu’à devenir<br />

«un cliché<br />

linguistique» et/<br />

ou «un<br />

pseudonyme<br />

valorisant sur<br />

Internet»<br />

Des siècles après son apparition,<br />

le recueil mythique<br />

de contes, Les<br />

Mille et Une Nuits,<br />

continue de nourrir les<br />

imaginaires et d’interroger la<br />

critique, en suscitant son intérêt,<br />

comme le rappelle Christiane<br />

Chaulet-Achour qui vient<br />

de diriger un livre collectif intitulé<br />

: A l’aube des Mille et Une<br />

Nuits. L’universitaire parle notamment<br />

d’une «avidité critique»<br />

qui «s’est traduite par de<br />

nombreux séminaires autour de<br />

ce sujet plein d’arborescences,<br />

avec plus ou moins de dialogues<br />

entre chercheurs arabisants,<br />

travaillant sur les textes<br />

arabes et chercheurs des sciences<br />

humaines et de différentes<br />

langues sondant, à partir de<br />

telle ou telle traduction-adaptation<br />

dans une langue européenne,<br />

des œuvres héritières,<br />

pour le meilleur et pour le<br />

pire». L’ouvrage se déroule<br />

comme un long conte et l’influence<br />

des Mille et Une Nuits<br />

semble porter sur les contours<br />

des six articles qui composent<br />

le livre. D’abord, avec Carole<br />

Boidin qui livre une étude<br />

comparative au titre très provocateur<br />

: «L’Âne d’or de Apulée<br />

de Madaure et Les Mille et<br />

Une Nuits : des ‘‘histoires de<br />

bonnes femmes’’» ? Cet intitulé<br />

déroutant ne vise pas, comme<br />

il le laisse entendre, le public<br />

de réception féminin, mais<br />

porte sur le rôle névralgique<br />

joué par les deux narratrices<br />

dans le déroulement des événements<br />

portés à la connaissance<br />

des lecteurs. Dans le cas de<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samed 5 mai 2012 - 15<br />

«L’Âne d’or», la figure de Mardrus,<br />

l’énonciatrice, incarne<br />

celle qui doit créer les conditions<br />

permettant de raconter des<br />

histoires. Shahrazade, narratrice<br />

principale dans Les Mille et<br />

Une Nuits, donne au geste de<br />

raconter une valeur de vie. En<br />

passionnant le sultan Chahrayar<br />

par des histoires haletantes, elle<br />

tient la mort à distance et sauve<br />

sa peau. C’est ensuite au tour<br />

de Victoire Feuillebois de transporter<br />

le lecteur dans un immense<br />

pays : la Russie. <strong>El</strong>le<br />

s’intéresse à la relation qu’entretient<br />

l’ancien empire des<br />

tsars avec Les Mille et Une<br />

Nuits. Le moins que l’on puisse<br />

dire est que sur les bords de la<br />

Volga, cette somme de contes<br />

est perçue, notamment au XX e<br />

siècle, comme «trop frivole et<br />

légère pour trouver sa place<br />

dans une littérature nationale,<br />

ambitieuse et, sous la période<br />

soviétique prolétarienne». En<br />

un mot, l’idéologie a peur du<br />

plaisir que procurent les contes<br />

à l’imaginaire. Pour sa part,<br />

Olivier Besuchet évoque l’influence<br />

incontestable de<br />

l’ouvrage sur des écrivains<br />

européens de l’époque qui a<br />

coïncidé avec leur traduction<br />

au français par Antoine Galland<br />

en 1704. Il cite, à cet effet, Jean<br />

Potocki, homme de lettres polonais,<br />

né à Piköw le 8 mars<br />

1761, et qui visita le Maghreb,<br />

dont l’Algérie, en 1778. Il est<br />

l’auteur du très célèbre roman,<br />

Le Manuscrit trouvé à Saragosse.<br />

Jean Potocki emprunte<br />

aux Mille et Une Nuits la technique<br />

des récits enchâssés qui<br />

fait durer le suspens et excite<br />

l’intérêt des lecteurs. Pour rester<br />

dans les relations qu’entretiennent<br />

les écrivains avec Les<br />

Mille et Une Nuits, Evanghélia<br />

Stead parle de la tentative de<br />

Jules Verne d’écrire une suite à<br />

cette œuvre magistrale en l’intitulant<br />

: La Mille et Deuxième<br />

Nuit. A l’origine, «c’est un livret<br />

d’opérette composé sur<br />

une partition d’Aristide Hignard,<br />

aujourd’hui perdue et<br />

qui n’est pas considérée comme<br />

un chef d’œuvre», selon l’Alle-<br />

mand Volker Dehs. L’idée de ce<br />

conte additif est née à partir<br />

d’une nouvelle de Théophile<br />

Gautier qui, comme l’explique<br />

l’auteure de l’article, «repose<br />

sur le motif de la Sultane à<br />

court de récits, revenue précipitamment<br />

à Paris chercher<br />

auprès d’un pauvre feuilletoniste<br />

(Gautier lui-même) de<br />

quoi satisfaire la soif inextinguible<br />

de Schahriar d’entendre<br />

encore une histoire». A travers<br />

cette nouvelle, on a l’impression<br />

que l’Occident, en tant que<br />

berceau du roman moderne,<br />

tient sa revanche contre un<br />

Orient pourvoyeur de fictions<br />

enchanteresses.<br />

Enfin, Cyrille François parle de<br />

l’article «Schéhérazade» contenu<br />

dans le Dictionnaire des mythes<br />

féminins ou comment est<br />

né le mythe littéraire de ce personnage<br />

fascinant. Dès l’entame,<br />

l’auteur constate<br />

que «Schéhérazade est, depuis<br />

la traduction d’Antoine Galland,<br />

la meilleure ambassadrice<br />

des Mille et Une Nuits. La<br />

postérité de l’œuvre est largement<br />

tributaire de son exploit et<br />

des fantasmes dont on l’a revêtue<br />

: beauté, charme, calme et<br />

volupté, maternité au bon gré<br />

de chacun avec l’appui croissant<br />

et très convaincant des<br />

images : gravures, peintures,<br />

illustrations, films». Cette citation<br />

montre que Shahrazade est<br />

considérée comme la figure<br />

emblématique incontestable<br />

des Mille et Une Nuits jusqu’à<br />

devenir «un cliché linguistique»<br />

et/ou «un pseudonyme valorisant<br />

sur Internet». Le mythe<br />

littéraire, né d’une fiction<br />

envahit la réalité en s’y installant<br />

durablement.<br />

Pour clore ce travail critique<br />

très prenant, Christiane Chaulet-Achour,<br />

fait une étude sur<br />

les écrivaines contemporaines<br />

et Les Mille et Une Nuits. Dans<br />

le corpus étudié à partir des œuvres<br />

de quatorze auteures d’horizons<br />

différents (cinq Algériennes,<br />

une Tunisienne, quatre<br />

Françaises, une Egyptienne),<br />

elle montre que les emprunts<br />

sont nombreux et qu’ils prennent<br />

des formes différentes et<br />

apparaissent ap en «citations, reprises<br />

pr et transformations». Ce<br />

long lo voyage proposé par les<br />

différents di intervenants enracine<br />

une un fois de plus l’idée que Les<br />

Mille M et Une Nuits reste un<br />

ouvrage ou de référence pour comprendre<br />

pr la naissance de la fiction<br />

ti narrative. Le roman moderne<br />

de doit beaucoup à cet<br />

ouvrage ou exceptionnel.<br />

Slimane Aït Sidhoum<br />

«A l’aube des Mille et Une Nuits», Essai<br />

sous so la direction de Christiane Chaulet-<br />

Achour. Ac Ed. Presses universitaires de<br />

Vincennes, Vi<br />

Paris, 2012.<br />

À LA PAGE<br />

ABECEDARIUS<br />

Mon Sindbad l’Algérien<br />

PAR MERZAC BAGTACHE<br />

Qu’est-ce qui avait pu bien se<br />

passer en cette journée<br />

pluvieuse ? Mon oncle, le<br />

vieux loup des grands océans,<br />

semblait ployer sous la<br />

charge de je ne sais quelle<br />

émotion. «Merzac, ya wlid<br />

khouya, le bon sens devient<br />

une denrée rare par les temps<br />

qui courent !». Puis, il<br />

s’étendit sur son lit,<br />

s’enveloppa la tête d’un gros<br />

châle en me demandant de lui<br />

capter une radio américaine, non pour être au fait de<br />

l’actualité du monde, mais, plutôt, pour éponger, à sa<br />

manière, les «insanités» de quelque pseudo-navigateur<br />

dans la darse de l’Amirauté d’Alger. Je devais recourir,<br />

avec lui, à une maïeutique particulière pour le faire<br />

parler, car il avait promis de poursuivre son récit sur ses<br />

mésaventures en haute mer et dans différents ports du<br />

monde, depuis 1922, date de son premier voyage.<br />

Tout en faisant mouvoir l’aiguille du transistor, je lui dis<br />

tout de go : «Cette pluie inopportune me rappelle des<br />

pans de ta vie dans l’Océan indien. Tu n’es pas tellement<br />

loin de Joseph Conrad, dans ses descriptions de la vie des<br />

navigateurs en mer de Chine, dans le golfe du Bengale et<br />

aux environs des Philippines.» Comme s’il venait d’être<br />

piqué par un moustique, il ôta aussitôt son châle et<br />

m’interrogea : «Et qui est ce Conrad ?» J’ai compris alors<br />

qu’il avait avalé et la pâte et l’hameçon ! C’était donc à<br />

moi de louvoyer afin que mon Sindbad l’Algérien<br />

poursuive ses histoires enchanteresses.<br />

Nous nous étions arrêtés, la veille, en 1932, date de son<br />

voyage en Argentine en compagnie de son ami, le<br />

dénommé Quatrou. Afin de le remettre d’attaque, je lui<br />

parlais de Conrad, de ses écrits et de sa maîtrise unique<br />

de la langue anglaise. Même en connaissant plusieurs<br />

langues pour les avoir pratiquées durant plus de 60 ans,<br />

de même que le jargon des navigateurs et le vécu<br />

fabuleux sur les grands océans, il ne savait rien de<br />

Conrad ni de Louis Stevenson. D’ailleurs, ignorant<br />

presque tout de la littérature, Victor Hugo demeurait à<br />

ses yeux, sans pouvoir me l’expliquer, le plus grand<br />

écrivain du monde. Pour preuve, il avait ramené de l’un<br />

de ses voyages les trois volumes des Misérables dans une<br />

belle édition de poche. «J’ai de mauvais souvenirs avec<br />

l’Océan indien, me dit-il en allumant une cigarette<br />

américaine ; la dysenterie à Madagascar, une grande<br />

bagarre avec deux rugbymen anglais à Aden, la<br />

mousson et ses effets dévastateurs à Bombay, sans<br />

compter le typhon qui, à chaque fois, menaçait de nous<br />

envoyer par les fonds». Mais il ne semblait pas convaincu<br />

par Conrad. Il remit le châle autour de sa tête et me<br />

demanda comme par défi : «Ce Conrad, est-ce qu’il sait<br />

quelque chose sur le ''coup de bambou'' dans l’Océan<br />

indien ?». Et moi d’invoquer toutes les grâces de ma<br />

mémoire pour maintenir le même cap que celui de son<br />

récit. Je lui fis un résumé du grand roman Typhon de<br />

Conrad, ce grand romancier qui m’a toujours fasciné. Je<br />

ne crois pas l’avoir convaincu, car, aussitôt, il évoqua ce<br />

chapitre si horrible de sa propre vie : «Un jour, sur un<br />

bateau battant pavillon grec, j’ai eu à endurer le ''coup de<br />

bambou''» en plein océan Indien. C’est un soleil ardent<br />

qui m’avait mis à plat au point de perdre la raison pour<br />

quelques jours. Le commandant ordonna alors de me<br />

mettre en quarantaine dans le fond de la cale. Je n’ai<br />

récupéré mes esprits qu’après mon arrivée en Indonésie.<br />

Ton Conrad a beau connaître l’océan Indien, il ne sait pas<br />

ce que veut dire le coup de bambou !».<br />

Mon cher oncle n’est plus de ce monde, et il m’arrive, en<br />

relisant Conrad, de penser que ces deux «rêveurs» pour<br />

le moins exceptionnels, auraient pu faire un tandem<br />

formidable sur l’Océan indien. L’un, avec sa plume et sa<br />

foi en l’homme, l’autre, avec son courage physique et<br />

moral déroutant à plus d’un titre.<br />

(Nouvelle adresse email après un piratage digne de ceux<br />

de l’océan Indien).<br />

toyour2@yahoo.fr


MOIS DU PATRIMOINE<br />

RESEAU 50<br />

A<br />

la faveur du Mois du Patrimoine, l’Association<br />

Gemihab (groupe d’étude sur l’histoire des<br />

mathématiques à Bougie médiévale) annonce<br />

le lancement d’un parcours historique et culturel<br />

à travers la wilaya de Béjaïa. Cette initiative<br />

consiste à proposer un circuit de découverte du patrimoine<br />

matériel et immatériel de la tribu des Ath<br />

Waghlis, l’une des plus importantes de l’histoire de la<br />

région. Les organisateurs veulent rendre visible un<br />

legs culturel généralement méconnu qui comprend des<br />

pièces archéologiques, un patrimoine oral riche, des<br />

traditions diverses ainsi que quelques grands noms de<br />

l’histoire, de la théologie ou de la culture.<br />

Depuis l’Antiquité, le territoire des Ath Waghlis a<br />

connu une activité humaine dense. Des stèles en ont<br />

apporté la preuve archéologique, et notamment celles<br />

découvertes à Maloussa (Sidi Aïch) en 1968 et à Azaghar<br />

(Semaoun) en 2009. Cette présence ancienne<br />

s’est prolongée à travers la tribu des Ath Waghlis dont<br />

le territoire était un lieu de passage obligé à l’époque<br />

romaine (ruines signalées à Tilouacadi, <strong>El</strong> Flaye et <strong>El</strong><br />

Kseur) et à l’époque médiévale comme en attesta le<br />

géographe <strong>El</strong>-Idrissi en décrivant les voies de communication<br />

de la période hammadite. Durant la période<br />

ottomane, cette tribu avait refusé de payer l’impôt aux<br />

janissaires turcs. Aux débuts de la colonisation française,<br />

en 1847, elle affronta les troupes du Maréchal<br />

Bugeaud entraînées et suréquipées. En 1841, lors de la<br />

révolte de Bou Baghla, et en 1871, lors de l’insurrection<br />

nationale, elle participa activement à la résistance<br />

populaire et en subit les répressions consécutives.<br />

Connue comme une des plus importantes tribus de Kabylie,<br />

son territoire historique correspond actuelle-<br />

Le Réseau 50 que nous avions présenté ici (voir<br />

Arts & Lettre du 7 avril dernier) comme une initiative<br />

artistique citoyenne originale et nouvelle<br />

en Algérie, avance dans son projet qui doit se<br />

matérialiser, du 24 au 28 mai, par la convergence<br />

dans le temps et la démultiplication sur l’ensemble du<br />

territoire national de multiples expositions et autres<br />

actions artistiques librement proposées par leurs initiateurs.<br />

Cela signifie que durant ces cinq jours, se<br />

tiendront simultanément des expositions, visites d’ateliers,<br />

conférences, ateliers pour enfants, projections,<br />

workshops d’artistes, portes ouvertes sur des collections,<br />

etc. Cette rencontre, organisée virtuellement<br />

mais réalisée concrètement, a été intitulée «Réseau 50,<br />

from Algeria ; portes ouvertes sur l’art». De fait, elle<br />

est ouverte aussi aux participations internationales<br />

«fraternellement et sans frontières».<br />

Depuis un mois, les propositions d’amateurs comme<br />

d’artistes confirmés, d’individus comme de collectifs,<br />

de personnes comme d’institutions privées ou publiques,<br />

affluent sur le site de ce réseau d’art qui se définit<br />

comme citoyen et indépendant. Après les premières<br />

adhésions venues d’Alger, Oran, Timimoune, <strong>El</strong> Oued,<br />

Khenchela, Béjaïa, Tazmalt, Zeralda, etc. d’autres sont<br />

venues rejoindre cette proposition inédite destinée à<br />

produire un gigantesque effet de proximité en familia-<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 16<br />

