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Notre<br />
invité<br />
CONSTRUCTION<br />
Elithis<br />
LA TOUR<br />
À ÉNERGIE<br />
POSITIVE<br />
UNE JOURNÉE<br />
AVEC UN TAILLEUR<br />
DE PIERRE<br />
Nicolas Hulot, ÉCOLOGISTE CONVAINCU, ARPENTE LE VASTE MONDE<br />
ET APPORTE SA PIERRE À L’ÉDIFICE POUR PRÉSERVER NOTRE SEULE MAISON, LA TERRE.<br />
BIMESTRIEL - JUILLET-AOÛT 2008 - N° 10
NUMÉRO 10 JUILLET-AOÛT 2008<br />
4 à 11 C’est dans l’actu<br />
UN OUVRAGE, UN REGARD<br />
L’usine de méthanisation de Montpellier,<br />
le prolongement de la ligne 12<br />
du métro parisien, le nouveau lycée<br />
des métiers du bâtiment de Riom<br />
ICI ET LÀ Premières pierres<br />
en Île-de-France, portes ouvertes<br />
sur le Technicentre TGV de Lyon<br />
À SAVOIR Le BTP au féminin<br />
à l’honneur en Auvergne<br />
et pour les trophées de la FFB<br />
12 à 16 La saga du mois<br />
ELITHIS,<br />
LA TOUR À ÉNERGIE POSITIVE<br />
Un immeuble de bureaux pas comme<br />
les autres, capable d’autosuffisance<br />
énergétique : le défi est de taille, mais<br />
il est relevé avec brio !<br />
17 C’est la pause !<br />
18 à 19 C'est la tradition<br />
DRAPEAUX Ils sont hissés pour signaler<br />
un ouvrage terminé, une ascension<br />
accomplie…<br />
Direction de la communication : 61, avenue Jules-Quentin,<br />
92730 Nanterre. Tél. 01 46 95 70 00 /// Directeur de la<br />
publication : Manuel Saez-Prieto /// Rédactrices en chef :<br />
Delphine Halle, Karine Demenat-Colin /// Conceptionréalisation<br />
: 41, rue Greneta, 75002 Paris<br />
/// Responsable éditorial : Jérôme Rousselle /// Secrétariat de<br />
rédaction : Michèle Cohen /// Direction artistique et maquette :<br />
Agnès Lalle, Odile Body /// Iconographie : Emmanuelle Jouan,<br />
Marion Capéra /// Ont participé à ce numéro : Éric Allermoz,<br />
Jean-Marc Brujaille, François Carbonel, Anne Fellmann,<br />
Bruno Schwab, Marc Wilmann et Intermonde Jeux ///<br />
Diffusion : Josiane Bennier /// Tirage : 31 500 exemplaires ///<br />
Impression : Imprimerie Vincent. Ce document utilise du<br />
papier Condat Silk garantissant la gestion durable des forêts.<br />
Il a été imprimé par un imprimeur Imprim’Vert<br />
qui n’utilise pas de produits toxiques et sécurise<br />
le stockage des produits et déchets dangereux,<br />
et organise leurs collectes /// ISSN : 1957-5696.<br />
Crédits photographiques : Couverture : © Bertrand Jamot,<br />
© Georges Bosio / Studio 107. Sommaire : © Bertrand Jamot, © Govin<br />
Sorel / photothèque VINCI Construction France, © Georges Bosio / Studio 107,<br />
© Olivier Guerrin, © Augusto Da Silva / Graphix-images, © Elohim Carrau.<br />
Pages 4-5 : © Elohim Carrau, © Société Les Vents. Page 6 : © RATP,<br />
© Dusapin - Leclercq architectes, © Augusto Da Silva / Graphix images.<br />
Page 7 : © Olivier Guerrin. Pages 8-9 : © DR, © RATP, © GraphicObsession,<br />
© SAREA - Alain Sarfati Architecture. Pages 10-11 : © DR, © Midi Photographes<br />
© Éric Soudan. Pages 12-16 : © Govin Sorel / photothèque VINCI Construction<br />
France, © Michel Joly / Andia, © Jean-Marie Charpentier - PDG arte chapentiers<br />
architectes, Jérôme Van Overbeke - chef de projet, Guillaume De Sars,<br />
Jonathan Manson, Erwan Le Bris - assistants, © DR Elthis, © DR Photothèque<br />
VINCI Construction France. Page 17 : © Getty Images, © Da Fanny / Kot<br />
illustrations. Pages 18-19 : © Rue des Archives/BCA/CSU, © Francis<br />
Vigouroux / photothèque VINCI Construction France, © Thierry Dovy / DPPI,<br />
© Getty Images, © DR Sud / Dumez Méditerranée / photothèque<br />
VINCI Construction, © DR photothèque VINCI Construction France,<br />
© Rue des Archives / PVDE, © Selva / Leemage, ©Leemage. Pages 20 :<br />
© DR photothèque VINCI Construction France. Pages 21- 23 : © Graphic<br />
Obsession, © D. Potier, © DR Sud / Dumez Mediterranée / photothèque VINCI<br />
Construction France, © DR IDF / Petit / photothèque VINCI Construction France,<br />
© DR photothèque VINCI Construction France, © Reichen & Robert associés,<br />
© Arka Vannes, © DR Lyon / Pitance / photothèque VINCI Construction France.<br />
Page 24 : © Stéphanie Jayet, © Geoffroy Mathieu. Page 25 : © Geoffroy<br />
Mathieu, © Philippe Derrien. Pages 26-27 : © Gallois Dudzik architectes<br />
urbanistes, © DR OPAC, © architecte Francis Soler. Pages 28-29 :<br />
© Delair Navarra / photothèque VINCI Construction France, © Augusto<br />
Da Silva / Graphix images. Pages 30-31 : © Bertrand Jamot. 4e de couv :<br />
© Govin Sorel / photothèque VINCI Construction France.<br />
2 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
20 C’est innovant<br />
SÉCURITÉ Engins et piétons<br />
sur la même longueur d’onde<br />
21 à 23 C’est dans l’air<br />
CENTRES COMMERCIAUX<br />
Un nouvel essor grâce à la rénovation<br />
des anciens et l’implantation<br />
de nouveaux centres commerciaux<br />
en plein cœur des villes.<br />
24 à 27 C’est essentiel<br />
RENCONTRE AVEC…<br />
Jean-François Sammarcelli,<br />
responsable Formation prévention<br />
C’EST QUOI AU JUSTE ?<br />
Un ingénieur de bureau d’études<br />
techniques<br />
DÉCRYPTAGE<br />
Logipass et Habitat Colonne<br />
28 à 31 C’est le métier<br />
UNE AFFAIRE DE SPÉCIALISTES<br />
La démolition<br />
UNE JOURNÉE AVEC...<br />
Samuel Lacourt, tailleur de pierre<br />
Elithis<br />
LA TOUR À ÉNERGIE<br />
POSITIVE<br />
12<br />
Notre<br />
invité
Nicolas Hulot<br />
Né à Lille, breton de cœur, nomade<br />
de fait, tenté par la médecine,<br />
journaliste par passion, voyageur<br />
et observateur par curiosité, Nicolas<br />
Hulot est l’auteur de différents<br />
ouvrages et le producteur et<br />
présentateur d’Ushuaïa, le magazine<br />
de l’extrême, puis de l’émission<br />
Ushuaïa Nature sur TF1. Depuis<br />
sa plus tendre enfance, c’est un<br />
amoureux de la nature. Peu à peu, il<br />
a pris conscience de la dégradation<br />
de celle-ci. Pour permettre aux<br />
générations futures de profi ter<br />
des mêmes émotions qu’elle lui a<br />
procurées, il a créé, en décembre<br />
30<br />
Samuel Lacourt<br />
TAILLEUR DE PIERRE<br />
7 Lycée de Riom<br />
LE CHOIX<br />
DU BOIS<br />
1990, la Fondation Ushuaïa qui<br />
prendra le nom de Fondation Nicolas<br />
Hulot pour la Nature et l’Homme<br />
en 1995. Reconnue d’utilité publique,<br />
sa vocation est de contribuer<br />
à la découverte de la nature et<br />
à la protection de l’environnement<br />
par l’exploration, la recherche,<br />
l’éducation et la communication.<br />
Un véritable engagement au service<br />
du développement durable.<br />
Dans le prolongement du Grenelle<br />
de l’environnement, Nicolas Hulot<br />
aspire désormais à convaincre les<br />
acteurs européens de tendre vers un<br />
développement durable et solidaire.<br />
4 Montpellier<br />
L’USINE DE<br />
METHANISATION<br />
Tribune<br />
« Nos fondamentaux :<br />
maîtrise et rigueur »<br />
Un peu plus voilé que ces dernières<br />
années exceptionnellement radieuses,<br />
l’environnement des prochaines années<br />
nous invite à prendre du recul et à réfl échir<br />
à l’avenir.<br />
À vrai dire, c’est un sujet qui ne nous a<br />
pas quittés, car la création de VINCI<br />
Construction France elle-même avait principalement<br />
pour but de s’inscrire dans de<br />
nouvelles perspectives : la mobilisation en<br />
matière de recrutement, de formation et<br />
de prévention ciblait exactement le même<br />
objectif. Les efforts accomplis, sans précédent,<br />
mettent a priori notre effi cacité et nos<br />
marges à l’abri des nuages. L’entreprise a<br />
défi ni un cadre, mis en place des outils<br />
pour assurer la transmission de ses savoirs,<br />
de ses valeurs et ouvert une stratégie, mais<br />
le chemin reste à parcourir. Ce chemin<br />
nous ramène à nous-mêmes. Nous savons<br />
bien que le détail et l’attention font la réussite<br />
; l’approximation se paye immédiatement,<br />
souvent très cher, en matière de sécurité, de qualité et<br />
économiquement. Tous ceci est aussi affaire de comportement<br />
individuel. Alors ? Alors on en revient aux fondamentaux du<br />
professionnalisme qui sont, d’après moi, l’exigence de maîtrise<br />
et la rigueur dans l’application des processus. Dans notre recherche<br />
de l’excellence et sans perdre de notre dynamisme, il me<br />
semble que l’on doit retrouver là, entre l’individuel et le collectif,<br />
la même articulation qu’entre le local et le global dont VINCI<br />
Construction France s’est fait une marque de fabrique.<br />
Denis Gauthier,<br />
directeur général adjoint, en charge du Grand Est<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 3
C’est dans l’actu UN OUVRAGE, UN REGARD<br />
4 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
72 M€<br />
C’EST LE MONTANT DU CHANTIER, DÉBUTÉ EN OCTOBRE 2006.<br />
Montpellier<br />
DANS LES TUYAUX<br />
DE LA MÉTHANISATION<br />
VINCI Environnement et Sogea Sud viennent d’inaugurer<br />
Ametyst, la nouvelle usine de méthanisation*<br />
de l’agglomération de Montpellier (31 communes,<br />
400 000 habitants). Située au cœur de la cité<br />
languedocienne, d’une superfi cie de 6 hectares,<br />
dont 30 000 m2 de bâti avec une possibilité d’extension sur<br />
3 hectares supplémentaires, cette usine a été conçue pour s’intégrer<br />
au mieux à son environnement, et réduire au maximum<br />
odeurs, bruits et émissions de poussière. Détail intéressant :<br />
même les toits du bâtiment administratif sont équipés de panneaux<br />
solaires, reliés à des chauffe-eau.<br />
Depuis le 1er mai, Ametyst assure l’exploitation du site, le plus<br />
important complexe de ce type en France. À terme, ce sont<br />
203 000 tonnes de déchets ménagers et organiques qui seront<br />
traités chaque année par cet équipement. Au cours de leur passage<br />
dans le “digesteur”, les déchets biodégradables sont transformés<br />
en biogaz, destiné à la production d’électricité (un foyer<br />
sur dix dans l’agglomération) et de compost (engrais agricole).<br />
« La phase de conception a été déterminante dans le déroulement<br />
du chantier. Au fi nal, nous avons réalisé des travaux conséquents,<br />
d’une grande technicité, dans un délai très court de dix-huit mois »,<br />
explique Delphine Danat, responsable du chantier pour VINCI<br />
Environnement. Un quai de déchargement adossé à une fosse<br />
de 11 mètres de profondeur a également été créé.<br />
* Procédé biologique de dégradation de la matière.<br />
HENRI FABREGUES, chef d’équipe.<br />
Notre<br />
invité<br />
80 000 m 3<br />
DE TERRASSEMENT, 18 000 M 3 DE BÉTON, 1 350 TONNES D’ACIER<br />
ET 1 000 TONNES DE CHARPENTES MÉTALLIQUES.<br />
“Priorité doit être donnée<br />
à la réduction de la consommation<br />
énergétique. Associée à une recherche<br />
d’efficacité énergétique et au développement des<br />
énergies renouvelables, elle constitue un des trois<br />
piliers indispensables pour “décarboner” nos<br />
économies et réduire nos émissions de gaz à effet<br />
de serre à la base du réchauffement climatique. »<br />
Nicolas Hulot
200 ouvriers<br />
ŒUVRAIENT À LA RÉALISATION DU PROJET,<br />
AU PLUS FORT DU CHANTIER.<br />
« Des digesteurs de cette taille,<br />
c’est une première dans l’Hexagone ! »<br />
Mickael Bru<br />
26 ans, conducteur de travaux, Sogea Sud<br />
« La méthanisation des déchets<br />
est réalisée au sein de<br />
complexes hermétiques (béton,<br />
acier) appelés des digesteurs.<br />
Nous en avons construit 4,<br />
soit 8 tubes de 33 m de long sur<br />
7,50 m de large et 9 m de haut.<br />
Des digesteurs de cette taille,<br />
c’est une première française !<br />
La question de l’étanchéité<br />
de ces caissons est essentielle<br />
pour ne pas laisser échapper<br />
le gaz et supporter le choc<br />
thermique, dû au réseau de<br />
chauffage intégré dans le béton<br />
(9 200 ml à 70 °C). Nous avons<br />
donc intégré des tôles entre<br />
LES BIORÉACTEURS<br />
Sogea (BRS) ou homogénéisateurs<br />
de 48 mètres de long sur<br />
4,25 mètres de large<br />
et 9 mètres de haut !<br />
chaque reprise de bétonnage,<br />
avant d’injecter de la résine<br />
grâce à des tuyaux<br />
microporeux. Au total, ces<br />
aménagements auront nécessité<br />
65 tonnes de charpentes<br />
métalliques rendues étanches<br />
par 2 500 ml de soudures.<br />
Nous étions 12 compagnons,<br />
1 grutier et 1 chef de chantier<br />
à travailler en permanence<br />
dessus. C’était un travail très<br />
intéressant, surtout la phase<br />
de tests. Depuis trois ans que<br />
je travaille pour Sogea Sud,<br />
je n’avais encore jamais vécu<br />
un chantier aussi prenant. »<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 5
C’est dans l’actu UN OUVRAGE, UN REGARD<br />
MÉTRO PARISIEN<br />
LA LIGNE 12<br />
OUVRE LA PORTE<br />
DE LA CHAPELLE<br />
6 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
LA PROLONGATION DE LA LIGNE 12 EN DEUX<br />
ÉTAPES : introduit au pont de Stains, le tunnelier<br />
fore d’abord en direction de la porte de la Chapelle.<br />
Puis, partiellement démonté, il est ramené au pont de<br />
Stains avant de continuer vers La Courneuve. La première<br />
pierre a été posée le 24 juin à la station Proudhon.<br />
2012<br />
À CETTE DATE, LES RAMES QUI S’ARRÊTENT AUJOURD’HUI<br />
À LA PORTE DE LA CHAPELLE CONTINUERONT JUSQU’À<br />
LA MAIRIE D’AUBERVILLIERS.<br />
« Des coffrages en béton plutôt qu’en bois »<br />
Carlos Goncalves<br />
34 ans, chef d’équipe coffreur, GTM Génie Civil et Services<br />
« Avec le groupement Chantiers<br />
Modernes BTP, Sogea TPI et Campenon<br />
Bernard TP (ainsi qu’Eiffage TP), GTM<br />
GCS réalise pour le compte de la RATP<br />
le prolongement de la ligne 12 du<br />
métro. Les fondations ont été confiées<br />
à Botte Fondations. Nous venons<br />
d’entamer le chantier de la station<br />
Proudhon-Gardinoux, située entre<br />
Saint-Denis et Aubervilliers. Dès que<br />
les opérations de parois moulées<br />
et de préterrassement seront<br />
terminées, mon équipe interviendra<br />
pour couler la dalle de couverture<br />
en béton armé. Puis, ce sera le tour<br />
