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PHOTO : DR<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> LIRE<br />
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 5 mai 2012<br />
■ GLISSEMENT DE TERRAIN<br />
À ILLILTEN (TIZI OUZOU)<br />
Deux villages<br />
évacués<br />
EN PAGE 28<br />
ÉDITION DU CENTRE<br />
N° 6551 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />
LIBERTÉ D’ASSOCIATION<br />
EN ALGÉRIE<br />
L’ONU émet<br />
des critiques<br />
◗ LIRE L’ARTICLE<br />
DE MADJID MAKEDHI EN PAGE 3<br />
LES MÉDIAS SOCIAUX EN DÉBAT<br />
LES BLOGS, UN FLUX À RÉGLEMENTER<br />
● «La liberté de la presse, un vecteur de<br />
transformation des sociétés : les nouvelles<br />
voix, les jeunes et les médias sociaux»<br />
est le premier thème abordé, hier, lors de<br />
la conférence sur la Journée mondiale<br />
de la liberté de la presse organisée par<br />
l’Unesco à Tunis.<br />
Tunis (Tunisie)<br />
De notre envoyée spéciale<br />
es experts et les<br />
L professionnels du secteur<br />
présents ont, à l’unanimité, mis<br />
en avant le rôle que jouent les<br />
médias sociaux ces dernières<br />
années dans la création des<br />
événements. Toutefois, il semble<br />
important de réglementer<br />
cette activité de<br />
manière à ne pas<br />
tomber dans la<br />
propagande.<br />
Mina Adel (Suite page 6)<br />
CHAMPIONNAT NATIONAL DE FOOTBALL<br />
UNE TUMULTUEUSE<br />
FIN DE SAISON<br />
■ La fi n de saison de la Ligue 1 est marquée<br />
par un vent de contestation aussi bien chez les<br />
supporters que chez les dirigeants<br />
■ Des scènes de violence ont été enregistrées<br />
mercredi au 5 Juillet en raison des soupçons des<br />
supporters d’un éventuel arrangement entre le<br />
MCA et l’USMA<br />
■ Mahfoud Kerbadj a doublement transgressé la loi<br />
en programmant dans un premier temps le derby<br />
NAHD–USMA à Bologhine avant de le reporter<br />
carrément. Un report qui arrange le leader.<br />
LIRE NOS ARTICLES EN PAGE 26 ET 27<br />
AYANT PERDU QUATRE APPELS EN JUSTICE<br />
Djezzy débourse<br />
44 milliards de dinars<br />
■ L’opérateur de téléphonie mobile<br />
Djezzy a perdu toutes les actions en<br />
justice intentées contre la Banque<br />
d’Algérie pour faire annuler le<br />
redressement fi scal<br />
■ Djezzy est accusé d’avoir commis de<br />
2007 à 2009 des infractions fi nancières<br />
multiples. Les appels introduits par OTA et<br />
OTH ont été jugés irrecevables.<br />
LIRE L’ARTICLE DE ZHOR HADJAM EN PAGE 8<br />
Arts & lettres<br />
BRÉSIL<br />
EXPÉRIENCE DE DÉVELOPPEMENT<br />
DU LIVRE ET DE LA LECTURE<br />
Malo do Livro<br />
Lire le supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16<br />
PHOTO : DR
A<br />
près une semaine de mobilisation<br />
et de solidarité<br />
avec la famille de l’otage,<br />
l’entrepreneur de Souk <strong>El</strong> Tenine<br />
(daïra de Maâtkas, à 25 km de<br />
Tizi Ouzou) a été libéré mercredi<br />
dernier vers 22h. Rencontré dans<br />
son domicile quelques heures<br />
après sa libération, Omar Rabahallah,<br />
42 ans, père de quatre<br />
enfants, nous a parlé des circonstances<br />
de son enlèvement et des<br />
conditions de sa séquestration.<br />
«Les ravisseurs ont contacté les<br />
membres de ma famille qui se<br />
sont déplacés à Ighil Oumenchar,<br />
entre Souk <strong>El</strong> Tenine et Mechtras,<br />
pour me récupérer. J’ai<br />
été kidnappé par des individus<br />
armés alors que j’étais à l’intérieur<br />
de mon bureau au siège<br />
de mon entreprise de travaux<br />
publics», nous a-t-il confié. Et<br />
de préciser qu’il était 20h quand<br />
les assaillants ont fait irruption<br />
à l’intérieur de son bureau, avant<br />
de le sommer à les accompagner<br />
à l’extérieur. Puis ils l’ont obligé<br />
à les emmener à bord de sa propre<br />
voiture jusqu’au lieudit Ighil<br />
Oumenchar.<br />
A cet endroit, les criminels ont<br />
abandonné le véhicule et appelé<br />
le frère du désormais ex-otage.<br />
«Les kidnappeurs, au nombre<br />
de quatre, m’ont bandé les yeux<br />
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 2<br />
L’ACTUALITÉ<br />
APRÈS LA LIBÉRATION DE L’ENTREPRENEUR KIDNAPPÉ<br />
Soulagement à Maâtkas<br />
● La nouvelle de la libération de l’otage a vite fait le tour de la région,<br />
suscitant un grand soulagement de la population.<br />
Retour de l’otage parmi les siens<br />
pour me conduire vers une destination<br />
inconnue, dans la forêt. Je<br />
ne me rappelle pas de l’itinéraire<br />
emprunté. Au cours du déplacement,<br />
j’ai eu un malaise et je me<br />
suis évanoui à deux reprises. Je<br />
suis tombé. D’ailleurs, j’ai même<br />
une blessure», a-t-il témoigné,<br />
tout en précisant qu’il s’agissait<br />
d’islamistes armés. «Les kid-<br />
ALI LASKRI À MOSTAGANEM<br />
nappeurs récitaient souvent le<br />
Coran. Ils étaient âgés de 35 à<br />
45 ans», nous a confié Omar Rabahallah<br />
qui a passé une semaine<br />
dans une sorte de casemate où les<br />
terroristes lui apportaient de la<br />
nourriture. «Les premiers jours,<br />
je prenais seulement de la tisane<br />
car j’étais vraiment malade. Puis<br />
les ravisseurs me ramenaient des<br />
pâtes», a-t-il ajouté.<br />
La nouvelle de la libération de<br />
l’otage a vite fait le tour de la<br />
région, suscitant un grand soulagement<br />
de la population.<br />
Le président de l’APC de Souk <strong>El</strong><br />
Tenine, Moh Kalileche, a déclaré<br />
: «Nous appelons la population à<br />
rester vigilante et mobilisée car<br />
notre commune est devenue une<br />
zone rouge avec ce climat d’insécurité.»<br />
Le maire de Maâtkas, Bousaâd<br />
Zalouk, a souligné, pour sa part,<br />
que «Omar Rabahallah est un<br />
entrepreneur qui a aidé les populations<br />
des deux communes de<br />
la daïra. Il faut toujours garder<br />
cette mobilisation pour en finir<br />
avec ces kidnappings qui ont paralysé<br />
notre région».<br />
Notons que la wilaya de Tizi<br />
Ouzou a enregistré, depuis 2005,<br />
67 kidnappings, dont 13 ont eu<br />
lieu dans la daïra de Maâtkas.<br />
Hafi d Azzouzi<br />
«Cette histoire de quotas est un délire»<br />
ors d’un meeting à Mostaganem, le premier<br />
secrétaire du FFS a prévenu contre toute<br />
forme de fraude qui risquerait de plonger le<br />
pays dans des troubles. Intervenant après Miloud<br />
Kadi, tête de file de la liste FFS de Mostaganem,<br />
Ali Laskri a également dénoncé «une<br />
certaine presse aux ordres» qui a parlé d’un<br />
séjour de Hocine Aït Ahmed et d’une rencontre<br />
que ce dernier aurait eue avec les autorités<br />
supérieures du pays.<br />
Une rumeur savamment distillée par des officines,<br />
a-t-il dit, qui cherchent à discréditer le<br />
FFS et son premier responsable. Il a également<br />
réfuté toute forme de compromis avec quiconque<br />
en vue d’une distribution de quotas,<br />
ajoutant que cette manipulation ne passera pas<br />
et que le FFS n’est pas un parti «portable». Se<br />
voulant plus tranchant, il souligne avec fermeté<br />
que Aït Ahmed n’est pas rentré au pays<br />
et donc n’a rencontré personne, martelant que<br />
cette histoire de rencontre et de quotas est un<br />
délire.<br />
Abordant la question des législatives, il prévient<br />
que le FFS ne permettra pas une élection<br />
ABDELAZIZ BELKHADEM, SG FLN<br />
«Changement» dans les liens Alger-Paris<br />
si Hollande est élu<br />
e secrétaire général du Front de libération<br />
Lnationale (FLN) a estimé hier qu’il y aura<br />
un «changement» dans les relations francoalgériennes<br />
si le candidat socialiste François<br />
Hollande est élu président demain. «Il n’y a<br />
pas de doute que cela changera parce que<br />
les relations algéro-françaises sont denses»,<br />
selon Abdelaziz Belkhadem, cité par l’AFP.<br />
«Nous entretenons de bonnes relations au<br />
à la Naegelen (ancien gouverneur de l’Algérie<br />
coloniale des années 1950 rendu célèbre par<br />
une fraude massive au détriment des partis<br />
nationalistes), n’hésitant pas à faire le parallèle<br />
entre ce fraudeur en puissance et Ahmed Ouyahia,<br />
l’actuel Premier ministre et SG du RND.<br />
Profitant de la célébration de la Journée de<br />
la presse, il a rendu un vibrant hommage aux<br />
journalistes disparus, citant Mohamed Meceffeuk,<br />
correspondant d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> assassiné par<br />
un groupe terroriste dans le Dahra. Parlant de<br />
l’arrêt du processus électoral de janvier 1992,<br />
il a salué la clairvoyance et le patriotisme de<br />
Mouloud Hamrouche, Abdelhamid Mehri et<br />
du président martyr Mohamed Boudiaf. A<br />
Alger, Mustapha Bouchachi, qui conduit la<br />
liste du parti dans la capitale, a défendu le<br />
choix du FFS de prendre part aux législatives<br />
du 10 mai. «La décision de participer aux<br />
législatives n’est pas pour rendre service au<br />
régime, mais pour sauver l’Algérie», a lancé,<br />
hier, M. Bouchachi qui est intervenu dans un<br />
meeting électoral à Birkhadem. Selon M. Bouchachi,<br />
la participation aux élections est «le<br />
plan personnel comme au plan partisan», a<br />
souligné M. Belkhadem, en marge d’un rassemblement<br />
du FLN à Tipasa (ouest d’Alger)<br />
en vue des législatives du 10 mai. «Il faut que<br />
la France officielle reconnaisse les crimes de<br />
la colonisation», a-t-il réitéré. «Une fois cet<br />
obstacle levé, il n’y a pas de raison pour que<br />
les relations ne connaissent pas une embellie<br />
et je crois que le candidat François Hollande<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
Ali Laskri, premier secrétaire du FFS<br />
seul chemin» pour le changement afin d’éviter<br />
un éclatement violent dans le pays. «Nous ne<br />
voulons pas voir ce qui est arrivé à la Libye<br />
arrive à l’Algérie. Il existe un agenda occidental<br />
et nous ne voulons pas que l’Algérie soit<br />
affectée», s’est–il défendu. Yacine Alim<br />
va dans ce sens.» «Mais qu’il s’agisse du<br />
président Sarkozy ou du candidat François<br />
Hollande s’il est élu président, il y a nécessité<br />
de donner à la mémoire une place dans les<br />
relations entre les deux pays», a-t-il déclaré.<br />
Il a toutefois rappelé qu’«il n’y avait pas de<br />
grande différence entre la droite et la gauche»<br />
françaises durant les sept ans de Guerre de<br />
Libération. R. P.<br />
PHOTO : D. R.<br />
J<br />
BOUIRA<br />
Deux terroristes<br />
abattus à Zbarbar<br />
(Lakhdaria)<br />
eudi dernier vers 18h, les forces spéciales de<br />
l’ANP qui effectuaient un ratissage du côté des<br />
communes de Malla et de Zbarbar, relevant de la<br />
daïra de Lakhdaria, à 45 km à l’ouest de Bouira, réputées<br />
être un lieu de passage de groupes terroristes qui<br />
se déplacent fréquemment entre les wilayas de Bouira<br />
et Médéa, ont mis hors d’état de nuire deux terroristes<br />
et récupéré deux armes de guerre, a-t-on appris hier<br />
de sources sûres. Les deux terroristes ont été abattus<br />
au lieudit Thaâlba, dans les maquis de la commune<br />
de Zbarbar, à la lisère avec la wilaya de Médéa. Les<br />
corps des deux sanguinaires abattus, âgés entre 30 et<br />
40 ans, ont été acheminés vers l’hôpital de Lakhdaria<br />
pour identification.<br />
Le ratissage de l’armée, déclenché depuis le début de<br />
la semaine écoulée, touchera également les maquis de<br />
la wilaya de Médéa connus, au début du terrorisme,<br />
comme étant un fief des groupes armés. A. F.<br />
BOUMERDÈS<br />
Deux offi ciers<br />
supérieurs de l’ANP<br />
tués à Keddara<br />
U<br />
n lieutenant-colonel et un commandant de l’Armée<br />
nationale populaire (ANP) ont été tués,<br />
hier vers 11h, dans un guet-apens qui leur a été tendu<br />
par un groupe terroriste près de Keddara, à 25 km<br />
au sud de Boumerdès, a-t-on appris de source bien<br />
informée. Les victimes ont reçu des tirs de mortier<br />
artisanal entre Ben Hachlaf et Anssa, au moment où<br />
elles s’apprêtaient à rejoindre leur campement à bord<br />
d’un véhicule banalisé, ajoute notre source. Cette<br />
attaque-surprise des groupes armés a causé également<br />
de légères blessures à un soldat, apprend-on encore.<br />
Peu après, deux hélicoptères ont sillonné la région<br />
pour traquer les terroristes auteurs des tirs ayant coûté<br />
la vie aux deux officiers. Aussi, un nombre important<br />
de soldats de la caserne d’Anssa s’est redéployé sur<br />
le terrain pour cerner les endroits suspectés d’avoir<br />
abrité les résidus terroristes qui continuent de semer<br />
la mort dans la région. Des bombardements ont été<br />
entendus par des habitants de la région.<br />
A l’heure où nous mettons sous presse, aucune information<br />
n’a filtré sur le bilan de cette opération. Cet<br />
attentat intervient dans un contexte particulier, caractérisé<br />
par la recrudescence des actes terroristes dans<br />
la région. Il y a moins d’une semaine, une bombe a<br />
explosé au centre-ville de Baghlia, faisant sept blessés<br />
(quatre policiers et trois civils). Quelques jours auparavant,<br />
un citoyen a trouvé la mort et deux autres ont<br />
été blessés dans l’explosion d’une bombe artisanale<br />
sur la route reliant Si Mustapha aux Issers, à l’est de<br />
Boumerdès. Malgré les coups de boutoir qui leur ont<br />
été assénés ces derniers mois, les groupes terroristes<br />
semblent ne rater aucune occasion pour s’en prendre<br />
aux citoyens et aux forces de sécurité. R. K.<br />
TAMANRASSET<br />
34 bureaux de vote<br />
itinérants pour les<br />
localités enclavées<br />
our les élections législatives de 10 mai, 34<br />
P bureaux itinérants sont programmés dans les<br />
localités lointaines, a indiqué, avant-hier, le wali de<br />
Tamanrasset, Saïd Meziane. Il a souligné que les<br />
traditions électorales des nomades seront respectées<br />
et que toutes les dispositions nécessaires sont mises<br />
en place. Le transport des électeurs sera également<br />
assuré le jour du scrutin par la wilaya qui a mis à la<br />
disposition de chaque bureau de vote un bus pour<br />
faciliter les déplacements des votants.<br />
Répondant aux rumeurs sur la fraude qui circulent<br />
dans la ville des Imouhagh, le wali a indiqué : «Il<br />
n’y aura aucune possibilité à la fraude électorale. Je<br />
veille personnellement sur le bon fonctionnement de<br />
ces élections et je m’engage à ce que l’administration<br />
soit neutre pour que le scrutin se déroule en toute<br />
transparence et crédibilité.» Ravah Ighil
D<br />
écriée déjà en Algérie,<br />
la nouvelle loi sur<br />
les associations vient<br />
d’être remise en cause par les<br />
Nations unies. Le rapporteur<br />
spécial de l’ONU sur les libertés<br />
de réunion pacifique<br />
et d’association, Maina Kiai,<br />
relève un certain nombre de<br />
dispositions contenues dans<br />
ce texte, qui n’encourage pas<br />
l’émergence d’un mouvement<br />
associatif fort en Algérie. «Les<br />
prochaines élections législatives<br />
doivent permettre de<br />
répondre aux demandes légitimes<br />
de la société civile dans<br />
le domaine de la liberté d’association»,<br />
affirme l’expert<br />
onusien dans un communiqué<br />
rendu public hier à Genève<br />
(Suisse). Il exhorte, dans ce<br />
sens, les autorités algériennes<br />
à revoir lesdites dispositions<br />
pour les mettre «en adéquation<br />
avec les exigences du<br />
droit international des droits<br />
de l’homme».<br />
Maina Kiai déplore également<br />
le recul enregistré par l’Algérie<br />
dans ce domaine. «Alors<br />
que le Printemps arabe invite<br />
à un élargissement de la place<br />
octroyée à la société civile, il<br />
est tout à fait regrettable que<br />
l’Algérie se singularise par<br />
un retour en arrière dans le<br />
domaine de la liberté d’association,<br />
en limitant plus<br />
rigoureusement le périmètre<br />
d’action ou l’accès au financement<br />
des associations»,<br />
insiste-t-il dans son communiqué.<br />
Il ne cache pas non plus<br />
ses préoccupations à l’égard<br />
de nombreuses dispositions<br />
de cette loi qui, selon lui, impose<br />
de nouveaux contrôles et<br />
restrictions quant à la création<br />
des associations ainsi que sur<br />
leur accès au financement.<br />
Le rapporteur spécial critique<br />
d’emblée la possibilité offerte<br />
par ce texte à l’administration<br />
«de rejeter des demandes de<br />
création des associations sans<br />
recours à la justice». «La formation<br />
de toute association<br />
est désormais soumise à l’accord<br />
préalable des autorités,<br />
qui peuvent à présent refuser<br />
une demande d’enregistrement<br />
sans avoir besoin de<br />
recourir à un juge, tel que cela<br />
était le cas auparavant. Cette<br />
situation constitue un recul<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 3<br />
important par rapport à la<br />
loi 90-31 (1990) qui était en<br />
vigueur jusque-là», dit-il, en<br />
rappelant que cette nouvelle<br />
loi prévoit une peine d’emprisonnement<br />
et une lourde<br />
amende pour quiconque opère<br />
au nom d’une association non<br />
encore enregistrée ou agréée,<br />
suspendue ou dissoute.<br />
Le rédacteur de ce document<br />
remet également en cause<br />
l’article fixant les objectifs et<br />
les buts des associations qui<br />
«ne devront pas être contraires<br />
aux constantes et aux valeurs<br />
nationales et que toute<br />
L’ACTUALITÉ<br />
RESTRICTIONS ET CONTRÔLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE<br />
L’ONU critique le recul de la liberté<br />
d’association en Algérie<br />
ingérence dans les affaires<br />
internes du pays entraînera la<br />
suspension ou la dissolution<br />
de l’association concernée».<br />
«Ces dispositions sont particulièrement<br />
vagues et sujettes<br />
à des interprétations abusives.<br />
<strong>El</strong>les portent un coup grave à<br />
la jouissance du droit à la<br />
liberté d’association», met-il<br />
en garde.<br />
MAINA KIAI SOLLICITE<br />
UNE INVITATION<br />
OFFICIELLE D’ALGER<br />
Le rapporteur de l’ONU précise<br />
également que les asso-<br />
ciations constituent un moyen<br />
de première importance permettant<br />
à la population d’exprimer<br />
ses aspirations. «<strong>El</strong>les<br />
doivent pouvoir, et en ont<br />
même la responsabilité morale,<br />
de s’intéresser à la vie<br />
politique intérieure de leur<br />
propre pays», souligne-t-il.<br />
L’autre point critiqué est l’accès<br />
des associations au financement<br />
étranger. «Les associations<br />
algériennes seront<br />
privées de recevoir des fonds<br />
de toutes légations diplomatiques<br />
ou organisations non<br />
gouvernementales étrangères,<br />
en dehors des relations de<br />
coopération dûment établies.<br />
Il est à craindre que de telles<br />
dispositions soient utilisées<br />
pour entraver le travail des<br />
associations, notamment celles<br />
de défense des droits de<br />
l’homme», soutient-il, précisant<br />
que «l’accès au financement<br />
ne devrait pas être<br />
strictement restreint».<br />
Ce faisant, Maina Kiai invite<br />
le gouvernement et les partis<br />
engagés dans la course<br />
à l’APN à œuvrer pour la<br />
révision de ce texte. Dans<br />
la foulée, il indique avoir<br />
sollicité une invitation officielle<br />
pour conduire une visite<br />
en Algérie : «Je compte sur<br />
une réponse positive à cette<br />
demande. Je me tiens dès à<br />
présent à l’entière disposition<br />
des autorités algériennes<br />
pour toute coopération<br />
technique dont elles auraient<br />
besoin pour s’assurer que la<br />
loi sur les associations et son<br />
application soient conformes<br />
aux standards du droit international.»<br />
Madjid Makedhi<br />
CONDAMNATION DE ABDELKADER KHARBA À UNE ANNÉE<br />
DE PRISON AVEC SURSIS<br />
Des organisations nationales et des<br />
ONG internationales dénoncent<br />
a condamnation, jeudi dernier, du militant de<br />
L la LADDH, Abdelkader Kherba, à une année<br />
de prison avec sursis et 20 000 DA d’amende, suscite<br />
l’indignation des organisations nationales et<br />
internationales. En effet, la Ligue algérienne pour la<br />
défense des droits de l’homme (LADDH) appelle,<br />
dans un communiqué rendu public hier, les autorités<br />
à se conformer aux conventions internationales ratifiées<br />
par l’Algérie et lever les entraves «aux libertés<br />
d’expression et d’opinion». «Si la Ligue se réjouit<br />
de la libération de Abdelkader Kharba, en attendant<br />
que son dossier soit réexaminé en appel, elle<br />
rappelle que ce militant a été poursuivi uniquement<br />
pour avoir exprimé son soutien au mouvement de<br />
grève des greffiers, ce qui, au point de vue de la loi,<br />
ne constitue nullement un délit», note la Ligue dans<br />
son communiqué.<br />
Pour sa part, l’Observatoire pour la protection des<br />
défenseurs des droits de l’homme (OBS), programme<br />
conjoint de la FIDH et de l’Organisation<br />
mondiale contre la torture (OMCT), appelle «à<br />
l’abandon de toute forme de poursuites arbitraires<br />
à l’encontre de Abdelkader Kherba». Dans une<br />
déclaration transmise aux plus hautes autorités de<br />
l’Etat, l’OBS demande également la cession de<br />
«toute forme de harcèlement judiciaire à l’encontre<br />
de l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme<br />
en Algérie».<br />
Cette affaire a suscité aussi la réaction du ministère<br />
français des Affaires étrangères (MAE) qui rappelle<br />
«l’attachement de son pays à la liberté de manifestation».<br />
«La France rappelle son attachement à la<br />
liberté de manifestation, en Algérie, comme partout<br />
ailleurs dans le monde», déclare le porte-parole<br />
du MAE français, Vincent Floreani, au cours d’un<br />
point de presse animé, hier à Paris, en réaction à une<br />
question concernant la condamnation de Mohamed<br />
Kherba.<br />
L’association Rassemblement action jeunesse<br />
(RAJ), qui avait également affiché son soutien au<br />
militant de la LADDH dès son arrestation, dénonce<br />
aussi cette condamnation. «Le RAJ ne peut se réjouir<br />
que si la peine de prison avec sursis à l’encontre<br />
de notre camarade Kherba est levée. Nous<br />
ne sommes pas satisfaits du verdict et condamnons<br />
ce jugement injuste. Nous demandons son acquittement<br />
pur et simple», précise l’organisation dans un<br />
communiqué. L’association exige, en outre, l’arrêt<br />
des poursuites judiciaires et des intimidations à<br />
l’encontre des Algériens et particulièrement des<br />
militants. Tout en saluant la remise en liberté de<br />
Abdelkader Kherba, Hakim Addad, candidat du<br />
FFS aux législatives du 10 mai à Alger, appelle, lui<br />
aussi, au maintien de la mobilisation jusqu’à l’acquittement<br />
de Kherba. «Nous ne pouvons pas nous<br />
contenter de cette victoire qui, à mon avis, n’est pas<br />
totale. La mobilisation doit continuer et même s’accentuer<br />
pour que ce jugement soit revu en appel et<br />
que le militant soit purement et simplement acquitté<br />
et qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Il est<br />
inacceptable que soit prononcée une peine même<br />
avec sursis à l’encontre d’un citoyen ayant soutenu<br />
de manière pacifique des travailleurs grévistes.<br />
Accepter cela, c’est se préparer à de nouvelles<br />
arrestations et autres intimidations de militants à<br />
l’avenir», précise-t-il. M. M.<br />
L<br />
ARRÊTÉ MARDI<br />
À BELCOURT<br />
(ALGER)<br />
Tarik<br />
Mameri<br />
relâché<br />
e jeune Tarik Mameri, arrêté par la<br />
police mardi dernier dans la soirée,<br />
a été relâché hier. Son procès aura<br />
lieu le 30 mai. Contacté par nos soins,<br />
maître Sidhoum, l’avocat constitué dans<br />
cette affaire, a déclaré que «Tarik sera<br />
poursuivi pour quatre chefs d’inculpation».<br />
Cette poursuite intervient suite<br />
à la diffusion de vidéos le montrant en<br />
train d’exprimer son avis sur les élections<br />
législatives. Les chefs d’inculpation<br />
sont «destruction des biens d’autrui<br />
et de documents officiels». Pour ces<br />
deux premières accusations, le jeune<br />
chômeur va s’expliquer par rapport à la<br />
dégradation des panneaux d’affichage<br />
placés dans le cadre de la campagne<br />
électorale et la destruction de sa carte<br />
électorale dans la mesure où le jeune<br />
réfute l’idée d’aller voter.<br />
Deux autres chefs d’inculpation ont été<br />
retenus par le juge d’instruction, à savoir<br />
«incitation à l’attroupement et outrage à<br />
corps constitué».<br />
Maître Sidhoum s’est félicité de la décision<br />
du relâchement de son client. Il<br />
s’est montré tout de même inquiet quant<br />
au rétrécissement du champ des libertés,<br />
notamment le droit à l’expression d’un<br />
point de vue autre que le discours officiel.<br />
La famille de Tarik, quant à elle, se<br />
refuse à tout commentaire.<br />
Faut-il préciser que l’APC de Sidi M’hamed<br />
s’est constituée partie civile dans<br />
cette affaire ; elle est représentée par son<br />
président, M. Bourouina. La défense<br />
de l’accusé sera assurée par le Réseau<br />
des avocats algériens pour la défense<br />
des droits de l’homme (RADDH). Pour<br />
rappel, Tarik Mameri a été arrêté dans<br />
son quartier mardi soir. D’après Yacine<br />
Zaïd, militant des droits de l’homme,<br />
il avait été embarqué par des policiers<br />
en civil venus à bord d’un véhicule de<br />
type Caddy. Djedjiga Rahmani<br />
L’INCIDENT S’EST<br />
REPRODUIT<br />
La Maison<br />
des syndicats<br />
cambriolée<br />
L<br />
a Maison des syndicats, située à Dar<br />
<strong>El</strong> Beïda (Alger) a été encore une<br />
fois l’objet d’un cambriolage, dans la<br />
nuit de mercredi à jeudi. Les voleurs<br />
ont ciblé l’ordinateur du bureau du Syndicat<br />
national autonome du personnel<br />
de l’administration publique (Snapap).<br />
«Les cambrioleurs se sont introduits par<br />
la fenêtre qui donne sur le stade, puis<br />
la porte du bureau a été découpée au<br />
niveau de la serrure», déclare Fatouma<br />
Hireche, secrétaire nationale du bureau<br />
exécutif du Snapap. Et de poursuivre :<br />
«C’est le deuxième ordinateur qui fait<br />
l’objet de vol. Ces actes interviennent à<br />
chaque fois qu’il a annonce d’une action<br />
importante.» Il convient de rappeler<br />
que ce vol a été commis juste après l’annonce<br />
de la création de la Confédération<br />
nationale autonome des travailleurs algériens<br />
(CNATA), tandis que le premier<br />
était intervenu suite à l’installation de<br />
la Coordination nationale pour le changement<br />
et la démocratie (CNCD). Une<br />
plainte avait été déposée contre X lors<br />
du premier cambriolage, «restée sans<br />
suite», souligne Mme Hireche, qui ajoute<br />
qu’une autre plainte contre X a été déposée<br />
suite au deuxième. D. R.
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 4<br />
REPORTAGE<br />
LA MAURITANIE GANGRENÉE PAR LA CORRUPTION<br />
DANS L’ENFER DE LA GABEGIE<br />
a corruption en Mauritanie est un véritable<br />
sport national, c’est une activité à laquelle<br />
tout le monde, ou presque, s’adonne. De-<br />
puis quelque temps, tout Nouakchott, capitale<br />
mauritanienne, s’est mis à parler de ce fléau en<br />
présence des représentants des Nations unies,<br />
venus prendre le pouls de la situation, dans ce<br />
pays où la bonne gouvernance est un vain mot.<br />
Les plus optimistes disent, pour un sujet aussi<br />
tabou, en discuter aujourd’hui c’est déjà un pas<br />
en avant. Parce que ce fléau, qui ronge tous les<br />
secteurs de la vie publique, n’est pas aussi mal<br />
vu dans la société. «C’est presque socioculturel»,<br />
commente un Mauritanien rencontré à<br />
Nouakchott. Les conséquences sont désastreuses<br />
et vérifiables sur le terrain. Dans une contrée<br />
aussi riche, ayant accédé à l’indépendance en<br />
1960, la capitale donne l’image d’un pays qui<br />
végète dans le sous-développement. Les trottoirs<br />
de Nouakchott sont poussiéreux. «Vous savez,<br />
quand les responsables sont nommés, ils pensent<br />
d’abord à se remplir les poches.» Au pays des<br />
mille poètes, on n’hésite pas à demander des<br />
commissions. «Ici, c’est monnaie courante.» Un<br />
fonctionnaire d’Etat, résumant la corruption en<br />
Mauritanie, raconte l’histoire d’un investisseur<br />
qui a renoncé à son projet aussitôt qu’il a voulu<br />
le lancer : «Le ministre lui a demandé 35%, le<br />
secrétaire général 20% et le comptable 10%.»<br />
A Nouakchott, les propriétaires de snacks, de<br />
restaurants, notamment les étrangers, sont pris<br />
en tenailles par une pratique quotidienne du racket.<br />
«Les policiers et les fonctionnaires de l’Etat<br />
pointent tous les jours pour nous voler, nous extorquer<br />
le résultat de notre travail», tempête un<br />
patron d’un restaurant situé non loin du quartier<br />
chic de la ville de Tavreghzina. «Ils demandent<br />
qu’on leur donne de l’argent pour faire le plein<br />
de gasoil. On paie tous les jours des recharges<br />
de crédit pour le téléphone.» C’est de «la corruption-extorsion».<br />
«Jusqu’à 2500 ouguiya,<br />
c’est le tarif fixé par les petits fonctionnaires.<br />
Pour les plus hauts responsables, la facture est<br />
plus salée et se chiffre à des dizaines de milliers<br />
d’ouguiyas.» Selon Hamada, citoyen de Nouakchott,<br />
«tout est monnayé ici, même l’accès aux<br />
soins». Le phénomène de la corruption mine la<br />
société mauritanienne et bloque son développement.<br />
En chiffres, l’ampleur de la corruption<br />
est estimée à 60 milliards d’ouguiyas. Plusieurs<br />
investisseurs étrangers ont fermé boutique à<br />
cause, entre autres, de la corruption pratiquée<br />
sous toutes ses formes. Des entreprises algériennes<br />
ont déclaré faillite à cause, en partie, de<br />
ces pratiques. C’est le cas, selon une source à<br />
Nouakchott, de Somagaz, une société mixte algéro-mauritanienne<br />
qui a longtemps activé dans<br />
la distribution de carburant. <strong>El</strong>le a été victime<br />
d’une véritable machination à la mauritanienne.<br />
<strong>El</strong>le a été tout simplement liquidée. Sa mise<br />
ET DES DÉTOURNEMENTS<br />
à mort est rocambolesque. Un cadre algérien,<br />
établi dans la capitale mauritanienne, raconte :<br />
«Les fonctionnaires de l’Etat venaient se servir<br />
à la pompe en promettant de payer plus tard. Les<br />
créances auprès des autorités mauritaniennes<br />
ont été telles que, pour survivre, l’entreprise a<br />
été contrainte de solliciter les services d’une<br />
banque dont un des deux actionnaires principaux<br />
est le milliardaire Mohamed Ould Bouamatou,<br />
qui n’est autre que le cousin de l’actuel président<br />
mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz.»<br />
LA BANQUEROUTE DES ALGÉRIENS<br />
À NOUAKCHOTT<br />
Ce n’est un secret pour personne que les deux<br />
s’épaulent et se soutiennent dans toute épreuve.<br />
Ce milliardaire mauritanien a été l’un des importants<br />
soutiens du président Abdelaziz lors de<br />
son coup d’Etat de 2009. Avec le temps, indique<br />
notre source, le paiement des taux d’intérêts a<br />
complètement asséché ce démembrement de<br />
Naftec en Mauritanie et les dettes ont fini par<br />
prendre le-dessus sur les créances. Résultat des<br />
courses : la banqueroute. Une banqueroute, bien<br />
entendu, programmée au nez et à la barbe des<br />
autorités algériennes. Les malheurs ne cesseront<br />
pas pour autant. Tout a été déployé pour que<br />
l’Etat algérien la brade en bonne et due forme.<br />
Selon notre source à Nouakchott, la vente aux<br />
enchères s’est avérée une énième mésaventure et<br />
un cas d’école en matière d’arnaque.<br />
Une véritable machination a été mise en place<br />
: quand le prix est adjugé, le soumissionnaire<br />
se désiste pour laisser place au moins-disant et<br />
ainsi de suite. L’affaire a même été portée devant<br />
la justice. Auparavant, Almap, une société<br />
algéro-mauritanienne opérant dans le secteur<br />
de la pêche, est passée à la trappe et elle a été<br />
dissoute dans les années 1990. Tout le monde<br />
s’étonne alors à Nouakchott, surtout les Algériens<br />
qui y viennent, de voir le ministre de la<br />
Pêche conseiller les Algériens d’aller investir<br />
dans ce secteur en Mauritanie. Pour des raisons<br />
diverses, Sonatrach a décidé de vendre une partie<br />
de ses biens dans la capitale mauritanienne.<br />
La gabegie, l’escroquerie et les détournements<br />
gangrènent l’économie mauritanienne. Même<br />
le FMI en a payé les frais. «<strong>El</strong> fedha», l’argent<br />
déroute les Mauritaniens. D’un don d’une coquette<br />
somme de huit millions de dollars, il n’en<br />
est resté que deux. L’affaire a défrayé la chronique<br />
à Nouakchott l’année passée. Lorsque les<br />
responsables du Fonds monétaire international<br />
ont découvert le pot aux roses, la presse locale<br />
a fait écho d’une histoire cousue de fil blanc.<br />
Comme par hasard, un jeune recruté dans le<br />
cadre du pré-emploi a, par inadvertance, détruit<br />
les données de la banque. La Mauritanie vit au<br />
rythme des détournements. Une autre affaire qui<br />
a fait les choux gras de la presse mauritanienne<br />
ces derniers temps est l’affaire d’escroquerie<br />
dont ont été victimes deux investisseurs indiens.<br />
Selon des informations recueillies à Nouakchott,<br />
un jeune Algérien, tenté par une aventure<br />
économique dans ce pays vierge, a difficilement<br />
échappé à la loi de la corruption pour lancer<br />
une petite entreprise dans les énergies renouvelables.<br />
Son dossier administratif a été bloqué<br />
pendant plusieurs semaines. Selon nos sources,<br />
un conseiller à la présidence lui a carrément<br />
proposé son aide moyennant une part de 40%<br />
dans la société.<br />
Un Nouakchottois raconte : «Ici, les responsables<br />
quand ils sont nommés commencent<br />
d’abord par se servir, en confondant en fait leur<br />
poche et les caisses de l’Etat.» Mais le gros de<br />
la corruption en Mauritanie est localisé dans<br />
le secteur des grands marchés publics où il y a<br />
énormément d’argent. Et l’ampleur des pots-<br />
de-vin se mesure au volume des contrats signés.<br />
Des contrats de gré à gré bien évidemment. Si<br />
corrompre et se faire corrompre ne provoque<br />
pas l’ire des Mauritaniens, la législation, très<br />
permissive et tolérante, incite et encourage une<br />
pratique qui a pris ancrage dans une société<br />
bridée par le tribalisme et peu encline à la modernité.<br />
Les lois incitent à l’enrichissement<br />
illégal et à l’extravagance. Dans les rues de<br />
Nouakchott, le décalage est très visible entre<br />
une caste qui roule en carrosse et une majorité<br />
qui traîne dans les rues poussiéreuses sans trottoirs<br />
de la ville, où les 4x4 dernier cri côtoient<br />
des chariots tirés par des ânes. Un conseiller à la<br />
Cour des comptes à Nouakchott résume la situation<br />
en quelques phrases : «Le code des marchés<br />
ne sanctionne pas les fonctionnaires. Il vise<br />
notamment les soumissionnaires qui ont recours<br />
à la corruption pour obtenir des marchés.» Le<br />
code pénal est également si laxiste qu’il autorise<br />
toutes sortes de manigances. Dans une affaire<br />
de détournement, quand le contrevenant restitue<br />
les deux tiers de la somme détournée, il n’est<br />
condamné qu’à un sursis. A Nouakchott, tout le<br />
monde le sait, les affaires de corruption sont instrumentalisées<br />
par le pouvoir en place. Un haut<br />
cadre de l’Etat affirme : «Beaucoup de gens ont<br />
été arrêtés ou suspectés de corruption, mais il<br />
y a eu peu de procès. Il faut une requalification<br />
des infractions relatives à la corruption.» Il<br />
faut dire aussi que la corruption en Mauritanie<br />
est loin d’être mal vue. Des membres d’une<br />
tribu sont sortis dans la rue pour manifester et<br />
demander la libération des cadres d’une banque<br />
accusés de détournement. La Mauritanie fonctionne<br />
ainsi. <strong>El</strong>le caracole aux dernières places<br />
dans les classements établis par les institutions<br />
et organismes internationaux sur le climat des<br />
affaires et le niveau de la corruption. Les seuls<br />
investissements qui restent encore attractifs<br />
concernent l’exploration et de l’exploitation<br />
pétrolière, de l’extraction minière dont le fer<br />
et l’or, des télécommunications avec l’acquisition<br />
de licences pour les lignes de téléphone<br />
portable et de la construction. Mais, dans un tel<br />
climat, ce sont les Chinois qui pointent avec un<br />
intérêt croissant pour des investissements dans<br />
l’exploitation, entre autres, des gisements de fer<br />
et la construction portuaire. La Radio internationale<br />
chinoise a déjà commencé à émettre dans<br />
les deux langues les plus usitées dans le pays<br />
des mille poètes, à savoir l’arabe et le français.<br />
Parmi les partenaires traditionnels, ce sont les<br />
Français qui occupent la première place.<br />
LES CLASSEMENTS DE LA MAURITANIE<br />
La Mauritanie est classée 143 e sur 178 pays,<br />
selon l’indice 2010 de perception de la corruption<br />
de Transparency international. 159 e sur 187<br />
pays, selon l’indice de développement humain<br />
2011 du Programme des Nations unies pour le<br />
développement, avec un taux de haut niveau de<br />
pauvreté de 40% de la population mauritanienne.<br />
Le classement «doing business» 2012 de la<br />
Banque mondiale a classé la Mauritanie 159 e sur<br />
183 pays pour la facilité de faire des affaires.<br />
Saïd Rabia<br />
CONVENTION INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE<br />
LA CORRUPTION<br />
La Mauritanie examinée en juin<br />
La Mauritanie va être examinée sur l’application de la mise en œuvre des dispositions de la<br />
convention internationale contre la corruption à partir de juin prochain. Le pouvoir en place, qui<br />
a peur que les soulèvements qui ont eu lieu dans certains pays arabes atteignent leur pays, se<br />
démène pour passer avec succès cette épreuve. Il a organisé un séminaire le 10 avril dernier<br />
pour s’y préparer. Les participants ont parlé sans tabous de ce phénomène qui ronge la<br />
Mauritanie. Mais pour beaucoup de Mauritaniens, c’est un boucan inutile. Un ancien ministre et<br />
actuellement conseiller, rencontré à Nouakchott, commente : «Parmi les présents, il y a des<br />
corrompus.»<br />
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<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 5<br />
REPORTAGE<br />
MAÎTRE AHMED SALEM BOUHOUBEYNI. Bâtonnier de l’Ordre national des avocats de Mauritanie<br />
«Les aff aires de corruption<br />
instrumentalisées par le pouvoir»<br />
Propos recueillis par<br />
Saïd Rabia<br />
Quelles sont, selon vous, les failles<br />
de la lutte contre la corruption en<br />
Mauritanie ?<br />
Je pense que pour ce faire, il faut<br />
une bonne volonté politique. Il faut<br />
une préparation de la société également,<br />
car je pense que chez nous,<br />
la perception de la corruption n’est<br />
pas si mauvaise que ça. Il faut donc<br />
que cela devienne quelque chose qui<br />
soit bannie par la société. Cependant,<br />
on n’en est pas encore à ce niveau.<br />
Aujourd’hui, la corruption n’est pas<br />
mal vue, c’est quelque chose de<br />
tout à fait normale. On est dans un<br />
pays où le phénomène n’est pas mal<br />
perçu, on peut dire alors que c’est<br />
mal parti pour la campagne contre<br />
la corruption. Pour lutter contre ce<br />
phénomène, il y a un préalable : il<br />
faut d’abord qu’il soit considéré<br />
comme quelque chose de mauvais,<br />
un obstacle à tout développement. On<br />
peut ensuite passer à une autre étape<br />
qui est celle de la mise en place des<br />
mécanismes, comme on est en train<br />
de le faire aujourd’hui, qui permettent<br />
de réaliser une véritable lutte<br />
contre la corruption. En Mauritanie,<br />
le grand obstacle de la lutte contre<br />
la corruption est qu’elle n’est pas si<br />
mal perçue que ça. Donc, il faudra<br />
faire un travail de sensibilisation, un<br />
travail d’éducation pour montrer que<br />
de tels comportement sont nuisibles<br />
au développement.<br />
Donc, pour vous, il faut d’abord<br />
sensibiliser, ce n’est donc pas une<br />
question de volonté politique ?<br />
Moi, je pense que les pouvoirs pu-<br />
blics actuels affichent depuis quelque<br />
temps une volonté politique. C’est<br />
vrai parfois, moi-même je le dis, cela<br />
ressemble à des slogans. Au fond,<br />
cela reste de petits slogans de rien du<br />
tout. Un discours de consommation.<br />
Mais c’est déjà bien. Parce qu’en<br />
parler n’est plus un tabou. C’est déjà<br />
bien que ça soit posé en ces termes.<br />
Et c’est fondamental. Avec ses insuffisances,<br />
cette volonté politique<br />
affichée est une bonne chose.<br />
Les lois n’interdisent pas la corruption<br />
en Mauritanie…<br />
Certains textes absolvent le contrevenant<br />
après la restitution de deux<br />
tiers du montant pris, c’est quand<br />
même une forme d’encouragement<br />
à la corruption… C’est vrai que<br />
cela est une petite faille dans notre<br />
système. C’est-à-dire qu’on ne considère<br />
pas que l’acte lui-même soit un<br />
acte répréhensible, que c’est un acte<br />
condamnable, parce que ce qu’on<br />
regarde, c’est le montant détourné.<br />
Dès qu’il est restitué, le reste s’efface.<br />
Pour être plus précis, on peut<br />
échapper aux poursuites si on paie<br />
deux tiers. En réalité, ce qui est pris<br />
en considération, c’est le manque à<br />
gagner pour l’Etat.<br />
Ne pensez-vous pas que la multiplication<br />
des organismes de lutte<br />
contre la corruption gêne cette<br />
lutte ?<br />
Moi, je ne trouve pas que la multiplicité<br />
des outils de lutte contre la<br />
corruption est une mauvaise chose<br />
en soi. Ce que je ne trouve pas bien<br />
par contre, c’est que ces organismes<br />
ne jouent pas leur rôle. Donc, moi je<br />
préfère deux organes efficaces à dix<br />
qui ne le sont pas et qui ne jouent pas<br />
leur rôle. J’ai donné l’exemple de la<br />
Cour des comptes. <strong>El</strong>le ne jouit pas<br />
pleinement de ses prérogatives, et les<br />
tribunaux judiciaires qui prennent<br />
ces prérogatives, et à tort d’ailleurs,<br />
sont mal placés, mal équipés en ressources<br />
humaines compétentes pour<br />
gérer ce genre de choses. Donc, je<br />
pense que les structures qui existent<br />
ne jouent pas pleinement leur rôle<br />
et n’assument pas pleinement leurs<br />
compétences.<br />
Pensez-vous que la lutte contre la<br />
corruption dépasse un peu l’institution<br />
judiciaire ?<br />
Je dis une chose très simple<br />
aujourd’hui : la lutte contre la gabegie,<br />
les détournements des deniers<br />
publics, la lutte contre la corruption<br />
peut être un slogan. C’est déjà bien<br />
d’afficher cette volonté. Mais on peut<br />
considérer aussi que c’est un moyen<br />
politique pour dire aux gens qui ont<br />
la tentation de s’opposer au pouvoir :<br />
«Attention, l’inspection peut venir<br />
si vous n’êtes pas gentils et si vous<br />
n’êtes pas tranquilles». Il y a du chantage<br />
dans la lutte contre la corruption.<br />
Du chantage surtout pour museler les<br />
opposants. Quand une action est déclenchée<br />
contre quelqu’un, cela veut<br />
dire que le pouvoir n’est pas d’accord<br />
avec cette personne. En effet, le pouvoir<br />
fait peur à la justice et à tout le<br />
monde. Et souvent, la personne prise<br />
pour cible n’a pas le bénéfice du doute.<br />
C’est la raison pour laquelle je dis<br />
que c’est le pouvoir exécutif qui gère<br />
les dossiers Les exemples, ce sont<br />
les quatre ou cinq dossiers qui sont<br />
aujourd’hui au niveau de la justice.<br />
Comme celui de l’ancien ministre des<br />
Droits de l’homme, Mohamed Lamine<br />
Ouled Dada, celui du cadre de<br />
la Capec, la caisse d’épargne, Ahmed<br />
Ouled Khatri. Les gens d’Air Mauritania<br />
à l’époque avec l’ancien Premier<br />
ministre Ouled Ouakef qui ont<br />
été poursuivis par la justice. Il y a eu<br />
par la suite un accord avec le pouvoir,<br />
ils ont été acquittés et ils n’ont jamais<br />
été jugés, comme beaucoup d’autres<br />
cas d’ailleurs. Dès que le pouvoir est<br />
d’accord avec eux, il les libère, mais<br />
quand il y a désaccord, il les arrête<br />
sous prétexte qu’il y a détournement.<br />
La justice ne gère pas réellement ces<br />
dossiers. Ce sont des gens qui sont<br />
là, entre parenthèses, en attendant<br />
que le pouvoir politique règle leurs<br />
problèmes. Quand le problème est<br />
réglé, la justice met la forme : elle<br />
donne une liberté, un acquittement<br />
ou elle prononce une condamnation<br />
équivalente à la période de la détention<br />
préventive.<br />
L’opinion n’arrive pas à comprendre<br />
cette dichotomie : la Mauritanie<br />
est bien classée par certaines<br />
ONG et organismes internationaux<br />
en matière des libertés des droits de<br />
l’homme, alors que le phénomène<br />
de la corruption est très répandu, il<br />
est endémique...<br />
C’est un tableau glorieux pour<br />
l’Etat mauritanien en matière d’Etat<br />
de droit. Je ne suis pas d’accord. Je<br />
pense qu’il y a encore des choses à<br />
faire. Et la lutte contre la corruption<br />
n’est pas souvent très claire, même<br />
si elle est affichée. Il n’y a pas beaucoup<br />
de preuves. Une fois que les<br />
actes de corruption sont découverts,<br />
les mécanismes ne fonctionnent pas.<br />
S. R.<br />
MOHAMED ABDELLAHI BELLIL. Président de la Coalition contre la corruption en Mauritanie<br />
«C’est le volume des intérêts qui détermine<br />
celui de la corruption»<br />
Quelle est la mesure de la corruption<br />
aujourd’hui en Mauritanie ?<br />
Vous savez, pour mesurer la corruption, il y a<br />
plusieurs instruments et outils. Il y a le baromètre<br />
mondial, l’IPC (Indice de la perception de la<br />
corruption), où il est recommandé pour chaque<br />
pays d’imaginer lui-même des indicateurs des<br />
indices, selon ses spécificités culturelles, économiques<br />
ou politiques… parce que les pays<br />
n’ont pas les mêmes niveaux d’évolution. Ils<br />
n’ont pas connu les mêmes rythmes d’évolution<br />
historique. Chez nous, en Mauritanie, le<br />
rythme de l’évolution et l’indice de perception<br />
se mesurent par rapport à l’attitude de l’usager,<br />
du bénéficiaire, du citoyen par rapport à la<br />
fonction publique. Par rapport à l’argent public.<br />
Comment lui-même exprime sa satisfaction<br />
ou sa non-satisfaction par rapport au travail<br />
de l’agent public. Parce que l’agent public est<br />
là pour offrir le service public aux citoyens.<br />
Est-ce qu’il le reçoit bien, avec célérité ? Est-ce<br />
qu’il expédie rapidement ? Est-ce qu’il offre le<br />
service public gratuitement, ou alors est-il demandé<br />
une contrepartie ? Est-ce qu’il retarde,<br />
ou le fait de manière à obliger le bénéficiaire<br />
à payer un prix ? Il faut dire que malheureusement<br />
notre société, comme d’autres, à cause<br />
de la pauvreté, d’une certaine mentalité, probablement<br />
aussi du faible ancrage de l’Etat de<br />
droit, il y a encore des conditions qui poussent<br />
les agents publics qui n’offrent le service public<br />
qu’en monnayant quelque chose. C’est le<br />
bénéficiaire qui en souffre. Son administration<br />
est corrompue.<br />
Il est admis que le phénomène de la corruption<br />
est très répandu en Mauritanie.<br />
Quelle est la part de l’administration et du<br />
secteur économique ?<br />
Vous savez, les études entreprises au plan na-<br />
PHOTO : DR<br />
tional, souvent en partenariat avec les bailleurs<br />
de fonds, ont établi une certaine hiérarchie. Il<br />
y a d’abord le secteur du bâtiment et travaux<br />
publics BTP, ensuite, le secteur de la justice, le<br />
secteur des douanes et le secteur de la police.<br />
Mais ce qui est certain, c’est qu’au niveau des<br />
grands marchés, ce n’est pas au niveau de<br />
l’administration que la corruption prend une<br />
grande ampleur. Parce qu’il s’agit de sommes<br />
colossales et aussi de hauts fonctionnaires.<br />
Cela concerne des sociétés où il y a de gros intérêts.<br />
Il faut mesurer la corruption par rapport<br />
au service demandé. S’il y a un grand marché,<br />
la corruption sera grande. Plus le demandeur<br />
est un grand homme d’affaires, plus le volume<br />
de la corruption sera grand. Si le bénéficiaire<br />
de la corruption est un haut fonctionnaire, la<br />
corruption sera grande. Vous voyez donc que<br />
cela dépend des sphères. Et ce sont les grands<br />
marchés publics où il y a la plus grande corruption.<br />
Les gens parlent surtout de détournements<br />
de l’argent public…<br />
Les détournements sont assimilés à de la corruption.<br />
Les détournements, mais aussi l’abus<br />
de pouvoir.<br />
Est-ce que le fait de permettre aux corrompus<br />
de rembourser est une meilleure<br />
manière de lutter contre la corruption ?<br />
Non, pas forcément, mais là aussi c’est un<br />
PHOTO : D. R.<br />
débat parce que le code pénal mauritanien<br />
inspiré du code pénal français favorise ce genre<br />
d’arrangements. Il y a des gens qui appellent à<br />
la révision du code pénal, et il y a une commission<br />
qui planche sur cette question.<br />
Pourquoi la Mauritanie a mis plus d’un<br />
demi-siècle pour penser à la révision de ses<br />
textes ?<br />
Vous savez, moi je ne suis pas juriste. Toutes<br />
les juridictions, le droit d’une manière général,<br />
sont appelées à changer perpétuellement. Parce<br />
qu’ils gèrent les attitudes des personnes physiques<br />
et morales, donc ce n’est jamais complet.<br />
Même si on modifie le code pénal, demain on<br />
trouvera de nouvelles failles. Vous savez, cette<br />
lutte contre la corruption elle vient après quoi ?<br />
Après le programme d’ajustement structurel<br />
qui n’a pas donné les résultats qu’il faut ; après<br />
le programme de bonne gouvernance, après<br />
l’instauration du principe de l’initiative de<br />
transparence des industries extractives ; après<br />
le processus de kimberlite qui gère les métaux<br />
précieux. Parce que tous ces programmes ont<br />
prouvé leurs limites. Maintenant, on dit que la<br />
lutte contre la corruption doit être adaptée dans<br />
son approche.<br />
Et le montant avancé qui est de 60 milliards...<br />
C’est une autorité qui l’a avancé, je ne suis<br />
pas habilité à le commenter. S. R.
