Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

N. 55 transkriptionen 1703–1716 65
elle, mais la galanterie du notre y supplée. Pour l’orage que vous sçavés il pourroit etre
comme une Wetterscheidung comme le peuple l’appelle, qui retourne apres qu’on a crû
n’en avoir plus à craindre. Je n’apprends pas que l’on soit mieux sur ses gardes, mais
qu’au contraire que 〈l’en〉 va le train accoutumé ce qui me persuade tant plus qu’on se
fie trop en sa bonne fortune. Je suis trespassionnement 〈...〉 5
à Houndisbourg le 25 Oct. 1706.
55. J. F. VON ALVENSLEBEN AN LEIBNIZ
Hundisburg, 16. November 1706. [54. 56.]
Überlieferung: K LBr. 10 Bl. 86-87
Monsieur, 10
Si votre voyage s’est fait par ce pays cy, vous me permettrés que je me plaigne de
ce que vous ne m’en avés pas fait profiter en prenant le chemin par icy. Je n’auray pas
l’honneur, Monsieur, de vous voir à Berlin. Mes treshumbles respects seront assurés à la
Princesse Royale à Magdebourg, et je laisseray se divertir à notre Cour par le spectacle
de nos magnificences ceux, qui y prennent plus de gout que depuis quelquetems je n’y 15
prends. Les predicateurs de ce pays cy et des autres Etats du Roy ont trop d’occasion
de s’accoutumer à la moderation qu’il faut esperer que M Treuer aura appris ce qui luy
convient en si bonne ecole. Il peut aussi avoir la conscience tant plus tranquille, que ce
qui pourroit luy donner du scrupule doit comme une chose resolue avant qu’il entre en
fonction etre mis sur le conte de son predecesseur et de ceux qui alors etoient en droit 20
de donner leurs avis theologiques. Comme au reste il a autant d’esprit que de zele pour
la religion, il faut croire que le premier ne laissera rien gâter à l’autre et qu’une bonne
mixture des deux le rende tel qu’il est besoin. Il est fort regretté à Magdebourg horsmis
des Pietistes, qui perdent en sa personne un adversaire trop habile pour n’en etre bien
aise, J’espere pourtant, et il est fort necessaire, que sa place sera remplie par un homme 25
de la doctrine vom alten Schrot und Korn, parce qu’il n’y a deja de trop de ceux, qui
par leur pieté affectée font enrager les honnêtes gens, dautant que pour la pluspart elle
est accompagnée d’un caprice qui n’admet ny rime ni raison. J’ay receu aussi une lettre
de Monsieur de Schoulenbourg datée du meme lieu et au meme jour que la votre. Il me
paroit irresolu sur ce qu’il a à faire. aussi seroit il difficle de luy enseigner quelque bon 30
1. 9. 2005