du radier. Pour le creusement<br />
de la galerie du métro, on utilisera<br />
un tunnelier. C’est une machine qui<br />
creuse et qui, en même temps, pose<br />
le revêtement en béton (les voussoirs).<br />
Cette solution nous met à l’abri<br />
des 15 m d’eau au-dessus de nous<br />
et nous permet de gagner du temps.<br />
D’autres puits seront réalisés de façon<br />
traditionnelle avec des blindages<br />
en bois. Le tunnelier est en cours<br />
de montage et la fabrication<br />
des voussoirs va bientôt commencer.<br />
J’ai déjà participé à des chantiers<br />
de voies ferrées, notamment<br />
l’extension de la ligne D du RER<br />
entre Châtelet et Gare de Lyon.<br />
Pourtant, j’ai l’impression que chaque<br />
chantier est toujours nouveau. »
LYCÉE DE RIOM<br />
LE CHOIX DU BOIS<br />
LE NOUVEAU LYCÉE DES MÉTIERS DU BÂTIMENT :<br />
11 000 m 2 de bardage en bois ;<br />
4 000 m 2 de caissons bois de toiture préfabriqués ;<br />
22 500 m 2 de surface utile bâtie totale ;<br />
450 m 3 de lamellé-collé ;<br />
240 tonnes de charpente métallique.<br />
PREMIÈRE AFFAIRE ET PLUS GROS MARCHÉ TRAITÉ sous la marque Arbonis<br />
qui regroupe l’offre globale bois de VINCI, le chantier du lycée de Riom associe Arbonis,<br />
Fargeot Lamellé-Collé et Satob Construction Bois sous la direction de Sobea Auvergne.<br />
Rentrée 2009<br />
LE NOUVEL ÉTABLISSEMENT ACCUEILLERA PLUS DE<br />
1 200 ÉLÈVES. ET PARMI EUX, PEUT-ÊTRE LES FUTURS<br />
COLLABORATEURS DU GROUPE VINCI !<br />
« Un message fort<br />
en direction<br />
des élèves du lycée »<br />
Christophe Guillet<br />
24 ans, ingénieur travaux,<br />
Satob Construction Bois<br />
« Le futur édifice comportera dix<br />
bâtiments. Les rez-de-chaussée<br />
et planchers sont en béton. En<br />
revanche, toutes les charpentes,<br />
façades et toitures des étages<br />
supérieurs sont réalisées en<br />
bois. Nous avons recours à<br />
différentes essences de bois :<br />
le pin ou l’épicéa pour l’ossature<br />
des murs, le Douglas – s’il est<br />
originaire d’Amérique du Nord,<br />
ce bois s’est très bien adapté au<br />
climat français, notamment à<br />
celui du Massif central où il est<br />
produit – pour l’habillage des<br />
structures, qui ne nécessite ni<br />
de traitement préalable ni<br />
entretien. Le choix du bois<br />
est avant tout écologique.<br />
Ce matériau présente en effet<br />
de nombreux atouts : c’est un<br />
très bon isolant thermique et<br />
phonique. Il possède toutes les<br />
garanties en terme de sécurité<br />
et vieillit bien. Sur le chantier,<br />
j’organise le travail d’une<br />
vingtaine de menuisiers<br />
et de charpentiers.<br />
Les constructions en bois sont<br />
en plein essor. Dans une région<br />
où la pierre volcanique est<br />
la norme en vigueur, le choix<br />
du bois délivre, selon moi, un<br />
véritable message aux jeunes<br />
élèves qui étudieront dans le<br />
futur lycée : il y a des alternatives<br />
au traditionnel parpaing et au<br />
béton. Le bois en est une<br />
crédible. De bon augure pour<br />
le développement durable… »<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 7
C’est dans l’actu ICI ET LÀ<br />
Île-de-France<br />
PREMIÈRES PIERRES TOUS AZIMUTS<br />
LA LIGNE 13 JOUE LES PROLONGATIONS<br />
Le prolongement de la ligne 13<br />
du métro parisien, désormais dotée<br />
de deux nouvelles stations – Les Agnettes<br />
et le terminus Les Courtilles –, a été inauguré<br />
le 14 juin. Ce nouveau tronçon d’une longueur<br />
de 1 800 m a été réalisé par Chantiers<br />
Modernes BTP, GTM GCS.<br />
Plus de 250 compagnons ont été mobilisés<br />
sur ce chantier qui a nécessité trois ans<br />
et demi de travaux. Pour aménager les voies,<br />
enterrées à une profondeur de 7 à 17 m,<br />
300 000 m 3 de terre ont été évacués via le port<br />
de Gennevilliers. La réelle difficulté était liée<br />
aux nappes phréatiques, du fait de la proximité<br />
de la Seine. Une enceinte étanche a donc été réalisée,<br />
avec des parois de 1,20 m d’épaisseur allant jusqu’à 24 m<br />
de profondeur. Malgré cette contrainte, le chantier d’un<br />
montant de 160 M€ a été livré et mis en service dans les<br />
temps. Selon les estimations, plus de 23 000 usagers par jour<br />
emprunteront ces nouvelles stations. La prochaine ligne<br />
figurant sur la liste est la ligne 12 (lire p.6).<br />
8 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
1<br />
1 L’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), réalisé par Campenon<br />
Bernard Construction sur le site du groupe hospitalier de la Pitié-Salpétrière (Paris).<br />
La pose de la première pierre a été célébrée le 18 juin dernier. 2 Lancement du chantier<br />
du lycée technique du BTP Les Pannevelles, à Provins (77), par Dumez Île-de-France,<br />
le 26 mai. 3 Gâteau-engin pour le démarrage de la reconstruction du lycée Romain-Rolland<br />
à Argenteuil (95), fêté le 27 mai par Dumez Île-de-France. 4 Parc d’activités commerciales<br />
Les portes de Chevreuse, à Coignières (78), lancé le 12 juin par Sicra (montage Sogam).<br />
5 Première pierre des bureaux Atlantis de Massy (91), posée le 18 juin par Sicra dans<br />
le cadre d’un montage signé par Sogam.<br />
Défi relevé à La Défense<br />
L’investisseur allemand Kanam a confié<br />
la rénovation de la tour Europe à Lainé Delau.<br />
Le défi à relever : livrer en 7 mois 11,5 M€<br />
de travaux tous corps d’état dans une tour<br />
partiellement occupée. En effet, le propriétaire<br />
a décidé de mener sa campagne de réhabilitation<br />
sur 7 des 28 étages que compte la tour en maintenant<br />
un locataire prestigieux en place, l’OCDE.<br />
Pour répondre aux exigences de qualité et de délai<br />
du client, Lainé Delau a déployé des équipes<br />
de nuit et monté des partenariats forts avec<br />
ses prestataires, notamment avec Viron, société<br />
de génie climatique filiale de Manei, qui a fait<br />
une offre sur l’ensemble des gaines techniques<br />
en 48 heures ! De son côté, Manei a dépêché<br />
sur place son préventeur sécurité pour travailler<br />
sur le sujet du travail de nuit dans les gaines<br />
de l’IGH : traitée en amont, la sécurité est ainsi<br />
devenue un “non-sujet” pour l’ensemble du chantier.
Portes ouvertes<br />
SUR LE CHANTIER<br />
TECHNICENTRE TGV<br />
Gros succès pour les deux journées Portes ouvertes sur le site ferroviaire<br />
de Gerland. L’univers des trains fait toujours rêver petits et grands.<br />
Premier Technicentre TGV<br />
installé en province, celui de<br />
Lyon a reçu vendredi 6 juin la<br />
visite des élus cofinanceurs du<br />
projet, des représentants de la<br />
SNCF (maître d’ouvrage et maître<br />
d’œuvre) et de la presse. L’occasion<br />
d’apprécier le défi relevé<br />
par les entreprises de VINCI pour<br />
livrer ce chantier en un temps<br />
record.<br />
Ce marché porte sur l’édification<br />
des cinq bâtiments du Technicentre.<br />
Le bâtiment principal,<br />
d’une longueur de 500 m pour<br />
70 m de large, offrira 9 voies<br />
ferrées couvertes pour accueillir<br />
les TGV lors des opérations de<br />
maintenance. Grâce à la mobilisation<br />
de près de 90 entreprises<br />
sous-traitantes, de plus de<br />
80 ingénieurs et techniciens et de<br />
250 compagnons, cette opération<br />
sera finalisée en vingt-deux mois<br />
seulement.<br />
Un véritable challenge, d’autant<br />
que la mission a été réalisée dans<br />
un environnement très contraignant,<br />
au milieu des voies ferrées<br />
Fibre optique<br />
DEUX SITES<br />
PILOTES À PARIS<br />
À l’initiative de la Mairie de Paris,<br />
un réseau en fibre optique a été déployé<br />
pour raccorder deux sites pilotes en fibre<br />
optique. Grâce à cette expérimentation<br />
unique menée par VINCI Networks,<br />
les utilisateurs pourront, dès<br />
septembre 2008, composer eux-mêmes<br />
leur bouquet de services auprès<br />
des différents opérateurs TV, Internet<br />
et téléphone...<br />
en exploitation. Cette belle réussite<br />
souligne une fois encore la<br />
capacité des entités régionales du<br />
groupe VINCI à porter des grands<br />
projets en partageant avec ses<br />
clients des valeurs communes :<br />
qualité des ouvrages, maîtrise<br />
des coûts et des délais, démarche<br />
environnementale et citoyenne<br />
intégrée. Cette réalisation, d’un<br />
montant total de plus de 250 M€,<br />
a rassemblé plusieurs entités<br />
de VINCI Construction France<br />
(GTM Bâtiment et Génie civil<br />
Lyon), EJL, La Champenoise et<br />
Tecnifer, groupées et emmenées<br />
par Chantiers Modernes Rhône-<br />
Alpes, mandataire, en charge d’un<br />
marché de plus de 66 M€.<br />
Après les élus et les financeurs, le<br />
public ! Le samedi 7 juin, curieux<br />
et passionnés se sont pressés<br />
pour découvrir les coulisses de ce<br />
chantier, au cœur du site ferroviaire<br />
de Gerland. Un parcours,<br />
animé par des salariés de la SNCF<br />
et de VINCI Construction France,<br />
apportait un éclairage complet<br />
aux visiteurs les plus curieux sur<br />
le site de 19 hectares.<br />
Un scarabée durable<br />
Le Scarabée, un ouvrage de 7 000 m 2 (dont Lamy<br />
est en charge du lot maçonnerie), situé dans la région<br />
de Roanne (42) et destiné à accueillir des manifestations<br />
à vocation économique et événementielle, a été livré<br />
en juin. Résolument tourné vers le développement<br />
durable, le Scarabée est équipé de panneaux<br />
photovoltaïques, de systèmes de protection solaire<br />
pour assurer un meilleur confort thermique en été,<br />
d’une isolation renforcée, d’économiseurs d’eau,<br />
de bassins de rétention des eaux pluviales...<br />
Implanté sur une zone de 40 000 m 2 en partie<br />
aménagée par Eurovia, le Scarabée est également<br />
doté de pistes cyclables favorisant un accès plus doux<br />
et respectueux de l’environnement.<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 9
C’est dans l’actu À SAVOIR<br />
10 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
Opération “le BTP au féminin”<br />
en Auvergne<br />
La direction déléguée Rhône-Alpes Sud, Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté<br />
de VINCI Construction France a lancé au printemps une opération<br />
de recrutement de femmes dans les métiers de la maçonnerie et des<br />
finitions pour ses sociétés auvergnates : Sobea Auvergne, Merle, Dumez<br />
Lagorsse. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’audit Vigeo et des<br />
engagements du Groupe pour promouvoir la diversité. Après avoir mobilisé<br />
les acteurs locaux, une campagne de communication a été lancée, suivie<br />
d’une réunion rassemblant une soixantaine de demandeuses d’emploi.<br />
Onze volontaires ont ensuite visité le chantier du lycée des métiers du<br />
bâtiment de Riom (lire p.7). Après entretien avec les opérationnels, six candidates<br />
ont réalisé des évaluations en milieu<br />
de travail (EMT). Cinq d’entre elles, âgées<br />
de 21 à 28 ans, pour certaines mères de<br />
famille et issues d’horizons très variés,<br />
ont été retenues et ont démarré leur<br />
formation le 16 juin sur le centre de formation<br />
de Romagnieu pour une première<br />
phase d’un mois. Cette formation<br />
en alternance d’une durée de 273 heures<br />
s’étalera sur six mois et abordera<br />
les fondamentaux du métier.<br />
LA SÉCURITÉ<br />
AVANCE<br />
Cinq visites inopinées<br />
de sécurité ont été réalisées<br />
en mai et juin dans différentes<br />
régions et activités : sur les<br />
chantiers de la STEP d’Orléans<br />
(EBL), Ravel à Guyancourt<br />
(Lainé Delau), du Viaduc de<br />
Compiègne (Dodin, Campenon<br />
Bernard TP, Chantiers Modernes,<br />
GTM GCS), de la piscine de Crépyen-Valois/BUL<br />
à Saint-Quentinsur-Vicq<br />
(Sogea Picardie/Sogea<br />
Caroni). Une attention toute<br />
particulière a été portée sur<br />
la stabilisation des banches de<br />
grande hauteur, les manutentions<br />
par paniers, les modes d’élingage<br />
et de stockage des pièces<br />
préfabriquées. Si des inégalités<br />
subsistent, l’état d’esprit dans<br />
lequel se sont déroulées ces visites,<br />
menées dans le cadre de la feuille<br />
de route Prévention 2007/2008,<br />
met en évidence le désir partagé<br />
d’être professionnel et toujours<br />
plus rigoureux pour faire<br />
progresser les performances en<br />
matière de santé et de sécurité.<br />
Le travail d’analyse et le souci<br />
du détail restent les éléments<br />
incontournables pour maintenir<br />
et renforcer cet engagement.<br />
PRÊTES POUR LA FORMATION<br />
en alternance qui s’étalera sur six mois.<br />
FORMATION SUR LE TERRAIN pour les futures maçonnes.<br />
Express Lisbonne, capitale de l’innovation. La convention annuelle des cadres dirigeants<br />
de VINCI s’y est déroulée du 19 au 22 juin. C’était l’occasion pour les 350 participants d’échanger<br />
et de réfléchir sur toutes les formes d’innovation : sociales, environnementales, au service<br />
du développement et créatrices de valeur pour VINCI. Une étude sur l’état des lieux de l’innovation<br />
chez VINCI a été présentée par le cabinet de consultants Oliver Wyman. Gérard Maurice,<br />
Président de Sogea Sud, a été réélu à la présidence de Canalisateurs de France.<br />
BEAU TROPHÉE<br />
POUR LAINÉ DELAU<br />
La mixité est encore à l’honneur,<br />
récompensée par le trophée Bâtir<br />
au Féminin, remis par la Fédération<br />
française du bâtiment pour la première<br />
fois cette année. Ce trophée salue<br />
les entreprises ayant mené des actions<br />
concrètes en faveur de l’accueil<br />
des femmes dans les équipes et sur<br />
les chantiers. Lainé Delau a obtenu<br />
le trophée dans la catégorie des<br />
entreprises de plus de 100 personnes<br />
grâce notamment à sa démarche<br />
pour promouvoir la mixité à tous<br />
les niveaux hiérarchiques. Un accord<br />
spécifique a également été signé<br />
avec les partenaires sociaux portant<br />
sur l’égalité des salaires, l’accès facilité<br />
au temps partiel et la féminisation<br />
de l’embauche des compagnons.