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 6<br />
L’ACTUALITÉ<br />
Conférence organisée par l’Unesco sur la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis<br />
Suite de la page 1 Jazeera compte aller vers l’adop- idées. «Je connais des blogueurs<br />
eed Ahmad, chef des<br />
nouveaux médias à la M chaîne Al Jazeera, a<br />
souligné la nécessité de vérifier<br />
l’authenticité des produits médiatiques,<br />
notamment les images<br />
et les vidéos diffusées par des<br />
internautes. En effet, durant les<br />
révolutions des pays arabes, un<br />
flux d’informations d’origine<br />
peu connue ont été diffusées et<br />
ont largement influencé l’opinion<br />
publique.<br />
Si bon nombre de ces contenus<br />
médiatiques sont véridiques,<br />
c’est loin d’être le cas de tout le<br />
reste. Désormais, les logiciels,<br />
des outils technologiques en<br />
constante évolution, permettent<br />
des montages et des modifications<br />
que seul un érudit peut<br />
détecter. La chaîne qatarie <strong>El</strong><br />
tion de certains mécanismes permettant<br />
de vérifier les sources<br />
et la véracité des informations<br />
produites par les animateurs de<br />
blogs et les intervenants sur les<br />
réseaux sociaux. Cette chaîne,<br />
qui a connu des pics d’audience<br />
durant ces révolutions, a beaucoup<br />
repris de vidéos et photos<br />
faites par des personnes qui ne<br />
sont pas des journalistes. Quelque<br />
7000 vidéos ont été reçues<br />
par la chaîne depuis 2010, selon<br />
Meed Ahmad. «Ce sont les<br />
vidéos en provenance de Libye<br />
qui nous ont le plus posé problème<br />
quant à leur authenticité»,<br />
reconnaît-il.<br />
Soutenant cette idée, la blogueuse<br />
tunisienne, Lina Ben Henni,<br />
affirme que certains blogueurs<br />
servent de manipulateurs et sont<br />
payés pour propager certaines<br />
qui sont payés par des partis politiques<br />
pour faire de la propagande»,<br />
dit-elle. Lina Ben Henni<br />
estime qu’il est aujourd’hui nécessaire<br />
d’instaurer un cadre<br />
juridique définissant à la fois<br />
les devoirs et les droits des blogueurs<br />
qui semblent compléter<br />
la presse traditionnelle. En effet,<br />
au début de la révolution tunisienne<br />
par exemple, la principale<br />
source d’information sur ce qui<br />
se passait en Tunisie provenait de<br />
ces blogs et des partages faits sur<br />
les réseaux sociaux, facebook et<br />
Tweeter.<br />
Dans son intervention, Omar<br />
Belhouchet, directeur de publication<br />
du journal <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> a<br />
relevé qu’en plus du monopole<br />
que l’Etat garde sur les médias<br />
lourds, il y a aussi un contrôle de<br />
l’internet. «Le pouvoir a mis<br />
A<br />
LES MÉDIAS SOCIAUX EN DÉBAT<br />
Les blogs, un fl ux<br />
à réglementer<br />
en place une brigade de censure<br />
des réseaux sociaux. Il y a<br />
l’autoritarisme qui ne veut pas<br />
lâcher», a-t-il affirmé. Selon lui,<br />
le pouvoir algérien, qui éprouve<br />
une peur à cause des révoltes<br />
dans les pays arabes, a limité la<br />
marge de liberté des médias et<br />
de la société civile et politique :<br />
«Les événements dans le Monde<br />
arabe et la victoire des islamistes<br />
ont fait que les autorités, s’appuyant<br />
sur la peur, sont revenus<br />
à la case départ.»<br />
Et d’enchaîner : «La nouvelle loi<br />
sur l’information est en régression<br />
par rapport à l’ancienne.<br />
Il y a eu un alourdissement<br />
des peines, entre autres l’interdiction<br />
de certaines investigations<br />
économiques et politiques.<br />
Les conditions, du point de vue<br />
politique, ne se sont pas du tout<br />
améliorées.» M. A.<br />
REPORTERS SANS FRONTIÈRES ÉNUMÈRE<br />
LES PRÉDATEURS DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE<br />
21 journalistes et 6 net-citoyens tués<br />
dans le monde depuis le début de l’année<br />
l’occasion de la Journée mondiale de la<br />
liberté de la presse, coïncidant avec le 3<br />
mai, Reporters sans frontières (RSF) établit<br />
un constat sans appel du rythme effréné des<br />
violences contre les journalistes. RSF dénonce<br />
cette violence et explique que, depuis<br />
le 1er janvier 2012, un acteur de l’information<br />
est tué tous les cinq jours alors que 21 journalistes<br />
et 6 net-citoyens et citoyens journalistes<br />
ont été tués, notamment dans les zones<br />
de conflit comme la Somalie et la Syrie. En<br />
effet, l’organisation estime que les quatre<br />
premiers mois de 2012 ont été particulièrement<br />
violents pour ceux dont la vocation est<br />
d’informer.<br />
Dans ce sens, RSF actualise sa liste des prédateurs<br />
de la presse qui passent cette année à<br />
41 pays dont les présidents autoritaires et des<br />
groupes armés sont hostiles à la liberté d’in-<br />
former. «Nos crimes ne doivent pas souffrir<br />
de témoins», «aucune autre voix que la notre»,<br />
sont les mots d’ordre de ces prédateurs<br />
qui excellent, selon RSF, dans la répression<br />
des mouvements de contestation populaire et<br />
dans l’étouffement de l’opposition politique.<br />
Le premier semestre 2012 a largement<br />
démontré que ces prédateurs, à l’instar de<br />
Bachar Al Assad et des milices somaliennes,<br />
pouvaient se comporter en véritables<br />
bouchers.<br />
RSF déplore que les révoltes populaires de<br />
2011 n’aient malheureusement pas réussi<br />
à réduire le nombre global des ennemis de<br />
l’information «même si un certain nombre<br />
de dictateurs qui figuraient sur la liste des<br />
prédateurs sont tombés, tels <strong>El</strong> Gueddafi<br />
en Libye et Ali Abdellah au Yémen». «Mais<br />
d’autres ont émergé», lit-on dans le rapport<br />
de cette ONG qui cite, parmi les nouveaux<br />
prédateurs qui font leur entrée dans ce sinistre<br />
«club» en 2012, le groupe islamiste Boko<br />
Haram qui fait régner la terreur au Nigeria, le<br />
Conseil suprême des forces armées en Egypte,<br />
le ministre de l’Information, des Postes<br />
et Télécommunications du gouvernement<br />
fédéral de transition en Somalie, responsable<br />
de pressions et d’intimidations à l’encontre<br />
de la presse…<br />
RSF relève que «les Printemps sont loin<br />
d’avoir tenu toutes leurs promesses». «Nous<br />
devons rester vigilants face, d’une part, aux<br />
tentatives de manipulation de nouveaux<br />
gouvernements qui veulent faire passer les<br />
mouvements de contestation pour des “terroristes”<br />
et, de l’autre, face aux tendances<br />
liberticides de certains groupes protestataires»,<br />
écrit RSF. Nabila A.<br />
DE LA LIBERTÉ DE LA<br />
PRESSE À EL TARF<br />
La tombe de Frantz<br />
Fanon fl eurie<br />
Frantz Fanon était médecin, écrivain, philosophe et,<br />
ce que l’on sait moins, journaliste à <strong>El</strong> Moudjahid, à<br />
Tunis en 1957, dans l’équipe rédactionnelle de Rédha<br />
Malek. L’auteur de Les Damnés de la terre, son plus<br />
célèbre roman, est enterré dans le carré des martyrs<br />
de Aïn Karma, à 20 km au sud-ouest du chef-lieu d’<strong>El</strong><br />
Tarf. Les journalistes et les avocats d’<strong>El</strong> Tarf se sont<br />
recueillis sur sa tombe, jeudi, à l’occasion de la<br />
célébration de la Journée mondiale de la liberté de la<br />
presse. Après avoir rappelé le parcours<br />
révolutionnaire et intellectuel du «hakim» comme<br />
l’appellent les gens de la région, les représentants<br />
des deux corporations ont déclaré que les combats et<br />
les sacrifices des hommes, comme Frantz Fanon,<br />
devaient être pris en exemple en ces temps difficiles<br />
que connaît la liberté d’expression dans notre pays,<br />
avec la promulgation, en janvier dernier, de textes<br />
liberticides et les atteintes aux libertés des grévistes<br />
et des syndicalistes. A la maison de jeunes de la<br />
localité, où ils ont été reçus par des associations de<br />
jeunes, les journalistes et les avocats d’<strong>El</strong> Tarf ont<br />
émis le vœu de voir la création d’une fondation Frantz<br />
Fanon et de baptiser à son nom l’université d’<strong>El</strong> Tarf.<br />
Slim Sadki<br />
TIZI OUZOU<br />
Hommage<br />
au journaliste<br />
Smaïl Yefsah<br />
A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la<br />
presse, un hommage a été rendu les 3 et 4 mai au<br />
journaliste de la télévision, Smaïl Yefsah, assassiné par<br />
le Groupe islamique armé (GIA) le 18 octobre 1993 à Bab<br />
Ezzouar (Alger). Le programme élaboré par la direction<br />
de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration<br />
avec la famille Yefsah comportait plusieurs activités,<br />
dont une conférence-débat sur «La liberté de la presse à<br />
l’épreuve de l’ère numérique» animée par Nassim<br />
Bouguetaya, journaliste universitaire, des témoignages,<br />
un film documentaire sur la vie et le parcours<br />
journalistique du défunt ainsi qu’une exposition<br />
d’articles de presse, de photos et des écrits personnels<br />
de Smaïl Yefsah. «Situation politique tendue, lutte<br />
d’idées, lutte pour le pouvoir. Deux clans ont fini par<br />
émerger, les libéraux avec à leur tête Chadli et Khediri et<br />
d’autres», avait noté Smaïl Yefsah en octobre 1988. Dans<br />
une autre réflexion exposée au public, il avait écrit :<br />
«L’Unique chère télévision, 30 ans après l’indépendance,<br />
a beaucoup changé, mais n’a pas évolué, du moins très<br />
peu, si nous faisons une comparaison avec les<br />
programmes diffusés il y a quelques années. Beaucoup<br />
d’Algériens estiment que ces programmes n’ont acquis<br />
que la médiocrité.» Sur un autre tableau, des notes de<br />
voyages lors de la mission qu’il a effectuée en Irak en<br />
1991, des poèmes et une lettre de menace adressée par<br />
le GIA aux responsables de l’Entreprise nationale<br />
de télévision, après la mort de Smaïl Yefsah et Mustapha<br />
Abada, ex-directeur de l’ENTV, les sommant de ne plus<br />
diffuser les films égyptiens et les variétés. On y voit<br />
également un article d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> publié le 18 février 2001<br />
et dans lequel Omar Chikhi, ex-émir du GIA, reconnaît<br />
froidement avoir tué des journalistes et affirme,<br />
audacieux, «regretter aujourd’hui de ne pas avoir<br />
assassiné beaucoup d’autres». Hier, une cérémonie de<br />
dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Smaïl Yefsah a<br />
eu lieu à Tala Amara, son village natal, en présence de sa<br />
famille, des amis, des journalistes et des hommes du<br />
monde des arts et des lettres. A. Tahraoui<br />
PHOTO : EL WATAN JOURNÉE MONDIALE<br />
PRÉCISIONS D’UN ANCIEN<br />
MEMBRE DU CSI<br />
L’ancien membre du Conseil supérieur de<br />
l’information (CSI), Hamza Tedjini, réagit à notre<br />
article publié, jeudi 3 mai, sous le titre «Nacer Mehal :<br />
l’autorité de régulation sera installée fin juin». Il attire<br />
notre attention sur une malencontreuse erreur<br />
concernant le Conseil supérieur de l’information (CSI)<br />
qui a été effectivement installé en juillet 1990, mais<br />
qui a été dissous, pour des raisons occultes, sans<br />
pouvoir faire son travail. Nous le remercions et nous<br />
nous excusons auprès de nos lecteurs.
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 7<br />
L’ACTUALITÉ<br />
AFFAIRE BIOTIC-SOLUPHARM<br />
Le procès en appel reporté au 24 mai<br />
e procès en appel de Rachid Zaouani (ex-<br />
DG de Biotic, fi liale du groupe Saidal) et de<br />
Benmechiche Fawzi (DG de Solupharm),<br />
condamnés en première instance par le pôle judiciaire<br />
spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed<br />
(Alger) à sept ans de prison ferme le 7 mars dernier,<br />
est renvoyé au 24 mai par la cour d’Alger.<br />
Ce renvoi intervient suite à la requête du collectif<br />
d’avocats de la défense de F. Benmechiche, qui<br />
observe une grève de la faim depuis dix jours, et de<br />
M. Zaouani, ainsi qu’à l’absence de témoins entendus<br />
en première instance dans cette affaire et de<br />
la partie civile constituée de M. Darkaoui (PDG de<br />
Saidal) et des directeurs des fi liales Biotic et Pharmal.<br />
Le président de la cour a déclaré que «si les<br />
parties civiles ne se présentent pas devant la cour<br />
d’Alger le 24 mai, des mandats d’amener seront<br />
délivrés contre eux le jour même», a-t-il déclaré<br />
aux avocats de la partie civile.<br />
Pour maître Dekkiche, il y a des témoins-clés dans<br />
cette affaire : «Leur présence est importante, c’est<br />
pourquoi nous avons souhaité le report de ce procès.»<br />
M. Bouhdiba, président du conseil d’administration<br />
de Biotic, cité dans cette affaire, est l’un<br />
d’entre eux ; il était absent lors de l’audience.<br />
L’affaire remonte à 2011, date à laquelle les deux<br />
accusés ont été mis sous mandat de dépôt pour «dilapidation<br />
de deniers publics et trafi c d’infl uence».<br />
Une affaire dans laquelle 13 autres cadres du groupe<br />
Saidal, de Biotic et de Solupharm ont été accusés<br />
et condamnés à des peines allant de 18 mois à<br />
5 années de prison ferme. Selon l’ordonnance de<br />
renvoi, l’affaire a éclaté quand l’Inspection géné-<br />
Tribunal d’Alger<br />
rale des fi nances a effectué, en 2011, une mission<br />
au niveau des deux fi liales du groupe Saidal et a<br />
découvert «une passation de contrats industriels<br />
avec des entreprises privées en violation de la loi<br />
portant préjudice aux fi lières Biotic et Pharmal<br />
du groupe Saidal». Ainsi, un contrat de façonnage<br />
a été conclu en 2003 entre Biotic et Solupharm<br />
«sans le respect des conditions exigées», lit-on<br />
dans l’ordonnance de renvoi. Pour le collectif<br />
d’avocats, cette affaire relève purement du commercial<br />
et non pas du pénal.<br />
«On reproche à M. Zaouani d’avoir utilisé la<br />
matière première appartenant à Saidal pour fabriquer<br />
un médicament au profi t de Solupharm,<br />
AFFAIRE SANOFI AVENTIS ALGÉRIE<br />
Lorsque le ministère de la Santé défend<br />
les importateurs<br />
PHOTO : D. R.<br />
censé lui-même fournir la matière première. Mais<br />
dans le cadre du contrat, cette matière première,<br />
utilisée seulement pour les premiers lots destinés<br />
au contrôle, a été rendue», nous expliquent<br />
les avocats. Pour maître Bahimi, avocat de M.<br />
Zaouani, «le seul bénéfi ciaire de cette affaire est la<br />
mafi a du médicament. Cela n’est pas bénéfi que à<br />
l’économie nationale», nous a-t-il confi é avant de<br />
dénoncer la non-application de la mesure de dépénalisation<br />
de l’acte de gestion. «Le seul parti politique<br />
dans ce pays est la bureaucratie qui arrive à<br />
mettre en échec même les dispositions édictées par<br />
le président de la République», a-t-il indiqué, avant<br />
d’ajouter : «C’est le moment pour les pouvoirs publics<br />
d’ouvrir le dossier sur le mal qui est fait aux<br />
cadres de la nation». L’avocat de M. Benmechiche,<br />
maître Bouakil, estime que le contrat conclu entre<br />
les deux parties (Biotic et Solupharm) «est tout à<br />
fait légal et cette affaire est commerciale», a-t-il<br />
déclaré. Pour rappel, dans une lettre qu’il lui a<br />
adressée, M. Zaouani exhorte le premier magistrat<br />
du pays à diligenter une commission d’enquête<br />
«afi n d’établir la vérité, toute la vérité», car il estime<br />
que «le traitement judiciaire du dossier et le<br />
verdict prononcé puisent leur essence d’interprétations<br />
et de suppositions et non pas de la véracité<br />
des faits, leur intégrité et leur sincérité, comme<br />
pourtant garantis par la loi et le droit. La sanction<br />
lourde et gratuite infl igée à l’endroit d’actes de<br />
gestion de mise en œuvre du partenariat Biotic-<br />
Solupharm est un parfait exemple d’injustice qui<br />
montre l’immense fossé qui sépare l’économie du<br />
judiciaire». Djamila Kourta<br />
● Rebondissement dans l’affaire Sanofi Aventis Algérie ● De nouveaux documents, parmi lesquels la lettre transmise par le secrétaire<br />
général du ministère de la Santé au directeur général des Douanes, montrent comment l’application de la loi peut être difficile lorsqu’il s’agit de<br />
«grosses pointures»…<br />
L<br />
es services des Douanes procèdent<br />
à un contrôle a posteriori sur<br />
les opérations d’importation de<br />
Sanofi Aventis Algérie, antérieure à<br />
celles qui ont fait l’objet d’une plainte<br />
judiciaire, avons-nous appris de source<br />
sûre. Celle-ci affi rme que de nouveaux<br />
procès-verbaux de constatation<br />
d’infraction auraient été établis, sans<br />
pour autant donner de détail. En dépit<br />
des pressions allant dans le sens du<br />
classement de cette affaire, les nouveaux<br />
documents en notre possession<br />
montrent clairement que celle-ci n’est<br />
pas à sa fi n. Ainsi – comme précisé<br />
dans l’édition du mercredi dernier –<br />
le 19 septembre 2011, le directeur<br />
régional des Douanes informe son<br />
directeur général qu’au cours d’une<br />
La lettre du secrétaire général du ministère de<br />
la Santé, Bouchenak Kheladi, au directeur<br />
général des Douanes, M. Bouderbala, est sans<br />
commentaire : «J’ai (…) été saisi par un<br />
importateur en médicaments, installé en<br />
Algérie, sur sa difficulté à procéder au<br />
dédouanement de ses matières premières.<br />
Selon cette société, les motifs évoqués par les<br />
services des Douanes sont relatifs à des<br />
différences de prix entre les programmes<br />
prévisionnels antérieurs et les programmes<br />
prévisionnels pour l’année en cours. Si les<br />
faits évoqués sont les seules raisons ayant<br />
conduit au refus du dédouanement, permettezmoi<br />
de rappeler que la procédure de<br />
traitement, faite par la direction de la<br />
pharmacie, des programmes prévisionnels de<br />
matière première déposés par les opérateurs,<br />
répond et participe de la politique du<br />
gouvernement et du ministère qui commande<br />
d’offrir au patient algérien un médicament<br />
réunion tenue avec le responsable de<br />
Sanofi , il a été réitéré à ce dernier «la<br />
condition de la mainlevée par le dépôt<br />
d’une consignation de l’ordre de<br />
612 720 362,86 DA, représentant la<br />
valeur du corps de délit, constitué de<br />
la différence entre la valeur déclarée<br />
et celle retenue par le service. Le<br />
responsable déclare que sa société<br />
n’est pas en mesure de verser une<br />
somme aussi importante qui risque<br />
d’engendrer un déséquilibre fi nancier,<br />
dont les répercussions sont négatives<br />
sur les prochaines opérations de médicaments<br />
et de matières premières.<br />
Néanmoins, il se dit prêt à disposer, à<br />
titre de consignation, un montant de<br />
26 388 445,50 DA, représentant la valeur<br />
de la marchandise telle que recon-<br />
nue par notre service. S’agissant d’un<br />
produit périssable, dont la rétention ne<br />
profi te à aucune partie, l’autorisation<br />
de la mainlevée, contre paiement de<br />
sa valeur, telle que reconnue, semble<br />
la solution la plus appropriée». Dans<br />
un autre, le même directeur régional<br />
fait savoir à Sanofi que «suite à la<br />
réunion tenue le 19 septembre au<br />
siège de l’inspection divisionnaire<br />
des Douanes à l’aéroport Houari<br />
Boumediène fret, j’ai l’honneur de<br />
vous faire connaître que Monsieur<br />
le DG des Douanes a donné son accord<br />
pour l’enlèvement des matières<br />
premières pour médicaments, saisies<br />
dans le cadre d’infractions de change<br />
relevées à l’encontre de votre société,<br />
sous réserve de la consignation de<br />
leur valeur telle que reconnue par mes<br />
services. Par conséquent, il convient<br />
de vous rapprocher de mes services à<br />
l’aéroport pour la concrétisation de<br />
l’opération». Entre-temps, le tribunal<br />
d’<strong>El</strong> Harrach se dessaisit du dossier au<br />
profi t du pôle judiciaire spécialisé de<br />
Sidi M’hamed qui entame l’instruction.<br />
Le procès s’ouvre le 18 avril<br />
2012. Le prévenu plaide l’innocence.<br />
Ses avocats expliquent que «le X1<br />
trouvé dans les colis a été envoyé par<br />
erreur, et la fi rme allemande peut le<br />
confi rmer. Pour ce qui est des prix que<br />
contestent les services des Douanes,<br />
nous disons que les produits importés<br />
par Saidal sont moins chers parce qu’il<br />
ne s’agit pas de la même souche». Le<br />
parquet requiert une peine de 3 ans de<br />
LA LETTRE DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ AU DG DES DOUANES<br />
accessible, de qualité au moindre coût et de<br />
contenir l’augmentation globale de la facture<br />
du médicament. <strong>El</strong>le permet à mes services<br />
d’enregistrer chaque année de la part des<br />
importateurs de produits pharmaceutiques<br />
soit une révision des prix à la baisse pour des<br />
produits de leur gamme.<br />
Le programme prévisionnel introduit pour la<br />
nouvelle année comportera alors un prix<br />
inférieur à celui du programme de l’année<br />
précédente. Soit la reconduction des prix de<br />
l’année précédente. Il peut arriver que la<br />
société importatrice de matière première<br />
introduise un programme prévisionnel avec<br />
des prix à la hausse en raison de<br />
l’augmentation des coûts de la matière<br />
première sur le marché mondial. Dans ce cas,<br />
le ministère de la Santé demande<br />
systématiquement une justification. De la<br />
validation de cette justification dépend la<br />
délivrance ou non du programme prévisionnel<br />
d’importation. Il apparaît donc que le<br />
programme (...) d’importation signé par le<br />
ministère peut se présenter d’une année à une<br />
autre avec des prix de matières premières<br />
constants diminués ou parfois augmentés.<br />
Sauf que de considérer les niveaux des prix des<br />
médicaments, en général, et de la matière<br />
première, en particulier, ne relèvent pas des<br />
attributions du ministère de la Santé et sauf<br />
autres raisons réglementaires justifiant le nondédouanement<br />
des matières premières<br />
importées, je vous saurai gré d’intercéder<br />
auprès de vos services pour permettre le<br />
dédouanement des matières premières<br />
importées sur la base des programmes<br />
prévisionnels signés et remis par le ministère<br />
aux opérateurs pharmaceutiques (…) Pour une<br />
meilleure traçabilité du médicament et afin<br />
que nous puissions trouver à temps une<br />
alternance qui puisse nous permettre de<br />
répondre aux besoins des malades, nous<br />
prison ferme contre le PDG de Sanofi ,<br />
assortie d’une amende estimée à deux<br />
fois le montant de la transaction et une<br />
autre contre la société, d’une valeur de<br />
quatre fois le montant des transactions,<br />
soit en tout plus de 3,88 milliards de<br />
dinars. Le 2 mai, le tribunal de Sidi<br />
M’hamed condamne le patron de<br />
Sanofi à une année avec sursis et une<br />
amende de 1,3 milliard de dinars, et<br />
l’entreprise à une autre amende de 2,5<br />
milliards de dinars. Sanofi a exprimé sa<br />
«surprise et (son) incompréhension»<br />
et annoncé qu’elle fera appel, dans les<br />
plus brefs délais, «convaincue qu’elle<br />
a toujours agi en pleine conformité<br />
avec la législation algérienne». Appel<br />
que le parquet compte également introduire…<br />
Salima Tlemçani<br />
apprécierons que vos services puissent nous<br />
informer des refus de dédouanement opposés<br />
aux programmes prévisionnels d’importation<br />
(matières premières, vrac ou produits finis)<br />
introduits par les opérateurs…» Salima T.<br />
PRÉCISIONS<br />
Dans son édition du 18 avril 2012, <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> a<br />
publié la déclaration d’un groupe de militants du<br />
FFS se démarquant de la décision de leur parti de<br />
participer aux prochaines législatives. J’étais surpris<br />
de voir mon nom y fi gurer. Je tiens à informer<br />
l’opinion que c’est à travers le journal, comme tous<br />
les lecteurs, que j’ai eu connaissance de ce texte<br />
et qu’au-delà de la manière, je tiens à signaler que<br />
je ne partage guère le contenu, encore moins les<br />
objectifs. Par ailleurs, je n’ai aucun lien ni affi nité<br />
avec les inspirateurs de cette initiative.<br />
Aït Ouali Boubekeur,<br />
Ancien secrétaire de section du FFS
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 8<br />
ÉCONOMIE<br />
DÉVELOPPEMENT DES HYDROCARBURES<br />
NON CONVENTIONNELS<br />
Sonatrach écarte les appels<br />
e nouvel amendement de la loi sur les<br />
hydrocarbures mettra-t-il fi n aux appels<br />
d’offres pour l’attribution de blocs d’ex-<br />
ploration d’hydrocarbures ? Il est diffi cile<br />
d’admettre une telle possibilité au moment où<br />
l’on évoque plutôt le lancement d’un nouvel<br />
appel d’offres dès la révision de la loi. Pourtant,<br />
les propos tenus jeudi par le PDG de<br />
Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, en marge<br />
du Sommet international du pétrole à Paris,<br />
militent en ce sens. Pour défendre cette option,<br />
M. Zerguine s’appuie sur un raisonnement simple<br />
: Sonatrach a besoin aujourd’hui d’acquérir<br />
de nouveaux savoir-faire technologiques, notamment<br />
pour ce qui a trait à l’exploitation<br />
des hydrocarbures non conventionnels. Or, les<br />
entreprises qui disposent de ces technologies<br />
sont connues. Il a ainsi dit à l’agence de presse<br />
Reuters qu’«il n’y a que quelques entreprises<br />
qui ont une maîtrise réelle de ce genre de technologies<br />
et il est préférable d’aller discuter<br />
directement avec elles». Il a aussi précisé que<br />
Sonatrach a beaucoup insisté sur les négociations<br />
directes (one-to-one) avec ce genre<br />
d’entreprises plutôt que de recourir à l’appel<br />
d’offres. Il va sans dire que les commentateurs<br />
s’avancent déjà pour affi rmer, selon Reuters,<br />
que les modifi cations à apporter à la loi pourraient<br />
se heurter à la résistance des forces en<br />
présence, qui militent pour une préservation<br />
accrue des ressources du sous-sol algérien.<br />
Toutefois, la révision ne touchera, selon ses<br />
initiateurs, que certains aspects fi scaux.<br />
M. Zerguine réaffi rme ainsi les propos du<br />
ministre de tutelle et souligne que Sonatrach<br />
restera partenaire majoritaire dans tous les<br />
projets d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures<br />
à venir.<br />
«Cela ne changera pas», a-t-il déclaré avant<br />
d’ajouter qu’«à 49%, les entreprises étrangères<br />
engrangent déjà beaucoup d’argent, mais<br />
la nature complexe des projets de réserves<br />
non conventionnelles signifi e que nous devons<br />
faire quelques ajustements». Des ajustements<br />
rendus nécessaires par l’échec des appels d’of-<br />
d’off res<br />
● Il est vrai aussi qu’en ce qui concerne le gaz, l’Algérie se trouve actuellement dans l’obligation de relever<br />
le niveau de ses réserves et de ses capacités de production afin de répondre aux besoins grandissants<br />
du marché local à ses engagements internationaux.<br />
jezzy a perdu toutes les actions en justice in-<br />
Dtentées contre la Banque d’Algérie pour faire<br />
annuler le redressement fi scal exigé par la Direction<br />
des grandes entreprises (DGE) en charge du<br />
recouvrement des impôts des entreprises qui réalisent<br />
un chiffre d’affaires de plus de 100 millions<br />
de dinars. L’opérateur de téléphonie mobile s’est<br />
ainsi acquitté de plus de 44 milliards de dinars<br />
suite aux quatre jugements rendus par le tribunal<br />
administratif d’Alger au profi t de la Banque d’Algérie<br />
en date du 18 avril 2012. L’annonce de ces<br />
condamnations a été faite à l’APS par l’avocat de<br />
la DGE, Me Houcine Bouakil, qui a rappelé que les<br />
redressements fi scaux ont été imposés à Orascom<br />
Télécom Algérie en 2010 après une vérifi cation de<br />
sa comptabilité par la DGE.<br />
L’opérateur de téléphonie mobile est accusé<br />
d’avoir commis, de 2007 à 2009, des infractions<br />
fi nancières multiples, et face au déni de l’opérateur<br />
incriminé, la justice a estimé que les appels<br />
introduits par OTA et OTH étaient irrecevables.<br />
Après plusieurs amendes décidées par la justice<br />
en 2010, OTA avait écopé d’une nouvelle amende<br />
en mars 2012 suite à un verdict de la justice qui a,<br />
cette fois-ci, assorti la condamnation fi nancière<br />
d’une peine de prison à l’encontre d’un membre<br />
Eric Besson, ministre français de l’Énergie, prenant la parole lors du 13 e Sommet du pétrole à Paris<br />
fres lancés depuis 2006. Ainsi, l’amendement<br />
tant attendu devrait intervenir avant la fi n de<br />
l’année, selon Ali Hached, conseiller du ministre<br />
de l’Energie et des Mines, qui a d’ailleurs<br />
précisé, en marge du sommet de Paris, que<br />
la production journalière de pétrole pourrait<br />
passer à plus de 1,5 million de barils à la fi n<br />
de l’année.<br />
Il est vrai aussi qu’en ce qui concerne le gaz,<br />
l’Algérie se trouve actuellement dans l’obligation<br />
de relever le niveau de ses réserves et de<br />
ses capacités de production afi n de répondre<br />
aux besoins grandissants du marché local et répondre<br />
à ses engagements internationaux. Selon<br />
les données, le débit gazier annuel a baissé,<br />
entre 2005 et 2010, passant de 88,2 milliards<br />
de mètres cubes à 80,4 milliards mètres cubes.<br />
Dans le même temps, la consommation interne<br />
de l’équipe dirigeante d’OTA pour les mêmes<br />
chefs d’accusation relatifs aux violations de la législation<br />
sur le change. Orascom Telecom Holding<br />
(OTH) avait alors tenté de faire bonne fi gure en<br />
rendant public, sur son site internet, un communiqué<br />
dans lequel elle récusait toutes les accusations<br />
et annonçait le dépôt d’un appel pour contrer le jugement<br />
prononcé à Alger. Un appel qui s’ajoutait<br />
à d’autres déposés depuis la survenue en 2009 de<br />
ce confl it entre l’opérateur alors en plein essor, et<br />
les pouvoirs publics algériens. OTH affi rmait que<br />
sa fi liale et le haut responsable de Djezzy incriminés<br />
par la justice algérienne «n’ont pas commis<br />
d’infractions à la réglementation algérienne», et<br />
que l’appel introduit auprès de la justice «devrait<br />
geler les condamnations rendues par la justice<br />
algérienne».<br />
Il s’avère aujourd’hui que la justice rejette les arguments<br />
d’OTH et confi rme les accusations de la<br />
Banque d’Algérie.<br />
Le feuilleton de Djezzy avec la justice se déroule<br />
alors que l’avenir de la société se joue sous<br />
le sceau du secret entre le ministère des Finances<br />
et le russe Vimpelcom Ltd. Les deux parties<br />
négocient toujours la valeur de Djezzy et aucun<br />
montant offi ciel n’a encore été fi xé pour permettre<br />
est passée de 23 à 28 milliards de mètres cubes.<br />
Les gaz de schiste apparaissent, pour les responsables<br />
du département de l’Energie et des<br />
Mines, comme une option économiquement<br />
viable. Pour M. Hached, l’Algérie dispose d’un<br />
grand potentiel en ce sens. D’ailleurs, sur les<br />
80 milliards de dollars d’investissements prévus<br />
par Sonatrach sur 5 ans, M. Zerguine parle<br />
de 60% destinés à l’exploration-production et<br />
12 milliards de dollars au développement des<br />
gaz de schiste. Selon ses prévisions, la production<br />
de gaz de schiste pourrait démarrer dans<br />
les trois prochaines années. Il précise qu’une<br />
étude récente a démontré que sur une zone de<br />
180 000 km 2 et en supposant un taux d’extraction<br />
de 20%, la production pourrait atteindre<br />
0,6 milliard de mètres cubes par kilomètre<br />
carré. Melissa Roumadi<br />
AYANT PERDU QUATRE APPELS EN JUSTICE<br />
Djezzy débourse 44 milliards<br />
de dinars<br />
au gouvernement algérien d’exercer son droit de<br />
préemption. Le 7 janvier 2012, les deux parties en<br />
négociation avaient signé un protocole d’accord<br />
dans lequel elles ont confi rmé leur intention de<br />
poursuivre les discussions en vue d’examiner les<br />
modalités d’une éventuelle cession à l’Etat algérien,<br />
d’une participation majoritaire dans le capital<br />
d’Orascom Telecom Algérie (OTA). Le ministre<br />
des Finances, Karim Djoudi, avait démenti récemment<br />
des informations faisant état d’un accord sur<br />
le montant que doit débourser l’Etat algérien pour<br />
détenir la majorité de Djezzy.<br />
Il précisera que la valeur de la transaction sera<br />
annoncée offi ciellement dans un communiqué<br />
commun signé par les deux parties dès la fi n des<br />
négociations.<br />
Le ministre tablait, il y a quelques semaines, sur<br />
un délai de plusieurs mois «au moins jusqu’à la<br />
fi n de l’année en cours», avait-il déclaré. Il est à<br />
rappeler que Djezzy avait été racheté en mars 2011<br />
par l’opérateur russe Vimpelcom qui avait ensuite<br />
accédé à la demande de l’Etat algérien, de faire<br />
prévaloir son droit de préemption, tout en exigeant<br />
un prix acceptable. Un prix sur lequel planche depuis<br />
lors, en totale discrétion, les négociateurs des<br />
deux parties. Zhor Hadjam<br />
PHOTO : D. R.<br />
SAFEX<br />
Ouverture<br />
du 15 e Salon<br />
international<br />
du bâtiment<br />
A<br />
ccompagné de plusieurs membres du<br />
gouvernement et de nombreux ambas-<br />
sadeurs de pays participants, le ministre<br />
de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nourredine<br />
Moussa, a procédé, jeudi dernier, à l’ouverture<br />
solennelle de la 15 e édition du Salon<br />
international du bâtiment, des matériaux de<br />
construction et des travaux publics (Batimatec)<br />
qui se tiendra jusqu’au 7 mai à la Foire<br />
internationale d’Alger.<br />
Cette importante manifestation, destinée aux<br />
professionnels de la construction, a, de nouveau,<br />
battu tous les records de participation,<br />
devenant ainsi le plus important salon de la<br />
Safex et, apprend-on du PDG de Batimatec-<br />
Expo, Sadok Stiti, le plus grand salon consacré<br />
au BTPH à l’échelle du continent africain.<br />
Cette 15 e édition coïncide avec le 50 e anniversaire<br />
du recouvrement de notre indépendance.<br />
Les organisateurs du Batimatec ont tenu à<br />
marquer cette symbolique par une rétrospective<br />
sur l’évolution du secteur de la construction<br />
tout au long de cette période, durant<br />
laquelle les réalisations ont été fort nombreuses<br />
et les capacités de production considérablement<br />
renforcées, comme le confi rment les<br />
contenus des stands d’un très large éventail<br />
d’entreprises algériennes de bâtiment, travaux<br />
publics et matériaux de construction. Avec un<br />
peu plus de 1000 exposants, parmi lesquels<br />
490 sociétés étrangères en provenance de<br />
24 pays et une superfi cie d’exposition de<br />
44 000 m 2 , le Salon Batimatec donne la<br />
mesure de l’attrait du secteur algérien de la<br />
construction, qui offre, comme on le sait, environ<br />
22 milliards de dollars de commandes<br />
publiques par an. Il revêt une importance particulière,<br />
aussi bien, pour les divers acteurs du<br />
BTP (architectes, urbanistes, entrepreneurs,<br />
promoteurs, producteurs de matériaux de<br />
construction, etc.) que pour les pouvoirs<br />
publics auxquels cette rencontre, à fréquence<br />
annuelle, permet de jauger les capacités de<br />
réalisation, les avancées technologiques existantes<br />
et celles qui méritent d’être largement<br />
diffusées. Les grands projets, parmi lesquels<br />
la Grande mosquée d’Alger, la ville nouvelle<br />
de Hassi Messaoud, dont les maquettes sont<br />
exposées dans un des stands du Batimatec,<br />
donnent la mesure de l’ampleur des réalisations<br />
à entreprendre durant les prochaines<br />
années et de la nature des moyens à mettre en<br />
place pour les construire dans les meilleures<br />
conditions, en associant à chaque fois que<br />
possible les entreprises algériennes à ces<br />
challenges. Le thème qui a été retenu pour<br />
cette édition, «Les progrès d’aujourd’hui, les<br />
défi s de demain», met en relief l’importance<br />
de l’aspect bilanciel qu’il est nécessaire de<br />
faire après un demi-siècle d’activité, mais<br />
aussi celle des challenges qui restent à mener<br />
durant les prochaines années, notamment<br />
ceux de la qualité du bâti et de l’urbanisme<br />
longtemps sacrifi és sur l’autel des impératifs<br />
de la quantité. Pour atteindre les niveaux de<br />
qualité souhaités, les organisateurs du salon<br />
feront, cette année encore, œuvre utile en<br />
organisant une série de conférences censées<br />
faire évoluer les connaissances et les technologies<br />
de la construction en tenant compte des<br />
préoccupations environnementales. Le BTPH<br />
algérien devant absolument suivre la tendance<br />
mondiale à l’écoconstruction, les journées<br />
techniques organisées en marge du salon porteront<br />
essentiellement sur ces problématiques<br />
écologiques et de développement durable,<br />
que les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre<br />
doivent absolument commencer à prendre en<br />
charge. Les experts qui s’exprimeront à la<br />
tribune du Batimatec traiteront des thèmes de<br />
l’architecture bioclimatique, des matériaux<br />
bio sourcés, des matériaux d’isolation alternatifs,<br />
de l’écoconception et des opportunités<br />
de coopération dans le domaine de l’écoconstruction.<br />
Nordine Grim
KHALIDA<br />
TOUMI À<br />
SOUK AHRAS<br />
«Que le<br />
secteur soit<br />
pourvoyeur<br />
de postes<br />
d’emploi»<br />
Lors de sa visite officielle,<br />
effectuée hier à Souk Ahras,<br />
Khalida Toumi, ministre<br />
de la Culture, n’a pas exclu<br />
la création d’un institut<br />
d’archéologie qui viendrait<br />
répondre à un besoin en<br />
matière d’encadrement, de<br />
formation et de recherche<br />
dans le domaine. Les vestiges<br />
de Khemissa qui s’étendent<br />
sur une superficie de 66 ha,<br />
ont été la deuxième escale<br />
du cortège officiel et c’est<br />
là que l’hôte de la wilaya<br />
a donné des instructions<br />
aux responsables locaux<br />
de son secteur pour<br />
que de tels sites soient<br />
pourvoyeurs de postes<br />
d’emploi. C’est d’ailleurs dans<br />
cette optique qu’elle a promis<br />
le recrutement imminent de<br />
13 jeunes, en plus de ceux<br />
exerçant depuis des années<br />
au niveau de ce site classé.<br />
A Madaure, les bâtisses<br />
millénaires de la cité antique<br />
ont amené Madame Toumi<br />
à redire toute l’importance<br />
que revêt ce patrimoine,<br />
qu’elle considère «purement<br />
algérien». Et d’ajouter :<br />
«Les Romains, venus en chefs<br />
guerriers, avaient besoin<br />
des constructeurs algériens.<br />
C’est des mains algériennes<br />
qui ont réalisé çà.»<br />
Le projet d’un pôle culturel au<br />
chef-lieu de wilaya, notamment<br />
une maison de la culture, d’un<br />
coût de 250 millions de dinars,<br />
et d’une école de musique,<br />
ainsi que 34 autres projets<br />
relevant du secteur ont fait<br />
l’objet de consignes relatives<br />
aux normes à respecter<br />
lors de leur réalisation.<br />
L’aménagement d’un parking,<br />
la conception d’une salle<br />
d’exposition, le respect<br />
de la sécurité des enfants<br />
et la bonne répartition<br />
des différentes sections<br />
des bâtisses sont autant de<br />
points importants qui doivent<br />
précéder la phase réception<br />
desdits projets. A. Dj.<br />
C<br />
our un pouvoir qui a beaucoup de choses<br />
P à se reprocher et pour des candidats qui<br />
n’ont que propagande et promesses dans leur<br />
besace, les règles du jeu sont déjà connues<br />
en ce qui concerne la prochaine consultation<br />
électorale. A Souk Ahras, des contestations<br />
