Inventaire des végétations de la région Nord-Pas de Calais
Inventaire des végétations de la région Nord-Pas de Calais
Inventaire des végétations de la région Nord-Pas de Calais
- TAGS
- inventaire
- calais
- cbnbl.org
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
38<br />
Évaluation patrimoniale<br />
Démarche<br />
Cette démarche vise l’évaluation d’un syntaxon donné dans son intégralité (i.e. <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> ses<br />
individus) sur un territoire (ici <strong>la</strong> <strong>région</strong> <strong>Nord</strong>-<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>is), re<strong>la</strong>tivement aux autres syntaxons. Elle<br />
permet donc <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong> syntaxons entre eux en fonction <strong>de</strong> paramètres fixés.<br />
Il s’agit donc d’une démarche intercatégorielle, selon <strong>la</strong> distinction introduite par BOULLET (1989 &<br />
1992). Elle s’oppose à une démarche intracatégorielle qui permet <strong>la</strong> comparaison d’individus d’un<br />
même syntaxon (par exemple l’estimation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> conservation relève d’une comparaison<br />
intracatégorielle <strong>de</strong> l’individu <strong>de</strong> végétation avec ce qui est considéré comme l’expression optimale du<br />
syntaxon).<br />
En pratique, l’évaluation ne peut pas porter sur l’intégralité <strong><strong>de</strong>s</strong> individus d’un syntaxon, mais sur les<br />
individus d’un syntaxon connus à une date donnée. L’évaluation évoluera donc en parallèle avec<br />
l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances sur le syntaxon.<br />
Acception du syntaxon<br />
On définit le syntaxon par <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres floristiques et statistiques (composition floristique) et <strong>de</strong><br />
manière secondaire par <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres écologiques, dynamiques et chorologiques.<br />
Chaque individu d’un syntaxon possè<strong>de</strong>, pour chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres, <strong>de</strong> légères différences avec<br />
les autres individus du même syntaxon. Toutefois, le fait <strong>de</strong> rassembler les différents individus dans le<br />
même syntaxon revient à considérer que ces différences sont négligeables vis-à-vis <strong><strong>de</strong>s</strong> différences<br />
existant avec <strong><strong>de</strong>s</strong> individus d’autres syntaxons.<br />
Exemples : présence d’espèces acci<strong>de</strong>ntelles, différences d’exposition à <strong>la</strong> lumière, <strong>de</strong> pH <strong><strong>de</strong>s</strong> horizons supérieurs<br />
du sol, <strong>de</strong> granulométrie du sol, etc.<br />
Réciproquement, un syntaxon <strong>de</strong> rang donné possè<strong>de</strong> une amplitu<strong>de</strong> vis-à-vis <strong>de</strong> chacun <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
différents paramètres, qui correspond à l’écart entre les <strong>de</strong>ux individus les plus profondément<br />
différents du syntaxon. Cette amplitu<strong>de</strong> est partiellement corrélée à <strong>la</strong> tolérance <strong>de</strong> l’observateur qui<br />
considère ou non l’individu étudié comme significativement différent du reste <strong><strong>de</strong>s</strong> individus du<br />
syntaxon.<br />
Selon l’importance <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> que l’on donne à un syntaxon (i.e. selon qu’on intègre ou non <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
individus <strong>de</strong> végétation marginaux dans ce syntaxon), sa fréquence sur un territoire donné sera plus<br />
ou moins importante, ce qui a un impact sur les indices d’évaluation patrimoniale. Il est donc<br />
important <strong>de</strong> fixer un cadre conceptuel précis concernant l’acception du syntaxon.<br />
Une première acception du syntaxon est liée à <strong>la</strong> théorie selon <strong>la</strong>quelle chaque individu <strong>de</strong> végétation<br />
peut être rapporté à un syntaxon élémentaire (une association végétale, une sous-association ou une<br />
variante). Pour satisfaisante qu’elle soit, celle-ci n’est pas conforme à <strong>la</strong> définition prioritairement<br />
floristique et statistique du syntaxon : on rencontrera fatalement <strong><strong>de</strong>s</strong> individus <strong>de</strong> végétation<br />
floristiquement appauvris qu’il n’est possible <strong>de</strong> rapprocher d’une association végétale que sur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
justifications écologiques (“compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres du milieu, <strong>la</strong> végétation présente ne peut<br />
correspondre qu’à telle association”). Il ne s’agit plus alors <strong>de</strong> décrire <strong><strong>de</strong>s</strong> unités <strong>de</strong> végétation,<br />
floristiquement définies mais plutôt <strong><strong>de</strong>s</strong> types d’habitats.<br />
Il nous paraît préférable <strong>de</strong> considérer, par application <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> ensembles flous, que les<br />
différents syntaxons <strong>de</strong> même rang constituent <strong><strong>de</strong>s</strong> ensembles disjoints. Certains individus <strong>de</strong><br />
végétation ne sont rattachables à aucun <strong><strong>de</strong>s</strong> syntaxons <strong>de</strong> ce rang mais doivent être rapportés à un<br />
syntaxon <strong>de</strong> rang supérieur. Ce principe est applicable à chaque rang <strong>de</strong> <strong>la</strong> synsystématique selon un<br />
emboîtement hiérarchique.<br />
Par conséquent, pour une alliance intégrant x associations, le nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> individus <strong>de</strong> végétation contenus dans les<br />
x associations est inférieur au nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> individus <strong>de</strong> végétation contenus dans l’alliance elle-même. De même,<br />
pour un ordre contenant x alliances, etc.<br />
On appelle “communautés basales” (d’après KOPECKÝ & HEJNÝ 1974) les individus <strong>de</strong> végétation<br />
dont <strong>la</strong> composition floristique ne permet pas <strong>de</strong> les rattacher à une association. Leur composition<br />
permet néanmoins <strong>de</strong> les rattacher à un syntaxon <strong>de</strong> rang supérieur (alliance, ordre, voire c<strong>la</strong>sse pour<br />
les plus appauvris) Elles sont dénommées par l’abréviation BC (pour Basal Community) suivie d’une<br />
espèce dominante et <strong>de</strong> l’indication entre crochets du syntaxon <strong>de</strong> rang supérieur auquel elles ont été<br />
rapportées.<br />
CBNBL <strong>Inventaire</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>végétations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>région</strong> <strong>Nord</strong>-<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>is