CBC HABITAT AU SALON CONSTRUCTÉO<br />
La transformation de l’ancienne<br />
sous-station EDF de la rue Raymond-<br />
Losserand, à Paris, en hôtel industriel<br />
– un projet réalisé par CBC Habitat<br />
pour la Sagi – a été nominée par le jury<br />
des Trophées Constructéo dans<br />
la catégorie “Démarche performante<br />
d’une équipe sur une réhabilitation<br />
Inventer<br />
aujourd’hui<br />
la ville de<br />
demain<br />
Les différentes entités du<br />
groupe VINCI conçoivent au<br />
quotidien des solutions innovantes<br />
en matière de développement<br />
et de mobilité. La Fabrique de la<br />
cité a pour ambition de prolonger<br />
et d’amplifier cette dynamique,<br />
centrale dans la stratégie et dans<br />
l’organisation du Groupe, en valorisant<br />
les initiatives et en ouvrant<br />
le dialogue. Ce cercle de réflexion<br />
créé par VINCI a tenu, en avril à<br />
Londres, son premier séminaire<br />
intitulé “Mobilité en ville : changeons<br />
!”. Durant deux jours, plus<br />
de 70 participants français et<br />
étrangers ont échangé leurs expériences<br />
sur l’avenir de nos métropoles.<br />
Comment répondre aux<br />
attentes des citadins en matière de<br />
déplacement ? Comment anticiper<br />
l’impact des décisions publiques<br />
sur la mobilité ? Quelles seront les<br />
formes de la mobilité de demain ?<br />
Urbanistes, économistes, sociologues,<br />
élus, opérationnels de grandes<br />
entreprises et cadres du groupe<br />
VINCI ont débattu de ces questions<br />
autour de tables rondes. Plus<br />
d’infos sur les solutions d’une<br />
mobilité durable ? Rendez-vous<br />
sur www.lafabriquedelacite.com<br />
ou exploitation de bâtiment tertiaire”.<br />
Ces trophées récompensent les équipes<br />
ayant conçu et réalisé des opérations<br />
exemplaires en matière de confort<br />
d’espace, de consommation d’énergie<br />
et de coût d’exploitation. Ils ont été<br />
décernés le 21 mai lors du nouveau Salon<br />
parisien Constructéo.<br />
Rhône-Alpes Nord<br />
PARTENARIATS AVEC LE<br />
MONDE DE L’ENSEIGNEMENT<br />
• Chantiers Modernes Rhône-Alpes<br />
a lancé en janvier le parrainage du collège<br />
Georges-Brassens à Décines-Charpieu (69).<br />
Cette démarche s’inscrit dans l’option<br />
de la découverte professionnelle<br />
(3 heures) en classe de 3e . L’entreprise<br />
et les métiers du BTP seront présentés<br />
aux professeurs et aux élèves avec<br />
des témoignages de jeunes embauchés.<br />
La visite d’un chantier est programmée<br />
avant la fin de l’année scolaire.<br />
• Un autre partenariat a été mis<br />
en place sur le chantier du complexe<br />
culturel de Rumilly entre GTM Annecy<br />
Pays de Savoie et le lycée d’enseignement<br />
professionnel Porte-des-Alpes à Rumilly (74).<br />
Ce type d’action sera également mené<br />
au lycée technique du Mont-Blanc à<br />
Sallanches (74) à la prochaine rentrée, tout<br />
comme au lycée du Nivolet de La Ravoire (73).<br />
• Par ailleurs, le plus grand chantier<br />
de la LGV Paris-Rhin-Rhône branche Est<br />
a été ouvert à près de 2 200 écoliers.<br />
Réseau Ferré de France (RFF), qui dirige<br />
L’HÔTEL INDUSTRIEL de la rue Raymond-Losserand à Paris.<br />
les travaux, a organisé une journée de visite<br />
à l’intention des classes de CE2, CM1<br />
et CM2 des communes proches du tracé :<br />
Auxonne, Flammerans, Magny-Montarlot,<br />
Dammartin, Offlanges, Placey, Franey,<br />
Ruffey-le-Château et Burgille. Cet événement<br />
fut une occasion unique pour les enfants<br />
de découvrir de manière pédagogique ce<br />
grand chantier qui s’étend sur 140 km avec<br />
le concours des entreprises qui y travaillent,<br />
notamment GTM GCS/Agence TP de Lyon.<br />
Une Maison des<br />
savoirs au Togo<br />
Depuis plusieurs années, la direction<br />
déléguée VINCI Construction France<br />
Sud-Ouest soutient financièrement<br />
les projets de l’association Human’Isa.<br />
En mai, une trentaine de jeunes<br />
ingénieurs de l’Isa BTP se sont rendus<br />
au Togo pour construire une<br />
Maison des savoirs, qui abritera<br />
une bibliothèque, un point d’accueil<br />
MST et une salle informatique.<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 11
La saga du mois<br />
12<br />
ELITHIS,<br />
LA TOUR À ÉNERGIE POSITIVE<br />
FAIRE D’UN IMMEUBLE DE BUREAUX UNE TOUR CAPABLE D’ASSURER SA PROPRE AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE,<br />
voilà qui représente un défi environnemental de taille. C’est ainsi qu’est née la tour Elithis, qui sera livrée début<br />
2009. Son édification marque l’ère nouvelle de l’énergie positive.
Notre<br />
invité<br />
“Dans une planète finie, à l’espace<br />
et aux ressources limités, il devient urgent<br />
de prendre en compte l’impact écologique et social<br />
d’un produit dès sa conception, pour le suivre du berceau<br />
à la tombe et l’inscrire dans une économie circulaire.<br />
“Le temps du monde fini commence”, comme l’évoquait<br />
Paul Valéry. » Nicolas Hulot<br />
« Notre travail en amont avec l’architecte a duré un an »<br />
Nadine Barralon,<br />
directrice des études et du commercial, C3B<br />
« Notre contribution à la<br />
conception de la tour Elithis<br />
a principalement porté sur la<br />
structure. L’architecte voulait<br />
une tour très aérienne dont<br />
le gros œuvre devait passer<br />
le plus inaperçu possible.<br />
Nous avions donc une<br />
équation à résoudre entre des<br />
dimensions les plus réduites<br />
possible et un prix maximum<br />
garanti – équivalent à celui<br />
d’un projet traditionnel – sur<br />
lequel nous nous étions<br />
engagés avant même d’avoir<br />
l’image définitive du projet.<br />
Nous n’avons pas dessiné la<br />
tour, mais chaque fois que<br />
l’architecte traçait un trait,<br />
le bureau d’étude de C3B<br />
vérifiait sa compatibilité<br />
avec l’objectif prix et pouvait<br />
proposer des modifications,<br />
orienter la conception en<br />
avançant ainsi pas à pas. Ce<br />
travail en amont, qui a duré un<br />
an, a permis de cerner toutes<br />
les contraintes, de structure<br />
bien sûr, mais aussi celles<br />
liées au sous-sol et à l’exiguïté<br />
du site. À la signature du<br />
marché et avant de démarrer<br />
les travaux, les équipes<br />
d’études comme les équipes<br />
chantier connaissaient ainsi<br />
parfaitement leur sujet. »<br />
13
La saga du mois<br />
ELITHIS, LA TOUR À ÉNERGIE POSITIVE<br />
C3B, filiale de VINCI<br />
Construction France, et<br />
Elithis Ingénierie, bureau<br />
d’études thermique et<br />
énergétique, ont l’habitude<br />
de travailler ensemble et cela<br />
depuis plus de vingt ans. Des relations<br />
de partenariat ont été développées<br />
à travers de nombreux projets.<br />
« Quand on a des études à faire, on travaille<br />
avec Elithis notamment sur des<br />
grosses opérations comme par exemple<br />
la restructuration et l’extension de<br />
l’École des greffes à Dijon », explique<br />
Christian Grojean, responsable de<br />
l’agence de Côte-d’Or de C3B.<br />
Début 2007, c’est donc tout naturellement<br />
que Thierry Bièvre, directeur<br />
général d’Elithis, a demandé à C3B<br />
de construire la tour qui serait à la<br />
fois le siège de sa société, la vitrine de<br />
son savoir-faire en génie climatique<br />
et énergétique, et un projet “laboratoire”.<br />
« Nous avons conclu un marché<br />
avec Elithis, raconte Médéric Pelletier,<br />
conducteur de travaux de C3B. Dès<br />
l’amont, nous avons donc travaillé avec<br />
l’architecte Arte Charpentier et Elithis<br />
Ingénierie qui, en plus de son rôle de<br />
maître d’ouvrage, tient aussi la place<br />
centrale dans l’éco-ingénierie du projet.<br />
Ce processus d’aller-retour entre l’architecte,<br />
Elithis Ingénierie et C3B a duré<br />
une dizaine de mois, jusqu’à l’ordre de<br />
service reçu en octobre 2007. »<br />
L’efficacité énergétique<br />
avant tout. « Elithis Ingénierie est<br />
compétent dans le domaine énergétique,<br />
explique Thierry Bièvre. Si nous<br />
avions visé l’ensemble des cibles environnementales<br />
comme le recommande<br />
la démarche HQE, nous nous serions<br />
dispersés. Nous nous sommes donc<br />
focalisés sur la seule efficacité énergétique<br />
et avons laissé C3B organiser<br />
le chantier selon ses bonnes pratiques<br />
habituelles sans lui imposer<br />
1<br />
Christophe Gobin, responsable R&D de VINCI Construction France<br />
« Souvent, le maître d’ouvrage imagine qu’il peut se tenir à l’écart de<br />
la conception de son projet. Dans le cas de l’éco-conception, il est au<br />
contraire indispensable qu’il en assume les principales hypothèses.<br />
L’architecte, les thermiciens, le constructeur... et le maître d’ouvrage ne<br />
peuvent pas réfléchir dans un processus séquentiel traditionnel où chacun<br />
se contente de travailler de son côté à partir de ce que lui fournit l’échelon<br />
précédent : l’économie du projet étant dans la conception même de celui-ci,<br />
il doit donc être développé en partenariat.<br />
C’est notamment ce qui fait l’exemplarité de la tour Elithis : le maître<br />
d’ouvrage s’est totalement impliqué et tous – l’architecte, le bureau d’études<br />
(qui est en même temps maître d’ouvrage) et le constructeur – ont dès<br />
le départ travaillé conjointement pour mettre au point et adhérer<br />
solidairement à des idées dont il faut souligner que la plupart sont basées<br />
sur le simple bon sens. »<br />
14 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
« En éco-conception, il faut que le maître d’ouvrage<br />
s’implique et assume les principales hypothèses.<br />
Ce qui fait l’exemplarité de la tour. »<br />
La compacité<br />
Pas d’avancées, de décrochements... la forme très<br />
compacte de la tour permet de minimiser les échanges<br />
thermiques et d’économiser 25 % de l’énergie.<br />
L’étanchéité<br />
L’enveloppe représente 80 % de la solution. La<br />
tour est très largement vitrée mais l’étanchéité<br />
est particulièrement soignée ; le bois est utilisé<br />
comme isolant, mais protégé par du métal pour<br />
supprimer les problèmes d’entretien.<br />
Le bouclier solaire<br />
En tôle déployée de couleur cuivre,<br />
le bouclier répond à la trajectoire<br />
du soleil. L’inclinaison de ses volets<br />
fi xes est calculée pour protéger du<br />
soleil lorsqu’il est à son zénith, mais<br />
laisse entrer ses rayons lorsqu’il<br />
est rasant comme c’est le cas<br />
huit mois par an à Dijon. La visibilité<br />
vers le bas est préservée, seule<br />
l’horizontale est réduite. La courbe<br />
échancrée du bouclier sur le côté suit<br />
l’ombre projetée par le bâtiment de<br />
l’auditorium voisin : un bouclier solaire<br />
sur cette zone aurait eu un effet<br />
contraire à celui recherché.<br />
L’éclairage économe<br />
La tour est dotée de luminaires à faible<br />
consommation offrant un éclairage permanent<br />
réduit (150 lux au lieu de 500 habituellement).<br />
Cet éclairage est complété par un réseau de prises<br />
individuelles pour des luminaires à diodes.<br />
Ils sont utilisés en fonction des besoins réels<br />
des utilisateurs. L’économie atteint 50 %.<br />
CONSOMMATION D’ÉNERGIE DIVISÉE PAR DIX !<br />
Comment ça marche ?<br />
Peu de technologie, mais des solutions architecturales<br />
parfaitement pensées. Il n’y a guère d’autres secrets pour<br />
comprendre les performances énergétiques étonnantes<br />
de la tour Elithis : sa consommation globale – 20 kWh/m2/an –<br />
sera inférieure de plus de dix fois aux 220 kWh/m2/an requis<br />
par la réglementation thermique 2005.