tous azimuts sont signalées à travers les quatre<br />
coins de la wilaya, et les protestataires savent<br />
pertinemment que toute action ou réaction<br />
collective est prise au sérieux par les autorités<br />
locales, lesquelles sont depuis le lancement<br />
de la campagne sous la loupe du pouvoir centrale.<br />
Il y va de l’image d’un pays, lui-même<br />
sous observation internationale. Entre ceux<br />
qui bloquent la route pour exiger sa réhabilita-<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 9<br />
RÉGION EST<br />
RENCONTRE RÉGIONALE DES CADRES<br />
DE LA SANTÉ À CONSTANTINE<br />
Djamel Ould Abbes<br />
interpellé sur plusieurs<br />
dossiers sensibles<br />
● Les greffes d’organes demeurent fortement pénalisées par des lenteurs<br />
administratives et par des blocages en tous genres.<br />
omme il fallait s’y attendre,<br />
Djamel Ould Abbes, ministre<br />
de la Santé, de la Population<br />
et de la Réforme Hospitalière, a fait<br />
salle comble, hier, à l’auditorium de<br />
la faculté de médecine de Constantine<br />
où les directeurs de la santé et de<br />
la population (DSP) et autres cadres<br />
du secteur, relevant de l’Est et du<br />
Sud-Est du pays, se sont donné rendez-vous<br />
pour prendre bonne note<br />
du dispositif de couverture sanitaire<br />
mis en œuvre par les pouvoirs<br />
publics en prévision des élections<br />
législatives du 10 mai prochain. Une<br />
échéance électorale qui mobilisera,<br />
selon le premier responsable du secteur<br />
de la santé, une bonne partie du<br />
personnel médical et paramédical,<br />
en sus de 66 000 policiers affectés<br />
à l’encadrement sécuritaire. Après<br />
avoir livré son message quand aux<br />
directives phares de ce dispositif,<br />
notamment la nécessité de faire<br />
preuve d’une vigilance à toute<br />
épreuve s’agissant des mesures sanitaires<br />
à prendre en amont et en<br />
aval de ce dispositif, Djamel Ould<br />
Abbes se prêtera, bon gré mal gré,<br />
à une cascade de questions sortant<br />
du cadre préparatif des élections. En<br />
ligne de mire, le problème récurrent<br />
des greffes et des transplantations<br />
d’organes, un dossier ultra sensible<br />
fortement pénalisé, dira un professeur<br />
en médecine interne, par des<br />
lenteurs administratives et, disons<br />
le franchement, par des blocages<br />
en tous genres. Loin de se dérober,<br />
le ministre reconnaît les faits avant<br />
de s’engager à prendre une série de<br />
mesures visant à sortir ce dossier<br />
de l’enlisement et de l’oubli. Il<br />
fera au passage un clin d’œil à la<br />
wilaya de Constantine en promettant<br />
de la désigner comme pôle à<br />
privilégier en matière de greffe et de<br />
transplantation d’organes. C’était<br />
l’occasion également pour lui de<br />
livrer quelques chiffres qui révèlent<br />
à eux seuls l’ampleur du problème.<br />
Ainsi, 15 000 personnes seraient en<br />
attente d’une greffe rénale en Algérie,<br />
alors que des milliers seraient<br />
en attente d’une greffe de cornée. Il<br />
faut savoir, à titre indicatif, qu’une<br />
cornée importée coûte à l’Etat 20<br />
000 dollars. Tant que persisteront les<br />
tabous et autres idées reçues, dira un<br />
intervenant, les malades en attente<br />
d’une greffe de cornée n’auront<br />
«que leurs yeux pour pleurer».<br />
Djamel Ould Abbes sera également<br />
interpellé sur la pénurie de réactifs,<br />
une carence qui frappe de plein<br />
fouet les établissements publics de<br />
santé. «Une commission interministérielle<br />
planche sérieusement sur ce<br />
dossier et je reste optimiste quand<br />
son règlement rapide», dira-t-il. Par<br />
ailleurs le représentant du gouvernement<br />
a annoncé que son secteur a<br />
bénéficié, pour le compte de l’année<br />
2012, d’un budget de 459 milliards<br />
de dinars. Ahmed Boussaïd<br />
Un programme LPA de 40 000<br />
logements pour la wilaya<br />
es 40 000 demandes de logement promotionnel<br />
L aidé (LPA), qui répondent aux critères exigés seront<br />
satisfaites par le programme attribué à la wilaya», a<br />
affirmé le wali de Constantine, Noureddine Bedoui,<br />
lors d’une récente sortie à la nouvelle ville Ali Mendjeli.<br />
Au cours de cette visite, il a dénoncé les fausses<br />
déclarations véhiculées par des inconnus qui ignorent<br />
la situation de ce programme. «Nous avons engagé 67<br />
promoteurs pour la prise en charge de ce programme.<br />
Il y a une disponibilité de moyens financiers et d’assiettes<br />
foncières afin de réaliser des logements à la<br />
hauteur de la promotion immobilière avec l’accompagnement<br />
des souscripteurs en toute transparence»,<br />
a-t-il assuré. Le même responsable a annoncé que la<br />
wilaya a bénéficié de 800 aides destinées aux agents de<br />
la Sûreté nationale et 2 000 au profit des éléments de<br />
l’ANP et de la Gendarmerie nationale. «Ces aides ont<br />
été accordées par le ministère de l’Habitat, alors que<br />
QUELLE CAMPAGNE?<br />
Zeste de propagande<br />
tion et ceux qui observent des sit-in cycliques<br />
en passant par ceux qui signent une moyenne<br />
de trois pétitions par semaine, c’est toute une<br />
population qui s’implique dans le conjoncturel.<br />
Les tenants du «maintenant ou jamais»<br />
sont passés depuis plus d’un mois à l’offensive,<br />
et ce sont toutes les structures officielles<br />
qui lâchent du lest et fléchissent devant les<br />
exigences des uns et des autres. La route qui<br />
mène à la cité du 17 Octobre a été revêtue en<br />
24 heures pour calmer l’émeute des riverains.<br />
Des associations sportives, caritatives et<br />
sociales ont eu droit à des sommes faramineuses<br />
sous forme de subsides sans contrôle ni<br />
vérification des documents comptables, alors<br />
les gardes communaux seront pris en charge par un<br />
programme de wilaya», a conclu le chef de l’exécutif.<br />
Pour rappel, la date du 15 mai a été fixée comme délai<br />
limite pour la présentation des études des projets de ce<br />
type de logement, par les promoteurs concernés, devant<br />
la commission ad hoc, a-t-on appris auprès de la cellule<br />
de communication de la wilaya. Ces mesures ont été<br />
prises lors d’une réunion présidée par le secrétaire général<br />
de la wilaya en présence des directeurs de l’exécutif,<br />
des chefs de daïras et des P/APC. L’on saura ainsi<br />
que 5 promoteurs publics et 18 privés se sont partagé<br />
la réalisation du premier quota LPA, estimé à 12 000<br />
unités. Par la même occasion, les chefs de daïra ont été<br />
instruits de transmettre à la direction du logement et des<br />
équipements publics (DLEP) la liste de la deuxième<br />
tranche des souscripteurs au programme LPA, lequel<br />
concerne aussi la construction de 12 000 logements.<br />
Ratiba B.<br />
que des dossiers de demandeurs de logement<br />
ont fait l’objet d’un traitement de faveur. Des<br />
promotions décidées depuis des directions<br />
centrales, à la demande des animateurs locaux<br />
de la campagne, ont été consenties.à plus<br />
d’un. Des centaines de baraques prolifèrent en<br />
milieux urbain et semi-urbain au vu et au su<br />
de tous. Pour les candidats novices, beaucoup<br />
d’argent a coulé à tort poussant des centaines<br />
de jeunes oisifs à faire le tour des permanences<br />
pour «monnayer» séparément des promesses<br />
de soutien et de propagande à tous les<br />
postulants à la députation, avant de retourner,<br />
le soir, au quartier, heureux d’avoir trompé les<br />
trompeurs. A. Djafri<br />
P<br />
OUM EL BOUAGHI<br />
Légère baisse<br />
des accidents<br />
de la route<br />
robablement résultat des nombreuses campagnes<br />
de sensibilisation menées en permanence<br />
par les différents corps de sécurité et les servi-<br />
ces relevant du ministère des transports en direction<br />
des automobilistes et autres usagers de la route, le<br />
nombre d’accidents de la circulation a connu une<br />
légère baisse durant le premier trimestre de l’année<br />
en cours. La Gendarmerie nationale a comptabilisé,<br />
pendant la période allant de janvier à fin mars, 105<br />
accidents ayant fait 15 morts et 192 blessés, alors<br />
qu’au cours du dernier trimestre de l’année écoulée, il<br />
a été enregistré 130 accidents ayant provoqué le décès<br />
de 21 personnes et occasionné des blessures à 241<br />
autres. Il n’en demeure pas moins que ces chiffres<br />
restent élevés. A noter que les causes principales des<br />
drames seraient le non-respect du code de la route,<br />
l’excès de vitesse, les dépassements dangereux et le<br />
mauvais état de certaines chaussées. L. Baâziz<br />
GUELMA<br />
Plus de 1000 sportifs au<br />
mémorial du 8 Mai 1945<br />
lus de 1 000 athlètes, entre professionnels et ama-<br />
P teurs des jeux de boules, venus de 22 wilayas,<br />
participent, depuis hier, au tournoi national dédié,<br />
comme chaque année, à la commémoration des massacres<br />
du 8 Mai 1945. Deux disciplines sont à l’honneur,<br />
indiquent les organisateurs, il s’agit du jeu long,<br />
avec 98 doublettes (94 garçons et 4 filles), et de la pétanque,<br />
qui voit la participation de 300 triplettes (294<br />
garçons et 6 filles). Pour ce faire, trois aires de jeu<br />
sont mises à la disposition des joueurs: le grand parking<br />
de l’OPOW Souidani Boudjmaâ, l’aire de jeu de<br />
la cité Guehdour Taher et le boulodrome de la ville de<br />
Guelma. Notons qu’à l’issue des qualifications dans<br />
les 2 disciplines, 2 finales auront lieu aujourd’hui (5<br />
mai) et seront suivies d’une cérémonie de remise des<br />
prix, précisent nos interlocuteurs. Karim Dadci<br />
TÉBESSA<br />
Saisie de 10 000 litres<br />
de carburant<br />
ors d’une patrouille de routine, les éléments du<br />
L groupement des gardes frontières (GGF), relevant<br />
de Bir <strong>El</strong> Ater, ont intercepté, avant-hier, 5 camionnettes<br />
de marque Toyota transportant au total 10 000 l<br />
de carburant devant être écoulés en Tunisie, apprendon<br />
de source sûres. Les contrebandiers ont été arrêtés<br />
et les véhicules comme le carburant ont été saisis.<br />
Lakehal Samir<br />
AVIS DE DÉCÈS<br />
La famille Hannachi de Constantine a l’immense<br />
douleur d’annoncer le décès survenu, hier à l’âge<br />
de 67 ans, de leur cher et regretté<br />
Achour<br />
L’enterrement aura lieu aujourd’hui samedi 5 mai<br />
2012 au cimetière central de Constantine<br />
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.<br />
CONDOLÉANCES<br />
Le directeur du bureau régional d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> à<br />
Constantine et tout le personnel, très attristés par<br />
le décès de Achour Hannachi, frère de leur ami<br />
et collègue Yassine Hannachi, directeur des éditions<br />
Média-Plus de Constantine, présentent à ce dernier<br />
ainsi qu’à toute la famille Hannachi leurs sincères<br />
condoléances et prient Dieu d’accueillir le défunt en<br />
Son Vaste Paradis.<br />
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 9<br />
KABYLIE INFO<br />
OULED MOUSSA (BOUMERDÈS)<br />
Détresse<br />
à Haouch <strong>El</strong> Makhfi<br />
● Les habitants du quartier se plaignent de nombreux problèmes, comme l’absence de couverture<br />
sanitaire, l’insalubrité, le manque d’eau et l’insécurité.<br />
L<br />
es habitants de la localité de Haouch<br />
<strong>El</strong> Makhfi, dans la commune de<br />
Ouled Moussa, se débattent dans des<br />
difficultés d’un autre âge. Ce quartier, appelé<br />
aussi <strong>El</strong> Mziraâ, accuse un manque<br />
criard en matière d’infrastructures devant<br />
permettre aux 7000 âmes qui habitent d’y<br />
vivre dans de bonnes conditions. Absence<br />
de couverture sanitaire, pénurie d’eau,<br />
délabrement des routes, prolifération des<br />
ordures ménagères, manque de transport,<br />
insécurité… la liste des carences soulevées<br />
par les résidants est longue.<br />
Cette agglomération distante de 3 km<br />
du chef-lieu communal est abandonnée<br />
par les pouvoirs publics. Les habitants<br />
vivent dans le dénuement le plus total.<br />
«Les démarches entreprises par notre<br />
association pour améliorer notre vécu<br />
n’ont pas abouti. On s’est réuni avec tous<br />
les responsables, mais ils ne nous ont fait<br />
que des promesses. Et pourtant, tout le<br />
monde sait que le pays est riche», déplore<br />
un membre de l’association <strong>El</strong> Wafa qui<br />
revient sur les difficultés endurées par ses<br />
concitoyens depuis des lustres.<br />
Notre interlocuteur se plaint en premier<br />
lieu de l’absence de salle de soins, rappelant<br />
le long parcours qu’effectuent les<br />
patients du village pour se faire soigner.<br />
«C’est le calvaire. Nos malades partent<br />
jusqu’au chef-lieu pour une moindre<br />
consultation médicale. Ce qui n’est pas<br />
une mince affaire en raison du manque<br />
de transport en commun et la dégradation<br />
des routes», déplore-t-il avant de dénoncer<br />
la sourdre oreille dont font preuve les services<br />
concernés pour répondre à ces doléances.<br />
«À chaque fois que nous venons<br />
réclamer, on nous demande de patienter.<br />
Les responsables locaux tentent de se<br />
justifier par l’absence de terrain alors que<br />
d’importantes assiettes on été occupées<br />
illégalement par de tierces personnes sans<br />
es habitants de la localité de Timezrit subissent l’anarchie qui<br />
Lcaractérise la distribution d’eau potable. Les robinets sont<br />
à sec dans tous les villages de la commune et les citoyens sont<br />
dépourvus d’eau depuis plusieurs semaines. Les ruptures en<br />
eau sont devenues très fréquentes dans cette commune montagnarde<br />
sise à 21 km au sud-est du chef-lieu de la daïra d’Isser. La<br />
cause principale, selon les habitants, est l’absence des services de<br />
l’ADE au niveau de cette localité. On note l’absence de contrôle<br />
des anciennes conduites, qui ne sont pas encore renouvelées.<br />
Les villageois, qui se plaignent de la « négligence de la part des<br />
autorités locales et la légèreté dont les élus prennent en charge<br />
ce problème vital », ont recours à des sources pour s’alimenter<br />
en eau. Ceux qui disposent de voitures se déplacent à plus de 15<br />
km pour remplir des bidons depuis les fontaines du voisinage,<br />
D<br />
Les citoyens de la localité peinent à sortir de la précarité<br />
qu’aucun ne daigne lever le petit doigt»,<br />
s’indigne-t-il. L’indisponibilité du terrain<br />
est durement ressentie par la population<br />
locale, affirme le responsable de ladite<br />
association. «Récemment, c’est un privé<br />
qui nous a cédé gratuitement un terrain de<br />
200m 2 pour la construction d’un bureau<br />
de poste et une annexe d’état civil. Mais<br />
les deux projets ne sont pas encore lancés<br />
et ce malgré les multiples réclamations<br />
des habitants. Les deux infrastructures<br />
devaient être construites en R+1. L’APC<br />
nous a informés qu’elle avait dégagé une<br />
somme de 6 millions de dinars pour ce<br />
faire, mais les travaux ne sont toujours pas<br />
entamés», explique-t-il.<br />
En attendant, les habitants continuent à se<br />
déplacer jusqu’au chef-lieu pour retirer<br />
leur dû, envoyer un courrier ou se faire<br />
délivrer les documents administratifs.<br />
Ces problèmes qui tardent à être résolus<br />
par l’administration sont aggravés par<br />
l’absence des réseaux AEP et de gaz de<br />
ville. «Certaines familles ont effectué des<br />
raccordements au réseau d’eau potable de<br />
manière illicite. Les autres se débrouillent<br />
comme elles peuvent», dira un quadragénaire<br />
qui déplore les retards pris pour le<br />
lancement des projets.<br />
Les citoyens relèvent en outre le manque<br />
d’éclairage public et ses conséquences sur<br />
leur sécurité. Ils appellent ainsi les autorités<br />
à prendre les mesures nécessaires pour<br />
instaurer la quiétude au niveau de leur localité.<br />
Comme ils dénoncent le bricolage<br />
constaté dans la qualité des travaux du<br />
réseau d’assainissement réalisé au début<br />
de l’année en cours, qualifiant le projet<br />
«de véritable scandale». Les villageois<br />
souhaitent enfin à ce que les promesses<br />
qui leur ont été faites par les autorités<br />
soient traduites en actes pour sortir de la<br />
précarité qui caractérise leur vécu depuis<br />
des années. Ramdane Koubabi<br />
Timezrit sans eau depuis des semaines<br />
es odeurs nauséabondes incommodent<br />
les habitants et les visiteurs<br />
de la ville des Issers ces derniers jours.<br />
<strong>El</strong>les proviennent des ordures ménagères<br />
que les habitants de la ville jettent<br />
anarchiquement, mais aussi des déchets<br />
commerciaux.<br />
Les bennes n’arrivent pas à contenir ces<br />
tas de déchets ménagers, malgré le net-<br />
ISSERS<br />
d’autres ont recours à l’achat de bouteilles d’eau minérale et de<br />
citernes à des prix exorbitants.<br />
Dans les villages, les enfants sont mis à contribution dans la recherche<br />
de l’eau. Ils remplissent quotidiennement des jerricans<br />
pour leur familles, et ce aux dépens de leur scolarité.<br />
Notons aussi que l’absence de contrôle de la plupart des puits et<br />
fontaines de la région met en danger la santé des citoyens et les<br />
expose aux maladies à transmission hydrique.<br />
«Nos responsables ne bougent pas le petit doigt pour régler ce<br />
problème alors que le mercure commence à monter et annonce<br />
une saison estivale très dure», fait remarquer un citoyen. «Devant<br />
l’absence totale de toutes les commodités de base, les autorités<br />
disent vouloir nous fixer dans nos villages par les aides à la<br />
construction !», ajoute-t-il. Y. Azemour<br />
Insalubrité au chef-lieu<br />
toyage quotidien assuré par les services<br />
municipaux. «La saleté qui envahit la<br />
ville, et spécifiquement les alentours du<br />
Marché et la station des bus, constitue<br />
un climat favorable pour la prolifération<br />
de maladies. Il y a un vrai danger sur la<br />
santé publique, surtout pour les enfants»,<br />
s’insurge un citoyen. Cet état favorise<br />
aussi la multiplication des animaux er-<br />
rants, vecteurs de plusieurs maladies. Les<br />
travaux d’assainissement entamés depuis<br />
plusieurs mois aggravent le problème<br />
d’insalubrité au centre-ville.<br />
Les habitants réclament l’intervention des<br />
autorités pour faire face à cette situation<br />
intenable. Ils appellent au renforcement<br />
des équipes de nettoyage et la création de<br />
jardins publics. Y. Azemour<br />
PHOTO: EL WATAN<br />
TIGRINE (TIZI OUZOU)<br />
«RENDEZ-NOUS NOTRE<br />
VILLAGE ! »<br />
I<br />
ls étaient une centaine de citoyens du village Tigrine, (commune<br />
d’Aït Chaffa) à manifester jeudi dernier devant le siège de<br />
la daïra d’Azeffoun. Les villageois ont déployé des banderoles<br />
où l’on pouvait lire : «Rendez-nous notre village».<br />
Le village Tigrine, situé à 20 km à l’est du chef-lieu communal,<br />
est mitoyen de la célèbre forêt de Bounamane. Actuellement<br />
aucun civil n’y habite, hormis des unités de l’ANP installées<br />
depuis 2002 dans ce vaste territoire devenu zone opérationnelle.<br />
Les membres du comité de village dressent un bilan de la situation.<br />
«Nous avons quitté le village en 1995 suite à l’insécurité<br />
qui y régnait. En 2000, pensant que la question sécuritaire s’est<br />
améliorée, nous avions entamé un timide retour au village. En<br />
2002, les unités de l’Armée nationale se sont installées dans le<br />
village, vu que la sécurité n’y était toujours pas assurée. La localité<br />
est devenue une zone opérationnelle, plutôt interdite aux civils.<br />
Nous avions demandé à cette époque des solutions au maire<br />
d’Aït Chaffa et en collaboration avec le chef de daïra d’Azeffoun.<br />
Ils nous avaient aidés et avaient opté pour une délocalisation<br />
du village dans un terrain (mechmel), loin de la zone à risque.<br />
La décision a été approuvée par une commission de daïra, mais<br />
la conservation forestière s’y était opposée car ce terrain a été<br />
reboisé, mais les multiples incendies ont fini par le dénuder.<br />
Nous avions continué nos démarches et les forestiers ont fini par<br />
céder en nous délimitant la partie à occuper, sans toutefois nous<br />
délivrer un écrit. Nous avions été reçus ensuite par l’ex wali qui<br />
avait donné son accord de principe. Il suffisait juste de suivre<br />
une procédure. Avec les lenteurs administratives, la délocalisation<br />
n’a toujours pas abouti. Le wali actuel ne nous a toujours<br />
pas reçus malgré nos demandes maintes fois reformulées.<br />
Aujourd’hui nous sommes déterminés à obtenir une solution.<br />
Faire aboutir ce problème de délocalisation ou bien qu’on nous<br />
restitue notre village, avec toutes les commodités : routes, électricité,<br />
eau, aides à la reconstruction, dédommagements. Notre<br />
village a payé un lourd tribut durant la Révolution. Il compte 45<br />
chahid et 75 moudjahid. C’était le PC du colonel Amirouche en<br />
1957, à Bounamane, forêt mitoyenne du village. Le village était<br />
évacué en 1957». Interrogés sur leurs lieux actuels de résidence,<br />
les villageois indiquent que c’est plutôt la débrouille : certains se<br />
sont installés à Alger, d’autres à Azeffoun. Beaucoup ont loué un<br />
peu partout : Azazga, Azeffoun etc. Il y a même quelqu’un, étant<br />
seul, qui vit dans une hutte en forêt à proximité d’Aït Chaffa.<br />
«Nous sommes des SDF depuis l’apparition du terrorisme», dira<br />
un citoyen, excédé. M. Benyakoub<br />
BOUIRA<br />
LES PATRIOTES<br />
RÉCLAMENT LEURS<br />
DROITS<br />
P<br />
lus de deux cents patriotes qui accompagnaient les éléments<br />
de l’Armée nationale populaire (ANP) dans le cadre de la<br />
lutte antiterroriste depuis les années 1990, sur les hauteurs de la<br />
région de Lakhdaria, à l’ouest de Bouira, ont été déclarés inaptes<br />
par les autorités militaires de la wilaya, et ce, depuis janvier<br />
2010. Ainsi, 29 mois après, ces patriotes qui gardent encore leurs<br />
armes de service n’ont pas perçu leurs salaires. «Nous avons travaillé<br />
pendant 15 ans dans la montagne, à Z’barbar, Mâala, etc.,<br />
des patriotes ont perdu leur vie, d’autres ont vu leurs maisons<br />
incendiées par des terroristes», souligne l’un d’eux qui s’est<br />
déplacé, récemment, à notre bureau.<br />
En janvier 2010, les patriotes affirment avoir fourni tout un<br />
dossier sans savoir pour quelle raison. En janvier 2011, ils ont<br />
refait le même dossier. «À ce moment-là nous avons cru qu’enfin<br />
les choses allaient changer pour nous. Mais en début de l’année<br />
2012, ils nous ont signifié qu’ils ne pouvaient rien faire pour<br />
notre cas», ont-ils ajouté. Deux années plus tard, le sort est<br />
toujours incertain pour ces hommes et leurs familles. «Ils ont<br />
attendu jusqu’à l’année 2010 pour nous remercier. Pourquoi ne<br />
pas le faire quand le terrorisme battait son plein ?», s’interroge<br />
notre interlocuteur qui se dit abandonné par l’Etat, et ce, après<br />
avoir risqué sa vie dans la sinistre région de Z’barbar et ses<br />
environs. «Comment se fait-il qu’un terroriste qui a massacré et<br />
tué des innocents, bénéficie de privilèges et nous, nous sommes<br />
aujourd’hui abandonnés», regrette-t-il. Ali C.<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />
Bureau de TIZI OUZOU<br />
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TIARET<br />
Des protestataires<br />
arrêtés puis<br />
relâchés<br />
En signe de protestation devant<br />
la station de pompage de<br />
Sonatrach située dans la localité<br />
de Naïma, 35 km au sud<br />
de Tiaret, depuis dimanche<br />
passé, les agriculteurs ont été<br />
délogés par les forces antiémeutes<br />
de la Gendarmerie.<br />
Au moins quarante personnes<br />
ont été arrêtées puis relâchées<br />
sous la pression des<br />
protestataires devant la brigade<br />
d’Aïn-Dheb. Un des porte-parole<br />
des fellahs nous a<br />
fait savoir hier que «ses pairs<br />
n’entrevoient de règlement du<br />
conflit qu’à travers l’implication<br />
de Sonatrach et non des<br />
autorités locales». Même un<br />
cadre de Sonatrach, un sousdirecteur<br />
dépêché sur les<br />
lieux, n’avait pas le pouvoir<br />
de décision. Le problème du<br />
passage des 13 pipes date<br />
depuis voilà quarante-huit<br />
ans. Sonatrach, qui a traversé<br />
certains terrains privés, a<br />
indemnisé certains de leurs<br />
propriétaires. A. F.<br />
GHAZAOUET<br />
Les ouvriers de<br />
Ceramig en grève<br />
Les ouvriers de la société<br />
nouvelle de la céramique sanitaire<br />
reviennent à la charge<br />
et enclenchent une grève<br />
générale d’une durée indéterminée<br />
pour protester contre<br />
la lenteur de la direction générale<br />
quant à la mise en application<br />
de la promesse des<br />
augmentations des salaires,<br />
décidée il y a un an, en vertu<br />
d’un accord entre la section<br />
syndicale et l’employeur. Les<br />
ouvriers protestataires exigent,<br />
par la même occasion,<br />
une répartition juste et équitable<br />
des primes, notamment<br />
la prime de stimulation. Les<br />
employés de cette entreprise<br />
sont déterminés à poursuivre<br />
ce mouvement de grève<br />
jusqu’à satisfaction totale de<br />
leurs revendications. O. E. B.<br />
AÏN TÉMOUCHENT<br />
Une journée<br />
dédiée aux<br />
personnes âgées<br />
La maison Dar <strong>El</strong> Ihsen de<br />
l’association des personnes<br />
âgées d’Aïn Témouchent a<br />
célébré recemment la Journée<br />
nationale des Personnes<br />
âgées dans son siège.<br />
Une collation a été organisée.<br />
Une excursion à la station<br />
thermale de Chigueur a été<br />
au menu de cette journée.<br />
Le président et son adjoint<br />
M. Ykhlef Zénagui et Benkhal<br />
Mimoun ont souhaité que les<br />
responsables du secteur de la<br />
santé facilitent la tâche pour<br />
les consultations et la prise<br />
en charge médicale des personnes<br />
âgées. O. S.<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 9<br />
RÉGION OUEST<br />
DANS CERTAINES COMMUNES DE SAÏDA<br />
Les deux tiers des fi lles<br />
sont analphabètes<br />
● Les données indiquent que le phénomène de l’analphabétisme<br />
touche particulièrement la gent féminine considérée victime<br />
des tabous et des préjugés sociaux.<br />
S<br />
elon les chiffres avancés<br />
par la wilaya de Saïda,<br />
le taux d’analphabétisme<br />
est de 28,5% à travers les<br />
16 communes que compte la<br />
wilaya contre 71,4% représentant<br />
le pourcentage d’alphabétisation.<br />
Les données ont<br />
démontré que le phénomène de<br />
l’analphabétisme touche particulièrement<br />
la gent féminine<br />
considérée victime des tabous<br />
et des préjugés sociaux. En<br />
effet, si nous procédons à une<br />
simple étude comparative entre<br />
le nombre de filles scolarisées<br />
et celui des garçons à travers<br />
la wilaya, nous pouvons<br />
constater que le taux d’alphabétisation<br />
des filles est toujours<br />
inférieur par rapport à celui<br />
des garçons, particulièrement<br />
dans les régions enclavées. À<br />
titre d’exemple, dans la commune<br />
de Tircine, le taux de<br />
garçons analphabètes est de<br />
48,6% alors que celui des filles<br />
est de 66,4%. Toutefois, le taux<br />
d’analphabétisme est réduit au<br />
niveau du chef- lieu de la<br />
commune de Saïda où l’on a<br />
enregistré un pourcentage de<br />
12,2% garçons analphabètes<br />
contre 24,6% filles, eu égard à<br />
la disponibilité des infrastructures<br />
éducatives ainsi qu’à la<br />
nature des esprits ouverts au<br />
développement. Afin de faire<br />
un diagnostic fiable du phénomène,<br />
nous nous sommes rapprochés<br />
de quelques femmes<br />
de différents âges.<br />
PRIVÉES DE SAVOIR<br />
Fatima, mère de quatre enfants,<br />
nous dira : «C’est notre grand<br />
frère qui s’est occupé de nous<br />
après la mort de notre père.<br />
Il nous a privées, ma sœur et<br />
moi, de l’école, pourtant, nous<br />
étions excellentes». Ce qui est<br />
révoltant, c’est que ses filles<br />
ont eu droit à l’instruction et ont<br />
obtenu des diplômes universitaires.<br />
Kheira, une autre jeune<br />
fille, a quitté l’école dans les<br />
années 70 car elle habitait très<br />
loin du CEM Albert Camus.<br />
À l’époque, ses parents ont<br />
jugé utile de ne pas la laisser<br />
poursuivre ses études. Donc,<br />
ils ont préféré l’enfermer à la<br />
maison en attendant qu’elle<br />
se marie. À l’Académie, les<br />
chiffres du mois de mars 2012,<br />
communiqués par le service<br />
des examens, montrent que le<br />
nombre de garçons scolarisés<br />
est supérieur à celui des filles<br />
mais uniquement pour les deux<br />
cycles du primaire et du moyen.<br />
En effet, le nombre de garçons<br />
scolarisés au cycle primaire est<br />
de 17 729 contre 16 487 filles,<br />
soit un total de 34 216 élèves.<br />
Au cycle moyen, le même service<br />
a enregistré la scolarisation<br />
de14 838 garçons et 13 674<br />
filles. Avec 5 015 lycéens et 6<br />
121 lycéennes, soit un taux de<br />
11 136 élèves, les chiffres des<br />
élèves scolarisés au secondaire<br />
sont relativement satisfaisants,<br />
apprend-on de même source.<br />
Selon un responsable du secteur<br />
de l’Éducation, les filles sont<br />
plus motivées que les garçons.<br />
D’ailleurs, beaucoup d’entre<br />
eux abandonnent leurs études<br />
au secondaire pour se consacrer<br />
à une formation professionnelle<br />
ou à un métier dans le secteur<br />
privé ou étatique. Sid Ahmed<br />
TIGHENNIF (MASCARA)<br />
Les villageois réclament<br />
l’extension du cimetière<br />
es habitants du douar Deraouiche et autres lo-<br />
Lcalités, relevant de la commune de Tighennif,<br />
à 20 km de Mascara, ont interpellé les pouvoirs<br />
publics de la wilaya pour l’inscription d’une<br />
opération d’extension du cimetière Sidi Tami.<br />
Actuellement saturé, ce cimetière est, selon les<br />
habitants, ceinturé par des terres inexploitées.<br />
«Certaines parcelles de ces terres en jachère, qui<br />
font partie d’une Exploitation agricole collective<br />
(EAC) à Tighennif, pourraient être intégrées<br />
dans le cimetière Sidi Tami, où, d’ailleurs, sont<br />
enterrés les morts issus de trois douars, à savoir<br />
Deraouiche, Ouled Sidi Tami et Ouled Sidi Abdellah»,<br />
dira un citoyen. Selon notre interlocuteur,<br />
le cimetière en question a bénéficié, ces derniers<br />
temps, d’un projet de réalisation d’un mur de<br />
clôture. Signalons que la majorité des cimetières<br />
des différentes localités de la wilaya enregistrent<br />
un état de saturation total. Faute d’espace, des familles<br />
procèdent à l’ouverture des plus anciennes<br />
sépultures de leurs proches pour enterrer un nouveau<br />
membre décédé. A. Souag<br />
PHOTO : DR<br />
L<br />
PRESSE<br />
Le journal<br />
<strong>El</strong> Djoumhouria<br />
lance un forum<br />
e journal <strong>El</strong> Djoumhouria a inauguré, jeudi, son forum. En<br />
lançant ce nouveau rendez-vous mensuel, ce quotidien his-<br />
torique compte contribuer à la consécration d’un débat fruc-<br />
tueux au bénéfice de la ville d’Oran et de l’Algérie.<br />
Le choix de la date du 3 mai n’est pas fortuit. En effet, <strong>El</strong> Djoumhouria<br />
a préféré faire coïncider le lancement de son premier<br />
débat avec la Journée mondiale de la Liberté de la presse. Le forum<br />
verra défiler des personnalités du monde de la politique, des<br />
universitaires et des hommes de la culture. «Cet espace est dédié<br />
à la liberté d’expression, le but étant de consacrer un dialogue<br />
constructif», explique Boukhalfa Benameur, directeur de ce grand<br />
journal. La première conférence organisée au siège de cet organe<br />
de presse à Oran a été animée par le Docteur Mahiedine Amimour,<br />
écrivain, ex-sénateur et ancien ministre de la Communication. Ce<br />
dernier a animé une communication retraçant une rétrospective<br />
d’un demi-siècle de la presse algérienne.<br />
Fondé en 1963 sous l’emblématique appellation «La République»,<br />
le journal était une référence à tel point qu’il avait battu des records<br />
en nombre de tirages, détrônant ainsi les quotidiens algérois. En<br />
1977, le journal, qui était jusqu’alors un quotidien francophone, a<br />
lancé sa première édition en langue arabe.<br />
«La République» fut une véritable institution et une grande école<br />
de journalisme. Le pays doit à ce journal de grands reporters qui<br />
ont écrit les plus belles pages de la presse algérienne. Des grands<br />
journalistes qui ont pour nom Zouaoui Benhamadi, Mohamed<br />
Abassa, Bouziane Ben Achour, Abdelmalek Ouasti, Abdelkader<br />
Djemaï, Hadj Cheikh Bouchane, Aïssa Adjima, mais aussi des<br />
responsables de la technique, à l’image de Youcef Benallal et<br />
Mohamed Choucha. A l’occasion de l’inauguration de ce forum,<br />
le journal <strong>El</strong> Djoumhouria a tenu à honorer deux grandes figures<br />
qui avaient écrit de magnifiques pages de ce valeureux quotidien.<br />
Il s’agit de Mohamed Kaouche, ancien directeur de ce journal, et<br />
l’ancien grand reporter et rédacteur en chef, Maazouz Rezigui. Ce<br />
dernier avait occupé le poste de directeur de régulation du Conseil<br />
supérieur de l’information, au lendemain de l’ouverture de la presse<br />
écrite au secteur privé. Cherif Lahdiri<br />
Hommage aux journalistes<br />
à Tindouf et à Chlef<br />
l’occasion de célébration de la Journée mondiale de la<br />
À Liberté d’expression et de la presse, le wali de Tindouf a<br />
rendu hommage à la presse locale. M. Chater Abdelhakim, qui<br />
a accueilli les confrères lors d’une réception en leur honneur, ce<br />
jeudi, a réaffirmé sa position vis-à-vis de la presse sous toutes ses<br />
formes qu’il considère comme «un chaînon entre le citoyen et les<br />
responsables élus ou nommés».<br />
Pour le wali, ce «métier noble», exercé de manière professionnelle<br />
– «objectivement et en toute neutralité» – permet aux décideurs<br />
d’être au courant des problèmes que vivent les citoyens et de mettre<br />
en place des stratégies pour les prendre en charge.<br />
À Chlef, le wali Mahmoud Djamaa a rencontré, jeudi dernier, au<br />
siège de la wilaya, la corporation de la presse.<br />
Il a saisi l’opportunité pour rendre hommage aux journalistes et<br />
correspondants de la wilaya. Le chef de l’exécutif de wilaya a mis<br />
en relief le rôle de la presse dans la vie socioéconomique locale.<br />
Dans ce cadre, il a souligné l’apport des journalistes dans le processus<br />
de développement local. M. M. et A. Y.<br />
ORAN<br />
Un plan pour les urgences<br />
médicales<br />
D<br />
jamel Ould Abbès, ministre de la Santé publique, a réuni,<br />
jeudi à la salle des conférences de l’Etablissement hospitalier<br />
universitaire du 1er Novembre (EHU), les cadres de la santé publique<br />
des 17 wilayas de l’Ouest et du Sud-ouest algérien. Au cours<br />
de son intervention, le premier responsable du secteur a mis en<br />
exergue la nécessité d’une couverture médicale lors de la journée<br />
du 10 mai. À ce titre, il a annoncé la mise en place d’un système<br />
de protection médicale, 2 jours avant et 2 jours après la journée des<br />
élections, soit une mobilisation H24 de tous les moyens humains<br />
et matériels dont disposent les secteurs sanitaires. Un responsable<br />
du ministère de la Santé a parlé, lors de son intervention, d’un<br />
plan d’organisation des SAMU des 787 urgences médicochirurgicales<br />
implantées dans le territoire national. C’est ainsi qu’il est<br />
prévu, poursuit l’orateur, la mobilisation de 80% des effectifs dont<br />
13,1% de médecins généralistes, 11, 27% de médecins résidents et<br />
2 ,65% de spécialistes. M. Ould Abbès a indiqué que des instructions<br />
ont été données à toutes les pharmacies et officines de rester<br />
ouvertes le jour du scrutin. Hadj Sahraoui
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 10<br />
INTERNATIONALE<br />
PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE<br />
Ralliement de Bayrou<br />
à Hollande, choc à droite<br />
En déclarant jeudi soir qu’à<br />
titre personnel, il votera<br />
dimanche pour François<br />
Hollande et qu’il ne donne<br />
aucune «consigne générale»<br />
à ses électeurs, libres de<br />
choisir «en conscience», le<br />
président du MoDem<br />
provoque un véritable séisme<br />
politique à moins de trois<br />
jours de l’élection<br />
présidentielle.<br />
La gauche, favorite de ce<br />
scrutin, en est confortée ; la<br />
droite crie à la trahison.<br />
Quant aux militants<br />
centristes, ils sont partagés.<br />
L<br />
Paris<br />
De notre correspondante<br />
a décision de François Bayrou est<br />
intervenue alors que les deux fi-<br />
nalistes à l’élection présidentielle<br />
française de demain, Nicolas Sarkozy<br />
et François Hollande, tenaient leurs<br />
derniers grands meetings, le premier<br />
à Toulon, ville à forte dominante Front<br />
national, le second à Toulouse, ville<br />
symbolique pour la gauche. La campagne<br />
électorale du deuxième tour s’est<br />
officiellement terminée hier soir.<br />
«Je ne peux pas voter blanc, cela serait<br />
de l’indécision et dans ces circonstances,<br />
l’indécision est impossible. Reste<br />
le vote pour François Hollande, c’est<br />
le choix que je fais» a déclaré jeudi<br />
soir le président du MoDem, éliminé<br />
au premier tour de la présidentielle<br />
(9,13%). «Il s’est prononcé de manière<br />
claire sur la moralisation de la<br />
vie publique dans notre pays, il aura<br />
fort à faire. J’ai dit ce que je pensais<br />
de son programme économique. Je ne<br />
partage pas ce programme», a ajouté<br />
M. Bayrou. M. Bayrou a justifié son<br />
choix au nom des valeurs humanistes<br />
Par Mohammed Larbi<br />
’avenir de l’Afghanistan, dans ses rapports avec<br />
L l’étranger et les alliances qu’il pourrait nouer,<br />
semblait clair depuis le dernier sommet de l’Organisation<br />
du traité de l’Atlantique-Nord (OTAN) au<br />
Portugal en novembre 2010. La fin de la présence<br />
étrangère dans ce pays était alors scellée, avec un<br />
retrait qui sera total en 2014. Quant aux alliances,<br />
ce pays venait d’en conclure avec le Royaume-Uni,<br />
la France, l’Italie et l’Allemagne. Cette question de<br />
retrait est même devenue un thème de campagne<br />
électorale, alors qu’il y avait concertation.<br />
C’est pourquoi, la question soulevée par la Russie<br />
n’a rien d’étonnant. <strong>El</strong>le vient, en effet, de demander<br />
aux Etats-Unis de fournir «des clarifications» sur<br />
le maintien de leur présence militaire en Afghanistan,<br />
après 2014. Car il vient d’y avoir un accord en<br />
ce sens, qui plus est, a été signé en pleine nuit et à<br />
l’occasion d’un voyage secret en Afghanistan du président<br />
des Etats-Unis. Mais avant cette cérémonie,<br />
organisée la nuit d’un 1er mai, le secrétaire américain<br />
à la Défense, Leon Panetta, avait annoncé le maintien<br />
des forces américaines après 2014 en Afghanistan,<br />
ce qui, pour Moscou, nécessite une «clarification<br />
supplémentaire», prévoyant même de «débattre de<br />
cette question lors des prochains contacts avec (ses)<br />
partenaires américains, ainsi que dans le cadre du<br />
François Bayrou François Hollande<br />
que le centre défend depuis toujours<br />
et qui lui semblent, aujourd’hui, en<br />
contradiction avec les prises de position<br />
de M. Sarkozy. Cette ligne «est<br />
violente», elle est «en contradiction<br />
avec nos valeurs, mais aussi celles<br />
du gaullisme autant que celles de la<br />
droite républicaine et sociale», a-t-il<br />
