Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716 Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

bobson.ludost.net
from bobson.ludost.net More from this publisher
25.01.2013 Views

72 transkriptionen 1703–1716 N. 59 59. J. F. VON ALVENSLEBEN AN LEIBNIZ Hundisburg, 27. Januar 1707. [58. 69.] Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 94-95 Monsieur, 5 Quoyque vous ne me marquiés pas dans l’honneur de la votre du 11 si votre sejour à Berlin va durer encore, je le suppose toujours, croyant que sans cela vous auriés bien voulu m’apprendre où mes lettres devroient etre addressées apres votre depart. Je vous rends graces, Monsieur, de vos nouvelles qui me font juger que la comedie n’est pas finie encore par l’acte de la paix en Saxe. Mes lettres de ce pays disent qu’on remarque plus 10 de froideur entre les Rois qu’au commencement de leurs entreveües. On parle de lettres interceptées dont le contenu ne doit etre gueres conforme à l’abdication, et on en craint même de facheuses consequences. Le pays voudroit bien faire des efforts pour trouver le credit qu’il faut pour se debarrasser de leur gastes, mais comme sans le retablissement de la Steuer-Casse personne ne voudra prêter un double, et que toucher cette corde c’est 15 offenser les Ministres, la confusion continue, et ne cessera que lorsqu’il n’y aura plus de remede au mal. On ne peut ce me semble mieux descrire l’etat des affaires en ce pays qu’un de mes amis le fait avec ces paroles: Une paix faite avec precipitation par une terreur panique, conclüe sur des blancs signés, et ratifiée de même fondée sur une esperance chimerique d’en changer les conditions, ou de n’y satisfaire pas, qu’on n’avoit 20 qu’à se montrer que tout prendroit une autre face, c’est le rôle du premier acteur, celuy de l’autre est d’user mal d’une victime que s’est livrée d’elle même, et d’une gloire et des avantages bien acquises, de tenir en inquietude toute l’Europe sur ses intentions et sur ses veües. Schlußschlängel Je trouve ces pourtraits fort conformes à l’idée que je m’en suis formée. Cependant, Monsieur, je me trouve un peu embarassé par les reflexions si ceux 25 qui jusqu’icy font toujours les spectateurs au parterre (ou qui s’intriguans peut étre assez ne font pourtant aupres du R. de Suede que de l’eau toute claire) regarderont toujours le jeu de sang froid, lorsque selon les apparences ils verront le theatre en combustion d’un coté et auront à craindre qu’il ne le soit aussi de l’autre. Les grands preparatifs de la France pour une puissante irruption en Allemagne, et laquelle ils menaçent de pousser 30 jusqu’à Mayence ou Francfort, demanderoient ce me semble plus de circonspection et des mesures, tant contre un ennemi ouvert, que contre un qui pourroit le devenir, et qui tous deux ensemble pourroient faire naitre de terribles catastrophes an Allemagne et en toute 1. 9. 2005

N. 60 transkriptionen 1703–1716 73 l’Europe. Si la Suede preferoit des avantages solides à des imaginaires, elle trouveroit presentement le moyen de sortir d’affaire comme elle même le pourroit souhaiter, mais si elle continue à agir comme jusqu’icy il faut tout craindre d’un sonseil mal reglé, et elle a à s’attendre qu’outre le hazard où elle s’expose, elle ne voye quelque jour defaire d’un seul coup de plume tout son ouvrage, si j’en excepte le but qu’elle a obtenu de 5 faire enrager l’autheur de la guerre, où on l’a engagée. On dit que l’on propose au Czaar de luy faire garder Kiow, dont on le tient pour detenteur plûtôt estant obligé à la restitution par les traités solemnels, que pour possesseur legitime, avec quelque etendue de ce territoire, et de celuy de Smolensko et que sur ce pied on fera la paix avec luy moyennant la restitution à faire de sa part de ce qu’il a pris sur le R. de Suede. Monsr 10 Bayle me semble meriter le regret de tous ceux qui aiment les lettres. Athée ou non il etoit daigne d’une plus longue vie pour son grand sçavoir. Je crois que plusieurs qui ne l’osoient attaquer vivant, le feront apres sa mort. Vous m’obligerés, Monsieur, de m’en informer plus particulierement, comme il a fini, et quel est son testament dont vous faites mention. Je suis 〈...〉 Houndisb. le 27 Janvier 1707 15 60. HODANN AN LEIBNIZ , 13. Juni 1709. Überlieferung: K Abfertigung: LBr 411 Bl. 159 Illustris atque Excellentissime Domine, Patrone Magne. 20 Simul atque Excellentia Vestra abierat, conveniebat me pictor, qui apud Dominum Abbatem reliquios depingere incepit. Nuperum erratum suum ita excusabat, se venisse ad familiarem suum, famulum Domini Abbatis, eumque interrogasse, an per ipsum non posset sibi monstrari [Textverlust] m ista portiuncula, quam B. Knochius imper [Textverlust] m reliquerat; famulum autem rem ad Dominum Abbatem detulisse, qui statim 25 ipsum ad depingendum admiserit. De salute, Excellentiae Vestrae nomine Domino Abbati nunciata, dicebat, nihil sibi constare, mihi forte famulus supra dictus se inscio hoc officiorum genere favorem Domini Abbatis sibi demereri voluerit. Perfecit picturam illam sibi datam, quam et Excellentiae Vestrae ostendere volebat, mihique eam conspiciendam offerebat, addens, Domini Abbati laborem suum valde probari. Si quid ego ex primo hoc 30 1. 9. 2005