2<br />
« Le concept de développement durable<br />
est très large. Nous préférons parler<br />
d’éco-conception et d’éco-technologies. »<br />
Christophe Gobin, responsable R&D<br />
de VINCI Construction France<br />
« L’acte de bâtir est une partie majeure, mais une partie seulement<br />
de la démarche de développement durable. Celle-ci englobe en effet<br />
des problématiques différentes, dont certaines ne sont pas de notre<br />
ressort mais de celui du politique, en particulier en ce qui concerne<br />
la localisation et l’environnement des projets. La consommation<br />
globale d’énergie entraînée par l’utilisation d’un bâtiment dépend<br />
par exemple, pour une part, du plan local d’urbanisme qui<br />
a déterminé son implantation, du plan de déplacement urbain<br />
s’il existe, de la proximité d’une ligne de transport en commun, etc.<br />
Nous, nous sommes capables d’optimiser l’impact environnemental<br />
de l’objet construit. C’est pour cela que, plutôt que de développement<br />
durable, VINCI Construction France comme Elithis Ingénierie<br />
préfèrent parler d’éco-conception et d’éco-technologies. »<br />
La climatisation<br />
Le système triple fl ux breveté par Elithis utilise automatiquement l’air plus frais de<br />
la nuit pour éviter les écarts de température. Il optimise ainsi le recours aux frigories<br />
naturelles. En cas de besoin, la production d’air frais est assurée par un système<br />
adiabatique (fonctionnant sur le principe de l’évaporation de l’eau) nettement moins<br />
gourmand en énergie que les solutions classiques avec compresseurs.<br />
Le photovoltaïque<br />
Le toit est équipé de panneaux<br />
photovoltaïques de technologie<br />
hybride (association de silicium<br />
amorphe et monocristallin<br />
offrant un rendement optimal).<br />
La production prévisionnelle,<br />
revendue à EDF, est de 85 000<br />
kWh/an contre 60 000 pour des<br />
panneaux de technologie classique.<br />
Chaudière à granulés<br />
de bois<br />
Le chauffage n’est nécessaire que<br />
lorsque la température extérieure<br />
descend au-dessous de 5 °C. La chaleur<br />
est alors fournie par une chaudière à<br />
granulés de bois dont la consommation<br />
ne dépassera pas l’équivalent de celle<br />
d’une petite maison.<br />
La charte<br />
Pour atteindre ses objectifs, voire<br />
les dépasser, et parvenir à un bilan<br />
énergétique positif, la tour a besoin<br />
de l’adhésion de ses occupants à<br />
des règles simples de bon usage.<br />
Un compteur placé dans le hall<br />
permettra à chacun de connaître<br />
en permanence le niveau<br />
de performance atteint.<br />
de contraintes particulières.<br />
On s’aperçoit qu’en agissant ainsi, on<br />
attaque en réalité 90 % des cibles. Un<br />
exemple : la compacité du bâtiment qui<br />
permet de réduire les échanges thermiques<br />
est aussi une façon de minimiser<br />
les consommations de béton, d’acier<br />
ou d’autres matériaux, donc “l’énergie<br />
grise” dépensée pour les produire,<br />
les transformer, les transporter et les<br />
mettre en œuvre. »<br />
Une réalité de terrain exigeante.<br />
La tour Elithis est un beau<br />
bâtiment simplement contemporain.<br />
Pourtant, sa consommation<br />
d’énergie est plus de dix fois inférieure<br />
à celle d’une tour de bureau<br />
conventionnelle ! « Nous savons tous<br />
que nous devons aller vers une société<br />
plus sage et plus économe, explique<br />
Thierry Bièvre. La tour Elithis en est<br />
un manifeste concret, mais nous ne<br />
voulions surtout pas que ce geste soit<br />
visuellement agressif. Les principes<br />
généraux de sa conception reposent<br />
principalement sur la matière grise<br />
et non sur la technologie. »<br />
Le projet adopte notamment une<br />
humilité totale par rapport au site,<br />
c’est celui-ci qui commande une<br />
large part de la conception : l’orientation,<br />
l’ensoleillement, les vents<br />
dominants, les immeubles avoisinants,<br />
le sous-sol... Ce qui veut dire<br />
que le projet éco-conçu fonctionne là<br />
où il est implanté, mais qu’il suffirait<br />
de le déplacer de 100 mètres pour que<br />
ce ne soit plus le cas.<br />
À cette réalité du site, trois<br />
contraintes fortes s’ajoutent à Elithis<br />
en tant que maître d’ouvrage et<br />
bureau d’études : l’objectif d’énergie<br />
positive (consommer moins que ce<br />
que l’immeuble produit), le budget<br />
sans possibilité de dépassement<br />
et le respect de l’environnement.<br />
Contrairement à l’habitude<br />
« Quand je monte tout là-haut, c’est<br />
comme si j’ouvrais la porte des étoiles… »<br />
Snezhana Paunova<br />
grutière, C3B<br />
« En Bulgarie, j’ai été<br />
monitrice de parachutisme,<br />
je m’imaginais donc dans un<br />
métier en hauteur, couvreur<br />
ou cordiste... Et puis, à la<br />
suite d’un bilan de<br />
compétences, j’ai suivi un<br />
stage de découverte du métier<br />
de grutier et j’ai adoré ! Je me<br />
suis retrouvée à 50 mètres<br />
au-dessus du sol avec des<br />
vues imprenables... J’ai été<br />
engagée par C3B avec un<br />
contrat de formation en CDI<br />
qui m’a permis de passer le<br />
Caces avec 100 % de réussite.<br />
La grue, c’est un monde<br />
à part. C’est comme si on<br />
ouvrait la porte des étoiles.<br />
Mais attention, la moindre<br />
inattention est interdite ! »<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 15
La saga du mois<br />
ELITHIS, LA TOUR À ÉNERGIE POSITIVE<br />
16 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
« L’éco-conception devient une dimension<br />
stratégique pour VINCI Construction France »<br />
Christophe Gobin, responsable R&D<br />
de VINCI Construction France<br />
« Le bâti est au cœur du développement durable, puisqu’il représente<br />
40 % de toute l’énergie consommée dans les pays développés. Depuis<br />
longtemps, nous travaillons avec l’École des Mines de Paris sur l’analyse<br />
des cycles de vie, nous menons des recherches sur la simulation<br />
dynamique du fonctionnement des bâtiments, sur la réduction des flux en<br />
cours de chantier et pendant l’exploitation du bâtiment, sur les différents<br />
impacts, de la problématique de l’eau à l’éco-toxicité en passant par les<br />
déchets ultimes. À l’instar d’autres secteurs, comme celui de l’automobile,<br />
nous devons passer à l’éco-conception de nos produits pour parvenir à des<br />
constructions éco-efficientes. Certains concepts sont maintenant aboutis,<br />
comme l’Habitat Colonne (lire p. 26). Aujourd’hui, nous sommes prêts à<br />
passer dans cette nouvelle dimension de notre métier : l’éco-conception. »<br />
Russie,<br />
les terrassiers<br />
font leurs<br />
études<br />
« J’aime, à partir d’un plan, créer de la matière »<br />
« J’ai suivi un BTS Bâtiment<br />
et une formation de conducteur<br />
de travaux en réalisant tous mes<br />
stages chez C3B. Mon tuteur<br />
était Nicolas Bourg, le directeur<br />
de travaux de l’agence Côte-d’Or.<br />
Une fois mon diplôme en poche,<br />
je suis donc naturellement<br />
rentré chez C3B en CDI avec<br />
contrat de professionnalisation.<br />
Ce que je trouve extraordinaire<br />
dans ce métier, c’est de partir<br />
d’un bout de papier, d’un plan,<br />
et de créer de la matière. »<br />
qui veut que l’ingénieur<br />
s’adapte à la création de l’architecte,<br />
la démarche a été inverse : c’est l’architecte<br />
qui a travaillé en fonction<br />
des contraintes techniques établies<br />
par le thermicien et l’énergéticien.<br />
Et Arte Charpentier a démontré que<br />
ces contraintes ne freinent pas la<br />
créativité, mais au contraire la stimulent<br />
puisque la première épure a<br />
pratiquement été la bonne.<br />
Un projet laboratoire pour<br />
tous. « Équipée de 1 600 capteurs,<br />
la tour Elithis est surtout un “projet<br />
QUIZ<br />
1 Le kir, mélange de crème<br />
de cassis et de bourgogne<br />
aligoté, est une spécialité<br />
de Dijon. Savez-vous d’où<br />
vient le nom de cet apéritif ?<br />
du nom d’une ancienne<br />
monnaie du royaume de<br />
Bourgogne<br />
du nom du chanoine Kir,<br />
longtemps maire de Dijon<br />
de “Khirr !” qui signifie<br />
“À votre santé !”en patois<br />
bourguignon<br />
2 La moutarde est une<br />
autre spécialité dijonnaise.<br />
C’est une plante cruciféracée<br />
cousine<br />
du navet<br />
de la carotte<br />
de la betterave<br />
3 La tour Elithis est<br />
équipée d’un système<br />
de climatisation<br />
apathique<br />
aquatique<br />
adiabatique<br />
laboratoire”, insiste Thierry Bièvre.<br />
Outre la validation des solutions<br />
retenues, elle permettra de faire progresser<br />
les logiciels de conception et<br />
de simulation existants et d’en développer<br />
de nouveaux en les confrontant<br />
aux mesures réelles. Les données<br />
recueillies formeront une base<br />
ouverte permettant à tous de nourrir<br />
la réflexion : acteurs du bâtiment,<br />
écoles d’ingénieurs, universités…<br />
Nous aurons réussi notre projet si ses<br />
retombées profitent à tous. »<br />
3 « Nous savons tous<br />
PROCHAINE SAGA<br />
Aurélien Jeuvrey<br />
conducteur de travaux adjoint, C3B<br />
que nous devons aller<br />
vers une société<br />
plus sage et<br />
plus économe »<br />
Thierry Bièvre,<br />
directeur général d’Elithis<br />
4 Les panneaux<br />
photovoltaïques<br />
transforment la lumière du<br />
soleil en électricité. Mais<br />
combien de temps cette<br />
lumière met-elle à franchir la<br />
distance du Soleil à la Terre ?<br />
45 secondes<br />
8 minutes<br />
1 h 40 min<br />
Réponses p. 19 !