SUR LES TRACES DES AÏT WAGHLIS<br />

Parcours de mémoire<br />

Des étapes vivantes de l’histoire locale pour un futur musée.<br />

Rendre visible un<br />

legs culturel<br />

généralement<br />

méconnu<br />

FROM ALGERIA, PORTES OUVERTES SUR L’ART<br />

Ouvertures maximales<br />

Les adhésions à l’initiative artistique se multiplient.<br />

La convergence<br />

et la<br />

démultiplication<br />

de multiples<br />

actions artistiques<br />

ment à celui de deux daïras et de six communes. Si le<br />

village de Sidi Aïch apparaît comme une création coloniale,<br />

son implantation serait celle d’un marché hebdomadaire<br />

(mercredi) dont la tradition s’est conservée<br />

à ce jour. Les Ath Waghlis se consacraient essentiellement<br />

à l’arboriculture méditerranéenne (olivier, figuier…),<br />

et à une agriculture nourricière ainsi qu’un<br />

élevage d’appoint. A ce titre, les terres de la vallée de<br />

la Soummam étaient préservées des constructions réservées<br />

aux villages de montagne. Des savoir-faire locaux<br />

ont été développés dans ces activités principales<br />

auxquelles s’ajoutait un artisanat.<br />

<strong>El</strong>le a donné deux savants reconnus dans le monde<br />

musulman et liés aux grands courants soufis : Ibn Ibrahim<br />

al-Waghlisi (XIII e siècle) et Abdar-Rahman al-<br />

Waghlisi (XIV e s.). Ce dernier, grand théologien, a<br />

formé d’éminents oulémas parmi lesquels Muhammad<br />

al-Huwârî (Oran), Abderrahmane al-Tha‘âlibî (Alger),<br />

‘Isa b. Salama al-Biskri, etc. Cette grande tradition<br />

spirituelle s’est fondée sur le développement de<br />

zaouiyates prestigieuses où venaient apprendre les enfants<br />

de Béjaïa, Constantine et autres cités algériennes.<br />

Jusqu’au XX e siècle, cet enseignement s’est poursuivi<br />

en incluant même des membres de l’Association des<br />

Oulemas.<br />

La tradition des lettrés se poursuivit dans les temps<br />

modernes avec des intellectuels et des militants de la<br />

cause nationale de renom, tels Abderrahmane Djemad,<br />

Ahmed Hadj Ali, D r Aïssani Ahmed Ben Ammar, ou<br />

Mohand Cherif Sahli, auteur dès 1947 d’ouvrages remarquables<br />

comme Le Message de Yughurta, L'Algérie<br />

accuse. Le calvaire du peuple algérien et Décoloniser<br />

l'histoire. Introduction à l'histoire du Maghreb.<br />

On y compte aussi une des grandes figures mondiales<br />

du mouvement anarchiste, Saïl Mohamed Ameziane<br />

risant les publics avec les lieux de création et de diffusion<br />

de l’art, comme à engager un contact direct avec<br />

les artistes. On note ainsi parmi les dernières adhésions,<br />

celles de la Galerie Benyaa d’Alger (Les Sources),<br />

de l’Ecole d’art Artissimo (Alger-centre), des<br />

ateliers des peintres Dockman et Nedjar Mohamed, de<br />

la galerie Riwaq el Fen de Maghnia et de plusieurs<br />

autres artistes et lieux d’art du pays. On notera que<br />

même les institutions muséales commencent à s’intéresser<br />

au mouvement puisque le Musée national des<br />

Beaux-arts (Hamma-Alger) proposera des portes<br />

ouvertes sur ses ateliers d’initiation à l’art pour enfants.<br />

Pendant que les adhésions se multiplient, ses organisateurs<br />

achèvent la conception finale du site du «Réseau<br />

50» et préparent d’ores et déjà l’annuaire de la première<br />

édition qui paraîtra ultérieurement pour garder<br />

en mémoire l’initiative et la rendre plus visible encore.<br />

«Pour nous, affirme Tarik Ouamer-Ali, fondateur et<br />

administrateur du site Founoune.com, et l’un des initiateurs<br />

du réseau 50, il s’agit de rendre cette initiative<br />

annuelle et de mobiliser davantage le monde des arts<br />

dans le contact avec le public et surtout dans la prise<br />

d’initiatives dynamiques. Ces journées vont permettre<br />

d’ouvrir au maximum et partout les lieux d’art aux citoyens<br />

et citoyennes. Nous espérons aussi amener les<br />

artistes à être plus réactifs, moins repliés sur eux-mêmes,<br />

à s’impliquer plus dans le contact avec le public<br />

et surtout dans l’évolution de leur discipline. En fait,<br />

À NAÎTRE<br />

qui poussa ce mouvement vers la lutte anticoloniale.<br />

L’histoire de la guerre de Libération nationale n’est<br />

pas en reste chez les Ath Waghlis qui s’engagèrent<br />

massivement dans les rangs de la révolution armée et<br />

en payèrent un prix fort.<br />

Aujourd’hui, à partir de ce circuit historique, ses organisateurs<br />

veulent développer la connaissance et la visibilité<br />

d’un patrimoine historique riche partagé avec les<br />

tribus voisines (Ath Mansur, Ath Amar, Ath Yemal,<br />

Fenaïa, Imsisen, Ouzellaguen, Ath Jellil…) en vue de<br />

fonder un Musée national du Patrimoine et de la Société<br />

de Kabylie. L’organisation de ce projet a mobilisé<br />

des institutions et associations dans un esprit de partenariat<br />

motivant. Parmi elles : la wilaya de Béjaïa et sa<br />

direction de la Culture, le musée Bordj Moussa, six<br />

APC (Sidi Aïch, <strong>El</strong> Flaye, Tinebdar, Tibane, Souk Ou<br />

Fella, Chemini), l’association Ciné Plus, la Bibliothèque<br />

d’<strong>El</strong> Flaye, des associations locales (comités de<br />

Tala Taguth, Taghrust, Izzaruken, Sidi el Hadj Hassaine,<br />

Imaghdassen, Tiklat et Ikhulaf n’Ath Waghlis).<br />

Yacine Ould Zakres<br />

Infos : Laboratoire LAMOS, Université de Béjaïa. E- mail : lamos_bejaia@<br />

hotmail.com. Sites : www.gehimab.org et www.ath-waghliss.com<br />

ils ont aussi besoin de se rencontrer, de discuter entre<br />

eux et d’agir ensemble.» Au-delà donc de l’idée de<br />

monter la plus grande exposition d’art jamais réalisée<br />

à l’échelle du pays, les organisateurs espèrent susciter<br />

de nouveaux rapports et de nouvelles attitudes dans le<br />

monde des arts et, notamment, auprès des artistes. La<br />

liste des participants sera mise en ligne à la mi-mai<br />

avec les programmes proposés et leurs illustrations.<br />

Les autres disciplines sont volontiers invitées à accompagner<br />

l’initiative et des musiciens ont déjà fait<br />

état de leur désir de participer. Pour notre interlocuteur,<br />

«on doit comprendre aussi que si les arts se distinguent<br />

les uns des autres, ils se nourrissent entre eux<br />

et c’est la véritable voie de l’enrichissement de l’expression<br />

culturelle». Slimane Brada<br />

Infos : (www.reseau50.com). Contacts : (reseau50@founoune.com)<br />

PHOTOS : D. R. ŒUVRE DE MONCEF GUITA


nitié par l’Institut français, cet événement,<br />

qui se voulait grandiose, a clos<br />

les Journées de la mode, qui se sont<br />

tenues du 30 avril au 3 mai à Oran, et<br />

qui avait pour but de redorer le blason d’<strong>El</strong><br />

Bahia, ville dans laquelle la haute couture<br />

est jugée encore à la traîne. «Comme pour<br />

toutes formes de l’art, la mode est universelle,<br />

et chaque ville, chaque pays, lui confère<br />

sa propre identité culturelle, sa propre<br />

originalité, en fonction de ses traditions et<br />

de son histoire» a déclaré, dans un discours<br />

d’ouverture, le consul général de France<br />

à Oran, Jean-Louis Soriano. On connaîtra<br />

ainsi le souhait émis par l’Institut français<br />

de faire revivre ce patrimoine vivant avec le<br />

célèbre couturier Yves Saint-Laurent, considéré<br />

comme le père du smoking féminin, et<br />

dont la ville natale n’est autre qu’<strong>El</strong> Bahia.<br />

«Des contacts prometteurs avec la Fondation<br />

Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent feront<br />

renaître le génie créateur de cet enfant<br />

d’Oran pour les prochaines journées de la<br />

mode», dira en conclusion le consul. Tour à<br />

tour, trois grands stylistes de renom ont fait<br />

défiler sur le podium des mannequins, et ont<br />

fait découvrir les dernières créations qu’ils<br />

ont confectionnées. La styliste Rym Wided<br />

Menaifi a ouvert le bal, venue d’Alger,<br />

cette artiste dira que «l’amour de la couture<br />

coule dans mes veines, je suis née avec une<br />

étoile de velours entre les mains». Cette<br />

passionnée de couleurs et d’accessoires a<br />

un style qu’elle maîtrise avec dextérité, qui<br />

consiste à créer dans ses costumes un mix<br />

harmonieux entre Orient et Occident. En<br />

octobre 2007, elle avait lancé sa première<br />

création haute couture, intitulée «Odalisque».<br />

Puis, viendra le tour d’<strong>El</strong>odie Viens<br />

qui dévoilera ses nouvelles créations. Cette<br />

Marseillaise, âgée de 24 ans, a subjugué<br />

la salle par ses tenues, que beaucoup ont<br />

trouvé très originales. Passionnée de haute<br />

couture, cette styliste, au talent prometteur,<br />

a appris les bases de son métier au lycée<br />

d’enseignement professionnel Perdiguier.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2011 - 18<br />

MODE<br />

HAUTE COUTURE À ORAN<br />

La garde-robe de trois<br />

stylistes<br />

● La salle Wahran du Méridien d’Oran était archicomble, jeudi dernier, à l’occasion<br />

de la tenue d’un défilé de mode de haute facture.<br />

ILa styliste <strong>El</strong>odie Viens<br />

Spécialisée dans la couture sur mesure, elle<br />

a créé la maison «Nacritic», qui a pour but<br />

«de rendre aux femmes l’élégance qui leur<br />

est due». Présentée au concours «Espoir<br />

de mode», elle a été retenue parmi les six<br />

lauréats. Enfin, c’est le styliste Aziz Zerrari<br />

qui clôtura l’événement. Connu pour être le<br />

«fleuron de l’artisanat bônois et algérien»,<br />

Zerrari excelle dans l’art de la fetla, pour<br />

laquelle il voue une passion dévorante. Le<br />

public a beaucoup apprécié ses créations,<br />

teintées d’originalité, mais qui recèlent<br />

néanmoins d’histoire et de tradition. La<br />

fetla, riche par sa «poussière d’étoiles»,<br />

envoûte et fascine par son mystère. <strong>El</strong>le est<br />

le symbole de la fête, le témoin de la noce.<br />

<strong>El</strong>le se dresse, comme on nous l’a expliqué,<br />

«comme un rayon de soleil dans la culture<br />

ancestrale algérienne». Pour les amateurs,<br />

les prochains rendez-vous des Journées de<br />

la mode sont attendues à Tlemcen, Alger,<br />

Constantine et Annaba.<br />

Akram <strong>El</strong> Kébir<br />

EXPOSITION DU STYLISTE AZIZ ZERARI<br />

À L’INSTITUT FRANÇAIS<br />

«J’ai donné une âme à la fetla !»<br />

L<br />

’Institut français d’Oran abrite, en ce<br />

mois de mai, une exposition du styliste,<br />

et non moins célèbre Aziz Zerari. La<br />

fetla, cet art de la broderie dans laquelle ce<br />

couturier bônois y excelle, est mise en relief<br />

dans cette exposition, pour la plus grande<br />

joie des amateurs. Ces derniers sont venus<br />

en grand nombre, lundi dernier, fascinés de<br />

voir cet art «transbahuté» des tenues sur des<br />

tableaux. Aziz Zerari expliquera longuement<br />

à l’assistance les origines de la fetla, origines<br />

du reste que personne ne peut véritablement<br />

déterminer, mais avec une certitude au moins:<br />

elles ne peuvent être qu’algériennes ! Si la fetla<br />

fleurit un peu partout au nord de l’Algérie,<br />

c’est Annaba qui en est son berceau. <strong>El</strong>le est<br />

considérée comme le fleuron de la culture algérienne,<br />

mais longtemps tombée en désuétude.<br />

«J’ai donné une âme à la fetla, dira-t-il, je ne l’ai pas laissée figée sur<br />

un vêtement». Pour lui, cet art est une source d’inspiration intarissable,<br />

«c’est dans le cheminement de la création que je découvre des<br />

choses, dont je ne soupçonnais même pas l’existence au départ!».<br />

Styliste, fleuron de l’artisanat bônois et algérien, Aziz Zerari a une<br />

PHOTOS : D. R.<br />

passion dévorante pour la broderie et l’art de<br />

la fetla. Cette passion l’a même incité à faire<br />

voyager cet art aux Emirats et au Canada, par<br />

le biais d’expositions respectives tenues dans<br />

ces deux pays. L’initiative de reproduire la<br />

fetla sur un tableau a eu pour effet de la faire<br />

connaître aux étrangers, mais aussi aux Algériens,<br />

pour qui cet art, pourtant le leur, est assez<br />

méconnu. Il ira même plus loin en transportant<br />

de nouveau la fetla du tableau, cette fois-ci…<br />

sur des meubles ! Déterminé à ne pas laisser<br />

cette culture typiquement algérienne croupir<br />

dans l’oubli, Aziz Zerari ambitionne de créer,<br />

dans un avenir proche, une école bénévole de<br />

broderie à Annaba, destinée notamment aux<br />

jeunes filles de l’assistance publique et cela<br />

afin que la broderie, et notamment la fetla,<br />

puisse être perpétuée par les futures générations.<br />

Aziz Zerari projette aussi d’organiser, au moins une fois par an, un<br />

grand défilé de mode à Oran, car, selon lui, <strong>El</strong> Bahia est quelque<br />

peu à la traîne pour ce qui est de cette sorte d’événement : «la 2 e<br />

ville du pays souffre d’un manque flagrant de manifestations de<br />

haute couture», dira-t-il. A. <strong>El</strong>-K.<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

LES DERNIERES NEWS<br />

Un sac Bottega Veneta<br />

marqué de vos initiales<br />

Bottega Veneta se lance dans le<br />

la personnalisation de produits<br />

avec le lancement d’un service<br />

offrant aux clients d’apposer<br />

leurs initiales sur certains<br />

accessoires de la marque.<br />

Proposé sur les sites de<br />

e-commerce de la marque, le service bénéficie d’un microsite<br />

sur lequel les fashionistas peuvent personnaliser leurs<br />

articles. Les clientes peuvent choisir parmi une sélection de<br />

petits articles de maroquinerie, sacs de shopping, portemonnaie,<br />

sacoches et ceintures. Les hommes ont le choix entre<br />

un sac en toile, un sac en bandoulière, deux porte-monnaies et<br />

une ceinture. Une fois le produit choisi, il est possible de<br />

définir une couleur de police à désigner parmi huit teintes<br />

disponibles. Marchant sur les traces de Louis Vuitton, Bottega<br />

Veneta proposera également à ses clients d’apposer leurs<br />

initiales sur leurs bagages à partir du mois de juillet. D’autres<br />

grandes marques, comme Goyard et Prada, ont adopté cette<br />

tendance et proposent de personnaliser toutes sortes d’objets,<br />

des lunettes de soleil aux bottes en cuir. En visitant le site<br />

Burberry Bespoke, il est également possible de personnaliser<br />

son trenchcoat en choisissant une couleur et une longueur.<br />

Christian Louboutin, l’homme<br />

aux semelles rouges, expose<br />

à Londres<br />

Le Design Museum de<br />

Londres rend hommage au<br />

chausseur français Christian<br />

Louboutin, dont les modèles<br />

font les délices des célébrités<br />

depuis l’ouverture de sa<br />

première boutique, il y a plus<br />

de vingt ans. L’exposition - 1 er<br />

mai au 9 juillet - montre de nombreuses créations de «l’homme<br />

aux semelles rouges» sur un long ruban de 17 m de long imitant<br />

la fameuse semelle écarlate. Paillettes et plumes reflètent la<br />

fascination du créateur pour le showbiz. Louboutin, féru de<br />

spectacle dès l’âge de 13 ans, a montré récemment cette<br />

facette de sa personnalité en mettant en scène un spectacle de<br />

la revue du Crazy Horse à Paris. «J’ai été élevé dans un<br />

environnement très féminin», a-t-il expliqué, lundi, lors de la<br />

conférence de presse de lancement de l’exposition<br />

londonienne. «J’avais trois sœurs et un père qui était à peine<br />

présent». Le créateur, aujourd’hui âgé de 49 ans, dit avoir<br />

grandi «dans l’amour et le respect des femmes». Même s’il<br />

admet aisément que leur confort n’est pas sa première<br />

préoccupation. L’exposition montre de nombreux modèles,<br />

dont certains retrace le processus de création et de fabrication<br />

et reproduit l’atelier de l’artiste, y compris le trapèze où il aime<br />

se suspendre. Une salle expose des modèles inspirés de<br />

voyages, avec une chaussure bordée de fourrure «Oulan Bator»<br />

d’après la capitale de Mongolie, et des talons aiguilles en soie<br />

de Chine. La marque a ouvert une filiale à Pékin l’an dernier, et<br />

est «très populaire en Chine, où le rouge est synonyme de<br />

chance».<br />

La première collection<br />

capsule de Vans et Kenzo<br />

La première collection<br />

capsule, associant la<br />

marque de chaussures de<br />

skate Vans et la griffe de<br />

luxe japonaise Kenzo, sera<br />

mise en vente dès mi-mai<br />

prochain. Pour l’occasion,<br />

les deux griffes proposent<br />

une déclinaison de la<br />

célèbre Era» de Vans,<br />

habillée pour l’occasion des<br />

couleurs vives et d’imprimés<br />

«filet de pêche» de la<br />

collection Kenzo. Les<br />

créateurs de la marque<br />

Kenzo ont choisi de décliner<br />

la chaussure de skate «Era» en sept coloris différents, dont le<br />

bleu brillant, le blanc, le vert et le rouge. Cette première<br />

collection capsule, homme et femme, sera disponible, dès<br />

mi-mai prochain, dans les boutiques Kenzo, sur l’e-shop de la<br />

marque japonaise et chez Colette. Deux autres collections<br />

capsules seront disponibles en juin et juillet prochains.