souligné. «Je ne suis pas un homme de<br />
gauche. Je suis un homme du centre et<br />
j’entends le rester», a-t-il souligné, en<br />
se disant «certain qu’il faudra le jour<br />
venu associer une partie de la droite<br />
républicaine à l’œuvre de redressement<br />
de la France». François Bayrou<br />
a rompu avec des décennies d’alliance<br />
entre le centre et la droite.<br />
«C’est la dernière étape de la preuve<br />
de notre indépendance. Cela va créer<br />
un séisme susceptible de faire bouger<br />
les lignes», s’est félicité l’eurodéputé<br />
MoDem Robert Rochefort,<br />
en se disant convaincu que François<br />
Hollande sera contraint «au réalisme<br />
économique».«Nous sommes comptables<br />
de la reconstruction du pays.<br />
La crise qui est devant nous est suffisamment<br />
importante pour qu’on aille<br />
vers le plus grand rassemblement<br />
possible», a approuvé l’eurodéputé<br />
Jean-Luc Bennahmias. «L’essentiel, a<br />
assuré Nicolas Sarkozy sur Europe1,<br />
REPÈRES<br />
c’est que la quasi-totalité des élus qui<br />
soutiennent François Bayrou m’ont<br />
rejoint, je les en remercie, pour le reste<br />
chacun est libre d’exprimer le vote de<br />
son choix».Henri Guaino, conseiller<br />
spécial du président Sarkozy, a jugé<br />
«blessant et insultant» le discours du<br />
centriste.<br />
Pour François Hollande, c’est un choix<br />
«entre un sortant qui malmène les<br />
valeurs de la République et celui que<br />
je suis, socialiste et de gauche, qui préserve<br />
l’essentiel de ce qui est notre République».<br />
«Il n’y a pas d’alliance qui<br />
se prépare, il n’y a pas de tractations»,<br />
a-t-il insisté. A deux jours du vote,<br />
Nicolas Sarkozy a jeté ses dernières<br />
forces dans la bataille.<br />
Le candidat de la droite parie sur une<br />
très forte mobilisation des électeurs.<br />
Alarmiste à dessein, il a souligné hier<br />
qu’en cas de victoire socialiste, la<br />
France risquait de connaître la situation<br />
économique de l’Espagne. Nicolas<br />
Sarkozy a lancé jeudi son «appel de<br />
Toulon» au peuple de France pour qu’il<br />
se mobilise dans les urnes et «évite»<br />
dimanche le «retour au pouvoir d’une<br />
gauche» qu’il a accusé d’«abîmer la<br />
République» par son «laxisme face au<br />
communautarisme, à la délinquance,<br />
à l’immigration légale», sa «dévalo-<br />
Le casse-tête afghan<br />
dialogue entre la Russie et l’OTAN, et il y aura plusieurs<br />
questions fondamentales portant notamment<br />
sur les objectifs et le mandat pouvant permettre<br />
aux Etats-Unis de maintenir leur présence militaire<br />
après 2014 en Afghanistan». Certainement pas un<br />
coup de gueule, mais beaucoup plus un questionnement,<br />
alors même que les Etats-Unis semblaient décidés<br />
et même pressés de se désengager de ce pays,<br />
envisageant même une solution qui serait conclue<br />
par le pouvoir en place et les talibans.<br />
Ce qui ne semble plus à l’ordre du jour, puisque l’accord<br />
en question, bien qu’il ne prévoie pas de bases<br />
militaires permanentes en Afghanistan, engage ce<br />
pays à donner «accès et jouissance aux forces américaines<br />
jusqu’en 2014 et au-delà» et la possibilité que<br />
des forces américaines y restent après cette date pour<br />
«former les forces afghanes et viser les éléments d’Al<br />
Qaîda restants», selon la Maison-Blanche. L’autre<br />
signe majeur de ce pacte intervient sous la forme<br />
d’un statut que les Etats-Unis attribuent à quelques<br />
rares pays (Japon, Jordanie et Egypte), et l’Afghanistan<br />
devrait y figurer, puisqu’il doit être désigné<br />
«allié majeur non membre de l’OTAN».<br />
Tout, en fait, est lié comme le prévoit le texte en<br />
question intitulé «Accord de partenariat stratégique<br />
durable entre l’Afghanistan et les Etats-Unis». Selon<br />
le négociateur afghan, «le document fournit un<br />
fondement solide pour la sécurité en Afghanistan, la<br />
région et le monde, et constitue un document pour le<br />
risation du travail» et son «refus de<br />
l’autorité».<br />
FRANÇOIS HOLLANDE NE VEUT<br />
PAS D’UNE VICTOIRE «ÉTRIQUÉE»<br />
Pour son dernier grand meeting, il a<br />
choisi de s’exprimer à Toulon, terre<br />
de droite mais aussi l’une des quatre<br />
villes de France gérées dans le passé<br />
par le Front national, dont il tente de<br />
séduire les 17,9% d’électeurs du premier<br />
tour. «Quand l’autorité de toutes<br />
les institutions est contestée, quand<br />
l’Etat est abaissé, quand les frontières<br />
sont effacées, ce n’est pas la République,<br />
c’est le système socialiste»,<br />
a-t-il dit. François Hollande, qui devait<br />
passer la journée d’hier dans le<br />
département industriel de Moselle, a<br />
déclaré : «Si les Français doivent faire<br />
un choix, qu’ils le fassent clairement,<br />
massivement, qu’ils donnent à celui<br />
qui sera investi toutes les capacités<br />
et les moyens d’agir, ne faites pas un<br />
vainqueur étriqué.» «Les problèmes<br />
du pays ne vont pas disparaître avec<br />
le départ éventuel de Nicolas Sarkozy,<br />
il ne va pas emmener avec lui la dette<br />
publique, le chômage, les urgences<br />
sociales, je vois bien ce qui m’est demandé»,<br />
a-t-il ajouté. Dans son dernier<br />
meeting, jeudi à Toulouse, le candidat<br />
socialiste a fait la promesse d’être «un<br />
président qui ressemblera au candidat<br />
qu’il est», «un candidat normal, pour<br />
une présidence normale, au service de<br />
la République». Il a toutefois mis en<br />
garde contre la tentation de la démobilisation<br />
qui naîtrait des bons sondages<br />
en sa faveur : «Rien n’est fait, rien<br />
n’est acquis, rien n’est conquis.» Pour<br />
sa part, Marine Le Pen, qui a annoncé<br />
mardi dernier qu’elle voterait blanc,<br />
est déjà en pleine préparation des<br />
législatives de juin qui, prédit-elle, verront<br />
l’implosion de l’UMP à son profit<br />
après la défaite de Nicolas Sarkozy<br />
due, selon elle, à son refus de nouer des<br />
alliances avec le Front national.<br />
Nadjia Bouzeghrane<br />
développement de la région». Côté américain, il est<br />
plus question d’aider l’Afghanistan à se transformer<br />
en «un Etat unifié, démocratique, stable et sûr».<br />
C’est donc un partenariat stratégique qui vient d’être<br />
conclu, et s’il intervient à quelques jours du sommet<br />
de l’OTAN, prévu les 20 et 21 mai à Chicago, cela<br />
ne serait pas non plus du simple hasard. Il s’agira<br />
certainement d’envisager l’application des décisions<br />
du sommet précédent sur l’Afghanistan, mais aussi<br />
de préparer l’après-2014, les Etats-Unis en donnant<br />
déjà le ton avec un accord sur au moins dix années.<br />
L’on sait à ce sujet que les 28 pays membres de l’Alliance<br />
multiplient les réunions afin d’élaborer une<br />
feuille de route, même si certains d’entre eux ont<br />
déjà pris les devants, cédant parfois à des considérations<br />
de stricte politique intérieure.<br />
Ce qui cessera d’être le cas, quand il s’agira pour eux<br />
de se projeter sur les dix prochaines années, leur intervention<br />
consistant d’abord à «soutenir activement<br />
les forces afghanes sur le long terme», avec un coût<br />
financier évalué à 4,1 milliards de dollars par an entre<br />
2015 et 2017, dont plus de la moitié serait prise en<br />
charge par Washington.<br />
Dans le cas contraire, souligne une étude qualifiée<br />
de sérieuse, le régime en place pourrait connaître<br />
le même sort que celui du président Najibullah qui<br />
s’était écroulé en 1991, dès l’arrêt du soutien financier<br />
et militaire des Soviétiques. Un vrai cauchemar.<br />
M. L.<br />
ÉGYPTE<br />
Plusieurs<br />
blessés<br />
au Caire<br />
Plusieurs personnes ont été<br />
blessées hier dans des heurts<br />
entre manifestants hostiles au<br />
pouvoir militaire et soldats<br />
près du ministère de la<br />
Défense au Caire, faisant<br />
encore monter la tension à<br />
l’approche de la présidentielle<br />
prévue à la fin du mois.<br />
Les affrontements ont eu lieu<br />
dans le quartier de Abbassiya, à<br />
proximité du ministère de la<br />
Défense dont les accès étaient<br />
barrés par l’armée.<br />
D’autres manifestants se sont<br />
rassemblés, dans le calme, sur<br />
la place Tahrir dans le centreville,<br />
et une manifestation a<br />
également eu lieu à Alexandrie,<br />
deuxième ville du pays et fief<br />
islamiste. L’armée a émis dès<br />
jeudi de fermes avertissements<br />
de ne pas menacer les<br />
bâtiments et installations<br />
militaires.<br />
Ces manifestations sont<br />
soutenues par plusieurs<br />
mouvements pro-démocratie<br />
ainsi que par des organisations<br />
islamistes comme les Frères<br />
musulmans, première force<br />
politique du pays.<br />
Mercredi, des affrontements<br />
extrêmement violents entre des<br />
manifestants réunis à proximité<br />
du ministère de la Défense et<br />
des assaillants en civil ont fait<br />
neuf morts selon les autorités,<br />
20 selon des sources<br />
médicales. L’Egypte a connu de<br />
nombreuses manifestations,<br />
parfois meurtrières, contre le<br />
pouvoir militaire depuis la chute<br />
de Hosni Moubarak en février<br />
2011 et la prise de contrôle du<br />
pays par le Conseil suprême des<br />
forces armées (CSFA). De<br />
nombreux manifestants, venus<br />
défiler vendredi, ont exprimé la<br />
crainte de voir l’armée<br />
manipuler l’élection<br />
présidentielle historique dont le<br />
premier tour est prévu les 23 et<br />
24 mai. Treize candidats sont<br />
en compétition, après que dix<br />
autres aient vu leur candidature<br />
invalidée. Le CSFA a promis<br />
jeudi que cette présidentielle, la<br />
première depuis le départ de<br />
Moubarak, serait «honnête et<br />
transparente». Il a aussi rappelé<br />
son engagement de revenir à un<br />
pouvoir civil avant la fin juin,<br />
dès que le nouveau chef de<br />
l’Etat aura été élu. Le CSFA a<br />
dans le même temps fermement<br />
prévenu qu’il ne tolérerait<br />
aucune atteinte aux bâtiments<br />
de l’armée. Deux des principaux<br />
candidats sont des anciens de<br />
l’ère Moubarak : l’ex-ministre<br />
des Affaires étrangères et<br />
ancien chef de la Ligue arabe,<br />
Amr Moussa, et le dernier<br />
Premier ministre du régime<br />
déchu, Ahmad Chafiq. Le camp<br />
islamiste est principalement<br />
représenté par un candidat des<br />
Frères musulmans, Mohammed<br />
Morsi, et un dissident de la<br />
confrérie, Abdel Moneim Aboul<br />
Foutouh, soutenu par un large<br />
éventail politique allant des<br />
salafistes à de jeunes militants<br />
pro-démocratie. AFP
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />
ZESTE D'ÉCRITURE<br />
«Le sens allégorique et moral que<br />
Dante tente de mettre dans sa Divine<br />
Comédie, se rencontre avant lui chez<br />
les soufis et spécialement Ibn Arabi<br />
de Murcie.»<br />
Mohammed Ben Cheneb<br />
Sources musulmanes<br />
dans «La Divine Comédie» (1919)<br />
L’année dernière, tandis que les<br />
«pays avancés» subissaient<br />
encore la crise économique, le<br />
Brésil est devenu la 6 e puissance<br />
économique du monde,<br />
devant la Grande-Bretagne.<br />
Les analystes estiment que<br />
cette année, il devrait ravir la<br />
cinquième place détenue par la France.<br />
Cette émergence est le résultat d’un redressement<br />
spectaculaire de cette nation,<br />
et notamment de l’action du président<br />
Luiz Ignacio Lula da Silva et des<br />
forces sociales et élites politiques, scientifiques<br />
et culturelles qui l’ont accompagné<br />
dans la conception et la mise en<br />
œuvre de son programme.<br />
Cet effort admirable, quand on sait d’où<br />
revient ce pays, s’est concentré sur la<br />
question économique et sociale, mais il<br />
s’est aussi exercé sur la sphère culturelle<br />
en en faisant une alliée et un tremplin du<br />
changement global. Cela est visible<br />
dans plusieurs domaines et tout<br />
particulièrement dans celui du livre et<br />
de la lecture.<br />
Le travail de recherche très intéressant<br />
d’un universitaire brésilien sur les bibliothèques<br />
privées et les pratiques de<br />
lecture dans le Brésil colonial a pu montrer<br />
que ce pays n’avait pas de grandes<br />
traditions en la matière. Au XVI e siècle,<br />
on ne comptait que peu de livres et on<br />
signalait comme un recordman, un certain<br />
Rafael Olivi, Italien installé à Ilhéus,<br />
dans l’Etat actuel de Bahia, qui<br />
possédait 27 livres. Au XVIII e siècle,<br />
les bibliothèques privées se développent<br />
un peu et commencent à abriter des<br />
ouvrages de science et de littérature,<br />
sans affecter la domination des livres religieux.<br />
Au XIX e siècle, l’urbanisation<br />
attire dans les grandes villes naissantes<br />
des lettrés qui viennent travailler dans<br />
les administrations, les tribunaux ou les<br />
services. L’exigence de la lecture chez<br />
ces catégories entraîne une plus grande<br />
présence du livre. Mais le livre et la lec-<br />
ture sont loin de se répandre dans la société<br />
où la pratique la plus courante reste<br />
la lecture à haute voix de livres à des<br />
groupes d’auditeurs se recrutant dans<br />
les classes aisées ou moyennes. Fondamentalement,<br />
le livre, bien que progressant,<br />
restera en position de faiblesse durant<br />
la première moitié du XX e siècle,<br />
malgré les progrès de la scolarisation<br />
qui connaîtra une avancée marquée qu'à<br />
Samedi 5 mai 2012 - 11<br />
ARTS LETTRES &BRÉSIL EXPÉRIENCE DE DÉVELOPPEMENT DU LIVRE ET DE LA LECTURE<br />
FRONTON<br />
Tristes tropismes<br />
PAR AMEZIANE FERHANI<br />
Entendu lors d’une émission culturelle à la radio, de<br />
la bouche d’une personne qui, par ailleurs, semblait<br />
tout à fait sensée : «C’est avec les toiles des<br />
orientalistes qu’on découvre les traditions et modes<br />
de vie anciens en Algérie». La phrase a de quoi<br />
révolter. Mais, plus que cela, c’est surtout de la<br />
tristesse qu’elle amène.<br />
Tristesse de constater que la peinture orientaliste,<br />
née dans le giron de la colonisation, et qui a<br />
globalement périclité après les indépendances – sauf<br />
dans les ventes aux enchères –, soit devenue un<br />
modèle dans les pays où elle s’élaborait. Tristesse<br />
qu’en Algérie, et au Maghreb en général, le goût pour<br />
cette école n’ait jamais été aussi répandu, comme s’il<br />
plaisait à certains que leurs ancêtres aient été<br />
dépeints comme des «objets» et non des «sujets».<br />
Tristesse qu’au-delà d’un attrait artistique, on confère<br />
à cette peinture un rôle de témoignage, sinon de<br />
validation socio-historique. Tristesse encore devant<br />
l’engouement de peintres algériens à pasticher les<br />
orientalistes, sans leur talent souvent, créant ainsi ce<br />
que nous avons nommé un auto-orientalisme.<br />
Tristesse de voir de nombreux décideurs, dans leurs<br />
intérieurs, mais aussi pour l’espace public,<br />
encourager la reproduction de gravures et peintures<br />
orientalistes, croyant, souvent sincèrement, qu’elles<br />
incarnent notre passé. Tristesse d’une ignorance<br />
artistique dont l’Ecole et la Télévision sont<br />
grandement responsables.Qu’on s’entende. Chacun<br />
est libre de peindre ce qu’il veut et d’aimer ce qui lui<br />
chante. Par ailleurs, les peintres orientalistes<br />
n’étaient pas tous d’affreux défenseurs de<br />
l’oppression. La plupart d’entre eux, relais artistiques<br />
de l’idéologie coloniale, en étaient mêmes les<br />
victimes. Attirés par la lumière de l’Afrique du Nord,<br />
mais aussi sa mythologie (car en quoi les clairsobscurs<br />
des peintres flamands seraient-ils moins<br />
fascinants ?), ils ont peint parfois des œuvres<br />
sublimes. Mais, forme et contenu étant inséparables,<br />
cette qualité était vouée à la mise en scène de ce que<br />
l’Europe voulait voir et qu’on leur avait inculqué. Le<br />
fantasme sexuel des «femmes arabes», en odalisques<br />
constamment disponibles. Le fantasme de l’homme<br />
indigène, absent de leurs toiles, dans l’idée du «terra<br />
nullius» (territoires sans maîtres) justifiant les<br />
conquêtes, ou soumis, paresseux, fanatique, violent…<br />
Le fantasme du désert, mythe magnifique et<br />
trompeur, mirage dans le miracle naturel. On ne peut<br />
cependant leur reprocher de ne pas avoir été<br />
Algériens à notre place ! Il s’agit simplement de ne<br />
pas sombrer dans l’aberration où nous sommes à leur<br />
égard. Comment expliquer qu’à ce jour, nous n’ayons<br />
pas donné lieu à une peinture figurative échappant à<br />
l’orientalisme ? Quand donc un peintre algérien<br />
figuratif peindra un jeune couple d’aujourd’hui au<br />
Jardin d’Essai, des pêcheurs de Jijel tressant leurs<br />
filets ou un coucher de soleil sur les derricks de Hassi<br />
Messaoud ?<br />
Malo do Livro<br />
MAIS ENCORE...<br />
Peut-on faire augmenter<br />
de 50% l’indice national<br />
de lecture ?<br />
la fin des années 90' et au début des années<br />
2000 avec le président Cardoso.<br />
C’est que le Brésil, pays immense de 8,5<br />
millions de km² (près de 4 fois l’Algérie),<br />
avec plus de 185 millions d’habitants,<br />
a connu des disparités sociales<br />
énormes entre une infime partie richissime<br />
de la population et la grande majorité<br />
pauvre ou misérable. Cette disparité<br />
est accrue par des déséquilibres régionaux<br />
terribles qui voient la moitié des<br />
richesses du pays concentrées sur 15%<br />
du territoire, soit la région du Sud-Est. A<br />
cela, s’ajoutait un déficit du budget public,<br />
un endettement extérieur lourd et<br />
un manque flagrant d’infrastructures et<br />
d’équipements sociaux parfois effroyable,<br />
comme en Amazonie. Dès son élection<br />
en 2003, le président Lula da Silva<br />
a placé la question culturelle, et notamment<br />
celle du livre et de la lecture, comme<br />
un élément important de sa politique<br />
globale. Il «a clairement exprimé sa volonté<br />
de créer les conditions nécessaires<br />
à l’accession des classes moyennes et<br />
défavorisées à la culture, et en particulier<br />
au livre, soulignant que la culture<br />
écrite et la lecture sont des instruments<br />
indispensables à l’époque contemporaine<br />
pour que l’individu développe<br />
pleinement ses capacités, à titre personnel<br />
et au sein de la collectivité.»<br />
Suite page 12<br />
■ À L'AFFICHE Suite : Brésil, expérience de développement du livre et de la lecture 12<br />
■ À LA VOLÉE Mosta-théâtre amateur/FIBDA/Constantine/Aït Menguellet/Concours littéraire/Sfax 13<br />
■ À SUIVRE Lecture : revue «Oxymore»/Librairie des Beaux-arts : appel à la sauvegarde 14<br />
■ À LA PAGE Parution : essai sur «Les Mille et Une Nuits»/Abécédarius 15<br />
■ À NAÎTRE Patrimoine : sur les traces des Aït Waghlis / Réseau 50 : ouvertures maximales 16<br />
Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : arts-lettres@elwatan.com<br />
PHOTO : D. R. BIBLIOTHÈQUE DE SAO PAULO
PHOTO : D. R.<br />
Deux moments importants ont matérialisé cette<br />
volonté. Le premier, en 2003, s’est traduit par<br />
l’adoption d’une Loi du Livre obligeant l’Etat<br />
fédéral, les Etats fédérés et les municipalités à<br />
consacrer une part de leur budget à l’entretien<br />
des bibliothèques et à l’acquisition de livres. Dans un<br />
deuxième temps, en 2006, le gouvernement a adopté le<br />
Plan national du livre et de la lecture (PNLL) en procédant<br />
parallèlement à la fusion du ministère de la Culture<br />
et du ministère de l’Education, en vue de «doter le<br />
Brésil d’une politique de lecture publique pérenne».<br />
Quatre objectifs principaux, correspondant à quatre<br />
étapes ont été retenus dans ce plan : «démocratiser<br />
l’accès au livre en implantant de nouvelles bibliothèques,<br />
en renforçant le réseau déjà existant et en poursuivant<br />
les campagnes de distribution de livres ; former<br />
des médiateurs et inciter à la lecture à travers des<br />
projets sociaux, des prix littéraires et l’informatisation<br />
du réseau ; valoriser la lecture par des campagnes<br />
de communication nationales et médiatiques ;<br />
enfin, développer la chaîne de production du livre grâce<br />
à des aides aux auteurs, éditeurs, libraires et distributeurs<br />
et promouvoir à l’extérieur la production brésilienne».<br />
Ce programme impliquait 14 ministères,<br />
des organisations privées, et des organisations non<br />
gouvernementales. Le premier objectif, lié à la création<br />
de bibliothèques, s’est avéré bien difficile du fait<br />
des insuffisances et disparités. Le Brésil comptait environ<br />
4000 bibliothèques sur son territoire et il lui fallait<br />
en avoir «au minimum 10 000 pour atteindre un<br />
niveau de couverture européen». Sur ces 4000 bibliothèques,<br />
un cinquième se localisait dans deux Etats du<br />
sud-est et 1000 communes en étaient dépourvues. De<br />
plus, les bibliothèques existantes ne disposaient souvent<br />
d’aucun moyen et se contentaient de dons de<br />
vieux livres. Cette situation perdurait malgré le programme<br />
«Une bibliothèque dans chaque commune»<br />
qui, en 1996, visait à doter 6000 communes. Ce projet<br />
réussit néanmoins à en créer 1000 et à en rénover 500.<br />
La majorité de ces actions eurent lieu encore dans le<br />
Sud-Est, car le programme obligeait les communes,<br />
généralement pauvres, à fournir le local, le mobilier et<br />
payer les salariés, l’Etat fédéral leur allouant 10 000<br />
euros pour le fonds initial. Toujours avant Lula, le ministère<br />
de l’Education distribuait aux écoles les livres<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 12<br />
BRÉSIL EXPÉRIENCE DE DÉVELOPPEMENT DU LIVRE ET DE LA LECTURE<br />
●●●<br />
Une mesure<br />
importante a<br />
consisté à<br />
supprimer tous<br />
les impôts sur le<br />
livre, faisant<br />
baisser son prix<br />
de 10 pour cent<br />
selon les éditeurs<br />
scolaires et littéraires, touchant, en 1999, environ<br />
36 000 établissements sur 170 000, dont seulement<br />
49 000 disposant d’une bibliothèque. Cela a conduit<br />
en 2001 à changer de méthode par le biais du programme<br />
«Littérature dans ma maison» distribuant à 8,5<br />
millions d’élèves, de 10 et 11 ans, des lots de 5 livres<br />
(recueil de poésie, nouvelle, conte, œuvre classique,<br />
pièce de théâtre ou livre de tradition populaire) qu’ils<br />
pouvaient emporter chez eux. Cette opération, qui<br />
concernait aussi les établissements formant les jeunes<br />
désirant reprendre leurs études, aurait coûté chaque<br />
année 14 millions d’euros. <strong>El</strong>le a été remise en cause,<br />
entres autres raisons, du fait de la qualification insuffisante<br />
des enseignants pour accompagner la lecture des<br />
enfants, d’où un programme pour les sensibiliser euxmêmes<br />
et les former à cette nouvelle tâche pédagogique.<br />
Le gouvernement Lula a poursuivi le travail entrepris<br />
en introduisant des changements inspirés des<br />
expériences de certaines municipalités gérées par sa<br />
formation, le Parti des Travailleurs et surtout celle de<br />
Ribeiàro Preto, ville de 500 000 habitants dans l’Etat<br />
de Sao Paulo. En 2001, les élus de cette ville ont créé<br />
80 bibliothèques, dotées chacune de 3000 livres neufs,<br />
avec comme objectif d’atteindre le ratio d’une bibliothèque<br />
pour 6000 habitants. Ces créations ont eu lieu<br />
dans les quartiers mais aussi les hôpitaux, les prisons,<br />
les associations, les syndicats, les églises… Ceci s’est<br />
accompagné de la naissance d’un Salon du Livre, devenu<br />
rapidement le 2 e du pays, avec 300 000 visiteurs<br />
par an et autant de livres vendus. Cet événement périodique<br />
a dynamisé le goût de la lecture, d’autant qu’il<br />
est soutenu, tout au long de l’année, par d’innombrables<br />
manifestations littéraires, généralement abritées<br />
par les bibliothèques. En 2004, une enquête d’un cabinet<br />
privé a montré qu’à Ribeiàro Preto, l’indice de lecture<br />
est passé en trois ans de 1,8 (l’indice national) à<br />
9,7 livres par an et par habitant. Durant l’enquête, un<br />
tiers des habitants lisait au moins un livre et 75% déclaraient<br />
aimer lire. Une révolution.<br />
Cet exemple a beaucoup inspiré la politique du livre de<br />
Lula qui est poursuivie actuellement par sa remplaçante,<br />
Dilma Rousseff, membre de son parti et ancienne<br />
chef de son cabinet. Il s’agit de créer 1000 bibliothèques<br />
dans les communes qui en sont privées, de<br />
continuer la distribution des livres en fournissant près<br />
d’un million de livres par an aux Etats et un million<br />
d’autres, accompagnant les cestas basicas (lots de<br />
nourriture de base vendus à petit prix aux familles démunies<br />
ou distribués dans des cadres sociaux). Il s’agit<br />
aussi de multiplier les salons du livre locaux et de promouvoir<br />
le livre et la lecture dans les médias par des<br />
campagnes dans la presse et surtout à la télévision et à<br />
la radio. D’ailleurs, même les novellas (feuilletons télévisés)<br />
ont vu leurs personnages se mettre à lire ou à<br />
parler de leurs lectures ! Autres objectifs : la multiplication<br />
par 10 des librairies et l’aide aux éditeurs pour<br />
augmenter leurs tirages qui étaient de 4000 en 1990<br />
avant de chuter de moitié. Le programme visait aussi à<br />
former les professionnels du livre, par l’intermédiaire<br />
d’un Observatoire du Livre et de la Lecture, et notamment<br />
de 1000 médiateurs de lecture en 2006. Une me-<br />
À L'AFFICHE<br />
sure importante a consisté à supprimer tous les impôts<br />
sur le livre, faisant baisser son prix de 10% selon les<br />
éditeurs. En contrepartie de cette exonération totale,<br />
l’Etat prélève 1% sur chaque livre vendu. Ce prélèvement<br />
a permis d’alimenter le Fonds du livre de 12,5<br />
millions d’euros par an, en plus des 15 millions dotant<br />
l’Institut national du livre et de la lecture.<br />
Les observateurs ont estimé que ces moyens financiers<br />
restaient dérisoires au vu de l’objectif ambitieux<br />
d’augmenter l’indice de lecture de 50% au Brésil. La<br />
question financière a constitué un frein réel car, si le<br />
Brésil a réalisé des performances économiques formidables,<br />
il éprouve encore des difficultés au plan des<br />
budgets et au regard de l’ampleur de l’entreprise. Cependant,<br />
le Plan National du Livre et de la Lecture<br />
aurait déjà connu une réalisation à 30% de ses actions,<br />
bien que près de la moitié concerne encore le Sud-Est,<br />
ce qui peut s’expliquer par le fait qu’elles ont relevé à<br />
45% des municipalités et que celles disposant de<br />
moyens se trouvent dans cette région.<br />
Le décalage entre les objectifs et la réalité des moyens<br />
est sans doute un obstacle. Mais, d’un autre côté, il<br />
faut reconnaître à Lula d’avoir su prolonger les mesures<br />
positives de ses prédécesseurs et de les avoir amplifiées<br />
et approfondies. De même, alors que son action<br />
en la matière se poursuit avec la Présidente actuelle,<br />
on peut constater que ce programme a surtout<br />
réussi à enclencher une dynamique sociétale et citoyenne,<br />
renforcée par le développement des couches<br />
moyennes, quasi-inexistantes ou paupérisées auparavant,<br />
et que la croissance économique du pays régénère.<br />
Ces nouvelles couches moyennes sont fortement<br />
demandeuses de livre et de lecture et leur engouement<br />
se répercute sur la chaîne du livre, autant pour l’éducation<br />
de leurs enfants que leurs propres besoins professionnels,<br />
scientifiques et littéraires. Et le goût pour le<br />
livre s’est répandu aussi dans les classes sociales défavorisées.<br />
Ici et là, les expériences des municipalités<br />
sont encouragées ou promues. Brasilia, la capitale du<br />
pays, qui était pourtant indigente dans le domaine, a<br />
pris des initiatives originales. L’une d’elles, fruit de<br />
l’imagination d’une bibliothécaire, a donné, en 1990,<br />
l’opération Malo do Livro, Bibliothecas domiciliares<br />
(Valise des livres, biblio à domicile). Ce programme a<br />
proposé aux habitants d’accueillir dans leurs maisons<br />
des petites collections disponibles pour leurs voisins et<br />
à susciter ainsi des échanges de proximité. Une campagne<br />
de dons a permis en 1997 de recueillir 300 000<br />
livres dans les stations services avec une moyenne de<br />
3000 livres par mois. C’est la conjonction du programme<br />
national avec les initiatives locales, qui servent<br />
d’exemples ailleurs, qui pourra sans doute amener à la<br />
réussite des objectifs. En attendant des évaluations<br />
plus récentes et au-delà des chiffres, le programme<br />
Lula est surtout une transformation des mentalités à<br />
l’égard du livre et de la lecture. Othmane Djendir<br />
Sources : «Les politiques de lecture publique au Brésil», Cécile Le<br />
Tourneau, Bulletin des bibliothèques de France, 2005 ; «L’édition jeunesse<br />
et bande dessinée au Brésil», Gilliane Joly, BIEF, 2009 ; «Biblio<br />
privées et pratiques de lecture au Brésil colonial» de Luiz Carlos Villalta,<br />
Université fédérale de Ouro Preto, Brésil.<br />
PHOTO : D. R. STATION DE MÉTRO DÉCORÉE EN BIBLIOTHÈQUE
BRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES<br />
MOSTA<br />
Théâtre amateur<br />
La 45 e édition du Festival national<br />
du théâtre amateur de Mostaganem,<br />
l’un des plus vieux d’Algérie, se<br />
tiendra du 26 août au 3 septembre, a<br />
annoncé le commissariat de ce<br />
festival. Cette édition revêtira un<br />
cachet particulier du fait qu’elle<br />
coïncidera avec le cinquantenaire de<br />
l’indépendance. <strong>El</strong>le verra la<br />
participation de douze troupes du<br />
théâtre amateur, issues de<br />
différentes régions du pays. Des<br />
conférences et des représentations<br />
théâtrales, ayant pour thème la<br />
guerre de Libération nationale, ont<br />
été retenues pour cette manifestation<br />
culturelle. La troupe «Mesrah <strong>El</strong><br />
Bahr» (Théâtre de la Mer) de<br />
Mostaganem a remporté, rappelle-ton,<br />
le grand prix en 2011 avec sa<br />
pièce «<strong>El</strong> intiquam» (La<br />
Vengeance).<br />
BANDE DESSINÉE<br />
Le FIBDA s’annonce<br />
Le Festival international de la BD<br />
d’Alger, FIBDA, a déjà pris ses<br />
marques en annonçant, dès<br />
maintenant, sa cinquième édition<br />
qui se tiendra du 6 au 13 octobre,<br />
soit huit jours au lieu des quatre<br />
habituels. Cette édition sera placée<br />
sous le signe du Cinquantenaire de<br />
l'Indépendance. Et donc, le pays à<br />
l'honneur sera... l'Algérie. Dans ce<br />
cadre, une exposition retraçant 50<br />
ans de BD algérienne sur 1000 m 2<br />
constituera le clou de cette<br />
rencontre. <strong>El</strong>le rassemblera, sur une<br />
scénographie originale et<br />
thématique, tous les auteurs qui ont<br />
marqué la BD algérienne, depuis<br />
Arram jusqu’à L'Andalou, jeunes et<br />
anciens dans le même espace. Une<br />
forte délégation étrangère, l’une des<br />
marques de fabrique du Festival<br />
avec son travail de promotion en<br />
direction des jeunes (concours,<br />
ateliers, édition…), permettra de<br />
présenter les auteurs d’une trentaine<br />
de pays, et parmi eux des pays qui<br />
ont accompagné le mouvement<br />
national algérien. On comptera ainsi<br />
Cuba, les USA, la Belgique, mais<br />
aussi le Japon, la Belgique, la<br />
Suisse, ainsi que de nombreux<br />
grands pays de BD, comme<br />
l'Angleterre, l'Italie... Le Maghreb et<br />
le Machreq seront représentés par<br />
des bédéistes marocains, tunisiens,<br />
égyptiens, libanais...<br />
CONSTANTINE<br />
A la carte !<br />
L’originalité et la variété des cartes<br />
postales anciennes ornant les murs<br />
du somptueux palais du Bey de<br />
Constantine, transformé pour la<br />
circonstance en immense galerie<br />
d’exposition, suscitent un surcroît<br />
d’excitation chez les visiteurs déjà<br />
subjugués par la beauté des lieux. La<br />
collection, exposée dans le cadre du<br />
Mois du Patrimoine, offre<br />
l’occasion de découvrir des images<br />
superbes, parfois étonnantes. Les<br />
places, carrefours, boulevards et<br />
venelles de la ville du Vieux Rocher,<br />
où déambulent librement des<br />
passants... Des scènes prises sur le<br />
vif, difficiles à imaginer de nos<br />
jours, font pousser des soupirs de<br />
nostalgie aux plus âgés parmi les<br />
visiteurs dont l’un a affirmé : «C’est<br />
le progrès, on n’y peut rien, mais<br />
que voulez-vous, moi je préfère cette<br />
autre ville». (d’après APS)<br />
AÏT MENGUELLET<br />
Cap Canada<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts &Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 13<br />
Le chanteur Lounis Aït Menguellet<br />
animera un concert le 1 er juin<br />
prochain à la salle «Olympia» de<br />
Montréal, à la grande joie de la<br />
grande et jeune communauté<br />
algérienne établie au Canada, a<br />
appris l’APS auprès de son<br />
coordonnateur artistique à<br />
Paris. «Ce concert signe le retour de<br />
Lounis auprès de ses fans au<br />
Canada, après 17 ans d’absence<br />
artistique dans ce pays», a indiqué<br />
Farid Ouahmed. Le grand artiste a<br />
déclaré : «C’est un véritable plaisir<br />
de revoir les nôtres de Montréal.<br />
J’ai gardé un excellent souvenir de<br />
mon précédent gala en 1995, en<br />
espérant que ce sera un bonheur<br />
renouvelé.» Avant son voyage<br />
transatlantique, Lounis Aït<br />
Menguellet se produira en France le<br />
11 mai prochain, dans un centre<br />
culturel en Picardie. Il est aussi<br />
attendu le 16 septembre à Paris, et le<br />
18 novembre à Lille. Toujours aussi<br />
prolifique et talentueux, le barde a<br />
gardé son entrain pondéré.<br />
PARIS<br />
Algérie sur Seine<br />
L’Algérie demeure constamment<br />
présente dans les programmations<br />
culturelles en France, notamment en<br />
cette période de cinquantenaire de<br />
l’Indépendance. Du 11 au 13 mai, se<br />
tient à la Halle des Blancs<br />
Manteaux, à Paris, le Salon du livre<br />
Libertaire. Cette rencontre met en<br />
avant, parmi les auteurs invités,<br />
Jeanne Puchol qui vient de publier<br />
un témoignage intitulé «Charonne-<br />
Bou-Kadir, 1961-1962, une enfance<br />
à la fin de la guerre d’Algérie», un<br />
ouvrage qui devrait «livrer de<br />
surprenants secrets» (le 12, aprèsmidi).<br />
Conférence : les individus sont-ils solubles dans le capitalisme ?<br />
Philippe Corcuff, maître de conférences de<br />
science politique à l’IEP de Lyon présente à<br />
Alger une conférence sur le thème «Individus,<br />
critique du capitalisme et émancipation». A<br />
rebours de la marginalisation de l’individu à<br />
gauche à travers la domination d’un logiciel<br />
«collectiviste», il est aujourd’hui possible de<br />
réévaluer la place de l’individualité, en lien avec<br />
des valeurs coopératives et solidaires, tant du<br />
côté de la critique du capitalisme que de la<br />
perspective d’émancipation. Cela permettra de<br />
découvrir la part individualiste de<br />
l’anticapitalisme de Marx, mais aussi d’explorer<br />
de nouvelles pistes émancipatrices : le langage<br />
renouvelé du rap, la tension entre biens<br />
communs et singularité individuelle chez<br />
Levinas ou encore le bricolage de soi émergeant<br />
des interférences entre Marx, Oscar Wilde et<br />
Michel Foucault. Philippe Corcuff est membre<br />
du laboratoire du Centre de Recherche sur les<br />
liens sociaux) à l’université de Paris Descartes. Il<br />
publie ce mois «Philosophie, cultures ordinaires<br />
et engagements» (Ed. La Découverte). Institut<br />
Français d'Alger, dimanche 6 mai, de 17 à 19 h.<br />
À LA VOLÉE<br />
CONCOURS LITTÉRAIRE<br />
Jeunes, vos papiers !<br />
Le 5 e Festival International de la<br />
Littérature et du Livre de Jeunesse<br />
(FELIV), qui se tiendra du 14 au 22<br />
juin 2012, à Riad <strong>El</strong> Feth, a lancé<br />
depuis le 20 avril 2012 un concours<br />
de nouvelles dans les trois langues<br />
(arabe, tamazight, français) pour<br />
les jeunes Algériens de 18 à 30 ans,<br />
résidant en Algérie. Pour cette<br />
édition, le concours sera axé autour<br />
de la thématique «Dire l’Algérie»<br />
et parrainé par des auteurs algériens<br />
de renom : Inaâm Bayoud pour la<br />
langue arabe, Rachid Mokhtari<br />
pour la langue tamazight et Maïssa<br />
Bey pour la langue française. Les<br />
nouvelles devront être rédigées<br />
dans le prolongement des amorces<br />
écrites par les auteurs sus-cités et<br />
que vous retrouverez sur le site web<br />
du festival : www.feliv.dz. Les<br />
modalités de participation, ainsi<br />
que le règlement du concours sont<br />
également disponibles sur le même<br />
site.<br />
COUPE D’ALGÉRIE<br />
La musique du foot<br />
We are the world est sans doute une belle chanson. Œuvre de Michael<br />
Jackson et Lionel Richie, elle a été créée en 1985 pour contribuer à la<br />
lutte contre la faim en Ethiopie. Pour cela et pour sa qualité artistique,<br />
elle mérite le respect. Mais étaient-ce des raisons suffisantes pour en<br />
faire le fond musical de la remise, le 1 er mai, par le président de la<br />
République de la coupe d’Algérie à la méritante Entente de Sétif ? Sans<br />
se fermer aux autres, on aurait pu considérer que dans cette joute sportive<br />
entre Algériens, une chanson du terroir aurait donné plus de chaleur à la<br />
fête ?<br />
MARCHÉ DE L’ART<br />
Record d’une vente à la criée<br />
Une version du «Cri», pastel du peintre norvégien Edvard Munch, a été<br />
adjugée dans la nuit de mercredi à jeudi chez Sotheby's à New York pour la<br />
somme record (pour une vente privée) de 119,92 millions de dollars (91<br />
millions d'euros), devenant l’œuvre d'art la plus chère jamais vendue aux<br />
enchères. La vente, très disputée entre sept acheteurs, a duré seulement 12<br />
minutes, s’achevant par des applaudissements nourris de la salle<br />
archicomble de Sotheby's. Ce pastel, réalisé en 1895 et représentant un<br />
homme criant, les mains sur les oreilles, sur fond de ciel ensanglanté à Oslo,<br />
était la seule des 4 versions du «Cri» encore détenue par un particulier. Le<br />
record était jusqu'à aujourd'hui détenu par une œuvre de Picasso, «Nu au<br />
plateau de sculpteur», qui avait été attribuée pour 81 millions d'euros chez<br />
Christies's, le 4 mai 2010.<br />
SFAX<br />
Les bons contes…<br />
La ville tunisienne de Sfax accueille jusqu’au<br />
12 mai prochain le Festival international du<br />
conte. Une trentaine de conteurs, issus<br />
d’Algérie, de Tunisie, de Libye, d’Egypte, du<br />
Yémen, du Maroc, de Palestine, de France et<br />
d’Italie prennent part à la manifestation<br />
organisée par l’association «Dounia el<br />
Hikaya» (Le Monde du Récit) en partenariat<br />
avec diverses institutions locales et<br />
européennes. Le conteur bien connu, Salah<br />
Eddine Turki, y représente l’Algérie avec un<br />
répertoire bien de chez nous.<br />
PHOTOS : D. R
LECTURE<br />
Une publication admirable, œuvre des étudiants de<br />
l’EHEC d’Alger.<br />
E<br />
lle a tout d’une grande, cette petite revue trimestrielle<br />
de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales<br />
d’Alger, sise à Ben Aknoun. Une<br />
identité originale d’abord avec son titre bien<br />
recherché, Oxymore, qui désigne une expression<br />
aux termes contradictoires, comme les célèbres<br />
«silence assourdissant» et «clarté sombre». Une belle<br />
façon d’affirmer une volonté d’informer et de commenter,<br />
sans parti pris et en recherchant, à chaque<br />
fois, les contrastes et angles de vues différents d’un<br />
sujet. L’identité, c’est aussi celle de la forme. Oxymore<br />