RÈGLE DU JEU : Grâce à l’indice et aux caractères à jouer, découvrez le<br />
Mokitu, un mot en rapport avec notre invité. Inscrivez ce mot dans la zone<br />
colorée, puis, complétez la grille afin que chaque ligne, chaque colonne et<br />
chaque région contiennent une seule fois chaque caractère à jouer.<br />
U é L<br />
A B<br />
B é I L U<br />
T U<br />
L é E Q<br />
E A L T B<br />
B L<br />
é Q I<br />
INDICE : Cette forme alternative de commerce fait vivre plus<br />
de 5 millions de personnes, dans plus de 50 pays à travers le monde.<br />
Un éco-chantier ?<br />
7 ERREURS ANTI-ENVIRONNEMENT<br />
Il semblerait que ce chantier ne respecte pas<br />
les règles élémentaires du développement<br />
durable, voire celles du bon voisinage.<br />
Cherchez les sept manquements qui<br />
endommageront, à coup sûr, notre précieux<br />
environnement.<br />
Numéroscope<br />
Chiffres et mesures peuvent nous aider<br />
à préserver l’environnement ou à bâtir<br />
les nouveaux espaces. Apportez votre<br />
pierre à l’édifice en découvrant le chiffre<br />
fétiche de votre année personnelle.<br />
Exemple : Paul, né le 14 octobre<br />
14 (jour) + 10 (mois) + 2008 (année en<br />
cours) = 1 + 4 + 1 + 2 + 8 = 16 = 1 + 6 = 7<br />
Le chiffre fétiche de Paul pour l’année 2008<br />
est : 7 (en 2009, Paul sera en année 8)<br />
1 Libérez-vous<br />
durablement<br />
Année idéale pour<br />
devenir un éco-citoyen.<br />
Vos décisions exercent<br />
un impact positif sur votre<br />
environnement. Vous prenez<br />
enfin des initiatives.<br />
Changement climatique,<br />
le calme succède<br />
à la tempête avec<br />
de belles rencontres.<br />
2 L’isolation<br />
a du bon<br />
Vous renforcez<br />
l’isolation, aussi bien<br />
à la maison que d’un point<br />
de vue financier. Les devis<br />
se multiplient pour obtenir<br />
de bons rapports qualité-prix.<br />
Les échanges sont<br />
basés sur la confiance.<br />
Année idéale pour agrandir la<br />
famille, élaborer des projets.<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9<br />
3 Passez au tri<br />
sélectif<br />
Si à la maison, vous gérez<br />
votre consommation<br />
et triez vos déchets, il en va<br />
de même dans le travail.<br />
Vous sélectionnez<br />
vos relations et ne<br />
vous engagez qu’auprès de<br />
personnes susceptibles de<br />
faire évoluer votre carrière.<br />
4 Écoconstruisez<br />
votre vie<br />
Le 4 symbolise les<br />
murs de la maison.<br />
L’occasion vous est donnée<br />
de déménager. Choix<br />
des matériaux, intérêt pour<br />
les énergies renouvelables,<br />
vous pariez sur l’avenir.<br />
Les unions<br />
s’officialisent.<br />
5 Soyez prêt<br />
à passer au vert<br />
L’année 5 vous encourage<br />
à vous démarquer<br />
de votre entourage, quitte<br />
à taper du poing sur la table<br />
pour éveiller les consciences.<br />
Physiquement,<br />
vous êtes au meilleur<br />
de votre forme.<br />
6 Prenez soin de votre<br />
environnement<br />
Vous réalisez que<br />
vous ne pouvez<br />
triompher sans l’aide de votre<br />
entourage. Il n’y a pas mieux<br />
que le covoiturage pour<br />
harmoniser les relations.<br />
En adoptant<br />
un langage courtois,<br />
vous réduisez les émissions<br />
de gaz à effet de serre<br />
et purifiez l’atmosphère.<br />
UN SIMPLE CALCUL !<br />
Pour trouver le chiffre fétiche de votre année<br />
personnelle, il suffit d’additionner votre jour de naissance<br />
+ mois de naissance + année en cours (2008).<br />
Si la somme obtenue dépasse 9, réduisez en<br />
additionnant les deux chiffres de votre résultat.<br />
7Osez le<br />
photovoltaïque<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 c’est la pause !<br />
On l’appelle l’année<br />
du destin. Vous<br />
préférez la lumière<br />
à l’ombre, sans aveugler<br />
pour autant vos proches.<br />
Loisirs et voyages<br />
illustrent votre désir<br />
d’apporter votre modeste<br />
contribution à la protection<br />
de l’environnement.<br />
8 Ayez la fibre écolo<br />
Produits du commerce<br />
équitable, choix de vos<br />
tenues en fonction de leur<br />
origine, c’est à la loupe que<br />
vous décortiquez votre vie<br />
quotidienne. Cette année,<br />
vous décidez d’éduquer<br />
vos proches et vous leur<br />
apprenez à moins gaspiller.<br />
Sur le plan relationnel,<br />
vous créez<br />
constamment l’événement.<br />
9 Découvrez le<br />
régime alternatif<br />
L’alternative... Vous<br />
découvrez le sens<br />
de ce mot. Rouler propre,<br />
récupérer l’eau de pluie.<br />
En consommant moins<br />
mais mieux, vous ferez<br />
des économies et affinerez<br />
votre silhouette.<br />
Ajoutez quelques<br />
exercices à votre<br />
régime, et vous serez<br />
bientôt irrésistible.<br />
Réponses p. 19 !<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 17
c’est la tradition<br />
LE DRAPEAU<br />
ON LE HISSE, parfois au prix d’efforts impressionnants<br />
comme ceux réalisés par les alpinistes ou les spationautes.<br />
Il représente la fin d’une histoire, d’une aventure.<br />
Dans le bâtiment, le gros œuvre terminé, un drapeau est<br />
planté sur le dernier plancher coulé. Tout un symbole !<br />
L’HÔPITAL SAINTE-MUSSE<br />
affiche les couleurs des entreprises<br />
qui ont participé à sa construction.<br />
18 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
EXPÉDITION<br />
POLAIRE de<br />
l’amiral Robert<br />
Edwin Peary<br />
au pôle Nord<br />
vers 1902.<br />
SOGEA TPI.<br />
Tous les compagnons sont<br />
fiers de poser pour la photo,<br />
avec le drapeau de leur entité.<br />
UN ABOUTISSEMENT<br />
Lorsque Maurice Herzog et Louis Lachenal atteignent le sommet de l’Annapurna<br />
au Népal, première ascension à 8 000 mètres, en 1950, ils y plantent le drapeau<br />
français.<br />
Quand Armstrong marche le premier sur le sol de la Lune, il y déploie le drapeau<br />
américain. Au-delà de l’appartenance à un pays, c’est la marque de l’exploit<br />
accompli qu’ils laissent.
AU SOMMET DE LA TOUR GRANITE<br />
Le gros œuvre des 42 étages de la tour terminé, le drapeau a été déroulé lors<br />
d’une cérémonie rassemblant plus de 600 invités. La tradition est respectée.<br />
AU SOMMET, le Néo-Zélandais Hillary<br />
crie victoire. Il vient de vaincre<br />
le mont Everest avec son guide népalais<br />
Tenzing à l’aide d’appareils respiratoires.<br />
LE DRAPEAU À DAMIER est brandi lorsque<br />
le vainqueur de la course automobile franchit la ligne<br />
d’arrivée. Ici au Grand Prix de Malaisie, 2008.<br />
LA CONQUÊTE DU PÔLE<br />
imagerie enfantine,<br />
dans les années 1900.<br />
Solution des jeux<br />
Quiz Saga<br />
1 - Du nom du chanoine Kir, longtemps maire de Dijon.<br />
2 - Du navet. 3 - Adiabatique. 4 - 8 minutes<br />
Mokitu<br />
U E I T A é L B Q<br />
A T L U Q B E I é<br />
B é Q E I L U A T<br />
E I A L B Q T é U<br />
T L B é U E I Q A<br />
é Q U I T A B L E<br />
Q U E A L I é T B<br />
I A T B é U Q E L<br />
L B é Q E T A U I<br />
Un éco-chantier ?<br />
1 - Absence de bac de rétention sous le fût d’huile :<br />
pollution du sol et de l’eau. 2 - Envol de poussière :<br />
pollution de l’air et gêne des riverains et des ouvriers.<br />
3 - Bruit : gêne des riverains et des ouvriers. 4 - Pas<br />
de tri des déchets de chantier : absence de valorisation<br />
des matières. 5 - Fuite d’eau : diminution des ressources<br />
naturelles. 6 - Écoulement de laitance : pollution<br />
du sol et de l’eau. 7 - Salissure des voies publiques<br />
par les boues de chantier : gêne des riverains.<br />
Vos réactions !<br />
Retrouvez Passion Construction en ligne :<br />
www.vinci-construction.fr et faites-nous part<br />
de vos réactions, commentaires ou suggestions<br />
sur communication@vinci-construction.fr<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 19
C’est innovant<br />
Sécurité<br />
ENGINS ET PIÉTONS SUR<br />
LA MÊME LONGUEUR D’ONDE<br />
L’ENTREPRISE DESCHIRON a expérimenté en<br />
conditions réelles un dispositif conçu pour détecter<br />
les piétons qui évoluent sur les chantiers à proximité<br />
des engins de terrassement. Un test prometteur.<br />
20 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
On connaissait les avertisseurs<br />
sonores de<br />
recul et, plus récemment,<br />
les caméras<br />
de recul dont sont<br />
désormais équipés, sur recommandation<br />
de la Caisse nationale<br />
d’assurance maladie, les engins<br />
qui œuvrent sur le chantier de<br />
la LGV Rhin-Rhône. On est en<br />
train aujourd’hui de passer à un<br />
autre système pour informer les<br />
conducteurs d’engins de la présence<br />
d’un homme à pied dans la<br />
zone d’évolution de leurs machines<br />
: le dispositif de détection par<br />
ondes radioélectriques.<br />
Des mesures qui doivent<br />
être respectées. Deschiron<br />
a choisi de tester cette solution<br />
sur un tronçon de l’A 19 pendant<br />
trois mois, avec le partenariat<br />
de l’INRS (Institut national de<br />
recherche et de sécurité). Pourquoi<br />
un tel système ? « Lors des<br />
manœuvres, la visibilité au volant<br />
n’est que partielle, répond Ludovic<br />
Laforet, ingénieur au service<br />
matériel de l’entreprise de terrassement.<br />
Un piéton peut donc<br />
facilement passer inaperçu dans la<br />
zone d’évolution de ces engins de<br />
plus de 3 mètres de haut. »<br />
Ça phosphore sur les chantiers<br />
Quand les innovations viennent du terrain<br />
Le dispositif repose sur une balise<br />
radio et un transpondeur (badge).<br />
Dès que la balise installée sur l’engin<br />
émet une onde, le transpondeur<br />
capte le signal et envoie en<br />
retour une réponse qui déclenche<br />
un signal sonore dans la cabine<br />
signalant au conducteur de l’engin<br />
une présence humaine dans sa<br />
zone d’évolution. « Cette solution<br />
est apparue très efficace parce qu’elle<br />
ne reconnaît que les hommes,<br />
Ondes positives<br />
CHAQUE PIÉTON porte son badge<br />
dès qu’il pénètre sur le chantier.<br />
Immédiatement, la balise de l’engin<br />
le détecte et avertit son conducteur.<br />
Recyclage et synergie<br />
Que faire des lests de béton, impossibles à réutiliser ?<br />
Pour l’édification de prémurs sur le chantier de l’établissement<br />
pénitentiaire de Meaux, 80 lests ont été fabriqués. Une fois la pose<br />
des prémurs effectuée, l’équipe chargée du déblaiement s’est<br />
trouvée confrontée à un problème d’évacuation de déchets.<br />
Pas simple de se débarrasser de pareils matériaux ! Mais c’était<br />
sans compter avec l’esprit de synergie qui règne sur le chantier.<br />
En effet, l’idée a germé de faire appel aux services de Paqe<br />
pour organiser leur retraitement vers la filiale Eurovia. C’est ainsi<br />
que les lests ont été concassés pour devenir un matériau routier.<br />
quelle que soit leur position, indique<br />
Ludovic Laforet. En revanche, elle<br />
comporte une limite : tous les piétons<br />
doivent impérativement porter leur<br />
badge, car seul celui-ci est détecté.<br />
Ce qui implique des mesures organisationnelles<br />
bien définies et strictement<br />
respectées, et des comportements<br />
adaptés. Surtout, ce système,<br />
s’il est une aide à la détection<br />
des piétons, ne remplace pas une<br />
vigilance qui doit rester permanen-<br />
Zone de<br />
protection<br />
TOUT AUTOUR DE<br />
L’ENGIN, les ondes<br />
balaient le terrain<br />
afin d’entrer en relation<br />
avec un éventuel piéton.<br />
te. » Sur les chantiers de terrassement,<br />
la sécurité des “piétons” est<br />
en général assurée par des règles<br />
d’organisation de la cohabitation<br />
piétons-engins – un personnel à<br />
pied intervenant dans la zone<br />
d’évolution d’un engin doit se<br />
signaler préalablement au conducteur<br />
de l’engin. Sur ce type de chantiers,<br />
la gestion du nouveau système<br />
risque d’être relativement<br />
contraignante, reconnaît Ludovic<br />
Laforet, car ils comportent de<br />
nombreux points d’entrée et de<br />
sortie et beaucoup d’intervenants,<br />
deux éléments rendant le suivi du<br />
port du badge difficile. « Évidemment,<br />
sourit-il, ce serait plus facile à<br />
gérer sur une carrière... »<br />
Le test effectué sur l’A 19 n’a<br />
concerné qu’un seul engin.<br />
« C’était très limité, concède l’ingénieur,<br />
mais cela nous a permis<br />
de valider le principe de fonctionnement<br />
en grandeur nature. Il<br />
reste maintenant une dernière<br />
étape préalable à l’homologation<br />
du dispositif : l’expérimenter sur une<br />
cohabitation d’engins plus importante<br />
– une dizaine – et sur toute<br />
personne piétonne, qu’elle soit présente<br />
sur le chantier de façon temporaire<br />
ou régulière. »
Centres Commerciaux<br />
VERS UN NOUVEL ESSOR<br />
LES INVESTISSEURS MULTIPLIENT LES PROJETS de rénovation des centres commerciaux<br />
et créent des “retail parks”, tandis que de nouveaux espaces ouvrent en centre-ville.<br />
Le point sur un marché dynamique.<br />
S i<br />
10 à 50 M€<br />
le marché des centres<br />
commerciaux est<br />
bridé, depuis les<br />
fameuses lois Royer<br />
et Raffarin (voir plus<br />
bas) limitant l’implantation des<br />
grandes surfaces, il est pourtant<br />
redevenu, ces dernières années,<br />
dynamique. « En périphérie, les<br />
grandes enseignes souhaitent optimiser<br />
leur potentiel, offrir plus<br />
d’espace, et se moderniser pour<br />
proposer les meilleures conditions<br />
d’accueil possibles à une clientèle<br />
exigeante. En centre-ville, de nom-<br />
C’est le budget d’une opération moyenne en rénovation,<br />
20 à 100 M€ pour une création de centre commercial.<br />
breux maires encouragent des projets<br />
permettant de rééquilibrer le<br />
commerce et de recréer de l’animation<br />