L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 19<br />

POLÉMIQUE<br />

GÜNTER GRASS QUALIFIÉ D’ANTISÉMITE SUITE À SON POÈME CE QUI DOIT ÊTRE DIT<br />

A chacun ses tambours<br />

e 4 avril dernier, Günter Grass, prix Nobel<br />

de littérature en 1999, publie un poème en<br />

prose dans le journal allemand Süddeutsche<br />

Zeitung dans lequel il estime qu’Israël, avec ses<br />

armes atomiques, «menace la paix mondiale<br />

déjà si fragile». Intitulé Ce qui doit être dit, le<br />

poème évoque d’éventuelles frappes préventives<br />

israéliennes contre des installations nucléaires<br />

iraniennes comme étant un projet qui pourrait<br />

mener à «l’éradication du peuple iranien, parce<br />

que l’on soupçonne ses dirigeants de construire<br />

une bombe atomique». En parallèle, il y a «cet<br />

autre pays, qui dispose depuis des années d’un<br />

arsenal nucléaire croissant - même s’il est maintenu<br />

secret -, et sans contrôle, puisque aucune<br />

vérification n’est permise», poursuit l’auteur,<br />

visant Israël sans le nommer, au début de son<br />

texte. Grass relève «le silence généralisé sur<br />

ce fait établi», qualifié de «mensonge pesant»,<br />

parce que «le verdict d’antisémitisme tombera<br />

automatiquement» sur qui le rompra. «Pourquoi<br />

ne dis-je que maintenant (...) que la puissance<br />

atomique d’Israël menace la paix mondiale déjà<br />

fragile ? Parce qu’il faut dire ce qui pourrait être<br />

trop tard demain», explique-t-il. «Je ne me tairai<br />

plus, parce que j’en ai assez de l’hypocrisie de<br />

l’Occident» vis-à-vis d’Israël, «responsable de<br />

cette menace». Il demande «un contrôle sans<br />

obstacle et permanent de l’arsenal atomique<br />

israélien et du programme nucléaire iranien par<br />

une instance internationale reconnue par les<br />

deux gouvernements». Plusieurs réactions hostiles<br />

à l’auteur se sont manifestées, notamment en<br />

Allemagne et en Israël. Réactions qui s’accordent<br />

à le qualifier d’antisémite. Pourtant, l’écrivain a<br />

toujours reconnu le droit à l’existence de l’Etat<br />

d’Israël. Le 8 avril, Israël le déclare persona non<br />

grata sur son territoire. Le ministre des Affaires<br />

étrangères allemand, Guido Westerwelle, écrit<br />

dans l’hebdomadaire Bild am Sonntag que «l’Allemagne<br />

a une responsabilité historique pour les<br />

citoyens d’Israël» et que «placer l’Iran et Israël<br />

sur un pied d’égalité moral n’est pas plein d’esprit,<br />

mais absurde». Le Parti social-démocrate<br />

allemand (SPD), dont Günter Grass est proche<br />

prend ses distances avec le Nobel de littérature.<br />

«Ses apparitions pour soutenir le SPD lors de<br />

meetings de campagne sont exclues», relève<br />

Christian Lange, un responsable du groupe SPD<br />

au Bundestag, cité par le journal Die Welt. Des<br />

voix demandent de retirer le prix Nobel à Grass.<br />

L’Académie suédoise qui décerne ce prix rejette<br />

une telle option. «Il n’y a pas et il n’y aura pas<br />

de discussions à l’Académie suédoise pour lui<br />

retirer son prix», écrit son secrétaire permanent,<br />

Peter Englund, sur son blog.<br />

DEPUIS LES ANNÉES 1950<br />

Les romans et prises de position de Grass sur les<br />

questions qui vrillent l’actualité prêtent souvent<br />

le flanc à des critiques hostiles. En 1959, Günter<br />

Grass publie son roman Le Tambour adapté<br />

à l’écran, en 1979, par Volker Schlöndorff.<br />

L’œuvre met en relief les complicités des petits<br />

bourgeois allemands avec Hitler. A travers le<br />

personnage d’Oscar, il exhume les événements<br />

qui se sont déroulés à Dantzig, sa ville natale,<br />

entre 1924 et 1950. Un passé que sa patrie ne<br />

peut affronter sans se culpabiliser. Impedimenta,<br />

qui s’impose aux consciences non sans traumatisme.<br />

Une mémoire collective à jamais marquée<br />

par les crimes nazis (1) . Et quand le fondateur de<br />

l’Ecole de Franckfurt, Theodor Adorno, observe<br />

qu’«écrire un poème après Auschwitz, c’est barbare»,<br />

Günter Grass voit qu’«on n’aura jamais<br />

fini d’écrire après Auschwitz» (2) . Le 17 juin 1953,<br />

les ouvriers se soulèvent à Berlin-Est. Ils sont<br />

écrasés par les chars soviétiques. Le dramaturge,<br />

Bertolt Brecht, s’y trouve mais ne dit rien. Ce qui<br />

inspire à Grass sa pièce Les Plébéiens répètent<br />

la révolution, où il s’attaque à Brecht et aux intellectuels<br />

restés inertes face à la répression des<br />

ouvriers est-allemands et le pouvoir qui voit en<br />

leur révolte une contre-révolution, relevant d’un<br />

complot occidental. Engagé aux côtés de Willy<br />

Brandt, il prend la défense de ce dernier quand le<br />

chancelier Konrad Adenauer le présente comme<br />

«émigré» et «enfant illégitime». Il s’attaque à<br />

l’attitude de l’Allemagne face à ses écrivains<br />

émigrés, à l’exemple de Thomas Mann. A ce<br />

propos il écrit : «Car c’est tacitement une véritable<br />

loi en Allemagne. Les émigrés ne doivent<br />

jamais revenir. Qu’ils aillent mourir comme<br />

Heinrich Heine ou Georg Buchner à Paris ou à<br />

Zurich.» (3) Son roman, La Ratte (4) , situe l’histoire<br />

dans les années 1980 pour traiter de la menace<br />

nucléaire et de la destruction de l’environnement.<br />

Le personnage principal est une ratte qui apparaît<br />

en rêve au narrateur. Ce dernier relate comment<br />

l’humanité, qui court vers sa perte, ne fait rien<br />

pour éviter la catastrophe nucléaire. Une telle<br />

aberration est illustrée à travers cette observation:<br />

«L’ordure survit à l’homme. Seule l’ordure lui a<br />

survécu !» (P13). Et plus loin : «Nous n’avons,<br />

dit la ratte, déclenché que ce que l’homme s’était<br />

à lui-même promis : les stocks suffisaient, selon<br />

le mot de son Dieu vengeur, pour détruire toute<br />

chair où il existât un souffle de vie. Et, cent fois<br />

plutôt qu’une, les hommes voulaient en effet à<br />

toute force s’anéantir eux-mêmes et toute autre<br />

créature (P150).» En 1989, avec la chute du Mur<br />

de Berlin, prélude à la réunification allemande,<br />

Grass plaide en faveur d’une confédération des<br />

deux Etats et s’oppose à la dilution de la République<br />

démocratique d’Allemagne (RDA) dans<br />

l’Allemagne fédérale. A son avis, la réunification<br />

traduit une vision ultra-libérale qui permet au capitalisme<br />

de l’Ouest de privatiser le tissu industriel<br />

est-allemand aux dépens des intérêts de ses<br />

populations.Cette question est abordée dans son<br />

roman Toute une histoire (5) en 1995. Le lieu est<br />

Berlin, de 1989 à 1991, au moment de la chute<br />

du Mur de Berlin et de la réunification allemande<br />

observée par deux personnages, Fonty et Hofftaler,<br />

un intellectuel et un espion. A travers eux,<br />

défile l’histoire de l’Allemagne : la révolution<br />

de 1848, la réunification de1871 consacrée par<br />

Bismarck, la République de Weimar, la Gestapo,<br />

le groupe l’Orchestre rouge et la Stasi. Mais dans<br />

cette histoire, à la Cervantès, brille l’esprit de<br />

Grass. Le livre, comme tout ce qu’écrit Grass,<br />

aiguise les passions. Il constate : «à l’Est comme<br />

à l’Ouest, des écrivains clouèrent d’autres<br />

écrivains au pilori. Ils s’accusaient pour ne pas<br />

être accusés. Celui que l’on portait la veille au<br />

pinacle était aujourd’hui traîné dans la boue. Ce<br />

qui n’était pas dit, s’ajoutait à ce qui l’était. Une<br />

sainte fut proclamée putain d’Etat, et le chanteur<br />

qui faisait jusque-là sangloter la douleur<br />

ne parvenait plus qu’à des cris de satisfaction.<br />

De petits esprits s’érigent en juges. Le soupçon<br />

pèse sur chacun. Et comme les points cardinaux<br />

indiquaient toujours les orientations politiques,<br />

la valeur de la littérature de l’Est fut estimée au<br />

taux occidental : celui de la ferraille» (P 556).<br />

Fonty dans une lettre à sa petite fille dit : «des<br />

milliers d’ouvriers et d’employés sont soumis à<br />

un processus de décapitation qui ne raccourcit<br />

certes pas les individus d’une tête, mais dont le<br />

couperet lui enlève le pain qu’il gagnait, l’emploi<br />

Günter Grass<br />

qui, lui, était hier encore assuré, et sans lequel,<br />

du moins dans ce pays, il est comme sans tête» (P<br />

580).Et dans une lettre adressée cette fois à Martha<br />

sa fille, il observe : «… Pour ce qui est de ton<br />

mari, celui que tu t’es offert comme entrepreneur<br />

solide, bienveillant et qui à présent fait honneur<br />

à son nom par ses spéculations foncières, je ne<br />

peux te dire qu’une chose : lui aussi est un fils de<br />

son époque (…) La victoire sur le communisme a<br />

rendu fou le capitalisme.» C’est pourquoi je voulais<br />

instamment conseiller à Eckhard Freudlich,<br />

peu avant qu’il ne s’ordonne de quitter la vie, de<br />

prendre la tangente comme moi : «On ne peut<br />

plus rester en Allemagne» (P 626). En 1993, il<br />

s’engage dans les débats sur la restriction du droit<br />

d’asile et la révision de la Constitution qu’elle<br />

implique et à laquelle il s’oppose. Il quitte ainsi le<br />

SPD, dont les rapports sont souvent conflictuels.<br />

En 1979, il s’oppose à «la loi contre les extrémistes».<br />

La droite le qualifie de «sympathisant<br />

des terroristes» et la gauche de «protecteur de<br />

l’establishment».<br />

AINSI EST L’HUMANITÉ<br />

Depuis l’aube des civilisations, les œuvres<br />

littéraires, artistiques, idées philosophiques,<br />

réflexions sur les questions d’actualité déclenchent<br />

des tempêtes qui sèment l’odeur de la<br />

mort, prison, intolérance… Pour schématiser,<br />

en 399 avant Jésus-Christ, Athènes condamne<br />

à mort Socrate, coupable d’enseigner aux jeunes<br />

à réfléchir par eux-mêmes en usant de la<br />

maïeutique. Il boit de la ciguë. Ses dernières<br />

paroles : «N’oublie pas d’aller sacrifier un coq à<br />

Esculape», le dieu de la médecine et de la santé et<br />

exprime son regret de ne pas avoir été musicien.<br />

Anaxagore et Protagoras sont poursuivis par la<br />

justice d’Athènes, Aristote est contraint à l’exil<br />

pour un temps. Les têtes de Diagoras de Melos<br />

sont mises à prix, Théophraste, Stilpon et Phryné<br />

passent devant les Héliastes. A Amsterdam,<br />

Spinoza est excommunié par les siens pour ses<br />

idées. Jugé dangereux par les adeptes d’un Islam<br />

dogmatique, Al Hallaj est décapité.Le 13 janvier<br />

1898, Emile Zola, convaincu de l’innocence du<br />

capitaine Alfred Dreyfus publie dans le journal<br />

L’Aurore son J’accuse. Une partie importante de<br />

l’opinion publique et de l’élite française réveille<br />

les démons nationalistes et déclenche sa guerre<br />

à l’auteur de Germinal. La justice le condamne<br />

pour diffamation. Il s’exile un an en Angleterre.<br />

En Espagne, passons l’Inquisition, sous la dictature<br />

de Franco, en 1956, la police saisit 36 289<br />

Bibles et nouveaux testaments protestants, jugés<br />

contraires à la foi catholique. Hitler qualifie<br />

d’«art dégénéré» tout ce qui ne convient pas à<br />

son moule idéologique. Staline lance son appel<br />

au meurtre contre l’écrivain Kravchenko, à cause<br />

de son livre J’ai choisi la liberté. Au nom de la<br />

religion, les passions s’attisent pour empêcher<br />

la projection du film La dernière tentation du<br />

Christ de Martin Scorcese. Au nom de la religion<br />

aussi, Ayatollah Khomeiny lance un appel pour<br />

tuer Salman Rushdi, auteur du roman Les versets<br />

sataniques, jugé blasphématoire. En juillet 2001,<br />

le chef d’orchestre, Daniel Barenboïm, joue un<br />

extrait d’un opéra de Richard Wagner (1813-<br />

1883) et déchaîne les colères alimentées par le<br />

fait que ce dernier, en plus de son antisémitisme<br />

est le compositeur préféré d’Hitler (6) . L’avenir est<br />

loin d’être immunisé contre ce genre d’attitudes.<br />

Qui a raison si ce n’est le plus puissant ? Les Gitans<br />

et les Tziganes ont subi les atrocités nazies.<br />

Pourquoi, à ce jour, aucune voix ne s’élève pour<br />

leur rendre justice. Où est la limite entre raison<br />

et aberration, vérité et mensonge ? «Et qu’est-ce<br />

que ça veut dire ‘‘illégal’’, quand ce qui se passe<br />

est de toute façon un défi à la loi ?» (7) se demande<br />

Günter Grass. Amnay Idir<br />

1) Günter Grass : Le Tambour. Paris, Editions Le<br />

Seuil 1961.<br />

2) Brigitte Pätzold : Günter Grass en croisade<br />

contre l’oubli .Le Monde diplomatique,<br />

Octobre 1995, n° 499.Pp 14 et 15.<br />

3) Ibid.<br />

4) Günter Grass : La Ratte, Paris Editions Le<br />

Seuil 1987.<br />

5) Günter Grass : Toute une histoire. Paris,<br />

Editions Le Seuil 1997.<br />

6) Edward .W.Said : Barenboïm brise le tabou<br />

Wagner. Le Monde diplomatique, octobre<br />

2001, n° 571.Pp 24 et 25.<br />

7) Günter Grass : Mon Siècle. Paris Editions Le<br />

Seuil 1999.<br />

Club sportif amateur<br />

Amal nautique<br />

Alger Plage<br />

Communiqué<br />

Nous informons les membres fondateurs<br />

du club sportif amateur ANAP<br />

que l'Assemblée générale ordinaire<br />

du club aura lieu<br />

Vendredi : 11.05.2012 à 09h00<br />

Au niveau de : Ecole nationale de<br />

voile<br />

Ordre du jour : Bilans moral et<br />

fi nancier<br />

Le secrétaire général<br />

M. <strong>El</strong> Ouchdi<br />

PHOTO : D. R.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 20<br />

IDÉES-DÉBATS<br />

La presse algérienne vue au travers<br />

de sa grille des salaires<br />

Par Larbi Graïne<br />

Journaliste,<br />

auteur de Algérie, naufrage de la<br />

Fonction publique et défi syndical.<br />

L’Harmattan, 2010.<br />

L<br />

’objet de cet écrit est de montrer<br />

que l’«édiction» d’une grille<br />

des salaires de référence pour<br />

la presse du secteur public, c’est-àdire<br />

celle dont l’Etat est l’employeur,<br />

à l’exclusion de son homologue du<br />

secteur privé, est contraire à la loi et<br />

porte préjudice à la profession journalistique.<br />

La logique et le bon sens<br />

auraient commandé que cette mesure<br />

fut élargie au privé, afin d’assurer,<br />

outre l’équité, la stabilité structurelle<br />

dont a besoin la profession tant<br />

qu’elle repose sur deux secteurs<br />

régis par des valeurs communes.<br />

Avant d’entrer dans le vif du sujet,<br />

rappelons les faits : le 16 avril 2012,<br />

une dépêche de l’APS fait état d’un<br />

accord (signé le jour même) portant<br />

sur une grille des salaires conclue<br />

«entre les sections syndicales des<br />

entreprises de la presse publique et<br />

le ministre de la Communication,<br />

Nacer Mehal, ainsi que les directeurs<br />

des entreprises publiques du<br />

secteur de la communication». Plus<br />

loin, la même dépêche, citant M.<br />

Mehal, précise que «le gouvernement<br />

a approuvé cet accord collectif<br />

qui prend effet à partir du 1 er janvier<br />

2012». Certes, cette nouvelle apporte<br />

quelque satisfaction et réconfort à<br />

une partie de la corporation des journalistes<br />

longtemps livrée à son sort,<br />

mais elle n’en soulève pas moins,<br />

chez leurs confrères du secteur privé,<br />

moult questionnements quant à leur<br />

propre devenir. Car cette mesure,<br />

qui introduit la régulation dans le<br />

mode de paiement des salaires, il<br />

faut le répéter, concerne uniquement<br />

la presse publique. Pourquoi ?<br />

LE MINISTRE DE LA<br />

COMMUNICATION SE DÉCLARE<br />

INCOMPÉTENT FACE AU PRIVÉ<br />

«Je ne peux pas imposer aux titres<br />

privés de s’aligner sur la nouvelle<br />

grille des salaires des journalistes de<br />

la Fonction publique, car il y a la loi<br />

sur les relations de travail (loi 90/11)<br />

qui détermine la relation entre l’employeur<br />

et l’employé», a déclaré, à<br />

la mi-décembre 2011, Nacer Mehal<br />

devant les députés de l’Assemblé<br />

populaire nationale. Cette réponse<br />

du ministre mérite qu’on s’y arrête.<br />

Parce que d’abord elle contient une<br />

contrevérité. Ou plutôt deux :<br />

1- Les pouvoirs publics, à travers<br />

les ministères de la Communication<br />

et du Travail, peuvent, grâce<br />

à des techniques juridiques appropriées<br />

(notamment la loi régissant<br />

la publicité) user de leur pouvoir de<br />

coercition à l’effet de garantir les<br />

droits sociaux des gens des médias.<br />

Si ces techniques ne sont pas encore<br />

mises au point concernant certains<br />

domaines, d’autres existent mais ne<br />

sont pas appliquées. Aussi, le droit<br />

social dont tout Etat digne de ce<br />

nom est censé se réclamer, devrait-il<br />

avoir pour finalité de réduire toute<br />

espèce d’inégalités et lutter contre<br />

toute forme de déshumanisation des<br />

rapports sociaux ;<br />

2 - La technique juridique à laquelle<br />

le ministre s’est reporté pour justifier<br />

sa décision de ne pas se mêler des<br />

affaires du privé (la loi 90/11) ne<br />

renferme, en fait, aucune recommandation<br />

allant dans ce sens. La loi à laquelle<br />

le ministre fait allusion (la loi<br />

n° 90-11 du 21 avril 1990 modifiée et<br />

complétée, relative aux relations de<br />

travail) a un caractère général, elle<br />

s’applique à l’ensemble des professions<br />

évoluant au sein d’entreprises<br />

publiques ou privées implantées sur<br />

le territoire de la République, qu’elles<br />

appartiennent au domaine économique<br />

ou à celui des services.<br />

Que cela soit dit en passant, il est<br />

significatif de relever que la seule<br />

loi à laquelle le ministre Mehal a<br />

cru bon de se référer pour parler<br />

des gens des médias, s’applique<br />

également aux corporations des maçons<br />

enrôlés dans les entreprises du<br />

bâtiment, aux fondeurs employés<br />

dans les entreprises de métallurgie,<br />

aux ingénieurs, aux électriciens, aux<br />

concasseurs, etc. Or, le législateur,<br />

qui a conçu la loi 90/11, conscient<br />

de la spécificité du métier de journaliste,<br />

a recommandé dans le corps<br />

de ladite loi l’«édiction» d’un statut<br />

spécifique pour les journalistes. Ce<br />

régime spécifique a été du reste<br />

concrétisé (du moins sur le papier)<br />

par le décret exécutif du 10 mai<br />

2008. Il s’agit en somme de ce qu’on<br />

appelle communément le «Statut<br />

particulier des journalistes». Mais la<br />

volonté politique avait à l’époque fait<br />

défaut, puisque ce statut spécifique<br />

n’a pas connu une traduction dans les<br />

faits, les décrets d’application prévus<br />

n’ayant jamais été promulgués à ce<br />

jour.<br />

LE JOURNALISME, MÉTIER<br />

SPÉCIFIQUE : UNE TENDANCE<br />

MONDIALE<br />

Dans tous les pays du monde, la<br />

presse est placée sous un régime<br />

spécial. Selon qu’on est en démocratie<br />

ou en autocratie, il peut être de<br />

«privilège» ou de «contrainte». La<br />

nouvelle loi organique (n° 12-05 du<br />

12 janvier 2012) relative à l’information,<br />

promulguée dans le cadre des<br />

réformes politiques décidées par le<br />

chef de l’Etat, en donne le ton. L’énumération<br />

des sanctions de type «est<br />

puni d’une amende de 100 000 DA<br />

à…», installe d’emblée le corps de<br />