se distingue par un format très pratique (un demi-A4)<br />
adapté à la vie estudiantine, et une maquette très classe,<br />
oscillant entre l’académisme et des audaces créatives<br />
qui créent encore du contraste et permettent surtout<br />
une lecture aisée. Parvenue à son troisième numéro, ,<br />
daté d’avril dernier, la revue confirme la validité d’une e<br />
belle aventure rédactionnelle.<br />
Entièrement conçue et réalisée par les étudiants de cette e<br />
école, la qualité de ses articles a de quoi honorer son n<br />
équipe et leur établissement. Une bonne et parfois ex-<br />
cellente maîtrise de la langue, une construction ration-<br />
nelle des textes, un sens marqué de l’analyse. A bien des<br />
égards, Oxymore se présente, d’ores et déjà, comme une<br />
véritable pépinière de futures plumes du journalisme ou<br />
de la littérature. Cela peut paraître paradoxal dans une<br />
école d’études commerciales. Mais, si l’on se penche<br />
sur l’évolution actuelle du monde, on constate qu’après<br />
les déboires d’une spécialisation forcenée qui, durant<br />
près d’un siècle, avait isolé les mondes de la science, de<br />
l’art et de l’entreprise, la tendance est revenue vers un<br />
certain universalisme. Dans la formation et le recrutement<br />
des élites économiques et financières, la culture<br />
générale a repris une place importante. Et, dans le monde<br />
entier, les entreprises les plus en pointe, accordent<br />
désormais un intérêt particulier au mécénat d’art et au<br />
sponsoring culturel tout en encourageant, en interne, la<br />
valorisation des talents. Il y a quelques années, un des<br />
plus grands groupes bancaires suisses d’envergure internationale<br />
avait, pour dirigeant numéro deux, un docteur<br />
en histoire de l’art et jamais sa compétence n’a été<br />
mise en défaut. L’initiative éditoriale des étudiants de<br />
l’EHEC d’Alger est donc bien dans le ton de l’évolution<br />
managériale contemporaine, où l’on recherche plus des<br />
gens capables de penser, d’imaginer et de se projeter au<br />
diapason des nouvelles configurations et idées du mon-<br />
LIBRAIRIE DES BEAUX-ARTS<br />
L<br />
a Librairie des Beaux-arts, 28 rue Didouche<br />
Mourad, Alger, est à nouveau menacée de<br />
disparaître. Une décision d’expulsion a été<br />
prononcée par la justice à l’encontre du gérant<br />
actuel. Son exécution est imminente et<br />
nul ne sait après ça ce qu’il adviendra de ce lieu<br />
mythique. Deviendra-t-elle un lieu de restauration<br />
rapide, ou un magasin de chaussures et maroquinerie<br />
de marques toutes plus contrefaites les unes que<br />
les autres, ou enfin se transformera-t-elle en boutique<br />
franchisée de vêtements made in China ?<br />
Cette librairie qui existe depuis les années 50 symbolise<br />
un patrimoine culturel et historique cher à<br />
plusieurs générations d’étudiants, artistes et écrivains<br />
algériens qui y ont acquis les livres, les disques,<br />
les toiles qui ont compté dans leurs vies, leurs<br />
formations ainsi que leurs carrières professionnel-<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 14<br />
REVUE «OXYMORE», TRIMESTRIEL ESTUDIANTIN<br />
La grandeur d’une petite<br />
Le sommaire du<br />
troisième numéro<br />
est d’une densité<br />
et d’une diversité<br />
qui étonneraient<br />
même des<br />
professionnels<br />
de que de calculer et de mesurer, ce dont se chargent<br />
aujourd’hui de simples applications informatiques ou<br />
progiciels d’entreprises. Le sommaire du troisième numéro<br />
de la revue Oxymore est d’une densité et d’une<br />
diversité qui étonneraient même des professionnels. Et<br />
si les articles, bien fouillés, font montre parfois d’une<br />
certaine naïveté ou maladresse, c’est toujours au bénéfice<br />
d’une fraîcheur salvatrice. Impossible ici de relater<br />
tout le sommaire de la revue qui fourmille de sujets sur<br />
la vie internationale, nationale, l’environnement, l’architecture,<br />
la société, la culture, l’art… Signalons quelques<br />
articles qui ont attiré notre attention. «Business,<br />
what else ?» : sous ce titre décapant, Selma Hammada<br />
se livre à une analyse géostratégique de la crise mondiale.<br />
Ibrahim Beltas tente de montrer en quoi la zakat,<br />
appliquée à l’économie mondiale, guérirait l’humanité<br />
des affres de la pauvreté et de la faim. Yacine<br />
Grimouche fait découvrir la dynamique association de<br />
jeunes SOS Bab <strong>El</strong> Oued. Dans une chronique acerbe,<br />
le rédacteur en chef, Sofiane Mezache, s’en prend aux<br />
«princes de la mort» et Joy Cara, pseudonyme d’une<br />
jeune Algérienne, raconte «Le journal intime d’une carte<br />
de séjour» en France. Aldjia Benaïssa nous fait découvrir<br />
Assia Bennouar-Abdedaïm, médecin constanti-<br />
MENACE DE DISPARITION<br />
Appel à la sauvegarde<br />
les et culturelles. Vincent Grau, libraire de ce lieu,<br />
avait choisi de lier son destin à l’Algérie après l’indépendance<br />
et de poursuivre son engagement en<br />
restant à son poste durant les années de terreur. Il a<br />
été lâchement assassiné dans cette librairie le 22<br />
février 1994.<br />
Devons-nous accepter passivement que de tels<br />
lieux se transforment en simples boutiques de<br />
consommation ? Qu’ils disparaissent de la mémoire<br />
de la ville d’Alger et de nos âmes ? N’est-il pas<br />
possible d’agir pour refuser cette issue fatale et rechercher<br />
ensemble les voies et moyens de maintenir<br />
l’activité de librairie en ce lieu ? Des femmes et<br />
des hommes de culture de tout le pays, des habitants<br />
du quartier, des amoureux de la ville et des livres<br />
se sont consultés pour signer cet appel afin de<br />
faire prévaloir l’intérêt général sans porter préju-<br />
À SUIVRE<br />
noise passionnée d’égyptologie qui a trouvé une solution<br />
possible au mystère de la construction de la Pyramide<br />
de Chéops ! Norya propose la «Chronique d’une<br />
Algérienne en Chine». Un beau portfolio nous invite à<br />
visiter Alger by night avec des photos de Mustapha<br />
Sellali et des textes de Neïla Zouambi. En Culturelle,<br />
nous avons noté une présentation intéressante par Hind<br />
Djiari de Zineddine Bessaî, artiste contemporain prometteur<br />
dont la dernière prestation au Mama, «H-Out»,<br />
dessine la cartographie des harraga. Son œuvre reproduite,<br />
précède un amusant portrait de Charles<br />
Bukowski, «Doublement foutu», signé Aymen Anis<br />
Allache. Quant à Awel Houati, avec un sens remarquable<br />
de la critique de cinéma et de musique, elle se livre à<br />
une analyse, à la fois juste et sensible, du film-action <strong>El</strong><br />
Gosto de Safinez Bousbia, soulignant qu’il veut «renouer<br />
avec la Nost’Alger au détriment de l’histoire».<br />
Oxymore propose encore bien des surprises, avec notamment<br />
des pages d’expression littéraire. On notera<br />
qu’en bons futurs «commerciaux», ses animateurs ont<br />
réussi à attirer des annonceurs qui méritent d’être félicités.<br />
Enfin, bien sûr, une rubrique est consacrée à l’Ecole<br />
et en révèle le dynamisme et le bouillonnement professionnel<br />
et intellectuel. A. F.<br />
dice aux droits de propriété garantis par la Constitution<br />
que nul ne remet en cause.<br />
Nous en appelons aux autorités compétentes, ministère<br />
de la Culture, wilaya d’Alger, APC d’Alger,<br />
procureur de la République, pour user de leurs prérogatives<br />
afin d’assurer la pérennité de la Librairie<br />
des Beaux-arts selon des formules à trouver dans le<br />
cadre des lois et règlements.<br />
Nous lançons cet appel à toutes les bonnes volontés<br />
pour nous rejoindre et nous regrouper sous les<br />
formes appropriées afin de veiller avec vigilance à<br />
ce que la Librairie des Beaux-arts demeure un lieu<br />
de rayonnement des livres et des arts au centre-ville<br />
d’Alger.<br />
Pour rejoindre l’appel, écrire à :<br />
librairiedesbeauxarts@gmail.com
PARUTION ESSAI SUR «LES MILLE ET UNE NUITS»<br />
Eternelle Shahrazade<br />
Une extraordinaire fascination qui est loin de<br />
s’épuiser.<br />
Shahrazade,<br />
figure<br />
emblématique<br />
jusqu’à devenir<br />
«un cliché<br />
linguistique» et/<br />
ou «un<br />
pseudonyme<br />
valorisant sur<br />
Internet»<br />
Des siècles après son apparition,<br />
le recueil mythique<br />
de contes, Les<br />
Mille et Une Nuits,<br />
continue de nourrir les<br />
imaginaires et d’interroger la<br />
critique, en suscitant son intérêt,<br />
comme le rappelle Christiane<br />
Chaulet-Achour qui vient<br />
de diriger un livre collectif intitulé<br />
: A l’aube des Mille et Une<br />
Nuits. L’universitaire parle notamment<br />
d’une «avidité critique»<br />
qui «s’est traduite par de<br />
nombreux séminaires autour de<br />
ce sujet plein d’arborescences,<br />
avec plus ou moins de dialogues<br />
entre chercheurs arabisants,<br />
travaillant sur les textes<br />
arabes et chercheurs des sciences<br />
humaines et de différentes<br />
langues sondant, à partir de<br />
telle ou telle traduction-adaptation<br />
dans une langue européenne,<br />
des œuvres héritières,<br />
pour le meilleur et pour le<br />
pire». L’ouvrage se déroule<br />
comme un long conte et l’influence<br />
des Mille et Une Nuits<br />
semble porter sur les contours<br />
des six articles qui composent<br />
le livre. D’abord, avec Carole<br />
Boidin qui livre une étude<br />
comparative au titre très provocateur<br />
: «L’Âne d’or de Apulée<br />
de Madaure et Les Mille et<br />
Une Nuits : des ‘‘histoires de<br />
bonnes femmes’’» ? Cet intitulé<br />
déroutant ne vise pas, comme<br />
il le laisse entendre, le public<br />
de réception féminin, mais<br />
porte sur le rôle névralgique<br />
joué par les deux narratrices<br />
dans le déroulement des événements<br />
portés à la connaissance<br />
des lecteurs. Dans le cas de<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samed 5 mai 2012 - 15<br />
«L’Âne d’or», la figure de Mardrus,<br />
l’énonciatrice, incarne<br />
celle qui doit créer les conditions<br />
permettant de raconter des<br />
histoires. Shahrazade, narratrice<br />
principale dans Les Mille et<br />
Une Nuits, donne au geste de<br />
raconter une valeur de vie. En<br />
passionnant le sultan Chahrayar<br />
par des histoires haletantes, elle<br />
tient la mort à distance et sauve<br />
sa peau. C’est ensuite au tour<br />
de Victoire Feuillebois de transporter<br />
le lecteur dans un immense<br />
pays : la Russie. <strong>El</strong>le<br />
s’intéresse à la relation qu’entretient<br />
l’ancien empire des<br />
tsars avec Les Mille et Une<br />
Nuits. Le moins que l’on puisse<br />
dire est que sur les bords de la<br />
Volga, cette somme de contes<br />
est perçue, notamment au XX e<br />
siècle, comme «trop frivole et<br />
légère pour trouver sa place<br />
dans une littérature nationale,<br />
ambitieuse et, sous la période<br />
soviétique prolétarienne». En<br />
un mot, l’idéologie a peur du<br />
plaisir que procurent les contes<br />
à l’imaginaire. Pour sa part,<br />
Olivier Besuchet évoque l’influence<br />
incontestable de<br />
l’ouvrage sur des écrivains<br />
européens de l’époque qui a<br />
coïncidé avec leur traduction<br />
au français par Antoine Galland<br />
en 1704. Il cite, à cet effet, Jean<br />
Potocki, homme de lettres polonais,<br />
né à Piköw le 8 mars<br />
1761, et qui visita le Maghreb,<br />
dont l’Algérie, en 1778. Il est<br />
l’auteur du très célèbre roman,<br />
Le Manuscrit trouvé à Saragosse.<br />
Jean Potocki emprunte<br />
aux Mille et Une Nuits la technique<br />
des récits enchâssés qui<br />
fait durer le suspens et excite<br />
l’intérêt des lecteurs. Pour rester<br />
dans les relations qu’entretiennent<br />
les écrivains avec Les<br />
Mille et Une Nuits, Evanghélia<br />
Stead parle de la tentative de<br />
Jules Verne d’écrire une suite à<br />
cette œuvre magistrale en l’intitulant<br />
: La Mille et Deuxième<br />
Nuit. A l’origine, «c’est un livret<br />
d’opérette composé sur<br />
une partition d’Aristide Hignard,<br />
aujourd’hui perdue et<br />
qui n’est pas considérée comme<br />
un chef d’œuvre», selon l’Alle-<br />
mand Volker Dehs. L’idée de ce<br />
conte additif est née à partir<br />
d’une nouvelle de Théophile<br />
Gautier qui, comme l’explique<br />
l’auteure de l’article, «repose<br />
sur le motif de la Sultane à<br />
court de récits, revenue précipitamment<br />
à Paris chercher<br />
auprès d’un pauvre feuilletoniste<br />
(Gautier lui-même) de<br />
quoi satisfaire la soif inextinguible<br />
de Schahriar d’entendre<br />
encore une histoire». A travers<br />
cette nouvelle, on a l’impression<br />
que l’Occident, en tant que<br />
berceau du roman moderne,<br />
tient sa revanche contre un<br />
Orient pourvoyeur de fictions<br />
enchanteresses.<br />
Enfin, Cyrille François parle de<br />
l’article «Schéhérazade» contenu<br />
dans le Dictionnaire des mythes<br />
féminins ou comment est<br />
né le mythe littéraire de ce personnage<br />
fascinant. Dès l’entame,<br />
l’auteur constate<br />
que «Schéhérazade est, depuis<br />
la traduction d’Antoine Galland,<br />
la meilleure ambassadrice<br />
des Mille et Une Nuits. La<br />
postérité de l’œuvre est largement<br />
tributaire de son exploit et<br />
des fantasmes dont on l’a revêtue<br />
: beauté, charme, calme et<br />
volupté, maternité au bon gré<br />
de chacun avec l’appui croissant<br />
et très convaincant des<br />
images : gravures, peintures,<br />
illustrations, films». Cette citation<br />
montre que Shahrazade est<br />
considérée comme la figure<br />
emblématique incontestable<br />
des Mille et Une Nuits jusqu’à<br />
devenir «un cliché linguistique»<br />
et/ou «un pseudonyme valorisant<br />
sur Internet». Le mythe<br />
littéraire, né d’une fiction<br />
envahit la réalité en s’y installant<br />
durablement.<br />
Pour clore ce travail critique<br />
très prenant, Christiane Chaulet-Achour,<br />
fait une étude sur<br />
les écrivaines contemporaines<br />
et Les Mille et Une Nuits. Dans<br />
le corpus étudié à partir des œuvres<br />
de quatorze auteures d’horizons<br />
différents (cinq Algériennes,<br />
une Tunisienne, quatre<br />
Françaises, une Egyptienne),<br />
elle montre que les emprunts<br />
sont nombreux et qu’ils prennent<br />
des formes différentes et<br />
apparaissent ap en «citations, reprises<br />
pr et transformations». Ce<br />
long lo voyage proposé par les<br />
différents di intervenants enracine<br />
une un fois de plus l’idée que Les<br />
Mille M et Une Nuits reste un<br />
ouvrage ou de référence pour comprendre<br />
pr la naissance de la fiction<br />
ti narrative. Le roman moderne<br />
de doit beaucoup à cet<br />
ouvrage ou exceptionnel.<br />
Slimane Aït Sidhoum<br />
«A l’aube des Mille et Une Nuits», Essai<br />
sous so la direction de Christiane Chaulet-<br />
Achour. Ac Ed. Presses universitaires de<br />
Vincennes, Vi<br />
Paris, 2012.<br />
À LA PAGE<br />
ABECEDARIUS<br />
Mon Sindbad l’Algérien<br />
PAR MERZAC BAGTACHE<br />
Qu’est-ce qui avait pu bien se<br />
passer en cette journée<br />
pluvieuse ? Mon oncle, le<br />
vieux loup des grands océans,<br />
semblait ployer sous la<br />
charge de je ne sais quelle<br />
émotion. «Merzac, ya wlid<br />
khouya, le bon sens devient<br />
une denrée rare par les temps<br />
qui courent !». Puis, il<br />
s’étendit sur son lit,<br />
s’enveloppa la tête d’un gros<br />
châle en me demandant de lui<br />
capter une radio américaine, non pour être au fait de<br />
l’actualité du monde, mais, plutôt, pour éponger, à sa<br />
manière, les «insanités» de quelque pseudo-navigateur<br />
dans la darse de l’Amirauté d’Alger. Je devais recourir,<br />
avec lui, à une maïeutique particulière pour le faire<br />
parler, car il avait promis de poursuivre son récit sur ses<br />
mésaventures en haute mer et dans différents ports du<br />
monde, depuis 1922, date de son premier voyage.<br />
Tout en faisant mouvoir l’aiguille du transistor, je lui dis<br />
tout de go : «Cette pluie inopportune me rappelle des<br />
pans de ta vie dans l’Océan indien. Tu n’es pas tellement<br />
loin de Joseph Conrad, dans ses descriptions de la vie des<br />
navigateurs en mer de Chine, dans le golfe du Bengale et<br />
aux environs des Philippines.» Comme s’il venait d’être<br />
piqué par un moustique, il ôta aussitôt son châle et<br />
m’interrogea : «Et qui est ce Conrad ?» J’ai compris alors<br />
qu’il avait avalé et la pâte et l’hameçon ! C’était donc à<br />
moi de louvoyer afin que mon Sindbad l’Algérien<br />
poursuive ses histoires enchanteresses.<br />
Nous nous étions arrêtés, la veille, en 1932, date de son<br />
voyage en Argentine en compagnie de son ami, le<br />
dénommé Quatrou. Afin de le remettre d’attaque, je lui<br />
parlais de Conrad, de ses écrits et de sa maîtrise unique<br />
de la langue anglaise. Même en connaissant plusieurs<br />
langues pour les avoir pratiquées durant plus de 60 ans,<br />
de même que le jargon des navigateurs et le vécu<br />
fabuleux sur les grands océans, il ne savait rien de<br />
Conrad ni de Louis Stevenson. D’ailleurs, ignorant<br />
presque tout de la littérature, Victor Hugo demeurait à<br />
ses yeux, sans pouvoir me l’expliquer, le plus grand<br />
écrivain du monde. Pour preuve, il avait ramené de l’un<br />
de ses voyages les trois volumes des Misérables dans une<br />
belle édition de poche. «J’ai de mauvais souvenirs avec<br />
l’Océan indien, me dit-il en allumant une cigarette<br />
américaine ; la dysenterie à Madagascar, une grande<br />
bagarre avec deux rugbymen anglais à Aden, la<br />
mousson et ses effets dévastateurs à Bombay, sans<br />
compter le typhon qui, à chaque fois, menaçait de nous<br />
envoyer par les fonds». Mais il ne semblait pas convaincu<br />
par Conrad. Il remit le châle autour de sa tête et me<br />
demanda comme par défi : «Ce Conrad, est-ce qu’il sait<br />
quelque chose sur le ''coup de bambou'' dans l’Océan<br />
indien ?». Et moi d’invoquer toutes les grâces de ma<br />
mémoire pour maintenir le même cap que celui de son<br />
récit. Je lui fis un résumé du grand roman Typhon de<br />
Conrad, ce grand romancier qui m’a toujours fasciné. Je<br />
ne crois pas l’avoir convaincu, car, aussitôt, il évoqua ce<br />
chapitre si horrible de sa propre vie : «Un jour, sur un<br />
bateau battant pavillon grec, j’ai eu à endurer le ''coup de<br />
bambou''» en plein océan Indien. C’est un soleil ardent<br />
qui m’avait mis à plat au point de perdre la raison pour<br />
quelques jours. Le commandant ordonna alors de me<br />
mettre en quarantaine dans le fond de la cale. Je n’ai<br />
récupéré mes esprits qu’après mon arrivée en Indonésie.<br />
Ton Conrad a beau connaître l’océan Indien, il ne sait pas<br />
ce que veut dire le coup de bambou !».<br />
Mon cher oncle n’est plus de ce monde, et il m’arrive, en<br />
relisant Conrad, de penser que ces deux «rêveurs» pour<br />
le moins exceptionnels, auraient pu faire un tandem<br />
formidable sur l’Océan indien. L’un, avec sa plume et sa<br />
foi en l’homme, l’autre, avec son courage physique et<br />
moral déroutant à plus d’un titre.<br />
(Nouvelle adresse email après un piratage digne de ceux<br />
de l’océan Indien).<br />
toyour2@yahoo.fr
MOIS DU PATRIMOINE<br />
RESEAU 50<br />
A<br />
la faveur du Mois du Patrimoine, l’Association<br />
Gemihab (groupe d’étude sur l’histoire des<br />
mathématiques à Bougie médiévale) annonce<br />
le lancement d’un parcours historique et culturel<br />
à travers la wilaya de Béjaïa. Cette initiative<br />
consiste à proposer un circuit de découverte du patrimoine<br />
matériel et immatériel de la tribu des Ath<br />
Waghlis, l’une des plus importantes de l’histoire de la<br />
région. Les organisateurs veulent rendre visible un<br />
legs culturel généralement méconnu qui comprend des<br />
pièces archéologiques, un patrimoine oral riche, des<br />
traditions diverses ainsi que quelques grands noms de<br />
l’histoire, de la théologie ou de la culture.<br />
Depuis l’Antiquité, le territoire des Ath Waghlis a<br />
connu une activité humaine dense. Des stèles en ont<br />
apporté la preuve archéologique, et notamment celles<br />
découvertes à Maloussa (Sidi Aïch) en 1968 et à Azaghar<br />
(Semaoun) en 2009. Cette présence ancienne<br />
s’est prolongée à travers la tribu des Ath Waghlis dont<br />
le territoire était un lieu de passage obligé à l’époque<br />
romaine (ruines signalées à Tilouacadi, <strong>El</strong> Flaye et <strong>El</strong><br />
Kseur) et à l’époque médiévale comme en attesta le<br />
géographe <strong>El</strong>-Idrissi en décrivant les voies de communication<br />
de la période hammadite. Durant la période<br />
ottomane, cette tribu avait refusé de payer l’impôt aux<br />
janissaires turcs. Aux débuts de la colonisation française,<br />
en 1847, elle affronta les troupes du Maréchal<br />
Bugeaud entraînées et suréquipées. En 1841, lors de la<br />
révolte de Bou Baghla, et en 1871, lors de l’insurrection<br />
nationale, elle participa activement à la résistance<br />
populaire et en subit les répressions consécutives.<br />
Connue comme une des plus importantes tribus de Kabylie,<br />
son territoire historique correspond actuelle-<br />
Le Réseau 50 que nous avions présenté ici (voir<br />
Arts & Lettre du 7 avril dernier) comme une initiative<br />
artistique citoyenne originale et nouvelle<br />
en Algérie, avance dans son projet qui doit se<br />
matérialiser, du 24 au 28 mai, par la convergence<br />
dans le temps et la démultiplication sur l’ensemble du<br />
territoire national de multiples expositions et autres<br />
actions artistiques librement proposées par leurs initiateurs.<br />
Cela signifie que durant ces cinq jours, se<br />
tiendront simultanément des expositions, visites d’ateliers,<br />
conférences, ateliers pour enfants, projections,<br />
workshops d’artistes, portes ouvertes sur des collections,<br />
etc. Cette rencontre, organisée virtuellement<br />
mais réalisée concrètement, a été intitulée «Réseau 50,<br />
from Algeria ; portes ouvertes sur l’art». De fait, elle<br />
est ouverte aussi aux participations internationales<br />
«fraternellement et sans frontières».<br />
Depuis un mois, les propositions d’amateurs comme<br />
d’artistes confirmés, d’individus comme de collectifs,<br />
de personnes comme d’institutions privées ou publiques,<br />
affluent sur le site de ce réseau d’art qui se définit<br />
comme citoyen et indépendant. Après les premières<br />
adhésions venues d’Alger, Oran, Timimoune, <strong>El</strong> Oued,<br />
Khenchela, Béjaïa, Tazmalt, Zeralda, etc. d’autres sont<br />
venues rejoindre cette proposition inédite destinée à<br />
produire un gigantesque effet de proximité en familia-<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Arts & Lettres - Samedi 5 mai 2012 - 16<br />
SUR LES TRACES DES AÏT WAGHLIS<br />
Parcours de mémoire<br />
Des étapes vivantes de l’histoire locale pour un futur musée.<br />
Rendre visible un<br />
legs culturel<br />
généralement<br />
méconnu<br />
FROM ALGERIA, PORTES OUVERTES SUR L’ART<br />
Ouvertures maximales<br />
Les adhésions à l’initiative artistique se multiplient.<br />
La convergence<br />
et la<br />
démultiplication<br />
de multiples<br />
actions artistiques<br />
ment à celui de deux daïras et de six communes. Si le<br />
village de Sidi Aïch apparaît comme une création coloniale,<br />
son implantation serait celle d’un marché hebdomadaire<br />
(mercredi) dont la tradition s’est conservée<br />
à ce jour. Les Ath Waghlis se consacraient essentiellement<br />
à l’arboriculture méditerranéenne (olivier, figuier…),<br />
et à une agriculture nourricière ainsi qu’un<br />
élevage d’appoint. A ce titre, les terres de la vallée de<br />
la Soummam étaient préservées des constructions réservées<br />
aux villages de montagne. Des savoir-faire locaux<br />
ont été développés dans ces activités principales<br />
auxquelles s’ajoutait un artisanat.<br />
<strong>El</strong>le a donné deux savants reconnus dans le monde<br />
musulman et liés aux grands courants soufis : Ibn Ibrahim<br />
al-Waghlisi (XIII e siècle) et Abdar-Rahman al-<br />
Waghlisi (XIV e s.). Ce dernier, grand théologien, a<br />
formé d’éminents oulémas parmi lesquels Muhammad<br />
al-Huwârî (Oran), Abderrahmane al-Tha‘âlibî (Alger),<br />
‘Isa b. Salama al-Biskri, etc. Cette grande tradition<br />
spirituelle s’est fondée sur le développement de<br />
zaouiyates prestigieuses où venaient apprendre les enfants<br />
de Béjaïa, Constantine et autres cités algériennes.<br />
Jusqu’au XX e siècle, cet enseignement s’est poursuivi<br />
en incluant même des membres de l’Association des<br />
Oulemas.<br />
La tradition des lettrés se poursuivit dans les temps<br />
modernes avec des intellectuels et des militants de la<br />
cause nationale de renom, tels Abderrahmane Djemad,<br />
Ahmed Hadj Ali, D r Aïssani Ahmed Ben Ammar, ou<br />
Mohand Cherif Sahli, auteur dès 1947 d’ouvrages remarquables<br />
comme Le Message de Yughurta, L'Algérie<br />
accuse. Le calvaire du peuple algérien et Décoloniser<br />
l'histoire. Introduction à l'histoire du Maghreb.<br />
On y compte aussi une des grandes figures mondiales<br />
du mouvement anarchiste, Saïl Mohamed Ameziane<br />
risant les publics avec les lieux de création et de diffusion<br />
de l’art, comme à engager un contact direct avec<br />
les artistes. On note ainsi parmi les dernières adhésions,<br />
celles de la Galerie Benyaa d’Alger (Les Sources),<br />
de l’Ecole d’art Artissimo (Alger-centre), des<br />
ateliers des peintres Dockman et Nedjar Mohamed, de<br />
la galerie Riwaq el Fen de Maghnia et de plusieurs<br />
autres artistes et lieux d’art du pays. On notera que<br />
même les institutions muséales commencent à s’intéresser<br />
au mouvement puisque le Musée national des<br />
Beaux-arts (Hamma-Alger) proposera des portes<br />
ouvertes sur ses ateliers d’initiation à l’art pour enfants.<br />
Pendant que les adhésions se multiplient, ses organisateurs<br />
achèvent la conception finale du site du «Réseau<br />
50» et préparent d’ores et déjà l’annuaire de la première<br />
édition qui paraîtra ultérieurement pour garder<br />
en mémoire l’initiative et la rendre plus visible encore.<br />
«Pour nous, affirme Tarik Ouamer-Ali, fondateur et<br />
administrateur du site Founoune.com, et l’un des initiateurs<br />
du réseau 50, il s’agit de rendre cette initiative<br />
annuelle et de mobiliser davantage le monde des arts<br />
dans le contact avec le public et surtout dans la prise<br />
d’initiatives dynamiques. Ces journées vont permettre<br />
d’ouvrir au maximum et partout les lieux d’art aux citoyens<br />
et citoyennes. Nous espérons aussi amener les<br />
artistes à être plus réactifs, moins repliés sur eux-mêmes,<br />
à s’impliquer plus dans le contact avec le public<br />
et surtout dans l’évolution de leur discipline. En fait,<br />
À NAÎTRE<br />
qui poussa ce mouvement vers la lutte anticoloniale.<br />
L’histoire de la guerre de Libération nationale n’est<br />
pas en reste chez les Ath Waghlis qui s’engagèrent<br />
massivement dans les rangs de la révolution armée et<br />
en payèrent un prix fort.<br />
Aujourd’hui, à partir de ce circuit historique, ses organisateurs<br />
veulent développer la connaissance et la visibilité<br />
d’un patrimoine historique riche partagé avec les<br />
tribus voisines (Ath Mansur, Ath Amar, Ath Yemal,<br />
Fenaïa, Imsisen, Ouzellaguen, Ath Jellil…) en vue de<br />
fonder un Musée national du Patrimoine et de la Société<br />
de Kabylie. L’organisation de ce projet a mobilisé<br />
des institutions et associations dans un esprit de partenariat<br />
motivant. Parmi elles : la wilaya de Béjaïa et sa<br />
direction de la Culture, le musée Bordj Moussa, six<br />
APC (Sidi Aïch, <strong>El</strong> Flaye, Tinebdar, Tibane, Souk Ou<br />
Fella, Chemini), l’association Ciné Plus, la Bibliothèque<br />
d’<strong>El</strong> Flaye, des associations locales (comités de<br />
Tala Taguth, Taghrust, Izzaruken, Sidi el Hadj Hassaine,<br />
Imaghdassen, Tiklat et Ikhulaf n’Ath Waghlis).<br />
Yacine Ould Zakres<br />
Infos : Laboratoire LAMOS, Université de Béjaïa. E- mail : lamos_bejaia@<br />
hotmail.com. Sites : www.gehimab.org et www.ath-waghliss.com<br />
ils ont aussi besoin de se rencontrer, de discuter entre<br />
eux et d’agir ensemble.» Au-delà donc de l’idée de<br />
monter la plus grande exposition d’art jamais réalisée<br />
à l’échelle du pays, les organisateurs espèrent susciter<br />
de nouveaux rapports et de nouvelles attitudes dans le<br />
monde des arts et, notamment, auprès des artistes. La<br />
liste des participants sera mise en ligne à la mi-mai<br />
avec les programmes proposés et leurs illustrations.<br />
Les autres disciplines sont volontiers invitées à accompagner<br />
l’initiative et des musiciens ont déjà fait<br />
état de leur désir de participer. Pour notre interlocuteur,<br />
«on doit comprendre aussi que si les arts se distinguent<br />
les uns des autres, ils se nourrissent entre eux<br />
et c’est la véritable voie de l’enrichissement de l’expression<br />
culturelle». Slimane Brada<br />
Infos : (www.reseau50.com). Contacts : (reseau50@founoune.com)<br />
PHOTOS : D. R. ŒUVRE DE MONCEF GUITA
nitié par l’Institut français, cet événement,<br />
qui se voulait grandiose, a clos<br />
les Journées de la mode, qui se sont<br />
tenues du 30 avril au 3 mai à Oran, et<br />
qui avait pour but de redorer le blason d’<strong>El</strong><br />
Bahia, ville dans laquelle la haute couture<br />
est jugée encore à la traîne. «Comme pour<br />
toutes formes de l’art, la mode est universelle,<br />
et chaque ville, chaque pays, lui confère<br />
sa propre identité culturelle, sa propre<br />
originalité, en fonction de ses traditions et<br />
de son histoire» a déclaré, dans un discours<br />
d’ouverture, le consul général de France<br />
à Oran, Jean-Louis Soriano. On connaîtra<br />
ainsi le souhait émis par l’Institut français<br />
de faire revivre ce patrimoine vivant avec le<br />
célèbre couturier Yves Saint-Laurent, considéré<br />
comme le père du smoking féminin, et<br />
dont la ville natale n’est autre qu’<strong>El</strong> Bahia.<br />
«Des contacts prometteurs avec la Fondation<br />
Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent feront<br />
renaître le génie créateur de cet enfant<br />
d’Oran pour les prochaines journées de la<br />
mode», dira en conclusion le consul. Tour à<br />
tour, trois grands stylistes de renom ont fait<br />
défiler sur le podium des mannequins, et ont<br />
fait découvrir les dernières créations qu’ils<br />
ont confectionnées. La styliste Rym Wided<br />
Menaifi a ouvert le bal, venue d’Alger,<br />
cette artiste dira que «l’amour de la couture<br />
coule dans mes veines, je suis née avec une<br />
étoile de velours entre les mains». Cette<br />
passionnée de couleurs et d’accessoires a<br />
un style qu’elle maîtrise avec dextérité, qui<br />
consiste à créer dans ses costumes un mix<br />
harmonieux entre Orient et Occident. En<br />
octobre 2007, elle avait lancé sa première<br />
création haute couture, intitulée «Odalisque».<br />
Puis, viendra le tour d’<strong>El</strong>odie Viens<br />
qui dévoilera ses nouvelles créations. Cette<br />
Marseillaise, âgée de 24 ans, a subjugué<br />
la salle par ses tenues, que beaucoup ont<br />
trouvé très originales. Passionnée de haute<br />
couture, cette styliste, au talent prometteur,<br />
a appris les bases de son métier au lycée<br />
d’enseignement professionnel Perdiguier.<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2011 - 18<br />
MODE<br />
HAUTE COUTURE À ORAN<br />
La garde-robe de trois<br />
stylistes<br />
● La salle Wahran du Méridien d’Oran était archicomble, jeudi dernier, à l’occasion<br />
de la tenue d’un défilé de mode de haute facture.<br />
ILa styliste <strong>El</strong>odie Viens<br />
Spécialisée dans la couture sur mesure, elle<br />
a créé la maison «Nacritic», qui a pour but<br />
«de rendre aux femmes l’élégance qui leur<br />
est due». Présentée au concours «Espoir<br />
de mode», elle a été retenue parmi les six<br />
lauréats. Enfin, c’est le styliste Aziz Zerrari<br />
qui clôtura l’événement. Connu pour être le<br />
«fleuron de l’artisanat bônois et algérien»,<br />
Zerrari excelle dans l’art de la fetla, pour<br />
laquelle il voue une passion dévorante. Le<br />
public a beaucoup apprécié ses créations,<br />
teintées d’originalité, mais qui recèlent<br />
néanmoins d’histoire et de tradition. La<br />
fetla, riche par sa «poussière d’étoiles»,<br />
envoûte et fascine par son mystère. <strong>El</strong>le est<br />
le symbole de la fête, le témoin de la noce.<br />
<strong>El</strong>le se dresse, comme on nous l’a expliqué,<br />
«comme un rayon de soleil dans la culture<br />
ancestrale algérienne». Pour les amateurs,<br />
les prochains rendez-vous des Journées de<br />
la mode sont attendues à Tlemcen, Alger,<br />
Constantine et Annaba.<br />
Akram <strong>El</strong> Kébir<br />
EXPOSITION DU STYLISTE AZIZ ZERARI<br />
À L’INSTITUT FRANÇAIS<br />
«J’ai donné une âme à la fetla !»<br />
L<br />
’Institut français d’Oran abrite, en ce<br />
mois de mai, une exposition du styliste,<br />
et non moins célèbre Aziz Zerari. La<br />
fetla, cet art de la broderie dans laquelle ce<br />
couturier bônois y excelle, est mise en relief<br />
dans cette exposition, pour la plus grande<br />
joie des amateurs. Ces derniers sont venus<br />
en grand nombre, lundi dernier, fascinés de<br />
voir cet art «transbahuté» des tenues sur des<br />
tableaux. Aziz Zerari expliquera longuement<br />
à l’assistance les origines de la fetla, origines<br />
du reste que personne ne peut véritablement<br />
déterminer, mais avec une certitude au moins:<br />
elles ne peuvent être qu’algériennes ! Si la fetla<br />
fleurit un peu partout au nord de l’Algérie,<br />
c’est Annaba qui en est son berceau. <strong>El</strong>le est<br />
considérée comme le fleuron de la culture algérienne,<br />
mais longtemps tombée en désuétude.<br />
«J’ai donné une âme à la fetla, dira-t-il, je ne l’ai pas laissée figée sur<br />
un vêtement». Pour lui, cet art est une source d’inspiration intarissable,<br />
«c’est dans le cheminement de la création que je découvre des<br />
choses, dont je ne soupçonnais même pas l’existence au départ!».<br />
Styliste, fleuron de l’artisanat bônois et algérien, Aziz Zerari a une<br />
PHOTOS : D. R.<br />
passion dévorante pour la broderie et l’art de<br />
la fetla. Cette passion l’a même incité à faire<br />
voyager cet art aux Emirats et au Canada, par<br />
le biais d’expositions respectives tenues dans<br />
ces deux pays. L’initiative de reproduire la<br />
fetla sur un tableau a eu pour effet de la faire<br />
connaître aux étrangers, mais aussi aux Algériens,<br />
pour qui cet art, pourtant le leur, est assez<br />
méconnu. Il ira même plus loin en transportant<br />
de nouveau la fetla du tableau, cette fois-ci…<br />
sur des meubles ! Déterminé à ne pas laisser<br />
cette culture typiquement algérienne croupir<br />
dans l’oubli, Aziz Zerari ambitionne de créer,<br />
dans un avenir proche, une école bénévole de<br />
broderie à Annaba, destinée notamment aux<br />
jeunes filles de l’assistance publique et cela<br />
afin que la broderie, et notamment la fetla,<br />
puisse être perpétuée par les futures générations.<br />
Aziz Zerari projette aussi d’organiser, au moins une fois par an, un<br />
grand défilé de mode à Oran, car, selon lui, <strong>El</strong> Bahia est quelque<br />
peu à la traîne pour ce qui est de cette sorte d’événement : «la 2 e<br />
ville du pays souffre d’un manque flagrant de manifestations de<br />
haute couture», dira-t-il. A. <strong>El</strong>-K.<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
LES DERNIERES NEWS<br />
Un sac Bottega Veneta<br />
marqué de vos initiales<br />
Bottega Veneta se lance dans le<br />
la personnalisation de produits<br />
avec le lancement d’un service<br />
offrant aux clients d’apposer<br />
leurs initiales sur certains<br />
accessoires de la marque.<br />
Proposé sur les sites de<br />
e-commerce de la marque, le service bénéficie d’un microsite<br />
sur lequel les fashionistas peuvent personnaliser leurs<br />
articles. Les clientes peuvent choisir parmi une sélection de<br />
petits articles de maroquinerie, sacs de shopping, portemonnaie,<br />
sacoches et ceintures. Les hommes ont le choix entre<br />
un sac en toile, un sac en bandoulière, deux porte-monnaies et<br />
une ceinture. Une fois le produit choisi, il est possible de<br />
définir une couleur de police à désigner parmi huit teintes<br />
disponibles. Marchant sur les traces de Louis Vuitton, Bottega<br />
Veneta proposera également à ses clients d’apposer leurs<br />
initiales sur leurs bagages à partir du mois de juillet. D’autres<br />
grandes marques, comme Goyard et Prada, ont adopté cette<br />
tendance et proposent de personnaliser toutes sortes d’objets,<br />
des lunettes de soleil aux bottes en cuir. En visitant le site<br />
Burberry Bespoke, il est également possible de personnaliser<br />
son trenchcoat en choisissant une couleur et une longueur.<br />
Christian Louboutin, l’homme<br />
aux semelles rouges, expose<br />
à Londres<br />
Le Design Museum de<br />
Londres rend hommage au<br />
chausseur français Christian<br />
Louboutin, dont les modèles<br />
font les délices des célébrités<br />
depuis l’ouverture de sa<br />
première boutique, il y a plus<br />
de vingt ans. L’exposition - 1 er<br />
mai au 9 juillet - montre de nombreuses créations de «l’homme<br />
aux semelles rouges» sur un long ruban de 17 m de long imitant<br />
la fameuse semelle écarlate. Paillettes et plumes reflètent la<br />
fascination du créateur pour le showbiz. Louboutin, féru de<br />
spectacle dès l’âge de 13 ans, a montré récemment cette<br />
facette de sa personnalité en mettant en scène un spectacle de<br />
la revue du Crazy Horse à Paris. «J’ai été élevé dans un<br />
environnement très féminin», a-t-il expliqué, lundi, lors de la<br />
conférence de presse de lancement de l’exposition<br />
londonienne. «J’avais trois sœurs et un père qui était à peine<br />
présent». Le créateur, aujourd’hui âgé de 49 ans, dit avoir<br />
grandi «dans l’amour et le respect des femmes». Même s’il<br />
admet aisément que leur confort n’est pas sa première<br />
préoccupation. L’exposition montre de nombreux modèles,<br />
dont certains retrace le processus de création et de fabrication<br />
et reproduit l’atelier de l’artiste, y compris le trapèze où il aime<br />
se suspendre. Une salle expose des modèles inspirés de<br />
voyages, avec une chaussure bordée de fourrure «Oulan Bator»<br />
d’après la capitale de Mongolie, et des talons aiguilles en soie<br />
de Chine. La marque a ouvert une filiale à Pékin l’an dernier, et<br />
est «très populaire en Chine, où le rouge est synonyme de<br />
chance».<br />
La première collection<br />
capsule de Vans et Kenzo<br />
La première collection<br />
capsule, associant la<br />
marque de chaussures de<br />
skate Vans et la griffe de<br />
luxe japonaise Kenzo, sera<br />
mise en vente dès mi-mai<br />
prochain. Pour l’occasion,<br />
les deux griffes proposent<br />
une déclinaison de la<br />
célèbre Era» de Vans,<br />
habillée pour l’occasion des<br />
couleurs vives et d’imprimés<br />
«filet de pêche» de la<br />
collection Kenzo. Les<br />
créateurs de la marque<br />
Kenzo ont choisi de décliner<br />
la chaussure de skate «Era» en sept coloris différents, dont le<br />
bleu brillant, le blanc, le vert et le rouge. Cette première<br />
collection capsule, homme et femme, sera disponible, dès<br />
mi-mai prochain, dans les boutiques Kenzo, sur l’e-shop de la<br />
marque japonaise et chez Colette. Deux autres collections<br />
capsules seront disponibles en juin et juillet prochains.