», explique Gérard Bienfait,<br />
directeur général adjoint VINCI<br />
Construction France en charge<br />
du Grand Ouest.<br />
De nombreuses grandes surfaces<br />
datant des années 1980 sont<br />
menacées d’obsolescence, car le<br />
comportement des consommateurs<br />
a changé. Aujourd’hui,<br />
elles doivent offrir un parking<br />
bien dimensionné, de nombreux<br />
services, un agencement et des<br />
enseignes attractifs. Selon<br />
l’Insee, la surface totale de vente<br />
des grandes surfaces s’est accrue<br />
de 40 % en dix ans, davantage<br />
par l’augmentation des surfaces<br />
existantes que par l’ouverture de<br />
nouveaux magasins.<br />
À ce contexte porteur s’ajoute la<br />
révision de la réglementation.<br />
Depuis la loi Royer, adoptée en<br />
1973 pour protéger le petit commerce,<br />
l’implantation d’une<br />
grande surface était soumise à<br />
l’autorisation d’une Commission<br />
départementale d’urbanisme<br />
commercial, devenue Commission<br />
départementale d’équipement<br />
commercial (CDEC) avec la<br />
loi Raffarin, qui a renforcé la<br />
procédure.<br />
De nouvelles priorités. La<br />
priorité étant désormais la<br />
défense du pouvoir d’achat, le<br />
gouvernement a mené la réforme<br />
au pas de course. La loi de modernisation<br />
de l’économie a été<br />
adoptée en première lecture à<br />
l’Assemblée nationale le 17 juin.<br />
Désormais, l’autorisation d’implantation<br />
concernera les grandes<br />
surfaces de plus de 1 000 m 2 , au<br />
lieu de 300. Pour décrocher ladite<br />
C’est dans l’air<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄<br />
21
C’est dans l’air<br />
Espace Béthune<br />
À LILLE, la technique du “top and down” a été utilisée pour mieux installer en plein centre-ville<br />
22 000 m 2 de surfaces commerciales et 578 places de parking.<br />
22 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
autorisation, les promoteurs<br />
devront toujours justifier le<br />
bien-fondé du projet, en termes<br />
d’emploi, de transports, de développement<br />
durable. Mais les<br />
CDEC devraient prendre davantage<br />
en compte le critère de la<br />
concurrence. En effet, en limitant<br />
les constructions, les lois<br />
Royer et Raffarin avaient<br />
entraîné la constitution de<br />
monopoles locaux.<br />
Trois marchés. Pour un<br />
intervenant majeur comme<br />
VINCI Construction France, le<br />
marché des centres commerciaux<br />
recouvre, en réalité, trois<br />
marchés complémentaires.<br />
« Nous sommes capables d’intervenir<br />
en développement, grâce à nos<br />
filiales de montage. En entreprise<br />
générale, il faut distinguer les<br />
opérations de rénovation d’équipements<br />
anciens et la création ex<br />
nihilo de nouveaux centres commerciaux,<br />
surtout en centreville<br />
», résume José-Michaël<br />
Chenu, DGA de VINCI Construction<br />
France, en charge du Bâtiment<br />
Ile-de-France.<br />
Sur le marché du développement,<br />
plusieurs projets sont en<br />
cours de réalisation. Au Havre,<br />
les Docks Vauban seront livrés<br />
fin décembre. VINCI Immobi-<br />
Les Docks Vauban<br />
AU HAVRE, la rénovation des anciens<br />
docks permettra d’installer 40 000 m 2<br />
de commerces en plein centre-ville.<br />
lier a remporté, en 2002, ce<br />
contrat ambitieux et a confié à<br />
Sogea Nord-Ouest les travaux<br />
de requalification des Docks,<br />
en montant un vaste projet<br />
combinant espaces commerciaux<br />
et multiplexe cinéma,<br />
dans ces 13 bâtiments de<br />
60 mètres de long. Pour cette<br />
opération de 67 M€, le défi était<br />
technique, mais aussi commercial,<br />
car la ville souhaitait créer<br />
un pôle d’attractivité pour le<br />
centre-ville, et non pas concurrent<br />
de ce dernier.<br />
À Coignières (Yvelines), Sogam,<br />
filiale de montage en Ile-de-<br />
France, vient de concevoir un<br />
projet de “retail park” de<br />
40 500 m 2 dont les travaux ont<br />
été confiés à Sicra. Ce concept<br />
récent correspond à la volonté<br />
des promoteurs de redonner une<br />
cohésion aux vastes parcs d’activités<br />
commerciales constitués<br />
de magasins de bricolage, meubles,<br />
sport et autres, souvent<br />
construits au fil du temps sans<br />
plan logique. « En tant que monteur,<br />
notre rôle est d’initier les<br />
projets pour VINCI Construction<br />
France et de les sécuriser, afin que<br />
les filiales travaux les bâtissent. À<br />
Coignières, nous avions 14 pro-<br />
Nouvelles<br />
Galeries<br />
À BORDEAUX,<br />
les Nouvelles Galeries<br />
ont cédé la place en<br />
2003 à quatre grandes<br />
enseignes qui se<br />
partagent 18 500 m 2 sur<br />
trois niveaux et demi.<br />
La façade, classée,<br />
a été réhabilitée.<br />
priétaires fonciers et 7 exploitants<br />
en place sur plus de 12 hectares.<br />
Nous signons les promesses de<br />
vente et les baux commerciaux,<br />
nous déposons les autorisations<br />
administratives, puis trouvons<br />
un investisseur », commente<br />
François Martinache, directeur<br />
aménagement de Sogam. La première<br />
enseigne souhaitant s’implanter,<br />
Castorama, a entraîné<br />
les autres, notamment Conforama<br />
et Boulanger.<br />
La rénovation bat son<br />
plein. Mais le marché le plus<br />
important, en nombre de chantiers,<br />
est bien celui de la transformation<br />
d’équipements<br />
existants. « La difficulté d’obtention<br />
des autorisations de la CDEC<br />
favorise les opérations de rénovation<br />
et d’embellissement des centres<br />
existants, afin d’optimiser<br />
leur rentabilité », note Gérard<br />
Bienfait. Ainsi, le Groupe réalise<br />
actuellement, à Bègles, la restructuration<br />
du centre commercial<br />
régional Rives d’Arcins,<br />
comprenant un hypermarché<br />
Carrefour, une galerie marchande<br />
et un Parc d’activités<br />
commerciales (Pac) attenant,<br />
développés sur une surface de
Les Quatre Temps<br />
À LA DÉFENSE, Chantiers Modernes BTP et Petit ont réalisé trois opérations de restructuration étalées sur huit ans : la rénovation du Puits<br />
des Arcades pour de meilleurs accès, la place du Dôme (zone Ouest), reliant le centre commercial au multiplexe UGC, puis la zone Est.<br />
26 500 m 2 . « Le Pac ouvert en 1995<br />
correspondait à des hypothèses de<br />
besoins des clients qui ne se sont<br />
pas vérifiées par la suite. Les<br />
magasins contigus à l’hypermarché<br />
doivent répondre à des besoins<br />
immédiatement complémentaires,<br />
ce qui n’était pas le cas. Par exemple,<br />
on ne va pas chez Conforama<br />
juste après avoir fait ses courses<br />
alimentaires », commente Alain<br />
Denat, directeur délégué VINCI<br />
Construction France Sud-Ouest.<br />
D’où sa quasi-destruction et sa<br />
transformation en galerie mar-<br />
L’Espace Nayel<br />
À LORIENT, le centre commercial<br />
va ouvrir à l’automne 2008 au cœur<br />
de la ville. Bureaux, parkings<br />
mais aussi 80 logements<br />
en font un lieu de vie<br />
de conception<br />
novatrice.<br />
chande, tandis qu’un nouveau<br />
“retail park” est créé sur une<br />
parcelle voisine, La Goutte d’eau.<br />
Le montage du projet d’ensemble<br />
a été réalisé par Adim.<br />
Rentabiliser les centresville.<br />
Enfin, la construction de<br />
centres commerciaux de taille<br />
moyenne au cœur des villes<br />
connaît, ces dernières années,<br />
un nouvel essor. Autrefois<br />
décriés car ils nuisaient au petit<br />
commerce, ils apparaissent<br />
aujourd’hui aux municipalités<br />
comme le moyen privilégié d’animer<br />
de nouveau les centres-ville.<br />
« Les grandes enseignes exigent<br />
des surfaces de vente importantes,<br />
a priori difficiles à insérer dans un<br />
tissu urbain dense et ancien. La<br />
solution consiste généralement à<br />
construire sur plusieurs niveaux,<br />
et à rentabiliser l’opération en<br />
élaborant des produits mixtes :<br />
logements ou bureaux en superstructure,<br />
galeries attenantes,<br />
parkings en sous-sol », précise<br />
Gérard Bienfait. Les projets de<br />
La Visitation (Rennes), de l’Espace<br />
Nayel (Lorient) et de Lyon<br />
République (lire encadré) s’inscrivent<br />
dans ce modèle.<br />
Sur ces différents marchés, les<br />
défis sont donc nombreux, sur le<br />
plan technique comme sur le<br />
plan du montage, mais aussi au<br />
niveau des délais, de plus en plus<br />
contraints. Les promoteurs tra-<br />
ditionnels sont peu à peu remplacés<br />
par des investisseurs qui<br />
obéissent à de pures logiques<br />
financières. Une fois les baux<br />
commerciaux signés, le personnel<br />
embauché et les campagnes<br />
publicitaires planifiées, pas<br />
question de prendre le moindre<br />
retard. Ces contraintes sont,<br />
pour VINCI Construction France,<br />
autant d’opportunités, grâce aux<br />
garanties offertes par l’expertise<br />
de ses nombreux intervenants.<br />
2 500 m 2<br />
Lyon, un Grand Bazar exemplaire<br />
La Visitation<br />
À RENNES, au cœur<br />
du centre historique,<br />
Sogea Bretagne a construit<br />
un centre commercial<br />
combinant 10 500 m 2<br />
de surface de vente,<br />
3 000 m 2 de bureaux<br />
et un parking souterrain.<br />
C’est la taille minimum d’un hypermarché<br />
Depuis l’automne 2007, un bâtiment ultramoderne, construit par Pitance Construction,<br />
remplace l’ancien Grand Bazar de Lyon. Le montage de l’opération a constitué un premier<br />
défi. « Le coût du chantier s’annonçait prohibitif pour le propriétaire actuel, Monoprix.<br />
Nous devions recourir à des parois moulées de 30 m de profondeur pour construire<br />
des niveaux de sous-sol en évitant les infiltrations du Rhône voisin. La solution a consisté<br />
à augmenter les recettes », explique Gérald Bénichou, directeur commercial et études<br />
de Pitance Construction. Adim et Pitance Construction ont conçu un projet comportant<br />
six niveaux de sous-sol au lieu de deux. Les études ont montré que le chantier devait durer<br />
moins de deux ans pour éviter une perte de clientèle. « Nous avons privilégié une solution<br />
top and down, en construisant à la fois vers le haut<br />
et vers le bas. L’infrastructure repose sur un mur<br />
de béton de 32 m de profondeur et sur 42 poteaux<br />
préfondés, fichés en terre. Ensuite, la dalle<br />
de chaque niveau a été réalisée avant<br />
de procéder au terrassement de l’étage<br />
inférieur, en taupe », précise Gérald<br />
Bénichou. Au total, les travaux<br />
(clos couvert pour les magasins<br />
et parkings, plus l’aménagement<br />
des bureaux) ont coûté 17 M€.<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 23
C’est essentiel RENCONTRE AVEC...<br />
Attitude Prévention<br />
POUR UNE SÉCURITÉ BÉTON<br />
Après que 10 000 collaborateurs ont vu la pièce Chantier interdit au public, c’est le tour du troisième<br />
volet de la démarche prévention lancée en 2007. Il s’agit maintenant d’une formation, appelée “Attitude<br />
Prévention”, qui vise à optimiser les comportements individuels au sein du collectif chantier.<br />
Il y a eu les rencontres régionales<br />
de la direction auprès<br />
des personnels d’encadrement.<br />
Puis la pièce de<br />
théâtre Chantier interdit<br />
au public, applaudie par<br />
10 000 spectateurs. Voici en<br />
2008 le 3 e étage de la fusée :<br />
Attitude Prévention. Mi-mai<br />
dernier, plus de 1 500 collaborateurs<br />
avaient déjà bénéfi cié de<br />
cette formation de deux jours,<br />
destinée à bétonner la sécurité<br />
sur les chantiers du groupe<br />
VINCI Construction France.<br />
« Sur trois ans, on devrait arriver<br />
à faire passer tous les opérationnels,<br />
soit près de 15 000 personnes,<br />
indique Jean-François<br />
Sammarcelli, responsable<br />
pédagogique des formations<br />
prévention au sein de CESAME,<br />
le centre de formation de VINCI<br />
Construction France.<br />
Questions de comportements.<br />
La démarche vise à agir<br />
sur les comportements individuels<br />
quotidiens. « Après avoir<br />
mis en place sur nos chantiers<br />
une organisation et des moyens,<br />
et déployé toute une gamme de<br />
formations techniques, l’analyse<br />
des causes d’accidents conduit<br />
à relever des questions de comportement<br />
dans 80 % des cas,<br />
observe Jean-François Sammarcelli.<br />
D’où l’idée de chercher<br />
à améliorer encore “l’attitude<br />
prévention” de chacun en montrant,<br />
d’une part, que le dialogue<br />
et la parole sont essentiels et,<br />
d’autre part, que les questions<br />
de hiérarchie s’effacent lorsqu’il<br />
s’agit de sécurité. »<br />
Les sessions réunissent donc<br />
des collectifs de chantier, du<br />
compagnon au directeur de travaux,<br />
dans une diversité appréciée<br />
des participants. La<br />
projection d’un fi lm de 13 minutes,<br />
réalisé spécialement, permet<br />
de libérer la parole de tous.<br />
Attention journée ordinaire (c’est<br />
le titre) met en scène la journée<br />
d’un électromécanicien au cours<br />
d’une installation de chantier et,<br />
en parallèle, la journée de sa<br />
femme restée à la maison. Une<br />
24 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
JEAN-FRANÇOIS SAMMARCELLI,<br />
responsable pédagogique des formations<br />
prévention au sein de CESAME.<br />
dizaine de situations charpentent<br />
le scénario, « autant de<br />
tiroirs que peut ensuite rouvrir<br />
le formateur pour induire<br />
les échanges et les<br />
jeux de rôles ».<br />
Début 2008, 47 des<br />
premières sessions ont<br />
concerné des terrassiers<br />
du Groupe. « Ça a vraiment<br />
bien fonctionné. Ces<br />
gars, habituellement seuls<br />
au volant de leur véhicule,<br />
ont pu s’exprimer et prendre<br />