métier journalistique algérien dans le<br />

système de la contrainte. Ce n’est pas<br />

ce type de texte qui est à même de<br />

concevoir pour le journaliste quelque<br />

facilitation lui permettant d’accéder<br />

à une simple bibliothèque. C’est<br />

répéter une évidence que de dire que<br />

la presse, qu’elle soit publique ou<br />

privée, représente pour les tenants<br />

du pouvoir un territoire à surveiller<br />

de près, et, au besoin, à vouer aux<br />

gémonies. D’où le caractère franchement<br />

pénal de la nouvelle loi que je<br />

viens de citer.<br />

Et pourtant, l’ensemble de la législation<br />

régissant les médias, y<br />

compris ce nouveau texte à tonalité<br />

répressive, procède paradoxalement<br />

d’une logique de détermination et de<br />

mise en perspective de la profession<br />

journalistique, créditée dans son<br />

ensemble (privé et public) d’assurer<br />

une mission de service public. En<br />

somme, la législation algérienne en<br />

la matière organise un corps de métier<br />

et non pas un tissu d’entreprises<br />

de presse articulées sur le privé et le<br />

La nouvelle loi organique a annoncé la couleur<br />

public. Vous chercherez en vain dans<br />

la loi organique relative à l’information<br />

une quelconque discrimination<br />

entre le privé et le public. Les orientations<br />

prescriptives qu’elle contient<br />

dessinent le territoire inviolable des<br />

journalistes, dont l’étendue inclut<br />

en réalité les deux espaces. On ne le<br />

répétera jamais assez, tout s’ordonne<br />

autour d’un métier dont on peut dégager<br />

3 principales normes :<br />

1- La profession dans tous ses segments<br />

partage un «code déontologique»,<br />

ce qui la rapproche de la corporation<br />

des médecins et des avocats,<br />

à cette différence près, elle n’est pas<br />

une profession libérale ;<br />

2- L’identité professionnelle des journalistes<br />

(des deux secteurs) est attestée<br />

par une carte de presse délivrée<br />

par une commission nationale.<br />

3- Le travail des journalistes est<br />

rémunéré suivant une «grille des<br />

salaires» fixée par une «convention<br />

nationale». C’est ce dernier élément<br />

qui a été sacrifié par le département<br />

de Nacer Mehal. Il est donc le chaînon<br />

manquant à l’ensemble de la<br />

technique juridique utilisée, sachant<br />

que cette dernière, qui se réclame<br />

de l’«universalité» est le produit de<br />

l’importation. A commencer par le<br />

Conseil supérieur de l’éthique et de<br />

la déontologie du journalisme, en<br />

passant par l’autorité de régulation,<br />

jusqu’à la carte de presse, tout respire<br />

le modèle européen, et surtout<br />

français.<br />

Je pourrais ajouter une quatrième<br />

norme qui dessine comme en creux,<br />

la dimension déontologique, cette<br />

norme renvoie l’image d’une presse<br />

appréhendée comme un seul homme,<br />

ployant sous le poids de fortes amendes<br />

et jadis d’emprisonnement. Il<br />

est pour le moins absurde de tracer<br />

dans la presse une ligne de démarcation<br />

entre privé et public, quand<br />

les journalistes relevant du premier<br />

ont le droit au même échafaud que<br />

leurs confrères du second, n’est-ce<br />

pas ? Puisque c’est la même épée de<br />

Damoclès qui est suspendue sur les<br />

têtes des uns comme des autres, tous<br />

ont donc droit aux mêmes rémunérations.<br />

Est-il besoin de rappeler que<br />

l’un des objectifs du dispositif juridique<br />

régissant les métiers du journalisme<br />

demeure la protection des<br />

journalistes contre l’arbitraire de leur<br />

employeur ? Mais force est de reconnaître<br />

que c’est à la violation de ce<br />

principe que le ministère de la Communication<br />

travaille. Les patrons<br />

dont on attend qu’«ils possèdent,<br />

comme le souligne le sociologue<br />

Claude-Jean Bertrand, des talents<br />

PHOTO : D. R.<br />

d’hommes d’affaires, de gestionnaires,<br />

et non une conscience morale»,<br />

se sont ainsi vu confortés dans la<br />

liberté qu’ils se sont octroyée pour<br />

faire ce que bon leur semble.<br />

UN STATUT PARTICULIER JETÉ<br />

AU FRIGO<br />

Mais depuis 2008, le statut professionnel<br />

des journalistes sommeille<br />

dans le frigo, faute de textes d’application.<br />

Pour l’instant, il ne sert qu’à<br />

agrémenter le site Web du ministère<br />

de la Communication, où l’on peut<br />

le télécharger. Conséquence : la<br />

législation spécifique à la presse se<br />

réduit de fait à deux textes majeurs:<br />

la nouvelle loi relative à l’information<br />

(promulguée en janvier 2012)<br />

et la loi 90/11 relative aux relations<br />

de travail.<br />

Cela dit, on est en droit de se demander,<br />

du reste, pourquoi le département<br />

de Mehal s’est empressé<br />

d’établir une grille des salaires pour<br />

le secteur public, sans se sentir<br />

aucunement indisposé par l’absence<br />

de statut particulier des journalistes,<br />

alors même que l’on sait que toute<br />

politique salariale est déterminée par<br />

ce texte fondamental ? Qu’est-ce qui<br />

l’aurait empêché de l’activer ou de<br />

procéder à son renouvellement, et<br />

ce, d’autant plus que cela fait déjà<br />

presque trois mois que la nouvelle<br />

loi organique relative à l’information<br />

a été adoptée ? Que l’on songe, et<br />

puisque M. Mehal nous y invite, à<br />

ces batailles autour des statuts particuliers<br />

qu’avaient livrées, tout au<br />

long de ces dernières années, les<br />

syndicats autonomes de la Fonction<br />

publique à l’effet d’améliorer le<br />

salaire des travailleurs. N’empêche,<br />

ce qu’il convient de relever, c’est<br />

ceci : dans le fond, l’ensemble de la<br />

législation algérienne relative aux<br />

médias (en vigueur ou en hibernation)<br />

s’accorde à percevoir la corporation<br />

des journalistes comme une<br />

catégorie juridique à part. La dichotomie<br />

journalistes du secteur public/<br />

journalistes du secteur privé que le<br />

département de Nacer Mehal introduit,<br />

tombe sous le sens et s’inscrit<br />

en porte-à-faux avec le statut professionnel<br />

des journalistes, quand bien<br />

même celui-ci a été mis hors circuit.<br />

Car, contrairement aux autres corps<br />

de métier, à l’image des médecins ou<br />

des enseignants, le statut particulier<br />

des journalistes ne relève pas de la<br />

Fonction publique. Ce statut régit la<br />

corporation des gens des médias tous<br />

secteurs confondus. Le législateur<br />

a consacré de fait la spécificité de<br />

la corporation journalistique en la<br />

démarquant d’une manière très nette<br />

des autres corporations. Pour qu’il<br />

faille concevoir deux régimes de<br />

salaires distincts, il aurait fallu que le<br />

législateur fît un statut professionnel<br />

pour les journalistes du secteur privé<br />

et un autre pour les journalistes du<br />

secteur public.<br />

L’INVENTION D’UNE NOUVELLE<br />

HIÉRARCHIE<br />

Les journalistes des deux secteurs<br />

sont donc régis par un même statut<br />

particulier (ou professionnel) d’où<br />

devrait découler la grille des salaires.<br />

Les deux secteurs (privé et public)<br />

s’inscrivent dans une échelle de<br />

valeurs partagées. Ce qu’introduit<br />

l’acte immoral et injuste et techniquement<br />

irréalisable du ministère<br />

de la Communication, c’est une hiérarchisation<br />

nouvelle, en ce qu’elle<br />

institue sur le plan des valeurs un<br />

rapport de subordination du privé<br />

au public. Une discrimination grave<br />

qui remet en cause les normes du<br />

travail universellement admises. La<br />

hiérarchie professionnelle, qui justifie<br />

les salaires, est normalement<br />

définie par le jeu des échelons et<br />

des indices. Par exemple, le salaire<br />

d’un reporter, d’un chef de service,<br />

d’un chroniqueur judiciaire, etc. doit<br />

être similaire à l’intérieur de chaque<br />

catégorie de média (quotidiens nationaux,<br />

hebdos et périodiques algérois,<br />

agences, hebdos régionaux, audiovisuel,<br />

presse électronique). Dans chacune<br />

de ces catégories s’élève une<br />

structure hiérarchique pyramidale.<br />

Ensuite, à l’intérieur de chaque catégorie<br />

s’opèrent d’autres discriminations<br />

salariales. Dans la catégorie<br />

«Quotidiens nationaux», on aura des<br />

salaires pour les quotidiens d’Alger<br />

et d’autres pour ceux des régions. On<br />

le voit, il n’y entre jamais une considération<br />

en rapport avec le privé ou<br />

le public. Du reste, la loi organique<br />

relative à l’information stipule en<br />

son article 75 que «la nomenclature<br />

des différentes catégories de journalistes<br />

professionnels est déterminée<br />

par le texte portant statut des journalistes».<br />

Et pourtant, ce n’est pas<br />

dans ce texte que le département de<br />

Mehal est allé puiser sa méthode de<br />

travail. Le ministre n’a eu les yeux de<br />

Chimène que pour la loi 90/11, qui,<br />

outre qu’elle ait, comme cela a été dit<br />

plus haut, un caractère général, jouit<br />

d’un rang statutaire inférieur à la loi<br />

organique relative à l’information,<br />

qui, elle, a expressément prescrit<br />

l’établissement d’un statut professionnel<br />

pour les journalistes. «Il ne<br />

faut pas suivre les dispositions générales<br />

du droit civil lorsqu’il s’agit<br />

de choses qui doivent être soumises<br />

à des règles particulières tirées de<br />

leur propre nature», conseille Montesquieu.<br />

Les gens embarqués dans<br />

un navire sont soumis à des règles<br />

particulières tant qu’ils ne l’ont pas<br />

quitté, explique l’auteur de L’Esprit<br />

des lois. Aussi, le Syndicat national<br />

des journalistes, dont la représentativité<br />

avoisine le degré zéro, s’est<br />

fendu d’un communiqué tout à fait<br />

absurde où il demande «l’unification<br />

de la législation régissant la corporation»,<br />

ne s’avisant pas, comme<br />

nous venons de le voir, que l’arsenal<br />

juridique régissant la presse est<br />

d’une parfaite cohérence et que c’est<br />

son application qui fait défaut.<br />

●●●


●●●<br />

LE SYNDICALISME DANS<br />

LA PRESSE, L’EXCEPTION ?<br />

A l’heure où les corporations de la<br />

Fonction publique sont constamment<br />

mobilisées pour revendiquer leurs droits<br />

socioprofessionnels respectifs, à l’heure<br />

où sous la conduite de syndicats autonomes,<br />

l’on voit les enseignants, les médecins,<br />

les communaux, les universitaires,<br />

les greffiers, les aiguilleurs du ciel, etc<br />

engagés dans des mouvements de protestation<br />

continus, la presse algérienne<br />

fait pâle figure. C’est une des rares<br />

corporations, pour ne pas dire l’unique,<br />

qui soit épargnée par les convulsions<br />

sociales qui secouent périodiquement le<br />

monde du travail.<br />

Un observateur non avisé peut conclure<br />

à l’existence de syndicats forts qui s’y<br />

seraient imposés. Il n’en est rien. C’est<br />

tout le contraire. N’empêche, au cours<br />

de l’année 2011, sans que rien ne l’ait<br />

laissé présager, la corporation était<br />

soudainement sortie de sa léthargie<br />

pour dénoncer les mauvaises conditions<br />

socioprofessionnelles dans lesquelles<br />

elle était confinée depuis de longues<br />

années. Née d’un mouvement spontané<br />

consécutif aux révoltes qui ont éclaté au<br />

Maghreb et dans le monde arabe, la protestation<br />

a été principalement portée par<br />

une coordination éphémère, l’«initiative<br />

nationale pour la dignité de la presse».<br />

Mais comme toutes les organisations<br />

Par Ghilès Dendene<br />

«La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le<br />

créer.» Peter Drucker<br />

L a percée du Front national au 1er tour de la<br />

présidentielle française n’est pas une surprise<br />

pour ceux qui ont suivi l’évolution politique de<br />

l’Hexagone ces dix dernières années. Sarkozy, en<br />

s’emparant du leitmotiv de l’extrême-droite, a fait<br />

basculer la France dans un climat de xénophobie<br />

légitimée adossée à un racisme latent. Le président<br />

sortant rebondit sur chaque événement confortant<br />

sa politique. L’affaire Merah, survenue au cœur de<br />

la campagne présidentielle, a fait figure de pain<br />

béni. Le traitement médiatique de cet événement a<br />

amplifié le climat d’insécurité au point de transformer<br />

en panique nationale ce qui n’était, à l’origine,<br />

qu’un fait divers. L’instrumentalisation de cette<br />

affaire, par les médias et les politiques, a eu pour<br />

effet d’accentuer la stigmatisation des Maghrébins<br />

et l’amalgame «musulman égal terroriste». La récupération<br />

de cette affaire par la droite et l’extrêmedroite<br />

est indéniable, donnant une occasion supplémentaire<br />

à Sarkozy d’aller, une fois encore, chasser<br />

sur les terres du Front national en brandissant une<br />

fois de plus le problème de l’insécurité issue des<br />

banlieues. Le président candidat, habile et excellent<br />

communicateur, a su attirer l’électorat d’extrêmedroite<br />

en employant les mots qui les interpellent :<br />

immigration, musulmans radicaux et terrorisme.<br />

L’affaire Merah est un exemple type d’instrumentalisation<br />

de la peur à des fins politiques, puisqu’il<br />

faut rappeler que pendant plusieurs jours, et dans un<br />

contexte de campagne présidentielle, les télévisions<br />

ont focalisé l’attention du public sur «le tueur au<br />

scooter» dont le parcours s’est terminé après 30 longues<br />

heures de siège. Convenons que tout cela ne<br />

peut être sans conséquence sur l’opinion publique<br />

à l’approche d’élections. Certains analystes restent<br />

d’ailleurs sceptiques au vu de certains éléments<br />

de l’affaire, en plus du contexte où elle intervient.<br />

Cette suspicion repose entre autres, et à juste titre,<br />

sur un événement aux conséquences (sur l’opinion)<br />

similaires survenu en 2002 à 2 jours du premier tour<br />

de la présidentielle, l’affaire «Papy Voise» (1) . Nous<br />

ont-ils rejoué le même scénario dix ans après ?<br />

L’AFFAIRE «PAPY VOISE» EN 2002<br />

Pour rappel, tous les journaux télévisés de la veille<br />

du 1 er tour se sont synchronisés sur l’affaire d’un<br />

vieil homme racketté, puis tabassé chez lui par des<br />

«jeunes» qui ont fini par brûler sa maison. Notons<br />

que lorsque les médias parlent de «jeunes» tout<br />

court (2) , c’est souvent pour désigner de manière<br />

du genre, elle fut, et ce, à l’issue d’une<br />

guerre d’usure, complètement phagocytée.<br />

Toute la protestation cependant s’est<br />

déroulée en dehors des cadres syndicaux<br />

existants, le SNJ (Syndicat national des<br />

journalistes) et la Fédération UGTA<br />

(Union générale des travailleurs algériens).<br />

N’empêche, le mouvement est<br />

inédit, les journalistes dans leur majorité,<br />

qu’ils soient du secteur privé ou du<br />

public, s’impliquent. Leurs principales<br />

doléances sont l’établissement d’un statut<br />

professionnel ainsi qu’une grille des<br />

salaires conformes à leur rang social.<br />

La demande est adressée à l’Etat. Une<br />

certaine ambiguïté entache cependant<br />

l’attitude des journalistes du privé dont<br />

on pouvait s’attendre qu’ils adressent<br />

une partie de leurs critiques à leurs<br />

employeurs. Leurs confères du public,<br />

mieux lotis en tous les cas, semblaient<br />

plus à l’aise dans leur rôle de contester la<br />

légitimité des relations de travail qu’ils<br />

ont pu nouer avec l’Etat-employeur.<br />

Malgré sa brièveté, ce mouvement de<br />

protestation, dont le fer de lance a été<br />

la presse publique, et plus précisément<br />

l’audiovisuel (radio et télévision), avait<br />

donné des sueurs froides au gouvernement.<br />

L’essentiel de l’appareil idéologique de<br />

l’Etat risquait la paralysie. Des sit-in et<br />

des arrêts de travail sont observés. Ainsi,<br />

le rassemblement des journalistes du<br />

quotidien <strong>El</strong> Moudjahid devait finalement<br />

aboutir au renvoi de son directeur.<br />

subliminale les «jeunes des cités issus de l’immigration».<br />

Les télévisions passaient en boucle Paul<br />

Voise, ce vieux monsieur, dont il est question, et<br />

qui explique sa mésaventure, le visage très marqué<br />

par les violences qu’il a subies. Les journaux télévisés<br />

du 20 avril 2002 ont pris le soin de montrer<br />

la pauvre victime revenant sur les ruines calcinées<br />

de sa maison, en y associant des jeunes passant<br />

à proximité provenant de la «cité voisine.» (3) En<br />

plus d’être maintenant sans domicile, vivant seul et<br />

dans le dénuement, Paul Voise est présenté comme<br />

étant apprécié par ses voisins qui lui expriment leur<br />

solidarité.<br />

Tous les ingrédients sont donc réunis pour susciter<br />

la compassion et l’indignation de l’opinion, le décor<br />

de l’insécurité est planté, les médias se déchaînent<br />

et les réactions pleuvent. Le lendemain, jour du<br />

premier tour des présidentielles, contre toute attente<br />

et contredisant tous les sondages, Le Pen est second<br />

derrière Chirac. Jospin se retrouve ainsi hors course<br />

suscitant l’incompréhension et la stupéfaction<br />

générale. De nombreux journalistes et hommes<br />

politiques ont affirmé que le traitement médiatique<br />

de «l’affaire Paul Voise» avait sans doute beaucoup<br />

influencé les votes du 21 avril 2002. Le directeur<br />

de l’information de TF1 de l’époque a reconnu<br />

récemment avoir commis «une faute» en surmédiatisant<br />

ce fait divers, la veille de la présidentielle<br />

de 2002 (4) .<br />

EN 2012, L’AFFAIRE MERAH<br />

Les tueries de Toulouse surviennent en pleine<br />

campagne pour la présidentielle de 2012, et certains<br />

candidats à la magistrature suprême commettent<br />

des flagrants délits de récupération en capitalisant<br />

sur l’effroi national. Nicolas Sarkozy s’empresse<br />

de décréter, en hommage aux victimes, une minute<br />

de silence imposée à tous les écoliers de France<br />

amplifiant les événements pour leur donner une<br />

dimension nationale.<br />

En associant des enfants à cet hommage forcé et<br />

précipité, il aura contribué à semer dans ces jeunes<br />

esprits la confusion, la peur et l’amalgame :<br />

«Mohamed égal terroriste». Des parents d’élèves<br />

ont d’ailleurs critiqué cette démarche imposée à<br />

leurs enfants, qui ont été confrontés à leur insu à la<br />

violence des actualités. Certains détails de l’affaire<br />

nécessitent réflexion ; à titre d’exemple, le fait que<br />

le présumé meurtrier qui, à seulement 23 ans, a déjà<br />

été en Afghanistan, en Israël, en Syrie, en Irak, en<br />

Jordanie et deux fois en Iran (5) . Autre fait curieux, il<br />

aurait lui-même appelé France 24 pour revendiquer<br />

ces crimes, puis est rentré chez lui avant de s’y faire<br />

encercler. Les 30 heures de siège de son appartement<br />

étaient-elles nécessaires ? La réponse est sans<br />

doute non, car, comme l’a indiqué le fondateur du<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 21<br />