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 19<br />
POLÉMIQUE<br />
GÜNTER GRASS QUALIFIÉ D’ANTISÉMITE SUITE À SON POÈME CE QUI DOIT ÊTRE DIT<br />
A chacun ses tambours<br />
e 4 avril dernier, Günter Grass, prix Nobel<br />
de littérature en 1999, publie un poème en<br />
prose dans le journal allemand Süddeutsche<br />
Zeitung dans lequel il estime qu’Israël, avec ses<br />
armes atomiques, «menace la paix mondiale<br />
déjà si fragile». Intitulé Ce qui doit être dit, le<br />
poème évoque d’éventuelles frappes préventives<br />
israéliennes contre des installations nucléaires<br />
iraniennes comme étant un projet qui pourrait<br />
mener à «l’éradication du peuple iranien, parce<br />
que l’on soupçonne ses dirigeants de construire<br />
une bombe atomique». En parallèle, il y a «cet<br />
autre pays, qui dispose depuis des années d’un<br />
arsenal nucléaire croissant - même s’il est maintenu<br />
secret -, et sans contrôle, puisque aucune<br />
vérification n’est permise», poursuit l’auteur,<br />
visant Israël sans le nommer, au début de son<br />
texte. Grass relève «le silence généralisé sur<br />
ce fait établi», qualifié de «mensonge pesant»,<br />
parce que «le verdict d’antisémitisme tombera<br />
automatiquement» sur qui le rompra. «Pourquoi<br />
ne dis-je que maintenant (...) que la puissance<br />
atomique d’Israël menace la paix mondiale déjà<br />
fragile ? Parce qu’il faut dire ce qui pourrait être<br />
trop tard demain», explique-t-il. «Je ne me tairai<br />
plus, parce que j’en ai assez de l’hypocrisie de<br />
l’Occident» vis-à-vis d’Israël, «responsable de<br />
cette menace». Il demande «un contrôle sans<br />
obstacle et permanent de l’arsenal atomique<br />
israélien et du programme nucléaire iranien par<br />
une instance internationale reconnue par les<br />
deux gouvernements». Plusieurs réactions hostiles<br />
à l’auteur se sont manifestées, notamment en<br />
Allemagne et en Israël. Réactions qui s’accordent<br />
à le qualifier d’antisémite. Pourtant, l’écrivain a<br />
toujours reconnu le droit à l’existence de l’Etat<br />
d’Israël. Le 8 avril, Israël le déclare persona non<br />
grata sur son territoire. Le ministre des Affaires<br />
étrangères allemand, Guido Westerwelle, écrit<br />
dans l’hebdomadaire Bild am Sonntag que «l’Allemagne<br />
a une responsabilité historique pour les<br />
citoyens d’Israël» et que «placer l’Iran et Israël<br />
sur un pied d’égalité moral n’est pas plein d’esprit,<br />
mais absurde». Le Parti social-démocrate<br />
allemand (SPD), dont Günter Grass est proche<br />
prend ses distances avec le Nobel de littérature.<br />
«Ses apparitions pour soutenir le SPD lors de<br />
meetings de campagne sont exclues», relève<br />
Christian Lange, un responsable du groupe SPD<br />
au Bundestag, cité par le journal Die Welt. Des<br />
voix demandent de retirer le prix Nobel à Grass.<br />
L’Académie suédoise qui décerne ce prix rejette<br />
une telle option. «Il n’y a pas et il n’y aura pas<br />
de discussions à l’Académie suédoise pour lui<br />
retirer son prix», écrit son secrétaire permanent,<br />
Peter Englund, sur son blog.<br />
DEPUIS LES ANNÉES 1950<br />
Les romans et prises de position de Grass sur les<br />
questions qui vrillent l’actualité prêtent souvent<br />
le flanc à des critiques hostiles. En 1959, Günter<br />
Grass publie son roman Le Tambour adapté<br />
à l’écran, en 1979, par Volker Schlöndorff.<br />
L’œuvre met en relief les complicités des petits<br />
bourgeois allemands avec Hitler. A travers le<br />
personnage d’Oscar, il exhume les événements<br />
qui se sont déroulés à Dantzig, sa ville natale,<br />
entre 1924 et 1950. Un passé que sa patrie ne<br />
peut affronter sans se culpabiliser. Impedimenta,<br />
qui s’impose aux consciences non sans traumatisme.<br />
Une mémoire collective à jamais marquée<br />
par les crimes nazis (1) . Et quand le fondateur de<br />
l’Ecole de Franckfurt, Theodor Adorno, observe<br />
qu’«écrire un poème après Auschwitz, c’est barbare»,<br />
Günter Grass voit qu’«on n’aura jamais<br />
fini d’écrire après Auschwitz» (2) . Le 17 juin 1953,<br />
les ouvriers se soulèvent à Berlin-Est. Ils sont<br />
écrasés par les chars soviétiques. Le dramaturge,<br />
Bertolt Brecht, s’y trouve mais ne dit rien. Ce qui<br />
inspire à Grass sa pièce Les Plébéiens répètent<br />
la révolution, où il s’attaque à Brecht et aux intellectuels<br />
restés inertes face à la répression des<br />
ouvriers est-allemands et le pouvoir qui voit en<br />
leur révolte une contre-révolution, relevant d’un<br />
complot occidental. Engagé aux côtés de Willy<br />
Brandt, il prend la défense de ce dernier quand le<br />
chancelier Konrad Adenauer le présente comme<br />
«émigré» et «enfant illégitime». Il s’attaque à<br />
l’attitude de l’Allemagne face à ses écrivains<br />
émigrés, à l’exemple de Thomas Mann. A ce<br />
propos il écrit : «Car c’est tacitement une véritable<br />
loi en Allemagne. Les émigrés ne doivent<br />
jamais revenir. Qu’ils aillent mourir comme<br />
Heinrich Heine ou Georg Buchner à Paris ou à<br />
Zurich.» (3) Son roman, La Ratte (4) , situe l’histoire<br />
dans les années 1980 pour traiter de la menace<br />
nucléaire et de la destruction de l’environnement.<br />
Le personnage principal est une ratte qui apparaît<br />
en rêve au narrateur. Ce dernier relate comment<br />
l’humanité, qui court vers sa perte, ne fait rien<br />
pour éviter la catastrophe nucléaire. Une telle<br />
aberration est illustrée à travers cette observation:<br />
«L’ordure survit à l’homme. Seule l’ordure lui a<br />
survécu !» (P13). Et plus loin : «Nous n’avons,<br />
dit la ratte, déclenché que ce que l’homme s’était<br />
à lui-même promis : les stocks suffisaient, selon<br />
le mot de son Dieu vengeur, pour détruire toute<br />
chair où il existât un souffle de vie. Et, cent fois<br />
plutôt qu’une, les hommes voulaient en effet à<br />
toute force s’anéantir eux-mêmes et toute autre<br />
créature (P150).» En 1989, avec la chute du Mur<br />
de Berlin, prélude à la réunification allemande,<br />
Grass plaide en faveur d’une confédération des<br />
deux Etats et s’oppose à la dilution de la République<br />
démocratique d’Allemagne (RDA) dans<br />
l’Allemagne fédérale. A son avis, la réunification<br />
traduit une vision ultra-libérale qui permet au capitalisme<br />
de l’Ouest de privatiser le tissu industriel<br />
est-allemand aux dépens des intérêts de ses<br />
populations.Cette question est abordée dans son<br />
roman Toute une histoire (5) en 1995. Le lieu est<br />
Berlin, de 1989 à 1991, au moment de la chute<br />
du Mur de Berlin et de la réunification allemande<br />
observée par deux personnages, Fonty et Hofftaler,<br />
un intellectuel et un espion. A travers eux,<br />
défile l’histoire de l’Allemagne : la révolution<br />
de 1848, la réunification de1871 consacrée par<br />
Bismarck, la République de Weimar, la Gestapo,<br />
le groupe l’Orchestre rouge et la Stasi. Mais dans<br />
cette histoire, à la Cervantès, brille l’esprit de<br />
Grass. Le livre, comme tout ce qu’écrit Grass,<br />
aiguise les passions. Il constate : «à l’Est comme<br />
à l’Ouest, des écrivains clouèrent d’autres<br />
écrivains au pilori. Ils s’accusaient pour ne pas<br />
être accusés. Celui que l’on portait la veille au<br />
pinacle était aujourd’hui traîné dans la boue. Ce<br />
qui n’était pas dit, s’ajoutait à ce qui l’était. Une<br />
sainte fut proclamée putain d’Etat, et le chanteur<br />
qui faisait jusque-là sangloter la douleur<br />
ne parvenait plus qu’à des cris de satisfaction.<br />
De petits esprits s’érigent en juges. Le soupçon<br />
pèse sur chacun. Et comme les points cardinaux<br />
indiquaient toujours les orientations politiques,<br />
la valeur de la littérature de l’Est fut estimée au<br />
taux occidental : celui de la ferraille» (P 556).<br />
Fonty dans une lettre à sa petite fille dit : «des<br />
milliers d’ouvriers et d’employés sont soumis à<br />
un processus de décapitation qui ne raccourcit<br />
certes pas les individus d’une tête, mais dont le<br />
couperet lui enlève le pain qu’il gagnait, l’emploi<br />
Günter Grass<br />
qui, lui, était hier encore assuré, et sans lequel,<br />
du moins dans ce pays, il est comme sans tête» (P<br />
580).Et dans une lettre adressée cette fois à Martha<br />
sa fille, il observe : «… Pour ce qui est de ton<br />
mari, celui que tu t’es offert comme entrepreneur<br />
solide, bienveillant et qui à présent fait honneur<br />
à son nom par ses spéculations foncières, je ne<br />
peux te dire qu’une chose : lui aussi est un fils de<br />
son époque (…) La victoire sur le communisme a<br />
rendu fou le capitalisme.» C’est pourquoi je voulais<br />
instamment conseiller à Eckhard Freudlich,<br />
peu avant qu’il ne s’ordonne de quitter la vie, de<br />
prendre la tangente comme moi : «On ne peut<br />
plus rester en Allemagne» (P 626). En 1993, il<br />
s’engage dans les débats sur la restriction du droit<br />
d’asile et la révision de la Constitution qu’elle<br />
implique et à laquelle il s’oppose. Il quitte ainsi le<br />
SPD, dont les rapports sont souvent conflictuels.<br />
En 1979, il s’oppose à «la loi contre les extrémistes».<br />
La droite le qualifie de «sympathisant<br />
des terroristes» et la gauche de «protecteur de<br />
l’establishment».<br />
AINSI EST L’HUMANITÉ<br />
Depuis l’aube des civilisations, les œuvres<br />
littéraires, artistiques, idées philosophiques,<br />
réflexions sur les questions d’actualité déclenchent<br />
des tempêtes qui sèment l’odeur de la<br />
mort, prison, intolérance… Pour schématiser,<br />
en 399 avant Jésus-Christ, Athènes condamne<br />
à mort Socrate, coupable d’enseigner aux jeunes<br />
à réfléchir par eux-mêmes en usant de la<br />
maïeutique. Il boit de la ciguë. Ses dernières<br />
paroles : «N’oublie pas d’aller sacrifier un coq à<br />
Esculape», le dieu de la médecine et de la santé et<br />
exprime son regret de ne pas avoir été musicien.<br />
Anaxagore et Protagoras sont poursuivis par la<br />
justice d’Athènes, Aristote est contraint à l’exil<br />
pour un temps. Les têtes de Diagoras de Melos<br />
sont mises à prix, Théophraste, Stilpon et Phryné<br />
passent devant les Héliastes. A Amsterdam,<br />
Spinoza est excommunié par les siens pour ses<br />
idées. Jugé dangereux par les adeptes d’un Islam<br />
dogmatique, Al Hallaj est décapité.Le 13 janvier<br />
1898, Emile Zola, convaincu de l’innocence du<br />
capitaine Alfred Dreyfus publie dans le journal<br />
L’Aurore son J’accuse. Une partie importante de<br />
l’opinion publique et de l’élite française réveille<br />
les démons nationalistes et déclenche sa guerre<br />
à l’auteur de Germinal. La justice le condamne<br />
pour diffamation. Il s’exile un an en Angleterre.<br />
En Espagne, passons l’Inquisition, sous la dictature<br />
de Franco, en 1956, la police saisit 36 289<br />
Bibles et nouveaux testaments protestants, jugés<br />
contraires à la foi catholique. Hitler qualifie<br />
d’«art dégénéré» tout ce qui ne convient pas à<br />
son moule idéologique. Staline lance son appel<br />
au meurtre contre l’écrivain Kravchenko, à cause<br />
de son livre J’ai choisi la liberté. Au nom de la<br />
religion, les passions s’attisent pour empêcher<br />
la projection du film La dernière tentation du<br />
Christ de Martin Scorcese. Au nom de la religion<br />
aussi, Ayatollah Khomeiny lance un appel pour<br />
tuer Salman Rushdi, auteur du roman Les versets<br />
sataniques, jugé blasphématoire. En juillet 2001,<br />
le chef d’orchestre, Daniel Barenboïm, joue un<br />
extrait d’un opéra de Richard Wagner (1813-<br />
1883) et déchaîne les colères alimentées par le<br />
fait que ce dernier, en plus de son antisémitisme<br />
est le compositeur préféré d’Hitler (6) . L’avenir est<br />
loin d’être immunisé contre ce genre d’attitudes.<br />
Qui a raison si ce n’est le plus puissant ? Les Gitans<br />
et les Tziganes ont subi les atrocités nazies.<br />
Pourquoi, à ce jour, aucune voix ne s’élève pour<br />
leur rendre justice. Où est la limite entre raison<br />
et aberration, vérité et mensonge ? «Et qu’est-ce<br />
que ça veut dire ‘‘illégal’’, quand ce qui se passe<br />
est de toute façon un défi à la loi ?» (7) se demande<br />
Günter Grass. Amnay Idir<br />
1) Günter Grass : Le Tambour. Paris, Editions Le<br />
Seuil 1961.<br />
2) Brigitte Pätzold : Günter Grass en croisade<br />
contre l’oubli .Le Monde diplomatique,<br />
Octobre 1995, n° 499.Pp 14 et 15.<br />
3) Ibid.<br />
4) Günter Grass : La Ratte, Paris Editions Le<br />
Seuil 1987.<br />
5) Günter Grass : Toute une histoire. Paris,<br />
Editions Le Seuil 1997.<br />
6) Edward .W.Said : Barenboïm brise le tabou<br />
Wagner. Le Monde diplomatique, octobre<br />
2001, n° 571.Pp 24 et 25.<br />
7) Günter Grass : Mon Siècle. Paris Editions Le<br />
Seuil 1999.<br />
Club sportif amateur<br />
Amal nautique<br />
Alger Plage<br />
Communiqué<br />
Nous informons les membres fondateurs<br />
du club sportif amateur ANAP<br />
que l'Assemblée générale ordinaire<br />
du club aura lieu<br />
Vendredi : 11.05.2012 à 09h00<br />
Au niveau de : Ecole nationale de<br />
voile<br />
Ordre du jour : Bilans moral et<br />
fi nancier<br />
Le secrétaire général<br />
M. <strong>El</strong> Ouchdi<br />
PHOTO : D. R.
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 20<br />
IDÉES-DÉBATS<br />
La presse algérienne vue au travers<br />
de sa grille des salaires<br />
Par Larbi Graïne<br />
Journaliste,<br />
auteur de Algérie, naufrage de la<br />
Fonction publique et défi syndical.<br />
L’Harmattan, 2010.<br />
L<br />
’objet de cet écrit est de montrer<br />
que l’«édiction» d’une grille<br />
des salaires de référence pour<br />
la presse du secteur public, c’est-àdire<br />
celle dont l’Etat est l’employeur,<br />
à l’exclusion de son homologue du<br />
secteur privé, est contraire à la loi et<br />
porte préjudice à la profession journalistique.<br />
La logique et le bon sens<br />
auraient commandé que cette mesure<br />
fut élargie au privé, afin d’assurer,<br />
outre l’équité, la stabilité structurelle<br />
dont a besoin la profession tant<br />
qu’elle repose sur deux secteurs<br />
régis par des valeurs communes.<br />
Avant d’entrer dans le vif du sujet,<br />
rappelons les faits : le 16 avril 2012,<br />
une dépêche de l’APS fait état d’un<br />
accord (signé le jour même) portant<br />
sur une grille des salaires conclue<br />
«entre les sections syndicales des<br />
entreprises de la presse publique et<br />
le ministre de la Communication,<br />
Nacer Mehal, ainsi que les directeurs<br />
des entreprises publiques du<br />
secteur de la communication». Plus<br />
loin, la même dépêche, citant M.<br />
Mehal, précise que «le gouvernement<br />
a approuvé cet accord collectif<br />
qui prend effet à partir du 1 er janvier<br />
2012». Certes, cette nouvelle apporte<br />
quelque satisfaction et réconfort à<br />
une partie de la corporation des journalistes<br />
longtemps livrée à son sort,<br />
mais elle n’en soulève pas moins,<br />
chez leurs confrères du secteur privé,<br />
moult questionnements quant à leur<br />
propre devenir. Car cette mesure,<br />
qui introduit la régulation dans le<br />
mode de paiement des salaires, il<br />
faut le répéter, concerne uniquement<br />
la presse publique. Pourquoi ?<br />
LE MINISTRE DE LA<br />
COMMUNICATION SE DÉCLARE<br />
INCOMPÉTENT FACE AU PRIVÉ<br />
«Je ne peux pas imposer aux titres<br />
privés de s’aligner sur la nouvelle<br />
grille des salaires des journalistes de<br />
la Fonction publique, car il y a la loi<br />
sur les relations de travail (loi 90/11)<br />
qui détermine la relation entre l’employeur<br />
et l’employé», a déclaré, à<br />
la mi-décembre 2011, Nacer Mehal<br />
devant les députés de l’Assemblé<br />
populaire nationale. Cette réponse<br />
du ministre mérite qu’on s’y arrête.<br />
Parce que d’abord elle contient une<br />
contrevérité. Ou plutôt deux :<br />
1- Les pouvoirs publics, à travers<br />
les ministères de la Communication<br />
et du Travail, peuvent, grâce<br />
à des techniques juridiques appropriées<br />
(notamment la loi régissant<br />
la publicité) user de leur pouvoir de<br />
coercition à l’effet de garantir les<br />
droits sociaux des gens des médias.<br />
Si ces techniques ne sont pas encore<br />
mises au point concernant certains<br />
domaines, d’autres existent mais ne<br />
sont pas appliquées. Aussi, le droit<br />
social dont tout Etat digne de ce<br />
nom est censé se réclamer, devrait-il<br />
avoir pour finalité de réduire toute<br />
espèce d’inégalités et lutter contre<br />
toute forme de déshumanisation des<br />
rapports sociaux ;<br />
2 - La technique juridique à laquelle<br />
le ministre s’est reporté pour justifier<br />
sa décision de ne pas se mêler des<br />
affaires du privé (la loi 90/11) ne<br />
renferme, en fait, aucune recommandation<br />
allant dans ce sens. La loi à laquelle<br />
le ministre fait allusion (la loi<br />
n° 90-11 du 21 avril 1990 modifiée et<br />
complétée, relative aux relations de<br />
travail) a un caractère général, elle<br />
s’applique à l’ensemble des professions<br />
évoluant au sein d’entreprises<br />
publiques ou privées implantées sur<br />
le territoire de la République, qu’elles<br />
appartiennent au domaine économique<br />
ou à celui des services.<br />
Que cela soit dit en passant, il est<br />
significatif de relever que la seule<br />
loi à laquelle le ministre Mehal a<br />
cru bon de se référer pour parler<br />
des gens des médias, s’applique<br />
également aux corporations des maçons<br />
enrôlés dans les entreprises du<br />
bâtiment, aux fondeurs employés<br />
dans les entreprises de métallurgie,<br />
aux ingénieurs, aux électriciens, aux<br />
concasseurs, etc. Or, le législateur,<br />
qui a conçu la loi 90/11, conscient<br />
de la spécificité du métier de journaliste,<br />
a recommandé dans le corps<br />
de ladite loi l’«édiction» d’un statut<br />
spécifique pour les journalistes. Ce<br />
régime spécifique a été du reste<br />
concrétisé (du moins sur le papier)<br />
par le décret exécutif du 10 mai<br />
2008. Il s’agit en somme de ce qu’on<br />
appelle communément le «Statut<br />
particulier des journalistes». Mais la<br />
volonté politique avait à l’époque fait<br />
défaut, puisque ce statut spécifique<br />
n’a pas connu une traduction dans les<br />
faits, les décrets d’application prévus<br />
n’ayant jamais été promulgués à ce<br />
jour.<br />
LE JOURNALISME, MÉTIER<br />
SPÉCIFIQUE : UNE TENDANCE<br />
MONDIALE<br />
Dans tous les pays du monde, la<br />
presse est placée sous un régime<br />
spécial. Selon qu’on est en démocratie<br />
ou en autocratie, il peut être de<br />
«privilège» ou de «contrainte». La<br />
nouvelle loi organique (n° 12-05 du<br />
12 janvier 2012) relative à l’information,<br />
promulguée dans le cadre des<br />
réformes politiques décidées par le<br />
chef de l’Etat, en donne le ton. L’énumération<br />
des sanctions de type «est<br />
puni d’une amende de 100 000 DA<br />
à…», installe d’emblée le corps de<br />
métier journalistique algérien dans le<br />
système de la contrainte. Ce n’est pas<br />
ce type de texte qui est à même de<br />
concevoir pour le journaliste quelque<br />
facilitation lui permettant d’accéder<br />
à une simple bibliothèque. C’est<br />
répéter une évidence que de dire que<br />
la presse, qu’elle soit publique ou<br />
privée, représente pour les tenants<br />
du pouvoir un territoire à surveiller<br />
de près, et, au besoin, à vouer aux<br />
gémonies. D’où le caractère franchement<br />
pénal de la nouvelle loi que je<br />
viens de citer.<br />
Et pourtant, l’ensemble de la législation<br />
régissant les médias, y<br />
compris ce nouveau texte à tonalité<br />
répressive, procède paradoxalement<br />
d’une logique de détermination et de<br />
mise en perspective de la profession<br />
journalistique, créditée dans son<br />
ensemble (privé et public) d’assurer<br />
une mission de service public. En<br />
somme, la législation algérienne en<br />
la matière organise un corps de métier<br />
et non pas un tissu d’entreprises<br />
de presse articulées sur le privé et le<br />
La nouvelle loi organique a annoncé la couleur<br />
public. Vous chercherez en vain dans<br />
la loi organique relative à l’information<br />
une quelconque discrimination<br />
entre le privé et le public. Les orientations<br />
prescriptives qu’elle contient<br />
dessinent le territoire inviolable des<br />
journalistes, dont l’étendue inclut<br />
en réalité les deux espaces. On ne le<br />
répétera jamais assez, tout s’ordonne<br />
autour d’un métier dont on peut dégager<br />
3 principales normes :<br />
1- La profession dans tous ses segments<br />
partage un «code déontologique»,<br />
ce qui la rapproche de la corporation<br />
des médecins et des avocats,<br />
à cette différence près, elle n’est pas<br />
une profession libérale ;<br />
2- L’identité professionnelle des journalistes<br />
(des deux secteurs) est attestée<br />
par une carte de presse délivrée<br />
par une commission nationale.<br />
3- Le travail des journalistes est<br />
rémunéré suivant une «grille des<br />
salaires» fixée par une «convention<br />
nationale». C’est ce dernier élément<br />
qui a été sacrifié par le département<br />
de Nacer Mehal. Il est donc le chaînon<br />
manquant à l’ensemble de la<br />
technique juridique utilisée, sachant<br />
que cette dernière, qui se réclame<br />
de l’«universalité» est le produit de<br />
l’importation. A commencer par le<br />
Conseil supérieur de l’éthique et de<br />
la déontologie du journalisme, en<br />
passant par l’autorité de régulation,<br />
jusqu’à la carte de presse, tout respire<br />
le modèle européen, et surtout<br />
français.<br />
Je pourrais ajouter une quatrième<br />
norme qui dessine comme en creux,<br />
la dimension déontologique, cette<br />
norme renvoie l’image d’une presse<br />
appréhendée comme un seul homme,<br />
ployant sous le poids de fortes amendes<br />
et jadis d’emprisonnement. Il<br />
est pour le moins absurde de tracer<br />
dans la presse une ligne de démarcation<br />
entre privé et public, quand<br />
les journalistes relevant du premier<br />
ont le droit au même échafaud que<br />
leurs confrères du second, n’est-ce<br />
pas ? Puisque c’est la même épée de<br />
Damoclès qui est suspendue sur les<br />
têtes des uns comme des autres, tous<br />
ont donc droit aux mêmes rémunérations.<br />
Est-il besoin de rappeler que<br />
l’un des objectifs du dispositif juridique<br />
régissant les métiers du journalisme<br />
demeure la protection des<br />
journalistes contre l’arbitraire de leur<br />
employeur ? Mais force est de reconnaître<br />
que c’est à la violation de ce<br />
principe que le ministère de la Communication<br />
travaille. Les patrons<br />
dont on attend qu’«ils possèdent,<br />
comme le souligne le sociologue<br />
Claude-Jean Bertrand, des talents<br />
PHOTO : D. R.<br />
d’hommes d’affaires, de gestionnaires,<br />
et non une conscience morale»,<br />
se sont ainsi vu confortés dans la<br />
liberté qu’ils se sont octroyée pour<br />
faire ce que bon leur semble.<br />
UN STATUT PARTICULIER JETÉ<br />
AU FRIGO<br />
Mais depuis 2008, le statut professionnel<br />
des journalistes sommeille<br />
dans le frigo, faute de textes d’application.<br />
Pour l’instant, il ne sert qu’à<br />
agrémenter le site Web du ministère<br />
de la Communication, où l’on peut<br />
le télécharger. Conséquence : la<br />
législation spécifique à la presse se<br />
réduit de fait à deux textes majeurs:<br />
la nouvelle loi relative à l’information<br />
(promulguée en janvier 2012)<br />
et la loi 90/11 relative aux relations<br />
de travail.<br />
Cela dit, on est en droit de se demander,<br />
du reste, pourquoi le département<br />
de Mehal s’est empressé<br />
d’établir une grille des salaires pour<br />
le secteur public, sans se sentir<br />
aucunement indisposé par l’absence<br />
de statut particulier des journalistes,<br />
alors même que l’on sait que toute<br />
politique salariale est déterminée par<br />
ce texte fondamental ? Qu’est-ce qui<br />
l’aurait empêché de l’activer ou de<br />
procéder à son renouvellement, et<br />
ce, d’autant plus que cela fait déjà<br />
presque trois mois que la nouvelle<br />
loi organique relative à l’information<br />
a été adoptée ? Que l’on songe, et<br />
puisque M. Mehal nous y invite, à<br />
ces batailles autour des statuts particuliers<br />
qu’avaient livrées, tout au<br />
long de ces dernières années, les<br />
syndicats autonomes de la Fonction<br />
publique à l’effet d’améliorer le<br />
salaire des travailleurs. N’empêche,<br />
ce qu’il convient de relever, c’est<br />
ceci : dans le fond, l’ensemble de la<br />
législation algérienne relative aux<br />
médias (en vigueur ou en hibernation)<br />
s’accorde à percevoir la corporation<br />
des journalistes comme une<br />
catégorie juridique à part. La dichotomie<br />
journalistes du secteur public/<br />
journalistes du secteur privé que le<br />
département de Nacer Mehal introduit,<br />
tombe sous le sens et s’inscrit<br />
en porte-à-faux avec le statut professionnel<br />
des journalistes, quand bien<br />
même celui-ci a été mis hors circuit.<br />
Car, contrairement aux autres corps<br />
de métier, à l’image des médecins ou<br />
des enseignants, le statut particulier<br />
des journalistes ne relève pas de la<br />
Fonction publique. Ce statut régit la<br />
corporation des gens des médias tous<br />
secteurs confondus. Le législateur<br />
a consacré de fait la spécificité de<br />
la corporation journalistique en la<br />
démarquant d’une manière très nette<br />
des autres corporations. Pour qu’il<br />
faille concevoir deux régimes de<br />
salaires distincts, il aurait fallu que le<br />
législateur fît un statut professionnel<br />
pour les journalistes du secteur privé<br />
et un autre pour les journalistes du<br />
secteur public.<br />
L’INVENTION D’UNE NOUVELLE<br />
HIÉRARCHIE<br />
Les journalistes des deux secteurs<br />
sont donc régis par un même statut<br />
particulier (ou professionnel) d’où<br />
devrait découler la grille des salaires.<br />
Les deux secteurs (privé et public)<br />
s’inscrivent dans une échelle de<br />
valeurs partagées. Ce qu’introduit<br />
l’acte immoral et injuste et techniquement<br />
irréalisable du ministère<br />
de la Communication, c’est une hiérarchisation<br />
nouvelle, en ce qu’elle<br />
institue sur le plan des valeurs un<br />
rapport de subordination du privé<br />
au public. Une discrimination grave<br />
qui remet en cause les normes du<br />
travail universellement admises. La<br />
hiérarchie professionnelle, qui justifie<br />
les salaires, est normalement<br />
définie par le jeu des échelons et<br />
des indices. Par exemple, le salaire<br />
d’un reporter, d’un chef de service,<br />
d’un chroniqueur judiciaire, etc. doit<br />
être similaire à l’intérieur de chaque<br />
catégorie de média (quotidiens nationaux,<br />
hebdos et périodiques algérois,<br />
agences, hebdos régionaux, audiovisuel,<br />
presse électronique). Dans chacune<br />
de ces catégories s’élève une<br />
structure hiérarchique pyramidale.<br />
Ensuite, à l’intérieur de chaque catégorie<br />
s’opèrent d’autres discriminations<br />
salariales. Dans la catégorie<br />
«Quotidiens nationaux», on aura des<br />
salaires pour les quotidiens d’Alger<br />
et d’autres pour ceux des régions. On<br />
le voit, il n’y entre jamais une considération<br />
en rapport avec le privé ou<br />
le public. Du reste, la loi organique<br />
relative à l’information stipule en<br />
son article 75 que «la nomenclature<br />
des différentes catégories de journalistes<br />
professionnels est déterminée<br />
par le texte portant statut des journalistes».<br />
Et pourtant, ce n’est pas<br />
dans ce texte que le département de<br />
Mehal est allé puiser sa méthode de<br />
travail. Le ministre n’a eu les yeux de<br />
Chimène que pour la loi 90/11, qui,<br />
outre qu’elle ait, comme cela a été dit<br />
plus haut, un caractère général, jouit<br />
d’un rang statutaire inférieur à la loi<br />
organique relative à l’information,<br />
qui, elle, a expressément prescrit<br />
l’établissement d’un statut professionnel<br />
pour les journalistes. «Il ne<br />
faut pas suivre les dispositions générales<br />
du droit civil lorsqu’il s’agit<br />
de choses qui doivent être soumises<br />
à des règles particulières tirées de<br />
leur propre nature», conseille Montesquieu.<br />
Les gens embarqués dans<br />
un navire sont soumis à des règles<br />
particulières tant qu’ils ne l’ont pas<br />
quitté, explique l’auteur de L’Esprit<br />
des lois. Aussi, le Syndicat national<br />
des journalistes, dont la représentativité<br />
avoisine le degré zéro, s’est<br />
fendu d’un communiqué tout à fait<br />
absurde où il demande «l’unification<br />
de la législation régissant la corporation»,<br />
ne s’avisant pas, comme<br />
nous venons de le voir, que l’arsenal<br />
juridique régissant la presse est<br />
d’une parfaite cohérence et que c’est<br />
son application qui fait défaut.<br />
●●●
●●●<br />
LE SYNDICALISME DANS<br />
LA PRESSE, L’EXCEPTION ?<br />
A l’heure où les corporations de la<br />
Fonction publique sont constamment<br />
mobilisées pour revendiquer leurs droits<br />
socioprofessionnels respectifs, à l’heure<br />
où sous la conduite de syndicats autonomes,<br />
l’on voit les enseignants, les médecins,<br />
les communaux, les universitaires,<br />
les greffiers, les aiguilleurs du ciel, etc<br />
engagés dans des mouvements de protestation<br />
continus, la presse algérienne<br />
fait pâle figure. C’est une des rares<br />
corporations, pour ne pas dire l’unique,<br />
qui soit épargnée par les convulsions<br />
sociales qui secouent périodiquement le<br />
monde du travail.<br />
Un observateur non avisé peut conclure<br />
à l’existence de syndicats forts qui s’y<br />
seraient imposés. Il n’en est rien. C’est<br />
tout le contraire. N’empêche, au cours<br />
de l’année 2011, sans que rien ne l’ait<br />
laissé présager, la corporation était<br />
soudainement sortie de sa léthargie<br />
pour dénoncer les mauvaises conditions<br />
socioprofessionnelles dans lesquelles<br />
elle était confinée depuis de longues<br />
années. Née d’un mouvement spontané<br />
consécutif aux révoltes qui ont éclaté au<br />
Maghreb et dans le monde arabe, la protestation<br />
a été principalement portée par<br />
une coordination éphémère, l’«initiative<br />
nationale pour la dignité de la presse».<br />
Mais comme toutes les organisations<br />
Par Ghilès Dendene<br />
«La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le<br />
créer.» Peter Drucker<br />
L a percée du Front national au 1er tour de la<br />
présidentielle française n’est pas une surprise<br />
pour ceux qui ont suivi l’évolution politique de<br />
l’Hexagone ces dix dernières années. Sarkozy, en<br />
s’emparant du leitmotiv de l’extrême-droite, a fait<br />
basculer la France dans un climat de xénophobie<br />
légitimée adossée à un racisme latent. Le président<br />
sortant rebondit sur chaque événement confortant<br />
sa politique. L’affaire Merah, survenue au cœur de<br />
la campagne présidentielle, a fait figure de pain<br />
béni. Le traitement médiatique de cet événement a<br />
amplifié le climat d’insécurité au point de transformer<br />
en panique nationale ce qui n’était, à l’origine,<br />
qu’un fait divers. L’instrumentalisation de cette<br />
affaire, par les médias et les politiques, a eu pour<br />
effet d’accentuer la stigmatisation des Maghrébins<br />
et l’amalgame «musulman égal terroriste». La récupération<br />
de cette affaire par la droite et l’extrêmedroite<br />
est indéniable, donnant une occasion supplémentaire<br />
à Sarkozy d’aller, une fois encore, chasser<br />
sur les terres du Front national en brandissant une<br />
fois de plus le problème de l’insécurité issue des<br />
banlieues. Le président candidat, habile et excellent<br />
communicateur, a su attirer l’électorat d’extrêmedroite<br />
en employant les mots qui les interpellent :<br />
immigration, musulmans radicaux et terrorisme.<br />
L’affaire Merah est un exemple type d’instrumentalisation<br />
de la peur à des fins politiques, puisqu’il<br />
faut rappeler que pendant plusieurs jours, et dans un<br />
contexte de campagne présidentielle, les télévisions<br />
ont focalisé l’attention du public sur «le tueur au<br />
scooter» dont le parcours s’est terminé après 30 longues<br />
heures de siège. Convenons que tout cela ne<br />
peut être sans conséquence sur l’opinion publique<br />
à l’approche d’élections. Certains analystes restent<br />
d’ailleurs sceptiques au vu de certains éléments<br />
de l’affaire, en plus du contexte où elle intervient.<br />
Cette suspicion repose entre autres, et à juste titre,<br />
sur un événement aux conséquences (sur l’opinion)<br />
similaires survenu en 2002 à 2 jours du premier tour<br />
de la présidentielle, l’affaire «Papy Voise» (1) . Nous<br />
ont-ils rejoué le même scénario dix ans après ?<br />
L’AFFAIRE «PAPY VOISE» EN 2002<br />
Pour rappel, tous les journaux télévisés de la veille<br />
du 1 er tour se sont synchronisés sur l’affaire d’un<br />
vieil homme racketté, puis tabassé chez lui par des<br />
«jeunes» qui ont fini par brûler sa maison. Notons<br />
que lorsque les médias parlent de «jeunes» tout<br />
court (2) , c’est souvent pour désigner de manière<br />
du genre, elle fut, et ce, à l’issue d’une<br />
guerre d’usure, complètement phagocytée.<br />
Toute la protestation cependant s’est<br />
déroulée en dehors des cadres syndicaux<br />
existants, le SNJ (Syndicat national des<br />
journalistes) et la Fédération UGTA<br />
(Union générale des travailleurs algériens).<br />
N’empêche, le mouvement est<br />
inédit, les journalistes dans leur majorité,<br />
qu’ils soient du secteur privé ou du<br />
public, s’impliquent. Leurs principales<br />
doléances sont l’établissement d’un statut<br />
professionnel ainsi qu’une grille des<br />
salaires conformes à leur rang social.<br />
La demande est adressée à l’Etat. Une<br />
certaine ambiguïté entache cependant<br />
l’attitude des journalistes du privé dont<br />
on pouvait s’attendre qu’ils adressent<br />
une partie de leurs critiques à leurs<br />
employeurs. Leurs confères du public,<br />
mieux lotis en tous les cas, semblaient<br />
plus à l’aise dans leur rôle de contester la<br />
légitimité des relations de travail qu’ils<br />
ont pu nouer avec l’Etat-employeur.<br />
Malgré sa brièveté, ce mouvement de<br />
protestation, dont le fer de lance a été<br />
la presse publique, et plus précisément<br />
l’audiovisuel (radio et télévision), avait<br />
donné des sueurs froides au gouvernement.<br />
L’essentiel de l’appareil idéologique de<br />
l’Etat risquait la paralysie. Des sit-in et<br />
des arrêts de travail sont observés. Ainsi,<br />
le rassemblement des journalistes du<br />
quotidien <strong>El</strong> Moudjahid devait finalement<br />
aboutir au renvoi de son directeur.<br />
subliminale les «jeunes des cités issus de l’immigration».<br />
Les télévisions passaient en boucle Paul<br />
Voise, ce vieux monsieur, dont il est question, et<br />
qui explique sa mésaventure, le visage très marqué<br />
par les violences qu’il a subies. Les journaux télévisés<br />
du 20 avril 2002 ont pris le soin de montrer<br />
la pauvre victime revenant sur les ruines calcinées<br />
de sa maison, en y associant des jeunes passant<br />
à proximité provenant de la «cité voisine.» (3) En<br />
plus d’être maintenant sans domicile, vivant seul et<br />
dans le dénuement, Paul Voise est présenté comme<br />
étant apprécié par ses voisins qui lui expriment leur<br />
solidarité.<br />
Tous les ingrédients sont donc réunis pour susciter<br />
la compassion et l’indignation de l’opinion, le décor<br />
de l’insécurité est planté, les médias se déchaînent<br />
et les réactions pleuvent. Le lendemain, jour du<br />
premier tour des présidentielles, contre toute attente<br />
et contredisant tous les sondages, Le Pen est second<br />
derrière Chirac. Jospin se retrouve ainsi hors course<br />
suscitant l’incompréhension et la stupéfaction<br />