conscience des problèmes<br />
des autres. Il y a<br />
donc eu une vraie découverte<br />
de l’importance de<br />
communiquer. »<br />
« C’est une expérience qui marque »<br />
Hicham Zmamta<br />
conducteur de travaux, Cardaillac (Var)<br />
« Chez nous, on est à zéro accident depuis deux ans. Pour<br />
rester à ce niveau, il faut être très vigilant. Cette formation<br />
aurait pu n’être qu’une simple piqûre de rappel mais ça a<br />
été plus que cela. La diversité des participants permet une<br />
vraie remise en question. C’est ce que j’ai trouvé génial :<br />
faire participer ensemble tous les acteurs du chantier. On<br />
était dix, avec mon chef de chantier, deux chefs d’équipe<br />
et des ouvriers. Tout le monde reçoit les mêmes<br />
messages. De plus, les échanges et les mises<br />
en situation obligent chacun à se mettre à la place<br />
de l’autre. C’est une expérience qui marque et qui<br />
responsabilise tout le monde, d’autant que chacun doit<br />
s’engager concrètement devant les autres. Moi, je me<br />
suis engagé à plus d’exemplarité pour le port des EPI<br />
et à renforcer encore la dimension sécurité en<br />
organisant mes chantiers, en allant plus loin dans<br />
la politique d’accompagnement des équipes. »
Ingénieur de bureau d’études<br />
techniques<br />
C’EST QUOI AU JUSTE ?<br />
CE PROFESSIONNEL TALENTUEUX met toute sa rigueur<br />
et sa modestie au service de toutes les filiales du Groupe<br />
pour répondre aux appels d’offres et les accompagner<br />
dans l’exécution des travaux.<br />
Basé à Marseille, le<br />
bureau d’études techniques<br />
dirigé par Daniel<br />
Foissac comprend dix<br />
ingénieurs, dix projeteurs et<br />
une assistante. Ses principales<br />
missions se déclinent en trois<br />
volets : la réponse aux soumissions,<br />
les études d’exécution, le<br />
contrôle des affaires confiées à<br />
des bureaux extérieurs. Il peut<br />
aussi, le cas échéant, être appelé<br />
à expertiser un ouvrage qui s’est<br />
révélé défaillant.<br />
Dès qu’il est sollicité par le service<br />
Travaux d’une filiale pour un<br />
appel d’offres – seule ou en groupement<br />
– l’ingénieur du BET calcule<br />
les structures des ouvrages,<br />
imagine des solutions nouvelles,<br />
propose des variantes pertinentes<br />
pour rendre la réponse la plus<br />
attractive possible.<br />
Il demande ensuite au projeteur,<br />
en lui communiquant “une minute<br />
de dimensionnement”, de dessiner<br />
le fruit de ses réflexions – ce<br />
dont ce dernier s’acquitte grâce à<br />
des logiciels adaptés – et, après<br />
l’avoir vérifié, transmet ce plan<br />
au service Travaux, puis, une fois<br />
l’affaire acquise, aux équipes de<br />
chantier qu’il accompagne dans<br />
l’exécution des travaux.<br />
L’ingénieur de bureau d’études<br />
techniques est un homme précis,<br />
rigoureux, créatif, imaginatif,<br />
critique. Il fonctionne autour<br />
d’un triptyque : recherche, dialogue,<br />
réflexion.<br />
RENCONTRE AVEC... C’est essentiel<br />
“L’arrivée de<br />
l’informatique<br />
a révolutionné le métier”<br />
« Quand je suis sorti jeune<br />
ingénieur diplômé des Ponts et<br />
Chaussées, j’ai eu la possibilité<br />
d’effectuer quelques stages dans<br />
ce qui s’appelait alors les Grands<br />
Travaux de Marseille. C’était en<br />
1968, et depuis, je n’ai jamais<br />
quitté l’entreprise ! Avec le recul,<br />
je crois que ce qui m’a le plus<br />
marqué est l’extraordinaire<br />
évolution qu’a apportée<br />
l’informatique. Les calculs se sont<br />
adaptés à la puissance des<br />
ordinateurs. Dans les années 80,<br />
une pile du viaduc de Nantua faisait<br />
l’objet d’une cinquantaine de pages<br />
de calculs par pile ; vingt ans après,<br />
un deuxième ouvrage construit en<br />
parallèle et à l’identique requérait,<br />
LES MOMENTS CLÉS DE L’INGÉNIEUR DE BUREAU D’ÉTUDES TECHNIQUES<br />
CHAQUE MATIN. L’ingénieur fait le planning de<br />
sa journée, rencontre son projeteur et se met à ses<br />
calculs devant l’ordinateur.<br />
CHAQUE SOIR. C’est l’heure du contrôle interne.<br />
Il vérifie les plans de son projeteur<br />
et procède à l’autocontrôle de ses calculs.<br />
Alain Palacci, ancien directeur du bureau d’études<br />
techniques de VINCI Construction France de Marseille,<br />
à la retraite depuis juillet 2008.<br />
DEUX FOIS PAR SEMAINE. Il fait le point<br />
avec son directeur sur les problèmes rencontrés<br />
et l’avancement de ses études.<br />
par pile également, un document<br />
de 2 000 pages... C’est quand<br />
même parlant ! Et réconfortant de<br />
constater que ce que nous avons<br />
construit voilà près de trente ans<br />
tient toujours... Même si les<br />
matériaux – surtout le béton –<br />
ont également évolué, notamment<br />
en termes de résistance et de<br />
durabilité, ce qui nous permet<br />
désormais de garantir les ouvrages<br />
pendant cent ans. Aujourd’hui,<br />
si je devais donner un conseil<br />
aux jeunes qui seraient tentés<br />
d’embrasser le métier, ce serait<br />
“rigueur et modestie”. Il faut<br />
accepter d’être contrôlé en<br />
permanence. Et supporter<br />
la vie de bureau ! »<br />
RÉGULIÈREMENT. Il va visiter les chantiers<br />
pour mesurer l’adéquation entre ce qui a été<br />
dessiné et calculé et la réalité des travaux.<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 25
C’est essentiel DÉCRYPTAGE<br />
L’OPÉRATION<br />
SAINT-QUENTIN<br />
sera menée selon<br />
le procédé Logipass<br />
qui a séduit l’Opac<br />
de la ville par<br />
ses performances<br />
thermiques.<br />
26 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
Logipass et Habitat Colonne<br />
DES SOLUTIONS POUR<br />
CONSTRUIRE À MOINDRE COÛT<br />
POUR RÉPONDRE AUX OBJECTIFS DE CONSTRUCTION DE LOGEMENTS des pouvoirs publics et<br />
à l’évolution réglementaire en matière de performances énergétiques, VINCI Construction France<br />
propose deux procédés labellisés. Une véritable alternative constructive. Explications.<br />
DEUX PROJETS<br />
DE 92 ET 47<br />
LOGEMENTS,<br />
à Marseille avec<br />
Campenon Bernard<br />
Méditerranée, et<br />
à Villerupt avec<br />
Sogea Est.<br />
En 2005, dans un<br />
contexte durable de<br />
pénurie de logements,<br />
notamment de logements<br />
sociaux, Jean-Louis<br />
Borloo, alors ministre de l’Emploi,<br />
de la Cohésion sociale et du<br />
Logement, prend l’initiative de<br />
faire bouger les lignes et lance<br />
l’appel à projets CQFD*.<br />
Moyennant l’attribution d’un<br />
label, les entreprises sont invitées<br />
à proposer des solutions<br />
innovantes pour construire à<br />
moindre coût en réduisant<br />
notamment les délais de réalisation.<br />
À l’issue du concours, en<br />
janvier 2006, les deux procédés<br />
– Habitat Colonne et Logipass –<br />
ont été présentés par VINCI<br />
Construction France et labellisés,<br />
ainsi que 14 autres (sur<br />
111 dossiers en compétition).<br />
Fructueuse, la démarche<br />
s’est appuyée chez VINCI<br />
Construction France sur une<br />
orientation soutenue de longue<br />
date par Jean Rossi, considérant<br />
le logement avec ses fortes<br />
contraintes comme une école<br />
de rigueur et un terrain privilégié<br />
d’amélioration de la productivité<br />
et de la compétitivité<br />
de l’entreprise. « C’est aussi une<br />
réflexion qui s’enracine dans une<br />
culture de l’industrialisation axée<br />
sur les procédés de construction et<br />
les méthodes de mise en œuvre »,<br />
souligne Christophe Gobin,<br />
chef du service Recherche<br />
et Développement de VINCI<br />
Construction France. Le procédé<br />
Habitat Colonne, proposé<br />
par GTM Bâtiment, est ainsi la<br />
formalisation du concept des<br />
“points porteurs” développé<br />
EXEMPLE<br />
d’adaptation de Logipass<br />
en plan masse.<br />
dès la fin des années 1980 et<br />
mis en œuvre pour le compte<br />
de Batigère à Clichy avant 2005.<br />
« Dans ce procédé, explique Jean-<br />
Paul Bourgneuf, chargé de mission<br />
chez GTM Bâtiment, les<br />
voiles porteurs sont remplacés<br />
par des poteaux selon un maillage<br />
fixe. Ce système est conçu comme<br />
un jeu de construction et donne à<br />
l’architecte une totale liberté pour<br />
l’aménagement des logements et<br />
la réalisation des façades – et tous<br />
les éléments de la structure peuvent<br />
être préfabriqués. »<br />
La préfabrication à l’ordre<br />
du jour. Elle est aussi la<br />
base de Logipass, sur lequel
Sogea Nord-Ouest avait commencé<br />
à travailler avec le cabinet<br />
d’architectes Gallois, Dudzik<br />
et Associés avant l’appel à projets<br />
CQFD. « Cette fois, ce sont<br />
des murs bilames préfabriqués qui<br />
permettent de réaliser l’enveloppe<br />
du bâtiment, un module de<br />
12,40 m × 12,40 m à l’intérieur<br />
duquel peuvent être aménagés<br />
deux T3 ou un T2 et un T4 »,<br />
explique Rémi Garson, directeur<br />
commercial Bâtiment de<br />
Sogea Picardie, à l’origine du<br />
procédé.<br />
Dans les deux cas, la préfabrication<br />
est la clé de gains de<br />
productivité considérables : 140<br />
ou 150 m 2 par jour (au lieu de 60<br />
à 80 m 2 ) avec Habitat Colonne et<br />
une durée globale de vingt et un<br />
mois (au lieu de trente-six) avec<br />
Logipass. Le gain de temps est<br />
Parole<br />
Boucles de levage<br />
Acier de liaison<br />
Prédalle<br />
Douille d’étayage<br />
Parois en béton<br />
épaisseur 5 cm<br />
Épaisseur du mur fini<br />
LOGIPASS joue sur la carte de la préfabrication<br />
des murs bilames qui permet de raccourcir<br />
les délais de travaux d’environ quinze mois.<br />
tout aussi significatif en amont<br />
des travaux grâce à l’utilisation<br />
de l’article 75 du code des marchés<br />
publics, qui permet aux<br />
entreprises labellisées CQFD de<br />
concourir en conception-réalisation<br />
et d’économiser les quatre<br />
à six mois de la phase de<br />
consultation des entreprises.<br />
Un regain d’intérêt. Deux<br />
ans après l’entrée en scène de<br />
CQFD, de nombreux projets ont<br />
été étudiés. Pour sa part,<br />
Logipass a été retenu par l’Opac<br />
de Saint-Quentin (Aisne) pour<br />
une opération de 58 logements<br />
qui sera la première réalisée par<br />
VINCI Construction France (lire<br />
l’encadré), et le même procédé a<br />
été retenu pour le projet Cité<br />
Saint-Joseph à Marseille et à<br />
Villerupt (Meurthe-et-Moselle).<br />
« Un gain de temps de six à huit mois »<br />
« En 2005, l’Opac s’est lancé dans un important projet de<br />
renouvellement urbain avec l’Anru, et souhaitait rapidement<br />
le concrétiser, au moins pour partie. Les procédés CQFD<br />
ont retenu notre attention dès le début 2006, car ils permettaient<br />
d’éviter les longues étapes du concours de maîtrise d’œuvre ;<br />
pour les groupements associant entreprise et maître d’œuvre,<br />
ils constituaient par ailleurs une certaine assurance<br />
quant à la réalisation des projets. Logipass a convaincu par<br />
son niveau de performances thermiques, qui a assez facilement<br />
permis à l’opération projetée d’être labellisée THPE, et par<br />
son esthétique et la qualité de son intégration dans<br />
l’environnement. L’opération a été lancée en mars dernier<br />
et sera livrée au premier trimestre 2009. Au total, le gain de temps<br />
sera de six à huit mois par rapport à une démarche classique. »<br />
Christophe Courtaillier, directeur de la maîtrise d’ouvrage<br />
de l’Opac de Saint-Quentin (02)<br />
HABITAT COLONNE, dont la conception est simple,<br />
mais efficace – des planchers et des poteaux (colonnes)<br />
tous identiques –, n’a pas encore été mis en œuvre,<br />
mais plusieurs projets sont en étude avancée.<br />
« Habitat Colonne n’a pas encore<br />
concrétisé, mais nous sommes<br />
optimistes », assure Jean-Paul<br />
Bourgneuf. C’est que le contexte<br />
du logement a significativement<br />
évolué depuis 2005. « Après le<br />
Grenelle de l’environnement, le<br />
bâtiment ne peut plus se contenter<br />
des solutions traditionnelles »,<br />
commente Christophe Gobin.<br />
Le vent tourne pour les procédés<br />
CQFD. Dans les entreprises,<br />
on le mesure au regain d’intérêt<br />
manifesté depuis six mois par<br />
les maîtres d’ouvrage – et chez<br />
GTM Bâtiment comme chez<br />
Sogea Picardie, on travaille déjà<br />
aux versions 2.<br />
* CQFD comme coûts, qualité, fiabilité, délais.<br />
Programme lancé en partenariat avec le Puca<br />
(Plan urbanisme construction architecture),<br />
l’Anru (Agence nationale pour la rénovation<br />
urbaine) et l’USH (Union sociale pour l’habitat).<br />
Notre<br />
invité<br />
“En France, le bâtiment (résidentiel<br />
et tertiaire confondus) représente 43 %<br />
de l’énergie consommée et 23 % des émissions<br />
de CO 2 contre 35 % pour le secteur des transports et<br />
24 % pour l’industrie. Conséquence du Grenelle<br />
de l’environnement, la réglementation thermique<br />
sera renforcée en 2012. Toute nouvelle construction<br />
devra alors afficher une consommation inférieure<br />
ou égale à 50 kWh/m 2 /an. À partir de 2020, la loi sera<br />
encore plus contraignante et toutes les constructions<br />
neuves devront être à énergie passive, c’est-à-dire<br />
neutres, voire à énergie positive et produire plus<br />
d’énergie qu’elles n’en consomment. »<br />
Nicolas Hulot<br />
À CLICHY, un procédé<br />
précurseur de l’Habitat Colonne<br />
avait été appliqué avant 2005.<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 27
C’est le métier UNE AFFAIRE DE SPÉCIALISTES<br />
SUR LE CHANTIER DE SKIKDA, EN ALGÉRIE, le<br />
bras mécanique de 41 mètres de hauteur “déconstruit”<br />
un site pétrochimique de liquéfaction de gaz.<br />
28 ⁄ Passion Construction N°10<br />