IDÉES - DÉBAT<br />

Les événements s’accélérèrent et les<br />

journalistes algériens semblaient emboîter<br />

le pas à leurs confrères du Maroc voisin,<br />

où un mouvement de contestation<br />

analogue s’était déclaré. Tout compte<br />

fait, l’échec de l’«initiative nationale<br />

pour la dignité de la presse» découle de<br />

la croyance naïve qu’elle pouvait abattre<br />

un travail syndical qui aurait nécessité<br />

des années de travail au sein d’une formation<br />

syndicale aguerrie. Son inscription<br />

dans le conjoncturel pouvait être<br />

plus productive si les demandes qu’elle<br />

avait formulées se limitaient à un ou<br />

deux points. Le terrain était assez miné<br />

pour espérer des résultats probants. Cela<br />

dit, la faiblesse de la mobilisation et de<br />

la syndicalisation dans le secteur de la<br />

presse est due, à notre sens, à plusieurs<br />

facteurs. On peut citer, entres autres :<br />

1- La superposition sur le statut professionnel<br />

d’un code pénal assigne<br />

d’emblée les journalistes à proximité du<br />

commissariat de police et des tribunaux.<br />

La mobilisation y ramène donc plus de<br />

policiers que de militants syndicaux. La<br />

naissance d’une Fédération UGTA, en<br />

mai 2009, fut du reste célébrée dans le<br />

sillage d’une offre de logements.<br />

2- Le package juridique qui régit le secteur<br />

est fourni d’une manière incomplète,<br />

ce qui amène le juge au moment où il<br />

doit prononcer son verdict, à se référer à<br />

des lois plus générales, moins précises,<br />

qui sont le plus souvent défavorables au<br />

journaliste.<br />

3- La prolifération dans le secteur privé<br />

d’entreprises fragiles (que ce soit sur<br />

le plan financier que managérial) dont<br />

les journalistes sont conscients. Mis à<br />

part les poids lourds de l’Etat et les titres<br />

connus et reconnus de la presse privée,<br />

les autres relèvent de la protopresse.<br />

Les grèves et les protestations, visant à<br />

la démocratisation de l’ordre social, ne<br />

sont possibles au niveau du secteur privé<br />

que dans les entreprises de grande taille<br />

(ArcelorMittal Annaba, Cevital).<br />

4- La contractualisation du journalisme<br />

qui renforce la précarité.<br />

5- La professionnalisation de la presse,<br />

les nouvelles recrues issues de l’Ecole<br />

de journalisme sont de plus en plus<br />

nombreuses même si beaucoup n’ont<br />

pas de qualification sérieuse ou ont<br />

une formation insuffisante. Cependant,<br />

certains grands titres leur offrent des<br />

stages périodiques qui accélèrent leur<br />

insertion. Mais, comme partout ailleurs<br />

dans le monde, ces nouveaux arrivés<br />

sont moins engagés politiquement. Cette<br />

tendance à la professionnalisation est<br />

réfrénée cependant par un mouvement<br />

contraire, celui de la lumpen prolétarisation<br />

que favorisent les titres fragiles, qui<br />

auraient tout fait pour faire du journalisme<br />

sans journalistes. Leurs portes sont<br />

ouvertes à tout-venant, ce qui permet de<br />

récupérer de jeunes gens dont le niveau<br />

d’études est proche de celui du vendeur<br />

ambulant de cacahouètes.<br />

Sarkozy, Le Pen et les médias-mensonges<br />

GIGN (6) , des gaz lacrymogènes auraient suffi pour<br />

faire sortir Mohamed Merah vivant en 5 minutes,<br />

sans tirer un coup de feu. Il y avait manifestement<br />

donc volonté d’allonger la durée de cet événement<br />

qui s’est terminé par 300 coups de feu et la mort<br />

du présumé meurtrier. Un dernier détail troublant,<br />

Merah était apparemment pisté dès le premier<br />

meurtre (7) , l’aurait-on laissé continuer ? De «l’intox»<br />

il y en a eu aussi sur les chaînes d’informations<br />

où nous avons pu voir défiler en boucle l’information<br />

selon laquelle «Abdelkader Merah est fier des<br />

actes de son frère Mohamed», ce que l’intéressé a<br />

démenti fermement par la voix de son avocate (8) .<br />

Ces mêmes chaînes relayaient aussi l’information<br />

selon laquelle le père Merah allait intenter un procès<br />

contre l’Etat français, déclenchant une avalanche de<br />

déclarations indignées de diverses personnalités,<br />

dont Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères.<br />

Pourtant, le père du présumé meurtrier a démenti<br />

catégoriquement avoir formulé une telle intention<br />

ce jour-là (9) . Ainsi, une fausse information divulguée<br />

par une «chaîne info» suffit pour être reprise<br />

en chœur par l’ensemble des médias, engendrant<br />

des réactions en chaîne. Cela s’appelle : la désinformation.<br />

À QUI PROFITE LE CRIME ?<br />

Ceux qui dans leurs programmes ont mis en avant<br />

l’insécurité et l’immigration ont vite fait de repartir<br />

en guerre contre «l’Islam radical» et le terrorisme,<br />

avec le concours des chaînes TV qui ont joué un<br />

rôle fondamental dans l’entretien de cette psychose,<br />

le tout entraînant le dénigrement de l’Islam,<br />

l’accentuation des amalgames et la stigmatisation<br />

collatérale des jeunes de banlieues. Ces derniers,<br />

considérés comme Français de seconde zone, sont<br />

confinés dans des ghettos depuis des décennies<br />

pour pérenniser le «risque banlieue», car force est<br />

de constater que rien n’a été fait pour les en sortir.<br />

C’est à se demander si l’insécurité, qui en est issue,<br />

n’est pas là pour cautionner la politique du tout répressif<br />

et de «tolérance zéro».<br />

La France porte les stigmates de 10 années de<br />

Sarkozy, ministre de l’Intérieur, puis Président. Il<br />

a «extrême-droitisé» la droite française en jetant<br />

continuellement de l’huile sur le feu de la xénophobie,<br />

soufflant sans relâche sur les braises du racisme,<br />

stigmatisant les minorités en leur imputant tous<br />

les maux, sans parler de la haine de l’Islam, le débat<br />

sur l’identité nationale, la loi sur les bienfaits de la<br />

colonisation, le débat sur la déchéance de la nationalité,<br />

l’interdiction du voile intégral, la «circulaire<br />

Guéant» et bien d’autres joyeusetés. L’expansion du<br />

racisme décomplexé et le repli de la France sur ellemême<br />

sont le résultat d’une décennie d’intégrisme<br />

politique. De ce fait, la progression du clan Le Pen<br />

CONCLUSION<br />

Le mouvement de protestation dont la<br />

presse fut le théâtre pendant les derniers<br />

mois de 2011 a profité finalement<br />

au secteur public, quand bien même<br />

le secteur privé en est partie prenante.<br />

C’est le résultat d’un rapport de force<br />

sur le terrain. On estime à présent que<br />

la presse publique a un degré de nuisance<br />

plus grand que son homologue<br />

du privé. Cela soulève la question de<br />

la performance (de plus d’une soixantaine<br />

?) de quotidiens qui évoluent<br />

sous le chapiteau «privé» et qui sont<br />

royalement déconnectés du «marché<br />

des idées». Mis à part le segment performant<br />

et productif de cette presse<br />

représentée par les titres prestigieux,<br />

la grande masse est constituée de<br />

titres aussi fragiles que vacillants. Les<br />

entreprises qui les éditent sont-elles<br />

éligibles à la mise à niveau, à l’instar<br />

de celles qui activent dans le secteur<br />

économique ? Car il ne s’agit pas de<br />

régler un problème en créant un autre.<br />

Ces entreprises font vivre des familles.<br />

Dans quelle mesure ces journaux qui<br />

absorbent une partie de la manne publicitaire<br />

de l’Etat ont-ils opposé leur<br />

veto pour empêcher l’harmonisation<br />

de la grille des salaires ? Car, enfin, les<br />

journalistes les moins bien payés du<br />

secteur privé sont à peu près ceux qui<br />

sont employés dans les titres les plus<br />

gracieusement renfloués par l’ANEP,<br />

l’agence étatique de publicité. L. G.<br />

n’est pas une surprise et le Front national n’en sort<br />

que plus renforcé d’une décennie UMP.<br />

LES MÉDIAS COMME PORTE-VOIX<br />

L’instrumentalisation de la criminalité et du<br />

terrorisme à des fins politiques n’est pas une<br />

nouveauté. Cependant, il faut reconnaître que la<br />

télévision y contribue pour beaucoup, son rôle est<br />

fondamental dans le façonnement de l’opinion<br />

publique. Les faits divers et les polémiques stériles<br />

sont le pain quotidien que distribuent ces médias<br />

qui ont des messages à transmettre, une idéologie<br />

à défendre, des intérêts à servir, s’éloignant chaque<br />

jour qui passe un peu plus de leur vocation<br />

première : informer. Dans cette course effrénée<br />

au sensationnel, les chaînes de TV tombent vite<br />

dans la surenchère pour attirer toujours plus de<br />

téléspectateurs. Les médias «d’information en<br />

continu» tels que Al Jazeera, France 24 et I-télé<br />

diffusent à longueur de journée ce qui est présenté<br />

comme information. Toutefois, nous pouvons<br />

relever quotidiennement que les faits mis en avant,<br />

les premiers titres, ne sont pas toujours les informations<br />

essentielles. Il y a chaque jour un arbre<br />

pour cacher la forêt. Les médias sont les ateliers<br />

de l’information où se fabrique le consentement<br />

des masses, ils ne sont pas impartiaux et ils servent<br />

très souvent les intérêts de ceux qui les détiennent.<br />

Pour en finir avec le biberon médiatique, l’esprit<br />

critique doit intervenir dans la lecture des actualités<br />

en ne prenant jamais pour argent comptant<br />

l’information sous prétexte qu’elle est télévisée.<br />

S’interroger sur les sources et leur crédibilité, la<br />

réputation du média qui la diffuse, le contexte<br />

dans lequel elle est rendue publique, sans quoi les<br />

nations-troupeaux continueront de paître dans les<br />

vertes prairies de la propagande. G. D.<br />

Notes et renvoi :<br />

1 : Liberation.fr le 3 mars 2003 (Lien court http://<br />

www.tinyurl.com/dg98765)<br />

2 : Expressions récurrentes : «jeunes casseurs»,<br />

«jeunes délinquants», «…agressé par des jeunes»<br />

3 : INA.fr. JT (à 4’00») du 20 avril 2002 (tinyurl.<br />

com/dg98766)<br />

4 : Dailymotion.fr. R.Namias sur Europe1 (tinyurl.<br />

com/dg98777) et Lalibre.be (tinyurl.com/<br />

dg98770)<br />

5 : Lemonde.fr le 22 mars 2012 (tinyurl.com/<br />

dg994321)<br />

6 : Lepoint.fr le 23 mars 2012 (tinyurl.com/<br />

dg98778)<br />

7 : Rue89.fr le 22 mars 2012 (tinyurl.com/<br />

dg98999)8 : tf1.fr le 26/03/2012<br />

(tinyurl.com/dg98888)<br />

9 : Nouvelobs.com le 28/03/12<br />

(tinyurl.com/dg99988)


HORIZONTALEMENT : 1.Méthodes pour fabriquer l'alcool<br />

2.Chien. Pronom. Forme de pouvoir 3.Divinité de la Terre.<br />

Pars. Virginien célèbre. Individu 4.Sont au gouvernement 5.<br />

Destructeur du passé. Queue de brebis 6.Grain de beauté. 1<br />

Borné 7.Politique portugais. Raide 8.Ursidé. Symbole du rad. 2<br />

Nattes 9.Chemin de halage. Arrangement. Habileté. Points<br />

3<br />

opposés 10.Abandonna volontairement. Fourre-tout. Hors de<br />

11.Qui ne s'est pas réalisé. Transpira. Voûte azurée 12. 4<br />

Sélection. Usons de subterfuges. Champion 13.Petits sommes. 5<br />

Théâtre régional. Mesure de mandarin 14.Chrome. Dehors !<br />

6<br />

Pendant la période de 15.Arrive. Groupes importants.<br />

VERTICALEMENT : 1.Descentes précipitées 2.Ebène verte. 7<br />

Terme de psy. Rivière d'Afrique. Là 3.Possessif. Organe. 8<br />

Jaunisse 4.Train rapide. Dans un navet. Religieuses 5.Non<br />

9<br />

reconnu. Sur une borne. Cours de France 6.Article. Danse<br />

hongroise. Grugée 7.Déchiffré. Chiffres romains. Note dans 10<br />

un article. Ancienne Puissance 8.Produit de caractère métalli- 11<br />

que. Gogo biblique. Travaux en bref 9.Grande école. Stère.<br />

12<br />

Petit saint 10.Inflammation de l'iléon. Réunit 11.Entre deux<br />

options. Chien. Incroyable 12.Refus froid. Pas parties. Dieu 13<br />

solaire 13.Ecrémons. Chlore. Palefrenier 14.Chef de l'Etat. Le 14<br />

premier venu 15.<strong>El</strong>éments d'adresse. Etoffes de soie.<br />

15<br />

Technicien supérieur.<br />

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT :<br />

1.CALLIGRAPHIES 2.AMOUREUSE. RUADE 3.PATRIOTISME. COR<br />

4.RD. ES. ILEONS. NE 5.IO. BLET. ETES 6.CUITE. ASTI. ER 7.IES.<br />

TAN. ETA. SEC 8.EROS. STE. SIR. VA 9.TEST. SP. RASER 10.SOHO.<br />

RAPIDEMENT 11.EMEUTES. SETE 12.ORL. IPPON. NOMS 13.<br />

ENERGUMENE 14.PREVOT. EULER. NA 15.INSERER. ESSARTS.<br />

Biffe Tout N° 3191<br />

E<br />

T<br />

I<br />

D<br />

I<br />

M<br />

U<br />

H<br />

P<br />

I<br />

F<br />

T<br />

L<br />

L<br />

E<br />

P<br />

I<br />

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R<br />

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E<br />

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I<br />

S<br />

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C<br />

N<br />

E<br />

C<br />

I<br />

L<br />

V<br />

L<br />

A<br />

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V<br />

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B<br />

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A<br />

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L<br />

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A<br />

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P<br />

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B<br />

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M<br />

H<br />

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R<br />

E<br />

A<br />

I<br />

T<br />

I<br />

D<br />

E<br />

C<br />

I<br />

N<br />

T<br />

Tout Codé N° 3191<br />

Définition<br />

du mot encadré<br />

E<br />

A<br />

N<br />

A<br />

R<br />

R<br />

R<br />

E<br />

A<br />

L<br />

I<br />

M<br />

E<br />

I<br />

I<br />

C<br />

R<br />

E<br />

C<br />

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A<br />

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B<br />

E<br />

E<br />

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M<br />

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E<br />

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A<br />

S<br />

H<br />

O<br />

R<br />

T<br />

E<br />

T<br />

B<br />

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : LUETTE - CHARLES BAUDELAIRE<br />

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />

HORIZONTALEMENT : INEXPLORE / TREMPENT / VIRA / ES / MATISSE / LIT / STASE /<br />

DUPERA / SAM / RELIT / LA / EVE / SIRENE / EN /OAS / NE / ANIER / TAU / SERENADE.<br />

VERTICALEMENT : INTIMIDATIONS / ERRATUM / RAIE / EXEAT / LESER / PM / ISERAN /<br />

RE / ALPESTRE / EN / OE / SAALE / ETA / ORNEES / IVE / AD / ETS / ENTENUE.<br />

R<br />

T<br />

A<br />

L<br />

N<br />

D<br />

L<br />

A<br />

T<br />

N<br />

A<br />

S<br />

T<br />

I<br />

O<br />

G<br />

T<br />

M<br />

A<br />

I<br />

F<br />

A<br />

T<br />

I<br />

G<br />

U<br />

E<br />

T<br />

N<br />

M<br />

User, amincir par l’usage, en parlant d’une étoffe.<br />

1<br />

11<br />

4<br />

13<br />

12<br />

11<br />

5<br />

1<br />

18<br />

7<br />

10<br />

2<br />

3<br />

13<br />

10<br />

11<br />

7<br />

3<br />

3<br />

7<br />

11<br />

3<br />

4<br />

11<br />

3<br />

5<br />

10<br />

16<br />

7<br />

10<br />

4<br />

11<br />

12<br />

8<br />

7<br />

10<br />

11<br />

13<br />

9<br />

7<br />

7 6 6 5<br />

5<br />

12<br />

7<br />

5<br />

3<br />

7<br />

10<br />

11<br />

10<br />

6<br />

5<br />

9<br />

10<br />

16<br />

8<br />

2<br />

6<br />

7<br />

8<br />

5<br />

11<br />

8<br />

5<br />

7<br />

4<br />

7<br />

10<br />

3<br />

7<br />

18<br />

15<br />

7<br />

13<br />

17<br />

11<br />

18<br />

5<br />

X<br />

T<br />

E<br />

C<br />

O<br />

R<br />

E<br />

R<br />

V<br />

I<br />

G<br />

E<br />

D<br />

A<br />

E<br />

R<br />

4 7 12 5 13 3 7 10<br />

8<br />

13<br />

14<br />

10<br />

8<br />

7<br />

18<br />

7<br />

19<br />

G<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 24<br />

JEUX - DÉTENTE<br />

VERTICALEMENT : 1.CAPRICIEUSE. EPI 2.AMADOUER. OMO. RN<br />

3.LOT. ISOTHERMES 4.LURENT. SEOUL. VE 5.IRIS. ET. EOR 6.GEO.<br />

ASTREINTE 7.RUTILANT. ASPE 8.ASILES. ESP. PRE 9.PESETTE.<br />

PIROGUE 10.MO. ITS. NULS 11.IRENE. AIRES. MES 12.EU. STE.<br />

RAMENERA 13.SAC. ERS. SETON 14.DONS. EVENEMENT 15.GERE.<br />

ECART. AS.<br />

RÈGLE DU JEU<br />

Biffer tous les mots de la<br />

liste que vous retrouverez<br />

dans la grille, en utilisant<br />

tous les sens possibles. Les<br />

lettres qui n'auront pas été<br />

cochées serviront à former<br />

le mot défini ci dessous.<br />

DÉFINITION<br />

Remporter une victoire<br />

(9 lettres)<br />

5<br />

Solution Biffe Tout<br />

précédent :<br />

TUMULAIRE<br />

En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />

la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />

aux bons numéros dans les cases ci-dessous et<br />

vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.<br />

18<br />

11<br />

5<br />

7<br />

7<br />

13<br />

18<br />

7<br />

9<br />

3<br />

11<br />

7<br />

2<br />

10<br />

5<br />

10<br />

Quinze sur 15 N° 3191<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

7<br />

3<br />

10<br />

7<br />

15<br />

7<br />

9<br />

11<br />

7<br />

10<br />

10<br />

13<br />

10<br />

7<br />

16<br />

7<br />

10<br />

8<br />

7<br />

ABIMER - ATTELLE - BATTEUR - BLATERER -<br />

CANOT - CHARRETTE - DEGIVRER - DETOUR<br />

- ECUEIL - ENVOI - FATIGUE - FILLE -<br />

GARANTIE - GRINCEMENT - HEBETUDE -<br />

HUMIDITE - ICONE - INTACT - LICENCE -<br />

LIERRE - MALMENER - MOBILITE -<br />

NICOTINE - NEUTRE - OBUSIER - PALME -<br />

PETROLE - PITRERIE - RACIAL - RADIO -<br />

SANTAL - SHORT - TOAST - VENTILER<br />

délibérés<br />

inquiéter<br />

imposition<br />

tableau<br />

très chair<br />

tend<br />

personnel<br />

arme de<br />

cow-boy<br />

tonus<br />

pige<br />

choisit<br />

tamiseras<br />

ustensile<br />

de cuisine<br />

peur<br />

mélodie<br />

réfuta<br />

gardiens<br />

de prison<br />

aven<br />

au même<br />

endroit<br />

bande<br />

acharnée<br />

feuilles de<br />

propagande<br />

lettre<br />

quelconque<br />

tranchant<br />

de lame<br />

symbole<br />

du rad<br />

Mots Croisés N°3190<br />

Par M. IRATNI<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- Exiger de quelqu’un un paiement excessif. II- Cohérente<br />

- Est dur à plaquer. III- Cordon -Sur la Tille.<br />

IV- Note - Propreté. V- Lieu d’exposition - Dieu. VI- Trait<br />

de lumière - Outrage du temps. VII- Issu - Pronom - Sans<br />

effets. VIII- Sélection - Ami. IX- Un rien la trouble - Note<br />

de berceuse. X- Cassier d’Afrique - Aller en justice.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- Obligations rigoureuses. 2- Dépôt de cheminée - Peau.<br />