72 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> N. 59<br />

59. J. F. VON ALVENSLEBEN AN LEIBNIZ<br />

Hundisburg, 27. Januar 1707. [58. 69.]<br />

Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 94-95<br />

Monsieur,<br />

5 Quoyque vous ne me marquiés pas dans l’honneur de la votre du 11 si votre sejour<br />

à Berlin va durer encore, je le suppose toujours, croyant que sans cela vous auriés bien<br />

voulu m’apprendre où mes lettres devroient etre addressées apres votre depart. Je vous<br />

rends graces, Monsieur, de vos nouvelles qui me font juger que la comedie n’est pas finie<br />

encore par l’acte de la paix en Saxe. Mes lettres de ce pays disent qu’on remarque plus<br />

10 de froideur entre les Rois qu’au commencement de leurs entreveües. On parle de lettres<br />

interceptées dont le contenu ne doit etre gueres conforme à l’abdication, et on en craint<br />

même de facheuses consequences. Le pays voudroit bien faire des efforts pour trouver le<br />

credit qu’il faut pour se debarrasser de leur gastes, mais comme sans le retablissement<br />

de la Steuer-Casse personne ne voudra prêter un double, et que toucher cette corde c’est<br />

15 offenser les Ministres, la confusion continue, et ne cessera que lorsqu’il n’y aura plus<br />

de remede au mal. On ne peut ce me semble mieux descrire l’etat des affaires en ce<br />

pays qu’un de mes amis le fait avec ces paroles: Une paix faite avec precipitation par<br />

une terreur panique, conclüe sur des blancs signés, et ratifiée de même fondée sur une<br />

esperance chimerique d’en changer les conditions, ou de n’y satisfaire pas, qu’on n’avoit<br />

20 qu’à se montrer que tout prendroit une autre face, c’est le rôle du premier acteur, celuy<br />

de l’autre est d’user mal d’une victime que s’est livrée d’elle même, et d’une gloire et des<br />

avantages bien acquises, de tenir en inquietude toute l’Europe sur ses intentions et sur ses<br />

veües. Schlußschlängel Je trouve ces pourtraits fort conformes à l’idée que je m’en suis<br />

formée. Cependant, Monsieur, je me trouve un peu embarassé par les reflexions si ceux<br />

25 qui jusqu’icy font toujours les spectateurs au parterre (ou qui s’intriguans peut étre assez<br />

ne font pourtant aupres du R. de Suede que de l’eau toute claire) regarderont toujours le<br />

jeu de sang froid, lorsque selon les apparences ils verront le theatre en combustion d’un<br />

coté et auront à craindre qu’il ne le soit aussi de l’autre. Les grands preparatifs de la<br />

France pour une puissante irruption en Allemagne, et laquelle ils menaçent de pousser<br />

30 jusqu’à Mayence ou Francfort, demanderoient ce me semble plus de circonspection et des<br />

mesures, tant contre un ennemi ouvert, que contre un qui pourroit le devenir, et qui tous<br />

deux ensemble pourroient faire naitre de terribles catastrophes an Allemagne et en toute<br />

1. 9. 2005

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!