LA DÉMOLITION est une activité en complète<br />
évolution. À l’heure du développement<br />
durable, il s’agit maintenant de “déconstruire”,<br />
de trier les matériaux et de recycler.<br />
Un nouveau métier en quelque sorte.<br />
DÉMOLIR… POUR MIEUX<br />
Delair<br />
Navarra doit sa<br />
vocation initiale<br />
– et son nom – à<br />
L’entreprise<br />
ses fondateurs. Le<br />
premier, Henri Delair, chauffeur<br />
de formation, s’est lancé<br />
dans la démolition de bâtiments,<br />
tandis que Navarra se<br />
spécialisait dans la démolition<br />
industrielle pour approvisionner<br />
la fonderie qu’il venait d’acquérir.<br />
C’était au tout début du<br />
XX e siècle. « Ces années d’expérience<br />
ont contribué à asseoir la<br />
réputation de l’entreprise sur sa<br />
double compétence en démolition<br />
de bâtiments et démantèlement<br />
industriel, les deux principaux<br />
volets du métier, raconte Pascal<br />
Helfer, le directeur général<br />
adjoint de Delair Navarra et de<br />
CFD. Beaucoup de démolisseurs<br />
sont issus du monde de la récupération,<br />
de métaux notamment,<br />
et se sont progressivement tournés<br />
vers la petite démolition de<br />
bâtiments. »<br />
Le tri des matériaux, obligatoire.<br />
Aujourd’hui, la démolition<br />
est en passe de changer<br />
sensiblement de visage et, partant,<br />
d’identité. « Le démolisseur<br />
devient un “déconstructeur” qui<br />
doit œuvrer dans une démarche de<br />
développement durable, confi rme<br />
Pascal Helfer. Il agit dans le respect<br />
des normes de sécurité et<br />
d’environnement, qui lui imposent<br />
d’identifi er, de séparer et de<br />
recycler les matériaux, et de traiter<br />
les “indésirables”, c’est-à-dire<br />
les déchets dangereux. C’est une<br />
évolution considérable. »<br />
Le fondement du métier est resté<br />
le même : l’objectif est de récupérer<br />
de la place pour reconstruire,<br />
de recréer des ouvrages<br />
répondant aux nouveaux cahiers<br />
des charges techniques<br />
et réglementaires – ce<br />
qui est moins onéreux<br />
que de les réhabiliter<br />
– ou encore de<br />
démanteler des<br />
sites industriels
IMPLOSION du tripode Cheverny à Meaux.<br />
RECONSTRUIRE<br />
Notre<br />
invité<br />
devenus obsolètes pour, là<br />
encore, reconstruire des complexes<br />
aux normes. « C’est dire<br />
si ce métier est intimement lié à<br />
celui de la construction, relève<br />
Pascal Helfer. Ce fut le cas notamment<br />
à Rueil où le tir de la tour<br />
Corosa permit à Sicra de réaliser<br />
une nouvelle tour adaptée au marché<br />
du tertiaire, à Pantin (Grands<br />
Moulins) où CBC a reconstruit des<br />
bureaux, ou encore au Havre (les<br />
tours Montgaillard) où Eurovia a<br />
réalisé des logements résidentiels.<br />
Dans ce cadre, nous travaillons en<br />
parfaite synergie et complémentarité<br />
avec l’ensemble des entreprises<br />
du Groupe puisque notre fi nalité<br />
est de “préparer” la construction<br />
en amont. »<br />
En revanche, les méthodes ont,<br />
elles, sensiblement évolué. Il est<br />
de moins en moins fréquent de<br />
voir des bâtiments démolis à<br />
coups de marteaux-piqueurs,<br />
ou des sites industriels démantelés<br />
par des chalumistes qui,<br />
grimpés sur leurs nacelles,<br />
découpent le métal, lequel est<br />
ensuite récupéré et déposé par<br />
une grue. Aujourd’hui, dans la<br />
mesure du possible, la démolition<br />
est mécanisée. Des miniengins<br />
– comme les broyeurs à<br />
béton – ou des outils montés<br />
au bout de pelles à grands bras<br />
déconstruisent les logements et<br />
détricotent les sites.<br />
L’explosif, spectaculaire<br />
mais limité. Delair Navarra a<br />
ainsi procédé au démantèlement<br />
d’une raffi nerie à Skikda, en<br />
Algérie – 25 000 tonnes de ferrailles<br />
– grâce à une pelle de<br />
“L’équivalent de la superficie d’un<br />
département français est “artificialisé”<br />
en France tous les 10 ans. Terres agricoles et bois<br />
sont transformés en habitat, en zones commerciales ou<br />
industrielles, etc. Les sols imperméabilisés (par le bitume<br />
ou le béton) limitent l’infiltration de l’eau, aggravant par<br />
ruissellement les risques d’inondation. Face à cela, il est<br />
fondamental de privilégier la reconstruction de la ville sur<br />
elle-même plutôt que l’étalement urbain. » Nicolas Hulot<br />
« Le démolisseur devient<br />
un “déconstructeur”<br />
qui œuvre pour<br />
le développement<br />
durable »<br />
Pascal Helfer, directeur général<br />
adjoint de Delair Navarra et CFD.<br />
démolition équipée d’un bras de<br />
40 mètres de haut. « Les pelles de<br />
démolition ont une vertu précieuse,<br />
indique Pascal Helfer. Elles font<br />
du “3 en 1” : elles accèdent, elles<br />
découpent, elles déposent. »<br />
En dehors du gain en maind’œuvre<br />
– qui se fait rare – la<br />
démolition mécanique présente<br />
d’autres avantages : une plus<br />
grande rapidité d’exécution dans<br />
des conditions plus sécurisées,<br />
et des coûts de réalisation moins<br />
élevés. « Les engins de démolition<br />
sont de plus en plus perfectionnés,<br />
costauds et précis, commente le<br />
directeur général adjoint. Mais<br />
ils sont aussi de plus en plus chers.<br />
Il convient donc de rester vigilant,<br />
et de ne pas verser dans une course<br />
en avant qui a ses limites. »<br />
L’autre méthode – de loin la plus<br />
spectaculaire – est évidemment<br />
le foudroyage par explosifs.<br />
Delair Navarra l’a notamment<br />
utilisée pour la démolition<br />
de la tour Corosa de Rueil-<br />
Malmaison, du bâtiment Dahlia<br />
de Meaux (cf. photos ci-contre),<br />
des barres Ravel et Presov dans<br />
la cité des 4 000 à La Courneuve,<br />
ou encore de deux immeubles<br />
de 20 étages à Mantes-la-Jolie.<br />
Son principal intérêt réside<br />
dans sa vitesse d’exécution. Elle<br />
n’est cependant pas exempte<br />
de nuisances – poussières,<br />
bruit, projection de matériaux,<br />
vibrations, ondes de choc. Par<br />
ailleurs la qualité du tri et de l’enlèvement<br />
de déchets dangereux,<br />
préalable au tir, doit être réalisée<br />
de façon exhaustive afi n<br />
d’obtenir un matériau<br />
non pollué. »<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 29
C’est le métier UNE JOURNÉE AVEC...<br />
Samuel Lacourt,<br />
TAILLEUR DE PIERRE<br />
Après avoir consacré quatre<br />
semaines à la dépose, à la<br />
restauration et à la repose d’une<br />
rosace de l’église de Richemont,<br />
Samuel Lacourt, 37 ans, tailleur<br />
de pierre chez Chanzy-Pardoux, est<br />
de retour à l’atelier taille de pierre<br />
d’Ars-sur-Moselle, où il s’est attelé à<br />
la gravure d’une plaque de calcaire.<br />
À gestes énergiques, il entaille le<br />
bloc. Peu à peu, des lettres capitales<br />
s’esquissent. Si l’on fait abstraction<br />
des impressionnantes débiteuses<br />
qui découpent les blocs de grès<br />
ou de calcaire dans l’atelier voisin<br />
et de l’ordinateur installé dans<br />
le bureau du chef d’atelier, le métier<br />
et ses outils n’ont guère changé<br />
depuis le Moyen Âge. C’est du reste<br />
dans les cathédrales, à Rethel, à<br />
Reims, et dans les châteaux où ses<br />
parents le conduisaient enfant que<br />
l’intérêt de Samuel pour la pierre,<br />
notamment pour la sculpture, s’est<br />
éveillé. Salarié chez Chanzy-<br />
Pardoux depuis 1998, après avoir<br />
appris le métier au CFA de Pont-sur-<br />
Vanne (Yonne), il n’a pas perdu<br />
cet intérêt, cultivé par la pratique<br />
du modelage aux heures de loisir,<br />
et il apprécie de pouvoir l’investir<br />
dans les travaux d’ornementation<br />
30 ⁄ Passion Construction N° 10<br />
(feuillages), de gravure (plaques<br />
de monuments) et de rénovation<br />
de statues que lui confie le chef<br />
d’atelier Jean-Pierre Martin.<br />
« La taille de pierre est<br />
un métier varié, confirme<br />
Franck Bouctot, conducteur de<br />
travaux et responsable de la taille<br />
de pierre chez Chanzy-Pardoux.<br />
L’atelier reste le lieu privilégié<br />
où le jeune apprend la base de son<br />
métier. » Après quelques années<br />
d’expérience, le tailleur de pierre<br />
devient souvent poseur sur chantier<br />
(lire l’encadré) voire appareilleur,<br />
c’est-à-dire qu’il anticipe et suit le<br />
travail du chantier sur ordinateur. Ce<br />
qui est le cas de Christophe Chanal,<br />
appareilleur chez Chanzy-Pardoux,<br />
qui partage son temps entre les<br />
chantiers, où il effectue des relevés,<br />
et le bureau de l’atelier. Là, il<br />
bascule les données sur le logiciel<br />
Autocad et établit les calepins<br />
d’appareil (des épures à l’échelle),<br />
visualise les pièces et les ouvrages<br />
en trois dimensions et édite<br />
gabarits, bordereaux de débit<br />
et feuilles de commande. « Avec<br />
la pierre, le travail n’est jamais<br />
le même et c’est ce qui est bien,<br />
reprend Samuel. Les pierres ont<br />
leur grain, leur odeur, et certaines,<br />
comme la Savonnière de Nancy,<br />
laissent même un goût spécial dans<br />
la bouche. Sur les chantiers de<br />
restauration, elles ont aussi<br />
le pouvoir étrange d’établir des<br />
ponts entre les générations, quand<br />
il faut remplacer certains cailloux<br />
très ouvragés et que l’on imagine<br />
l’ancien qui l’a travaillé, ou<br />
qu’on y retrouve la marque gravée<br />
des tâcherons du Moyen Âge. »<br />
Variations sur le métier<br />
Construite à deux pas de la place Stanislas à Nancy, où Chanzy-Pardoux est intervenu<br />
(réfection des balustrades des bâtiments et des pots à feu, socle de la statue,<br />
emmarchements, etc.) lors des récents travaux de rénovation, la basilique Saint-Epvre,<br />
édifi ée en style gothique à la fi n du XIX e siècle, fait depuis 2001, l’objet d’importants<br />
travaux. « La restauration a commencé par la fl èche, s’est poursuivie par le clocher et<br />
des tourelles d’escalier et se concentre aujourd’hui sur la façade occidentale », explique<br />
Antonio Polo, le chef de chantier, qui est tailleur de pierre. « À la différence du travail<br />
d’atelier où chacun se concentre sur sa pièce, poursuit-il, le propre du travail sur chantier,<br />
c’est d’exécuter l’ensemble des tâches du métier – relevés, taille et pose – et de l’accomplir<br />
en équipe. Et c’est cette façon d’aborder tous les aspects du métier qui me plaît. »
“Cela me rappelle<br />
une jolie histoire<br />
relative à trois tailleurs de<br />
pierre. Le premier dit : “Ce que je fais ?<br />
Je tape sur le burin avec mon marteau.<br />
Que ma vie est dure, j’ai mal aux<br />
mains.” Le deuxième : “Moi, je taille une<br />
pierre, comme j’ai appris à le faire avec<br />
ses contours, ses chants et si ma<br />
pierre est belle, alors je serais<br />
content.” Et le troisième : “Moi, ce que<br />
je fais ? ” Il regarde la pierre, le burin, le<br />
marteau. Il prend deux pas de recul et<br />
en regardant le ciel, il dit, exalté : “Moi,<br />
je construis une cathédrale dont<br />
le clocher montera jusqu’au ciel.” »<br />
Nicolas Hulot<br />
Notre<br />
invité<br />
Débiter<br />
Issus du choix en carrière puis transportés<br />
et stockés sur le parc, les blocs doivent être débités<br />
aux dimensions voulues. Aux deux débiteuses<br />
traditionnelles munies de disques s’est ajoutée<br />
récemment une débiteuse à fil diamanté<br />
à commande numérique (ci-dessus). En se<br />
déplaçant pendant la découpe, le plateau-support<br />
permet de donner un premier épannelage au bloc,<br />
ce qui améliore considérablement le travail.<br />
Tailler<br />
La boîte à outils du tailleur de pierre est sommaire.<br />
On y trouve la massette, les ciseaux et les gravelets<br />
notamment utilisés en gravure, le taillant<br />
ou laye, sorte de hache qui permet de dresser<br />
(rendre parfaitement plane) la face d’une pierre<br />
et les chemins de fer, des rabots à pierre ainsi<br />
baptisés en raison de leur crissement aigu<br />
qui rappelle celui des trains dans les aiguillages.<br />
Repérer, tracer<br />
Contrairement au sculpteur, qui<br />
travaille en trois dimensions,<br />
le tailleur de pierre utilise des gabarits,<br />
sorte de calques permettant de<br />
tracer les repères de découpe. Depuis<br />
l’introduction de l’informatique,<br />
ceux-ci peuvent être directement édités<br />
à partir du logiciel Autocad.<br />
Graver<br />
En gravure, l’entaille de la lettre diffère<br />
selon la couleur et la dureté de la pierre.<br />
Dans un grès, qui est tendre, elle sera<br />
plus profonde. Dans le marbre, elle sera<br />
rehaussée par une dorure. Comme en<br />
typographie, l’approche (l’espace entre<br />
les lettres) fait l’objet d’un grand soin,<br />
qui a conduit Samuel à s’intéresser<br />
à La Divine Proportion de Luca Pacioli.<br />
Poser<br />
Quand le compagnon aura terminé<br />
le refouillement (l’évidement)<br />
de l’ancienne pierre où la nouvelle<br />
va prendre place, un bâti de réception<br />
équipé d’un palan sera installé<br />
pour acheminer la pierre (qui peut<br />
peser jusqu’à 500 kilos). Cette<br />
dernière sera mise en place<br />
sur des cales en bois à l’aide de<br />
vérins. Une fois scellée à la chaux,<br />
elle sera “finie” par le sculpteur<br />
qui mettra la dernière main<br />
au détail des raccordements<br />
et des parties en saillie.<br />
Le magazine de VINCI Construction France ⁄ 31
Nature BTP<br />
SUR LE CHANTIER DE LA TOUR<br />
ELITHIS, un témoin d’une ère nouvelle,<br />
celle de l’énergie positive.<br />
« Je n’en ai jamais douté mais je reste<br />
toujours fasciné par la faculté<br />
d’adaptation de la nature, surtout quand<br />
il y a urgence à trouver un domicile ! »<br />
Nicolas Hulot