3- Titre anglais - Pronom -Atome. 4- Grandes voies urbaines<br />

- Pilote de ligne. 5- Le peintre les croque - Porteur<br />

de barbe. 6-Chien - Oeuf de plâtre. 7- Mortes depuis peu.<br />

8- Précède le pas - A rendre. 9- Lettres - Jeté au tapis. 10-<br />

Railleries - Il affectionne les pieds.<br />

SOLUTION N° 3189<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- PERIPHRASE. II- EPERVIER. III- RENO - EGARE.<br />

IV- PRONER - SEN. V- LOUIS - LENT. VI- ENEE -<br />

CIRE. VII- ARE - GA. VIII- IL - CRU - MAI. IX-<br />

TIERCELETS. X- ETUIS - ERSE.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- PERPLEXITE. 2- EPERON - LIT. 3- RENOUER -<br />

EU. 4- IRONIE - CRI. 5- PV - ES - ARCS. 6- HIER -<br />

CRUE. 7- REG - ILE - LE. 8- ARASER - MER.<br />

9- RENEGATS. 10- EVENT - AISE.<br />

Fléchés Express N° 3191<br />

fin de<br />

messe<br />

transport<br />

lame<br />

(phon.)<br />

cardinal<br />

le propre de<br />

l’Homme<br />

largeur<br />

d’étoffe<br />

petite outre<br />

réfléchi<br />

note dans<br />

un article<br />

état de ce<br />

qui n’évolue<br />

pas<br />

sujettes<br />

cours<br />

court<br />

longue<br />

période<br />

carapaces<br />

d’oursin<br />

Jeux proposés par gym C Magazine


ON VOUS LE DIT<br />

Pénurie de vaccin<br />

pour femmes enceintes<br />

Le vaccin destiné aux femmes enceintes se fait<br />

rare au niveau des polycliniques et des<br />

centres médicaux de la wilaya d’Oran. Ce<br />

vaccin sert à protéger le bébé pendant la<br />

grossesse de la maman et celle-ci contre<br />

d’éventuelles maladies contagieuses. Il aide<br />

aussi celles qui accouchent par césarienne.<br />

Ainsi, les femmes qui désirent se faire<br />

vacciner devront bien chercher dans les<br />

différents hôpitaux et dispensaires pour<br />

espérer, peut-être, trouver un vaccin, car les<br />

pharmacies ne sont pas autorisées à le<br />

vendre. Cette pénurie dure depuis déjà<br />

plusieurs mois, au grand dam de ces femmes.<br />

Des malfaiteurs localisés<br />

et arrêtés grâce au GPS<br />

Les éléments du groupement régional de<br />

gendarmerie d’Ouled Haddadj (wilaya de<br />

Boumerdès) ont démantelé un réseau de<br />

malfaiteurs spécialisé dans le vol de voitures<br />

et le trafic de cartes grises. L’affaire remonte à<br />

lundi dernier, quand un citoyen se rend<br />

compte de la disparition de son véhicule. Par<br />

chance, la victime est abonnée à une<br />

entreprise d’installation de GPS, I2B. En<br />

appelant cette dernière, le technicien de la<br />

société enclenche le processus de recherche.<br />

En s’appuyant sur Google Earth, il a pu<br />

localiser la voiture. <strong>El</strong>le se trouvait à Ouled<br />

Haddadj. Alertant la gendarmerie, celle-ci a<br />

demandé un mandat de perquisition au<br />

procureur de la République de Rouiba.<br />

Prenant d’assaut la villa où était immobilisé le<br />

véhicule, grande fut la surprise. Les<br />

gendarmes y ont découvert un petit trésor : 16<br />

véhicules volés ont été retrouvés.<br />

Bus contre dromadaire<br />

à Ghardaïa<br />

Trente-et-une personnes ont été blessées<br />

dans un accident de la circulation survenu<br />

jeudi au petit matin au sud de Ghardaïa, dans<br />

une collision entre un autocar et un<br />

dromadaire. L’accident a eu lieu sur la RN 1, à<br />

150 km au sud du chef-lieu de la wilaya de<br />

Ghardaïa, lorsqu’un autocar assurant la<br />

liaison Tamanrasset-<strong>El</strong>-Menea a percuté un<br />

dromadaire qui traversait la route. Les 31<br />

victimes, dont quatre étrangers issus<br />

d’Afrique subsaharienne, souffrent de<br />

blessures de différents degrés.<br />

La langue portugaise<br />

en fête<br />

A l’occasion de la célébration de la Journée de<br />

la langue portugaise et de culture de la<br />

Communauté des pays de langue portugaise<br />

(CPLP), l’ambassade du Brésil, avec le soutien<br />

de plusieurs partenaires, organise un concert<br />

du chanteur brésilien Sergio De Andrade<br />

aujourd’hui, à 19h, à l’auditorium de la Radio<br />

algérienne. La CPLP a été créée en 1996 par les<br />

chefs d’Etat et de gouvernement de l’Angola,<br />

du Brésil, du Cap-Vert, de Guinée Bissau, du<br />

Mozambique, du Portugal et de Sao Tomé et<br />

Prince. Timor-Lest a rejoint la CPLP en 2002<br />

lors de son indépendance, ce qui fait que<br />

l’organisation soit présente dans 4 continents.<br />

HORAIRES DES PRIÈRES<br />

ALGER ET SES ENVIRONS<br />

Fedjr………… 04:09<br />

Dohr…………. 12:46<br />

Asser………..16:33<br />

Maghreb……19:42<br />

Icha………....21:11<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Le Quotidien Indépendant<br />

Édité par la SPA “<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> Presse”<br />

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />

publication : Omar Belhouchet<br />

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse :<br />

Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />

Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88<br />

Site web : http://www.elwatan.com E-mail :<br />

admin@elwatan.com PAO/Photogravure : <strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

Publicité - Abonnement : <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> 1, rue Bachir Attar -<br />

Place du 1 er Mai - Alger.<br />

Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.<br />

R.C : N° 02B18857 Alger.<br />

Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 -<br />

Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 25<br />

L’ÉPOQUE<br />

LA VILLE DU VIEUX ROCHER S’AFFICHE AU PALAIS DU BEY<br />

Constantine en carte postale<br />

● L’originalité et la variété des cartes postales ornant les murs du somptueux<br />

palais du bey de Constantine, transformé pour la circonstance en immense<br />

galerie d’exposition, suscitent un surcroît d’excitation chez les visiteurs.<br />

L<br />

a collection exposée, dans<br />

le cadre du Mois du patri-<br />

moine, offre aux visiteurs<br />

l’occasion de découvrir des images<br />

superbes, parfois étonnantes,<br />

auxquelles la patine du temps<br />

semble exalter le caractère précieux.<br />

Les places, carrefours,<br />

boulevards et venelles de la ville<br />

du Vieux rocher, où déambulent<br />

des passants, pas le moins du<br />

monde inquiétés par les rares<br />

véhicules à moteur, que l’on peut<br />

apercevoir sur quelques cartes<br />

postales.<br />

Des scènes prises sur le vif, que<br />

l’on aurait bien du mal à imaginer<br />

de nos jours, font pousser<br />

des soupirs de nostalgie chez les<br />

visiteurs les plus âgés de cette exposition.<br />

La place de la Brèche,<br />

(aujourd’hui place des Martyrs),<br />

entourée d’arbres verdoyants et<br />

agrémentée d’un kiosque à musique,<br />

où des petits groupes de<br />

personnes nonchalantes, respirant<br />

à pleins poumons un air pur,<br />

exempt de tout gaz d’échappement,<br />

alimente la mélancolie.<br />

L’exposition est initiée, dans le<br />

cadre du Mois du patrimoine,<br />

par le collectionneur Allaoua Seghiri,<br />

un universitaire totalement<br />

voué à cette passion, qu’il essaie<br />

de faire partager aux autres en<br />

leur dévoilant les valeurs artistique,<br />

esthétique, socioculturelle<br />

et historique de la carte postale.<br />

Pour ce cartophile invétéré, l’objet<br />

de sa passion fait partie du<br />

patrimoine. <strong>El</strong>le ne fait pas que<br />

faire naître des nostalgies, mais<br />

permet aussi de mesurer le cheminement<br />

d’une ville, d’un lieu,<br />

d’une société et renseigne sur<br />

le mode de vie propre à telle ou<br />

telle époque. La collection de M.<br />

Seghiri fait la part belle à l’architecture<br />

de la ville de Constantine<br />

entre la fin du XIX e et le début<br />

du XX e siècle. La première carte<br />

postale qu’il posséda, la «mère»<br />

de sa riche collection, date de<br />

1883.<br />

L’exposition montre aussi des<br />

sortes de «cases» à base de briques<br />

d’argile et de terre cuite,<br />

recouvertes de toits de chaume,<br />

qui servaient de logis à une maind’œuvre<br />

bon marché constituée<br />

d’Algériens autochtones «importés»<br />

de douars lointains pour être<br />

exploités par les colons, dans des<br />

projets de constructions urbaines.<br />

Un autre panneau de l’exposition<br />

donne à admirer d’autres lieux<br />

fameux de la ville de Constantine,<br />

tels que ses monuments (pyramide,<br />

monument aux morts),<br />

ses vieilles mosquées, ses ruelles,<br />

ses ponts, l’hôtel Palmarium<br />

et la piscine olympique de Sidi<br />

M’cid).<br />

On peut également y découvrir,<br />

plantés dans le décor en noir et<br />

blanc du début du XX e siècle,<br />

l’Hôtel de Ville, le Palais de justice,<br />

le théâtre, le Colisée, en plus<br />

d’un petit carré consacré au bijou<br />

architectural qui abrite cet événement<br />

: le Palais d’Ahmed Bey<br />

et son Musée public national des<br />

arts et des expressions culturelles<br />

et traditionnelles de Constantine.<br />

LA PRESSE NATIONALE À L’HONNEUR À TIPASA<br />

Les correspondants<br />

à l’écoute de l’histoire<br />

● L’Association des journalistes correspondants de la wilaya de Tipasa<br />

a célébré la Journée internationale de la liberté d’expression et de la presse<br />

au niveau de la bibliothèque urbaine.<br />

rganisée jeudi dernier au niveau de la bibliothèque<br />

O urbaine de Tipasa par l’Association des journalis-<br />

modérateur, Djaballah Ahcène, a alors invité son ancien<br />

maître, Ihaddaden Zahir, à conclure les travaux de cette<br />

tes correspondants, en partenariat avec l’ENSJ d’Alger, journée du 3 mai à Tipasa. «A notre époque, nous avons<br />

cette journée a vu la participation de plusieurs militants fait ce que nous pouvions avec nos faibles moyens.<br />

de la cause nationale, à l’image d’Ihaddaden Zahir, Aujourd’hui, j’encourage les jeunes journalistes à<br />

Ghafir Mohamed (Moh Clichy), Hadanou Ahmed (Ah- mener les investigations sur l’histoire de notre pays,<br />

med <strong>El</strong>-Kabba), Mme Amirat Zoubida, Basta Arezki, afin de permettre aux générations futures de connaître<br />

Abdelmadjid Azzi et Salah Rahmani. Au programme, leur passé avant de se projeter dans l’avenir, pour faire<br />

la projection d’un film mettant en relief la naissance, face aux défis qui attendent l’Algérie. L’ouverture de<br />

dans la clandestinité, du journal <strong>El</strong> Moudjahid depuis notre pays vers l’audiovisuel privé est incontournable<br />

sa création, en 1956. Ce documentaire historique est pour l’univers médiatique national», conclut Ihadda-<br />

un produit de recherches du journaliste et réalisateur, den Zahir. Notons que la Sûreté nationale de Tipasa<br />

Youcef Aggoun, d’ailleurs présent dans la salle. Un dé- et la wilaya ont honoré les représentants locaux de la<br />

bat riche en informations s’en est suivi, agrémenté par presse. Un hommage a été rendu aux aînés de la presse<br />

les témoignages des moudjahidine. Ihaddaden Zahir a algérienne et aux journalistes assassinés. Des militants<br />

apporté quelques précisions de taille sur les moments du mouvement national, en l’occurrence Ghafir Moha-<br />

qui avaient marqué l’entame de la parution du journal <strong>El</strong> med dit «Moh Clichy» et Basta Arezki, auteurs de livres<br />

Moudjahid, en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Le chef témoins sur la guerre de Libération nationale, ont saisi<br />

de l’exécutif de la wilaya de Tipasa, Mostefa Layadi, a l’opportunité de la célébration de la Journée mondiale<br />

tenu à participer à ces moments chargés d’émotion, qui de la liberté d’expression et de la presse, pour remettre<br />

ont fait rejaillir des souvenirs chez les militants. «De gracieusement des ouvrages à la directrice de la biblio-<br />

pareilles rencontres méritent d’être organisées plus thèque urbaine de Tipasa. Youcef Aggoune, journaliste<br />

souvent, pour permettre aux jeunes générations de et directeur d’une boîte de communication, a également<br />

s’imprégner de l’histoire de notre pays et connaître les remis des documents sur l’histoire du journal <strong>El</strong> Moud-<br />

souffrances de notre peuple durant la colonisation», a jahid, depuis sa création jusqu’en 1962, des documents<br />

souligné le wali de Tipasa. Les universitaires et experts produits lors du colloque sur ce journal historique. Un<br />

en communication, MM. Mostefaoui et Brahimi ont geste hautement apprécié par les responsables de la<br />

insisté sur la situation actuelle de la presse nationale. Le bibliothèque et les élèves. M’hamed H.<br />

ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi<br />

Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75<br />

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />

Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.<br />

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :<br />

Société de distribution <strong>El</strong> Khabar.<br />

Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA <strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)<br />