générale. De nombreux journalistes et hommes<br />
politiques ont affirmé que le traitement médiatique<br />
de «l’affaire Paul Voise» avait sans doute beaucoup<br />
influencé les votes du 21 avril 2002. Le directeur<br />
de l’information de TF1 de l’époque a reconnu<br />
récemment avoir commis «une faute» en surmédiatisant<br />
ce fait divers, la veille de la présidentielle<br />
de 2002 (4) .<br />
EN 2012, L’AFFAIRE MERAH<br />
Les tueries de Toulouse surviennent en pleine<br />
campagne pour la présidentielle de 2012, et certains<br />
candidats à la magistrature suprême commettent<br />
des flagrants délits de récupération en capitalisant<br />
sur l’effroi national. Nicolas Sarkozy s’empresse<br />
de décréter, en hommage aux victimes, une minute<br />
de silence imposée à tous les écoliers de France<br />
amplifiant les événements pour leur donner une<br />
dimension nationale.<br />
En associant des enfants à cet hommage forcé et<br />
précipité, il aura contribué à semer dans ces jeunes<br />
esprits la confusion, la peur et l’amalgame :<br />
«Mohamed égal terroriste». Des parents d’élèves<br />
ont d’ailleurs critiqué cette démarche imposée à<br />
leurs enfants, qui ont été confrontés à leur insu à la<br />
violence des actualités. Certains détails de l’affaire<br />
nécessitent réflexion ; à titre d’exemple, le fait que<br />
le présumé meurtrier qui, à seulement 23 ans, a déjà<br />
été en Afghanistan, en Israël, en Syrie, en Irak, en<br />
Jordanie et deux fois en Iran (5) . Autre fait curieux, il<br />
aurait lui-même appelé France 24 pour revendiquer<br />
ces crimes, puis est rentré chez lui avant de s’y faire<br />
encercler. Les 30 heures de siège de son appartement<br />
étaient-elles nécessaires ? La réponse est sans<br />
doute non, car, comme l’a indiqué le fondateur du<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 21<br />
IDÉES - DÉBAT<br />
Les événements s’accélérèrent et les<br />
journalistes algériens semblaient emboîter<br />
le pas à leurs confrères du Maroc voisin,<br />
où un mouvement de contestation<br />
analogue s’était déclaré. Tout compte<br />
fait, l’échec de l’«initiative nationale<br />
pour la dignité de la presse» découle de<br />
la croyance naïve qu’elle pouvait abattre<br />
un travail syndical qui aurait nécessité<br />
des années de travail au sein d’une formation<br />
syndicale aguerrie. Son inscription<br />
dans le conjoncturel pouvait être<br />
plus productive si les demandes qu’elle<br />
avait formulées se limitaient à un ou<br />
deux points. Le terrain était assez miné<br />
pour espérer des résultats probants. Cela<br />
dit, la faiblesse de la mobilisation et de<br />
la syndicalisation dans le secteur de la<br />
presse est due, à notre sens, à plusieurs<br />
facteurs. On peut citer, entres autres :<br />
1- La superposition sur le statut professionnel<br />
d’un code pénal assigne<br />
d’emblée les journalistes à proximité du<br />
commissariat de police et des tribunaux.<br />
La mobilisation y ramène donc plus de<br />
policiers que de militants syndicaux. La<br />
naissance d’une Fédération UGTA, en<br />
mai 2009, fut du reste célébrée dans le<br />
sillage d’une offre de logements.<br />
2- Le package juridique qui régit le secteur<br />
est fourni d’une manière incomplète,<br />
ce qui amène le juge au moment où il<br />
doit prononcer son verdict, à se référer à<br />
des lois plus générales, moins précises,<br />
qui sont le plus souvent défavorables au<br />
journaliste.<br />
3- La prolifération dans le secteur privé<br />
d’entreprises fragiles (que ce soit sur<br />
le plan financier que managérial) dont<br />
les journalistes sont conscients. Mis à<br />
part les poids lourds de l’Etat et les titres<br />
connus et reconnus de la presse privée,<br />
les autres relèvent de la protopresse.<br />
Les grèves et les protestations, visant à<br />
la démocratisation de l’ordre social, ne<br />
sont possibles au niveau du secteur privé<br />
que dans les entreprises de grande taille<br />
(ArcelorMittal Annaba, Cevital).<br />
4- La contractualisation du journalisme<br />
qui renforce la précarité.<br />
5- La professionnalisation de la presse,<br />
les nouvelles recrues issues de l’Ecole<br />
de journalisme sont de plus en plus<br />
nombreuses même si beaucoup n’ont<br />
pas de qualification sérieuse ou ont<br />
une formation insuffisante. Cependant,<br />
certains grands titres leur offrent des<br />
stages périodiques qui accélèrent leur<br />
insertion. Mais, comme partout ailleurs<br />
dans le monde, ces nouveaux arrivés<br />
sont moins engagés politiquement. Cette<br />
tendance à la professionnalisation est<br />
réfrénée cependant par un mouvement<br />
contraire, celui de la lumpen prolétarisation<br />
que favorisent les titres fragiles, qui<br />
auraient tout fait pour faire du journalisme<br />
sans journalistes. Leurs portes sont<br />
ouvertes à tout-venant, ce qui permet de<br />
récupérer de jeunes gens dont le niveau<br />
d’études est proche de celui du vendeur<br />
ambulant de cacahouètes.<br />
Sarkozy, Le Pen et les médias-mensonges<br />
GIGN (6) , des gaz lacrymogènes auraient suffi pour<br />
faire sortir Mohamed Merah vivant en 5 minutes,<br />
sans tirer un coup de feu. Il y avait manifestement<br />
donc volonté d’allonger la durée de cet événement<br />
qui s’est terminé par 300 coups de feu et la mort<br />
du présumé meurtrier. Un dernier détail troublant,<br />
Merah était apparemment pisté dès le premier<br />
meurtre (7) , l’aurait-on laissé continuer ? De «l’intox»<br />
il y en a eu aussi sur les chaînes d’informations<br />
où nous avons pu voir défiler en boucle l’information<br />
selon laquelle «Abdelkader Merah est fier des<br />
actes de son frère Mohamed», ce que l’intéressé a<br />
démenti fermement par la voix de son avocate (8) .<br />
Ces mêmes chaînes relayaient aussi l’information<br />
selon laquelle le père Merah allait intenter un procès<br />
contre l’Etat français, déclenchant une avalanche de<br />
déclarations indignées de diverses personnalités,<br />
dont Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères.<br />
Pourtant, le père du présumé meurtrier a démenti<br />
catégoriquement avoir formulé une telle intention<br />
ce jour-là (9) . Ainsi, une fausse information divulguée<br />
par une «chaîne info» suffit pour être reprise<br />
en chœur par l’ensemble des médias, engendrant<br />
des réactions en chaîne. Cela s’appelle : la désinformation.<br />
À QUI PROFITE LE CRIME ?<br />
Ceux qui dans leurs programmes ont mis en avant<br />
l’insécurité et l’immigration ont vite fait de repartir<br />
en guerre contre «l’Islam radical» et le terrorisme,<br />
avec le concours des chaînes TV qui ont joué un<br />
rôle fondamental dans l’entretien de cette psychose,<br />
le tout entraînant le dénigrement de l’Islam,<br />
l’accentuation des amalgames et la stigmatisation<br />
collatérale des jeunes de banlieues. Ces derniers,<br />
considérés comme Français de seconde zone, sont<br />
confinés dans des ghettos depuis des décennies<br />
pour pérenniser le «risque banlieue», car force est<br />
de constater que rien n’a été fait pour les en sortir.<br />
C’est à se demander si l’insécurité, qui en est issue,<br />
n’est pas là pour cautionner la politique du tout répressif<br />
et de «tolérance zéro».<br />
La France porte les stigmates de 10 années de<br />
Sarkozy, ministre de l’Intérieur, puis Président. Il<br />
a «extrême-droitisé» la droite française en jetant<br />
continuellement de l’huile sur le feu de la xénophobie,<br />
soufflant sans relâche sur les braises du racisme,<br />
stigmatisant les minorités en leur imputant tous<br />
les maux, sans parler de la haine de l’Islam, le débat<br />
sur l’identité nationale, la loi sur les bienfaits de la<br />
colonisation, le débat sur la déchéance de la nationalité,<br />
l’interdiction du voile intégral, la «circulaire<br />
Guéant» et bien d’autres joyeusetés. L’expansion du<br />
racisme décomplexé et le repli de la France sur ellemême<br />
sont le résultat d’une décennie d’intégrisme<br />
politique. De ce fait, la progression du clan Le Pen<br />
CONCLUSION<br />
Le mouvement de protestation dont la<br />
presse fut le théâtre pendant les derniers<br />
mois de 2011 a profité finalement<br />
au secteur public, quand bien même<br />
le secteur privé en est partie prenante.<br />
C’est le résultat d’un rapport de force<br />
sur le terrain. On estime à présent que<br />
la presse publique a un degré de nuisance<br />
plus grand que son homologue<br />
du privé. Cela soulève la question de<br />
la performance (de plus d’une soixantaine<br />
?) de quotidiens qui évoluent<br />
sous le chapiteau «privé» et qui sont<br />
royalement déconnectés du «marché<br />
des idées». Mis à part le segment performant<br />
et productif de cette presse<br />
représentée par les titres prestigieux,<br />
la grande masse est constituée de<br />
titres aussi fragiles que vacillants. Les<br />
entreprises qui les éditent sont-elles<br />
éligibles à la mise à niveau, à l’instar<br />
de celles qui activent dans le secteur<br />
économique ? Car il ne s’agit pas de<br />
régler un problème en créant un autre.<br />
Ces entreprises font vivre des familles.<br />
Dans quelle mesure ces journaux qui<br />
absorbent une partie de la manne publicitaire<br />
de l’Etat ont-ils opposé leur<br />
veto pour empêcher l’harmonisation<br />
de la grille des salaires ? Car, enfin, les<br />
journalistes les moins bien payés du<br />
secteur privé sont à peu près ceux qui<br />
sont employés dans les titres les plus<br />
gracieusement renfloués par l’ANEP,<br />
l’agence étatique de publicité. L. G.<br />
n’est pas une surprise et le Front national n’en sort<br />
que plus renforcé d’une décennie UMP.<br />
LES MÉDIAS COMME PORTE-VOIX<br />
L’instrumentalisation de la criminalité et du<br />
terrorisme à des fins politiques n’est pas une<br />
nouveauté. Cependant, il faut reconnaître que la<br />
télévision y contribue pour beaucoup, son rôle est<br />
fondamental dans le façonnement de l’opinion<br />
publique. Les faits divers et les polémiques stériles<br />
sont le pain quotidien que distribuent ces médias<br />
qui ont des messages à transmettre, une idéologie<br />
à défendre, des intérêts à servir, s’éloignant chaque<br />
jour qui passe un peu plus de leur vocation<br />
première : informer. Dans cette course effrénée<br />
au sensationnel, les chaînes de TV tombent vite<br />
dans la surenchère pour attirer toujours plus de<br />
téléspectateurs. Les médias «d’information en<br />
continu» tels que Al Jazeera, France 24 et I-télé<br />
diffusent à longueur de journée ce qui est présenté<br />
comme information. Toutefois, nous pouvons<br />
relever quotidiennement que les faits mis en avant,<br />
les premiers titres, ne sont pas toujours les informations<br />
essentielles. Il y a chaque jour un arbre<br />
pour cacher la forêt. Les médias sont les ateliers<br />
de l’information où se fabrique le consentement<br />
des masses, ils ne sont pas impartiaux et ils servent<br />
très souvent les intérêts de ceux qui les détiennent.<br />
Pour en finir avec le biberon médiatique, l’esprit<br />
critique doit intervenir dans la lecture des actualités<br />
en ne prenant jamais pour argent comptant<br />
l’information sous prétexte qu’elle est télévisée.<br />
S’interroger sur les sources et leur crédibilité, la<br />
réputation du média qui la diffuse, le contexte<br />
dans lequel elle est rendue publique, sans quoi les<br />
nations-troupeaux continueront de paître dans les<br />
vertes prairies de la propagande. G. D.<br />
Notes et renvoi :<br />
1 : Liberation.fr le 3 mars 2003 (Lien court http://<br />
www.tinyurl.com/dg98765)<br />
2 : Expressions récurrentes : «jeunes casseurs»,<br />
«jeunes délinquants», «…agressé par des jeunes»<br />
3 : INA.fr. JT (à 4’00») du 20 avril 2002 (tinyurl.<br />
com/dg98766)<br />
4 : Dailymotion.fr. R.Namias sur Europe1 (tinyurl.<br />
com/dg98777) et Lalibre.be (tinyurl.com/<br />
dg98770)<br />
5 : Lemonde.fr le 22 mars 2012 (tinyurl.com/<br />
dg994321)<br />
6 : Lepoint.fr le 23 mars 2012 (tinyurl.com/<br />
dg98778)<br />
7 : Rue89.fr le 22 mars 2012 (tinyurl.com/<br />
dg98999)8 : tf1.fr le 26/03/2012<br />
(tinyurl.com/dg98888)<br />
9 : Nouvelobs.com le 28/03/12<br />
(tinyurl.com/dg99988)
HORIZONTALEMENT : 1.Méthodes pour fabriquer l'alcool<br />
2.Chien. Pronom. Forme de pouvoir 3.Divinité de la Terre.<br />
Pars. Virginien célèbre. Individu 4.Sont au gouvernement 5.<br />
Destructeur du passé. Queue de brebis 6.Grain de beauté. 1<br />
Borné 7.Politique portugais. Raide 8.Ursidé. Symbole du rad. 2<br />
Nattes 9.Chemin de halage. Arrangement. Habileté. Points<br />
3<br />
opposés 10.Abandonna volontairement. Fourre-tout. Hors de<br />
11.Qui ne s'est pas réalisé. Transpira. Voûte azurée 12. 4<br />
Sélection. Usons de subterfuges. Champion 13.Petits sommes. 5<br />
Théâtre régional. Mesure de mandarin 14.Chrome. Dehors !<br />
6<br />
Pendant la période de 15.Arrive. Groupes importants.<br />
VERTICALEMENT : 1.Descentes précipitées 2.Ebène verte. 7<br />
Terme de psy. Rivière d'Afrique. Là 3.Possessif. Organe. 8<br />
Jaunisse 4.Train rapide. Dans un navet. Religieuses 5.Non<br />
9<br />
reconnu. Sur une borne. Cours de France 6.Article. Danse<br />
hongroise. Grugée 7.Déchiffré. Chiffres romains. Note dans 10<br />
un article. Ancienne Puissance 8.Produit de caractère métalli- 11<br />
que. Gogo biblique. Travaux en bref 9.Grande école. Stère.<br />
12<br />
Petit saint 10.Inflammation de l'iléon. Réunit 11.Entre deux<br />
options. Chien. Incroyable 12.Refus froid. Pas parties. Dieu 13<br />
solaire 13.Ecrémons. Chlore. Palefrenier 14.Chef de l'Etat. Le 14<br />
premier venu 15.<strong>El</strong>éments d'adresse. Etoffes de soie.<br />
15<br />
Technicien supérieur.<br />
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT :<br />
1.CALLIGRAPHIES 2.AMOUREUSE. RUADE 3.PATRIOTISME. COR<br />
4.RD. ES. ILEONS. NE 5.IO. BLET. ETES 6.CUITE. ASTI. ER 7.IES.<br />
TAN. ETA. SEC 8.EROS. STE. SIR. VA 9.TEST. SP. RASER 10.SOHO.<br />
RAPIDEMENT 11.EMEUTES. SETE 12.ORL. IPPON. NOMS 13.<br />
ENERGUMENE 14.PREVOT. EULER. NA 15.INSERER. ESSARTS.<br />
Biffe Tout N° 3191<br />
E<br />
T<br />
I<br />
D<br />
I<br />
M<br />
U<br />
H<br />
P<br />
I<br />
F<br />
T<br />
L<br />
L<br />
E<br />
P<br />
I<br />
T<br />
R<br />
E<br />
R<br />
I<br />
E<br />
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S<br />
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L<br />
I<br />
E<br />
C<br />
N<br />
E<br />
C<br />
I<br />
L<br />
V<br />
L<br />
A<br />
E<br />
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R<br />
B<br />
E<br />
O<br />
R<br />
V<br />
I<br />
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T<br />
L<br />
I<br />
B<br />
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L<br />
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A<br />
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B<br />
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M<br />
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E<br />
R<br />
E<br />
A<br />
I<br />
T<br />
I<br />
D<br />
E<br />
C<br />
I<br />
N<br />
T<br />
Tout Codé N° 3191<br />
Définition<br />
du mot encadré<br />
E<br />
A<br />
N<br />
A<br />
R<br />
R<br />
R<br />
E<br />
A<br />
L<br />
I<br />
M<br />
E<br />
I<br />
I<br />
C<br />
R<br />
E<br />
C<br />
T<br />
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E<br />
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R<br />
B<br />
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E<br />
L<br />
C<br />
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M<br />
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M<br />
T<br />
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R<br />
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E<br />
O<br />
A<br />
S<br />
H<br />
O<br />
R<br />
T<br />
E<br />
T<br />
B<br />
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : LUETTE - CHARLES BAUDELAIRE<br />
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />
HORIZONTALEMENT : INEXPLORE / TREMPENT / VIRA / ES / MATISSE / LIT / STASE /<br />
DUPERA / SAM / RELIT / LA / EVE / SIRENE / EN /OAS / NE / ANIER / TAU / SERENADE.<br />
VERTICALEMENT : INTIMIDATIONS / ERRATUM / RAIE / EXEAT / LESER / PM / ISERAN /<br />
RE / ALPESTRE / EN / OE / SAALE / ETA / ORNEES / IVE / AD / ETS / ENTENUE.<br />
R<br />
T<br />
A<br />
L<br />
N<br />
D<br />
L<br />
A<br />
T<br />
N<br />
A<br />
S<br />
T<br />
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G<br />
T<br />
M<br />
A<br />
I<br />
F<br />
A<br />
T<br />
I<br />
G<br />
U<br />
E<br />
T<br />
N<br />
M<br />
User, amincir par l’usage, en parlant d’une étoffe.<br />
1<br />
11<br />
4<br />
13<br />
12<br />
11<br />
5<br />
1<br />
18<br />
7<br />
10<br />
2<br />
3<br />
13<br />
10<br />
11<br />
7<br />
3<br />
3<br />
7<br />
11<br />
3<br />
4<br />
11<br />
3<br />
5<br />
10<br />
16<br />
7<br />
10<br />
4<br />
11<br />
12<br />
8<br />
7<br />
10<br />
11<br />
13<br />
9<br />
7<br />
7 6 6 5<br />
5<br />
12<br />
7<br />
5<br />
3<br />
7<br />
10<br />
11<br />
10<br />
6<br />
5<br />
9<br />
10<br />
16<br />
8<br />
2<br />
6<br />
7<br />
8<br />
5<br />
11<br />
8<br />
5<br />
7<br />
4<br />
7<br />
10<br />
3<br />
7<br />
18<br />
15<br />
7<br />
13<br />
17<br />
11<br />
18<br />
5<br />
X<br />
T<br />
E<br />
C<br />
O<br />
R<br />
E<br />
R<br />
V<br />
I<br />
G<br />
E<br />
D<br />
A<br />
E<br />
R<br />
4 7 12 5 13 3 7 10<br />
8<br />
13<br />
14<br />
10<br />
8<br />
7<br />
18<br />
7<br />
19<br />
G<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 24<br />
JEUX - DÉTENTE<br />
VERTICALEMENT : 1.CAPRICIEUSE. EPI 2.AMADOUER. OMO. RN<br />
3.LOT. ISOTHERMES 4.LURENT. SEOUL. VE 5.IRIS. ET. EOR 6.GEO.<br />
ASTREINTE 7.RUTILANT. ASPE 8.ASILES. ESP. PRE 9.PESETTE.<br />
PIROGUE 10.MO. ITS. NULS 11.IRENE. AIRES. MES 12.EU. STE.<br />
RAMENERA 13.SAC. ERS. SETON 14.DONS. EVENEMENT 15.GERE.<br />
ECART. AS.<br />
RÈGLE DU JEU<br />
Biffer tous les mots de la<br />
liste que vous retrouverez<br />
dans la grille, en utilisant<br />
tous les sens possibles. Les<br />
lettres qui n'auront pas été<br />
cochées serviront à former<br />
le mot défini ci dessous.<br />
DÉFINITION<br />
Remporter une victoire<br />
(9 lettres)<br />
5<br />
Solution Biffe Tout<br />
précédent :<br />
TUMULAIRE<br />
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />
la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et<br />
vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.<br />
18<br />
11<br />
5<br />
7<br />
7<br />
13<br />
18<br />
7<br />
9<br />
3<br />
11<br />
7<br />
2<br />
10<br />
5<br />
10<br />
Quinze sur 15 N° 3191<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />
7<br />
3<br />
10<br />
7<br />
15<br />
7<br />
9<br />
11<br />
7<br />
10<br />
10<br />
13<br />
10<br />
7<br />
16<br />
7<br />
10<br />
8<br />
7<br />
ABIMER - ATTELLE - BATTEUR - BLATERER -<br />
CANOT - CHARRETTE - DEGIVRER - DETOUR<br />
- ECUEIL - ENVOI - FATIGUE - FILLE -<br />
GARANTIE - GRINCEMENT - HEBETUDE -<br />
HUMIDITE - ICONE - INTACT - LICENCE -<br />
LIERRE - MALMENER - MOBILITE -<br />
NICOTINE - NEUTRE - OBUSIER - PALME -<br />
PETROLE - PITRERIE - RACIAL - RADIO -<br />
SANTAL - SHORT - TOAST - VENTILER<br />
délibérés<br />
inquiéter<br />
imposition<br />
tableau<br />
très chair<br />
tend<br />
personnel<br />
arme de<br />
cow-boy<br />
tonus<br />
pige<br />
choisit<br />
tamiseras<br />
ustensile<br />
de cuisine<br />
peur<br />
mélodie<br />
réfuta<br />
gardiens<br />
de prison<br />
aven<br />
au même<br />
endroit<br />
bande<br />
acharnée<br />
feuilles de<br />
propagande<br />
lettre<br />
quelconque<br />
tranchant<br />
de lame<br />
symbole<br />
du rad<br />
Mots Croisés N°3190<br />
Par M. IRATNI<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
V<br />
VI<br />
VII<br />
VIII<br />
IX<br />
X<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I- Exiger de quelqu’un un paiement excessif. II- Cohérente<br />
- Est dur à plaquer. III- Cordon -Sur la Tille.<br />
IV- Note - Propreté. V- Lieu d’exposition - Dieu. VI- Trait<br />
de lumière - Outrage du temps. VII- Issu - Pronom - Sans<br />
effets. VIII- Sélection - Ami. IX- Un rien la trouble - Note<br />
de berceuse. X- Cassier d’Afrique - Aller en justice.<br />
VERTICALEMENT<br />
1- Obligations rigoureuses. 2- Dépôt de cheminée - Peau.<br />
3- Titre anglais - Pronom -Atome. 4- Grandes voies urbaines<br />
- Pilote de ligne. 5- Le peintre les croque - Porteur<br />
de barbe. 6-Chien - Oeuf de plâtre. 7- Mortes depuis peu.<br />
8- Précède le pas - A rendre. 9- Lettres - Jeté au tapis. 10-<br />
Railleries - Il affectionne les pieds.<br />
SOLUTION N° 3189<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I- PERIPHRASE. II- EPERVIER. III- RENO - EGARE.<br />
IV- PRONER - SEN. V- LOUIS - LENT. VI- ENEE -<br />
CIRE. VII- ARE - GA. VIII- IL - CRU - MAI. IX-<br />
TIERCELETS. X- ETUIS - ERSE.<br />
VERTICALEMENT<br />
1- PERPLEXITE. 2- EPERON - LIT. 3- RENOUER -<br />
EU. 4- IRONIE - CRI. 5- PV - ES - ARCS. 6- HIER -<br />
CRUE. 7- REG - ILE - LE. 8- ARASER - MER.<br />
9- RENEGATS. 10- EVENT - AISE.<br />
Fléchés Express N° 3191<br />
fin de<br />
messe<br />
transport<br />
lame<br />
(phon.)<br />
cardinal<br />
le propre de<br />
l’Homme<br />
largeur<br />
d’étoffe<br />
petite outre<br />
réfléchi<br />
note dans<br />
un article<br />
état de ce<br />
qui n’évolue<br />
pas<br />
sujettes<br />
cours<br />
court<br />
longue<br />
période<br />
carapaces<br />
d’oursin<br />
Jeux proposés par gym C Magazine
ON VOUS LE DIT<br />
Pénurie de vaccin<br />
pour femmes enceintes<br />
Le vaccin destiné aux femmes enceintes se fait<br />
rare au niveau des polycliniques et des<br />
centres médicaux de la wilaya d’Oran. Ce<br />
vaccin sert à protéger le bébé pendant la<br />
grossesse de la maman et celle-ci contre<br />
d’éventuelles maladies contagieuses. Il aide<br />
aussi celles qui accouchent par césarienne.<br />
Ainsi, les femmes qui désirent se faire<br />
vacciner devront bien chercher dans les<br />
différents hôpitaux et dispensaires pour<br />
espérer, peut-être, trouver un vaccin, car les<br />
pharmacies ne sont pas autorisées à le<br />
vendre. Cette pénurie dure depuis déjà<br />
plusieurs mois, au grand dam de ces femmes.<br />
Des malfaiteurs localisés<br />
et arrêtés grâce au GPS<br />
Les éléments du groupement régional de<br />
gendarmerie d’Ouled Haddadj (wilaya de<br />
Boumerdès) ont démantelé un réseau de<br />
malfaiteurs spécialisé dans le vol de voitures<br />
et le trafic de cartes grises. L’affaire remonte à<br />
lundi dernier, quand un citoyen se rend<br />
compte de la disparition de son véhicule. Par<br />
chance, la victime est abonnée à une<br />
entreprise d’installation de GPS, I2B. En<br />
appelant cette dernière, le technicien de la<br />
société enclenche le processus de recherche.<br />
En s’appuyant sur Google Earth, il a pu<br />
localiser la voiture. <strong>El</strong>le se trouvait à Ouled<br />
Haddadj. Alertant la gendarmerie, celle-ci a<br />
demandé un mandat de perquisition au<br />
procureur de la République de Rouiba.<br />
Prenant d’assaut la villa où était immobilisé le<br />
véhicule, grande fut la surprise. Les<br />
gendarmes y ont découvert un petit trésor : 16<br />
véhicules volés ont été retrouvés.<br />
Bus contre dromadaire<br />
à Ghardaïa<br />
Trente-et-une personnes ont été blessées<br />
dans un accident de la circulation survenu<br />
jeudi au petit matin au sud de Ghardaïa, dans<br />
une collision entre un autocar et un<br />
dromadaire. L’accident a eu lieu sur la RN 1, à<br />
150 km au sud du chef-lieu de la wilaya de<br />
Ghardaïa, lorsqu’un autocar assurant la<br />
liaison Tamanrasset-<strong>El</strong>-Menea a percuté un<br />
dromadaire qui traversait la route. Les 31<br />
victimes, dont quatre étrangers issus<br />
d’Afrique subsaharienne, souffrent de<br />
blessures de différents degrés.<br />
La langue portugaise<br />
en fête<br />
A l’occasion de la célébration de la Journée de<br />
la langue portugaise et de culture de la<br />
Communauté des pays de langue portugaise<br />
(CPLP), l’ambassade du Brésil, avec le soutien<br />
de plusieurs partenaires, organise un concert<br />
du chanteur brésilien Sergio De Andrade<br />
aujourd’hui, à 19h, à l’auditorium de la Radio<br />
algérienne. La CPLP a été créée en 1996 par les<br />
chefs d’Etat et de gouvernement de l’Angola,<br />
du Brésil, du Cap-Vert, de Guinée Bissau, du<br />
Mozambique, du Portugal et de Sao Tomé et<br />
Prince. Timor-Lest a rejoint la CPLP en 2002<br />
lors de son indépendance, ce qui fait que<br />
l’organisation soit présente dans 4 continents.<br />
HORAIRES DES PRIÈRES<br />
ALGER ET SES ENVIRONS<br />
Fedjr………… 04:09<br />
Dohr…………. 12:46<br />
Asser………..16:33<br />
Maghreb……19:42<br />
Icha………....21:11<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Le Quotidien Indépendant<br />
Édité par la SPA “<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> Presse”<br />
au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />
publication : Omar Belhouchet<br />
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse :<br />
Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />
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Place du 1 er Mai - Alger.<br />
Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.<br />
R.C : N° 02B18857 Alger.<br />
Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 -<br />
Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 25<br />
L’ÉPOQUE<br />
LA VILLE DU VIEUX ROCHER S’AFFICHE AU PALAIS DU BEY<br />
Constantine en carte postale<br />
● L’originalité et la variété des cartes postales ornant les murs du somptueux<br />
palais du bey de Constantine, transformé pour la circonstance en immense<br />
galerie d’exposition, suscitent un surcroît d’excitation chez les visiteurs.<br />
L<br />
a collection exposée, dans<br />
le cadre du Mois du patri-<br />
moine, offre aux visiteurs<br />
l’occasion de découvrir des images<br />
superbes, parfois étonnantes,<br />
auxquelles la patine du temps<br />
semble exalter le caractère précieux.<br />
Les places, carrefours,<br />
boulevards et venelles de la ville<br />
du Vieux rocher, où déambulent<br />
des passants, pas le moins du<br />
monde inquiétés par les rares<br />
véhicules à moteur, que l’on peut<br />
apercevoir sur quelques cartes<br />
postales.<br />
Des scènes prises sur le vif, que<br />
l’on aurait bien du mal à imaginer<br />
de nos jours, font pousser<br />
des soupirs de nostalgie chez les<br />
visiteurs les plus âgés de cette exposition.<br />
La place de la Brèche,<br />
(aujourd’hui place des Martyrs),<br />
entourée d’arbres verdoyants et<br />
agrémentée d’un kiosque à musique,<br />
où des petits groupes de<br />
personnes nonchalantes, respirant<br />
à pleins poumons un air pur,<br />
exempt de tout gaz d’échappement,<br />
alimente la mélancolie.<br />
L’exposition est initiée, dans le<br />
cadre du Mois du patrimoine,<br />
par le collectionneur Allaoua Seghiri,<br />
un universitaire totalement<br />
voué à cette passion, qu’il essaie<br />
de faire partager aux autres en<br />
leur dévoilant les valeurs artistique,<br />
esthétique, socioculturelle<br />
et historique de la carte postale.<br />
Pour ce cartophile invétéré, l’objet<br />
de sa passion fait partie du<br />
patrimoine. <strong>El</strong>le ne fait pas que<br />
faire naître des nostalgies, mais<br />
permet aussi de mesurer le cheminement<br />
d’une ville, d’un lieu,<br />
d’une société et renseigne sur<br />
le mode de vie propre à telle ou<br />
telle époque. La collection de M.<br />
Seghiri fait la part belle à l’architecture<br />
de la ville de Constantine<br />
entre la fin du XIX e et le début<br />
du XX e siècle. La première carte<br />
postale qu’il posséda, la «mère»<br />
de sa riche collection, date de<br />
1883.<br />
L’exposition montre aussi des<br />
sortes de «cases» à base de briques<br />
d’argile et de terre cuite,<br />
recouvertes de toits de chaume,<br />
qui servaient de logis à une maind’œuvre<br />
bon marché constituée<br />
d’Algériens autochtones «importés»<br />
de douars lointains pour être<br />
exploités par les colons, dans des<br />
projets de constructions urbaines.<br />
Un autre panneau de l’exposition<br />
donne à admirer d’autres lieux<br />
fameux de la ville de Constantine,<br />
tels que ses monuments (pyramide,<br />
monument aux morts),<br />
ses vieilles mosquées, ses ruelles,<br />
ses ponts, l’hôtel Palmarium<br />
et la piscine olympique de Sidi<br />
M’cid).<br />
On peut également y découvrir,<br />
plantés dans le décor en noir et<br />
blanc du début du XX e siècle,<br />
l’Hôtel de Ville, le Palais de justice,<br />
le théâtre, le Colisée, en plus<br />
d’un petit carré consacré au bijou<br />
architectural qui abrite cet événement<br />
: le Palais d’Ahmed Bey<br />
et son Musée public national des<br />
arts et des expressions culturelles<br />
et traditionnelles de Constantine.<br />
LA PRESSE NATIONALE À L’HONNEUR À TIPASA<br />
Les correspondants<br />
à l’écoute de l’histoire<br />
● L’Association des journalistes correspondants de la wilaya de Tipasa<br />
a célébré la Journée internationale de la liberté d’expression et de la presse<br />
au niveau de la bibliothèque urbaine.<br />
rganisée jeudi dernier au niveau de la bibliothèque<br />
O urbaine de Tipasa par l’Association des journalis-<br />
modérateur, Djaballah Ahcène, a alors invité son ancien<br />
maître, Ihaddaden Zahir, à conclure les travaux de cette<br />
tes correspondants, en partenariat avec l’ENSJ d’Alger, journée du 3 mai à Tipasa. «A notre époque, nous avons<br />
cette journée a vu la participation de plusieurs militants fait ce que nous pouvions avec nos faibles moyens.<br />
de la cause nationale, à l’image d’Ihaddaden Zahir, Aujourd’hui, j’encourage les jeunes journalistes à<br />
Ghafir Mohamed (Moh Clichy), Hadanou Ahmed (Ah- mener les investigations sur l’histoire de notre pays,<br />
med <strong>El</strong>-Kabba), Mme Amirat Zoubida, Basta Arezki, afin de permettre aux générations futures de connaître<br />
Abdelmadjid Azzi et Salah Rahmani. Au programme, leur passé avant de se projeter dans l’avenir, pour faire<br />
la projection d’un film mettant en relief la naissance, face aux défis qui attendent l’Algérie. L’ouverture de<br />
dans la clandestinité, du journal <strong>El</strong> Moudjahid depuis notre pays vers l’audiovisuel privé est incontournable<br />
sa création, en 1956. Ce documentaire historique est pour l’univers médiatique national», conclut Ihadda-<br />
un produit de recherches du journaliste et réalisateur, den Zahir. Notons que la Sûreté nationale de Tipasa<br />
Youcef Aggoun, d’ailleurs présent dans la salle. Un dé- et la wilaya ont honoré les représentants locaux de la<br />
bat riche en informations s’en est suivi, agrémenté par presse. Un hommage a été rendu aux aînés de la presse<br />
les témoignages des moudjahidine. Ihaddaden Zahir a algérienne et aux journalistes assassinés. Des militants<br />
apporté quelques précisions de taille sur les moments du mouvement national, en l’occurrence Ghafir Moha-<br />
qui avaient marqué l’entame de la parution du journal <strong>El</strong> med dit «Moh Clichy» et Basta Arezki, auteurs de livres<br />
Moudjahid, en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Le chef témoins sur la guerre de Libération nationale, ont saisi<br />
de l’exécutif de la wilaya de Tipasa, Mostefa Layadi, a l’opportunité de la célébration de la Journée mondiale<br />
tenu à participer à ces moments chargés d’émotion, qui de la liberté d’expression et de la presse, pour remettre<br />
ont fait rejaillir des souvenirs chez les militants. «De gracieusement des ouvrages à la directrice de la biblio-<br />
pareilles rencontres méritent d’être organisées plus thèque urbaine de Tipasa. Youcef Aggoune, journaliste<br />
souvent, pour permettre aux jeunes générations de et directeur d’une boîte de communication, a également<br />
s’imprégner de l’histoire de notre pays et connaître les remis des documents sur l’histoire du journal <strong>El</strong> Moud-<br />
souffrances de notre peuple durant la colonisation», a jahid, depuis sa création jusqu’en 1962, des documents<br />
souligné le wali de Tipasa. Les universitaires et experts produits lors du colloque sur ce journal historique. Un<br />
en communication, MM. Mostefaoui et Brahimi ont geste hautement apprécié par les responsables de la<br />
insisté sur la situation actuelle de la presse nationale. Le bibliothèque et les élèves. M’hamed H.<br />
ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi<br />
Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75<br />
Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />
Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.<br />
Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :<br />
Société de distribution <strong>El</strong> Khabar.<br />
Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA <strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />
Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)<br />
PHOTO : D R<br />
16:05 Ghost Whisperer<br />
18:45 50 mn Inside<br />
19:50 Là où je<br />
t’emmènerai<br />
20:35 Du côté de chez<br />
vous<br />
20:40 Météo<br />
20:50 The Voice<br />
23:55 Les Experts :<br />
Miami<br />
00:40 Les Experts :<br />
Miami<br />
01:30 Les Experts :<br />
Miami<br />
02:15 Julia Corsi,<br />
Commissaire<br />
16:55 Empreintes<br />
17:50 Le crocodile roi du<br />
Billabong<br />
20:33 Emission de<br />
solutions<br />
20:35 Echappées<br />
belles<br />
22:10 Photographe de la<br />
nature<br />
23:00 Apollo 13, objectif<br />
Terre !<br />
23:50 Vu sur Terre<br />
01:35 Zoo Nursery, la<br />
relève<br />
02:25 Ma vie d’artiste<br />
15:40 Dessin animé<br />
17:55 Dans tes yeux<br />
18:20 Campagnes de<br />
rêves<br />
18:50 Arte reportage<br />
20:00 360°- Géo<br />
20:45 Léonard de<br />
Vinci, l’énigme de<br />
«La Belle Princesse»<br />
22:30 Le rock venu du<br />
froid<br />
23:25 Tracks<br />
00:20 Au cœur de la nuit<br />
12:40 Le News Show<br />
13:35 Samedi sport<br />
14:05 Championnat de<br />
France<br />
16:00 Championnat de<br />
France<br />
18:05 Jour de rugby<br />
18:50 Le JT<br />
19:05 Talk-show<br />
20:25 Groland.con<br />
20:55 Les chemins<br />
de la liberté<br />
23:00 Luther<br />
23:55 Du hard ou du<br />
cochon<br />
00:15 Les Initiatrices<br />
01:30 Légitime défense<br />
02:55 Surprises<br />
03:00 Championnat du<br />
monde WBC<br />
Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />
Les manuscrits, photographies ou tout<br />
autre document et illustration adressés<br />
ou remis à la rédaction ne seront pas<br />
rendus et ne feront l’objet<br />
d’aucune réclamation.<br />
Reproduction interdite de tous articles<br />
sauf accord de la rédaction.<br />
16:40 Jeu<br />
17:10 Un livre toujours<br />
17:15 Des chiffres et des<br />
lettres<br />
17:55 Questions pour un<br />
champion<br />
18:35 Avenue de<br />
l’Europe<br />
18:59 Journal<br />
20:10 C’est pas sorcier<br />
20:35 L’été des Lip<br />
00:20 Tout le sport<br />
00:30 Appassionata<br />
00:31 Opéra<br />
03:25 Un livre toujours<br />
15:05 C’est ma vie<br />
16:20 C’est ma vie<br />
17:30 Accès privé<br />
18:40 Un trésor dans<br />
votre maison<br />
19:45 Le 19 45<br />
20:05 Scènes de<br />
ménages<br />
20:50 Hawaii 5-0<br />
21:40 Hawaii 5-0<br />
22:30 Hawaii 5-0<br />
00:05 Médium<br />
00:55 Médium<br />
01:40 Supernatural<br />
02:30 M6 Music<br />
18:20 Le bar de l’Europe<br />
18:30 Artisans du<br />
changement<br />
20:10 Les salles de<br />
spectacle<br />
21:00 Cousinades<br />
21:45 Cousinades<br />
22:30 Cousinades -<br />
Photos sévices<br />
23:00 Le journal de la<br />
RTS<br />
23:30 Acoustic<br />
00:00 Nec Plus Ultra<br />
00:45 Mutantès : Dans la<br />
tête de Pierre Lapointe<br />
15:25 New York,<br />
police judiciaire<br />
16:15 Preuve à l’appui<br />
17:05 Preuve à l’appui<br />
17:55 Preuve à l’appui<br />
18:45 Le bêtisier de<br />
Pâques<br />
20:35 TMC agenda<br />
20:40 Météo<br />
20:45 Une femme<br />
d’honneur<br />
22:25 Une femme<br />
d’honneur<br />
