Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

68 transkriptionen 1703–1716 N. 57
on luy laissera du repos, le temoignage de mon zele treshumble ne viendra pas trop tard.
Si pourtant, Monsieur, vous vouliés par le credit que vous avez aupres de SAR. contribuer
à ma recommendation, je vous en serois infiniment obligé. La Princesse de Wolfenbuttel
est catechisée depuis une huitaine de jours par le Pere Jesuite qui est venu à la dite
5 Cour, où l’on ne veut pas croire, que d’ordinaire on gate plus par la precipitation qu’en
marchant bride an main. Je crois que Monsr Imhoff s’achette par l’argent du maitre de
si bons protecteurs qu’il dedaigne de faire reflexion sur ce que l’effet d’un conseil mal
ponderé luy pourroit attirer quelque jour d’incommodité. Il a cela de commun avec son
frere le Resident en Saxe qu’un avantage present dont ils jouissent en leur particulier, les
10 rend aveugles sur tout ce qui leur pourroit arriver de mal. Je suis tresparfaitement 〈...〉
57. LEIBNIZ AN J. F. VON ALVENSLEBEN
Berlin, 18. Dezember 1706. [56. 58.]
Überlieferung: L LBr. 10 Bl. 90-91
Monsieur
15 J’avois esperé de vous mander quelque chose de seur, mais je trouve qu’on est presque
aussi incertain sur le traité de Pologne qu’on l’estoit il y a 15 jours. L’on sait que le Roy
est partie de Warsovie la nuit apres le 30, et que la Cour alloit à Cracovie, vers où
le bagage avoit pris les devans: mais on dit que le Roy pour sa personne a fait une
course je ne say où. Les uns croyent qu’il est allé en Saxe, et les autres, qu’il est allé
20 trouver le Czar. Ce sont des resolutions aussi opposées que les chemins; et l’un parti
paroist aussi peu seur que l’autre. L’on dit que le Czar est arrivé à Ostroy, ce qui rend
le voyage du Roy de ce costé plus vraisemblable. Cependant il semble que tant le Czar
que le Roy de Suede pourroient s’assurer de luy, s’ils l’avoient en main tant il s’est mis
entre deux selles. L’on dit icy que Madame de Pflug a receu des lettres de son mari,
25 pour l’aller trouver à Cracovie. Je ne say quelles nouvelles peut avoir receu Madame la
Comtesse de Kosel. Ecrivant dernierement à Monsieur le Duc Antoine je pris la liberté
de dire à S.A. qu’Elle devroit entendre l’enigme du Roy de Pologne, mieux que personne,
ayant à Wolfenbutel la bien aimée de ce prince, lequel luy pourroit dire, comme Samson
dit aux Philistins, hättet ihr nicht mit meinem kalbe gepflüget, ihr hättet mein räzel
29 dit: [Richter 14, 18
1. 9. 2005