PHOTO : D R<br />

16:05 Ghost Whisperer<br />

18:45 50 mn Inside<br />

19:50 Là où je<br />

t’emmènerai<br />

20:35 Du côté de chez<br />

vous<br />

20:40 Météo<br />

20:50 The Voice<br />

23:55 Les Experts :<br />

Miami<br />

00:40 Les Experts :<br />

Miami<br />

01:30 Les Experts :<br />

Miami<br />

02:15 Julia Corsi,<br />

Commissaire<br />

16:55 Empreintes<br />

17:50 Le crocodile roi du<br />

Billabong<br />

20:33 Emission de<br />

solutions<br />

20:35 Echappées<br />

belles<br />

22:10 Photographe de la<br />

nature<br />

23:00 Apollo 13, objectif<br />

Terre !<br />

23:50 Vu sur Terre<br />

01:35 Zoo Nursery, la<br />

relève<br />

02:25 Ma vie d’artiste<br />

15:40 Dessin animé<br />

17:55 Dans tes yeux<br />

18:20 Campagnes de<br />

rêves<br />

18:50 Arte reportage<br />

20:00 360°- Géo<br />

20:45 Léonard de<br />

Vinci, l’énigme de<br />

«La Belle Princesse»<br />

22:30 Le rock venu du<br />

froid<br />

23:25 Tracks<br />

00:20 Au cœur de la nuit<br />

12:40 Le News Show<br />

13:35 Samedi sport<br />

14:05 Championnat de<br />

France<br />

16:00 Championnat de<br />

France<br />

18:05 Jour de rugby<br />

18:50 Le JT<br />

19:05 Talk-show<br />

20:25 Groland.con<br />

20:55 Les chemins<br />

de la liberté<br />

23:00 Luther<br />

23:55 Du hard ou du<br />

cochon<br />

00:15 Les Initiatrices<br />

01:30 Légitime défense<br />

02:55 Surprises<br />

03:00 Championnat du<br />

monde WBC<br />

Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />

Les manuscrits, photographies ou tout<br />

autre document et illustration adressés<br />

ou remis à la rédaction ne seront pas<br />

rendus et ne feront l’objet<br />

d’aucune réclamation.<br />

Reproduction interdite de tous articles<br />

sauf accord de la rédaction.<br />

16:40 Jeu<br />

17:10 Un livre toujours<br />

17:15 Des chiffres et des<br />

lettres<br />

17:55 Questions pour un<br />

champion<br />

18:35 Avenue de<br />

l’Europe<br />

18:59 Journal<br />

20:10 C’est pas sorcier<br />

20:35 L’été des Lip<br />

00:20 Tout le sport<br />

00:30 Appassionata<br />

00:31 Opéra<br />

03:25 Un livre toujours<br />

15:05 C’est ma vie<br />

16:20 C’est ma vie<br />

17:30 Accès privé<br />

18:40 Un trésor dans<br />

votre maison<br />

19:45 Le 19 45<br />

20:05 Scènes de<br />

ménages<br />

20:50 Hawaii 5-0<br />

21:40 Hawaii 5-0<br />

22:30 Hawaii 5-0<br />

00:05 Médium<br />

00:55 Médium<br />

01:40 Supernatural<br />

02:30 M6 Music<br />

18:20 Le bar de l’Europe<br />

18:30 Artisans du<br />

changement<br />

20:10 Les salles de<br />

spectacle<br />

21:00 Cousinades<br />

21:45 Cousinades<br />

22:30 Cousinades -<br />

Photos sévices<br />

23:00 Le journal de la<br />

RTS<br />

23:30 Acoustic<br />

00:00 Nec Plus Ultra<br />

00:45 Mutantès : Dans la<br />

tête de Pierre Lapointe<br />

15:25 New York,<br />

police judiciaire<br />

16:15 Preuve à l’appui<br />

17:05 Preuve à l’appui<br />

17:55 Preuve à l’appui<br />

18:45 Le bêtisier de<br />

Pâques<br />

20:35 TMC agenda<br />

20:40 Météo<br />

20:45 Une femme<br />

d’honneur<br />

22:25 Une femme<br />

d’honneur<br />

00:05 90’ enquêtes<br />

01:40 Désirs noirs<br />

03:15 Les filles d’à<br />

côté<br />

03:45 Les filles d’à<br />

côté


BOXE - JO 2012<br />

Cinq pugilistes<br />

algériens qualifi és<br />

L’objectif assigné aux boxeurs<br />

algériens, lors du tournoi<br />

préolympique de Casablanca,<br />

de qualifi er quatre boxeurs aux<br />

JO 2012 est largement atteint à<br />

48heures de la clôture de cette<br />

manifestation qui se déroule, du<br />

28 avril au 6 mai, dans la capitale<br />

économique du Maroc. Ainsi<br />

cinq pugilistes algériens sont<br />

qualifi és, il s’agit de Abdelkader<br />

Chadi (60 kg), Samir Brahimi (52<br />

kg), Mohamed Flissi (49 kg) et<br />

Ilyas Abbadi (69 kg). Abdelmalek<br />

Rahou, champion d’Afrique en<br />

titre de sa catégorie, a battu<br />

en quart de fi nale le Ghanéen<br />

Richards Lerrone (16-9). Il reste<br />

encore en lice Bouloudinet<br />

Choaib (91 kg) qui devait aff ronter<br />

le Tunisien Chedli Jamy, hier en<br />

demi-fi nale, où une victoire lui<br />

fera rejoindre le lot des qualifi és<br />

L’équipe algérienne est présente<br />

avec huit boxeurs à ce tournoi, qui<br />

se déroule à la salle couverte du<br />

complexe sportif Mohammed V<br />

à Casablanca. 154 boxeurs<br />

représentant 30 pays africains,<br />

dont l’Algérie, ont pris part à ce<br />

tournoi de qualifi cation pour les<br />

Jeux olympiques de Londres 2012,<br />

dont l’enjeu est de 48 places dans<br />

dix catégories, allant de 49 kg<br />

à +91 kg. Pour rappel, l’Algérie<br />

avait déjà deux qualifi és pour<br />

les 30es JO de Londres avant<br />

ces championnat d’Afrique,<br />

avec Abdelhafi d Benchabla, à la<br />

faveur de son titre mondial WSB<br />

(World Series Boxing) dans la<br />

catégorie 80-85 kg, et Mohamed<br />

Amine Ouadahi (56kg), quart<br />

fi naliste aux Mondiaux de Bakou<br />

(Azerbaïdjan) Nacer Mustapha<br />

SEMI-MARATHON<br />

DE BÉJAÏA<br />

Souad Aït Salem<br />

sur le podium<br />

La ville de Béjaïa a observé, hier,<br />

une matinée sans véhicule, et ce,<br />

à l’occasion du déroulement de<br />

la 7e édition du semi-marathon<br />

international de Bougie, organisée<br />

par l’Athletic Méditerranéen Club<br />

de Béjaia (AMCB). Cette nouvelle<br />

édition a vu la participation de 4565<br />

athlètes des diff érentes catégories,<br />

représentant sept pays, dont, la<br />

Tunisie, le Maroc, la France, le Kenya,<br />

l’Ethiopie, pour une course sur une<br />

distance de 19,5 km et à travers<br />

les quartiers de la ville. L’athlète<br />

algérienne Souad Aït Salem, qui n’en<br />

est pas à sa première participation,<br />

a été la seule Algérienne à monter<br />

sur le podium, avec une troisième<br />

place, derrière l’Ethiopienne Abbabel<br />

Yeshanech et de la Kenyane Winnie<br />

Jepkemoi. Chez les hommes, c’est<br />

le Kenyan Eziekel Chebil, récent<br />

vainqueur du semi-marathon de<br />

Berlin cette année, qui a remporté le<br />

premier prix, suivi de deux Marocains,<br />

Khalid Sadden et Mourad <strong>El</strong> Bannouri.<br />

Une septième édition qui s’est<br />

déroulée dans de bonnes conditions<br />

avec une organisation à la hauteur,<br />

où tout le monde a été satisfait,<br />

en présence des autorités locales,<br />

dont le DJS de la wilaya de Béjaïa.<br />

Pour le président de l’AMC Béjaïa,<br />

Fateh Haddad, «la ville de Béjaïa<br />

a pris l’habitude d’organiser ce<br />

semi-marathon chaque année et<br />

c’est une grande réussite sur tous<br />

les plans avec, notamment, la<br />

participation des pays étrangers<br />

et des athlètes de 38 wilayas du<br />

pays». L. Hama<br />

L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 26<br />

SPORTS<br />

VAINQUEUR DE BILBAO PAR 3 À 0<br />

Le Real Madrid<br />

sacré champion<br />

e Real Madrid a été sacré,<br />

pour la 32e fois, champion<br />

d’Espagne, quatre ans après<br />

son dernier titre en Liga, en l’emportant<br />

en costaud (3-0) mercredi<br />

sur le terrain de l’Athletic Bilbao<br />

grâce à des buts signés Higuain,<br />

Özil et Ronaldo. Grâce à leur victoire,<br />

les Madrilènes, qui pointent<br />

à sept longueurs du Barça à deux<br />

journées de la fin, ne peuvent<br />

en effet plus être rejoints par les<br />

Catalans, vainqueurs un peu plus<br />

tôt à domicile de Malaga (4-1).<br />

Pour la deuxième saison de José<br />

Mourinho à la tête de la Maison<br />

blanche, les Merengue, qui avaient<br />

dû laisser les trois derniers titres de<br />

Liga au Barça, ont cette fois pris<br />

leur revanche sur leur éternel rival.<br />

Au même moment où Ronaldo<br />

et les siens s’embrassaient sur la<br />

pelouse de la Cathédrale de San<br />

Mames, des centaines de supporters<br />

commençaient à converger<br />

vers la fontaine de la déesse Cibeles<br />

à Madrid, lieu de célébration<br />

traditionnel des titres du club<br />

blanc. Pour Ronaldo, auteur d’un<br />

but mercredi, il reste toutefois un<br />

combat à remporter cette saison<br />

: son duel personnel avec Messi,<br />

qui mène les débats – 46 à 44 – au<br />

classement des buteurs après son<br />

triplé face à Malaga. Contre l’Athletic,<br />

le Real aura pris d’entrée de<br />

CAN-2013 AFRIQUE DU SUD<br />

Publication de la liste des villes hôtes<br />

L<br />

e ministre des Sports sud-africain, Fikile Mbalula,<br />

a levé les incertitudes entourant l’organisation de la<br />

Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2013 en Afrique<br />

du Sud, en rendant publique, vendredi, la liste des cinq<br />

villes hôtes. «Concernant la Coupe d’Afrique des<br />

nations, le gouvernement a approuvé la liste des villes<br />

hôtes de l’édition 2013», a déclaré le ministre lors<br />

d’un point de presse. Il s’agit des stades de Mbombela<br />

à Nelspruit (nord-est), de Nelson Mandela Bay à Port<br />

<strong>El</strong>izabeth (sud), le Royal Bafokeng de Rustenburg<br />

(nord) et le stade Moses Mabhida de Durban (est).<br />

«Nous tiendrons les cérémonies d’ouverture et de<br />

clôture à Johannesburg qui fera partie des villes hôtes»,<br />

a dit le ministre. Son porte-parole, Paena Galane,<br />

a précisé à l’AFP que les matches d’ouverture et de<br />

clôture seraient donc disputés sur la pelouse de Soccer<br />

City, le magnifique complexe bâti à Johannesburg<br />

pour le Mondial 2010. «Toutes les villes hôtes utilise-<br />

n venant à bout et assez nette-<br />

Ement d’un MCS des plus apathiques,<br />

les Kabyles se sont donnés un<br />

peu d’air dans un championnat où<br />

ils n’ont guère brillé. Avec cette victoire,<br />

la JS Kabylie a surtout renoué<br />

avec le goût de la victoire qu’elle<br />

avait perdu depuis un moment déjà.<br />

C’est en fait l’amplitude du score<br />

qui a marqué les esprits. Car il faut<br />

dire qu’il y a bien longtemps que<br />

les Canaris ne s’étaient pas imposés<br />

avec une telle largesse au score en<br />

championnat. Mais pour retrouver<br />

un tel score de 4 à 0 en faveur des<br />

Canaris, il faudrait remonter au 1er<br />

décembre 2009, lorsqu’ils ont battu<br />

les Tuniques rouges de Annaba sur<br />

le même score grâce à des buts de<br />

Les joueurs du Real Madrid jubilent après leur 32 e titre de Liga<br />

jeu ses responsabilités. Le gardien<br />

basque Iraizoz devait ainsi sortir<br />

dès le début dans les pieds d’Higuain,<br />

qui avait créé la surprise en<br />

étant titularisé à la place du Français<br />

Benzema.<br />

Dès la 11’, les Blancs se voyaient<br />

offrir leur première balle de match:<br />

un penalty sifflé à juste titre pour<br />

une main de Javi Martinez à la<br />

suite d’une tête de Ramos. Mais<br />

Ronaldo, qui ruminait sans doute<br />

encore le penalty manqué lors de<br />

la séance de tirs au but face au<br />

Bayern en Ligue des champions,<br />

voyait Iraizoz détourner sa tentative<br />

de panenka. Mais le Real<br />

savait très vite se ressaisir. Sur<br />

un sublime enchaînement à trois<br />

entre Ronaldo, Özil et Higuain,<br />

l’attaquant argentin s’ouvrait le<br />

chemin du but et fusillait Iraizoz<br />

des 16 mètres (1-0; 16’). Quatre<br />

minutes après, Ronaldo offrait un<br />

caviar à Özil qui croisait parfaitement<br />

son tir du gauche (2-0).<br />

En deuxième période, les Blancs,<br />

sans doute portés par un titre qu’ils<br />

sentaient toujours plus proche et<br />

aidés ensuite par l’exclusion de<br />

Javi Martinez à la 72’, prenaient<br />

plus nettement le dessus sur leurs<br />

rivaux. Dès le retour des vestiaires,<br />

Ronaldo, bien servi sur un corner<br />

d’Özil, inscrivait ainsi le troisième<br />

de la tête (50’). AFP<br />

ront les installations du Mondial 2010», a souligné le<br />

porte-parole. En revanche, aucun match ne se tiendra<br />

au Cap, deuxième ville et capitale touristique du pays,<br />

et aussi seule agglomération d’importance gérée par<br />

l’opposition.<br />

La presse locale avait révélé il y a trois semaines que<br />

plusieurs villes, dont Johannesburg, hésitaient à accueillir<br />

la compétition pour des raisons financières, et<br />

que Le Cap avait déclaré forfait. «Concernant le poids<br />

financier pour les villes hôtes, un groupe de travail<br />

conjoint du ministère des Sports et du Trésor public<br />

rencontrera chaque ville séparément pour répondre<br />

aux craintes et à toutes les questions de nature budgétaire»,<br />

a ajouté le ministre. L’Afrique du Sud, qui<br />

devait initialement accueillir la Coupe d’Afrique des<br />

nations de 2017, a accepté au pied levé d’accueillir<br />

la compétition en 2013 à la place de la Libye, ravagée<br />

par la guerre civile.<br />

APRÈS SA VICTOIRE FACE AU MC SAÏDA<br />

La JSK veut se donner plus d’air à Sétif<br />

Yahia-Chérif, Belkalem, Aoudia et<br />

Belabbès. L’équipe était à l’époque<br />

dirigée par Mourad Karouf, comme<br />

c’était le cas samedi dernier. Karouf<br />

jouera une belle carte, aujourd’hui,<br />

à Sétif, face au nouveau sacré en<br />

Coupe d’Algérie pour tenter de voir<br />

son équipe faire plus. Comme face<br />

à Saïda, le coach kabyle s’est encore<br />

passé des services de Tedjar, de<br />

Bitam qui boude les entraînements,<br />

de Saïdi blessé et aussi de Metref,<br />

alors qu’il était annoncé de retour<br />

pour ce match dans la capitale des<br />

Hauts-Plateaux pour jouer contre<br />

ses ex-équipiers.<br />

C’est donc avec un mental requinqué<br />

que les Kabyles affronteront,<br />

cet après-midi, la formation de l’ES<br />

Sétif pour tenter de revenir avec un<br />

résultat probant. Un résultat qui,<br />

selon le coach Karouf, est dans les<br />

cordes de son groupe : «Je pense<br />

que là encore nous avons une bonne<br />

carte à jouer pour nous mettre définitivement<br />

à l’abri du maintien.» Il<br />

faut dire effectivement que le maintien<br />

n’est pas totalement assuré du<br />

fait qu’il reste encore 12 points à<br />

prendre et que l’équipe kabyle n’est<br />

qu’à sept longueurs du premier<br />

reléguable : le MC Oran. «D’où la<br />

nécessité pour nous de ne pas laisser<br />

filer ne serait-ce qu’un point à<br />

Sétif», dira encore Karouf qui s’est<br />

refusé à tout commentaire quant<br />

à la non-convocation des joueurs<br />

précités. Mohamed Rachid<br />

PHOTO : D. R.<br />

CR BELOUIZDAD<br />

Menad terminera<br />

la saison<br />

L<br />

’entraîneur<br />

Djamel Me-<br />

nad va pour-<br />

suivre sa mission à<br />

la barre technique<br />

du CR Belouizdad<br />

jusqu’à la fin de<br />

la saison en cours,<br />

a-t-on appris hier<br />

auprès de la direction<br />

du club<br />

algérois. «Menad<br />

a un contrat moral<br />

avec le CRB<br />

et il continuera<br />

sa mission avec<br />

le club au moins<br />

jusqu’à la fin de<br />

la saison», a déclaré,<br />

à l’APS, le<br />

directeur général<br />

du Chabab, Abdelkader<br />

Khiat. «C’est sous la houlette de Menad que<br />

la séance d’entraînement de reprise a été effectuée,<br />

jeudi en fin d’après-midi, durant laquelle il a eu un<br />

entretien avec les joueurs sur la finale de la Coupe<br />

d’Algérie perdue mardi face à l’ES Sétif (2-1)», a-t-il<br />

ajouté. A l’issue de cette finale, Menad avait déclaré à<br />

la presse qu’il n’était pas sûr de poursuivre sa mission<br />

au CRB, non sans crier à «l’ingratitude de certaines<br />

personnes au sein et autour du club», avait-il justifié.<br />

«Le président Azzedine Gana a eu une discussion<br />

avec Menad et l’a convaincu de poursuivre sa collaboration<br />

avec le club, tout en lui renouvelant sa<br />

confiance», a encore précisé Abdelkader Khiat. A<br />

quatre journées de la fin du championnat, le CRB occupe<br />

la 4 e place avec 42 points, à quatre longueurs du<br />

leader, l’USM Alger. APS<br />

PROGRAMME DU WEEK-END<br />

◗ Ligue 1 (27 e journée) :<br />

Aujourd’hui (15h) :<br />

MCA - CRB (HC)<br />

USMH -ASK (HC)<br />

NAHD - USMA (12/05)<br />

ASO - WAT<br />

Classement : Pts J<br />

1. USMA 46 26<br />

2. ESS 44 26<br />

- . JSMB 44 26<br />

4. CRB 42 26<br />

5. ASO 41 26<br />

- . WAT 41 26<br />

7. MCA 38 26<br />

8. USMH 36 26<br />

9. JSK 35 26<br />

10. CAB 32 26<br />

11. CSC 31 26<br />

-. MCEE 31 26<br />

13. ASK 30 26<br />

14. MCO 28 26<br />

15. MCS 24 26<br />

16. NAHD 22 26<br />

JSMB - MCO<br />

ESS - JSK<br />

CSC - MCS<br />

CAB - MCEE<br />

PENSÉE<br />

Il y a un an, un vide<br />

immense s'est installé au sein<br />

du domicile familial déserté,<br />

pour l'au-delà, par notre<br />

chère mère<br />

ABBES ZOULIKHA<br />

NÉE KHEBIZI<br />

rappelée à Dieu le 4 mai<br />

2011.<br />

Tu es pour nous irremplaçable, chère maman, tant<br />

tu nous prodiguais une aff ection jamais consumée,<br />

de jour comme de nuit. Ton métier, le plus diffi cile<br />

au monde, était aussi le plus noble, le plus beau<br />

du monde. Pour garder d'elle un souvenir vivace,<br />

ses fi lles Hassiba, Meriem et Salima, ses garçons<br />

Hamoud, Lyes et Mustapha, ainsi que ses nombreux<br />

petits-enfants demandent à tous ceux qui l'ont<br />

connue d'avoir une pieuse pensée à sa mémoire.<br />

Puisse Allah réserver à notre mère une place<br />

privilégiée et méritée en Son Vaste Paradis.