00:05 90’ enquêtes<br />
01:40 Désirs noirs<br />
03:15 Les filles d’à<br />
côté<br />
03:45 Les filles d’à<br />
côté
BOXE - JO 2012<br />
Cinq pugilistes<br />
algériens qualifi és<br />
L’objectif assigné aux boxeurs<br />
algériens, lors du tournoi<br />
préolympique de Casablanca,<br />
de qualifi er quatre boxeurs aux<br />
JO 2012 est largement atteint à<br />
48heures de la clôture de cette<br />
manifestation qui se déroule, du<br />
28 avril au 6 mai, dans la capitale<br />
économique du Maroc. Ainsi<br />
cinq pugilistes algériens sont<br />
qualifi és, il s’agit de Abdelkader<br />
Chadi (60 kg), Samir Brahimi (52<br />
kg), Mohamed Flissi (49 kg) et<br />
Ilyas Abbadi (69 kg). Abdelmalek<br />
Rahou, champion d’Afrique en<br />
titre de sa catégorie, a battu<br />
en quart de fi nale le Ghanéen<br />
Richards Lerrone (16-9). Il reste<br />
encore en lice Bouloudinet<br />
Choaib (91 kg) qui devait aff ronter<br />
le Tunisien Chedli Jamy, hier en<br />
demi-fi nale, où une victoire lui<br />
fera rejoindre le lot des qualifi és<br />
L’équipe algérienne est présente<br />
avec huit boxeurs à ce tournoi, qui<br />
se déroule à la salle couverte du<br />
complexe sportif Mohammed V<br />
à Casablanca. 154 boxeurs<br />
représentant 30 pays africains,<br />
dont l’Algérie, ont pris part à ce<br />
tournoi de qualifi cation pour les<br />
Jeux olympiques de Londres 2012,<br />
dont l’enjeu est de 48 places dans<br />
dix catégories, allant de 49 kg<br />
à +91 kg. Pour rappel, l’Algérie<br />
avait déjà deux qualifi és pour<br />
les 30es JO de Londres avant<br />
ces championnat d’Afrique,<br />
avec Abdelhafi d Benchabla, à la<br />
faveur de son titre mondial WSB<br />
(World Series Boxing) dans la<br />
catégorie 80-85 kg, et Mohamed<br />
Amine Ouadahi (56kg), quart<br />
fi naliste aux Mondiaux de Bakou<br />
(Azerbaïdjan) Nacer Mustapha<br />
SEMI-MARATHON<br />
DE BÉJAÏA<br />
Souad Aït Salem<br />
sur le podium<br />
La ville de Béjaïa a observé, hier,<br />
une matinée sans véhicule, et ce,<br />
à l’occasion du déroulement de<br />
la 7e édition du semi-marathon<br />
international de Bougie, organisée<br />
par l’Athletic Méditerranéen Club<br />
de Béjaia (AMCB). Cette nouvelle<br />
édition a vu la participation de 4565<br />
athlètes des diff érentes catégories,<br />
représentant sept pays, dont, la<br />
Tunisie, le Maroc, la France, le Kenya,<br />
l’Ethiopie, pour une course sur une<br />
distance de 19,5 km et à travers<br />
les quartiers de la ville. L’athlète<br />
algérienne Souad Aït Salem, qui n’en<br />
est pas à sa première participation,<br />
a été la seule Algérienne à monter<br />
sur le podium, avec une troisième<br />
place, derrière l’Ethiopienne Abbabel<br />
Yeshanech et de la Kenyane Winnie<br />
Jepkemoi. Chez les hommes, c’est<br />
le Kenyan Eziekel Chebil, récent<br />
vainqueur du semi-marathon de<br />
Berlin cette année, qui a remporté le<br />
premier prix, suivi de deux Marocains,<br />
Khalid Sadden et Mourad <strong>El</strong> Bannouri.<br />
Une septième édition qui s’est<br />
déroulée dans de bonnes conditions<br />
avec une organisation à la hauteur,<br />
où tout le monde a été satisfait,<br />
en présence des autorités locales,<br />
dont le DJS de la wilaya de Béjaïa.<br />
Pour le président de l’AMC Béjaïa,<br />
Fateh Haddad, «la ville de Béjaïa<br />
a pris l’habitude d’organiser ce<br />
semi-marathon chaque année et<br />
c’est une grande réussite sur tous<br />
les plans avec, notamment, la<br />
participation des pays étrangers<br />
et des athlètes de 38 wilayas du<br />
pays». L. Hama<br />
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 26<br />
SPORTS<br />
VAINQUEUR DE BILBAO PAR 3 À 0<br />
Le Real Madrid<br />
sacré champion<br />
e Real Madrid a été sacré,<br />
pour la 32e fois, champion<br />
d’Espagne, quatre ans après<br />
son dernier titre en Liga, en l’emportant<br />
en costaud (3-0) mercredi<br />
sur le terrain de l’Athletic Bilbao<br />
grâce à des buts signés Higuain,<br />
Özil et Ronaldo. Grâce à leur victoire,<br />
les Madrilènes, qui pointent<br />
à sept longueurs du Barça à deux<br />
journées de la fin, ne peuvent<br />
en effet plus être rejoints par les<br />
Catalans, vainqueurs un peu plus<br />
tôt à domicile de Malaga (4-1).<br />
Pour la deuxième saison de José<br />
Mourinho à la tête de la Maison<br />
blanche, les Merengue, qui avaient<br />
dû laisser les trois derniers titres de<br />
Liga au Barça, ont cette fois pris<br />
leur revanche sur leur éternel rival.<br />
Au même moment où Ronaldo<br />
et les siens s’embrassaient sur la<br />
pelouse de la Cathédrale de San<br />
Mames, des centaines de supporters<br />
commençaient à converger<br />
vers la fontaine de la déesse Cibeles<br />
à Madrid, lieu de célébration<br />
traditionnel des titres du club<br />
blanc. Pour Ronaldo, auteur d’un<br />
but mercredi, il reste toutefois un<br />
combat à remporter cette saison<br />
: son duel personnel avec Messi,<br />
qui mène les débats – 46 à 44 – au<br />
classement des buteurs après son<br />
triplé face à Malaga. Contre l’Athletic,<br />
le Real aura pris d’entrée de<br />
CAN-2013 AFRIQUE DU SUD<br />
Publication de la liste des villes hôtes<br />
L<br />
e ministre des Sports sud-africain, Fikile Mbalula,<br />
a levé les incertitudes entourant l’organisation de la<br />
Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2013 en Afrique<br />
du Sud, en rendant publique, vendredi, la liste des cinq<br />
villes hôtes. «Concernant la Coupe d’Afrique des<br />
nations, le gouvernement a approuvé la liste des villes<br />
hôtes de l’édition 2013», a déclaré le ministre lors<br />
d’un point de presse. Il s’agit des stades de Mbombela<br />
à Nelspruit (nord-est), de Nelson Mandela Bay à Port<br />
<strong>El</strong>izabeth (sud), le Royal Bafokeng de Rustenburg<br />
(nord) et le stade Moses Mabhida de Durban (est).<br />
«Nous tiendrons les cérémonies d’ouverture et de<br />
clôture à Johannesburg qui fera partie des villes hôtes»,<br />
a dit le ministre. Son porte-parole, Paena Galane,<br />
a précisé à l’AFP que les matches d’ouverture et de<br />
clôture seraient donc disputés sur la pelouse de Soccer<br />
City, le magnifique complexe bâti à Johannesburg<br />
pour le Mondial 2010. «Toutes les villes hôtes utilise-<br />
n venant à bout et assez nette-<br />
Ement d’un MCS des plus apathiques,<br />
les Kabyles se sont donnés un<br />
peu d’air dans un championnat où<br />
ils n’ont guère brillé. Avec cette victoire,<br />
la JS Kabylie a surtout renoué<br />
avec le goût de la victoire qu’elle<br />
avait perdu depuis un moment déjà.<br />
C’est en fait l’amplitude du score<br />
qui a marqué les esprits. Car il faut<br />
dire qu’il y a bien longtemps que<br />
les Canaris ne s’étaient pas imposés<br />
avec une telle largesse au score en<br />
championnat. Mais pour retrouver<br />
un tel score de 4 à 0 en faveur des<br />
Canaris, il faudrait remonter au 1er<br />
décembre 2009, lorsqu’ils ont battu<br />
les Tuniques rouges de Annaba sur<br />
le même score grâce à des buts de<br />
Les joueurs du Real Madrid jubilent après leur 32 e titre de Liga<br />
jeu ses responsabilités. Le gardien<br />
basque Iraizoz devait ainsi sortir<br />
dès le début dans les pieds d’Higuain,<br />
qui avait créé la surprise en<br />
étant titularisé à la place du Français<br />
Benzema.<br />
Dès la 11’, les Blancs se voyaient<br />
offrir leur première balle de match:<br />
un penalty sifflé à juste titre pour<br />
une main de Javi Martinez à la<br />
suite d’une tête de Ramos. Mais<br />
Ronaldo, qui ruminait sans doute<br />
encore le penalty manqué lors de<br />
la séance de tirs au but face au<br />
Bayern en Ligue des champions,<br />
voyait Iraizoz détourner sa tentative<br />
de panenka. Mais le Real<br />
savait très vite se ressaisir. Sur<br />
un sublime enchaînement à trois<br />
entre Ronaldo, Özil et Higuain,<br />
l’attaquant argentin s’ouvrait le<br />
chemin du but et fusillait Iraizoz<br />
des 16 mètres (1-0; 16’). Quatre<br />
minutes après, Ronaldo offrait un<br />
caviar à Özil qui croisait parfaitement<br />
son tir du gauche (2-0).<br />
En deuxième période, les Blancs,<br />
sans doute portés par un titre qu’ils<br />
sentaient toujours plus proche et<br />
aidés ensuite par l’exclusion de<br />
Javi Martinez à la 72’, prenaient<br />
plus nettement le dessus sur leurs<br />
rivaux. Dès le retour des vestiaires,<br />
Ronaldo, bien servi sur un corner<br />
d’Özil, inscrivait ainsi le troisième<br />
de la tête (50’). AFP<br />
ront les installations du Mondial 2010», a souligné le<br />
porte-parole. En revanche, aucun match ne se tiendra<br />
au Cap, deuxième ville et capitale touristique du pays,<br />
et aussi seule agglomération d’importance gérée par<br />
l’opposition.<br />
La presse locale avait révélé il y a trois semaines que<br />
plusieurs villes, dont Johannesburg, hésitaient à accueillir<br />
la compétition pour des raisons financières, et<br />
que Le Cap avait déclaré forfait. «Concernant le poids<br />
financier pour les villes hôtes, un groupe de travail<br />
conjoint du ministère des Sports et du Trésor public<br />
rencontrera chaque ville séparément pour répondre<br />
aux craintes et à toutes les questions de nature budgétaire»,<br />
a ajouté le ministre. L’Afrique du Sud, qui<br />
devait initialement accueillir la Coupe d’Afrique des<br />
nations de 2017, a accepté au pied levé d’accueillir<br />
la compétition en 2013 à la place de la Libye, ravagée<br />
par la guerre civile.<br />
APRÈS SA VICTOIRE FACE AU MC SAÏDA<br />
La JSK veut se donner plus d’air à Sétif<br />
Yahia-Chérif, Belkalem, Aoudia et<br />
Belabbès. L’équipe était à l’époque<br />
dirigée par Mourad Karouf, comme<br />
c’était le cas samedi dernier. Karouf<br />
jouera une belle carte, aujourd’hui,<br />
à Sétif, face au nouveau sacré en<br />
Coupe d’Algérie pour tenter de voir<br />
son équipe faire plus. Comme face<br />
à Saïda, le coach kabyle s’est encore<br />
passé des services de Tedjar, de<br />
Bitam qui boude les entraînements,<br />
de Saïdi blessé et aussi de Metref,<br />
alors qu’il était annoncé de retour<br />
pour ce match dans la capitale des<br />
Hauts-Plateaux pour jouer contre<br />
ses ex-équipiers.<br />
C’est donc avec un mental requinqué<br />
que les Kabyles affronteront,<br />
cet après-midi, la formation de l’ES<br />
Sétif pour tenter de revenir avec un<br />
résultat probant. Un résultat qui,<br />
selon le coach Karouf, est dans les<br />
cordes de son groupe : «Je pense<br />
que là encore nous avons une bonne<br />
carte à jouer pour nous mettre définitivement<br />
à l’abri du maintien.» Il<br />
faut dire effectivement que le maintien<br />
n’est pas totalement assuré du<br />
fait qu’il reste encore 12 points à<br />
prendre et que l’équipe kabyle n’est<br />
qu’à sept longueurs du premier<br />
reléguable : le MC Oran. «D’où la<br />
nécessité pour nous de ne pas laisser<br />
filer ne serait-ce qu’un point à<br />
Sétif», dira encore Karouf qui s’est<br />
refusé à tout commentaire quant<br />
à la non-convocation des joueurs<br />
précités. Mohamed Rachid<br />
PHOTO : D. R.<br />
CR BELOUIZDAD<br />
Menad terminera<br />
la saison<br />
L<br />
’entraîneur<br />
Djamel Me-<br />
nad va pour-<br />
suivre sa mission à<br />
la barre technique<br />
du CR Belouizdad<br />
jusqu’à la fin de<br />
la saison en cours,<br />
a-t-on appris hier<br />
auprès de la direction<br />
du club<br />
algérois. «Menad<br />
a un contrat moral<br />
avec le CRB<br />
et il continuera<br />
sa mission avec<br />
le club au moins<br />
jusqu’à la fin de<br />
la saison», a déclaré,<br />
à l’APS, le<br />
directeur général<br />
du Chabab, Abdelkader<br />
Khiat. «C’est sous la houlette de Menad que<br />
la séance d’entraînement de reprise a été effectuée,<br />
jeudi en fin d’après-midi, durant laquelle il a eu un<br />
entretien avec les joueurs sur la finale de la Coupe<br />
d’Algérie perdue mardi face à l’ES Sétif (2-1)», a-t-il<br />
ajouté. A l’issue de cette finale, Menad avait déclaré à<br />
la presse qu’il n’était pas sûr de poursuivre sa mission<br />
au CRB, non sans crier à «l’ingratitude de certaines<br />
personnes au sein et autour du club», avait-il justifié.<br />
«Le président Azzedine Gana a eu une discussion<br />
avec Menad et l’a convaincu de poursuivre sa collaboration<br />
avec le club, tout en lui renouvelant sa<br />
confiance», a encore précisé Abdelkader Khiat. A<br />
quatre journées de la fin du championnat, le CRB occupe<br />
la 4 e place avec 42 points, à quatre longueurs du<br />
leader, l’USM Alger. APS<br />
PROGRAMME DU WEEK-END<br />
◗ Ligue 1 (27 e journée) :<br />
Aujourd’hui (15h) :<br />
MCA - CRB (HC)<br />
USMH -ASK (HC)<br />
NAHD - USMA (12/05)<br />
ASO - WAT<br />
Classement : Pts J<br />
1. USMA 46 26<br />
2. ESS 44 26<br />
- . JSMB 44 26<br />
4. CRB 42 26<br />
5. ASO 41 26<br />
- . WAT 41 26<br />
7. MCA 38 26<br />
8. USMH 36 26<br />
9. JSK 35 26<br />
10. CAB 32 26<br />
11. CSC 31 26<br />
-. MCEE 31 26<br />
13. ASK 30 26<br />
14. MCO 28 26<br />
15. MCS 24 26<br />
16. NAHD 22 26<br />
JSMB - MCO<br />
ESS - JSK<br />
CSC - MCS<br />
CAB - MCEE<br />
PENSÉE<br />
Il y a un an, un vide<br />
immense s'est installé au sein<br />
du domicile familial déserté,<br />
pour l'au-delà, par notre<br />
chère mère<br />
ABBES ZOULIKHA<br />
NÉE KHEBIZI<br />
rappelée à Dieu le 4 mai<br />
2011.<br />
Tu es pour nous irremplaçable, chère maman, tant<br />
tu nous prodiguais une aff ection jamais consumée,<br />
de jour comme de nuit. Ton métier, le plus diffi cile<br />
au monde, était aussi le plus noble, le plus beau<br />
du monde. Pour garder d'elle un souvenir vivace,<br />
ses fi lles Hassiba, Meriem et Salima, ses garçons<br />
Hamoud, Lyes et Mustapha, ainsi que ses nombreux<br />
petits-enfants demandent à tous ceux qui l'ont<br />
connue d'avoir une pieuse pensée à sa mémoire.<br />
Puisse Allah réserver à notre mère une place<br />
privilégiée et méritée en Son Vaste Paradis.
INCENDIE<br />
AU STADE<br />
DU 5 JUILLET<br />
Des supporters<br />
du MC Alger<br />
en prison<br />
Suite à l’incendie<br />
provoqué par des individus<br />
dans les tribunes du 5 Juillet<br />
lors du derby algérois USMA-<br />
MCA, les éléments de la<br />
sûreté de la wilaya d’Alger<br />
ont arrêté des supporters<br />
et les ont déférés hier à la<br />
justice. Ainsi huit supporters<br />
du Mouloudia d’Alger, qui<br />
avaient commis diverses<br />
infractions, ont été présentés<br />
devant le magistrat<br />
instructeur.<br />
Deux pyromanes pris<br />
en fl agrant délit au sein<br />
des tribunes ont été<br />
appréhendés ; il s’agit de<br />
deux jeunes supporters du<br />
MCA, âgés de 20 et 21 ans,<br />
demeurant l’un à Bordj<br />
<strong>El</strong> Bahri et l’autre à Baraki.<br />
Trois autres ont été<br />
appréhendés et déférés<br />
pour port d’armes blanches<br />
prohibées. Le juge a décerné<br />
des mandats de dépôt contre<br />
5 mis en cause.<br />
Par ailleurs trois fans, arrêtés<br />
en possession de produits<br />
pyrotechniques (fumigènes),<br />
ont reçu des citations à<br />
comparaître, selon une<br />
source. La sûreté de la wilaya<br />
d’Alger nous a précisé, hier<br />
soir, que d’autres individus<br />
confondus par des caméras<br />
de surveillance sont en voie<br />
d’identifi cation. O. K.<br />
L<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Samedi 5 mai 2012 - 27<br />
SPORTS<br />
NAHD-USMA AU 5 JUILLET<br />
La morale est sauve<br />
a Ligue de football professionnel<br />
(LFP) est finale-<br />
ment revenue sur sa déci-<br />
sion de domicilier la rencontre<br />
NAHD-USMA (27e journée)<br />
au stade Omar Hamadi à Bologhine<br />
qui se trouve être celui de<br />
l’équipe visiteuse.<br />
Finalement, le derby algérois<br />
aura lieu le 12 mai au stade du 5<br />
juillet «afin de préserver la programmation<br />
de la 28e journée<br />
qui aura lieu mardi», indique<br />
une source proche de la LFP.<br />
Le revirement de la LFP est<br />
intervenu après le tollé qu’a<br />
soulevé la programmation de<br />
cette rencontre au stade Omar<br />
Hamadi. Pour justifier cette<br />
décision, la Ligue s’est drapée<br />
dans «l’explication» suivante :<br />
«Le NAHD, c’est lui qui reçoit,<br />
a saisi la Ligue par écrit lui<br />
demandant de domicilier le<br />
match à Bologhine», explique<br />
un membre de la LFP.<br />
Si tant est que c’est le club «recevant»<br />
lui-même qui a formulé<br />
cette demande, la Ligue de<br />
football professionnel n’avait<br />
pas à répondre favorablement<br />
à sa demande au seul motif que<br />
la morale ne peut jamais s’accommoder<br />
avec un pareil acte.<br />
Le NAHD, aujourd’hui, ou tout<br />
autre club, demain, ne peut et<br />
n’a le droit d’agir de la sorte<br />
qui plus est à quelques journées<br />
de la fin d’un championnat qui<br />
devrait connaître son vainqueur<br />
à l’ultime minute de la saison,<br />
peut-être.<br />
Tous les clubs en course pour<br />
le titre ont raison de s’insurger<br />
MOULOUDIA D’ALGER<br />
lors que tout allait pour<br />
Ale mieux après l’envoi du<br />
protocole d’accord par l’homme<br />
d’affaires franco-algérien Eddir<br />
Loungar et sa réception par<br />
le CA de la SSPA/MCA, au<br />
moment même où la réunion,<br />
de jeudi, des administrateurs<br />
du Doyen, devait mettre fin à<br />
des mois de tractations, voilà<br />
que certains membres du CA<br />
font volte-face et renient leurs<br />
engagements en modifiant le<br />
document par le rajout d’une<br />
«clause» qui exige de Loungar<br />
«de mettre sur la table 25<br />
milliards de centimes avant<br />
la signature du protocole et le<br />
contre cette domiciliation. Faire<br />
jouer NAHD-USMA à Bologhine<br />
aurait été une grave entorse à<br />
la crédibilité de la compétition<br />
que, justement, la Ligue se doit<br />
de protéger coûte que coûte.<br />
Finalement, la raison a prévalu<br />
et le derby aura lieu au stade<br />
du 5 Juillet… 48 heures après<br />
le déroulement de la majorité<br />
des rencontres de la 27 e journée<br />
alors que la LFP s’était engagée,<br />
il n’y a pas si longtemps,<br />
à programmer les rencontres<br />
des 5 dernières journées à la<br />
même heure et le jour même.<br />
Le «sursaut» de la LFP a recrédibiliser<br />
son action et son<br />
engagement à garantir « l’honnêteté<br />
et la régularité» de la<br />
compétition.<br />
Yazid Ouahib<br />
L’achat de la SSPA/MCA par Loungar traîne<br />
L’amère et surprenante défaite du Doyen face à l’USMA<br />
a poussé l’entraîneur Kamel Bouhellal a jeté l’éponge,<br />
en justifi ant sa décision par le fait de «ne pas avoir<br />
reconnu son équipe, mais plutôt un groupe en vacances»<br />
dans un match où l’enjeu était de première importance.<br />
Il a immédiatement été remplacé par son homologue<br />
Abdelkrim Bira, qui a pris ses fonctions, hier, dans<br />
la matinée, pour préparer son équipe à aff ronter,<br />
aujourd’hui, le CRB, et prendre en charge les quatre<br />
derniers matchs du championnat, dans un climat très<br />
tendu du fait de la grande colère des supporters vis-<br />
à-vis des joueurs et de la direction du club. Par ailleurs,<br />
Scène du match aller<br />
USMA-NAHD, disputé à Blida<br />
BIRA REMPLACE BOUHELLAL<br />
paiement des dettes de 2012<br />
sans en fixer le montant» et<br />
selon certaines indiscrétions<br />
des membres du CA ont exigé<br />
«d’être maintenus dans la future<br />
équipe de Loungar».<br />
Le patron de la LM Holding,qui<br />
s’est déplacé mercredi à Alger<br />
pour assister au derby et, dans la<br />
foulée, finaliser la transaction,<br />
a dîné avec les membres du CA<br />
à l’hôtel Hilton dans la même<br />
soirée, et c’est là qu’il lui a été<br />
fait part de ces nouvelles exigences,<br />
qui, évidemment l’ont<br />
irrité, dans la mesure où elles<br />
n’avaient pas été convenues<br />
dans les discussions préliminai-<br />
revenant sur le derby de mercredi dernier, le coordinateur<br />
de la section, Omar Ghrib, intervenant dans une émission<br />
radiophonique, a tenté de calmer les esprits en déclarant<br />
que «le match n’a fait l’objet d’aucune combine, car le<br />
Mouloudia est un club digne et honorable, par contre les<br />
joueurs étaient eff ectivement dans un jour sans, et le fait<br />
de ne pas avoir eu de compétition pendant 20 jours, nous<br />
a pénalisés lourdement. Aussi, je réfute ces allégations<br />
qui disent que c’est une équipe en vacances qui a aff ronté<br />
l’USMA, d’autant plus que nous nous rapprochions du<br />
podium». A. R.<br />
PHOTO : M. SALIM<br />
CONSÉQUENCE<br />
DU REPORT NAHD – USMA<br />
La programmation<br />
a failli être<br />
chamboulée<br />
E<br />
res qui avaient fait l’objet d’un<br />
PV signé par toutes les parties<br />
contractantes, à l’unanimité. La<br />
réunion de jeudi des membres<br />
du CA, qui devait être consacrée<br />
à la signature du protocole d’accord<br />
«a été délibérément retardée<br />
par les opposants farouches<br />
au projet d’investissement»,<br />
alors que Loungar a quitté Alger<br />
sans avoir eu le temps de confirmer<br />
les dernières intentions du<br />
CA.<br />
Par ailleurs, joint par téléphone,<br />
Omar Ghrib a confirmé que «le<br />
protocole d’accord a été finalement<br />
signé par tous les membres<br />
du CA, sans lui avoir apporté<br />
aucune modification et a été<br />
transmis à Loungar par email»,<br />
mettant fin, en principe, à toute<br />
cette mascarade.<br />
Loungar, pour sa part et dans<br />
une intervention, hier, sur les<br />
ondes de la radio, a réitéré sa<br />
détermination de faire aboutir<br />
son projet d’investissement au<br />
Mouloudia. Enfin, rappelons<br />
que le protocole d’accord sera<br />
déposé chez le notaire cette<br />
semaine, pour l’établissement<br />
d’un contrat notarié qui consacrera<br />
Eddir Loungar actionnaire<br />
majoritaire de la SSPA/MCA.<br />
Abdelmadjid Riad<br />
n décidant de décaler le derby NAHD – USMA de<br />
la 27e journée de championnat de 48 heures, soit<br />
pour le lundi 7 mai, suite à la polémique née de la<br />
domiciliation de ladite rencontre au stade Omara Hamadi<br />
de Bologhine, la Ligue de football professionnel (LFP)<br />
s’est empêtrée dans une situation des plus délicates, avec<br />
un chamboulement monstre et inévitable du programme<br />
préétabli pour se qui reste des matchs du championnat<br />
de cette saison, que les responsable de l’instance footballistique<br />
ne semble pas avoir pris en compte dans un<br />
premier temps. Néanmoins et face à cette situation, qui<br />
aurait pu bouleverser toute la programmation, la LFP a<br />
fini par réagir, en reportant la rencontre pour le samedi<br />
12 Mai, soit deux jours après le déroulement des législatives.<br />
Une décision «sage» qui permettra aux équipes<br />
de l’élite de terminer le championnat de cette saison à la<br />
date prévue, sans apporter un changement conséquent sur<br />
la programmation. En effet, si les responsables de la LFP<br />
avaient maintenu la rencontre NAHD – USMA pour lundi<br />
prochain, soit la veille d’une journée de championnat de<br />
Ligue 1 (28 e journée), l’instance footballistique aurait<br />
été contrainte de reporter ladite journée et avec le chamboulement<br />
de toute la programmation, et ce, en reportant<br />
deux des matchs programmés pour le mardi 8 mai, puisque<br />
le NAHD et l’USMA qui s’affronteront la veille n’ont<br />
pas le droit, du point de vue réglementaire, de disputer<br />
plus d’une rencontre en l’espace de 48 heures. Partant<br />
de ce principe, le NAHD et l’USMA appelés à affronter<br />
respectivement la JSK et la JSMB pour le compte de la<br />
28e journée devraient voir leurs rencontres respectives<br />
reportées. C’est d’ailleurs à cause de cette situation que la<br />
LFP et dans le souci de ne pas apporter des changements<br />
radicaux à la programmation, qui auraient aussi pu perturber<br />
le travail de la sélection nationale, appelée à rentrer en<br />
stage bloqué de longue durée à Alger à partir du 20 de ce<br />
mois, a décidé de reporter NAHD – USMA et sauver plus<br />
au moins la face. Il faut dire aussi que l’instance dirigée<br />
par Mahfoud Kebadj aurait pu éviter toute cette polémique<br />
et le risque de changement de programmation en<br />
décidant tout simplement du maintien du match à la date<br />
prévue dans une enceinte neutre. T. A. S.<br />
JS SAOURA<br />
Inauguration<br />
du nouveau<br />
siège<br />
Il y avait une grande<br />
foule de supporters, hier<br />
après-midi, devant le<br />
nouveau siège à deux<br />
paliers de la JS Saoura,<br />
inauguré en grande<br />
pompe au boulevard<br />
colonel Lotfi , en présence<br />
des fans de l’équipe et<br />
des autorités locales. La<br />
foule des supporters en<br />
liesse a fêté en même<br />
temps l’événement de<br />
l’inauguration et celui de<br />
l’accession de leur équipe<br />
de football en Ligue 1.<br />
A noter aussi que le<br />
nouveau siège de la JS<br />
Saoura a coûté environ<br />
3 millions de dinars<br />
et qu’une somme de 1<br />
milliard de centimes<br />
dégagée par la FAF et 700<br />
millions mobilisés par<br />
la JS Saoura ont permis<br />
l’acquisition d’un autocar<br />
pour les déplacements des<br />
joueurs.<br />
Une enveloppe fi nancière<br />
de 5 milliards de centimes<br />
vient d’être allouée par<br />
la commune de Béchar à<br />
l’équipe. M. Nadjah
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />
POINT ZÉRO<br />
Saïda n’est pas loin<br />
et la machine est cassée<br />
L<br />
GLISSEMENT DE TERRAIN ET ÉBOULEMENT<br />
À ILLILTEN ( TIZI OUZOU)<br />
U<br />
Deux villages évacués<br />
ne importante quantité de boue<br />
s’est déversée, dans la nuit de<br />
jeudi à vendredi, sur une grande<br />
partie des villages Aït Aïssa Ouyahia et <strong>El</strong><br />
Had, chef-lieu de la commune d’Illilten, à<br />
70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Toutes<br />
les habitations ont été évacuées en<br />
urgence ; les familles de ces deux villages<br />
ont été accueillies par des proches dans les<br />
autres villages de la localité.<br />
L’important éboulement a été causé par un<br />
glissement de terrain survenu la semaine<br />
dernière, apprend-on de sources locales.<br />
«Dans la nuit de jeudi, vers 23h, nous<br />
avons entendu une sorte d’explosion au<br />
niveau de ce glissement de terrain, en<br />
contrebas du pic d’Azrou n’Thour. En l’espace<br />
de quelques minutes, nous avons vu<br />
des quantités considérables de boue couler,<br />
emportant avec elles des roches et des<br />
arbres», nous a expliqué M. Azzoug, président<br />
de l’APC d’Illilten. La population est<br />
sur le qui-vive depuis dimanche, date du<br />
début du glissement de terrain qui a ébranlé<br />
tout un fl anc de montagne. La coulée de<br />
boue, charriant des rochers, a englouti les<br />
cultures situées sur son passage. Les dégâts<br />
causés à l’agriculture semblent énormes.<br />
Des arbres centenaires, des cerisiers et des<br />
fi guiers ont été ensevelis par le torrent de<br />
boue qui avance inexorablement vers la<br />
vallée. A Aït Aïssa Ouyahia, le pont qui<br />
enjambe le CW253 reliant Illilten à Béjaïa<br />
par Ichelladhen est recouvert par de la<br />
terre et des troncs d’arbres. «Nous avons<br />
égèrement démocratiques au départ, les enjeux se sont<br />
lentement resserrés pour montrer la véritable nature de<br />
la machine qui s’est mise en marche pour forcer le<br />
La coulée de boue, charriant<br />
des rochers, a englouti les<br />
cultures sur son passage<br />
destin de 36 millions de personnes. La dernière semaine<br />
qui nous sépare des élections risque d’être difficile :<br />
harcèlement policier, pressions de toutes formes et même<br />
enlèvements. On le sentait un peu, pour cette dernière ligne<br />
droite, la menace et la violence sont devenues les seuls<br />
procédés pour obliger les gens à voter. L’agenda jouerait<br />
pourtant contre ce type de pressions, la Journée de la<br />
liberté d’expression vient de passer, le 3 mai (la Journée<br />
mondiale du rire est le 6 mai) et en théorie chacun aurait le<br />
droit de parler, de s’exprimer et de crier. Y compris les gens<br />
de Saïda, se sentant touchés et qui ont parfaitement le droit<br />
de se défendre même si c’est pour proférer aussi des<br />
menaces (de poursuites en justice) et traiter les journalistes<br />
de vagabonds, ce qui n’est pas réellement une insulte si on<br />
installé des cellules de crise pour observer<br />
l’évolution du phénomène qui est vraiment<br />
impressionnant. Jeudi, une équipe de géologues,<br />
géophysiciens et hydrogéologues,<br />
venue d’Alger, accompagnée de représentants<br />
de la wilaya, s’est rendue jusqu’à la<br />
source de la boue. Puis après le constat de<br />
la grandeur du cratère, nous avons décidé<br />
d’évacuer les habitations menacées, car<br />
le phénomène est vraiment inquiétant», a<br />
ajouté le maire.<br />
La principale route qui dessert le cheflieu<br />
de la commune a été obstruée par des<br />
tonnes de boue, ce qui a plongé plusieurs<br />
autres villages de la localité dans l’enclavement.<br />
«Nous essayons de mettre en<br />
ALGER 15° ORAN 13° CONSTANTINE 9° OUARGLA 19°<br />
23°<br />
21°<br />
27°<br />
32°<br />
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 5 mai 2012<br />
place des digues pour canaliser la boue<br />
et éviter au chef-lieu d’être submergé par<br />
l’écoulement incessant de la boue», nous<br />
dit l’élu local.<br />
Jeudi dernier, nous avons essayé de nous<br />
rapprocher de ce qui peut être considéré<br />
comme «la source de boue». Un bruit impressionnant<br />
se faisait entendre sous terre.<br />
Une sorte d’explosion assourdissante a<br />
donné l’alerte aux nombreux présents, qui<br />
ont immédiatement quitté les lieux. Les<br />
élus locaux et les représentants des autorités<br />
sont sur place pour suivre l’évolution<br />
de la situation et rassurer les villageois sur<br />
leur prise en charge en cas d’aggravation<br />
du phénomène. Nacer Benzekri<br />
Par Chawki Amari<br />
les oppose aux sédentaires gras nantis de certitudes.<br />
En pratique, à J moins 5, les coups bas pleuvent, y compris<br />
de la part de ceux que l’on croit dans le même camp et, du<br />
point de vue moral, il est aujourd’hui moins grave de<br />
détourner des milliards que d’appeler au boycott ou même<br />
de ne pas appeler à voter. Les temps sont sérieux, l’humour<br />
n’a plus le droit de flirter avec l’analyse, le deuxième degré<br />
est interdit sans préavis et même le scepticisme sur ce<br />
scrutin est désormais un délit. La machine est en place, les<br />
structures anonymes chargées de chasser les visibles sont<br />
opérationnelles et elles ont pour mission de tenter<br />
d’éliminer tous les éléments qui ne fonctionnent pas dans<br />
le sens du bien-être de la Matrice. Seule consolation : les<br />
gens de Saïda, qui n’ont rien à voir avec ces procédés<br />
souterrains mais tiennent quand même à défendre leurs<br />
joueurs de couteaux, auront au moins signé leur acte de<br />
leur nom.<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
OBSERVATEURS EUROPÉENS<br />
UNE NOUVELLE<br />
DÉLÉGATION À ALGER<br />
■ Une soixantaine<br />
d’observateurs de l’Union<br />
européenne (UE) sont arrivés<br />
hier à Alger pour suivre, à la<br />
demande du gouvernement<br />
algérien, les élections<br />
législatives de jeudi prochain,<br />
a-t-on appris auprès de la<br />
mission électorale de l’UE<br />
déjà présente en Algérie.<br />
Ces experts, appelés<br />
«observateurs de courte<br />
durée», prendront le départ<br />
lundi pour se déployer dans les<br />
48 wilayas du pays et préparer<br />
leur mission d’observation du<br />
scrutin du 10 mai, a déclaré à<br />
l’APS Miguel Marques, attaché<br />
de presse de la mission. Cette<br />
délégation vient renforcer le<br />
travail des 40 observateurs<br />
Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />
COMMENTAIRE<br />
Leçon<br />
de démocratie<br />
Par Omar Berbiche<br />
Sur les 17 millions de téléspectateurs qui ont<br />
suivi le face-à-face télévisé des deux candidats<br />
à l’élection présidentielle française, Francois<br />
Hollande et Nicolas Sarkozy, mercredi 2 mai,<br />
nombreux étaient sans doute les Algériens à s’être<br />
branchés sur les chaînes françaises qui ont retransmis le<br />
débat pour vivre ce grand moment de démocratie où les<br />
candidats ont débattu de leurs programmes respectifs<br />
les yeux dans les yeux, sous l’implacable arbitrage des<br />
électeurs. La densité du débat, la maîtrise des dossiers<br />
et des chiffres par les deux candidats, dont chacun avait<br />
fait l’usage selon la stratégie qui lui est propre pour<br />
accabler son adversaire, les plateaux de télévision tout<br />
aussi relevés qui avaient immédiatement suivi ce grand<br />
oral de l’élection présidentielle française, devenu un<br />
rituel et un moment fort de la campagne électorale, sont<br />
autant de facteurs qui vont certainement peser dans le<br />
comportement des Français, demain, lors du second<br />
tour de l’élection présidentielle française.<br />
S’il y a une leçon à retenir de cette campagne électorale<br />
suivie avec intérêt par les Algériens en raison des liens<br />
économiques, commerciaux mais surtout humains avec<br />
la présence sur le sol français d’une forte communauté<br />
algérienne, c’est bien ce formidable élan de mobilisation<br />
populaire de la société française dans toute sa diversité,<br />
ses sensibilités plurielles, ses forces sociales et<br />
syndicales, ses médias, ses hommes de culture, ses artistes<br />
et ses sportifs. Tous se sont pleinement impliqués<br />
dans cette campagne pour faire entendre leur voix et apporter,<br />
sur la base d’un choix conscient et réfléchi, leur<br />
soutien au candidat qui répond au mieux à leurs attentes.<br />
La souveraineté populaire prend tout son sens lorsqu’on<br />
voit toute l’énergie et la force de conviction que mettent<br />
les candidats en allant chercher les arguments dans les<br />
détails les plus infinis à coups de données chiffrées, recoupées,<br />
pour ne pas rester au niveau du simple discours<br />
pompeux, de la tentation éphémère et improductive de<br />
vendre du rêve. Dans ce genre d’exercice démocratique<br />
où tous les relais et instruments de veille, d’analyse et<br />
de régulation de la société sont mis à contribution – la<br />
classe politique, les partenaires sociaux, le mouvement<br />
associatif, les médias, les centres de recherche et d’analyse<br />
en prospective politique, les instituts de sondages<br />
– il n’y a pas de place pour la démagogie, le mensonge<br />
et les promesses chimériques qu’on ne pourra pas tenir.<br />
C’est là toute la différence qui sépare les grandes démocraties<br />
des pays comme le nôtre.<br />
Près d’un quart de siècle après l’instauration du multipartisme<br />
en Algérie, la démocratisation du système<br />
politique et de la société reste toujours à construire.<br />
Compte tenu du déficit démocratique du pays, nourri<br />
par la fraude institutionnalisée qui a marqué les scrutins<br />
qui se sont succédé ces dernières années, les électeurs<br />
ont bien du mal à être convaincus de la nécessité «historique»<br />
d’aller voter le 10 mai. Le nouveau paysage<br />
politique, meublé par tous ces partis folkloriques qui<br />
ont investi le champ politique et électoral, n’a fait que<br />
décrédibiliser encore davantage ce scrutin aux yeux de<br />
l’opinion.<br />
dits de «longue durée»,<br />
issus des Etats membres de<br />
l’UE, de la Norvège et de la<br />
Suisse, déployés en Algérie<br />
depuis un mois dans le but<br />
d’«examiner attentivement<br />
tout le processus électoral»,<br />
y compris le déroulement<br />
de la campagne électorale.<br />
Sept membres du Parlement<br />
européen, accompagnés de<br />
quatre experts sont également<br />
attendus à Alger le 7 mai,<br />
selon M. Marques. Avec les<br />
neuf observateurs de l’UE<br />
(équipe cadre) présents en<br />
Algérie depuis le 30 mars et<br />
la vingtaine d’ambassadeurs<br />
des pays d’Europe, le total<br />
des observateurs européens<br />
devrait atteindre les 140.