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Leibniz, Akademie-Ausgabe, 1704--1716

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N. 52 transkriptionen 1703–<strong>1716</strong> 61<br />

pas enfin l’appetit de batailler, mais qu’il donne plûtôt des ordres précis à n’en point<br />

eviter l’occasion. La pauvre Saxe se flatte dans son malheur par des nouvelles forgées par<br />

plaisir, et entre autres par celle que le General Wes〈tr〉omirski, qui s’est fait porter (blessé<br />

qu’il est au bas ventre) à Glogau, en a ecrit, sçavoir que le Commendant de ce dit lieu, luy<br />

avoit communiqué le recit d’un espion de l’armée de Reinschild que le general de ce nom 5<br />

avoit receu des lettres qui assuroient la defaite des Suedois prés de Grodno et la mort<br />

de leur Roy. Un Courier de Warsovie arrivé à Dresden confirme l’action de Grodno sans<br />

en sçavoir les particularités. Le Roy Auguste etoit party de Warsovie avant le depart du<br />

Courier, et on craint que depuis il ne soit venu aussi aux mains avec le General Reinschild.<br />

La Cavallerie Saxonne echappée de la bataille vend ses chevaux en Silesie, marquant par 10<br />

là combien peu elle a animum revertendi, et qu’elle juge une desertion entiere moins à<br />

craindre que quelque decimation. Je doute que la Suede cede ses prisonniers aux Alliés,<br />

du moins cette Cession se feroit trop tard pour cette Campagne cy, car les vainqueurs<br />

glorieux voudront toujours faire faire parade de ces prisonniers dans quelque triomphe.<br />

Leur condition sera bien à plaindre s’ils doivent faire pour jamais partie des sujets suedois 15<br />

d’autant que la condition de sujet de Saxe est infiniment et sans contradiction meilleure,<br />

sans parler de la douceur du climat. Ce seroit pourtant en user un peu à la Tartare et<br />

d’une maniere jusqu’icy point usitée parmy les nations chretiennes. —81v— Des lettres<br />

de Wolfenbüttel me font craindre encore pour Msgr le Duc, vû l’âge qu’il a, au quel<br />

des legers accidens même seroient toujours à apprehender. Je suis persuadé, Monsieur, 20<br />

que votre Cour perdroit beaucoup dans sa personne parceque je ne doute nullement de<br />

le voir, s’il vit, aussi chaudement lié à vos interests qu’il s’est porté contre pendant la<br />

mesintelligence. Je voudrois qu’il m’en coûtât beaucoup et que je puisse contribuer à<br />

une parfaite amitié entre nos Cours de Berlin et Hannover. Vous sçavés combien je suis<br />

prevenu de l’utilité et même de la necessité reciproque qu’il y a. Cependant la pierre 25<br />

d’[achoppement] dont vous parlés, de quelque peu de valeur qu’elle soit, pourra eloigner<br />

encore long temps les humeurs de s’entr’entendre. Je me souviens de vous avoir dit dans<br />

nos entretiens, que ces sorts d’obstacles à la bonne harmonie ne se levent jamais mieux,<br />

que lors que les interests de deux côtés engagent les Princes à former quelque dessein<br />

plus noble selon les conjonctures des temps. Car alors on trouve bien vite moyen à se 30<br />

faire chemin par des brossailles de moindre importance. Vous avés trop bonne opinion<br />

de moy, Monsieur, en trouvant à redire à la determination que je me fais de vivre à moy<br />

seul le plus que je puis. Le monde n’y perdra rien et j’y gagneray pour ma personne. Je<br />

suis tres parfaitement 〈...〉 serviteur A.<br />

1. 9. 2005

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