INCENDIE<br />

AU STADE<br />

DU 5 JUILLET<br />

Des supporters<br />

du MC Alger<br />

en prison<br />

Suite à l’incendie<br />

provoqué par des individus<br />

dans les tribunes du 5 Juillet<br />

lors du derby algérois USMA-<br />

MCA, les éléments de la<br />

sûreté de la wilaya d’Alger<br />

ont arrêté des supporters<br />

et les ont déférés hier à la<br />

justice. Ainsi huit supporters<br />

du Mouloudia d’Alger, qui<br />

avaient commis diverses<br />

infractions, ont été présentés<br />

devant le magistrat<br />

instructeur.<br />

Deux pyromanes pris<br />

en fl agrant délit au sein<br />

des tribunes ont été<br />

appréhendés ; il s’agit de<br />

deux jeunes supporters du<br />

MCA, âgés de 20 et 21 ans,<br />

demeurant l’un à Bordj<br />

<strong>El</strong> Bahri et l’autre à Baraki.<br />

Trois autres ont été<br />

appréhendés et déférés<br />

pour port d’armes blanches<br />

prohibées. Le juge a décerné<br />

des mandats de dépôt contre<br />

5 mis en cause.<br />

Par ailleurs trois fans, arrêtés<br />

en possession de produits<br />

pyrotechniques (fumigènes),<br />

ont reçu des citations à<br />

comparaître, selon une<br />

source. La sûreté de la wilaya<br />

d’Alger nous a précisé, hier<br />

soir, que d’autres individus<br />

confondus par des caméras<br />

de surveillance sont en voie<br />

d’identifi cation. O. K.<br />

L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 27<br />

SPORTS<br />

NAHD-USMA AU 5 JUILLET<br />

La morale est sauve<br />

a Ligue de football professionnel<br />

(LFP) est finale-<br />

ment revenue sur sa déci-<br />

sion de domicilier la rencontre<br />

NAHD-USMA (27e journée)<br />

au stade Omar Hamadi à Bologhine<br />

qui se trouve être celui de<br />

l’équipe visiteuse.<br />

Finalement, le derby algérois<br />

aura lieu le 12 mai au stade du 5<br />

juillet «afin de préserver la programmation<br />

de la 28e journée<br />

qui aura lieu mardi», indique<br />

une source proche de la LFP.<br />

Le revirement de la LFP est<br />

intervenu après le tollé qu’a<br />

soulevé la programmation de<br />

cette rencontre au stade Omar<br />

Hamadi. Pour justifier cette<br />

décision, la Ligue s’est drapée<br />

dans «l’explication» suivante :<br />

«Le NAHD, c’est lui qui reçoit,<br />

a saisi la Ligue par écrit lui<br />

demandant de domicilier le<br />

match à Bologhine», explique<br />

un membre de la LFP.<br />

Si tant est que c’est le club «recevant»<br />

lui-même qui a formulé<br />

cette demande, la Ligue de<br />

football professionnel n’avait<br />

pas à répondre favorablement<br />

à sa demande au seul motif que<br />

la morale ne peut jamais s’accommoder<br />

avec un pareil acte.<br />

Le NAHD, aujourd’hui, ou tout<br />

autre club, demain, ne peut et<br />

n’a le droit d’agir de la sorte<br />

qui plus est à quelques journées<br />

de la fin d’un championnat qui<br />

devrait connaître son vainqueur<br />

à l’ultime minute de la saison,<br />

peut-être.<br />

Tous les clubs en course pour<br />

le titre ont raison de s’insurger<br />

MOULOUDIA D’ALGER<br />

lors que tout allait pour<br />

Ale mieux après l’envoi du<br />

protocole d’accord par l’homme<br />

d’affaires franco-algérien Eddir<br />

Loungar et sa réception par<br />

le CA de la SSPA/MCA, au<br />

moment même où la réunion,<br />

de jeudi, des administrateurs<br />

du Doyen, devait mettre fin à<br />

des mois de tractations, voilà<br />

que certains membres du CA<br />

font volte-face et renient leurs<br />

engagements en modifiant le<br />

document par le rajout d’une<br />

«clause» qui exige de Loungar<br />

«de mettre sur la table 25<br />

milliards de centimes avant<br />

la signature du protocole et le<br />

contre cette domiciliation. Faire<br />

jouer NAHD-USMA à Bologhine<br />

aurait été une grave entorse à<br />

la crédibilité de la compétition<br />

que, justement, la Ligue se doit<br />

de protéger coûte que coûte.<br />

Finalement, la raison a prévalu<br />

et le derby aura lieu au stade<br />

du 5 Juillet… 48 heures après<br />

le déroulement de la majorité<br />

des rencontres de la 27 e journée<br />

alors que la LFP s’était engagée,<br />

il n’y a pas si longtemps,<br />

à programmer les rencontres<br />

des 5 dernières journées à la<br />

même heure et le jour même.<br />

Le «sursaut» de la LFP a recrédibiliser<br />

son action et son<br />

engagement à garantir « l’honnêteté<br />

et la régularité» de la<br />

compétition.<br />

Yazid Ouahib<br />

L’achat de la SSPA/MCA par Loungar traîne<br />

L’amère et surprenante défaite du Doyen face à l’USMA<br />

a poussé l’entraîneur Kamel Bouhellal a jeté l’éponge,<br />

en justifi ant sa décision par le fait de «ne pas avoir<br />

reconnu son équipe, mais plutôt un groupe en vacances»<br />

dans un match où l’enjeu était de première importance.<br />

Il a immédiatement été remplacé par son homologue<br />

Abdelkrim Bira, qui a pris ses fonctions, hier, dans<br />

la matinée, pour préparer son équipe à aff ronter,<br />

aujourd’hui, le CRB, et prendre en charge les quatre<br />

derniers matchs du championnat, dans un climat très<br />

tendu du fait de la grande colère des supporters vis-<br />

à-vis des joueurs et de la direction du club. Par ailleurs,<br />

Scène du match aller<br />

USMA-NAHD, disputé à Blida<br />

BIRA REMPLACE BOUHELLAL<br />

paiement des dettes de 2012<br />

sans en fixer le montant» et<br />

selon certaines indiscrétions<br />

des membres du CA ont exigé<br />

«d’être maintenus dans la future<br />

équipe de Loungar».<br />

Le patron de la LM Holding,qui<br />

s’est déplacé mercredi à Alger<br />

pour assister au derby et, dans la<br />

foulée, finaliser la transaction,<br />

a dîné avec les membres du CA<br />

à l’hôtel Hilton dans la même<br />

soirée, et c’est là qu’il lui a été<br />

fait part de ces nouvelles exigences,<br />

qui, évidemment l’ont<br />

irrité, dans la mesure où elles<br />

n’avaient pas été convenues<br />

dans les discussions préliminai-<br />

revenant sur le derby de mercredi dernier, le coordinateur<br />

de la section, Omar Ghrib, intervenant dans une émission<br />

radiophonique, a tenté de calmer les esprits en déclarant<br />

que «le match n’a fait l’objet d’aucune combine, car le<br />

Mouloudia est un club digne et honorable, par contre les<br />

joueurs étaient eff ectivement dans un jour sans, et le fait<br />

de ne pas avoir eu de compétition pendant 20 jours, nous<br />

a pénalisés lourdement. Aussi, je réfute ces allégations<br />

qui disent que c’est une équipe en vacances qui a aff ronté<br />

l’USMA, d’autant plus que nous nous rapprochions du<br />

podium». A. R.<br />

PHOTO : M. SALIM<br />

CONSÉQUENCE<br />

DU REPORT NAHD – USMA<br />

La programmation<br />

a failli être<br />

chamboulée<br />

E<br />

res qui avaient fait l’objet d’un<br />

PV signé par toutes les parties<br />

contractantes, à l’unanimité. La<br />

réunion de jeudi des membres<br />

du CA, qui devait être consacrée<br />

à la signature du protocole d’accord<br />

«a été délibérément retardée<br />

par les opposants farouches<br />

au projet d’investissement»,<br />

alors que Loungar a quitté Alger<br />

sans avoir eu le temps de confirmer<br />

les dernières intentions du<br />

CA.<br />

Par ailleurs, joint par téléphone,<br />

Omar Ghrib a confirmé que «le<br />

protocole d’accord a été finalement<br />

signé par tous les membres<br />

du CA, sans lui avoir apporté<br />

aucune modification et a été<br />

transmis à Loungar par email»,<br />

mettant fin, en principe, à toute<br />

cette mascarade.<br />

Loungar, pour sa part et dans<br />

une intervention, hier, sur les<br />

ondes de la radio, a réitéré sa<br />

détermination de faire aboutir<br />

son projet d’investissement au<br />

Mouloudia. Enfin, rappelons<br />

que le protocole d’accord sera<br />

déposé chez le notaire cette<br />

semaine, pour l’établissement<br />

d’un contrat notarié qui consacrera<br />

Eddir Loungar actionnaire<br />

majoritaire de la SSPA/MCA.<br />

Abdelmadjid Riad<br />

n décidant de décaler le derby NAHD – USMA de<br />

la 27e journée de championnat de 48 heures, soit<br />

pour le lundi 7 mai, suite à la polémique née de la<br />

domiciliation de ladite rencontre au stade Omara Hamadi<br />

de Bologhine, la Ligue de football professionnel (LFP)<br />

s’est empêtrée dans une situation des plus délicates, avec<br />

un chamboulement monstre et inévitable du programme<br />

préétabli pour se qui reste des matchs du championnat<br />

de cette saison, que les responsable de l’instance footballistique<br />

ne semble pas avoir pris en compte dans un<br />

premier temps. Néanmoins et face à cette situation, qui<br />

aurait pu bouleverser toute la programmation, la LFP a<br />

fini par réagir, en reportant la rencontre pour le samedi<br />

12 Mai, soit deux jours après le déroulement des législatives.<br />

Une décision «sage» qui permettra aux équipes<br />

de l’élite de terminer le championnat de cette saison à la<br />

date prévue, sans apporter un changement conséquent sur<br />

la programmation. En effet, si les responsables de la LFP<br />

avaient maintenu la rencontre NAHD – USMA pour lundi<br />

prochain, soit la veille d’une journée de championnat de<br />

Ligue 1 (28 e journée), l’instance footballistique aurait<br />

été contrainte de reporter ladite journée et avec le chamboulement<br />

de toute la programmation, et ce, en reportant<br />

deux des matchs programmés pour le mardi 8 mai, puisque<br />

le NAHD et l’USMA qui s’affronteront la veille n’ont<br />

pas le droit, du point de vue réglementaire, de disputer<br />

plus d’une rencontre en l’espace de 48 heures. Partant<br />

de ce principe, le NAHD et l’USMA appelés à affronter<br />

respectivement la JSK et la JSMB pour le compte de la<br />

28e journée devraient voir leurs rencontres respectives<br />

reportées. C’est d’ailleurs à cause de cette situation que la<br />

LFP et dans le souci de ne pas apporter des changements<br />

radicaux à la programmation, qui auraient aussi pu perturber<br />

le travail de la sélection nationale, appelée à rentrer en<br />

stage bloqué de longue durée à Alger à partir du 20 de ce<br />

mois, a décidé de reporter NAHD – USMA et sauver plus<br />

au moins la face. Il faut dire aussi que l’instance dirigée<br />

par Mahfoud Kebadj aurait pu éviter toute cette polémique<br />

et le risque de changement de programmation en<br />

décidant tout simplement du maintien du match à la date<br />

prévue dans une enceinte neutre. T. A. S.<br />

JS SAOURA<br />

Inauguration<br />

du nouveau<br />

siège<br />

Il y avait une grande<br />

foule de supporters, hier<br />

après-midi, devant le<br />

nouveau siège à deux<br />

paliers de la JS Saoura,<br />

inauguré en grande<br />

pompe au boulevard<br />

colonel Lotfi , en présence<br />

des fans de l’équipe et<br />

des autorités locales. La<br />

foule des supporters en<br />

liesse a fêté en même<br />

temps l’événement de<br />

l’inauguration et celui de<br />

l’accession de leur équipe<br />

de football en Ligue 1.<br />

A noter aussi que le<br />

nouveau siège de la JS<br />

Saoura a coûté environ<br />

3 millions de dinars<br />

et qu’une somme de 1<br />

milliard de centimes<br />

dégagée par la FAF et 700<br />

millions mobilisés par<br />

la JS Saoura ont permis<br />

l’acquisition d’un autocar<br />

pour les déplacements des<br />

joueurs.<br />

Une enveloppe fi nancière<br />

de 5 milliards de centimes<br />

vient d’être allouée par<br />

la commune de Béchar à<br />

l’équipe. M. Nadjah


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

POINT ZÉRO<br />

Saïda n’est pas loin<br />

et la machine est cassée<br />

L<br />

GLISSEMENT DE TERRAIN ET ÉBOULEMENT<br />

À ILLILTEN ( TIZI OUZOU)<br />

U<br />

Deux villages évacués<br />

ne importante quantité de boue<br />

s’est déversée, dans la nuit de<br />

jeudi à vendredi, sur une grande<br />

partie des villages Aït Aïssa Ouyahia et <strong>El</strong><br />

Had, chef-lieu de la commune d’Illilten, à<br />

70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Toutes<br />

les habitations ont été évacuées en<br />

urgence ; les familles de ces deux villages<br />

ont été accueillies par des proches dans les<br />

autres villages de la localité.<br />

L’important éboulement a été causé par un<br />

glissement de terrain survenu la semaine<br />

dernière, apprend-on de sources locales.<br />

«Dans la nuit de jeudi, vers 23h, nous<br />

avons entendu une sorte d’explosion au<br />

niveau de ce glissement de terrain, en<br />

contrebas du pic d’Azrou n’Thour. En l’espace<br />

de quelques minutes, nous avons vu<br />

des quantités considérables de boue couler,<br />

emportant avec elles des roches et des<br />

arbres», nous a expliqué M. Azzoug, président<br />

de l’APC d’Illilten. La population est<br />

sur le qui-vive depuis dimanche, date du<br />

début du glissement de terrain qui a ébranlé<br />

tout un fl anc de montagne. La coulée de<br />

boue, charriant des rochers, a englouti les<br />

cultures situées sur son passage. Les dégâts<br />

causés à l’agriculture semblent énormes.<br />

Des arbres centenaires, des cerisiers et des<br />

fi guiers ont été ensevelis par le torrent de<br />

boue qui avance inexorablement vers la<br />

vallée. A Aït Aïssa Ouyahia, le pont qui<br />

enjambe le CW253 reliant Illilten à Béjaïa<br />

par Ichelladhen est recouvert par de la<br />

terre et des troncs d’arbres. «Nous avons<br />

égèrement démocratiques au départ, les enjeux se sont<br />

lentement resserrés pour montrer la véritable nature de<br />

la machine qui s’est mise en marche pour forcer le<br />

La coulée de boue, charriant<br />

des rochers, a englouti les<br />

cultures sur son passage<br />

destin de 36 millions de personnes. La dernière semaine<br />

qui nous sépare des élections risque d’être difficile :<br />

harcèlement policier, pressions de toutes formes et même<br />

enlèvements. On le sentait un peu, pour cette dernière ligne<br />

droite, la menace et la violence sont devenues les seuls<br />

procédés pour obliger les gens à voter. L’agenda jouerait<br />

pourtant contre ce type de pressions, la Journée de la<br />

liberté d’expression vient de passer, le 3 mai (la Journée<br />

mondiale du rire est le 6 mai) et en théorie chacun aurait le<br />

droit de parler, de s’exprimer et de crier. Y compris les gens<br />

de Saïda, se sentant touchés et qui ont parfaitement le droit<br />

de se défendre même si c’est pour proférer aussi des<br />

menaces (de poursuites en justice) et traiter les journalistes<br />

de vagabonds, ce qui n’est pas réellement une insulte si on<br />

installé des cellules de crise pour observer<br />

l’évolution du phénomène qui est vraiment<br />

impressionnant. Jeudi, une équipe de géologues,<br />

géophysiciens et hydrogéologues,<br />

venue d’Alger, accompagnée de représentants<br />

de la wilaya, s’est rendue jusqu’à la<br />

source de la boue. Puis après le constat de<br />

la grandeur du cratère, nous avons décidé<br />

d’évacuer les habitations menacées, car<br />

le phénomène est vraiment inquiétant», a<br />

ajouté le maire.<br />

La principale route qui dessert le cheflieu<br />

de la commune a été obstruée par des<br />

tonnes de boue, ce qui a plongé plusieurs<br />

autres villages de la localité dans l’enclavement.<br />

«Nous essayons de mettre en<br />

ALGER 15° ORAN 13° CONSTANTINE 9° OUARGLA 19°<br />

23°<br />

21°<br />

27°<br />

32°<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 5 mai 2012<br />

place des digues pour canaliser la boue<br />

et éviter au chef-lieu d’être submergé par<br />

l’écoulement incessant de la boue», nous<br />

dit l’élu local.<br />

Jeudi dernier, nous avons essayé de nous<br />

rapprocher de ce qui peut être considéré<br />

comme «la source de boue». Un bruit impressionnant<br />

se faisait entendre sous terre.<br />

Une sorte d’explosion assourdissante a<br />

donné l’alerte aux nombreux présents, qui<br />

ont immédiatement quitté les lieux. Les<br />

élus locaux et les représentants des autorités<br />

sont sur place pour suivre l’évolution<br />

de la situation et rassurer les villageois sur<br />

leur prise en charge en cas d’aggravation<br />

du phénomène. Nacer Benzekri<br />

Par Chawki Amari<br />

les oppose aux sédentaires gras nantis de certitudes.<br />

En pratique, à J moins 5, les coups bas pleuvent, y compris<br />

de la part de ceux que l’on croit dans le même camp et, du<br />

point de vue moral, il est aujourd’hui moins grave de<br />

détourner des milliards que d’appeler au boycott ou même<br />

de ne pas appeler à voter. Les temps sont sérieux, l’humour<br />

n’a plus le droit de flirter avec l’analyse, le deuxième degré<br />

est interdit sans préavis et même le scepticisme sur ce<br />

scrutin est désormais un délit. La machine est en place, les<br />

structures anonymes chargées de chasser les visibles sont<br />

opérationnelles et elles ont pour mission de tenter<br />

d’éliminer tous les éléments qui ne fonctionnent pas dans<br />

le sens du bien-être de la Matrice. Seule consolation : les<br />

gens de Saïda, qui n’ont rien à voir avec ces procédés<br />

souterrains mais tiennent quand même à défendre leurs<br />

joueurs de couteaux, auront au moins signé leur acte de<br />

leur nom.<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

OBSERVATEURS EUROPÉENS<br />

UNE NOUVELLE<br />

DÉLÉGATION À ALGER<br />

■ Une soixantaine<br />

d’observateurs de l’Union<br />

européenne (UE) sont arrivés<br />

hier à Alger pour suivre, à la<br />

demande du gouvernement<br />

algérien, les élections<br />

législatives de jeudi prochain,<br />

a-t-on appris auprès de la<br />

mission électorale de l’UE<br />

déjà présente en Algérie.<br />

Ces experts, appelés<br />

«observateurs de courte<br />

durée», prendront le départ<br />

lundi pour se déployer dans les<br />

48 wilayas du pays et préparer<br />

leur mission d’observation du<br />

scrutin du 10 mai, a déclaré à<br />

l’APS Miguel Marques, attaché<br />

de presse de la mission. Cette<br />

délégation vient renforcer le<br />

travail des 40 observateurs<br />

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />

COMMENTAIRE<br />

Leçon<br />

de démocratie<br />

Par Omar Berbiche<br />

Sur les 17 millions de téléspectateurs qui ont<br />

suivi le face-à-face télévisé des deux candidats<br />

à l’élection présidentielle française, Francois<br />

Hollande et Nicolas Sarkozy, mercredi 2 mai,<br />

nombreux étaient sans doute les Algériens à s’être<br />

branchés sur les chaînes françaises qui ont retransmis le<br />

débat pour vivre ce grand moment de démocratie où les<br />

candidats ont débattu de leurs programmes respectifs<br />

les yeux dans les yeux, sous l’implacable arbitrage des<br />

électeurs. La densité du débat, la maîtrise des dossiers<br />

et des chiffres par les deux candidats, dont chacun avait<br />

fait l’usage selon la stratégie qui lui est propre pour<br />

accabler son adversaire, les plateaux de télévision tout<br />

aussi relevés qui avaient immédiatement suivi ce grand<br />

oral de l’élection présidentielle française, devenu un<br />

rituel et un moment fort de la campagne électorale, sont<br />

autant de facteurs qui vont certainement peser dans le<br />

comportement des Français, demain, lors du second<br />

tour de l’élection présidentielle française.<br />

S’il y a une leçon à retenir de cette campagne électorale<br />

suivie avec intérêt par les Algériens en raison des liens<br />

économiques, commerciaux mais surtout humains avec<br />

la présence sur le sol français d’une forte communauté<br />

algérienne, c’est bien ce formidable élan de mobilisation<br />

populaire de la société française dans toute sa diversité,<br />

ses sensibilités plurielles, ses forces sociales et<br />

syndicales, ses médias, ses hommes de culture, ses artistes<br />

et ses sportifs. Tous se sont pleinement impliqués<br />

dans cette campagne pour faire entendre leur voix et apporter,<br />

sur la base d’un choix conscient et réfléchi, leur<br />

soutien au candidat qui répond au mieux à leurs attentes.<br />

La souveraineté populaire prend tout son sens lorsqu’on<br />

voit toute l’énergie et la force de conviction que mettent<br />

les candidats en allant chercher les arguments dans les<br />

détails les plus infinis à coups de données chiffrées, recoupées,<br />

pour ne pas rester au niveau du simple discours<br />

pompeux, de la tentation éphémère et improductive de<br />

vendre du rêve. Dans ce genre d’exercice démocratique<br />

où tous les relais et instruments de veille, d’analyse et<br />

de régulation de la société sont mis à contribution – la<br />

classe politique, les partenaires sociaux, le mouvement<br />

associatif, les médias, les centres de recherche et d’analyse<br />

en prospective politique, les instituts de sondages<br />

– il n’y a pas de place pour la démagogie, le mensonge<br />

et les promesses chimériques qu’on ne pourra pas tenir.<br />

C’est là toute la différence qui sépare les grandes démocraties<br />

des pays comme le nôtre.<br />

Près d’un quart de siècle après l’instauration du multipartisme<br />

en Algérie, la démocratisation du système<br />

politique et de la société reste toujours à construire.<br />

Compte tenu du déficit démocratique du pays, nourri<br />

par la fraude institutionnalisée qui a marqué les scrutins<br />

qui se sont succédé ces dernières années, les électeurs<br />

ont bien du mal à être convaincus de la nécessité «historique»<br />

d’aller voter le 10 mai. Le nouveau paysage<br />

politique, meublé par tous ces partis folkloriques qui<br />

ont investi le champ politique et électoral, n’a fait que<br />

décrédibiliser encore davantage ce scrutin aux yeux de<br />

l’opinion.<br />

dits de «longue durée»,<br />

issus des Etats membres de<br />

l’UE, de la Norvège et de la<br />

Suisse, déployés en Algérie<br />

depuis un mois dans le but<br />

d’«examiner attentivement<br />

tout le processus électoral»,<br />

y compris le déroulement<br />

de la campagne électorale.<br />

Sept membres du Parlement<br />

européen, accompagnés de<br />

quatre experts sont également<br />

attendus à Alger le 7 mai,<br />

selon M. Marques. Avec les<br />

neuf observateurs de l’UE<br />

(équipe cadre) présents en<br />

Algérie depuis le 30 mars et<br />

la vingtaine d’ambassadeurs<br />

des pays d’Europe, le total<br />

des observateurs européens<br />

devrait atteindre les 140.

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